Je venais d'arriver dans la serre totalement déserte. Il ne devait pas être loin de 18h30 et déjà le soleil déclinait, j'allumai la lumière pour illuminer les rares plantes encore fleuris dans cette fin d'automne.
Je pris mon portable et mes écouteurs avant de déposer mes affaires dans mon casier. Je relevai mes manches, accrochai mes cheveux en une épaisse queue de cheval et lança ma musique. La puissante voix de Nina Simone retentit dans mes oreilles tandis que je pris les outils de jardinage pour me diriger vers mes petites protégées.
Dans un coin sombre de la serre, toujours à l'ombre quelle que soit la position du soleil, poussaient mes plantes médicinal … ou pas.
Mes plants de Mandragore étaient dans des pots afin qu'elles ne grandissent pas trop et ne prennent pas toute la place, tandis que mes belladones et mes aconits étaient à même la terre.

Je m’approchai d’abord des Belles dames qui commençaient à se faner, leur fleuraison maintenant  terminée, elle renaîtront l'année prochaine plus jolie encore. Je retirai leurs parties mortes puis les arrosa et les couvrit de feuilles mortes et d'engrais afin qu'elle ne gèle pas et que les feuilles créent une litière semblable à celle que l'on trouve dans les forets de l’Europe centrale. Je réitérai la chose avec les mandragores en n'oubliant pas de cueillir leurs baies jaunes.
Pour l'Aconit je me contentai de les arroser et de retirer les mauvaises herbes.
Je me relevai pour aller voir comment se porter mes autres petites plantes moins précieuses et surtout moins dure à cultiver. Je les arrosais tout en chantonnant un de mes morceaux préférés qui commençait à être joué: Sinnerman de Nina Simone

« Oh sinnerman, where you gonna run to?
Sinnerman, where you gonna run to?
Where you gonna run to?
All along dem day 
Well I run to the ...»

Mais mon petit moment Nouvelle-star coupa court quand Nyx décida de se mêler des parole.

« Je n'ai jamais compris les chrétiens qui nous on préféré un dieu aussi cruel pour qui les plaisirs de la vie sont des pêchés. »

Je soufflai complètement exaspérer, levant les yeux au ciel et me renversant, au passage, l'eau de l'arrosoir sur ma jupe et ma chemise, ce qui m'énerva encore plus. Je ne pris même pas la peine de crier, fatiguée par ma journée de cours et les nuits blanches qu'elle me faisait enchaîner. Mon teint était plus pâle que d'habitude et les grosses cernes sous mes yeux trahissaient mon manque cruel de sommeil.  

« Sûrement parce qu'ils pouvaient accéder à un paradis sans être des surhommes… Maintenant laisse-moi écouté ma musique en paix ! »

Je reviens à l'entrée pour remplir l’arrosoir maintenant vide. Mon travail ici n'était pas fini, je devais  encore m'occuper de certaines plantes.

C’était la fin d’une journée ennuyante pour Nolan. Il n’y avait pas eu d’élèves aujourd’hui, il fallait croire qu’à force de remballer les gamins désirants sécher les cours le message avait tourné dans le pensionnat.
Le jeune homme était en train de plier ses affaires, finissant de prendre quelques notes dans des dossiers inintéressants. Il observait par la fenêtre, la nuit allait gentiment tombée, c’était typique de la saison et il aimait ça, l’automne et l’hiver étant ses saisons favorites.

Soupirant il décida de remettre la paperasse au lendemain. Il se leva de son siège et s’étira en baillant. Il avait enchainé les nuits blanches ces derniers temps et son corps commençait à le lui faire sentir. Ce soir promis il irait ce coucher tôt.

*Ca fait deux jours que tu le penses.*
*Oui, mais cette fois nous avons bien avancé. Et si je veux pouvoir être performant il faut que mon cerveau soit reposé. C’est pourquoi il est important que nous nous reposions ce soir.*
*Choix plutôt sage.*

Il ouvrit un placard se situant derrière lui et en sorti sa veste, il rangea ses lunettes sur son bureau et se coiffa d’un de ses magnifiques chapeau. Il se pencha pour saisir sa canne. En se relevant il aperçut par la serre qui s’était illuminée soudainement. Il se rappela qu’il avait quelques graines dans son bureau qui seraient intéressantes à plantées. Il ouvrit son tiroir et en sortir deux petits sachets avant de sortir de son bureau. Nolan avait décidé de faire un petit tour pour voir si dans cette serre il y aurait un petit coin isolé pour ses propres plantations.

Une fois sortit du bâtiment Nolan se dirigea en direction de l’édifice de verre. Il pleuvinait légèrement mais il ne s’en souciait guère. Marchant en rythme avec sa canne il sifflotait doucement.
Quelques minutes passèrent et le médecin se retrouva devant la serre. La lumière était allumée mais il ne semblait pas y avoir quelqu’un. Il poussa la porte avant d’entrer à l’intérieur. L’air était humide et une odeur de terreau s’élevait, il trouvait cela apaisant.

Alors qu’il s’avançait dans l’allée centrale il entendit quelqu’un chanté.

« Oh sinnerman, where you gonna run to?
Sinnerman, where you gonna run to?
Where you gonna run to?
All along dem day
Well I run to the ...»

Nolan se rapprocha de la source du bruit en souriant, il appréciait fortement Nina Simone.

« Sûrement parce qu'ils pouvaient accéder à un paradis sans être des surhommes… Maintenant laisse-moi écouté ma musique en paix ! »

Alors qu’il souriait amusé il aperçut une tignasse rousse s’avancer dans sa direction. Il reconnut en la jeune fille la jeune miss Aberline qu’il avait soignée il y a quelque temps. Le jeune homme se souvint qu’elle lui avait parlé de ses propres plants.

Il laissa la jeune fille avancer vers lui alors qu’il reprenait la chanson qu’elle chantait précédemment.

« I run to the rock, please hide me
I run to the rock, please hide me, lord
All along dem day
But the rock cried out, I can't hide you
The rock cried out, I can't hide you
The rock cried out, I ain't gonna hide you guy
All along dem day »

Il sourit à la jeune fille en lui faisant une révérence, ôtant son chapeau par la même occasion.

« Miss Aberline, quelle étonnante surprise. »

J'étais trempée et énervée. Cependant, tandis que je me dirigeais vers l'entrée j’entendis, malgré mes écouteurs, une voix grave reprendre la chanson là où je m'étais arrêtée plutôt. Je relevai la tête pour apercevoir le médecin scolaire s'approcher de moi en chantant, il me fit une révérence en guise de salutation tandis que je retirais mes écouteurs en lui souriant.

« Miss Aberline, quelle étonnante surprise. »

« La surprise est partagée Dr. Wright. »

La dernière fois que je l'avais vu il portait une blouse des vêtements relativement normaux, mais la, il arborait un look de dandy avec sa canne et son chapeau. Ça lui allait plutôt bien et à vrai dire ça ne me choquais nullement de le voir habillé ainsi. Son originalité ne s'arrêter pas à son œil et à ses cheveux.
A côté lui, je devais paraître pitoyable avec mes cheveux tirés en arrière, mon maquillage légèrement effacé par la journée, mes cernes noires qui me donnaient une tête de panda, pour ne rien arranger mes vêtements étaient trempés et mes mains pleines de terre.
Je me remis en marche et posa mon arrosoir sous le robinet avant d'allumer ce dernier. Je me retournai vers le médecin plutôt curieuse de le voir dans la serre.

« Je ne pensais pas vous voir ici à cet heure… Qu'est-ce qui vous amène ? Une furieuse envie de vous balader au milieu de nos jolie plantes ? »

Je rigolais sûrement à cause de la fatigue.

« Je peux vous faire visiter si vous le souhaitez… Je dois encore m'occuper de quelques plantes. »

J’arrêtai l'eau mon arrosoir maintenant plein, je me rinçai rapidement les mains et le souleva difficilement. Il était assez lourd et encombrant mais j'avais l'habitude maintenant,  à force de faire ça presque tous les soirs. Je m’avançai dans les allées avant de me retourner vers le docteur qui m'observait toujours.

« Tu l'aimes bien celui la ? »

« Évidement ! Il est super sympa et en plus il m'encourage à continuer sur la voie que je me suis choisie. Ce qui n'arrive pas tous les jours ... »

J'émis un léger claquement de langue à l’intention de Nyx qui m'énervait particulièrement aujourd'hui. Malheureusement, je ne pouvais pas l'éviter ou ne pas faire attention à elle … elle est dans ma tête ! Je respirai un grand coup pour me calmer et repris mon sourire pour interroger l'homme face à moi.

