Une petite ferme perdue dans la savane du Kenya, voilà où Aasir Maka a passé son enfance. Un père tyrannique, un grand frère abruti et agressif, une grande soeur handicapée, et deux petits frères. La mère était morte en couche, suite à l'accouchement des derniers, des jumeaux. Le père forçait ses enfants à travailler avec lui, ce qui aurait été normal. Ce qui l'était moins était que le père les laissait faire, tandis que lui allait dormir à l'ombre du seul arbre de la ferme, laissant Aasir et son frère faire les récoltes. Ce dernier tenait de son père, surtout pour la flemmardise et la brutalité. Il obligea donc son petit frère à faire la besogne de trois personnes à lui seul, lui tapant dessus lorsqu'il se plaignait. A la fin de la journée, le père en remettait une couche si la récolte n'avait pas été suffisante et pour finir, son frère le battait de nouveau parce que leur géniteur lui avait frappé dessus "par sa faute".
Toutefois, Aasir était un battant. Lorsque sa puberté arriva, il commença à riposter lorsqu'on le battait. Il appris aussi bien à donner qu'à recevoir les coups. Il supporta cela quatre longues années, puis, lorsque ses frères, les deux jumeaux, atteignirent l'age d'aider à la ferme, il s'enfuit. Il marcha des jours et des jours, ne s'arrêtant que pour demander une gorgée d'eau ou le gite pour une nuit, jusqu'à Nairobi.
Là bas, il vécut dans la rue pendant quelques temps. Il rejoignit un club de boxe anglaise, et fouillait les poubelles pour avoir de quoi se nourrir. Il trouva un boulot au Mac Donalds de Nairobi (Et oui, paye ton job de rêve), qui lui permit de louer un petit appartement, trop petit pour y vivre correctement. Alors il passa son temps dans la salle de boxe à s'entrainer, et y prit gout. Vraiment gout. Il dormait 8h, travaillait 8h et s'entraînait 8h par jour. Rien ne lui plaisait plus que le bruit des gants sur le sac de sable, des pieds foulant le sol avec grâce. Le professeur repèra son assiduité et le mêla de plus en plus à la vie du club. Grâce à lui, une foulée de victoire rendit le club célèbre. Le championnat de Nairobi. Puis du Kenya. Puis d'Afrique de l'est. Puis d'Afrique. Ils arrivèrent deuxième aux jeux Olympiques de Barcelone, catégorie Super poids lourd, alors qu'il n'avait que vingt ans.
Les portes de la célébrité s'ouvrirent à lui. Appartement spacieux et temps à perdre, tous les éléments furent réunis pour qu'il ouvre lui même son propre club de boxe. D'un côté il donnait des cours, de l'autre il allait lui même en prendre dans tous les sports de combats qui lui passaient par la tête : boxe thaï, karaté, krav maga... C'est à ce moment là, qu'un jour, en allumant par hasard sa télévision, il découvrit les cartoons. Il tomba immédiatement fan. Très vite, Bugs Bunny, Daffy Duck et leurs amis n'eurent plus de secret pour l'homme. Il passait la plupart de son temps à faire du sport et gérer son propre club, mais dès qu'il avait du temps libre, il le passait à regarder des cartoons avec une boite de pizza sur les genoux. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et il n'avait pas reçu la formation nécessaire pour gérer une association sportive. Très vite, celui ci fut le théâtre d'activités frauduleuses. Deal de dope, paris, combats truqués...  Tout cela ne fut révélé à notre grand gaillard que lorsque la police vint pour le poursuivre. Il fut condamné à rembourser une somme immense et se retrouva de nouveau sur la paille, devant vivre à la rue.
Pour survivre, il dut lui même prendre part à des combats illégaux. Il se retrouva mêlé à la pègre, chose qu'il détestait par dessus tout, mais il ne pouvait faire autrement. En effet, suite au scandale qu'avait soulevé son arrestation, qui s'était presque propagé à l'internationale, plus personne ne voulait de lui dans son entreprise, malgré toute la bonne volonté du monde. Il dut donc obéir à des chefs de mafia qui lui ordonnèrent de se coucher ou de se battre pour leur propre lucrativité. Mais tout cela prit fin le jour où à la suite d'un combat, un homme petit, au crâne chauve vint le trouver dans son vestiaire. Ils parlèrent longuement, se revirent plusieurs fois. Les deux hommes partageaient la même vision du monde, les mêmes idéaux. Deux mois plus tard, ce même homme lui proposait un travail. Bien rémunéré, cadre magnifique, avec logements inclus. Un poste de professeur de sport au pensionnat Immortalia.