Voilà un nouveau jour de cours qui se termine. En bien ou en mal, c'est une bonne question. Tu as appris de nouvelles choses, mais tu as aussi, une fois de plus causé bien du tort à tes professeurs. C'est sûr que quand on n'écoute que ce qui nous intéresse et qu'on flâne le reste du temps, ça n'est pas vraiment agréable pour la personne qui fait cours. Non ? Mais… Mais ce n'est pas de ta faute. Si ? Tu ne maîtrises pas du tout, pas du tout du tout, quand tu te perds dans ses pensées. C'est bien pur cela qu'on utilise le verbe «se perdre», d'ailleurs, non ? Oui.  Se perdre, s'égarer, errer… Que de verbes qui te sont famil—

«Jude, fais attention à ton environnement ! Tu fonces tout droit dans la porte !»

… Hein ? Ah oui, tiens…! Il s'en est fallu de peu pour que tu te la prennes en plein dans la figure, cette porte. C'est ça, de se perdre. L'exemple même de ce à quoi tu réfléchissais. Et tu ne maîtrises pas du tout, ça. C'en serait presque un problème, dis donc.

«Comment ça, ❛presque❜ ? C'est un problème, voyons ! Comment puis-je travailler et partager ma prose ainsi que mon savoir avec le monde si je loge dans un corps aussi maladroit et épars ?»

Tu ne réponds pas. Comprendre, comprendre, et surtout intégrer sa phrase. Tu mets toujours quelques secondes avant de lui répondre, à Thôt. Le temps que ça monte au cerveau. Ouvrant la porte des cuisines, tu finis par dire :

«Je… En fait, ce n'est pas de ma faute… Ni de la tienne… Je crois ?»
«Évidemment, ce n'est pas de ma faute. Quant à savoir si c'est de la tienne ou non, cela reste toutefois à discuter, mais pour cela il me faudrait encore beaucoup de données auxquelles je n'ai pas accès précisément à cause de ce problème d'égarement. Je ne peux, pour ainsi dire, rien faire, que ce soit pour trouver la cause du problème, ou pour y remédier, et cela m'attriste beaucoup, pour tout te dire. En réalité…»

Et blablabla, et blablabla. Ça recommence. Un vrai moulin à parole, celui-là, quand il s'y met. Pendant qu'il parle, toi, tu as le temps d'aller chercher des ingrédients dans le frigidaire, des ustensiles et des plats dans le placard, et pour finir de te laver les mains. En somme, tu es prêt à cuisiner. Pour l'instant, tu es seul dans la cuisine, et c'est assez étrange de t'y voir parler, en fait.

«Dis… Tu sais faire des crêpes ?», demandes-tu à tout hasard. Ce qui soulève une très bonne question dans ton esprit : «Est-ce que ce… Je veux dire, les crêpes… Ça existait dans l'Egypte antique…?»

Silence. Dans la cuisine comme dans ta tête, silence. Ah… Est-ce qu'il est vexé ? Parce que tu n'as une fois de plus rien écouté à tout son blabla ? Mais ça, c'est habituel, non ? C'est assez triste à dire pour lui, mais il devrait s'y faire.

«Je t'en pose, des questions absurdes, moi ?! N'as-tu pas assez d'intelligence pour connecter deux neurones et trouver la réponse par toi-même, triple idiot ?!»

Oh là. Il s'énerve, il s'énerve, Thôt ! Furieux, il essaie de prendre le contrôle de ton corps, et pour quelques brèves secondes où tu avais baissé ta garde, il y parvient. Tu ne comprends pas ce qui se passe, toi tu voulais juste parler, échanger, apprendre des choses sur lui. Tu voulais juste faire des crêpes, à la base. Et vous voilà en train de vous battre au sein même de ton propre corps, alors que tu tenais dans tes mains deux oeufs…

Ouch. Après un petit saut, tu réussis in extremis à sauver ces pauvres oeufs, mais tu tombes par terre et fais tomber par la même occasion la poêle et plusieurs ustensiles. Rien de cassé, rien de bien grave, en somme, mais ça a créé un grand bruit que tout le bâtiment a dû entendre… Tout ça à cause d'une pauvre petite question. Penaud, et Thôt reparti bouder -pour le moment-, tu es là, assis par terre. Tu n'as rien compris à ce qui t'arrivait. Rien du tout.

La brise du vent. La lumière du soleil, et un magnifique ciel bleu. Une feuille lui passa sous le nez, et le norvégien amusé esquissa un sourire avant de détendre ses jambes le long de la branche. De la branche ?  Les cours c'est pour les faibles ! Non, sérieusement. En fait nan. Auen avait encore séché. C'était le cours de l'autre barge de prof' irlandais là. O'Farell. Si c'est pour qu'il nettoie encore le sol avec sa langue, sans façon ! Les seuls cours où il venait étaient les maths et la technologie. Il vénérait le professeur Novak de lui avoir filé un griffon cracheur de feu. Dieu, que de conneries en vue, hihi. Alors voilà, le rosé avait séché, préférant se percher dans un arbre dans le parc, non loin du cabinet de Hans. Hans ? C'était comment dire... ? Une relation spéciale, que le norvégien adorait. C'était la psychologue, certes mais lui s'en foutait. Ils s'étaient rencontrés alors qu'Auen suite à un pari était en fille, talons aiguilles, maquillages, tout. La totale. Cette journée, il l'avait adoré, et depuis partageait une sorte de lien zarbi comme il dirait avec la psychologue. Faisant un coucou à celle-ci de son arbre, le rosé paraissait bien stupide, là-haut, à secouer le bras. Et le vent le lui fit sentir.


Une brusque bourrasque, le déséquilibrant et voilà Auen qui chutait, comme un glandu de l'arbre s'accrochant avant de lâcher et de s'exploser le visage face contre terre. En fait elle était pas brusque cette bourrasque, mais FOURBE. OUI, FOURBE. La honte, assurément. Et Hans avait TOUT vu.

"Bravo, Auen, bravo..."
Le ton désabusé du chacal enfonçait le clou de la honte. Vexé, le norvégien s'en retournait, partant vers le bâtiment principal du pensionnat. Il avait envie de cuisiner, histoire d'oublier cet affront ultime. Et peut-être de faire sourire Anubis. Ne rêvons pas trop aussi, hein.
"Ce que t'es morne, Nunu... Souris, allez !"
Ton énergique, le rosé voulait un prozac en forme aujourd'hui. Souhait impossible, même DIVINEMENT impossible.
"..."
Un soupir. Quelle prestance, Anubis ! Quelle éloquence ! Mon dieu, c'est mortel... WAIT. Anubis, dieu, funéraire... Tout est lié !
Il avait raté une branche, il pouvait le dire. Au moins, il prenait plus racine... OH WAIT.
Époussetant ses vêtements, le norvégien partait en coup de vent vers les cuisines. OH WAIT, WAIT, WAIT. On va faire un compteur de jeux de mots pourris, voulez-vous ? Ça devrait vite grimper... Et de 4. Allons-y, yeepeeee !


Sur le trajet de la cuisine, un boucan parvint aux oreilles du norvégien. Ne se dépêchant pas pour autant, celui-ci avançait avec nonchalance, mains dans les poches sifflotant. Pas luiiiiii ! Une fois ses jambes stoppées devant les portes, le rosé expira donnant un violent coup de pied dans les portes. Eh ouais, on ouvre les portes à la viking en Norvège, nous.
"Auen..."
"Anuuu calme, je gère ces cuisines, t'as oublié ? Alors j'fais ce que j'y veux !"

