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Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri
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 :: Hors RP :: ◄ Corbeille :: ► Archives du Chapitre 2
MessageSujet: Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri EmptyMer 8 Nov - 1:40

ft. Iahmes Kadiri

Tu crois vraiment que je vais recevoir un autre patient sans rendez vous ?

Besoin de repos ?

           A la fenêtre de son cabinet, Moïra s'était servi un verre. Cette fois-ci, elle avait opté pour un café bien chaud. Il était encore tôt, et l'alcool, très peu pour elle le matin. Quoique, son café avait été aromatisé à l'eau de vie. Cela ne pouvait lui faire que du bien.
           Soufflant sur ce liquide noir, la volute qui s'en dégageait s'éloigna de ses lèvres, repoussée. Elle prit une gorgée. La boisson lui brûla presque la gorge à son passage. Pratique les thermos. Ils gardaient bien la chaleur, c'était une bonne chose. Et cela permettait à la psychologue de mieux se réveiller. Elle ne dormait que peu depuis l'arrivée de Frigg. Encore et toujours des questions. Elle ne cessait de s'en poser, chaque jour. Toujours différentes. Quoique, parfois, les mêmes revenaient sans cesse.
           Écrasant un bâillement, les larmes aux coins des yeux, la jeune femme s'éloigna de la fenêtre. Le temps se rafraîchissait à mesure que les jours s'écoulaient. Elle était la psychologue de l'établissement. Mais malgré ce titre, elle avait bien besoin de voir un psy elle aussi. Elle devait parler, se confesser. Elle n'était pas un surhomme. Elle avait des émotions, des sentiments. Des sensations, des troubles. Que dire de plus ?
           L'espace d'un instant, elle tourna le regard vers le canapé qui servait aux patients. Pour une fois, elle aimerait prendre leur place. A chaque fois que cette pensée lui traversait l'esprit, Frigg apparaissait. Toujours avec sa voix douce et chaleureuse :

           ─ Je sais à quoi tu penses, ma chère, commença-t-elle presque d'un ton maternel.
           ─ Sans blague, Frigg, tu es dans ma tête. Même mes pensées les plus profondes, que j'aimerai cacher à tout le monde, tu les vois.

           Moïra leva les yeux au ciel, allant s'asseoir dans le fauteuil destiné aux patients. Elle ferma les yeux, s'y détendant. On s'y sentait bien. Il était moelleux à souhait :

           ─ C'est toujours difficile au début, tu t'en doutes. Mais une fois habituée, tu verras que tu produiras des miracles !

           Frigg et sa joie sempiternelle. Inlassable. La psychologue ne prit pas la peine d'y répondre, et but directement dans son thermos, à grande gorgée. La prochaine fois, elle irait probablement plus fort sur l'alcool. Elle commençait à tenir un peu mieux. Et puis, elle n'avait aucun patient à voir ce matin. En même temps, son arrivée était toute fraîche. Attiser la curiosité, et attirer la confiance de ses élèves, c'était toujours difficile.
           Moïra observa le fond de son thermos. Vide. Déjà ? Mais il était encore trop tôt. Entre midi et deux, elle sortirait pour le remplir à nouveau. Peut-être que cette fois-ci, elle n'y mettrait que de l'alcool :

           ─ C'est une mauvaise idée, tu sais ? Cela ne me fait pas taire, et sans compter que si l'on t'y prend un jour, tu risques le renvoie. Et tu sais aussi ce qui se produira si l'on te renvoie, Moïra. Je n'ai pas envie que cela t'arrive à toi aussi...
           ─ Tu es trop bonne, Frigg. Ta bonté te perdra un jour.
           ─ Je ne suis déjà plus. Je vis à travers des personnes que je possède. Il faut bien que je les remercie de me prêter leur corps en prenant soin d'eux !
           ─ Personne ne m'a demandé mon avis.

           Elle n'eut plus de réponse. Cela faisait du bien. Même si elle regrettait déjà ces mots. Frigg ne lui en voulait jamais, elle ne lui reprochait jamais sa façon de parler. Probablement parce qu'elle avait accès à ses profondes pensées, et qu'elle savait ce que Moïra pensait réellement derrière ces paroles blessantes. Sa divinité était d'une douceur sans merci, et cherchait la plupart du temps le bon en la plupart des gens qu'elle croisait. Tandis que Moïra, si elle n'aimait pas quelqu'un, elle ne faisait aucun effort pour l'apprécier ensuite. Ou même faire semblant. C'était quelque chose qui la dépassait.
           Le pardon ? Elle peinait toujours à le donner. Mais elle avait une profonde admiration pour Frigg à ce sujet-là. Et d'un autre côté, elle ne pouvait s'empêcher de voir cela comme un mélange de qualité et de défaut. Le bon côté était qu'elle ne pouvait être rongée par la rancoeur. Mais d'un autre point de vue, ce pardon facile pouvait aussi mal se voir. On pouvait toujours se servir d'elle.
           Et pourtant, la psychologue savait pertinemment que cela n'arriverait jamais avec Frigg.
           Elle s'allongea dans le canapé, se massant les tempes d'un air agacé. Son cynisme était blessant pour autrui, mais heureusement, en tant que psychologue, elle jouait un rôle :

           ─ Tes patients pourraient arriver à tout moment, tu devrais te préparer à recevoir, lui conseilla Frigg avec une tendresse digne d'une mère.
           ─ Mais lâche-moi un peu ! gronda Moïra en claquant la langue. Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'une squatteuse qui à accès à mes pensées les plus profondes ! Et puis, je ne vois personne aujourd'hui. Tu devrais le savoir, non ?
           ─ On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, Lil.
           ─ Je t'interdis de m'appeler ainsi.