« On y va ? »

La jeune fille confirma à Nolan que la surprise était partagée. Il lui envoya un sourire amusé alors qu’il constatait qu’elle avait ses vêtements maculés d’eau. Lançant un regard en direction de l’arrosoir il ne lui fit pas longtemps pour qu’il comprenne d’où venait l’eau sur les habits de l’adolescente.

Elle se remit en marche en direction d’un robinet qu’elle actionna pour remplir le dit arrosoir. Le médecin l’observa faire d’un œil calculateur. Si elle voulait vraiment devenir médecin il faudrait peut-être qu’elle entraine la précision de ses gestes.

« Je ne pensais pas vous voir ici à cet heure… Qu'est-ce qui vous amène ? Une furieuse envie de vous balader au milieu de nos jolie plantes ? »

La jeune rousse lâcha un éclat de rire qui surprit Nolan. Pourquoi donc riait-elle ? Avait-elle dit une blague qu’il n’avait pas saisit ?

*Elle est peut-être aussi folle que toi…*
*Je ne suis pas fou, je suis différent*
*Mais le fou pourrait-il vraiment savoir qu’il est fou ?*
*Touché*


« Je peux vous faire visiter si vous le souhaitez… Je dois encore m'occuper de quelques plantes. »

Reportant son attention sur son ancienne patiente Nolan hocha la tête pour lui faire comprendre qu’il était d’accord pour la suivre. La jeune femme avait à présent repris son arrosoir et s’avançait péniblement dans l’allée de la serre. Quelques mètres plus loin il l’entendit claquer la langue, il ne savait pas si il devait le prendre pour lui. Était-il trop lent à son goût ? Cette idée le fit sourire, elle avait l’air d’avoir un tempérament de feu.
Nola rejoignit Miss Aberline en quelques enjambées rapides. Arrivé à sa hauteur il se pencha légèrement en avant afin de saisir l’arrosoir qui faisait tout de même son poids. Devant le regard étonné de la rousse il lui fit un clin d’œil avant de lui faire signe de mener la marche.

« Pas question de laisser une demoiselle porter quelque chose de lourd si je puis l’aider. Quelle direction prenons-nous Miss ? J’avouerai être curieux de voir vos plants de belladone. »

Il marqua une pause se rendant compte qu’il avait omit de répondre à la toute première question de l’adolescente. Quelle impolitesse !

« Et pardonnez ma réponse tardive très chère. Je me suis rendu ici pour trouver potentiellement un endroit où faire pousser quelques plantes très rare venant d’Asie centrale. Et vous ? Que fait donc une demoiselle dehors à une heure comme celle-ci ? »

*Pourquoi t’intéresses-tu à elle ? Ce n’est qu’une petite humaine…*
*Petite humaine qui te connaissait et de plus elle est relativement cultivée. Il n’est pas impossible que je la trouve divertissante.*
*Touché*

Il me rattrapa et me pris l’arrosoir des mains avec un petit clin d’œil.

« Pas question de laisser une demoiselle porter quelque chose de lourd si je puis l’aider. Quelle direction prenons-nous Miss ? J’avouerai être curieux de voir vos plants de belladone. »

Je ne savais pas quoi répondre, son comportement de gentleman était assez plaisant, mais qu'il me juge incapable de porter mon arrosoir seule me vexait un peu.

« Et pardonnez ma réponse tardive très chère. Je me suis rendu ici pour trouver potentiellement un endroit où faire pousser quelques plantes très rare venant d’Asie centrale. Et vous ? Que fait donc une demoiselle dehors à une heure comme celle-ci ? »

Je m'avançais le long des allées pavées de la serre réfléchissant à quel sujet aborder en premier.
Ma couette commencer à se dé-serrer, je tirai alors sur le chouchou pour lâcher mes cheveux qui tombèrent sur mes épaules dans une cascade de boucles rousses. Je passai l’élastique autour de mon poignet et fit volte-face pour pouvoir le regarder en lui parlant tandis que je me recoiffais.

« Merci pour l'arrosoir, mais vous savez je peux le porter seule. Je suis une grande fille … Bon grande n'est pas l'adjectif qui me qualifie le mieux »

« Je confirme. Tu aurais pu trouver mieux... »

Nyx rigola à ma blague tandis que je me contentai d'un sourire amusé adresser au docteur.

« Enfin merci quand même … Sinon qu'est-ce que je fais ici ? »

Je me retournai pour observer le chemin que nous prenions et pour me mettre à la même hauteur que le médecin.

« Je m'occupe durant mes nuits blanches. A vrai dire, quand je dépasse trois jours sans dormir je n'arrive plus à me concentrer sur un livre, alors il faut bien que je trouve autre chose à faire. C'est par là. »

Je m'engageai dans sur un petit sentier à travers les fleurs passant sous les branches basses d'un arbre. J'en soulevai une qui passait 5cm au-dessus de ma tête et prévenus l'homme maintenant derrière moi. Je la lâchai quand il la tenu à son tour et continua vers mon petit coin de forêt.

« Voilà mes plants de Belladone. Bon elles se fanent, ce n'est plus la saison. Elles devraient revenir pour juin. »

Je pointai du doigt ensuite les pots de mandragore en m'agenouillant prêt de mes Tue-loup bleu.

« Les mandragores se portent comme des charmes malgré le froid qui approche et mes précieuses Aconit commencent à se flétrir. Leur saison se termine bientôt... »

« Je ne comprendrai jamais ta fascination pour les plantes. »

« Je ne comprends pas plus celle que tu entretiens pour les étoiles. »

« Ce n'est pas la même chose ... »

Je souriais devant la mauvaise fois dont Nyx pouvait faire preuve. Je regardais attentivement mes protégées .

« Je suis contente de ne pas avoir perdu la main. Mes parents m'ont interdit de faire pousser des plantes après que j'ai empoisonnées la moitié du troupeau vivant à côté de chez moi … C'était un accident… Je voulais voir quel était les effets des poisons d'aconit et de digitale sur des êtres vivants. Mais je ne pensais pas que ça les tueraient... J'étais encore jeune et je n'avais pas autant de connaissance que maintenant. Et ne vous inquiétez pas je ne recommencerai pas ici.»

Je guettais, sur le visage de l'homme, un mouvement trahissant son avis sur moi et sur mes actions. Personnellement, je n'ai jamais trouvé pas cela aussi horrible que mes parents me l'avaient décrit autrefois. Ce n'était que de la curiosité scientifique qui avait mal tournée et puis ce n'avait été que des moutons. Je n'aurais jamais pu faire ça à des humains.

Nolan suivi la jeune fille qui s’avançait dans les allées de la serre. Il profitait de cette petite marche pour observer les plantes se trouvant autour d’eux. Il repéra entre autre un érable japonais qui avait bien fière allure.
Alors qu’il tournait à nouveau son attention sur sa guide il put voir une cascade de cheveux roux dégringoler sur ses épaules. L’adolescente se retourna ensuite vers lui, lui expliquant qu’elle aurait pu se débrouiller seule pour porter l’arrosoir remplis d’eau. Il lui envoya un sourire amusé quant à l’adjectif qu’elle avait utilisé. Effectivement, ce n’était pas le plus adéquat mais il comprit tout de même le message qui lui était destiné.
Dans tous les cas, l’éducation qu’il avait reçu faisait qu’il l’aiderait qu’elle le souhaite ou non. Là n’était pas en question ses capacités, il là pensait bien capable de porter le récipient. C’était simplement une histoire de galanterie.

« Enfin merci quand même … Sinon qu'est-ce que je fais ici ? »

L’étudiante se retourna à nouveau, le regard plongé dans les alentours avant de se placer à la même hauteur que le jeune médecin.

« Je m'occupe durant mes nuits blanches. A vrai dire, quand je dépasse trois jours sans dormir je n'arrive plus à me concentrer sur un livre, alors il faut bien que je trouve autre chose à faire. C'est par là. »

Des nuits blanches ? Nolan se rappela soudain que miss Aberline était la possédée de Nyx. Il devait sans nul doute y avoir quelques incompatibilités dans leur mode de vie respectif. Il nota par la même occasion que la jeune fille avait réellement l’air fatigué. Il fallait qu’elle fasse attention car au bout d’un moment son corps ne tiendrait plus… Il était d’ailleurs le premier à en savoir quelque chose. Sauf que pour lui, les nuits blanches étaient volontaires.

Le dandy suivit la rouquine dans la direction qu’elle lui avait indiquée, se baissant pour ne pas se faire assommé au passage.
Quelques mètres plus loin les deux jeunes gens finirent par s’arrêter devant des plantes légèrement fanées.