Un ton enfantin avec une moue provocatrice adressée au chacal. Celui-ci se dissolvait alors par la douceur et la stupidité (FORCEMENT) du jeune homme qui s'engouffrait, tout sourire. Puis un arrêt. C'était quoi ce foutoir, dans les cuisines ? Levant un sourcil surpris, Auen ne tarda pas à remarquer une crêpe rousse sur le sol, ingrédients en mains. Oh un cuisinier ? Riant, Auen s’accroupissait lui tendant une main pour l'aider à se relever. Et c'est d'un ton jovial qu'il entamait le dialogue :

"Punaise ce foutoir que t'as mis mec ! ♪ Tu voulais nous cuisiner une tambouille ou bien ? Auen, je gère les cuisines on va dire ! Et toi ?"
Il lui souriait amusé de la situation, ne s'en inquiétant guère. Ils allaient ranger à deux, puis des nouvelles têtes il aimait ça !
"Ça va les chevilles Auen... ?"
"Quelle chevilles Anu ?"
Lâchait-il surpris. SES cuisines, ah oui. Chuuuut.

Après tes quelques secondes de bug, c'est une main tendue vers toi qui te sort de ta rêverie. Oh. Alors comme ça… Tu as attiré quelqu'un avec tout ton boucan ? Bah, c'était prévisible, en même temps. Tu relèves la tête, encore bien paumé, pour voir qui c'est. Et le look de cette personne te surprend beaucoup. Tu ne t'attendais pas à des cheveux si… Flashy. Mais en même temps c'est original, et tu apprécies cette couleur. Alors un tout petit sourire innocent se forme sur ton visage, et tu prends sa main pour te relever — même si c'est un peu périlleux, avec les oeufs que tu as dans les mains.

«Punaise ce foutoir que t'as mis mec ! ♪ Tu voulais nous cuisiner une tambouille ou bien ? Auen, je gère les cuisines on va dire ! Et toi ?»

Hm…? Tu mets quelques secondes à intégrer tout ce qu'il te dit. Oui, oui tu as mis le fessier en culotte de cheval. Mais tu comptes bien ranger de toute façon. Et donc lui, c'est le responsable des cuisines ? Le chef du club de cuisine, sûrement ? Tu es tombé sur la mauvaise personne pour tout mettre sens dessus dessous, on dirait bien. Voilà une gaffe de plus pour aujourd'hui.

Tu clignes des yeux et ouvres la bouche, mais avant que tu n'aies pu dire quoi que ce soit, il enchaîne : «Quelle chevilles Anu ?» … Hein ? De quoi ? Il… Il ne viendrait pas de parler tout seul, là ? Est-ce que… Est-ce que ça se pourrait qu'il soit un des élèves abritant un dieu, lui aussi ? Il semble l'avoir interpelé, ce dieu, d'ailleurs. Intéressant.

«Anu… Anu, comme Anubis, tu crois ? Anubis, un de mes compagnons. Le fait est que ce n'est pas celui avec lequel je m'entendais le mieux, dans le temps, mais cela fait des années et des années que j'ai perdu toute trace d'eux. Savoir que peut-être d'autres que moi sont ici est une chose qui me réchauffe le coeur, me laisserais-tu me présenter afin de converser avec lui, Jude ?»
«Euh… Si ça te fait plaisir…? Mais avant j— et là, tu t'entends changer de ton, de façon de parler, et presque de voix, d'un coup— c'est comme si elle était plus posée, plus grave. Jeune homme, se pourrait-il, à tout hasard, que votre corps soit le refuge de l'un de mes congénères ? Je me présente, Thôt, divinité égyptienne. En utilisant le terme ❛Anu❜, parliez-vous de celui que l'on nomme Anubis ? À vrai dire, je v— Nouveau changement de ton. Tu ne vas pas laisser Thôt monologuer comme ça toute la soirée. Et puis, tu ne t'es toujours pas présenté. Tout ça à cause d'une petite phrase… Ah— ! Euh pardon hm, tu euh… Excuse-le, c'est que quand il commence, il ne s'arrête pas… Je… Moi, euh, je m'appelle Jude. Et hm…  Désolé aussi pour la cuisine, je n'ai pas fait exprès… Je crois ?»

Tout ça pour ça. Mais en même temps, c'est vrai que tu n'as pas fait exprès. Ou peut-être que si, en sachant que Thôt a voulu t'embêter, sur le coup de la colère, et qu'il a pris le contrôle de ton corps ? C'était toi sans être toi ? Difficile à trancher, la question de l'intention, ici… Ahem. Te voilà à nouveau perdu dans tes pensées, loin, loiiiin de la réalité. Et tu entends vaguement Thôt qui se plaint en bruit de fond parce que tu ne l'as pas laissé finir.

C'est beau, tout ça, c'est beau. Mais et le garçon qui te fait face -Auen, c'est ça ?-, que pense-t-il de toi ? Vu ce que tu lui as montré, il doit se dire que tu es un étrange énergumène… Mais en même temps, ce n'est pas de ta faute, si ? Il y avait Thôt, et il avait l'air tellement enthousiaste,  par rapport à tout à l'heure quand il s'est énervé… Tu voulais lui faire plaisir, tu voulais qu'il puisse retrouver son camarade, parce que tout de même, ça t'a rendu un peu triste qu'il s'énerve. Par ta faute, en plus, cette fois… Erf.

Bref. Il ne faudrait pas que le rosé s'énerve non plus, alors tu finis par poursuivre : «Je… Je vais tout ranger !» Et pour appuyer cette phrase, tu commences à poser les deux oeufs que tu tenais sur le plan de travail, loin du bord — en sécurité. Parce qu'on ne sait jamais, avec toi.

Le rouquin se redressait maladroitement aidé par le rosé. Celui-ci tenait précieusement les oeufs, essayant de ne pas les lâcher comme si sa vie en dépendait. Amusé de ça, Auen  affichait un sourire plus grand que le précédent. Il s'en fichait, si les oeufs étaient cassés ! C'était pas la mort ! Anubis, dégage. Et le mieux, c'est que le rouquin faisait de même (pas la mort, le sourire...), en plus timide, mais osef. Une sorte de Nathou, ce mec. Tous les roux sont ainsi ? On soort. Pendant que le norvégien souriait comme un gosse, le gamin roux le défigurait comme s'il venait de Krypton ou une connerie du genre. Le rosé s'en fichait, il aimait son look, ça devait être ça !


"Auen... Cesse de te louanger toi-même..."

L'ignorant superbement, Auen regardait lui aussi son interlocuteur. De taille moyenne, plus petit que lui et tout jeune. On aurait dit un gamin de seconde ! Peut-être que... WAIT. Seulement le leprechaun semblait un poil anxieux par la phrase dite par le rosé il y avait deçà quelques minutes. Il semblait même perché ! Il avait fumé, han ? Auen tu t'égaaaares... Tellement dans son monde, qu'il en avait coupé son interlocuteur, qui clignait des yeux comme s'il atterrissait. Vous êtes arrivé sur la Terre, hum.