           A nouveau, elle se tut. Mauvaise humeur. Aurait-elle mieux fait de se dire malade ce jour-là ? Probablement pas. C'était toujours mal vu. Quoique, le directeur pourrait toujours comprendre que cela reste un choc. Elle poussa un soupir alors qu'elle se redressa du canapé. Au fond, elle savait que Frigg avait raison, et c'était pourquoi cela l'énervait pas mal. La voix de la raison.
           Des cernes sous les yeux, Moïra s'étira, et s'entreprit à faire un peu de rangement sur son bureau, observant certains dossiers qu'elle commençait à rédiger sur ses patients.

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MessageSujet: Re: Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri EmptyVen 10 Nov - 22:33


Besoin de repos ?




Comment, encore ?!
Le cri qui retentit dans son crâne était à la hauteur du dieu qui le poussait : violent, soudain, désinvolte. Il n'en pouvait plus de ses interventions, mais pour une fois, il était d'accord avec le cri qu'il avait poussé. S'il n'avait pas su se tenir, il aurait certainement crié tout aussi fort que son possesseur, et il n'aurait pu faire que des excuses à ceux qui étaient présents dans la salle des professeurs, tous concentrés sur leur travail.
C'est qu'un papier lui était parvenu de la part du directeur, un de ceux dont il commençait sérieusement à se lasser. Un de ceux qui lui intimaient l'ordre d'aller à tel ou tel endroit. En l'occurrence, le psychologue de l'école. Parce qu'il n'avait pas assez passé de temps auprès du médecin et de l'infirmière, non : il fallait lui ajouter le psychologue. Il n'était tout de même pas atteint à ce point !

Sauf que pour lui, tu ne seras pas « guéri » en un mois. Lança Seth.

Il ne le contredit pas. Vu la façon avec laquelle il se mettait à réfléchir sans cesse, plongé dans ses questions, ses remords et ses envies infondées, il ne pouvait qu'être pris pour quelqu'un de fragile. Malgré tout le sport, malgré tout le travail qu'il fournirait.
Avait-il peur d'une rechute ? Rien n'était moins sûr. Au final il n'avait pas tort, et la relation que le professeur entretenait avec le dieu n'était pas encore des plus agréables. Si les cauchemars s'espaçaient de plus en plus grâce au traitement médical qu'on lui prodiguait régulièrement, détendant ses muscles pour pouvoir rester plus serein, cela n'empêchait pas les deux de soit se quereller, soit empoisonner l'autre dans un moment de désaccord.
Setesh était divinité de la discorde, du dérèglement. Il fallait que les choses soient bousculées en sa présence, et de ce fait, les paroles qu'il émettait étaient toujours très cassantes ou déstabilisantes : tout pour faire réagir négativement son interlocuteur. Était-ce une façon pour le directeur de l'inciter à contrôler un peu mieux ce monstre de tous les éclats et de tous les instants ?
Au final, il se demandait si le fait de parler n'était pas aussi une façon pour Seth d'exprimer tout ce qu'il avait sur le cœur, et ainsi d'éviter de pourrir la vie de son propriétaire. S'il pouvait éviter de le considérer comme un deuxième Osiris.  
Et dire qu'il avait prévu d'aller explorer leur bibliothèque. C'était peine perdue.
Il attrapa son sac sous le bras, ses papiers et sortit.


Un psychologue ? Qu'est-ce ? Cela semble une maladie bien incertaine.

C'est une personne qui s'occupe de savoir si tu vas bien ou non et qui t'aides à aller mieux.

Ah, les problèmes de pensées en ce cas.

Dans ce genre-là, oui.


Il traversait les couloirs du pensionnat, plutôt surpris par la façon de faire de ce directeur dont il ne devinerait jamais le fond de pensées. Il comprenait d'autant mieux son recrutement, fut-il si étrange et si lointain, si soudain et si calculé.
Qu'en était-il de la personne ?
Iahmes ne le savait et ne put lui répondre. Il ne connaissait ni le nom ni le prénom de cette personne. Était-elle nouvelle ? Faisait-elle partie des membres du personnel qu'il n'avait pas encore eu le temps de rencontrer et de ce fait, sa liste n'était pas à jour ? Très certainement, mais cela ne le gêna aucunement. Il ne pouvait espérer que sympathie de sa part; du moins, s'il devait, une énième fois, raconter les innombrables cauchemars, incertitudes, dépendances au sport... et toutes ces petites choses qui lui bouffaient le quotidien depuis un mois.

Alors, lorsqu'il s'arrêta devant la salle en question et que son regard se souleva sur la porte, il ne put retenir un soupir d'exaspération. Devait-il vraiment passer par tout cela avant de pouvoir être enfin tranquille, autant par les gens, que par le dieu en lui ? Si ce n'était que son unique recours, il ferait comme le directeur dira.
Avec réticence, mais il le ferait. C'était aussi une façon de souligner qu'il le remerciait pour les recherches et les fonds débloqués, mais cela ne faisait pas de lui un homme totalement à sa botte.
Il plia le papier de sa main en quatre, puis leva le poing pour toquer doucement mais fermement. Sans plus attendre, comme dans l'impatience d'en finir et comme il n'entendait pas d'autre voix, il entrouvrit la porte pour vérifier de son œil unique.

-Docteur Kavanagh ?


Lorsqu'il vit qu'il était seul, il pénétra dans la pièce et referma derrière.

-Excusez-moi de vous déranger, Kadiri Iahmes, professeur de langues.

Il tendit la main pour serrer la sienne en s'avançant vers elle, de cette façon sûre qu'il avait de faire, avant de déplier de nouveau le document que le directeur lui avait fait parvenir.

-Peut-être pourriez-vous m'aiguiller ? J'ai reçu pour instruction de vous voir, de la part de Mr le directeur, dès l'instant. Il ne m'a uniquement précisé l'heure, mais savez-vous à quel sujet ?

