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Du sang pour les Danaïdes
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 :: Hors RP :: ◄ Corbeille :: ► Archives du Chapitre 2
MessageSujet: Du sang pour les Danaïdes Du sang pour les Danaïdes EmptyLun 16 Jan - 0:27



Du sang pour les Danaïdes
Δ
feat Gwenhwyfar Ó Néill




Ô clairière nimbée de la lumière
Dont la Lune nous abreuve, panthéon
Des cinquante déités bienveillantes
Menées par Albina, leur aînée.

Rocher plat, massif et gravé
Du symbole, entouré des idoles.

Grue dont la magie est l'attribut,
Faucon, guide des druides inféconds et
Corbeau, maître de guerre et des tombeaux.
Tels sont les visages sur l'autel.

Le sang, sombre mais puissant
Transmet la vie par son biais.

Femmes majestueuses et dont l'âme
Enchanteresse démontre leur rang : prêtresses
Dotées d'une lame à l'éclat meurtrier.

Lame qui s’approche irrémédiablement dans la main d’un bourreau aux cheveux de soie.
Lame qui reflète l’éclat de la lune dont la majesté n’a d’égal.
Lame qui s’abat sur ma poitrine nue dans un bruit de tonnerre.
Lame qui rompt le fil de la vie en moi.

Seul l’éclat lunaire demeure dans mes yeux vitreux.


Un sursaut et me voilà assis sur mon lit, tremblant et en sueur. Alerte, je regarde autour de moi mais ne peux que constater un silence découpé à la hache par mon souffle paniqué. A quelques mètres de là, mon colocataire dort paisiblement. Mais que s’est-il passé ?!

Je rêvais tranquillement d’un joli pré, je me voyais courir après des chèvres sur les flancs d’une montagne. Pourquoi me tirer ainsi de ma rêverie ?

Tu as bien de la chance, je viens de faire un terrible cauchemar que je peine à comprendre tant il était étrange. Et poétique. j’avais l’impression de le vivre, d’y être mais… de l’extérieur. C’est à n’y rien comprendre.

Et c’était quoi au juste, comme cauchemar ?

J’étais allongé nu sur un rocher, au centre d’une clairière. Aucune source de lumière autre que celle de la pleine lune. La pierre était gravée et je parvenais à comprendre alors que je n’ai jamais vu de telles runes dans ma vie. Et puis...

Des prêtresses tout de blanc vêtu et les pieds nus dans la mousse, venaient vers nous un couteau à la main. Couteau ensuite plongé dans notre poitrine.

Conscient d’avoir parlé d’une voix unie avec ma déesse, je suis hautement perturbé par ce qu’il vient de se passer. Et surtout par le fait que cela ressemble énormément à un rite celte et que la déesse semble bien connaître la chose.

Mais… comment le sais-tu ?! Tu disais avoir rêvé de chèvres, mais aurais-tu également vu mon cauchemar ?

Cela n’est guère un cauchemar, enfin sauf peut-être pour toi. En réalité c’est un souvenir, ou plutôt les bribes d’un rituel antique que j’ai vécu maintes fois par le passé. Celui du sacrifice de la grande lune, dédié à la grande dame blanche Dana.

Mais je ne sais rien de tout cela, que fait ce souvenir dans ma tête ?

Nos esprits sont étroitement liés et à plusieurs reprises ils ont cohabité à un tel point qu’il était impossible de nous dissocier aux yeux même d’un dieu. Il n’est pas impossible que cela ait causé quelques changements chez nous, voire quelques échanges. Cela expliquerait mon rêve car je n’ai jamais connu un tel lieu et je n’ai jamais joué ainsi avec des chèvres. Et pour ton… cauchemar… sache que j’emplissais parfois le corps d’un mortel volontaire au sacrifice de la chair, je partageais ses derniers instants pour alléger sa douleur et rendre hommage à ma Soeur.

Mais garde tes fichus souvenirs pour toi, c’est traumatisant à vivre !

C’est un honneur d’être sacrifié, nulle peur n’a sa place en cette cérémonie. C’est un cadeau aux dieux.

Et le sang qui gicle, t’en fais quoi ? Il n’y a rien de joyeux dans la mort.

La vie et la mort sont étroitement liées, c’est ici une passation de pouvoir. Tu es mortel, tu ne peux comprendre.

Evidemment que je ne peux comprendre, je n’ai qu’une vie ! La mort est définitive chez moi !

Un petit éclat lumineux dans le coin de l’oeil attire mon attention, mettant fin à la dispute. Je tourne la tête et constate la présence d’une étrange lueur sous la porte. Une mince brume s’élève tandis que le souvenir de mon cauchemar ravive une douleur fictive dans ma poitrine. Je suis terrifié et pourtant me voilà à poser les pieds au sol, enfiler pantalon, chaussettes et chaussures puis me diriger vers la porte. Derrière laquelle ne se trouve rien. Il fait nuit noire dans le couloir des dortoires des hommes. J’aurais pu retourner me coucher cependant mon instinct me poussait à mener l’investigation plus en avant, d’autant qu’après ce que je viens de vivre je n’ai plus très envie de fermer l’oeil. J’ai l’impression que mes pieds glissent sur le sol et sans le savoir, à chacun de mes pas qui me mènent loin de mon lit, une parcelle du pouvoir de ma déesse se diffuse dans l’air autour de moi pour m’englober petit à petit. Loin de mon lit ou proche de l’étrange lueur, telle est la question. Cette dernière est légèrement visible au détour du couloir, elle semble s’éloigner à la même vitesse que mes propres pas en direction du parc. Mais pourquoi est-ce que je la suit ?!

J’ai un excellent pressentiment. Je ne saurais l’expliquer mais cette lueur me réchauffe le coeur, il n’y a rien de funeste là-dedans. Continue.

C’est ce qui me fait peur justement. Je parierai bien que cela va partir en cacahuètes mais ça va me porter la poisse.

Aie confiance, crois en moi.

Non.

Je progresse néanmoins, traversant les couloirs et me dirigeant irrémédiablement de la sortie. Heureusement que je ne croise personne, ce serait gênant. Une bonne moitié des pouvoirs de Eithne sont déployés désormais mais même si j’ai l’impression de voir de légers volutes de fumée m’entourant, je suis bien trop concentré sur ma tâche. Jusqu’à mon arrivée dans le parc. Un frisson me parcourt au vu de la fraîcheur nocturne de ce début d’hiver et pourtant je ne m’inquiète nullement d’une répercussion sur ma santé. Je contemple ce qui semble être un énorme cerf nimbé de lumière et qui se trouve entre les arbres. Qui me regard. M’attend. La lumière de la pleine lune se reflète dans mes yeux et monte en intensité, de même que l’aura de charisme dans laquelle je baigne. Lorsque l’éclat diminue, je constate la disparition de l’avatar de la nature. très étrange.

C’est lui… avance...

Sans même poser de question je continue mon chemin et examine le sol à la recherche d’empreintes, en vain. Rien de réel n’arrive, tout ceci doit provenir de mon cerveau meurtri par un fichu cauchemar. Je dois encore rêver, bête comme je suis.

Continue, vas au coeur du parc. Ces sensations si familières… continue, la lune… Dana....

Mais que...

J’ai également un étrange pressentiment mais pas en mal, comme si quelqu’un me surveille mais sans vouloir attenter à mon intégrité physique ou mentale. Je ne saurais guère l’expliquer donc je continue entre les arbres, en quête d’une réponse à mes questions, jusqu’à une petite clairière au centre de laquelle se trouve un rocher banal. Cette vue me donne des frissons bien que les lieux soient différents de ceux dont j’ai rêvé. Je voudrais fuir mais mes pieds refusent de m’écouter et me mènent devant la pierre imposante sur laquelle la lumière de la lune est particulièrement forte.

Oui… oui… c’est bien toi, ma soeur...

Mais qu’est-ce que tu raconte ?!

Ce que tu ressens n’est autre que le pouvoir de la plus grande des Danaïdes, la Dame de la Lune. Qu’elle nous ai mené en ce lieu ne peut signifier qu’une chose.

Replongeant un instant en plein cauchemar, la panique remonte et se propage, déclenchant un tremblement incontrôlable.