« Voilà mes plants de Belladone. Bon elles se fanent, ce n'est plus la saison. Elles devraient revenir pour juin. »

Nolan hocha la tête pour lui faire comprendre qu’il comprenait. Malheureusement, les pauvres humains qu’ils étaient ne pouvaient pas forcer la nature. C’était par ailleurs une des choses qu’il appréciait dans la botanique, chaque chose avait son temps, ni plus ni moins. C’était des principes connu de la science dont il était friand.

La jeune femme lui montra ensuite ses plants de mandragores qui malgré le froid ambiant se portaient effectivement parfaitement. La petite lueur qu’elle avait dans les yeux fit sourire le médecin, on voyait bien que l’adolescente aimait ses plantes et en parler.  

« Je suis contente de ne pas avoir perdu la main. Mes parents m'ont interdit de faire pousser des plantes après que j'ai empoisonnées la moitié du troupeau vivant à côté de chez moi … C'était un accident… Je voulais voir quel était les effets des poisons d'aconit et de digitale sur des êtres vivants. Mais je ne pensais pas que ça les tueraient... J'étais encore jeune et je n'avais pas autant de connaissance que maintenant. Et ne vous inquiétez pas je ne recommencerai pas ici.»

Nolan ouvrit la bouche avant de la refermer sans rien dire. Il ne s’attendait pas à ce genre de révélation. Il finit par éclater de rire, lui-même en avait fait des vertes et des pas mûres lors de ses expérimentations.

*Ca m’inquiète… Quelqu’un aurait pu cloner ton ADN et le placer dans cette jeune humaine ?*

La remarque de Diancecht n’aida pas Nolan à reprendre ses esprits mais il finit quand même par y arriver, replaçant au passage sa mèche sur son œil manquant.

« Pardonnez moi Miss. Je ne m’attendais tout bonnement pas à ce genre de révélations. Personnellement, je ne pourrais me permettre de vous juger, lors de mes expérimentations j’ai eu aussi l’occasion de faire des erreurs. Il faut bien apprendre par un moyen. Certes… décimer un troupeau n’est peut-être pas le meilleur mais le plus important dans l’histoire est la leçon que nous en tirons. »

Le médecin marqua une pause pour fouiller dans la poche de sa veste. Après quelques secondes il finir par sortir les deux sachets contenant les graines qu’il voulait planté.
Il les tendis à l’adolescente avant de reprendre la parole.

« Comme je vous l’ai dit précédemment, ce sont des graines de plantes très rares. Je cherche les conditions idéales pour les planter. Dans le sachet transparent se trouvent des graines de la datura metel pourpre. En Amérique du sud, la datura est utilisée comme soins ou dans des rituels chamaniques. Ce n’est pas le fait que ce soit de la datura qui soit rare mais c’est la variété. Elle n’est pas non plus extrêmement rare, mais se la procurer est plutôt compliquer va-t-on dire. »

Le regards de Nolan se posa un moment sur le second sachet, lui était chemisé. Il afficha un sourire satisfait avant de reprendre la parole.

« Dans le second sachet se trouve des graines de fallopia multiflora. Lorsque l’on extrait la plante de la terre on peut voir apparaitre une forme presque humaine. En plus d’être divertissant, la plante a elle aussi des vertus curatives. »

Nolan se souvint de la première fois qu’il avait contemplé cette plante. Il avait été hilare pendant plusieurs minutes. Il espérait que les plants donneraient le même résultat au sein du pensionnat.

« Si cela peut vous intéressez j’aimerai vous demander votre assistance pour la plantation de ces petites choses. »

Il sourit à la jeune fille en attendant de voir sa réponse.

La seule réponse que j'obtenus à la révélation de mon petit secret fût un éclat de rire de la part du docteur. Je m'attendais à tout sauf à ça . Je ne savais pas comment réagir. Me trouvait-il ridicule effrayante ou seulement était-il surpris qu'une jeune fille comme moi se soit livrée à d'étrange expérience ?

« Pardonnez moi Miss. Je ne m’attendais tout bonnement pas à ce genre de révélations. Personnellement, je ne pourrais me permettre de vous juger, lors de mes expérimentations j’ai eu aussi l’occasion de faire des erreurs. Il faut bien apprendre par un moyen. Certes… décimer un troupeau n’est peut-être pas le meilleur mais le plus important dans l’histoire est la leçon que nous en tirons. »

Il était juste étonné, dans un sens, ça me rassurait. Je eus un petit rictus honteux et baissa les yeux tandis qu'il sortait de sa poche deux petits sachets de graine.

« Comme je vous l’ai dit précédemment, ce sont des graines de plantes très rares. Je cherche les conditions idéales pour les planter. Dans le sachet transparent se trouvent des graines de la datura metel pourpre. En Amérique du sud, la datura est utilisée comme soins ou dans des rituels chamaniques. Ce n’est pas le fait que ce soit de la datura qui soit rare mais c’est la variété. Elle n’est pas non plus extrêmement rare, mais se la procurer est plutôt compliquer va-t-on dire.  Dans le second sachet se trouve des graines de fallopia multiflora. Lorsque l’on extrait la plante de la terre on peut voir apparaitre une forme presque humaine. En plus d’être divertissant, la plante a elle aussi des vertus curatives. Si cela peut vous intéressez j’aimerai vous demander votre assistance pour la plantation de ces petites choses. »

Mes yeux s'agrandir, pétillant de bonheur, je me relevai pour faire face au médecin.

« Oh ce sera avec plaisir que je vous apporterai mon aide ! Je ne m'y connais pas très bien en plantes exotiques, mais je ferai ce que je peux. »

Je souriais de toutes mes dents en sautillant ne tenant plus en place, tournant sur moi-même. Ma jupe virevoltait et mes cheveux dansaient sur mes épaules, au grès de mes mouvements de petite fille heureuse.

« Calme toi ! On dirai une enfant. Tu vas finir par me faire honte... »

Je rougis et repris mon calme avant de chercher dans ma mémoire des avertissements sur ces plantes.

« Erm … pardon … je crois me souvenir de quelques informations sur la Datura pourpre, mais je ne connais pas du tout la fallopia multiflora... »

Je commençai à réfléchir où nous pouvions planter des plantes qui vivent sous un climat si différent du nôtre. Je relevai les yeux vers l'homme qui me regardait amuser, son œil rouge me perturbait toujours autant mais, je trouvais son regard mystérieux presque bienveillant.

« Si je me souviens bien, elle était utilisée chez les indiens d’Amérique pour des rituels chamaniques tandis qu'en Inde elle est considérée comme étant un puissant aphrodisiaque pourtant c'est une plante extrêmement toxique. Est-ce bien ça ? »

Le voyant réfléchir, je profitai de ce moment d’inattention pour lui prendre arrosoir des mains et repartir vers l'entrée de la petite clairière ombragée.

« Désolée, mais je préfère faire seule le travail qui m'incombe. »

J'arborais un rictus malicieux et commençai à prendre le chemin inverse, tenant l'outil dans une main et me servant de l'autre comme de balancier. Je l'invitai à me suivre d'un signe de la tête.

« Si nous pouvions parler en marchant, cela m’arrangerai. Je dois encore m'occuper de mes plants muguets et de mes belles de nuit. »

Je l'attendais à l'entrée du chemin, lui et sa réponse.

Nolan put observer avec amusement la réaction de la jeune fille. En effet, cette dernière avait commencé à gigoter dans tous les sens, faisant ainsi virevolter sa jupe et ses cheveux. On aurait dit l’une de ces gamines trépignant de bonheur dans leur robe de princesse.

Il lui sourit lorsque l’adolescente se mit à rougir. Elle sembla se calmer un peu, reprenant son sérieux.

« Erm … pardon … je crois me souvenir de quelques informations sur la Datura pourpre, mais je ne connais pas du tout la fallopia multiflora... »

Le médecin hocha la tête pour confirmer ce qu’elle venait de dire. Elle sembla réfléchir avant de lever son regard pétillant sur lui.

« Si je me souviens bien, elle était utilisée chez les indiens d’Amérique pour des rituels chamaniques tandis qu'en Inde elle est considérée comme étant un puissant aphrodisiaque pourtant c'est une plante extrêmement toxique. Est-ce bien ça ? »

Le jeune homme réfléchis au propos de l’étudiante. Elle avait raison, il se demandait bien où elle avait pu gagner ce genre de connaissance. Il n’y accorda cependant pas tant d’importance, il soupçonnait bien que la jeune fille avait potassé des livres à la bibliothèque.
Alors qu’il était plongé dans ses pensées il se fut surprendre. En effet, la rouquine lui avait repris l’arrosoir des mains avant de repartir vers l’entrée de la serre.