C'est à mon sujet, c'est pour moi ! Pour une fois qu'on pense à moi.




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MessageSujet: Re: Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri EmptySam 11 Nov - 13:52

ft. Iahmes Kadiri

Tu crois vraiment que je vais recevoir un autre patient sans rendez vous ?

Besoin de repos ?

           Moïra était en train de trier des dossiers lorsqu'elle tomba sur l'un d'eux. Le sien. Elle s'était construit un dossier, histoire de pouvoir essayer, tant bien que mal, de s'auto analyser. Elle le relut en diagonale. Elle le connaissait malheureusement par cœur. Et ce qu'elle lisait ne présageait rien de bon. Tout d'abord, s'analyser ainsi, et essayer de se soulager de la sorte était mauvais pour elle. Mais aussi, elle espérait sincèrement qu'elle n'irait pas de plus en plus mal avec le temps. Sa négativité avait tendance à vite reprendre le dessus en dehors de ses heures de travail.
           Le cœur lourd, elle n'oubliait pas ce qu'elle se répétait chaque jour. On ne peut aider quelqu'un si l'on ne s'aide pas soi-même avant. Or, elle, il n'y avait personne pour l'écouter. Du moins, si, elle avait bien quelques amis. Mais personne sur un plan professionnel. Là dessus, elle souhaitait toujours en parler avec le Directeur. C'était un sujet assez délicat. Et au fond, voudrait-il bien payer un second psychologue pour elle ? Presque pour une personne seulement ? Après, ils pouvaient toujours s'entraider. Mais cela lui ferait moins de patient. Peut-être plus de temps, mais aussi moins d'argent.
           Une grimace déforma son visage alors que ses mains se crispèrent sur le papier. Elle se donnait un mal de chien pour les autres, elle allait finir par se détruire toute seule si cela continuait :

           ─ Ah, tu as oublié d'inscrire quelque chose dans ton dossier ! fit remarquer Frigg, la sermonnant presque gentiment.
           ─ De quoi tu parles ? J'ai tout écrit.
           ─ Tu bois, Moïra. Et pas juste pour t'amuser, ou même juste en soirée. Tu bois quand je suis là. Tu bois quand tu n'as rien à faire.
           ─ Je ne suis pas alcoolique. Sinon, je boirai tout le temps.
           ─ Ton café est coupé à l'eau de vie.
           ─ La ferme.
           ─ Chaque matin, tu hésites à commencer ta journée avec un verre. Et regarde !
           ─ La ferme.
           ─ Tu bois encore !
           ─ La ferme, Frigg !

           Cette fois-ci, le ton était plus fort. Plus ferme. Plus brutal. Si Frigg avait autant insisté, c'était parce qu'elle savait que Moïra avait terminé son café. Qu'il n'y avait plus de risque pour qu'elle boit encore. En réalité, elle ne savait pas vraiment quoi faire. Plus elles avançaient, et plus sa divinité avait l'impression que son hôte se heurtait à des murs. Tout d'abord, la possession. C'était une chose lourde, quelque chose avec qui il fallait vivre à jamais. Ensuite, le fait d'écouter les problèmes de tout le monde, mais ne pouvoir se confier à personne. Encore une fois, une tâche difficile. Boire pour faire taire ses « démons intérieurs ». Ce n'était pas une solution. Frigg savait que la psychologue n'était pas encore alcoolique, mais elle sentait que cela ne saurait tarder. Voilà pourquoi elle préférait la prévenir plutôt que de la laisser continuer dans sa chute sans faim.
           Dernier point, mais à la fois positif et négatif, Wil. Depuis que la rouquine l'avait revu, elle semblait aller bien mieux. Mais malheureusement, la déesse craignait que cela ne soit que temporaire. Elle ne sentait pas la déception amoureuse, mais il y en aurait probablement. Cependant, hors de question de lui en parler. Hors de question de lui dire quoique ce soit sur Wilhem. Après avoir fouillé ses souvenirs, elle ne pouvait que lui faire confiance. Du moins, sur le fait qu'il pourrait toujours parler avec Moïra.
           Peut-être la raisonner sur son ─ probable futur ─ alcoolisme.
           Ou peut-être pas. Elle espérait sincèrement qu'il le remarquerait avant qu'il ne soit trop tard. Des fois, Frigg rêvait d'avoir un corps juste pour se détacher un peu de son hôte et pour prévenir autrui.
           Agacée, Moïra froissa, puis déchira son dossier. C'était inutile. Futile. Sans intérêt. L'espace d'un instant, et sous la colère, la psy eut les larmes aux yeux. Elle les chassa en s'essuyant les yeux du revers de la manche. Grinçant des dents, elle se mit à souffler doucement, prenant une profonde inspiration. Fermant les yeux, elle bascula sa tête en arrière pour s'appuyer un peu mieux contre le dossier de son fauteuil. Celui du bureau était plus agréable que celui sur lequel elle s'asseyait pour écouter ses patients. Peut-être devrait-elle faire un échange ? Cela serait probablement mieux, puisqu'elle passait le plus clair de son temps à écouter les autres.
           Un bruit à la porte la fit redescendre sur terre. Relevant la tête, Moïra entra automatiquement dans la peau de la psychologue qu'elle était. C'était étrange à dire. Mais elle devait bien porter un masque afin de n'effrayer personne. Elle allait autoriser la personne à entrer, mais celle-ci n'attendit pas plus longtemps avant de pénétrer dans les lieux. Clignant des yeux, la rouquine observa le nouveau venu. Un membre du personnel ? Décidément, le Directeur aurait du la prévenir quand même. La pièce n'était pas réellement adaptée à des adultes. Du moins, si. C'était juste la présence de certaines peluches. Mais d'un autre côté, même en sachant tout cela, Moïra ne les retirerait pour rien au monde. Certainement pas.
           Il y avait trop de bons souvenirs derrière.
           Elle observa le nouveau venu :

           ─ Oh, un borgne, cela me rappelle quelqu'un... ~
           ─ Frigg, ça suffit, c'est qu'un ex parmi tant d'autres.
           ─ Le seul avec qui tu gardes tes peluches et tu t'emballes quand il est là !
           ─ Normal, je ne m'attendais pas à le voir ici. Mais pourquoi on parle de ça là ? Laisse moi bosser.
           ─ Quand je te disais qu'il fallait se préparer à recevoir des patients à n'importe quelle heure de la journée.