«Euh… Si ça te fait plaisir…? Mais avant j— Jeune homme, se pourrait-il, à tout hasard, que votre corps soit le refuge de l'un de mes congénères ? Je me présente, Thôt, divinité égyptienne. En utilisant le terme ❛Anu❜, parliez-vous de celui que l'on nomme Anubis ? À vrai dire, je v— Ah— ! Euh pardon hm, tu euh… Excuse-le, c'est que quand il commence, il ne s'arrête pas… Je… Moi, euh, je m'appelle Jude. Et hm…  Désolé aussi pour la cuisine, je n'ai pas fait exprès… Je crois ?»

Le cerveau d'Auen ne percutait pas. Enfin les 3 neurones restants étaient un peu dans la mousse, là. Il avait pas L’ADSL ni la fibre, le rosé ! C'était quoi cette voix méga sérieuse au roux ? Il aurait jamais pensé qu'un petit gabarit comme lui à l'air si innocent et rêveur ait un ton aussi posé et grave. Wallaaaah quoi. Le rosé était ahuri, attendant que la connexion entre ses neurones soit de nouveau rétablie. Thôt ? Oh non, pitié. Par encore une momie antique ! Il en avait marre de se taper que des morts ! Oui, oui. Anubis les attirait ou quoi ? Quand les mots parvinrent enfin à ses oreilles, Anubis soupirait bruyamment, faisant comprendre à Auen tout le poids qui l'incombait là.


"Euh... Wait. Attatatata...!"
Secouant la tête, le norvégien tentait de remettre ses idées en place, perturbé par la grosse voix de Thôt et Anubis qui s'enfermait dans un silence morbide. Drôle de dieu, ce Thôt. Il devait être chiant, rien que la voix, ça faisait tout ! Pauvre rouquin. Puis cessant d'agiter la tête le norvégien reprenait, amusé :

"Scuuuz' ! J'ai eu une déconnexion !"
Un ton jovial, comme à son habitude, tout sourire.
"Eh bin... Saches que je suis ravi de connaître ta momie antique ! La mienne est pas d'humeur à la causette. Enfin elle l'est jamais. L'est pas joyeux le chacal, HEEEIN ANUBIIS ?"

La fin était taquine, adressée à Anubis, comme un ultime reproche. Ultime reproche que le dieu ignora magnifiquement bien, expirant avant de fermer les yeux. Agaçant, ce dieu, sérieux ! Tirant une mini-moue boudeuse pour le dieu, le rosé continuait de plus belle, intonation joyeuse :

"Jude ? Bah ravi de te connaître aussi ! Oh, tu sais, les cuisines je les gère, mais je m'en fous de ce qu'on y est fait ! On est là pour se détendre pas se tuer à ranger le moindre machin et j'en passe ! Cool, mec, hein ! ♪"


Sur cette phrase Auen ramassait d'un geste rapide les instruments tombés au sol, les lavant et les posant sans aucune retenue dans un coin de l'établi, chantonnant. Vraiment, Jude se faisait du souci pour rien, avec lui tout était à la cool, un peu trop sûrement !

"Tu vois, c'est rangé !"
Un ton taquin, Auen mettait son tablier, pressé de se faire l'une des spécialités de son pays, et aussi l'une de ses favorites : la Multekrem. C'est quoi ce truc zarbi ? Un dessert à base de mûres polaires et de crème fouettée. Le bonheur en un mot. Puis se tournant vers Jude, il lui balançait un tablier, une expression enfantine au visage :

"Tu comptes cuisiner ainsi, Jude ? D'ailleurs, tu voulais cuisiner quoi ? ♥"
Amical et posé, un rosé en forme. Pas le vin, pas le...
"Auen, tes blagues me tue..."
Wait. Funéraire, dieu, mort... OUT.

Oh… Il semble vraiment buger devant tout le monologue que tu lui as pondu, le rosé. Ça semble normal. «Euh... Wait. Attatatata...! Il secoue la tête, comme pour remettre ses idées en place. Compréhensible. Scuuuz' ! J'ai eu une déconnexion ! Eh bin... Saches que je suis ravi de connaître ta momie antique ! La mienne est pas d'humeur à la causette. …»
«❛Momie antique❜ ?! Je ne permets pas à cet adolescent totalement inexpérimenté de parler de moi ainsi, je suis une divinité, une omniscience, un—»
«HEEEIN ANUBIIS ?»

… Tu sursautes. Entre les deux qui parlaient en même temps, tu n'as pas réussi à tout suivre. Tu en es donc arrivé à la conclusion qu'Anubis est un dieu et pas une momie antique inexpérimentée ? Ou quelque chose comme ça ? En somme, tu as tout mélangé. Bravo. Penaud, tu restes là, à cligner des yeux, pendant quelques longues secondes.

«Jude ? Bah ravi de te connaître aussi ! Oh, tu sais, les cuisines je les gère, mais je m'en fous de ce qu'on y est fait ! On est là pour se détendre pas se tuer à ranger le moindre machin et j'en passe ! Cool, mec, hein ! ♪»

… «Cool». C'est probablement tout ce qu'il y a à retenir. Cool. Ça te fait plaisir, c'est un potentiel stress en moins. De nouveau, un de ces petits sourires dont tu as le secret s'affiche sur ton visage, lentement. Tu te demandes quel genre de type c'est, Auen ? Il a l'air sympa, ça te rassure. Ça te donne l'impression qu'il est comme un aîné, qu'il pourrait t'épauler, en quelque sorte. Et ça te fait plaisir. C'est que tu n'as pas beaucoup d'amis, ici, à vrai dire, mais tu sens que tu pourrais bien t'entendre avec lui. Ou du moins tu l'espères. Tu commences donc à t'imaginer plein de trucs et te perdre dans tes pensées, oubliant par la même occasion la totalité de ce qui t'entoure.

Lui en profite pour tout ranger, et tu ne t'en rends compte que lorsqu'il te l'annonce. Encore une fois, tu t'es totalement déconnecté, sans t'en apercevoir.
Toi tout craché. Et pourtant, tu portes de l'intérêt à cette nouvelle connaissance, mais c'est justement parce que tu lui en portes que tu te mets à penser, penser, penser, et t'égarer. Voilà un aspect de ta personnalité qui ne changera probablement pas du jour au lendemain.

«Tu comptes cuisiner ainsi, Jude ? D'ailleurs, tu voulais cuisiner quoi ? ♥»

Cette réplique, ainsi qu'un tablier t'atterrissant sur le visage, te sortent de ta rêverie. Alors tu le remercies et enfiles ton tablier -si gentiment offert, alors que tout à l'heure tu avais complètement oublié de le mettre-, et tu le rejoins près du plan de travail. Et puis, tu lui souris, vraiment d'humeur joyeuse.

«Je… Je voulais faire des crêpes ! Je crois que Thôt ne les connait pas, alors je… Hm, j'aurais voulu lui montrer.», réponds-tu de ta voix toute calme, hésitante, et bien plus aiguë que celle que Thôt emploie. En fait, ça se voit directement quand il prend le contrôle de ton corps, tout dans ton attitude change. «Et toi ? Tu vas cuisiner quoi ?», poursuis-tu d'un air curieux.