« Désolée, mais je préfère faire seule le travail qui m'incombe. »

Il lâcha un soupir amusé en secouant la tête. La jeune fille avait du tempérament, c’était divertissant. Il n’avait point l’habitude que les gens lui parles autant, ou qu’on semble intéresser par lui.

« Si nous pouvions parler en marchant, cela m’arrangerai. Je dois encore m'occuper de mes plants muguets et de mes belles de nuit. »

« A vos ordres Miss Aberline »

Il lui envoya un sourire légèrement carnassier avant de la suivre sur le chemin. Ils marchèrent un instant en silence.

« Une fois que vous aurez fini vos tâches vous aurez peut-être le temps d’avoir une conversation un peu plus sérieuse. »

Il fit claquer sa langue contre son palais. Après tout il y avait un temps pour s’amuser et un temps pour les choses plus sérieuses.

« Pour ces graines il faudra un environnement passablement humide et chaude. Plutôt tropical diront nous. Si la terre est trop sèche les plants ne donneront rien. »

Alors qu’ils se trouvaient maintenant devant les belles de nuit de la jeune rousse il observa les alentours de la serre. Ce n’était peut-être pas le meilleur endroit pour ses précieuses graines à moins que la jeune femme lui réserve un coin surprise.

« Dans tous les cas, vous semblez une personne bien assidue. »

Il lui lança un regard approbateur alors qu’il la voyait s’occuper de ses plantes.

« Si vous vous occupez de vos patients de la même façon que vos plantes je vous vois bien avoir du succès dans votre domaine. »

*Dans le pire des cas, elle ne pourra pas les tuer eux.*Nolan put observer avec amusement la réaction de la jeune fille. En effet, cette dernière avait commencé à gigoter dans tous les sens, faisant ainsi virevolter sa jupe et ses cheveux. On aurait dit l’une de ces gamines trépignant de bonheur dans leur robe de princesse.

Il lui sourit lorsque l’adolescente se mit à rougir. Elle sembla se calmer un peu, reprenant son sérieux.

« Erm … pardon … je crois me souvenir de quelques informations sur la Datura pourpre, mais je ne connais pas du tout la fallopia multiflora... »

Le médecin hocha la tête pour confirmer ce qu’elle venait de dire. Elle sembla réfléchir avant de lever son regard pétillant sur lui.

« Si je me souviens bien, elle était utilisée chez les indiens d’Amérique pour des rituels chamaniques tandis qu'en Inde elle est considérée comme étant un puissant aphrodisiaque pourtant c'est une plante extrêmement toxique. Est-ce bien ça ? »

Le jeune homme réfléchis au propos de l’étudiante. Elle avait raison, il se demandait bien où elle avait pu gagner ce genre de connaissance. Il n’y accorda cependant pas tant d’importance, il soupçonnait bien que la jeune fille avait potassé des livres à la bibliothèque.
Alors qu’il était plongé dans ses pensées il se fut surprendre. En effet, la rouquine lui avait repris l’arrosoir des mains avant de repartir vers l’entrée de la serre.

« Désolée, mais je préfère faire seule le travail qui m'incombe. »

Il lâcha un soupir amusé en secouant la tête. La jeune fille avait du tempérament, c’était divertissant. Il n’avait point l’habitude que les gens lui parles autant, ou qu’on semble intéresser par lui.

« Si nous pouvions parler en marchant, cela m’arrangerai. Je dois encore m'occuper de mes plants muguets et de mes belles de nuit. »

« A vos ordres Miss Aberline »

Il lui envoya un sourire légèrement carnassier avant de la suivre sur le chemin. Ils marchèrent un instant en silence.

« Une fois que vous aurez fini vos tâches vous aurez peut-être le temps d’avoir une conversation un peu plus sérieuse. »

Il fit claquer sa langue contre son palais. Après tout il y avait un temps pour s’amuser et un temps pour les choses plus sérieuses.

« Pour ces graines il faudra un environnement passablement humide et chaude. Plutôt tropical diront nous. Si la terre est trop sèche les plants ne donneront rien. »

Alors qu’ils se trouvaient maintenant devant les belles de nuit de la jeune rousse il observa les alentours de la serre. Ce n’était peut-être pas le meilleur endroit pour ses précieuses graines à moins que la jeune femme lui réserve un coin surprise.

« Dans tous les cas, vous semblez une personne bien assidue. »

Il lui lança un regard approbateur alors qu’il la voyait s’occuper de ses plantes.

« Si vous vous occupez de vos patients de la même façon que vos plantes je vous vois bien avoir du succès dans votre domaine. »

*Dans le pire des cas, elle ne pourra pas les tuer eux.*

« A vos ordres Miss Aberline »

Il me suivit avec un étrange sourire. Nous marchâmes quelques instants en silence jusqu’à ce qu'il la brise par une remarque des plus cassantes qui fût suivi d'un claquement de langue.

« Une fois que vous aurez fini vos tâches vous aurez peut-être le temps d’avoir une conversation un peu plus sérieuse. »

Il semblait énervé… avais-je fais quelque chose de mal ? Je repris immédiatement une attitude plus scolaire et sérieuse, avant de m'excuser.

« Oui pardon … je me suis laissée emporter. »

Il ne fit pas vraiment attention à mes excuses et continua à discuter sur un ton neutre.

« Pour ces graines il faudra un environnement passablement humide et chaude. Plutôt tropical diront nous. Si la terre est trop sèche les plants ne donneront rien. »

Au même instant nous arrivâmes au nivau mes belles de nuit devant lesquelles je m’agenouillai après avoir arrosé le parterre de muguet que j'avais planté la semaine précédente. Je commençai à retirai les mauvaise herbes qui s'était installées depuis la dernière fois où je les avais arrachées.

« Dans tous les cas, vous semblez une personne bien assidue. Si vous vous occupez de vos patients de la même façon que vos plantes je vous vois bien avoir du succès dans votre domaine. »

Je me retournai assez étonnée de ce soudain compliment. Il m'avait rabroué quelques minutes avant et maintenant il louait mon travail. Je le regardai un instant puis je lui sourie et le remercia d'une petite voix avant de continuer mon entreprise. J'avais encore oublié mes gangs dans mon sac et je me retrouvais encore à enlever les herbes à main nues. Seulement, cette fois-ci je me coupai sur un brin d'herbes plus robuste que les autres. Je poussai un petit cri de surpris et de douleur avant de commencer à regarder le sang couler de l'entaille. Elle n'était pas très profonde, mais la paume de la main saigne toujours beaucoup comme le bout des doigts et la tête. J’observai avec attention la blessure qui me barrait la main d'une ligne sanglante.

« Ce n'est rien, je m'en occuperai après. »

Je dis ça plus pour moi que pour l'homme présent à mes côtés dont j'avais totalement oublié le métier.  
J’arrachai les dernières plantes dissidentes et arrosa mes belles de nuit, rinçant au passage la terre et le sang sur ma main, puis je me relevai en faisant mes au revoir aux petites fleurs que je regardais toujours avec une certaine mélancolie dans les yeux.

« Bonne nuit belles demoiselles... »

Je me rendis compte que j'avais dit mes pensées et voulu m'expliquer auprès du docteur.

« Les vieilles habitudes ont la vie dure… ça vient d'un conte qu'on me racontait quand j'étais enfant. »

Je jetai un dernier regard aux étoiles multicolores que j'adorai malgré les souvenirs douloureux qu'elles me rappelaient. Je repris l’arrosoir pour repartir vers l'entrée de la serre afin de parler plus tranquillement de ses graines.

« Enfin bref… Donc ces plantes ont besoin de chaleur et d’humidités… je ne suis pas sûre que la serre soit assez chaude pour les accueillir … Après vous pouvez voir si l'espace où ils font pousser les orchidées peux vous convenir. Il est un peu plus chaud que le reste de la serre, mais guère plus … et puis ce n'est pas un endroit très discret… Oh attendez, j'ai une idée ! »

Je me précipitai le long des allées en faisant attention qu'il me suive bien.