Et… c’est quoi ?

La caste des druides doit revivre, le culte celte doit retrouver ses lettres de noblesse et sa puissance d’antan.

Les druides ? Mais ça fait plus d’un millénaire qu’il n’y a pas eu de druide vivant en ce monde, leurs connaissances étant orales elles sont perdues à tout jamais.

Nous sommes des déesses, qui peut savoir mieux que nous la manière dont on peut nous célébrer et accroître notre puissance ?!

Oui c’est vrai que c’est logique...

Tu vas avoir l’immense honneur d’être le premier druide de ce millénaire, le druide primordial. Tu vas relancer notre culte millénaire et lui redonner sa puissance, ce sera un nouvel âge d’or.

Moi ? Foutaises, je ne suis qu’un étudiant, je n’ai ni le temps ni l’envie de me consacrer à de telles choses, malgré la curiosité historique qui m’anime. Et puis… il doit y avoir un rite initiatique bien violent, je suppose.

Pour nous dédier ton corps et ton âme, il faut offrir de ta propre chair. Une fidélité éternelle par le biais de ta propre virilité, déposée en offrande.

Mais t’es dingue ?! Je me tire d’ici, espèce de folle !

Je me tourne et m’apprête à partir lorsque l’éclat de la lune vient étinceler dans mon oeil. Une sensation de bienveillance grandit dans mon coeur et bien que j’entende aucune voix, des mots me viennent à l’esprit, que je répète à voix basse :

- Seules des gouttes de sang sont nécessaires pour transmettre la force et le savoir.

Tiraillé, je finis par abdiquer et me saisis de mon couteau habituel qui se trouvait dans la poche arrière, puis laisse glisser la lame le long du bras. Les gouttes s’accumulent au bout des doigts tandis que je place la main au dessus du rocher et que je laisse le pouvoir d’Eithne se déchaîner autour de moi.

- Ô Dame de la Lune, je t’offre mon sang. Puisses-tu recouvrer la force et m’offrir ton savoir millénaire.


HRP:




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MessageSujet: Re: Du sang pour les Danaïdes Du sang pour les Danaïdes EmptyLun 6 Fév - 23:04
HRP:


 

Du sang pour les Danaïdes

feat ~ Asulf


Je suis dans une clairière nimbée par la lumière de la Lune, pleine et belle ce soir, et dont je sens la force est palpable. Un rocher massif et plat est au milieu de la clairière, dont l'herbe ne frémit même pas, comme si le temps était arrêté. Des symboles sont gravés dans la pierre. Je reconnais une Grue, un Aigle, et un Corbeau, dont Magie, Nature et Guerre sont liés indéniablement à eux à mon avis.

Et puis le sang, de sa couleur si particulière, qui fascine, qui s'étend. Signe de mort, mais de vie également.

Des femmes, belles et à l'âme si blanche, que leur nom me vint naturellement : prêtresse. Et leur arme, à la lame de rasoir, ne m’induira pas en erreur. Un paradoxe pourtant : lame meurtrière maniée par le bourreau le plus délicat du monde. Mais la mort s'approche indéniablement, l'éclat de la Lune se reflète dans la lame et ce n'est que lorsque l'arme s'enfonce dans mon corps, que la douleur me fait suffoquer et que je sens la vie me quitter, tandis que je continue de fixer l'astre lunaire avec dévouement, que je me rend compte que c'est moi qui suis couchée sur la pierre.

Et c'est le tonnerre qui ponctue ma mort et qui me réveille.

*


J'ouvrais brusquement les yeux, me réveillant par la même occasion. Mes mains se crispent sur mes couvertures et j'fixais le plafond avec effarement, cherchant à retrouver mon souffle qui m'avait momentanément quitté dans mon cauchemar. Un peu plus, j'aurais été capable d'avoir une crise d'angoisse ; mais heureusement, mon sang était plus froid que ça. J'sentais mon corps tétanisé, bien que secoué de frissons à cause du froid, ayant commencé à transpirer dans mes vêtements à cause de la panique que j'avais ressentie. Qu'est-ce que c'était que ce rêve, très franchement ? C'était la première fois que j'le faisais. Mais j'avais le sentiment certain qu'il était... étrange. Il n'ressemblait à aucuns autres rêves que j'avais pu faire. Qu'est-ce que c'était que ce rêve, sérieux ? J'n'm'attendais pas à une réponse.

- Hm... Ma déesse ne dormait plus. J'allais pour m'excuser de l'avoir - sans doute - réveillée, mais elle ne m'en laissa pas le temps. C'est un rituel antique, celui du sacrifice de la grande lune, en honneur à la grande dame blanche, Dana.

- Euh... J'sais, très pertinent, mais c'était tout ce qui me venait à l'esprit. Dana, j'savais qui s'était. Mais pourquoi j'rêvais de ça, au juste ? Et quelque chose qui semblait réel, en plus !

- Nous avons, comme qui dirait, "échangé" nos rêves.

J'haussais les sourcils, incrédule. J'avais bien réalisé que ce rêve ne ressemblait pas du tout à ceux que j'avais habituellement, mais alors de là pour qu'il ne soit pas à "moi", c'était un peu gros...

- J'ai rêvé que j'étais couchée sur un long fauteuil, fait exprès pour que je puisse rester pendant des heures sur le ventre. Et je ressentais une vive douleur dans le dos. Comme mille et une aiguilles qui transperçaient ma peau.

Cette fois-ci, trop étonnée, j'me relevais vivement en position assise dans mon lit, ma couverture tombant sur mes cuisses. Ne sachant quoi regarder, j'dardais mes yeux écarquillés sur le mur, ma respiration se faisant plus profonde. Ce rêve, ce souvenir, c'était le mien.

- Qu... Enfin, comment c'est possible ? Comment ça se fait ? J'n'arrivais tout simplement pas à comprendre. C'était dingue.

J'sentais que ma déesse n'était pas sûre d'elle lorsqu'elle reprit la parole :

- Eh bien... Ça a peut-être un rapport avec notre... "fusion", l'été dernier ?

Notre fusion. Haha, oui ; ce fameux moment. J'n'savais toujours pas trop quoi penser de ce qu'il s'était passé. En bien, en mal ? Ça avait été grisant et j'n'avais pas souffert, pas le moins du monde - rien à voir avec la tentative de possession. Mais, d'un autre côté, ça avait été terrifiant. J'avais toujours conscience de "moi", mais d'"elle", aussi. Mais, j'sentais que nous étions comme, presque... "mélangées". Comme si j'étais à la limite de me perdre en elle, et elle en moi. À ce souvenir, une chair de poule me vint, et j'fermais un instant les yeux sous l'assaut. Après cet épisode, c'était vrai que j'avais l'impression que la "séparation" entre ma déesse et moi-même était plus mince qu'avant. En même temps, elle était bien là, et j'avais l'impression que nous avions plus grande conscience de sa présence par ailleurs - de ce si mince mur. Mais aussi, c'était comme si elle était moins gênante. Comme si nous avions une "connexion" ailleurs, qui n'était pas entravée par cette séparation, et qui nous liaient l'une à l'autre à présent. Et ce lien devenait très fort lorsque nous étions dans le sommeil ; il m'arrivait, à certains réveils, d'avoir des images de grandes étendues de verts, de forêts, de gravures dans la pierre, de plantes, potions et de feu, de métal, avec la sensation de chaleur et le bruit du marteau qui s'entrechoc sur l'enclume. J'soupirais. J'savais que j'n'arriverais pas à me rendormir maintenant. Et pourtant il me restait longtemps avant que mon réveil sonne. La merde. J'n'avais franchement pas envie de faire une nuit blanche pourtant, mais j'allais pas trop avoir le choix. Galère... J'passais une main sur mon visage, pour défaire les dernières traces de sommeil, dépitée de cette nuit qui s'annonçait pourrie et la journée suivante à suivre. Y avait pas intérêt que ça se prolonge cette histoire d'échange de rêve, parce que ça allait finir par être trop compliqué.