Oui, curieux, tu l'es. Tu as envie de mieux connaître Auen, et passer par sa cuisine peut être un bon moyen de le faire. Ainsi tu pourras aussi en apprendre plus sur Anubis, et ça fera sûrement plaisir à Thôt, en plus des crêpes ? Tu l'espères, en tout cas. Bon, en fait Anubis il doit le connaître, Thôt, et tu sens qu'il pourrait te faire un monologue de plusieurs heures dessus sans s'interrompre, mais ça fait longtemps qu'ils ne se sont pas vus, tu présumes, et donc peut-être que tu peux aider à en apprendre davantage sur sa situation actuelle ?

C'est une très bonne question, à laquelle il va falloir tâcher de répondre. Tout en prenant du plaisir à cuisiner ! D'ailleurs, tu t'installes doucement pour ça, tout content, tout motivé. Des crêpes, tu en as tellement faites à tes frangins que tu connais la recette par coeur. Rare pour toi, mais possible.

Il avait encore déconnecté, le rouquin ! Pendant que le norvégien avait tout rangé d'un geste rapide pressé de se mettre à l’œuvre, Jude était reparti dans ces nuages, un air un peu ahuri au visage. On aurait dit Jacket le haricot magique, ce gosse ! Il grimpe, il grimpe et pouf, on le perd ! Amusé de cette attitude le rosé se contentait de faire de la place sur l'établi le temps que Jude se reconnecte et mette son tablier. Auen, il était pas du genre à s'énerver d'un rien, il est lui aussi souvent dans la lune. Surtout quand il s'agit de la décrocher pour un chacal dépressif qui n'aime pas le monde. Celui-ci d'ailleurs restait cloitré dans un silence léthargique, bien plus blasé qu'à son habitude. Il n'était même pas foutu capable d'apprécier la cuisine, le cadavre. Lorsqu'il jetait un coup d'oeil rapide à Jude, celui-ci souriait, comme soulagé d'apprendre qu'avec le rosé tout est à la cool. Tant mieux ! Ça ravissait Auen qui n'aimait pas ce genre de manières trop stressées comme si t'avais une tour Eiffel dans l'arrière train. Vous auriez pigé.


Tandis qu'Auen réfléchissait à ce qu'il allait mettre dans son plat, le rouquin vint le rejoindre, tout sourire, rayonnant de joie. Rien qu'à cela le rosé sourit comme un enfant, aux anges de partager sa passion de la cuisine. Puis Jude prit la parole, d'une intonation bien différente de sa mortelle momie Thôt, plus timide, plus enfantine et d'un timbre... Étrangement doux. Ce mec semblait constamment vivre dans les nuages et même sa voix suivait ! C'était assez... Surprenant, mais génial !

«Je… Je voulais faire des crêpes ! Je crois que Thôt ne les connait pas, alors je… Hm, j'aurais voulu lui montrer.» «Et toi ? Tu vas cuisiner quoi ?»

Des crêpes ?! Lâchant une expression de surprise puis de joie, le norvégien approuvait totalement le choix ! Il avait eu l'occasion de découvrir les crêpes quand il avait déboulé en Irlande et avait accroché à ça. Simples, mais tellement bonnes ! Plantant ses pupilles bleutées dans celles de Jude, Auen commenta, heureux :

"Ce veinard ton Dieu ! Il a le droit à des crêpes quoi ! J'suis jaloux !"
Une fin amusée, le rosé riait de lui-même.
"Moi, Anubis est tellement dépressif, que peu importe ce que je lui cuisinerai ou lui ferai découvrir, il fera toujours la gueule ! Vois-m'en désolé pour ta momie antique qui se faisait une joie de le revoir !"


Un ton légèrement gêné, probablement déçu pour Thôt grand enthousiaste qu'il était. Mais Anubis pouvait toujours se résumer à un cadavre ne réclamant qu'à être enterré h-24... Jude lui semblait curieux de connaître le rosé et c'était réciproque. Auen il aime presque tout le monde. PRESQUE ! Et bon, le rouquin il l'aimait déjà. Il partageait sa passion de la cuisine et ne semblait pas bien méchant, alors ça lui allait ! Se dirigeant vers le frigo, Auen en sortait un bol en plastique avec un en inox dedans ainsi qu'un fouet. Ceci en main, il se saisissait d'un pot de crème, et refermant le frigo alla chercher les ingrédients manquants : mûres polaires dans le congélo (oui oui.), sucre et gousse de vanille. C'est les bras chargés qu'il revenait vers Jude, chantonnant :

"Moi ? De la multekrem ! C'est une spécialité de mon pays, la Norvège !"
Son accent était bien ressorti pour une fois sur le mot norvégien. En même temps, l'est norvégien... OH WAIT. CAPTAIN OBVIOUUUUS.

"C'est une crème fouettée parfumée avec une compote de mûres polaires. C'est juste mon dessert favori ! ♥"
Auen souriait encore plus niaisement, toujours plus ravi.

"Dis-moi, pourquoi ne ferais-tu pas tes crêpes et je te montre au passage comment faire mon plat ? ♪ En plus, je raffole des crêpes, alors j'exige de t'en piquer au moins une !"
Un ton gamin, suivit d'un clin d'oeil. Auen montrait d'un geste incitatif les placards et le frigo à Jude, lui faisant de comprendre de faire comme chez lui. De se servir et de s'éclater, rien de plus !


"Sincèrement, elle a de la chance, ta momie antique !"
"Auen soit respectueux envers Thôt, veux-tu... ?"
"Et sinon quoi Anubis ? Tu vas pas me dire que Thôt est susceptible à ce point, si ?"
Puis regardant Jude, rieur :
"Elle est susceptible, ta momie antique ?"
Réplique de la moooort. OUT AGAIN.

Il semble surpris de ta réponse, Auen ? Tu ne comprends pas vraiment pourquoi, à ton sens faire des crêpes n'a rien d'exceptionnel. Cela ne veut pas dire que c'est pour autant banal, c'est juste que tu as très souvent eu l'occasion d'en préparer, parce que c'est simple et que ça fait plaisir. Comme une petite touche légère et sucrée ponctuant le quotidien parfois rude qu'était le tien, à la maison.

«Ce veinard ton Dieu ! Il a le droit à des crêpes quoi ! J'suis jaloux !, qu'il commence en riant. Si ce n'est que ça, et comme tu sens que de toute façon tu vas encore en faire une tonne -l'habitude- et que ton corps ne pourra pas tout manger, tu peux lui en donner aussi, à Auen. Moi, Anubis est tellement dépressif, que peu importe ce que je lui cuisinerai ou lui ferai découvrir, il fera toujours la gueule ! Vois-m'en désolé pour ta momie antique qui se faisait une joie de le revoir !»
Avant que tu n'aies eu le temps de tout intégrer, la «momie antique» se manifeste dans ton esprit, visiblement furieuse :
«Jude, je t'en conjure, voudrais-tu bien informer cet énergumène aux cheveux passablement exécrables que le fait est que je ne suis pas une ❛momie antique❜ ?!»

On dirait qu'il a complètement oublié l'idée de retrouver Anubis. Il est vexé, hein ? Tu le connais, à force, Thôt. Et là, vu la façon dont il s'est offusqué, et le ton dont il a parlé, il est clairement blessé. Mais il n'a pas l'air de vouloir partir bouder dans son coin pour autant.