           Moïra manqua de lever les yeux au ciel, histoire que l'individu ne la prenne pas pour une folle. Quoique, c'était rare les personnes n'ayant pas visité celle salle 3.4 lui rende visite. Elle ne s'étonnerait même pas de voir que cet homme avait une divinité à ses côtés.
           Il s'approcha après avoir refermé la porte. La psychologue se leva pour l'accueillir, c'était tout de même plus poli. Il se présenta tandis qu'elle observa la main tendue vers elle. L'irlandaise la saisit, la lui serrant avec une poigne plutôt ferme :

           ─Soit plus délicate, voyons !
           ─ Enchantée, Moïra Kavanagh, psychologue, mais vous le savez déjà, dit-elle en ignorant les propos de Frigg.

           Peu après, ce fut un document qu'il lui tendit. La curiosité piquée à vif, la jeune femme le prit avec plus de délicatesse ─ merci à l'influence de cette chère Frigg ─ et commença à lire le papier. Les instructions étaient claires. Du moins, c'était juste que le Directeur voulait que ce monsieur Kadiri ait des séances. Elle cligna des yeux, surprise. D'ordinaire, c'était plus pour les élèves que l'on rédigeait ce genre de courrier :

           ─ Je n'étais pas au courant, mais soit, fit-elle avant de lui adresse un sourire. Je n'ai personne en ce moment, installez vous sur le canapé. S'il vous a prescrit des séances, cela ne peut vous faire que du bien. En revanche, sachez que je ne vous forcerai à rien. Si vous voulez passer une heure à ne rien dire, et à plonger dans un mutisme, je ne dirai rien.

           Elle essayait de le rassurer, toujours avec ce même doux sourire :

           ─ Il y a-t-il quelque chose dont vous souhaitez parler ? Rien ne sortira d'ici si cela peut vous rassurer.

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MessageSujet: Re: Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri EmptyDim 12 Nov - 22:07


Besoin de repos ?




L'odeur de la salle était particulière. C'était ce qu'il s'était dit en arrivant. Celle, similaire, aux bibliothèques qu'il côtoyait, aux livres poussiéreux, à l'alcool d'un fond de verre, un rhum au citron. Il se souvenait de ce rhum au citron. Et cette image lui fit se souvenir des rides, des cheveux blancs, des lunettes rondes. Sa toux caractéristique, ses raclements de gorge. Quand il marmonnait dans sa barbe qu'il n'était pas d'accord avec cet interprète, ou qu'il s'esclaffait de la découverte d'un autre.
Ce fut l'oeil brillant du petit Iahmes de cinq ans, scrutant encore cette silhouette, affalée sur le bureau mal éclairé par une ampoule jaunâtre, qui fit remonter en lui son cœur dans sa poitrine.
Il entendait encore les pages se tourner, le stylo-plume en argent et à encre noire griffonner, de sa pointe fine, des notes qu'il réussirait à retrouver plus tard, dans quelques carnets dépassés par le temps.
Cette nostalgie soudaine parut l'ébranler, autant que le dieu qui résidait en ses tempes. Ce dieu dont il ne supportait la présence, dont il voulait se débarrasser d'une façon ou d'une autre. Ce dieu qui voulait l'utiliser pour assouvir ses incroyables desseins, un dieu très peu touché par le sentimentalisme. Il finit cependant par soupirer, et même ses paroles parurent d'autant plus atteintes par ce qu'il avait vu, plus que s'il avait devant lui la femme de ses songes.

Iahmêssu... quelles sont là, ces images ? Sont-ce tes souvenirs ? ...

Iahmes pourtant ne répondit pas. La couleur noisette qui miroitait sur son iris confirma qu'il avait été touché par la tranquillité et l'ambiance des lieux. Pourtant, ce n'était pas l'odeur du rhum qui s'en ressentait. Un léger parfum, presque similaire. Et sur le bureau tout de bois fait, c'était bien une tasse de café qui y trônait : il devait être vraiment fatigué. Peut-être qu'il appellerait Ven, tout à l'heure, se faire une petite tournée des pubs. Le manque de buvette s'en faisait ressentir.
Par chance, il réussit à se mesurer et à rendre la pareille à cette silhouette féminine devant son unique regard. Sa poigne avait achevé de le réveiller de ce conte. Était-ce seulement l'ambiance de cette pièce qui le rendait ainsi, où étaient-ce les paroles, plutôt attentionnées malgré les apparences, de la psychologue qu'il avait devant lui ? Il ne saurait dire.
Son attention était toute ouïe, malgré les quelques questions qui le taraudaient, autant sur les peluches – certainement présentes pour une quantité de jeunes -, que sur le fait qu'elle n'était au courant de rien, mais étrangement cela ne le surpris pas pour autant. Il devenait familier aux dires du directeurs et à ses décisions plutôt prises en dernière seconde, et il finissait par se lasser par cette envie de le comprendre à tout prix. L'on pouvait annoncer avec grande déception qu'il avait totalement lâché l'affaire.

-Vous êtes bien aimable.