Au moment où j'allais quand même essayer de me rendormir - ou au moins me détendre -, une lueur inhabituelle attira mon regard. Une mince brume blanche qu'elle semblait briller, était visible en dessous de ma porte, mais n'venait pas pour autant complètement dans ma chambre, comme si une barrière invisible lui barrait la route. Pas normal, j'vous dis. Et ce qui était le plus étrange, c'est que j'sentais que j'devais la suivre, comme si elle m'appelait. C'est dans un état spécial, comme si j'étais une somnambule éveillée, que j'me levais doucement, sans réveiller ma colocataire. J'passais la porte et la refermais, sans même penser à m'habiller, me retrouvant dans les couloirs simplement vêtus d'une chemise blanche, descendant à mi-cuisses, et avec pour seuls sous-vêtements un boxer et une brassière qui laissait voir mes formes comparées à d'habitude. Mes pieds nus ne ressentaient pas le froid du sol, trop obnubilée que j'étais de suivre cette fumée. Brigid, qui aurait habituellement dit quelque chose pour me mettre en garde, n'disait d'ailleurs rien. Comme si elle était aussi hypnotisée. Non, c'était autre chose.

- Je connais ce sentiment... L'émotion soufflait sa voix. Tu ne crains rien en la suivant Gwen, fait moi confiance.

- Bien sûr, j'te fais confiance. C'était un sentiment qui était venu au fil du temps entre nous, et qui était à présent indéniable.

Étrangement, au fil de mes pas, que j'suivais la brume, j'sentais une douce chaleur m'envahir. Elle n'm'était pas inconnue ; c'était le pouvoir de Brigid. J'sentais une plénitude me gagner et c'était comme si c'était la première fois dans ma vie que j'me sentais si bien. Quoi qu'il en soit, c'est dans une demi-conscience que j'suivis la fumée, sans un bruit. Toute personne traînant dans les couloirs m'aurait confondu avec un spectre, avec ce brouillard nacré m'entourant. Mais ce que j'n'savais pas, c'était que la puissance de Brigid semblait résonner en chœur avec la brume. Plus brillait la fumée, plus ma déesse répondait et ça se répercutait sur moi. J'aurais porté plus d'attention à mon corps, que j'aurais vu que ma peau pâle scintillait de mille feux, comme si la lumière venait de moi. La brume me mena jusqu'au parc du pensionnat. Entre les arbres, elle se réunissait en une forme, que j'reconnus comme étant une biche. Belle et majestueuse, douce, Reine. Elle me regardait clairement avec des yeux trop intelligents et sages, et j'sus que c'était elle qui m'avait guidée. J'souriais, totalement émerveillée. J'compris que la luminosité de la brume venait de la Lune, pleine et haute dans la nuit. Elle me semblait plus brillante que d'habitude et j'aurais dû être agressée de sa luminosité, mais au contraire, j'sentais comme un sentiment de paix et de douceur m'envelopper tandis que mes yeux plongeaient dans l'astre. J'me sentais en confiance, comme qui dirait en osmose avec ce qui m'entourait et avec moi-même, avec Brigid. Calmement, j'décidais de m'approcher de la biche qui n'avait pas encore disparu et qui n'avait pas cessé de me fixer. J'eus le temps de tendre la main et elle de pencher la tête vers moi pour que j'la touche une fois, avant qu'elle ne soit soufflée par une brise. J'n'bougeais pas le temps de regarder la brume voler au loin, toujours coincée dans l'instant magique. Puis j'me repris et avançais entre les arbres jusqu'à ce que j'aperçoive une clairière, qui ressemblait beaucoup trop à celle de mon rêve à mon goût. Cette ressemblance me stoppa net dans ma marche, m'arrêtant à la lisière de la forêt, ma suspicion revenant au galop. Me faire sacrifier n'était pas trop mon genre, quoi. Mais c'était sûr que c'n'était pas comme dans mon rêve ; car il y avait une personne : un jeune homme, qui n'm'était pas inconnu. J'n'savais pas son nom il y a de ça quelques mois, mais à force de l'avoir soigné en Égypte, j'avais fini par le savoir ; Harry. Et nos divinités se connaissaient surtout, à vrai dire ; Brigid et Eithne. Et d'ailleurs, j'ressentais une certaine puissance, un charisme, l'entourer, être déployé autour de lui. Il était impressionnant, et imposait le respect. Et j'ressentais le même sentiment que dans l'avion, j'avais eu le besoin de répondre à sa puissance, à son "appel". J'savais qu'au fond de moi, c'était ce que j'faisais en ce moment : la puissance de Brigid n'cessait de croître et j'n'pourrai bientôt n'plus rester cachée. De ce que j'savais, il était le seul autre Celte que moi au Pensionnat. J'n'ai jamais vraiment eu affaire avec lui, même si certaine curiosité me donnait envie de discuter avec lui. J'voulais savoir plus de choses sur la relation qu'il avait avec sa déesse, par exemple, mais l'occasion n's'était jamais réellement présentée. Mais j'préférais rester discrète, sentant que ce n'était pas le bon moment et intriguée de ce qui allait suivre. Ce que j'réussis à entendre d'ici fut :

- "Ô Dame de la Lune, je t'offre mon sang. Puisses-tu recouvrer la force et m'offrir ton savoir millénaire", tandis qu'il s'entaillait le bras avec un canif et laissait son sang couler jusqu'à la roche.

En temps normal, j'aurais trouvé ça glauque et j'aurais réagi pour l'arrêter et bander sa plaie, en le réprimandant sans doute. Mais pas cette fois. Car j'ressentais le même besoin ; et surtout Brigid, qui m'avait intimé durant tout le trajet de suivre cette brume, d'avoir confiance, et j'devinais surtout la joie qu'elle ressentait.

- C'est à ton tour, approche et fait ton devoir ; fait honneur de ton sang, et tu seras récompensée.

Une voix retentit dans ma tête, bien que j'avais l'impression qu'elle résonnait dans toute la clairière. Même si j'aurais pu avoir peur, j'n'sentais qu'un grand calme m'habiter ; rien n'était à craindre. Cette voix sans âge ne m'était pas agressive. J'levais les yeux jusqu'à la Lune, dont la beauté me frappa et qui brillait tellement qu'elle aurait du me faire mal, mais au lieu de quoi, un sentiment de bienveillance se diffusa dans tout mon corps.

Sans plus aucune hésitation j'entrais dans la clairière, sortant de ma cachette, nimbée par la lumière de l'astre lunaire tandis que j'sentais le pouvoir de Brigid grandir encore. Mes pieds et jambes nus ne ressentaient ni l'humidité de l'herbe ni le froid de l'air, ayant l'impression que ces sensations gênantes ne m'atteignaient pas grâce à la douce chaleur de la puissance de Brigid qui m'enveloppait. Le même phénomène arrivait peut-être chez mon comparse, car il était torse nu. Dans un chuintement, j'me positionnais à côté de lui ; nous étions tous les deux sous l’œil bienveillant de la Lune. J'plongeais mon regard dans celui du barbu, où il pouvait y voir mon sérieux et la gentillesse de Brigid, sans aucun doute un drôle de mélange à qui j'lui laisserais le loisir d'y mettre une signification. Après quelques secondes à rester ainsi, j'tendais la main vers son couteau, lui demandant silencieusement la permission de l'avoir et j'le remerciais un signe de la tête lorsque j'l'avais en main. J'm'entaillais à mon tour, dans la paume cependant, et fermai le poing pour faire couler le sang sur la pierre, le mélangeant à celui de mon comparse, alors que plus que jamais le pouvoir de Brigid se déployait. J'fermais les yeux dans un état de semi-conscience, n'me sentant plus vraiment moi-même.

- Ô Dame de la Lune, je t'offre mon sang. Puisses-tu retrouver la force et m'offrir la connaissance et la paix, dis-je calmement.