« Je pense que tu n'es pas assez rapide pour qu'il te perde des yeux… par contre il ne faudrait pas qu'il regarde trop haut. »

« Merci Nyx pour ton humour hilarant. »

Je tenais toujours l'arrosoir dans une main et j’éloignais ma main blessée de moi pour ne pas tacher mes habits avec le sang qui goûtait du bout de mes doigts. Je me dirigeai vers un recoin de la serre où peu de personnes allaient en raison de la chaleur étouffante qu'il y régnait. Nous marchions rapidement dans les allées, je secouais de temps à autre le poing pour faire tomber le sang qui coulait le long de mes doigts dans une sensation agaçante, la douleur, elle n'était pas vraiment dérangeante. Je tournai au coin de l'un des chemins et déboucha sur une petite porte donnant sur une petite pièce. J'ouvris la porte et une vague de chaleur me submergea, je me retournai vers le jeune médecin un sourire aux lèvres et pris un ton malgré tout sérieux.

« Cela vous convient-il? »

Après son semblant de compliment qui en réalité n’était que la vérité du point de vue du jeune médecin, l’adolescente se retourna verse lui un regard étonné posé sur lui. Il lui fit un sourire tout en tapant du doigt sur la crosse de sa canne.
Nolan observa la rouquine œuvrer sur ses plantes avec des gestes minutieux. Lui-même était plus doué avec un corps qu’avec une plante quoiqu’il ne s’en sortait pas si mal avec la verdure. Il avait toujours réussi à faire pousser les plantes qu’il désirait.

Alors qu’il suivait les mains de la jeune fille sur les brins d’herbe il distingua un mouvement de recul plus rapide que les autres. Il vit la raison du pourquoi quelque seconde plus tard. En effet, des gouttes de sang perlaient de la main pâle de miss Aberline, créant ainsi un contraste presque fascinant.

« Ce n'est rien, je m'en occuperai après. »

La phrase n’avait pas semblée être dite pour lui. La jeune fille avait d’ailleurs reprit son travail ne se souciant apparemment pas de mélanger la terre au sang qui coulait de sa paume. Elle finit par arroser les plantes avant de se rincer sa main blessée sous le filet d’eau claire.

« Bonne nuit belles demoiselles... »

*Rassures moi, elle sait que les plantes ne lui répondront pas ?*
*Espérons.*

« Les vieilles habitudes ont la vie dure… ça vient d'un conte qu'on me racontait quand j'étais enfant. »

Nolan hocha simplement la tête pour faire comprendre à la rouquine qu’il comprenait. Enfin, il ne comprenait pas vraiment cette habitude mais il pouvait assimiler que ce genre de petite manie la rattachaient à des souvenirs d’enfance probablement agréable. Il avait lui-même un esprit trop scientifique pour faire ce genre de chose.

L’étudiante finit par reprendre son petit tour se dirigeant à nouveau vers l’entrée de la serre, le médecin sur les talons.


« Enfin bref… Donc ces plantes ont besoin de chaleur et d’humidités… je ne suis pas sûre que la serre soit assez chaude pour les accueillir … Après vous pouvez voir si l'espace où ils font pousser les orchidées peux vous convenir. Il est un peu plus chaud que le reste de la serre, mais guère plus … et puis ce n'est pas un endroit très discret… Oh attendez, j'ai une idée ! »

Avant qu’il n’ait eu le temps de lui répondre la jeune fille, énergique comme à son habitude, repartis telle une tornade dans une nouvelle direction. Nolan l’a suivi, souriant amusé de son comportement. Il marchait en rythme avec sa canne tout en suivant la cascade de cheveux roux qui le précédait. Alors qu’ils avançaient dans les allées la chaleur se faisait de plus en plus forte.
Ils finirent par arriver devant une porte métallique. L’adolescente l’ouvrit pour laisser apparaitre une petite pièce sombre dont une forte chaleur s’en dégagea.

Erin se retourna vers lui un sourire sur les lèvres.

« Cela vous convient-il? »

Nolan observa la pièce d’un rapide regard avant d’être à nouveau attiré par le bruit familier du sang qui goute sur le sol. Il lâcha un petit soupire contrit. Ce genre de situation réveillait ses pulsions et il allait devoir les calmer d’une manière ou d’une autre ce soir.

Le jeune homme se pencha en avant, saisissant le fragile poignet de miss Aberline. Sans rien dire il ferma les yeux en se concentrant sur la coupure qui occupait la paume de la jeune femme. Il sentit son pouvoir traverser ses doigts pour aller envahir le membre de l’adolescente. Après quelques secondes il relâcha la main de la rouquine agrippant un peu plus fort sa canne.

Il sentait son corps se tendre et son cœur accélérer dans sa poitrine. Ses désirs meurtriers reprenaient doucement le dessus sur lui et il s’imagina même un instant se mettre à l’œuvre sur la jeune femme à la peau d’albâtre dans cette petite pièce sombre.
Le jeune médecin finit par taper au sol un coup sec avec sa canne pour se reconcentrer.

« Voyons… Pour ce qui est de la chaleur c’est plutôt optimal, cependant le manque cruel de luminosité de cette pièce est son plus grand point faible. »

Lâchant un soupire il secoua la tête se résignant à devoir installer quelque chose chez lui pour faire pousser ses futures plantations.

« Je ne pense pas que la serre fasse l’affaire malheureusement. »

Il observa miss Aberline un instant avant de reprendre.

« Cependant très chère, je trouverai dommage de mettre fin à notre début de collaboration. Pour cela, je serai très intéressé pour que vous me fournissiez en belladone et en mandragore. »

Nolan recula pour sortir de la pièce où la chaleur devenait doucement insoutenable… ou peut-être était-ce ses envies inassouvies ?

« Qu’en dites-vous miss ? Puis-je venir vous trouvez pour combler mes besoins ? Je vous offre en contrepartie de tenter d’assouvir votre soif de connaissances. »

Son regard balaya la pièce avant de revenir sur ma main blessée, j'y jetai moi-même un regard intrigué. Mais avant que je ne pus lui demander ce qui n'allait pas, il prit mon poignet entre ses doigts fins et ferma ses yeux pour se concentrer. Je sentis alors une chaleur familière se rependre sous ma peau jusqu’à ma blessure. La douceur de l’énergie qui passait en moi m'apaisait et me calmait, la fatigue que je dissimulais sous un sourire refit surface pour creusant un peu plus mes cernes et me provoquant un bâillement incontrôlable que je dissimulai derrière mon autre petite main.
Il relâcha mon poignet et saisit sa canne plus fermement que tout à l'heure, il n'avait pas l'air très en forme lui non plus. Je commençai à pencher mon visage vers lui pour essayer de comprendre expression complexe qu'affichait son visage. Soudain, il frappa le sol de sa canne me faisant sursauter et reculer par la même occasion.

« Voyons… Pour ce qui est de la chaleur c’est plutôt optimal, cependant le manque cruel de luminosité de cette pièce est son plus grand point faible. »

Je me concentrai sur ses paroles en sentant mon cœur battre de plus en plus lentement au fur et à mesure de ses mots.

« Je ne pense pas que la serre fasse l’affaire malheureusement. »

Je baissai la tête très déçue, je n'avais jamais étudié d'autres plantes que celle de mon petit bout de campagne irlandaise. Mais avant que je n'eus l’occasion de dire quoi que ce soit il reprit la parole.

« Cependant très chère, je trouverai dommage de mettre fin à notre début de collaboration. Pour cela, je serai très intéressé pour que vous me fournissiez en belladone et en mandragore. »

Malgré la fatigue, quand il dit ça, mes yeux s’illuminèrent de mille paillettes. Il fit demi-tour et sortit de la pièce, je le suivais les yeux brillants, mais le pas un peu hésitant. Je ne marchais pas tellement droit … sûrement la fatigue qui revenait à la charge.

« Qu’en dites-vous miss ? Puis-je venir vous trouvez pour combler mes besoins ? Je vous offre en contrepartie de tenter d’assouvir votre soif de connaissances. » 

Je lui souris doucement un peu trop épuisée pour me mettre à sautiller.

« J'adorerais ça et si vous le souhaitez je peux vous donner de la mandragore, j'en ai dans mon casier. Par contre, pour la belladone je n'ai plus que quelque fiole de plantes macérées… Et je vous préviens tout de suite ma curiosité et extrêmement dure à satisfaire ... »

Je mis à nettoyer ma main toujours ensanglantée avec un mouchoir propre dans ma poche.  Je cherchais à travers le sang une trace de mon ancienne blessure, ne serait- ce qu'une minuscule cicatrice blanche. Mais rien … J'étais complètement fascinée par ma main maintenant propre et sans marque.