Et elle était surtout très fatiguée. Peut-être autant que lui. Comment le savait-il ? Il y avait ces cernes, sous les yeux, et même sa fatigue masquée par le dynamisme professionnel, il y avait des choses que le professeur connaissait très bien pour les avoir vécues lui-même.
Cela n'altérait pourtant pas sa beauté. On ne pouvait le nier. C'était une femme plutôt grande, à la peau incroyablement blanche – de son point de vue, du moins, puisqu'il était de ces pays où cela n'existait que peu, et à la chevelure de flamme qui avait totalement ravi son regard. Comment pouvait-on être si roux sans être né du feu ? D'autant que les prunelles de la demoiselle semblaient d'un vert aussi prononcé que le rouge de ses cheveux. C'était à peine s'il y croyait lui-même, en l'ayant détaillée sans pour autant accentuer son regard. Mais Seth avait ri. Lui, le dieu qui s'était tu, bousculé par ses souvenirs, venait de rire de ce rire étrange et frais.

Les roux sont les plus beaux !

Ah oui, il avait oublié qu'il était roux, lui aussi. Enfin, de base. Cela confirma donc la chose. Peut-être qu'il s'en retrouvait également conquis.
Il était vrai qu'à côté, basané, grand et anguleux, borgne et aux cheveux blancs pour son jeune âge – commençant à se teindre de noir à la racine depuis que Seth s'était logé en son esprit, il ne pouvait faire aussi bonne impression que la jeune femme qui rayonnait dans toute la pièce. Il avait bien envie d'être fatigué avec un physique pareil. Pourtant il se contenta de sourire, et de désigner ce fauteuil dont il devinait l'utilisation.

-Dois-je m'installer ici ?
 
Cela faisait très médical, effectivement. Cela ne l'enchantait guère. Il préférait de loin le fauteuil, en face du bureau, mais il se résolut à rester poli et respectueux. Il ôta donc sa veste, la plia d'un bras sur le côté et déposa le tout avec son sac. Il préféra rester ainsi et ne pas s'allonger de tout son corps. Non non, il ne serait pas un patient malade pour une énième fois.

-À dire vrai, je ne sais pas réellement comment se passent les séances. Je n'ai jamais consulté de psychologue de ma vie, je compte sur vous.

Comme quoi, grâce à moi, tu auras découvert d'autres choses.

Sauf qu'il aurait préféré en découvrir des plus sympathiques que les bureaux médicaux. Histoire de ne pas être pris pour un fou.

-Que dois-je vous raconter ? Que dois-je faire pour que cela « aille mieux », à supposer que cela n'aille « pas bien » ? Est-ce vraiment utile que je vous raconte toute mon histoire, ou que je vous raconte seulement mes derniers calvaires ? Que je mette en avant mes derniers traitements médicaux, un peu barbants ? En réalité, je ne sais même pas en quoi les séances consisteront et en quoi elles seront utiles.

Il avait dit cela dans la spontanéité, très calme, d'un ton assuré. Avait-elle réussi à lui ouvrir une porte, était-ce pour cela qu'il posait toutes ces questions, sans retenue ? Lui dont les ouvertures étaient closes depuis plus d'un mois, qui n'arrivait pas à exprimer ce qu'il vivait autant avec Seth que dans sa séparation avec ses racines, avait réussi à vider une partie de ces questions qui l'avaient hanté jusqu'à la porte de son bureau. Était-ce là le début de quelque chose de positif ? En tout cas, il parlait. C'était déjà bien.
Et cela enchantait le Dieu Rouge.
Il ne l'avouerait peut-être jamais, mais son intérêt envers le professeur grandissait de jour en jour. Les questions qu'il se posait, le passé qui le hantait, cette arrachage à sa terre natale, ce qu'il avait vécu. Il voulait savoir sans oser le lui demander. Il était le dieu qui ne s'intéressait à personne à dire vrai. Il n'avait aucune envie de laisser ce mur-là s'effondrer. Pourtant il le souhaitait. Il souhaitait savoir. Il voulait voir. À l'instar de ces odeurs de rhum au citron, de poussières accumulées sur des grimoires vieux de trois mille ans, lui aussi voulait partager ses souvenirs avec son hôte.
Et s'il fallait voir une psychologue pour qu'il l'avoue, alors il l'inciterait à la voir.

-Et est-ce de trop ou mal placé, si j'ose vous demander un échange, plutôt qu'un monologue ? J'aimerais éviter de faire une thèse, en plus, sur mon existence ici.

Avait-il dit sur le ton de l'humour.
Cela restait Iahmes.
Et il détestait parler de lui.


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MessageSujet: Re: Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri EmptyMar 14 Nov - 21:48

ft. Iahmes Kadiri

Tu crois vraiment que je vais recevoir un autre patient sans rendez vous ?

Besoin de repos ?