J'avais bien conscience que mes paroles avaient été différentes de celles d'Harry, mais elles m'étaient venues d'elles-mêmes. Et j'sentais que mon devoir n's'arrêtait pas là ; et encore une fois, cela me vint tout seul, comme une évidence, comme si j'connaissais déjà tout ça par cœur. Encore dans mon état de "transe", j'me laissais tomber à genoux, gardant mes yeux clôt, tandis que ma main recouverte de mon sang glissait sur la roche pour y peindre avec mon liquide des runes. Leur image m'apparaissait comme par magie dans mon esprit, et bien que leur signification précise m'échappait, j'savais qu'il y avait un rapport avec Dana, et que j'devais les inscrire dans la pierre. Et de la même manière et pour la même raison, avec la même certitude, j'me mis à chanter, psalmodier en une langue que j'reconnus comme étant du Gaélique. J'n'connaissais pourtant pas assez cette langue pour oser le chanter, et pourtant, c'était comme "normal" pour moi en cet instant. Mais j'sentais que Brigid chantait avec moi, comme pour me guider, m'aider, et elle rendait ma voix par la même occasion plus aiguë et plus jolie. J'avais toujours su que mon brin de voix n'était pas désagréable mais pas de quoi pour qu'il soit fantastique. Mais avec Brigid, il devenait beaucoup plus particulier. Encore une fois, naturellement, j'savais que le chant est en honneur à la déesse Dana, sans capter tous les sens des paroles. J'continuais à écrire et chanter ainsi pendant plusieurs minutes, j'n'savais pas exactement, ayant perdu la notion du temps.

Une longue note se terminant dans un souffle signifia la fin du chant, et ma main, qui n'avait cessé jusque-là de tracer des runes, s'arrêta elle aussi. J'sens ma transe disparaître, et j'rouvre les yeux, qui s'écarquillent quelque peu, de même que mes sourcils qui se haussent, face au spectacle quelque peu macabre que j'ai créé sur la roche. Le sang commençait à sécher à certains endroits, mais à d'autres il coulait encore. J'étais un peu frustrée de n'pas comprendre ce qui était écrit. Une douleur me détourne de mon attention et j'baissais les yeux sur ma plaie, qui n'était pas grave, mais j'avais perdu une quantité de sang conséquent quand même. J'posais mon pouce sur la blessure pour retenir un minimum le sang, la légère douleur que ça me procurait n'me gênant même pas. Ce qui vient de se passer reste incroyable à mes yeux, et pour un peu j'serais capable de croire que je rêve, mais biens trop d'indices me prouvent du contraire. Mais ce qui m'intrigue le plus, c'est la signification des runes. J'tourne la tête vers Harry, fidèle à moi-même, qui n'laisse aucune expression transparaître.

- Tu sais ce que ça dit ?, demandais-je, la voix tout aussi inexpressive que ma face. J'parle bien sûr des runes, mais au cas où, je les désigne d'un mouvement de la tête.

Avec de la chance, il comprend mieux que moi cette écriture.



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MessageSujet: Re: Du sang pour les Danaïdes Du sang pour les Danaïdes EmptySam 4 Mar - 23:20



Du sang pour les Danaïdes
Δ
feat Gwenhwyfar Ó Néill




- Ô Dame de la Lune, je t’offre mon sang. Puisses-tu recouvrer la force et m’offrir ton savoir millénaire.

Je demeure quelques secondes ainsi, les gouttes de sang éclaboussant le rocher de leur teinte vermeille.

Je sens… oui, je la sens toute proche ! Elle est là !

C'est à cet instant qu'à ma plus grande stupéfaction, une jeune femme plutôt sexy apparaît à mes côtés : d’innombrables percings, des cheveux courts et de longues jambes finement musclées dépassant de sa chemise blanche, la voilà bien dénudée pour être dehors en pleine nuit. Je la regarde dans les yeux et j'ai une incroyable sensation de lumière provenant d'elle, je ne parle pas des ondes mais du sentiment de bonté qu'elle dégage. Je me sens envahi de bien être, j'en oublierai presque l’écoulement du sang au rythme de mon coeur. Nos regards se croisent et se figent.

Cette jeune femme, je suis prête à parier qu'elle est possédée par un dieu celte et au vu de tes sensations et de mon ressenti… Brigit.

L’une de tes autres facettes. Pour cela que j'ai l'impression de la connaître.

Pendant de longues secondes nous nous regardons, chacun arborant un visage impassible et sérieux. Période au terme de laquelle ses yeux dévient sur ma main armée ce que j'interprète comme une demande, aussi je lui tend le couteau par le manche. Un geste de la tête comme remerciement et elle se saisit de l'arme ensanglantée, inconscients que nous sommes de partager une même lame souillée pour cette offrande. Mes fluides demeurant sur le fil tranchant, ils se mélangent à son sang frais qui goutte désormais sur la roche de la même manière que moi - même un peu plus tôt. Ce qui est indubitablement l'expression de ses pouvoirs s'élève à son apogée tandis que ses yeux se ferment et qu'elle débute une oraison rituelle.

- Ô Dame de la Lune, je t'offre mon sang. Puisses-tu retrouver la force et m'offrir connaissances et paix.

Quelle ne fût ma surprise que de la voir tomber et choir à genoux devant le rocher puis commencer à dessiner ce qui s'apparente à des runes antiques. Il m'est difficile de voir malgré la lumière de la pleine lune d'autant plus que le sang sur la pierre n'est visible que grâce à la diffraction de la lumière dans le liquide. Je ne peux même pas me questionner davantage qu'elle commence à chanter dans une langue qui me semble proche de l'ancien Irlandais et qui m'est pourtant inconnu. Elle a une belle voix mélodieuse.

Mais qu'a-t-elle dessiné ? Qu'est ce que cela signifie ? Et ces paroles.... je suis perdu.

Il semblerait qu'elle rende hommage en gaélique, l'essence de sa déesse doit provenir du pays de Galles.

Mais vous n'étiez pas une seule et unique déesse à l'origine ? Pourquoi serait - elle différente selon la contrée ?

Les différents cultes qui nous ont été voués ont causé une scission entre nos aspects et ce, selon les différentes coutumes locales.

Et tu sais ce qu'elle dit ?

Non. Je suis la plus belle femme d’Irlande aussi je ne comprend que les dialectes liés à l'histoire de mon pays. En perdant mes facultés avec le temps puis en te les prêtant, j'ai perdu la capacité de lire l'esprit des mortels et donc de les comprendre au delà de toute barrière linguistique.

Après de longues minutes, elle termine de psalmodier par une longue note qui s'achève dans un souffle. Ce n'est que lorsque le dernier son passe ses lèvres que ses doigts cessent leur art macabre. Ses yeux s'ouvrent et vu la manière dont elle les écarquille et hausse les sourcils, le retour à la conscience est total. Son regard descend vers sa blessure écarlate ce qui fait qu'elle pose son pouce dessus dans une vaine tentative de stopper l'hémorragie, puis elle me regard de nouveau.

- Tu sais ce que cela dit ? me demande -t- elle en désignant les runes du doigt.

- Bah non, c'est toi qui les a inscrites. Ce n'est pas de l'ancien Irlandais en tout cas, sinon Eithne me les aurait traduites. Oui, tu l'as sûrement compris si j'ai bien deviné l'identité de ta déesse, mais j'ai en moi la plus belle femme d’Irlande, porte parole des déités celtes irlandaises. Pour la tienne j'hésitais entre Dana et Brigit, mais je pencherai plutôt pour la seconde.

Je regarde autour de moi en écartant les bras et tournant pour désigner les lieux.

- Je ne sais pas vraiment ce qui nous a mené ici en pleine nuit, mais cela a un lien avec le panthéon celte. Nos déesses sont si étroitement liées qu'elles étaient originellement une seule et unique, la grande Dana, mère des dieux celtes.

Je me baisse et me saisit lentement et avec respect de sa main pour observer la coupure, plus profonde que la mienne.

- Tu t'es bien amoché et je ne dispose d'aucun pouvoir de guérison, ni même de connaissances en premier secours. Je ne peux t'être utile, je risquerait d'aggraver la situation. Cependant, si les légendes sont vraies, la facette de la grande déesse qui symbolise la protection, guérison et bienveillance a donné naissance à celle qui occuperait ton corps, si je ne me suis pas trompé. Tu peux guérir cette plaie,n'est - ce pas ?

Je ne lui laisse encore une fois pas le temps de répondre -son regard le fait pour elle- aussi je regarde encore une fois autour et me rappelle qu'en cette nuit d'hiver les températures sont impitoyables, un frisson me traverse d'ailleurs l'échine. Je la regarde et conscient qu’elle pourrait mal comprendre à tort la suite de la discussion, je laisse mon pouvoir s’élever lentement pour ainsi accroître mon charisme.