« C'est vraiment impressionnant… Je me demande vraiment comment marche vos pouvoirs ? Vous pouvez tout soigner ? Même les maladies ? Ou juste les blessures ? Vous avez testé les limites de vos pouvoirs ? Vous pouvez régénérer les tissus ou juste les faire guérir plus vite ? Non parce que si vous pouvez les régénérer vous pourriez ramener quelqu'un à la vie … bon ça ce serait flippant … »

Plus je posais de question plus ma voix accélérait, à tel point que je me suis même demandée s'il avait tout compris. J'avais quittée ma main des yeux pour observer le docteur et ses expressions pour savoir si ma curiosité le gêné ou pas. Malgré l’absence de signe je préférais tout de même le prévenir.

« Je sais que je peux parfois aller trop loin donc si c'est le cas n'hésitez pas à me le dire. Je suis la première à détester qu'on fouille trop en profondeur. »

Je le gratifiai d'un léger sourire embarrassé, tout en lui parlant j'avais entrepris de dérouler les manche de ma chemise et de me détacher les cheveux. Nous avions poursuivi notre marche au rythme régulier de sa canne et arrivâmes rapidement à l'entrée de la serre, que nous avions quitté il y a quelques secondes. Je m’accroupis devant mon casier, mais, sûrement à cause de ma fatigue, je perdis l'équilibre pour me retrouver sur les fesses. Je rosis légèrement et me mis à genoux avant d'ouvrir mon casier pour en sortir ma veste, mon écharpe, mon sac ainsi que des petits pots remplient de baies rouges. Je me relevai et lui tendis les deux récipients.

« Voilà pour vous … le reste n'est plus ici. Je vous l'apporterai demain en même temps que vos livres. Ils étaient vraiment intéressants.  »

Tout en parlant, je mis doucement ma veste et mon écharpe sur ma chemise encore mouiller, je frissonnai au contacte froid et désagréable de mes vêtements  humides.

L’adolescente répondit par la positive à la proposition de Nolan. Il fallait dire qu’au vue de son tempérament il ne la voyait pas refuser. Il sourit quand elle mentionna qu’il serait compliquer de satisfaire sa curiosité. Le médecin s’en serait douté. En effet, la jeune fille semblait à l’affut de la moindre information qui pourrait lui apprendre quelque chose. C’était en autre ce qu’il trouvait divertissant chez elle.

La rouquine finit par braquer son regard sur sa main à présent guérie. Elle était encore maculée de sang à moitié séché mais la coupure, elle, avait bel et bien disparue. Nolan l’observa sortir un mouchoir et ainsi nettoyer sa peau blanche.

« C'est vraiment impressionnant… Je me demande vraiment comment marche vos pouvoirs ? Vous pouvez tout soigner ? Même les maladies ? Ou juste les blessures ? Vous avez testé les limites de vos pouvoirs ? Vous pouvez régénérer les tissus ou juste les faire guérir plus vite ? Non parce que si vous pouvez les régénérer vous pourriez ramener quelqu'un à la vie … bon ça ce serait flippant … »

L’étudiante avait parlé rapidement et le médecin avait peiné à saisir toutes ses paroles. Ma foi, ce qu’elle pouvait devenir bavarde quand elle le voulait.
Il n’empêche qu’elle l’amusait avec ses réflexions. Si seulement elle savait… elle était très proche de la réalité. Il pouvait effectivement guérir les blessures, malheureusement pour ce qui était des maladies ce n’était pas le cas… Il en était d’ailleurs très déçu. Cependant, il pouvait ramener quelqu’un à la vie… mais il n’avait pu l’expérimenter qu’une ou deux fois.

Nolan s’apprêtait à répondre à Miss Aberline mais celle-ci reprit la parole.

« Je sais que je peux parfois aller trop loin donc si c'est le cas n'hésitez pas à me le dire. Je suis la première à détester qu'on fouille trop en profondeur. »

Il lui sourit pour lui faire comprendre que ce n’était rien de grave. Il ne s’en rappelait pas vraiment mais il était prêt à parier qu’à son âge il était pareil. Et s’il avait eu l’occasion de rencontrer quelqu’un comme lui il ne l’aurait sûrement pas lâché d’une semelle.

Ils avaient fini par arriver à l’entrée de la serre. La jeune fille s’était penchée pour ouvrir son casier mais elle avait réussi à se retrouver par terre. Nolan ne réagit pas, au final cela pouvait bien arriver à tout le monde.

Une fois à nouveau sur ses jambes, ses affaires dans les bras, elle lui tendit deux récipients contenant des petites baies rouges.

« Voilà pour vous … le reste n'est plus ici. Je vous l'apporterai demain en même temps que vos livres. Ils étaient vraiment intéressants. »

Il l’observa s’habiller et ferma sa veste qu’il avait ouvert précédemment lors de la visite de la serre.

« Bien mademoiselle Aberline. Merci beaucoup pour cela. Si vous avez des sujets d’études de prédilection je pourrai vous sortir les livres que j’ai parlant de cela. Cela m’a fortement diverti de tomber sur vous. »

Nolan remis son chapeau, l’ajustant sur sa tête. Il remit sa mèche devant son œil manquant avant de reprendre la parole.

« Et pour ce qui est de la capacité de mes pouvoirs… Un magicien ne dévoile pas tous ses trucs dès la première représentation. »

Il lui sourit avant de sortir de la serre en sifflotant se dirigeant vers le parking des professeurs.

« Bien mademoiselle Aberline. Merci beaucoup pour cela. Si vous avez des sujets d’études de prédilection je pourrai vous sortir les livres que j’ai parlant de cela. Cela m’a fortement diverti de tomber sur vous. »

« je vais y réfléchir. Et merci de m'avoir tenu compagnie »

Il remit son chapeau et rajusta sa mèche de cheveux blancs sur son unique œil rouge. En le regardant, je me rendu compte qu'il n'avait jamais répondu à ma première question : avait-il eu mal ? C'était sûrement quelque chose auquel il ne voulait pas penser. Mais les questions sans réponse se transformaient rapidement en obsession si je ne m'en détournai pas rapidement. Il fallait qu'un jour ou l'autre je trouve une réponse à la question.

« Et pour ce qui est de la capacité de mes pouvoirs… Un magicien ne dévoile pas tous ses trucs dès la première représentation. »

Je le regardai partir complètement assommé par sa fausse réponse. Moi qui m'attendais à ce qu'il ''assouvissent ma soif de connaissance'' …
Je gonflai les joues vexée par son silence, je me dépêcha d'éteindre les lumières et ferma la porte de la serre avant de courir rattraper le docteur.
Une fois arrivée dans son dos je ne pus m’empêcher de m'exprimer, même si ma voix me parut plus forte que je ne l'aurais voulu.

« C’était pas une vraie réponse ! »

« Calme-toi, ça lui rappel peut être des mauvais souvenir. Tu n'aimerais sans doute pas qu'on raconte aux autres les premières fois où tu as utilisée mes pouvoirs. Si je me souviens bien tu as presque fini aveugle... »

Nyx avait raison. Je n'avais aucune envie de parler de cet épisode a qui que ce soit. Je me mis à marcher en équilibre sur le rebords du chemin, me mettant ainsi à la hauteur du docteur.

« Maintenant, excuse-toi c'était très malpolie de lui crier dessus ! »

« Mais… Bon d'accords... »

Je croisai mes bras sur ma poitrine à la fois pour me donner un peu de contenance et pour me protéger un peu du froid qui perçait au travers de mes vêtements humides et me sentis un peu obligé de lui présenter mes excuses.

« Veuillez m'excuser je me suis montrée très malpolie. Si vous ne souhaitez pas me répondre c'est votre droit… même si je vous reposerai la question plus tard... »

J’ajoutais ces derniers mots un peu plus bas comme pour masquer mes vraies intentions même si mon sourire légèrement provocateur ne pouvait être dissimulé. J’imaginais toutes les réponses possibles et imaginables qu'il pourrait me sortir, mais ma réflexion fut interrompus par mon téléphone.
Un air de violon résonna dans l'air froid de fin novembre. Je me précipitai sur mon sac pour en sortir mon mobile qui manqua de m’échapper des mains. Je regardai rapidement le nom qui s’affichait sur mon écran, c'était Ellyn qui devait se demander où j'étais passée. J'émis un claquement de langue et raccrocha. Je reportai mon attention sur le jeune docteur avec un sourire contrit.

« c'était ma sœur… D'ailleurs à ce propos, euh … je ne suis pas sûre que vous ayez le droit d'en parler ...mais est-elle venu vous voir ? »

J’aperçus du coin de l’œil l’expression étonnée et dubitative du médecin et je m’empressai de m'expliquer.

