Pourquoi le pensionnat Immortalia ? Je n’en sais rien honnêtement. L’envie de m’en aller loin, bien loin de chez moi. Après ça, tout n’a été que hasard. Quoique, c’était peut-être le destin ? Dans mes premières semaines, je me tenais tranquille. Je n’osais pas trop aller voir les gens, et cette classe… la classe spéciale me fascinait. Ces élèves avaient ce petit quelque chose que je ne pouvais expliquer. Ils partaient parfois bien longtemps, et revenaient comme si de rien étaient. Ils avaient l’air libres, bien plus libres que moi. J’avais atteint mon but de partir, mais ce n’était pas assez.
Pendant mes premières semaines, j’en oubliai complètement de socialiser avec les gens… après tout, c’est avec la classe spéciale que je voulais socialiser. Toutefois, ils se tenaient entre eux, j’étais donc incapable de leur parler. J’écoutais donc les conversations à la recherche du pourquoi eux, pourquoi pas moi. Comment entrait-on dans cette classe ? Déterminée de nature, et surtout têtue comme une mule, j’étais bien décidée à intégrer cette classe spéciale. Je me rappel cette discussion entre deux filles. Nous étions à la cafétéria et, faisant semblant d’être fascinée par ma lecture, j’entendais toute leur conversation.
« Alors, tu as passé pas la classe 3.4 toi aussi ? »
« Oui et j’en suis encore troublée ! »
« Oh on s’habitue ne t’en fais pas. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont conçu la classe spéciale ! »
Sans plus attendre je me levai de mon banc pour me précipiter à la salle 3.4.
Je n’avais aucune idée de ce que j’allais trouver dans cette salle : un test spécial ? Des documents à remplir ? Peu importe, c’était plus fort que moi, je devais savoir. Hors d’haleine, j’arrivai enfin au troisième étage. Où pouvait être la salle 3.4 ? C’est après quelques minutes que je la trouvai enfin : une immense porte où on lisait très bien : classe 3.4. Je m’y mes mains sur la poignée et j’eu beau tirer de toutes mes forces, la porte ne s’ouvrait pas.
*Comment vais-je rentrer dans la classe 3.4 ? *
C’est au moment où je cherchais une idée pour rentrer dans la salle que j’entendis des pas derrière moi. Je pensai m’enfuir (après tout, ce n’était pas barré pour rien), mais une voix me dit de rester.
« Jessie ! Justement, je te cherchais ! »
C’était nul autre que ce drôle de directeur. Lui avais-je déjà parlé avant ce jour ? Je ne crois pas honnêtement. Il s’approcha de moi et pointa la grande porte.
« C’est la salle 3.4 qui t’intrigue autant ? Je pensais justement te la faire visiter »
Je n’en revenais pas ! J’allais découvrir la fameuse salle 3.4., moi, Jessie A. Clark ! Et je n’avais même pas eu besoin d’aucun tour. Le directeur sortit ses clés de sa poche et débarra les deux serrures. Il ouvrir la porte et me fit signe d’entrer.
Oh, à quoi ressemble la salle 3.4 ? Pour tout vous dire, je n’en ai aucune idée. Mes souvenirs des instants qui ont suivis sont flous. Une seule image reste claire dans ma mémoire : les vagues. J’ai vues les vagues, je les ai entendues. J’ai senti que je me noyais dans l’océan.
* Peut-être vais rejoindre ma sœur au fond de la mer ?*
J’étais figée sur place, je ne pouvais faire aucun mouvement. Après tout, je n’ai jamais appris à nager. Oh, je ne vous l’avais pas dit plus tôt ? Traumatisés par l’événement avec ma sœur, mes parents ont fuis toute eau. Ils ne m’ont jamais ramenée à la mer, ils ne m’ont jamais emmené à la piscine. Alors jamais je n’ai appris à nager.
Pourtant, je ne me noyais pas. La peur se dissipa peu à peu. Je me calmais. L’eau sur ma peau était une sensation agréable. Je cru même voir un poisson au loin.
Puis, j’ai entendu sa voix grave. C’était un homme. Il disait s’appeler « Poséidon », dieu des océans. Je ne peux vous dire ses mots exacts, mais il disait se voir en moi et vouloir partager ce corps qu’est le mien. Il disait aimer ma fougue, mon caractère et ma détermination. Il n’avait pas l’air méchant, au contraire, j’eu confiance.
J’ai senti mes paupières lourdes, et j’ai fermé les yeux. Je ne me noyais pas, mais je m’endormais.  
Je me suis réveillée par la suite à l’infirmerie. En ouvrant les yeux, je savais que je n’avais pas rêvée : je sentais une force nouvelle en moi, à la fois rassurant et terrifiant. Mais la pensée qui m’habitait était : pourquoi moi ? Pourquoi choisir une fille qui ne sait pas nager pour cohabiter avec le dieu des océans ? C’était tout simplement insensé.
Jessie ne s’entend pas mal avec son dieu, au contraire. Leur caractère semblable fait qu’ils cohabitent bien ensemble. Toutefois, Jessie sentie qu’elle se mettait en colère plus facilement. Une chose restait insensée : elle ne savait pas nagé. Et sa peur de l’eau ne se dissipa pas sous la soudaine possession de Poséidon. Elle savait qu’elle aurait à vaincre sa peur avec le temps : le dieu des océans n’allait pas accepter de passer les pieds sur terre.