           Moïra observait le nouveau venu avec une certaine douceur. C'était étrange. Depuis l'arrivée de Frigg, elle avait l'impression que cette dernière l'influençait sur certaines choses. Peut-être était-ce qu'une illusion, et que seul le temps faisait changer la rouquine, cependant elle ne pouvait s'empêcher de penser cela. Après tout, dorénavant, n'était-ce pas sa divinité qui la connaissait mieux ? Si, probablement d'ailleurs. 
           C'était à la fois rassurant et gênant. Peut-être un peu glauque aussi. Pourquoi ? Simplement parce qu'elle se sentait observée même dans son intimité la plus absolue. Elle savait que si elle couchait avec un homme, Frigg y assisterait. La psychologue était loin d'être pudique. Mais tout de même, cela restait une étape à franchir. Heureusement, elle n'avait pas de petit ami. Elle n'avait rien. Rien à part un ex qu'elle pouvait croiser chaque jour. Elle ne quittait que rarement son bureau. Pourtant, ce n'est pas comme si elle ne s'entendait pas avec Wil. Mais bon, avec ce qui s'était passé, elle ne savait pas quoi penser, ni où se mettre.
           Tout ce dont elle était sûre, c'était qu'ils ne se remettraient probablement jamais ensemble. Cette pensée eut l'effet d'un pincement au cœur. Elle manqua de laisser paraître une moue attristée devant son patient, mais parvint à se retenir. Ce n'était pas des choses à montrer. Toujours ce masque. Il fallait le porter, ne jamais le quitter. Chaque manque d'attention pouvait être pris comme une attaque à autrui. Là dessus, Moïra était prudente. Elle qui, pourtant, était une personne si franche et cynique. C'était un comble à ses yeux de devoir se cacher à son travail.
           Elle avait la chance de pouvoir faire un métier qui la passionnait. La chance de pouvoir aider autrui. D'y être parvenue. D'atteindre ses buts. Même si, en soi, et niaisement, elle voudrait un monde meilleur. Elle ne le dirait cependant jamais. Il n'y a que Frigg qui le savait, et même elle ne jouait pas avec cela. Elle avait de la chance d'avoir une divinité respectueuse, assez pour garder enfoui ce qui ne doit jamais ressortir.
           Ah si seulement elle avait amené ses enceintes. Elle appréciait le fait d'écouter de la musique. La pièce étant insonorisée, elle pouvait aisément se permettre d'en écouter sans crainte de surprendre autrui. Elle aimait le métal, c'était certain, mais elle ne prendrait pas le risque d'en écouter à son travail. Elle optait plus pour du classique. A cet instant, qu'aimerait-elle écouter ? Un frisson la parcourut. Pourquoi pas Lacrimosa ? De Mozart ? Cliché, et pourtant, cela la faisait frémir. Encore un peu et elle aurait eu la chair de poule.
           Le professeur parla, et Moïra lui sourit. Il venait de la complimenter. Du moins, c'était quelque chose de plutôt semblable à une marque de politesse plus qu'à un compliment. Elle restait debout, droite. Elle avait une certaine prestance. Étrangement, elle semblait plus avoir la fibre maternelle que le côté autoritaire qu'elle avait en dehors de ses heures. La faute à Frigg probablement. Depuis son arrivée, c'était comme si la jeune femme s'adoucissait à mesure qu'elle lui parlait. Une influence ? Peut-être. Difficile à dire. Elle avait vécu pas mal de choses ces derniers temps. Tant d'événements l'avaient chamboulé. Si bien qu'elle avait commencé à boire pour se changer les idées. Sombrer dans l'alcoolisme ? Hors de question :

           ─ Ne nie pas, Moïra, nous savons toutes les deux ce qu'il en est...
            ─ Tu dramatises trop, Frigg. Je ne suis pas alcoolique.
           ─ Pas encore. Mais tu es sur la bonne voie pour le devenir. Fais moi confiance, je ne veux pas que cela t'arrive. J'essaie surtout de te mettre en garde. Ne pourrait-on pas mettre en place une règle qui t'empêcherait de boire au moins pendant tes heures de travail ? s'inquiéta la divinité d'une voix presque suppliante, pour une fois.
           ─ Les règles sont faites pour être transgressées.

           Elle n'eut pour réponse que l'écho d'un silence. Frigg était inquiète. Cela la touchait, c'était sûr. Mais elle n'allait pas s'arrêter de vivre pour autant. Bien sûr que non. Pourquoi avait-elle eu droit à une divinité qui ne cessait d'être derrière elle ? Elle n'avait aucunement besoin d'une seconde mère. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était de vivre une vie tranquille. D'aider autrui. Et non de se prendre la tête avec elle-même.
           Des fois, en se réveillant, Moïra se demandait si elle ne devenait pas folle. Si tout cela n'était pas tiré de son imagination. Mais elle savait pertinemment que non.
           Elle se demandait juste ce qu'elle préférait entre la folie ou la vérité...
           Ce fut Iahmes qui la sortit de ses pensées. Il est vrai qu'elle paraissait fatiguée. Le manque de sommeil n'aidait jamais dans ces moments de réflexion. Elle lui adressa un sourire alors qu'il indiquait un fauteuil, hochant la tête. Elle avait toujours fonctionné ainsi, mais parfois, elle se demandait si briser quelques codes n'étaient pas plus adaptés. Certaines personnes, dont elle, avaient tendance à parler plus facilement à autrui une fois la nuit tombée, lorsqu'elle était sur le point de se coucher. Elle avait l'impression de devenir la pire des commères alors qu'elle racontait des anecdotes telles qu'un tel est tombé avant de faire une roulade, ou autre. Jamais elle ne racontait ses séances. Tout ce qui était dit dans la pièce, restait dans la pièce.
           Moïra observa l'individu plier sa veste avant de la poser avec son sac. Il s'était installé. Ils allaient pouvoir commencer. A chaque fois qu'elle se disait cela, la jeune femme avait l'impression d'accomplir un rituel étrange. Alors qu'elle devait toujours s'adapter, changer certaines de ses approches. Surtout maintenant qu'elle savait qu'elle pouvait recevoir des professeurs. Des adultes.
           Pourquoi était-elle mise à part ? Le directeur ne pensait-il pas à elle ? Croyait-il que, puisqu'elle était psy, elle n'avait besoin d'aucune aide ? Bien sûr qu'elle en avait besoin. Bien sûr qu'elle voulait avancer :

           ─ On n'aide jamais personne si l'on ne va pas bien soi même.
           ─ Comme quoi, ce discours est complètement faux. J'en suis la preuve.
           ─ Au moins, tu sais que cela ne va pas fort.
           ─ Bien sûr que oui je le sais ! Et c'est toi mon problème !
           ─ Oui.
           ─ Depuis que tu es là, tu me stalkes tout le temps, tu me suis partout.
           ─ C'est normal, je te possède, Moïra...
           ─ Des fois, je me demande si la mort ne serait pas plus calme.
           ─ Allons, ne pense pas de la sorte. Ne sois pas pessimiste...
           ─ Je l'ai toujours été. Et maintenant que tu es là, c'est pire. Tu me gâches la vie.