« Elle a une santé fragile et depuis le début de l'année elle n’arrête pas de faire des malaises, elle m'a promis de venir vous voir, mais je n'arrive pas à savoir si elle est venue ou pas. »

Je me rendis rapidement compte qu'il ne savait probablement pas à quoi elle ressemble et je me dépêcha de résoudre ce léger problème.

« Elle a la même tête que moi, on est jumelle. Mais elle a les cheveux cours. Enfin voilà … je m’inquiète un peu pour elle, mais si vous ne pouvez rien me dire ce n'est pas grave... »

Je frissonnai de plus en plus en sentant le froid s’insinuer dans le moindre de mes vêtements. Je serais mes bras autour de moi pour tenter de me réchauffer tandis que nous avancions dans dans l'allée sombre du pensionnant.

Nolan avançait en direction de sa voiture réfléchissant déjà à ce qu’il allait faire en arrivant chez lui. Il devait se faire à manger, c’était un fait. Le seul problème était que son réfrigérateur était vide… et ce depuis quelques mois déjà.
Avec ses activités à l’école et dans son laboratoire il ne pensait jamais à ce genre de futilité. Il haussa les épaules, il passerait chez le traiteur chinois se trouvant en bas de chez lui… comme d’habitude.

Le médecin était perdu dans ses pensées et il n’entendit pas la jeune fille qui l’avait apparemment suivi. En effet, il était déjà absorbé sur ce qu’il ferait dans son laboratoire cette nuit.

« C’était pas une vraie réponse ! »

Le jeune homme tourna la tête et distingua la tignasse rousse reconnaissable de miss Aberline. Il sourit en coins alors que Diancecht s’agaçait du comportement de l’adolescente.

*Non mais qu’elle petite impolie. Il faudrait la corriger pour lui apprendre les bonnes manières… *
*C’est encore qu’une enfant. C’est assez normal en soit tu sais.*
*Oui, et bien je trouvais cela arrangeant que leur taux de mortalité soit élevé à mon époque.*

Nolan ne répliqua pas plus. Il savait que lorsque sa divinité était lancée de cette manière il n’y avait rien à faire mis attendre que sa lubie lui passe. C’était un caractériel ma foi.

Se concentrant à nouveau sur l’adolescente qui à présent avait l’air contrariée, les bras croisés sur la poitrine.

« Veuillez m'excuser je me suis montrée très malpolie. Si vous ne souhaitez pas me répondre c'est votre droit… même si je vous reposerai la question plus tard... »

Le médecin souleva un sourcil en plongeant son regard dans les yeux clair de miss Aberline. Il haussa les sourcils l’air de la mettre au défi. Cette jeune fille avait un sacré tempérament contrairement à ce qu’on pourrait croire.
Il s’apprêtait à lui répondre mais une mélodie s’éleva dans l’air. La rouquine sortis un téléphone portable de son sac. C’était donc lui qui était à l’origine de l’air de violon. Elle ne répondit cependant pas, observant l’écran du téléphone avant de refuser l’appel.

« c'était ma sœur… D'ailleurs à ce propos, euh … je ne suis pas sûre que vous ayez le droit d'en parler ...mais est-elle venu vous voir ? »

Fronçant les sourcils Nolan observa la jeune fille surpris. Il ne s’attendait pas à ce genre de question. Pour une future docteure elle n’avait pas l’air très au fait du principe du secret médical. Il se retint de lui répondre sèchement.

« Elle a une santé fragile et depuis le début de l'année elle n’arrête pas de faire des malaises, elle m'a promis de venir vous voir, mais je n'arrive pas à savoir si elle est venue ou pas. »

Il comprenait mieux la raison de la question de l’adolescente mais là n’était pas le problème. En soit il n’avait pas vu la sœur de miss Abreline mais lui répondre sous entendait que s’il l’avait vu il aurait pu lui répondre par la positive.

« Elle a la même tête que moi, on est jumelle. Mais elle a les cheveux cours. Enfin voilà … je m’inquiète un peu pour elle, mais si vous ne pouvez rien me dire ce n'est pas grave... »

Nolan hocha la tête en soupirant légèrement avant de reprendre la parole.

« Alors je n’ai pas eu l’occasion d’essayer mes pouvoirs dans toutes les situations. Je peux… Diancecht m’offre la possibilité de guérir les blessures. »

Il pinça les lèvres se demanda jusqu’où il pouvait pousser ses confidences. En soit, dire la vérité n’était pas un mal.

« J’ai eu l’occasion de…soigner dira-t-on des patients blessé… mais qui nous avait déjà quitté. Mais ce n’est arrivé que très rarement… je n’ai pas pu expérimenté sur tous les types de blessures. Et surtout le décès venait d’arrivé. Je ne sais pas s’il est possible de soigner… ramener à la vie une personne morte depuis plus longtemps. »

Il n’avait pas dit toute la vérité. Il avait essayé sur un chat mort depuis une semaine. L’animal était revenu à la vie… mais ça n’avait duré que quelques heures.
Sur les patients décédés sous ses yeux cependant il avait toujours réussi. Sauf dans le cas de cette jeune fille qui avait été tuée par Hadès. Il ne savait pas si c’était le fait que ce soit une divinité qu’il l’ait tué ou autre mais il n’y avait rien eu à faire.
Il avait lu de nombreux livres sur le sujet, le seul point commun qu’il avait pu trouver était la séparation de l’âme et du corps. L’âme étant entrainée dans les Enfers du roi des morts… C’était cependant une hypothèse qui le dérangeait grandement. Pour lui, médecin, l’idéologie d’âme n’était pas réelle. Elle ne pouvait tout simplement pas l’être. Comment pouvait-on l’expliquer ?

Il claqua la langue, sortant de ce flot de pensée incommodant.

« Cela vous convient-il mieux comme réponse miss Aberline ou cela n’est toujours pas une vraie réponse à votre goût ? »

Il lança le même regard de défis qu’elle lui avait lancé précédemment.

« Et vous ? Que vous permet donc de faire la reine de la nuit ? »

Il ne répondit pas à mes précédentes questions, cela ne m'étonnait pas, il ne pouvait pas trahir le secret médical, il faudrait alors que je fasse subir un interrogatoire à Ellyn pour savoir.

« Alors je n'ai pas eu l'occasion d'essayer mes pouvoirs dans toutes les situations. Je peux... Diancecht m'offre la possibilité de guérir les blessures. »

Il s'arrêta un moment réfléchissant sûrement à quoi me dire. Les nuages se déplaçaient, laissant apparaître la lumière de la lune qui éclairée notre chemin, tandis que le médecin reprenait la parole.

« J'ai eu l'occasion de...soigner dira-t-on des patients blessé... mais qui nous avait déjà quitté. Mais ce n'est arrivé que très rarement... je n'ai pas pu expérimenté sur tous les types de blessures. Et surtout le décès venait d'arrivé. Je ne sais pas s'il est possible de soigner... ramener à la vie une personne morte depuis plus longtemps. »

Expression qu'il arborait m'était bien connu, c'était la même que celle de mon père quand il ne trouvait pas ce qu'il voulait ou que de nouvelle interrogation faisaient leur apparition. Il resta ainsi dans ses pensées pendant quelque instant qui me parurent une éternité, mais je ne voulais pas interrompre ses réflexions et paraître impolie ... encore.

Il sortit finalement de ses pensées avec un claquement de langue.

« Cela vous convient-il mieux comme réponse miss Aberline ou cela n'est toujours pas une vraie réponse à votre goût ? »

Je ne pus m'empêcher de rigolai devant son air de défi qui répondait au mien.

« Merci. Cette fois-ci, ça me convient parfaitement. »

Je le regardai tout en souriant, son visage éclairé par les rayons de lune lui donnait un air lugubre et étrange. Il me posa à son tour la même question, bien mieux formulé bien sûr.

« Et vous ? Que vous permet donc de faire la reine de la nuit ? »

« Nyx me permet de voir dans le noir et apparemment de lire l'avenir dans les étoiles. »

Inconsciemment je relevai la tête vers le ciel nocturne qui s'étalait au-dessus de nos têtes.

« Mais elle en veux pas m'apprendre à m'en servir... Elle dit que connaître son future n'est pas une bonne chose. Il ne peux être changé quoi qu'on fasse, ce qui doit arriver arrivera. Autrefois les hommes devenaient fou en essayer de contrer les prédictions de la Pythie. Et même si les siennes sont moins précises elle ne veut même pas que j'essaie. Mais malgré ses avertissements je ne peux m'empêcher d'avoir envie d'apprendre et de maîtriser ce pouvoir, de vouloir essayer et de savoir comment ça fonctionne. »

J'avais ralenti un peu l'allure pour voir la grande ours émerger des nuages tandis que Nyx s'énervait à cause de ce que je venais de dire.