- Tu vas geler ainsi vêtue, cette petite chemise ne te tiendra pas chaud. Je vais te donner mon pantalon, je tiens bien le froid. Il va nous falloir rentrer avant de tomber malades.

Tu es bien plus aimable et chaleureux qu'à ton habitude.

Dis le qu'en temps normal je suis un c*****d !

Non, tu es juste insociable.

Je me sens d'humeur plus chaleureuse en sa présence, c'est sûrement dû à l'émanation de ses pouvoirs. Ou bien la proximité entre deux déesses qui furent une seule et unique, ce qui justifie cette impression que j'ai de la connaître.

Je la regarde dans les yeux et l'invite à se relever.

- Toi aussi ta déesse veut faire de toi un druide ?

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MessageSujet: Re: Du sang pour les Danaïdes Du sang pour les Danaïdes EmptyLun 20 Mar - 11:19
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Du sang pour les Danaïdes

~ Asulf


Dommage. Ce fut ma pensée lorsqu'il m'annonça qu'il n'savait pas lire les runes, lui non plus. J'comptais un peu sur Eithne pour les déchiffrer, mais c'n'était pas la bonne langue apparemment. Dommage, j'me répétais en reportant mon regard sur les écritures. J'les effleurais du doigt, en sentant bien que leur signification m'échapperait pour toujours. Mais ça me convenait. Certaines choses devaient être ainsi, et j'sentais que c'était le cas pour cette fois. J'détournais le regard pour m'intéresser à mon comparse qui disait tout haut mes pensées, car j'étais convaincue moi aussi que cette nuit avait un lien avec le panthéon celte. J'le regardais se pencher sur moi pour saisir délicatement ma main blessée, l'attention qu'il y portait m'amusa un peu, mais j'me gardais bien de le montrer. J'n'sais pas pourquoi, mais j'appréciais qu'il s'inquiétât un tant soit peu pour moi, mais ma plaie me semblait moins grave qu'à ses yeux. La façon qu'il avait de parler n'ressemblait pas du tout à la mienne, il y avait une certaine "manière" et "prestance" qui différait à mon habitude de parler sans effort. Ça m'amusa encore légèrement. À sa question, j'relevais mon regard dans le sien et avais l'intention de lui répondre, pour le mettre dans la vérité, mais il n'm'en laissa pas le temps. J'eus le temps de me demander s'il était de mon destin de tomber sur des moulins à paroles - bien que son débit à lui me semblât largement plus supportable - que j'sentis un changement s’opérer chez lui. Habituellement, ses paroles m'auraient fait rire, tant c'était ridicule si c'n'était pas une blague. Mais le sérieux qui émanait de lui m'empêcha de prendre ça à la légère. Je voulais toujours ricaner, mais j'sentais que le manifeste charisme qui l'entourait m'empêchait de le faire, ça restait bloqué dans ma gorge. Ainsi, au lieu de me moquer, j'le trouvais encore une fois... nicede vouloir faire attention à moi. Bon, p'tet un peu con, mais ça partait d'une bonne intention, apparemment. Et c'n'était pas souvent que ce genre d'intention me plaisait. Et j'me demandais d'où me venait cette attitude, qui n'me correspondait pas. Par ailleurs, le jeune homme se trompait, j'n'risquais pas d'avoir froid. Et c'est justement en songeant à la chaleur bienfaitrice de Brigid dans mon corps, que j'me dis, que, ça devait être ça. Elle agissait un peu sur mes émotions, elle me rendait plus douce, définitivement. D'autant plus qu'en cette nuit, elle était encore plus heureuse qu'habituellement, retrouvant une déesse qu'elle connaissait si bien. Ça expliquait mon "drôle" d'état... Bah au moins, ce gars avait de la chance, j'serais de "bonne" humeur ce soir. Lorsqu'il m'invita à me relever, j'restais scruter quelques secondes ces yeux, marrons-verts, qui m'paraissent aussi spéciaux que les miens. Non, ok, les miens étaient pires. J'me relevais donc lestement, et haussais un sourcil à sa question. Moi, druide ? Brigid n'm'en avait jamais fait la demande. Et même, j'aurais refusé. Pas comme ça que j'aurais gagné ma vie.

- Je suis très heureuse que tu t'orientes vers la médecine, confirma-t-elle.

J'acquiesce silencieusement. Eithne était vieux jeu. Rattachée à son "passé". Aux traditions, j'imagine. Ça n'me dérangeait pas tant, mais j'préférais Brigid et son... "moderne" ? Aussi, j'secoue négativement la tête.

- Pas du tout. J'suis en première année de fac de médecine. Et ça lui convient parfaitement. Oh et au fait, j'désigne ma plaie, j'n'peux pas la guérir non. J'soigne les maladies, pas les blessures. L'esquisse d'un sourire que j'voudrais taquin flotte sur mes lèvres, mais c'est compliqué avec le charisme qu'il a : et tu peux garder ton pantalon, j'n'risque pas de geler. J'tends lentement ma main intacte vers lui, mais m'arrête à quelques centimètres. J'redresse mon regard dans le sien : Tu permets ?

J'n'attends pas sa réponse que j'pose lentement ma main sur son bras, et note vaguement les muscles de son biceps tandis que grâce à ce contact, j'lui fais comprendre qu'une tiédeur me protège du froid de la nuit. Remercions Brigid pour ça. J'récupère rapidement ma main pour la remettre sur ma plaie. J'sens que le rituel touche à sa fin, et que la puissance de ma déesse commence à reprendre sa place. Ainsi, j'décide, avant de perdre ma couverture protectrice, de retourner à l'intérieur. De plus, il nous faudra bander nos plaies, la blessure du barbu aussi "importante" que la mienne. J'penche la tête un coup sur le côté, pour désigner la direction du pensionnat, et commence ma marche après avoir dit :

- Rentrons.

Harry marche à mes côtés, et j'n'dis pas grand-chose sur quelques pas. J'n'suis pas une bavarde. Il n'est pas dans mes habitudes d'inciter à la discussion, préférant juste répondre. J'hésite à faire comme d'habitude avec lui, mais les sentiments de Brigid couplés aux miens me font agir autrement.

- Au fait, j'm'appelle Gwen.

Je dis simplement, gardant la tête tournée vers le pensionnat. Je lui laisse le soin de se présenter, même si je connais déjà son prénom. Je n'alimente pas plus la discussion, lui laissant ce plaisir s'il le souhaite. Le silence ne me dérange pas, mais discuter non plus. Ainsi, je me contente de zigzaguer entre les arbres, appréciant le vent qui caresse mon visage et mes jambes et je me sens détendue. Cette excursion nocturne s'est trouvée finalement superbe. Une fois que nous sortons du bois et apercevons les bâtiments, je me rends compte que la chaleur de Brigid me quitte de plus en plus. J'accueille donc la protection du pensionnat avec joie. En regardant de nouveau ma plaie, je ne remarque que maintenant que ma peau pâle est plus scintillante qu'habituellement. Je tends les mains devant moi et les regarde en fronçant légèrement les sourcils, me demandant qu'elle était cette merde. Je les retourne pour les voir sous tous les angles, et me rends uniquement après que je brille de partout, en fait. Super... Je soupire légèrement et finis par hausser les épaules. Sans doute que la lumière disparaîtra en même temps que les pouvoirs de Brigid. Je compte pas rester comme ça toute ma vie, je préviens.

Bon, nous sommes rentrés, et maintenant . Il nous faut des bandages. J'n'déchirerais pas ma chemise pour ça. Et j'n'ai pas de bandages sur moi, pour une fois. J'ai la flemme d'aller jusqu'à ma chambre pour aller en prendre. L'infirmerie est plus proche. J'réfléchis et hoche la tête : l'infirmière était de nuit aujourd'hui. Elle avait des rondes à faire. Avec de la chance, j'aurais le bon timing. Si c'n'était pas fermé à clef pendant son absence... Au pire, j'aurais toujours le choix d'aller en chercher dans ma chambre, même si c'était plus long. Chiant. J'me tourne vers mon comparse :

- J'vais aller chercher des bandages, bouge pas d'ici.