           Frigg n'ajouta rien, elle avait l'impression de faire face à une enfant qui se rebellait devant sa mère. La concernée avait conscience que certaines de ses pensées étaient exagérées. Mais elle n'y pouvait rien. Plus le temps passait, moins c'était facile. Elle ne craquerait pas, mais cela restait rude. C'était un cap, une étape à franchir. Cette douleur lancinante était abominable. Elle préférait éviter de penser à ses soucis. A ses moments de faiblesse.
           Tout ce qu'elle se disait, c'était qu'un bon verre l'attendait chez elle. Elle allait probablement s'endormir devant un film sans intrigue, tout en serrant sa bouteille. Pathétique. Elle n'était pas d'humeur à jouer ce soir. Elle était juste fatiguée. Allait-elle manger ? Si elle en avait la force, elle se ferait des pâtes. Et encore, c'était bien trop long. Peut-être des nouilles instantanées ? Elle en avait découverte récemment des très épicées :

           ─ A penser de la sorte, c'est la dépression qui te guette. Pourquoi ne pas essayer de sortir ?
           ─ Pourquoi pas.

           En un sens, ce n'était pas une si mauvaise idée.
           Moïra s'installa dans le siège près du canapé, croisant les jambes tout en tournant un regard doux vers Iahmes. Qu'avait-il vécu pour venir la voir ? Non, ce n'était pas la bonne question. Qu'avait-il pu vivre pour que le Directeur décide à sa place afin qu'il vienne la voir ? Il se mit à parler, et elle l'écouta, attentive. Son travail. C'était bien une chose qu'elle adorait faire. Pas un matin elle se demandait pourquoi elle faisait cela. Toutes ces histoires qu'elle avait pu entendre, toutes ces vies différentes, elle n'avait qu'une envie, c'était de les aider à se relever pour certains, et d'être à l'écoute pour ceux qui allaient bien.
           Il lui fit part du fait qu'il n'avait jamais vu de psychologue par le passé. Cela ne l'étonnait pas vraiment. Et, en un sens, c'était le cas de beaucoup de personne ici. Elle hocha la tête, l'incitant à continuer pour le coup. Son sourire s'agrandit. Au fond, cela faisait toujours plaisir d'être sa première psychologue. C'était une confiance aveugle que l'on lui offrait. C'était malheureusement plus difficile quand la personne ne venait pas de son plein gré.
           A l'écouter, cet homme avait l'air perdu. Savait-il au moins pourquoi il avait été envoyé ici ? Elle-même l'ignorait. Elle tentait d'analyser. Mais presque aussitôt, elle se demanda si ce n'était pas de la faute à cette divinité. C'était un jugement hâtif, certes. Elle ne pouvait s'empêcher de penser cela. Comment voir cela autrement ? Est-ce qu'un professeur aurait consulté le psychologue d'une école ? Alors qu'il y a des personnes spécialisées pour les adultes ?
           Bien sûr, Moïra n'y voyait aucun inconvénient. Elle voulait simplement les aider. Leur tendre une main si possible. Elle voyait à travers ce professeur un homme très calme. C'en était impressionnant. Elle venait aussi d'apprendre qu'il suivait des traitements médicaux. Sa curiosité était piquée à vif. Mais elle n'en montra rien.
           Au moment où elle ouvrit enfin la bouche, il émit une dernière requête. Elle ne put réprimer un petit rire amusé avant de lui adresser un grand sourire. Au moins, parler avec autrui lui mettait comme du baume au cœur. Cela lui évitait de repenser à toutes ces horreurs aussi :

           ─ Bien sûr, commença-t-elle d'un ton très posé. Nous ne sommes pas dans un film, les gens qui passent leur temps à parler tout seul, à monologuer sur leur existence sont rares, voire quasi inexistant. A moins que vous soyez là uniquement pour vous confier, je ne peux aider qui que ce soit en restant silencieuse.

           Elle ne put réprimer un nouveau rire cristallin avant de regarder son patient avec une douceur presque maternelle :

           ─ Croyez le ou non, vous êtes beaucoup à venir pour la première fois. C'est toujours un plaisir de vous rencontrer tous d'ailleurs, admit-elle, toujours avec ce même sourire étirant ses lèvres carminées. Et vous savez, vous n'êtes pas obligé d'être malade, de vous sentir mal pour venir voir un psychologue. Nombreux viennent uniquement pour parler, par besoin. Moi-même je me dois d'en consulter un.

           Elle ne racontait pas sa vie. Elle voulait mettre à l'aise l'homme face à elle :

           ─ Il n'y a pas de formule magique pour commencer à parler. Il n'y a pas de questions clefs que je pose à tout le monde. Vous êtes différents, tous. Chacun de vous a une histoire différente, même si parfois, elles peuvent être similaires. Alors, vous pouvez me raconter ce que vous voulez, que ce soit un secret enfoui, comme la fois où vous vous êtes cogné le petit orteil contre un meuble.

           Elle posa son coude sur le rebord du siège, posant sa main pour soutenir sa tête. Elle fixait toujours Iahmes avec un sourire. En aucun cas elle ne semblait vouloir se moquer, ou quoique ce soit. A aucun moment son sourire n'était emplit d'espièglerie. Elle l'observait avec douceur, bienveillance. Ce n'était pas non plus de la pitié, ah, ça, certainement pas. Elle-même avait horreur qu'on la prenne en pitié :

           ─ En revanche, si vous avez la moindre idée de pourquoi le Directeur vous a envoyé ici, cela peut toujours être un début. Cela amènerait bien des hypothèses sur lesquelles nous pourrions discuter, ajouta-t-elle avec délicatesse.