« Quelle petite idiote ! Tu n'es pas capable de refréner cette curiosité qui t'habite. On dit souvent à tord que la curiosité est un mauvais défaut, mais chez toi c'est le cas ! »

Elle n'avait pas crié, mais ses mots étaient durs. Je continuais à regarder le ciel en subissant son sermon sans vraiment réagir. Cependant, ces reproche finir rapidement par m'agacer et ne pouvant pas lui répondre grand-chose je me contentai de soupirer en passant une main dans mes cheveux avant de plaquer mes deux paumes sur mes yeux et de chuchotai pour moi seule.

« Mais faites la taire... »

Nolan remarqua que la jeune fille marqua malgré elle un temps suite à sa question. Eh oui, ce n’était pas toujours à lui de répondre. Il lui sourit. Intéressé, alors qu’elle lui répondit. Les explications de miss Aberline lui confirmèrent certaine idées et releva quelques pointe de curiosités en lui. L’adolescente était, sans grande surprise, doté d’une vision nocturne. Elle était aussi capable de lire l’avenir dans les étoiles.
Il se demanda comment le processus se faisait. Avait-elle des visions distinctes ? Des fragments de la réalité future ? Plusieurs futurs se dévoilant à elle ? Et voilà, Nolan était à nouveau lancé pour une nuit blanche à se renseigner sur le sujet.

« Mais elle en veut pas m'apprendre à m'en servir... Elle dit que connaître son future n'est pas une bonne chose. Il ne peut être changé quoi qu'on fasse, ce qui doit arriver arrivera. Autrefois les hommes devenaient fou en essayer de contrer les prédictions de la Pythie. Et même si les siennes sont moins précises elle ne veut même pas que j'essaie. Mais malgré ses avertissements je ne peux m'empêcher d'avoir envie d'apprendre et de maîtriser ce pouvoir, de vouloir essayer et de savoir comment ça fonctionne. »

Le médecin hochât la tête en écoutant l’explication complémentaire de la rouquine. Il était vrai que connaitre son avenir n’était peut-être pas la meilleure chose. Lui-même ne savait pas comment il réagirait dans le cas où il aurait connaissance de son futur.

*De ce que j’ai pu voir dans le passé, le futur est la plus grande peur des hommes. Il est aussi source de pouvoir… et de folie.*
*Cette petite a donc un pouvoir bien plus important qu’il n’y parait dans les mains… Si elle-même perd la raison, je ne donne pas long feu de sa personne.*

Il en était presque peiné pour la jeune fille. Ce qu’il avait découvert d’elle jusque-là lui indiquait bien qu’elle allait effectivement chercher à comprendre le fonctionnement de ses pouvoirs. Mais qui pouvait lui en en vouloir ? C’était humain. La soif de connaissance était rare de nos jours et ce n’était pas sans raison non plus. Les personnes cherchant à tout savoir sur tout finissaient souvent marginaux ou à l’écart de la société.
La connaissance faisait peur à la population actuelle, ce qui du point de vue de Nolan était triste.

Il fut sorti de ses pensées en entendant la voix de miss Aberline s’élevé légèrement dans le silence qui les entourait.

« Mais faites la taire... »

Nolan se posa la question si la jeune fille parlait d’elle-même ou de sa divinité. Au vue de la mine contrariée qu’elle affiche il opta pour la seconde option. Il rit légèrement avant de prendre la parole.

« Ah la cohabitation avec ces chers divinités… C’est plus ou moins difficile. Je suis passé par là aussi mais vous verrez, avec le temps cela passe. Certes il y aura toujours des points de désaccords. Mais cela arrive avec tout le monde, dieu ou humain. Mais dites-vous qu’il faut aussi des fois les écouter… ils ont tous de même des siècles d’expériences d’avances sur nous. Alors ne prenons pas leurs conseil, trop, à la légère. »

Il lui fit un sourire avant de regarder l’heure sur sa montre. Il se faisait gentiment tard. Pas que la jeune fille l’ennuie, mais il avait des priorités tout de même.

Il continua d’avancer jusqu’à se retrouver devant son bolide, la magnifique et irrésistible camaro de 67. Il lui envoya un sourire bienveillant avent de se tourner vers la jeune rousse l’accompagnant.

« Pas que vous m’ennuyer miss, loin de là, mais je vais devoir vous laisser. J’ai, malheureusement, d’autre… patients qui m’attendent. »

Nolan déverouilla sa voiture et ouvrit la portière côté conducteur. Il se pencha afin d’entrer à l’intérieur et de se préparer à démarrer, déposant son chapeau et sa canne à côté de lui. Il baissa la vitre pour s’adresser une dernière fois à l’adolescente.

« Dites a votre sœur de passer cette semaine, j’ai peu de rendez-vous cela ne gênera pas mon emplois du temps. »

Il actionna la musique laissa la trompette de Louis Armstrong envahir l’habitacle. Il démarra la voiture et fit un dernier signe de tête à la petite. Il effectua ensuite une marche arrière avant de quitter le pensionnat à toute vitesse.

« Ah la cohabitation avec ces chers divinités… C’est plus ou moins difficile. Je suis passé par là aussi mais vous verrez, avec le temps cela passe. Certes il y aura toujours des points de désaccords. Mais cela arrive avec tout le monde, dieu ou humain. Mais dites-vous qu’il faut aussi des fois les écouter… ils ont tous de même des siècles d’expériences d’avances sur nous. Alors ne prenons pas leurs conseil, trop, à la légère. »

« Ah tu vois ! Même lui il le dit ! Tu dois m'écouter ! »

J'émis un petit claquement de langue amusé comme seule réponse à ma déesse, mais je répondis tout de même au docteur.

« Vous avez raison et elle aussi ... »

J'avouais ça légèrement honteuses avant de reporter mon attention sur la montre que le jeune médecin regardai. Je regardai la mienne à mon tour et m'aperçus qu'il était déjà presque 21H. Avions-nous vraiment discutés aussi longtemps ? Je regardai la lune déjà haute dans le ciel ... Apparemment.

Nous marchons dans le silence jusqu'à ce qu'on arrive sur le parking des professeurs, il me mena devant une voiture des années 60 ... peut être plus vieille ou plus jeune. Les voitures n'étaient pas ma spécialité, mais je trouvais cette vieillerie bleue magnifique. Je fus sorti de ma contemplation par la voix grave de l'homme à mes côtés.

« Pas que vous m'ennuyer miss, loin de là, mais je vais devoir vous laisser. J'ai, malheureusement, d'autre... patients qui m'attendent. »

D'autres patients ? Qui pouvait bien l'attendre à cette heure-ci ? C'est étrange...

Je m'apprêtais à lui poser la question quand Nyx me rappela à l'ordre.

« Erin ... Ce n'est pas très poli. »

Je ravalai la question qui me brûlait mes lèvres et me contentai de lui dire au revoir.

« Je comprends parfaitement. Il est tard, moi aussi je ferai mieux de rentrer avant le couvre-feu ... Déjà que j'ai manqué le repas... »

Je lui adressai un sourire amusé en le voyant rentrer dans son antiquité, il referma la porte et quand je m'apprêtai à partir je vis la fenêtre se baisser.

« Dites a votre soeur de passer cette semaine, j'ai peu de rendez-vous cela ne gênera pas mon emplois du temps.»

Alors, comme ça elle n'y était pas encore allé... elle allait en entendre parler !

« Merci docteur ! »

Même si je m'énervais contre Ellyn, j'étais reconnaissante envers ce dandy aux cheveux blancs pour bien vouloir s'occuper d'elle. Je lui souris tandis qu'il allumait sa radio qui diffusa du Louis Armstrong. La trompette n'était pas mon instrument favori, mais magné par ce génie on ne pouvait qu'apprécier.

Le docteur m'adressa un geste de la tête avant de s'en aller.

Je regardai à nouveaux ma montre, 21 h 06. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire ? Le ciel était dégagé et les étoiles bien visibles.

« Nyx, tu veux faire quoi ce soir ? »

« Le ciel est magnifique ... »

Je réfléchis quelque instant. Je n'avais presque pas dormis ces derniers jours et j'avais encore quelques devoirs à terminer.

« Bon je rentre me changer parce que sinon je vais attraper la mort. Ensuite, on va observer le ciel jusqu'à 23h puis on rentre travailler et vers minuit on va dormir. »

Rien que l'idée d'aller me coucher me plaisait.

Nyx réfléchit un instant puis accepta.

« Bien, marché conclus. »