Le temps que tout monte à ton cerveau, Auen est parti chercher ce dont il a besoin pour cuisiner. Bah, tu lui diras plus tard, ça peut bien attendre. Ta curiosité quant à ce qu'il va cuisiner prend le dessus, et tu l'observes simplement, espérant une réponse. réponse qui ne tarde pas à venir :

«Moi ? De la multekrem ! C'est une spécialité de mon pays, la Norvège ! … Murk-quoi ? Tu fais un petit blocage sur ce mot -visiblement étranger-, semblant alors intrigué. C'est une crème fouettée parfumée avec une compote de mûres polaires. C'est juste mon dessert favori ! ♥», t'explique-t-il avec un grand sourire, qui ne tarde pas à déteindre sur toi.

Une spécialité étrangère ? Tu as vraiment envie de voir ce que c'est ! Là, c'est limite si tu n'as pas des étoiles dans les yeux, quand tu imagines ce plat. C'est que sa description et son enthousiasme t'emballent beaucoup. Tu ne visualises pas encore très bien ce que c'est, mais peut-être que ça peut être bon avec les crêpes, si c'est une sorte de crème ?

«Ça a l'air bon…!», tu dis joyeusement, un peu plus énergique que tout à l'heure.
«Dis-moi, pourquoi ne ferais-tu pas tes crêpes et je te montre au passage comment faire mon plat ? ♪ En plus, je raffole des crêpes, alors j'exige de t'en piquer au moins une !»

Il a lu dans tes pensées, ou quoi ? Émerveillé, et vraiment content de cette proposition, tu le regardes quelques secondes. Ce serait vraiment bien de faire un grand goûter et de manger tout ça ensemble, non ? Tu acquiesces, ça te donne encore plus envie de te mettre au travail, tout ça !

«D-D'accord ! Merci ! Tu sais, tu… Tu peux en prendre une plus que d'— Euh, plus d'une, j'ai l'habitude d'en faire vraiment beaucoup.», réponds-tu maladroitement. Et tu fais un sourire un peu plus gêné — quand tu es enthousiaste, tu as tendance à mélanger un peu (beaucoup) tes mots, car tout ce que tu veux dire se bouscule dans ta tête.

Il te fait ensuite signe, avec en clin d'oeil qui t'amuse, de faire comme chez toi, et tu ne vas pas t'en priver. Même si cette cuisine est en fait mieux que chez toi… Eh. Tu avais donc déjà tout sorti, et tu t'armes d'un grand saladier pour commencer la pâte, versant sucre, farine et une pincée dedans. Tu l'as tellement fait, tout ça, que c'est limite si tu n'as même plus besoin d'une balance pour les proportions, maintenant.

«Sincèrement, elle a de la chance, ta momie antique !»
«JUDE ! Tu sursautes face à ce cri interne. Combien de fois vais-je devoir le répéter ? Est-ce si COMPLIQUÉ que de comprendre, ou ne serait-ce que d'accepter que je ne suis pas, et en conséquence que je n'apprécie pas être qualifié de ❛momie antique❜ ?! »

Cette fois, il a l'air vraiment très en colère, Thôt. Encore plus que tout à l'heure. Tu te doutes bien qu'il se sent insulté, et que pour un dieu -surtout aussi hautain et peu remarqué que lui- ça ne doit pas être très agréable. Alors, doucement, tu essaies de le calmer, même si tu hésites et que tu ne vois pas vraiment comment t'y prendre.

«T-Thôt, je… Je vais lui dire… Je… Euh d'accord ?», commences-tu, bégayant. Tu n'aimes vraiment pas quand il est comme ça, tu te sens coupable. Alors tu te tournes vers le rosé, qui, de son côté, demande :
«Elle est susceptible, ta momie antique ?» Il a l'air vraiment amusé, certainement parce qu'il ne sait pas ce qu'il se passe dans ta tête.
«JE NE SUIS PAS UNE MOMIE ANTIQUE !»

… Oh non. Oh non. Avant que tu n'aies pu faire quoi que ce soit, Thôt a repris le contrôle de ton corps pour littéralement hurler sur ce pauvre Auen, qui n'avait rien demandé.

«Comment ça ? Je te ferai savoir qu'il l'a cherché, avec ses insultes à répétition et son air si amusé de ma sensibilité ! Je ne suis pas susceptible, mais j'ai ma dignité, comme tout le monde ! Quelle impolitesse dans son attitude !»

Toi, tu es encore pantois, après avoir senti tout ton corps se tendre et s'énerver, l'espace de quelques secondes, sur le rosé. Tu paniquerais presque, mais tu ne sais plus trop quoi faire, tout va trop vite dans ta tête. T'excuser ? Lui expliquer ? Répondre à sa question ? Peut-être t'excuser ? Calmer Thôt ? Mais t'excuser auprès de qui ? Les deux ? Anubis ? Euuuuh. Du coup, tu essaies quand même, même si tout le monde est à peu près sûr que tu vas complètement t'emmêler les pinceaux :

«Ah— !! Euh, pardon pardon, Thôt c'est euh en fait oui pardon, il est susceptible oui mais euh je crois que euh il s'est vraiment pas— Enfin si— Mais en fait— Je voulais pas crier, mais euh désolé, désolé—»

Et tu fais plein de gestes pas plus compréhensibles avec tes mains, comme si ça pouvait l'aider à comprendre, Auen. Tu as sûrement dû te choquer plus que lui tu ne l'as choqué. Ça fait combien de temps depuis la dernière fois que tu t'es entendu hurler comme ça ? Non, attends. As-tu déjà hurlé aussi fort au moins une fois dans ta vie ? Tu n'en as pas la moindre idée. Et donc oui, ça t'a vraiment fait un choc. Tu ne sais pas du tout quoi faire ni comment réagir, c'est une première pour toi. Merci Thôt. Mais ce n'était sûrement pas si grave, alors tu respires un coup, comme pour remettre tes idées en place, parce que là c'est vraiment le fessier en culotte de cheval dans ta tête.

Tandis que le rosé s'attelait à conserver ses instruments au frais le plus longtemps possible, Jude semblait une fois de plus, ailleurs. Irrécupérable ! Ou était-ce son dieu qui lui prenait tout son temps ? Qui sait ! Thôt. Il ne connaissait rien de ce dieu. Et laissant Jude émerger tranquillement, le norvégien en profitait pour demander mentalement à son chacal dépressif quel genre de Dieu pouvait bien être Thôt.

"Humph... Une personne terre à terre qui tient au respect de son nom. Ce que tu foules au pieds, Auen..."
Ah ? Et merde alors ! S'arrêtant un instant, Auen percutait sa bourde astronomique. Combien de fois avait-il dit "Momie Antique" déjà... ? Hein ? Deux fois ? Trois fois ? Et puis fiotte. Espérons que le dieu du rouquin soit un endormi chronique !

"Loin de là, Auen, loin de là... Si tu te fais réprimander, ne me dit que je ne t'aurais point prévenu."
Ce ton monocorde.... Il est tuant ! Rageant intérieurement après la monocordité de son dieu, OUI, ce mot existe, Auen regardait Jude qui lui souriait, de plus en plus enthousiaste. Sa bonne humeur lui avait déteint dessus ? Cooool pensait-il.


«Ça a l'air bon…!»
Lâchait-il avant de comprendre que dans cette cuisine il était chez lui. Ayant déjà une bonne partie des ingrédients voulus sur sa table, le jeune garçon s'y attelait, visiblement joyeux. Etait-il dans le pensionnat depuis longtemps ? Auen ne l'avait jamais croisé. Et c'est perdu dans ses pensées que Jude vint l'en déloger d'un ton fébrile, soulignant la joie qui l'envahissait :

«D-D'accord ! Merci ! Tu sais, tu… Tu peux en prendre une plus que d'— Euh, plus d'une, j'ai l'habitude d'en faire vraiment beaucoup.»