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MessageSujet: Re: Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri Besoin de repos ? ─ ft. Iahmes Kadiri EmptyDim 19 Nov - 16:41


Besoin de repos ?




Le rire de la jeune femme lui apparut comme une révélation. La douceur qui émanait d'elle acheva de le détendre, et sur ces faits, ses muscles raidis par l'anxiété et le travail finirent par comprendre qu'il n'était aucunement en terrain ennemi. Il ne savait si c'étaient les paroles bienfaitrices, cette voix calme et assurée, cette approche différente qui le vainquirent - alors que, persuadé de devoir subir une telle charge, il s'était créé un apriori dévastateur, mais en tout cas il réussit à l'admettre dans son entourage proche et finit par se résigner à accepter de lui parler un peu plus.
Iahmes avait toujours eu du mal à parler de lui. Peut-être était-ce également car il avait conscience de ses défauts, et la première chose qui lui venait en tête n'était autre que cette montagne de défauts qu'il avait le malheur de vouloir exposer. Cependant cela ne voulait aucunement dire qu'il n'avait aucune confiance en lui, mais user de ses charmes était bien différent que de parler de soi, de s'ouvrir à quelqu'un. De donner les clefs d'un coffre longtemps fermé. À l'instar du meilleur des pirates dans le meilleur des films, et de son cœur tambourinant au fond de l'océan.

-Non, c'est vrai. Et je vous fais entièrement confiance pour lequel cas.


Avait-il conclu à ses paroles rassurantes. Il n'y avait pas de formule magique, mais il y avait des gens plus proches d'autres. Il y en avait également qui étaient plus à l'écoute que d'autres, et parfois même détenant les mots qu'il fallait pour débloquer, pour apaiser. C'était ce qui faisait la différence entre la « bonne personne » et une personne lambda.
Puis il y avait les gens normaux et ceux qui détenaient des dieux. Et lorsque l'on était la chambre scellée d'une entité supérieure, notamment du jour au lendemain, il était sûr que l'approche ne serait pas la même, que les spécialistes disponibles pour écouter un possédé ne seraient pas légions, que les attentes et les craintes seraient différentes.
La présence, même bienveillante de personnalités à l'échelle divine ne devait en aucun cas facilité la tâche, et la demoiselle devait également avoir son lot de consolation, lorsqu'elle finissait d'enchaîner les patients aux compagnons spirituels tous aussi différents les uns que les autres.
Voilà en quoi il comprit sa nécessité de voir, elle aussi, des spécialistes dans son domaine.

-Pour ce que M. le Directeur a en tête cependant, je ne saurais vous dire. Ce serait certainement un miracle pour moi d'essayer de le comprendre, mais je pense que je peux en déduire quelques petites choses, au vu de mon suivi.

Il avait ri comme en réponse à son rire à elle, à la fois rafraîchissant et spontané. Il s'était toujours demandé s'il voulait vraiment l'aider dans ses démarches, ou si c'était également une façon pour lui de l'embêter jusqu'au bout. Pour lui, cette entité emplie de pouvoir n'était qu'une facette bien dissimulée, quelque chose qu'il était difficile à déterminer, un être humain impossible à atteindre. Alors de là à le comprendre, il y avait certainement une dizaine de pyramides entre eux.

-En somme. Reprit-il, réfléchissant à sa situation faisant un semblant de mise au point. Je dirais que ses attentes sont extrêmes mais pas négligeables. Il souhaiterait que je sois en accord total avec le dieu que j'héberge, avec lequel j'ai de nombreuses disputes – oh, rien de bien grave à présent, mais cela reste.

N'est-ce pas ?

Ai-je le choix ?


Il était tout de même le dieu de la discorde et des tempêtes. On ne pouvait lui reprocher de partir au quart de tour, c'était dans son essence et dans son être. Il avait été créé ainsi, aussi, il ne pouvait lui en vouloir. Même s'il avait préféré pendant longtemps avoir son plus grand ennemi au fin fond de ses pensées, Har le faucon, Horus de son nom grec.

Si tu avais eu Har, tu aurais été déçu de toute façon.

Répliquait-il comme de coutume, avec cette pointe de jalousie et d'amertume. Il aimait bien le taquiner ainsi, et il s'était rendu compte que cela lui donnait une pointe d'humanité, à ce dieu qui avait été rejeté par tous et qui n'avait d'autre choix que de manifester sa présence de cette façon – pour que tous le regardent et le craignent. C'était une manière pour lui de dire "Hey, je suis là, regardez-moi !" et il s'était complu dans cette apparence néfaste. En attendant, son attache avec ce dieu se renforçait un peu plus chaque jour, quoiqu'ils en disaient.

-Ce qui n'a pas aidé dans cette entente était mon désir de ne pas venir travailler au pensionnat, chose pour laquelle on m'a légèrement forcé la main. Bien entendu, entre mal du pays et découverte totale, je pense que la chose n'a pas été aisée, et l'on m'a aidé – médicalement – à surmonter une petite dépression. Le médical ne fait peut-être pas tout, puisqu'il veut sûrement que je discute et que cela s'arrange psychologiquement.

Il sourit, de ce sourire frais. Il avait penché la tête comme pour confirmer ses dires. Si à présent tout se déroulait sans grande accroche, ses cauchemars, eux, demeuraient. Il ne rejetait plus Seth comme avant, mais il ne l'acceptait pas entièrement comme il le devait.

-Enfin, je suppose ? Rit-il.




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