Nous sommes dans le hall, et il pourra toujours s'installer sur les grands escaliers. J'prends la direction de la gauche, et marche sans bruits dans les couloirs. J'fais attention aux rondes des surveillants, mais j'ai déjà dû y faire face quelques nuits, ainsi donc, j'commençais à être une pro. Une fois devant l'infirmerie, cachée dans l'ombre, j'attends de voir s'il y a du bruit derrière la porte. L'infirmière a beau être silencieuse, j'ai une bonne ouïe, et j'perçois aucun frottement de papier ainsi donc, j'm'approche lentement et abaisse la poignée... clic. Chance ! J'entre sur la pointe des pieds dans la pièce et comme j'connais assez bien, j'n'mets que quelques minutes à trouver une bande de soin que j'prends avec moi en sortant de la pièce tout aussi discrètement. J'rejoins les ombres, et personne n'semblent être dans les couloirs. J'rejoins en foulant légèrement le sol le hall, victorieuse. Intérieurement, j'précise. J'agite la bande de soin pour que Harry puisse voir que j'avais trouvé, et j'vais le rejoindre. J'allais avoir le réflexe de le panser, lorsque j'réalise :

- Tu sais faire toi même ?, j'montre encore une fois les bandages.

Gardant une oreille pour sa réponse, j'me dirige, et lui dit silencieusement de me suivre, vers les toilettes des filles. Nous avons besoin de désinfecter un minimum nos plaies, et ouais, j'aurais pu y penser à l'infirmerie, mais chut. L'eau des robinets fera l'affaire.



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MessageSujet: Re: Du sang pour les Danaïdes Du sang pour les Danaïdes EmptyJeu 1 Juin - 9:41



Du sang pour les Danaïdes
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- Toi aussi ta déesse veut faire de toi un druide ?

- Pas du tout. J’suis en première année de fac de médecine. Et ça lui convient parfaitement. Oh et au fait, je n’peux pas la guérir non, me répond - elle en montrant sa plaie. J’soigne les maladies, pas les blessures. Et tu peux garder ton pantalon, j’n’risque pas de geler. Tu permets ?

Après avoir sourit à l'évocation du pantalon puis tendu sa main intacte, elle la pose sur mon bras après une petite seconde d'hésitation au cours de laquelle nos regards se sont croisés. La paume de sa main est tiède malgré la température extérieure, c'est suffisamment étrange pour m'interpeller. Elle finit finalement par reposer sa main sur sa plaie, coupant court à ce contact qui fût ma foi très agréable. Elle penche la tête en direction du Pensionnat puis dit de manière déterminée :


- Rentrons.


Nous nous mettons en route côte à côte en silence jusqu'à ce qu'elle rompe ce dernier pour faire ce que je n'avais pas eu la politesse de faire jusqu'ici.


- Au fait,j’m’appelle Gwen.


- Gwen ? C'est un beau prénom. Je suis enchanté, moi c'est Harry mais tu peux m'appeler Asulf.

Malgré ces courtes présentations nous poursuivons en silence, ce qu'elle semble apprécier tant elle est détendue. Nous quittons finalement le couvert des arbres, elle en profite pour s'arrêter et regarder sa plaie. La peau semble légèrement brillante et c'est étrange,  c'est comme si une parcelle de la lumière de la lune s'y était fixée. Elle semble tout aussi étonnée que moi car elle regarde ses mains sous tous les angles mais on finit tout de même par parcourir la distance qui nous sépare du bâtiment. La chaleur est plus qu’agréable, il faut le reconnaître.


- J’vais aller chercher des bandages, bouge pas d'ici, dit - elle avant de s'éclipser.


Je profite de ce petit instant de tranquillité pour me recentrer et respirer un peu. Comment se fait - il que je me sente si bien aux côtés de cette inconnue alors que je suis un insociable sans espoir ?


C'est simple, c'est le lien magique et internissable qui nous unit à sa déesse et elle.


C'est quand même fou de se dire qu'elle provient de la même entité à l'origine. Que vous êtes devenues des déités à part, avec un caractère et des pouvoirs qui vous sont propres, juste parce que des abr*tis sont pas fichus de réaliser convenablement les rites et déforment les mythes pour que cela leur convienne.


Ils n'ont fait que les adapter à leurs usages et coutumes. Dana était un peu tout à la fois, elle a connu des temps immémoriaux et a une perception de ce monde qu’aucun mortel ne peut acquérir. Les humains courent après les chimères car ils veulent se rassurer et ne pas songer à la fatalité de leur courte et misérable vie. La religion a toujours servi comme prétexte pour la guerre et le contrôle du peuple. Voilà pourquoi il existe des divergences : chacun a adapté et modifié les mythes divins pour s'en servir comme il lui sied et s'imposer. Tu n'échappera pas à la règle malgré ta position exceptionnelle et privilégiée. Les druides n'étaient pas parfaits et ils ont disparu pour cela, voilà pourquoi il est si important que tu sois le premier de leur résurrection. Seul un possédé peut rendre ses lettres de noblesse à un panthéon, il est le seul à avoir suffisamment de proximité avec notre conscience indéniablement supérieure. Qu'elle ose refuser ce rôle est une honte, une insulte !


Et si elle avait la bénédiction de sa déesse pour agir ainsi ? Tu y as pensé ? Tu es peut être la seule folle nostalgique de cette époque, et si tu vivais avec ton temps et te contentais de profiter de revivre à travers moi ?


Jamais ! Je ne peux agir à l'encontre de la nature malgré la morsure du temps, n'en déplaise à certains si la porte parole se complaît dans les mythes d’antan !


Sauf que cela n'engage pas que toi. Nous sommes devenus une seule et même personne physiquement et il en sera ainsi jusqu'à ma mort. Qui sait s'il existe une solution pour que je respire la tranquillité de nouveau ?


Maîtrise et décuple mes pouvoirs,
Nul ne peut stopper un Dieu.
Que notre volonté porte la victoire
Puisses-tu sauver l'honneur de tes aïeux.


Tu perds la boule. Encore. Est-ce dû à la rencontre avec ta soeur ? Si c'est le cas je suis mal barré, il vaudrait mieux que je fuis cette fille aussi douce soit elle.


Un bruit de pas légers arrive d'un couloir signe du retour de ma camarade. Je me relève et sort de l'ombre pour qu'elle n'ait pas à me chercher. A la vue de sa main bandée je suis rassuré et lui adresse involontairement un sourire.



- Tu sais faire toi même ? demande - t - elle en montrant les bandages.



Sans même attendre une réponse de ma part, elle part en direction du couloir des femmes. J'allais lui demander où elle me mène mais elle me fait comprendre qu'il s'agit des toilettes. Je suis agité d'un violent frisson, résultat du stress qui m'anime désormais à l'idée que l'on nous surprenne et que je sois accusé de perversion voire tentative de voyeurisme. Bien évidemment je me doute que personne n'arrivera nu, il suffira de m'expliquer si jamais quelqu'un s'invite et se méprend vis-à-vis de ma présence en ces lieux, mais rien n'est jamais si facile.

Je marche donc silencieusement aux côtés de Gwen. Je n'ai même pas répondu à sa question,nul doute qu'elle connaît la réponse. Si seulement il n'y avait pas Alum dans ma chambre je me serai occupé de ma blessure avec la même barbarie que d'habitude, mais il est là. Tel que je le connais, si je débarque j'aurais besoin de lumière ce qui le réveillera. La vue du sang risque de l’incommoder, il serait même capable d'en être malade. Je ne suis pas aidé avec un tel colocataire, si seulement je pouvais être seul…

Entrant dans le couloir des femmes, mon stress se fait plus grand encore : je ne suis jamais passé ici, je n'y ai pas ma place.



- Gwen, t'es sûre de ton coup ? Je ne devrais pas être là, et si quelqu'un nous surprend et s'offusque, une méprise est si vite arrivée...



Je m'arrête devant la porte et la regarde fixement, sourd quand aux paroles de ma camarade. Celle - ci entre finalement et voyant que la lumière s'allume -ce qui induit l'absence d'une quelconque utilisatrice des toilettes- je finis par la suivre non sans une certaine retenue. Passant la porte une dizaine de secondes après la jeune femme, je peux constater la ressemblance des lieux avec les nôtres : relativement propres bien que plus grandes et aménagées autrement pour une raison qu'il est futile de préciser. Je me précipite au lavabo et commence à faire couler de l'eau pour jeter ma main blessée sous le flux.