Lui souriant, un regard doux, Auen se disait qu'il était bien tombé. Malgré qu'il soit souvent dans sa bulle, Jude était un mec vraiment sympa. Puis celui-ci, préparant sa pâte à crêpes semblait se reperdre, dégageant à Auen une sensation de gêne. Il avait l'impression que Thôt n'avait pas l'air d'être un amour à vivre, et qu'en ce moment même son ami en faisait les frais. Et ça, ça l'agaçait quelque peu. Qui ils étaient ces dieux pour tout se permettre ? Des dieux, peut-être ? ... CAPTAIN OBVIOUUUUS.

«T-Thôt, je… Je vais lui dire… Je… Euh d'accord ?»
Un bégaiement, affirmant les idées du rosé, qui leva les yeux aux ciel, consterné par le comportement de Thôt vis à vis de Jude. Puis un brusque changement de ton, grave et ferme. Encore la momie anti... OH WAIT.
«JE NE SUIS PAS UNE MOMIE ANTIQUE !»


Ah ouais, en effet, il l'avait trèèèès mal pris, le  cadavre égyptien. La vache ! Levant un sourcil à peine surpris, Auen restait silencieux, se demandant que faire. Jude semblait reprendre ses esprits, perturbé, comme s'il se demandait ce qu'il venait de se passer. Il semblait n'avoir jamais hurlé, et le découvrir là. Un sentiment de gêne envahissait le norvégien, qui ne voulait aucunement mettre Jude dans l'embarras. En temps normal il s'en serait allègrement badigeonné les corones avec le pinceau de l'indifférence, mais là, il appréciait Jude. Il ne savait plus où se planter, le norvégien. Oh, il venait de se planter, pardon.

"Que t'avais-je dis, Auen ?"
"Tais-toi Anu, j'ai pigé."
Rétorquait-il à demi-sifflé, agacé.

«Ah— !! Euh, pardon pardon, Thôt c'est euh en fait oui pardon, il est susceptible oui mais euh je crois que euh il s'est vraiment pas— Enfin si— Mais en fait— Je voulais pas crier, mais euh désolé, désolé—»
Auen écarquillait les yeux. Le rouquin ne lui en voulait pas ? What ? Soupirant, ré-affichant son grand sourire, le rosé passait sa main dans les cheveux, gêné.

"Eh biiien ! Anubis avait raison, il est ultra-susceptible, Thôt ! Bien fait pour moi ! Et désolé du désagrément. J'ai mon habitude, de les surnommer les Dieux. Je ne supporte pas cette façon qu'ils ont de se placer au-dessus de nous, alors que là, sans nous ils ne seraient que de vulgaires cadavres. Alors je les mets à notre niveau par les surnoms, c'est plus simple ! Mais si Thôt ne supporte pas, je vais m'y plier. Pas pour lui, mais pour toi. J'ai pas envie qu'il te mette encore dans une situation incongrue."


Le norvégien passait nerveusement sa main dans ses cheveux, regardant sur sa droite, véritablement gêné. Il ne voulait sincèrement pas mettre Jude dans un tel embarras. Saisissant le pot de crème fraîche allégée en matières grasses, il le versait dans le bol en inox, regardant Jude :

"Vraiment, je m'excuse ! ♪ Pour ton offre des crêpes, j'accepte volontiers ! Alors tu vois, pour la crème de la Multekrem, tu commences ainsi, avec une crème légère qu'on va battre jusqu'à ce qu'elle devienne ferme ! Il faut absolument que tes instruments soient froids, sinon c'est plié ! Tu veux essayer ?"

Son sourire de grand gamin était de nouveau là, ton jovial compris. Le pack quoi. Il lui tentait les deux plats, celui en plastique remplis de glaçon, et celui en inox dans le rouge comportant la crème. Dans l'autre main le batteur. Espérons que le rouquin lui en veuille pas. Mais il pensait que non, après tout Jude, c'est un roux-cool (roucool.).

On dirait qu'Auen ne t'en veut pas ? Ça te rassure beaucoup, parce qu'après lui avoir crié dessus comme ça -même si ce n'était pas vraiment toi, des fois ça porte à confusion-, tu étais très perturbé. Toi peut-être plus que lui, en fait.

«Eh biiien ! Anubis avait raison, il est ultra-susceptible, Thôt !», commence-t-il d'un air tout gêné.
«Comment ça, ❛ultra-suceptible❜ ?! Anubis a vraiment raconté cela à ce gamin ?!» Oh non, non, pitié, ça ne va pas recommencer…?
«Bien fait pour moi ! Et désolé du désagrément. J'ai mon habitude, de les surnommer les Dieux. Je ne supporte pas cette façon qu'ils ont de se placer au-dessus de nous, alors que là, sans nous ils ne seraient que de vulgaires cadavres. Alors je les mets à notre niveau par les surnoms, c'est plus simple !»
«De ❛vulgaires cadavres❜ ? Et toi, qui es-tu pour parler ainsi de nous, êtes vénérés pendant des milliers d'années ? Tu n'es qu'un simple mortel, et je ne tolèrerai pas que…» Tu as décroché, pour te concentrer plutôt sur ce qu'Auen dit. Parce que là, Thôt commence vraiment à en faire trop. Oui, même pour toi.
«Mais si Thôt ne supporte pas, je vais m'y plier. Pas pour lui, mais pour toi. J'ai pas envie qu'il te mette encore dans une situation incongrue.»

Oh… Qu'il est gentil, Auen ! Ça te touche vraiment, ce qu'il dit. Et tu te sens mieux, comme s'il suffisait de ces quelques paroles pour oublier la gêne ressentie il y a à peine quelques secondes. Tu entends l'autre qui marmonne dans son coin des phrases visiblement pas très gentilles à propos du rose, mais tu ne comprends rien du tout à ce qu'il raconte, alors tu le laisses de côté. Il est temps de se remettre à la cuisine !

«Merci, vraiment…!», tu souris au plus grand, qui lui-même a repris ses ustensiles.

«Vraiment, je m'excuse ! ♪ Pour ton offre des crêpes, j'accepte volontiers !» Oh… Parfait ! Tu vas pouvoir en faire plein sans te sentir coupable d'en avoir fait trop et d'en avoir gâchées — même si tu les aurais toutes finies parce que tu ne supportes pas le gâchis, justement. Ça aurait juste pris trois plombes.

«Alors tu vois, pour la crème de la Multekrem, tu commences ainsi, avec une crème légère qu'on va battre jusqu'à ce qu'elle devienne ferme ! Il faut absolument que tes instruments soient froids, sinon c'est plié ! Tu veux essayer ?»

Essayer ? Vraiment ? Tu peux ? Te voilà bien surpris. Bien sûr, tu as compris comment faire, et tu en as très envie, mais est-ce que tu vas réussir ? Tu ne voudrais pas gâcher son dessert… Tu le fixes quelques instants, réfléchissant. S'il t'a proposé, c'est qu'il n'a sûrement pas peur que ce soit raté. Mais tu t'en voudrais, toi. Mais en même temps tu n'es pas si mauvais en cuisine. Puis battre de la crème, tu sais faire. Le seul truc qui te fait peur, c'est qu'il faut que ça reste froid ? Est-ce que tu vas savoir ?

Tu clignes des yeux, hésitant vraiment. C'est pas comme si ta vie en dépendait, mais on pourrait presque croire que c'est le cas. Le truc, c'est que tu voudrais bien faire, pour e pas tout gâcher, mais en même temps tu n'as aucun entraînement sur ça. D'un autre côté, ça pourrait être un bon entraînement justement d'essayer maintenant. Et puis tu aurais aussi un prof qui a l'air de s'y connaître. Mais et si tu le décevais ? Non, non, non, tu ne veux paaaas ça ! Du coup, tu en es toujours au point de départ, même après toute cette réflexion. À ce train-là, rien ne va avancer.

«Je… Euh, je peux vraiment…?», tu demandes, pas très assuré.

En fait ça te tente beaucoup, et ça se voit dans tes yeux qui brillent tels ceux de l'enfant que tu es resté, admiratifs. Mais tu hésites, tu hésites, Jude. Comme d'habitude. Finalement, c'est son air rassurant et souriant qui te décide, en plus du fait qu'il te tende les instruments. Tu les prends doucement, avec une délicatesse qui t'est propre. Et puis tu le remercies et commences donc à battre la crème. Tu as l'habitude de le faire, et ça se voit, tu sais ce que tu fais. La seule chose qui te pose encore problème, c'est l'histoire du froid, là. Mais normalement il devrait t'aider, non ? Tu lui jettes quelques coups d'oeil de temps en temps, comme pour demander si ça va, ce que tu fais. En tout cas, tu es dans ton élément pour le moment, et tu te sens bien. C'est agréable.

Si le rouquin avait pu rougir et chier des arc-en-ciel, il l'aurait fait. Le norvégien en était persuadé. Celui-ci le regardait tout gêné, tout touché, comme un gosse qu'une mère viendrait de féliciter pour ses bonnes notes en lui offrant une grosses sucette. Le sourire accroché aux lèvres d'Auen n'en démordait pas, le rosé sincèrement heureux avec Jude. D'ailleurs, causant roux, celui-ci avait sourit à la remarque d'Auen pour les crêpes. Le rosé était un puits sans fond. Quand il bouffe, c'est pour six, alors le rouquin n'avait aucune inquiétude à avoir avec lui ! Gardant son sourire, c'est d'une voix timide que Jude avait pris la parole :

«Merci, vraiment…!»

Auen répondait avec un large sourire, quel gosse sérieux. Il n'avait pas à le remercier, c'était normal. C'était de sa faute si la momie antique au caractère mortel s'était manifestée. Il était normal qu'il s'inquiète. Il avait déjà vécu ça avec son petit protégé, et même s'il avait joué les fiers, il s'en était mordu les doigts de remords. Jude regardait le rosé et ses plats, hésitant. On dirait bien que celui-ci avait peur de rater le truc, ou qu'il se faisait tout une théorie mentale d'un probable échec. En gros on perdait encore le rouquin qui grimpait de nouveau le long de son haricot.


Mieux, en roux-cool, il s'envolait dans ses nuages ! Le petit oiseau roux clignait des yeux, pire qu'hésitant comme si sa vie en dépendait. S'il savait à quel point Auen s'en moquait qu'il réussisse ou non. Le rosé était cool. Vraiment cool. Ils étaient là pour se détendre et apprendre, et faire des erreurs c'est apprendre, voilà tout. Si c'était raté, ils recommenceraient, c'est tout !

«Je… Euh, je peux vraiment…?»
Il disait ça d'une voix tellement pas assurée que cela en faisait rire Auen qui souriait encore plus. Ça se voyait qu'il voulait essayer. Il y avait des étoiles plein dans les yeux, le rouquin ! Retour du gosse et de sa sucette, oooh.  Continuant de défigurer Auen, le roux se décida enfin après quelques longues minutes de tergiversions. Il prenait les instruments délicatement et commençait à battre la crème avec une aisance qui rendait fier le norvégien. Il savait bien qu'il avait du potentiel, le p'tit Jude !


Croisant les bras, le rosé le regardait faire, avant de lui donner une petite pichenette au front, taquin.

"Bien sûr que tu peux ! N'aie pas peur de rater, on est là pour apprendre ! Et franchement tu fais ça comme un chef, Jude ! Pour le froid ne t'en fais pas, il restera suffisamment longtemps pour qu'on est finit. Puis si c'est pas le cas, on remet au frigo, no streeeeess ! ♪"

Cette tirade enfantine finie, Auen sortait des tiroirs de quoi mesurer les doses des autres ingrédients. Du sucre roux... Non mais sérieux. Jude est roux et il faut du sucre roux, oui, oui. Le roux, la marque de bouffe ? TOUT EST LIÉ. Une gousse de vanille ou du sucre vanillé, au choix. Montrant la dose exacte à Jude, Auen enchaînait :

"Tu vois, ensuite quand ta crème sera bien ferme, je te laisserai y incorporer les deux cuillères à café de sucre roux et 2 cuillères à soupe d'extrait de vanille. Puis tu mélangeras de nouveau, ok ? ♥"

Un ton jovial, tout sourire, comme d'hab', Auen quoi. Pendant ce temps, Auen préparait sa compote de mûres polaires.

"Tu sais faire de la compote, Jude ? Car si on en a pas, dit adieu à notre dessert !"
Un ton rieur, Auen faisait bouillir de l'eau après avoir sorti et rempli une casserole et y avoir versé du sucre et des extrait de vanille. Quand l'eau bouillira, il n'aura plus que les mûres à mettre et hop, il auront une belle multekrem !


Attendant que l'eau bout, Auen regardait Jude, une expression amicale et à la fois si enfantine au visage.
"T'as un plat favori, toi ? ♪"
Tant que l'eau ne bouillait pas, pas de quoi sentir le roux-cit. Hum... OUT.

Tu es vraiment bien, et en fait tu as l'air de bien te démerder, donc ça te rassure. Tu commences, une fois de plus, à te perdre dans tes pensées tout en battant la crème et en veillant à ce que ce soit bien fait. Tes déconnexions vont vite devenir habituelles pour Auen, tiens. Cette fois, il t'en sort même, de ta rêverie. Et il a raison, sinon il n'est pas sorti de l'auberge pour se faire remarquer. Une pichenette sur ton front concentré. Ça te perturbe un peu et tu sors de ton monde, l'air ailleurs, puis le regarde, surpris.

«Bien sûr que tu peux ! N'aie pas peur de rater, on est là pour apprendre ! Et franchement tu fais ça comme un chef, Jude ! Pour le froid ne t'en fais pas, il restera suffisamment longtemps pour qu'on est finit. Puis si c'est pas le cas, on remet au frigo, no streeeeess ! ♪»

… Oh. Ça te fait sourire à nouveau, innocemment, naïvement, vraiment comme un enfant, quoi. Tu avais raison de voir un aîné, presque un prof en lui. C'est comme si tu pouvais t'appuyer sur lui, il te dira rien, il t'aidera. Étant toi-même l'aîné de ta fratrie, tu n'as jamais vraiment connu ça avant, en fait. C'est vraiment agréable ! Alors voilà, tu es définitivement de bonne humeur, souriant, appréciant l'instant présent. Plus question que l'autre -qui est visiblement parti, d'ailleurs ?- vienne encore tout gâcher !