- Si j'avais su qu'un jour je mettrais les pieds dans les toilettes des femmes, je ne l'aurais jamais cru. On dirait un début de scénario louche.



Comprenant la méprise que pourrait engendrer mes paroles maladroites, je me ravise vivement.



- Enfin, je veux dire que c'est ce que pourraient penser des gens qui ne savent rien des raisons de la présence ici, je ne fais aucun sous entendu. Je n'ai jamais pensé à mal, tu peux me croire.



Un large soupire m'échappe : je suis vraiment nul. Elle doit s'en douter, mais le lui dire la rassurera peut être.



- Je suis désolé d'être si nul… je stress trop pour m'expliquer convenablement, on dirait un marmot. Que vas tu penser de moi maintenant.... Je ne fais guère honneur aux vers de ma divinité.



Mu par une étrange pulsion, je retire ma main de sous le robinet et la regarde. Un mince filet de sang se mêle à l'eau. Toujours sans raison explicable, je la pose ensuite sur mon pectoral droit sur lequel coule désormais quelques gouttes d'eau au léger teint vermeil. Je ferme les yeux.



- Honneur et force coulent de concert,
Deux qualités requises dans l'exercice de mes fonctions.
Orateur du peuple celte je suis, allégeance est offerte au dieu cerf.



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MessageSujet: Re: Du sang pour les Danaïdes Du sang pour les Danaïdes EmptyVen 7 Juil - 16:49
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Du sang pour les Danaïdes

~ Asulf ~


J'n'avais pas réalisé que ça aurait pu lui gêner, d'aller dans les toilettes des femmes. C'est vrai que c'était interdit ce genre de connerie ; les gars chez les gars, les filles chez les filles. J'avais complètement oublié parce que j'avais jugé con de devoir se séparer juste pour ça. On aurait pu aller chez les mecs alors, si ça le dérangeait moins, mais nous étions déjà arrivés devant la porte des filles, et j'avais franchement la flemme de faire demi-tour. J'le regardais, tandis que j'remarquais comment il était tendu, son regard planté sur la porte comme si elle allait le dévorer. On était très différents, à ce niveau-là en tout cas. Une chose pareille n'me gênerait jamais. Un discret sourire amusé aux lèvres, j'détournais la tête et abaissais la poignée de la porte, passant devant ;

- Tu t'inquiètes trop.

Les lumières s'allumèrent à mon entrée et elles me parurent étrangement moins violentes comparées à d'habitude. J'faisais quelques pas dans la pièce, regardant discrètement dans les miroirs si Asulf me suivait. J'm'approchais des lavabos, posaient les bandages à côté et il se décida à ce moment-là d'entrer. J'avais comme un sentiment de victoire, mais j'me retenais bien de le montrer. Nous avons tous les deux le réflexe de mettre nos plaies sous l'eau. Le liquide sur ma blessure me fait ressentir un tiraillement dans toute ma main mais ça passa rapidement. Le commentaire de mon camarade m'amusait. Il avait pas tort, mais ce genre de scénarios arrivait que dans les films. Enfin, dans mes souvenirs, dans la vie réelle, on était pas possédés par des dieux... J'ferais mieux de faire gaffe.

J'tournais la tête vers le barbu tandis que j'le voyais tenter de se rattraper. J'n'étais pas du genre à faire attention à ce genre de phrases qui pouvait être mal interprétée ; j'me contentais de l'entendre comme j'le voulais. Il avait franchement pas besoin de se mettre dans cet état. J'n'disais rien pour autant ; en plus il semblait être bien lancé dans sa maladresse. Le voir comme ça me faisait rire intérieurement et j'avais du mal à cacher un léger sourire, tandis que j'enroulais calmement mon bandage autour de ma blessure après avoir séché mes mains. Son précédent charisme semblait avoir disparu. Il était n'empêche drôle ; c'était pas à cause de ce genre de maladresses que j'allais me faire une mauvaise opinion de lui. J'préférais ce genre de personne qu'à des connards prétentieux.

- Eithne ne serait pas du genre à se tromper d'hôte.

Son commentaire m'arrachait un sourire tant elle semblait confiante dans ce qu'elle disait ;

- Après, on le connaît pas encore vraiment..., j'répondais, tandis que mon regard suivait le geste d'Asulf.

J'haussais un sourcil à ses paroles fortement poétiques à mes oreilles, et à son ton plus solennel. J'm’imprégnais du sens de ses mots qui me plaisaient. "Honneur et force", manquaient plus à voir si cela s'avérait vrai. La poésie n'était pas réellement ce qui me plaisait, mais la voix du barbu allait bien à cet art (Eithne avait elle fait attention à ça ou c'était un hasard ?). Asufl m'avait semblé comme avoir été pris d'une pulsion pour me sortir ça. J'avais du mal à le suivre, mais j'faisais avec. Cette nuit était pas comme les autres. Même moi, j'sentais que j'n'étais pas dans mon état normal. J'n'savais pas mettre le doigt dessus, mais il y avait bien quelque chose...

J'n'répondais rien à mon camarade. Du moins, rien n'me venait. Pas d'étrange instinct de mon côté. Juste moi, Brigid, et mon regard sur les gouttes d'eau, mêlé à du sang coulant sur le torse de l'homme. Des gouttes rouges qui accaparaient mon attention, au lieu des paroles du barbu. J'étais étrange ? Peut-être. Quoi qu'il en soit, j'me saisissais des bandages et m'approchais légèrement de mon camarade :

- Eh bien, si t'es l'orateur du peuple celte, j'en suis la guérisseuse. Donne moi ton bras. Mon ton professionnel, que j'prenais automatiquement quand il était question de soigner quelqu'un, était plus doux que d'habitude. Comme si une pointe de Brigid traînait dedans.

Tout à l'heure, j'avais demandé s'il savait faire lui-même un bandage, et j'avais pris son absence de réponse comme un "non". J'attendais donc patiemment qu'il me tende son bras pour que j'puisse faire mon boulot. Une fois chose faite, j'commençais à enrouler le bandage autour de son avant-bras. C'était normal que mes mains rentrent en contact avec sa peau. Mais c'était pas normal que ce contact me fasse du bien. Peut-être qu'il s'opérait la même chose du côté de mon camarade... Ça l'aiderait à se calmer.

Un silence planait maintenant. Il n'était pas du genre "gênant", juste reposant, alors j'n'comptais pas l'alimenter. J'me sentais juste bien comme ça. Avec Brigid dans un état que j'n'avais pas connu jusque-là. Cette situation était vraiment... Unique.

Et très étrange, d'ailleurs. Pourquoi j'me sentais aussi bien en présence de ce gars ? C'n'était pas du tout dans mes habitudes. Pas que j'me sentais mal avec d'autres - et quoique, c'était presque ça. Juste, pas avec n'importe qui. J'savais bien que Brigid et Eithne étaient... plus que proche, mais ça expliquait pas tout, j'avais l'impression. Ça me faisait bizarre. J'n'ressentais pas ça, normalement. Même avec Eireen, c'était différent. Avec elle, ça venait de "moi". C'était moi qui l'aimais, qui avait un lien avec elle. Alors que là... C'était comme si ça venait d'ailleurs. De plus profond. Pas de Brigid pour autant... J'savais ce qu'elle ressentait, mais elle n'me possédait pas et n'm'influençait pas. C'était autre chose. D'obligé, d'évident. D'"inné". Comme si j'n'pouvais que bien m'entendre avec ce type. C'était perturbant, parce que c'était la première fois que ça m'arrivait ; la première fois que Brigid rencontrait une divinité qu'elle connaissait. Avec qui elle avait un lien. Et bien sûr, c'était Eithne.

C'était l'expérience la plus étrange que j'avais pu connaître.

J'aurais sans doute été capable de rester dans ma bulle comme ça pendant un bon bout de temps, si j'n'avais pas entendu le léger ricanement de ma déesse. Une jolie mélodie. J'clignais plusieurs fois des yeux pour revenir à l'instant présent et essayer de comprendre ce que j'voyais. Mes mains, posées sur l'avant-bras nouvellement bandé d'Asulf. Le bandage était bien fait, malgré le fait que j'étais la tête dans les nuages. Chance. Combien de temps j'étais restée comme ça, sérieusement ? Dans un léger sursaut, j'enlevais mes mains ;

- Oh, désolée..., j'lâchais dans un murmure étonné.

J'reculais d'un pas ou deux et joignais mes mains devant moi, croisant mes doigts, peut-être dans un geste de malaise, mais en tout cas pour être sûre qu'elles ne refassent pas quelque chose d'étrange. J'm'sentais gênée et en même temps non. J'n'savais pas de quelle façon Asulf pouvait interpréter mon comportement. Ma voix n'paraissait pas vraiment désolée, mais il n'empêche que j'n'arrivais plus à croiser le regard du barbu. Mes yeux s'obstinaient à regarder les bandages sur son bras. J'devais être gênée, finalement.

J'passais une main sur ma nuque, poussant un soupir, tant de lassitude, tant pour tenter de me détendre. Quand c'n'était pas Asulf qui était gêné, c'était moi. Super. J'me mis à penser à tout ça : Asulf, Brigid, Eithne, leur lien... De la façon dont j'me sentais auprès du barbu. Toute cette nuit. Ca me fit du bien, et d'y voir un peu plus clair, aussi. J'laissais passer un petit rire entre mes lèvres, une moquerie envers ma personne plutôt qu'autre chose. Parce que tout me dépassait, dans cette situation.

- Pardon, j'n'suis pas dans mon comportement... "Habituel", j'tentais de m'expliquer, encore légèrement amusée.

J'osais de nouveau planter mon regard dans dans le sien sans y ressentir de gêne, mais ce simple contact ne devrait pas m'apaiser comme il le faisait. Rien n'était normal cette nuit, de toute façon... Autant faire avec.

- Tu sais que Brigid me possède, au vu du lien qui unit nos déesses. C'était une affirmation. J'l'interdisais de dire le contraire.

J'détachais mes yeux des siens, me détournant pour me hisser, assise entre deux lavabos. J'préférais me mettre à l'aise, j'sentais que cette nuit allait être longue. Le regard fixant le mur, le dos contre les miroirs, les jambes battant légèrement l'air, j'me sentais mieux. Un peu plus moi-même. J'remplissais un grand coup mes poumons, puis les vidaient lentement, technique que j'avais pour me calmer, me concentrer. J'jetais un coup d’œil à mon camarade qui restait silencieux. Mon comportement était pas mieux du sien. C'était à mon tour de me demander ce qu'il pouvait penser de moi...

- Que pense Eithne de cette "soirée" ? J'sous-entendais par là "quels sentiments avait-elle après avoir retrouvé une déesse qu'elle connaissait".

J'prenais une minute pour traduire ceux de Brigid ; mais c'était un tel foutoir pour une humaine comme moi, face à des sentiments d'une divinité vieille comme elle, que je comprenais que la surface de ce qu'elle pensait, ressentait. C'était déjà ça, vous me direz.

- Brigid est... Heureuse.



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MessageSujet: Re: Du sang pour les Danaïdes Du sang pour les Danaïdes EmptyVen 11 Aoû - 0:00



Du sang pour les Danaïdes

Δ

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Je suis fière de toi petit barbu.

Je marque un temps d'arrêt puis ouvre les yeux et regarde Gwen qui s'est également immobilisée avant de finalement prendre les bandages et s'approcher.

- Eh bien, si t’es l'orateur du peuple celte, j'en suis la guérisseuse. Donne moi ton bras.

Je la regarde attentivement, elle s'est exprimée de manière plutôt professionnelle mais j'ai senti une pointe de douceur malgré ses habitudes plutôt rudes. Se cacherait - il une jeune femme pleine de tendresse derrière la rebelle ? Le temps me le dira. Peut être.

Un silence plutôt lourd pèse sur nous pendant qu'elle officie, elle semble travailler avec automatisme car elle a l'air ailleurs, probablement absorbée par ses pensées. Je ne souhaite pas l'interrompre et encore moins déranger, aussi je ferme les yeux pour faire le vide et me concentrer sur ma respiration et la sensation de ses douces mains œuvrant pour mon bien. J'en perdrais presque la notion du temps.

- Oh, désolée... murmure Gwen.

Mes yeux s'ouvrent sur ma jeune amie reculant pour observer ses mains sous tous les angles. J'aurais pu trouver cela étrange. J'aurais dû. Nous sommes à Immortalia. Sa gêne ne me frappe pas plus que cela, elle a parfaitement réussi à apposer les bandages et c'est ce qui compte.

Elle est douée la petite...

C'est indubitable en effet. Et elle ne doit pas ce don à Brigid seule, ce sont ses petites mains d'humaine qui ont opéré du début à la fin.

Elle aurait moins bien réussi sans les conseils et l'expérience de ma tendre soeur.

Je choisis de ne plus écouter l'antique têtue et me reconcentre sur la jeune femme, cette dernière étant agitée d'un rire incontrôlé.

- Pardon, j’n’suis pas dans mon comportement… “habituel”.

Son ton amusé est apaisant cependant je suis un peu perdu, j'ai dû perdre totalement le fil pour passer de la gêne à l'amusement en un éclair. En tout cas elle a l'air d'aller bien, elle me regarde dans les yeux avec calme.

- Tu sais que c'est Brigid qui me possède, au vu du lien qui unit nos déesses, dit - elle en penchant la tête sur le côté.

Je n’esquisse pas le moindre geste ou même mimique face à cette affirmation. Nul besoin de mots pour la valider, l'éclat dans mes yeux équivaut mille paroles.

Et la voilà qui se prend pour un singe, cocasse pour une jeune fille, dit Eithne après avoir vu Gwen se hisser entre deux lavabos.

Les jambes battant l'air, elle inspire fortement puis me regarde au terme d'une lente expiration.

- Que pense Eithne de cette soirée ?

Eithne est heureuse ! Comblée ! Dépitée de n'être de par sa nature immatérielle qu'une gueuse...

Je soupire longuement et regarde dans les yeux ma camarade, je peux d'ailleurs y lire une pointe de joie dissimulée derrière un léger brouillard.

- Brigid est… heureuse.

- Eithne est extatique et fatigante, mais au moins pour une fois elle n'est pas amoureuse d'un frêle rouquin. Ce n'est pas de tout repos de partager mon quotidien avec une gamine,  folle et immortelle qui a vu s'effondrer et se relever des mondes.

La gamine n'a rien entendu.

Un léger sourire m'échappe accidentellement, c'est donc avec une pointe de honte plantée en mon coeur que je fais semblant de m'intéresser au système de verrouillage par loquet des cabines m'entourant.

- Je suis désolé mais je ne suis pas très doué pour la parlotte.... je n'ai jamais su m'y prendre. Sauf après quelques litres. Enfin… façon de parler. Pour ce qui est de savoir s'y prendre évidemment, car mon sérieux est total concernant les litres voire décalitres.

Je la regarde de nouveau dans les yeux et me concentre intensément pour développer à pleine puissance mon pouvoir. Ceci fait, la sensation de chaleur caractérielle refait surface et me berce tandis que je la contemple avec tendresse.

- J'ai toujours voulu savoir ce que ressentent les gens face à la personnalité de Eithne. Que se passe-t-il dans votre esprit pour que je paraisse plus charismatique, car c'est là le but et l'effet de ce pouvoir d'après les dires de la plus belle femme d’Irlande.

Je baisse les yeux et regarde la paume de ma main enserrée dans le bandage.

- En quoi ce pouvoir et cette possession me donnent la légitimité pour être le druide du renouveau, le premier et donc maître de ses futurs semblables ? Je ne suis rien, si ce n'est un barbu larmoyant en manque d’affection.

Je marque un temps d'arrêt et regarde le sol, conscient que la réalité vient de me frapper en plein coeur et que je n'étais même pas capable de m'en apercevoir par moi même.

- Je ne suis pas un grand guerrier bien que je sache manier la hache et l'épée. Je dois m'entraîner. Au moins ainsi, j'aurais quelque chose à moi… je cesserai d'être pitoyable.

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