«Tu vois, ensuite quand ta crème sera bien ferme, je te laisserai y incorporer les deux cuillères à café de sucre roux et 2 cuillères à soupe d'extrait de vanille. Puis tu mélangeras de nouveau, ok ? ♥»
«… D-D'accord !», tu acquiesces, motivé.

C'est bien beau d'acquiescer, mais encore faut-il tout retenir. Tu te concentres. C'est de la cuisine, donc normalement tu devrais t'en rappeler. Il ne faut juste pas tout mélanger. Enfin, dans ton récipient, si. Mais pas dans ta tête. Sauf si tu imagines que tu as ton récipient dans ta tête… Euh… Ouh là, ne t'éloigne pas, Jude. Sinon tu ne vas plus savoir, après. Con-cen-tra-tion. Tu peux bien faire ça au moins une fois dans la journée. En plus c'est important !

D'ailleurs, ta crème commence à être vraiment pas mal. Alors tu t'exécutes, et, miracle, tu te rappelles bien de ce qu'il faut faire. Pas comme sil venait de le dire de toute façon, hein. Tu mets donc le sucre et la vanille dans la crème, et tu te remets à mélanger. Tu es content avec ça, c'est plutôt simple, et ça sera sûrement très bon une fois fini !

Avant que tu ne te perdes à nouveau dans les méandres nébuleux de ton esprit -où Thôt doit sûrement se lamenter à l'heure qu'il est-, Auen reprend la parole, tout en cuisinant de son côté :

«Tu sais faire de la compote, Jude ? La compote ? Oui, tu en as déjà faite quelques fois, avec les pommes du champ pas loin de votre maison. Car si on en a pas, dit adieu à notre dessert !» … Oh. Va savoir pourquoi, dans «adieu», tu as entendu «dieu», et tu as repensé au sens premier de ce mot «à dieu». Dans votre situation, ça te fait rire, parce que tu imagines Anubis ou Thôt faire de la compote… Et c'est vraiment incongru, comme situation. Tu as vraiment une de ces imaginations, Jude…

«Ne crois-tu pas que je sois déjà assez blessé dans mon amour-propre comme ça pour en plus en rajouter en imaginant ces foutaises auxquelles je ne m'abaisserai jamais ? Je ne suis présentement pas d'hueur à supporter tout cela, Jude.»

Oh. Il t'aurait presque, manqué, lui. Tu décides de l'ignorer, et de te concentrer sur ta crème, qui est presque prête, maintenant ! Tu te dis qu'il finira sûrement par ne plus être vexé, Thôt. Enfin tu espères.

«T'as un plat favori, toi ? ♪», demande Auen. Parfait pour te concentrer sur autre chose que sur l'autre, là !
Après quelques minutes de réflexions -où tu as lâché la crème parce qu'elle te semble finie-, tu finis par expliquer : «Je… Je ne sais pas trop… Je ne suis pas difficile, je crois ? Je ne refuserais rien de ce qu'on me propose, c'est précieux, la nourriture… Mais je pense— Enfin j'aime beaucoup les légumes et la ratatouille… Donc je pense que ce serait ça ? Ah— Hm, et toi ?»

Tu es vraiment curieux de le savoir. Peut-être que tu pourrais lui en faire, un jour ? Ça te plaît vraiment, de cuisiner pour ceux que tu aimes. Parce que tu sais que ça fera toujours plaisir, et c'est une des rares choses que tu fais vraiment bien ! Alors oui, tu es curieux, tu as envie de savoir. Et tu souris encore comme un ahuri, mais c'est pas de ta faute, tu es content.

La pichenette du rosé n'avait pas été inutile, visiblement. Jack, enfin Jude, plutôt, était encore parti grimper le long de son haricot. Mais sérieux il y avait quoi là-haut ? Des poneys habillés de sombreros avec des maracas, dansant la macarena ? Peut-être bien, qui sait ! Celui-ci le regardait hébété comme s'il se réveillait avant de sourire comme un enfant, une fois de plus. Il semblait se sentir bien auprès d'Auen, et rien que ça, ça faisait sourire le norvégien. Son roux-cool, il l'aimait bien, le rosé. même s'il rêvasse souvent, c'est une personne agréable à vivre et à supporter. A croire que le norvégien aime bien les roux... Les deux personnes qu'il appréciait le plus en amitié étaient rousses. C'est un complot ? Après le sucre-roux, la compagnie Le Roux et roux-cool, voici les roux-leaux compresseurs. Deux roux, tout timides mais tellement attendrissants, vous ne pourrez PAS résister ! Non, ceci n'est pas la bande d'annonce d'un film... sortie en salle le 11 Septembre.


«… D-D'accord !»

Après avoir acquiescé, la crème de Jude commençait à tirer bonne tête, et c’est confiant qu'Auen le laissait exécuter les ordres qu'il lui avait intimé. Lui, pendant ce temps, s'occupait de faire la compote qui allait accompagner la crème de Jude. L'eau bouillait enfin, et c'est d'un geste presque trop délicat et soigneux que le rosé versait ses mûres polaires dans l'eau. Il ne lui restait plus qu'à touiller jusqu'à ce que ça est la gueule d'une compote. A vue d'oeil, 10 à 15 minutes, environ ? Le norvégien était détendu, remuant sa compote d'un geste posé, regardant Jude finir la crème de son côté. Il gérait, le p'tit roux ! Il avait retenu que faire après avoir vaillamment combattu sa rêverie, ce qui avait fait glousser le rosé. Sacré cas, le roux-cool !


«Je… Je ne sais pas trop… Je ne suis pas difficile, je crois ? Je ne refuserais rien de ce qu'on me propose, c'est précieux, la nourriture… Mais je pense— Enfin j'aime beaucoup les légumes et la ratatouille… Donc je pense que ce serait ça ? Ah— Hm, et toi ?»

Cette voix amusait de plus en plus Auen. Si hésitante, si frêle, elle avait quelque chose de doux et attendrissant. Auen, t'aimes vraiment les gosses, ou quoi ? Probablement ? Jude avait fini de battre la crème visiblement, et elle avait une bonne tête, parfait ! Abordant un large sourire, ne lâchant pas sa compote, le rosé lui répondait gaiement :

"Ta crème a une bonne tête Jude ! C'est parfait ! ♥"
Une courte pause.
"Huuum moi ? J'aime de tout aussi, j'suis un gourmand j'assume ! Après j'ai tout de même une petite attirance pour la cuisine asiatique que je trouve équilibrée et nourrissante !"


Sur cette phrase acidulée, on sort, Auen enlevait la casserole du feu, compote fin prête. Se tournant vers Jude, il lui montrait le frigo, souriant :

"La multekrem est souvent garnie ou relevée avec des feuilles de menthe, des gousses de vanille ou encore des mûres. A toi, l'honneur, choisit ce que tu voudras mettre dessus ! ♪"

Auen se dirigeait vers Jude, casserole en main, la posant dès lors près de la crème de Jude. Il n'avait plus qu'à incorporer la compote à la crème, et ils auraient fini. Joyeux, Auen chantonnait, son visage de gamin de nouveau d'actualité.

"Ils ne nous restera plus qu'à incorporer la compote à ta crème et on garnira de ce que t'auras choisi avant de s'empiffrer, qu'en penses-tu ? ♥"

Si Auen avait eu la tête à voir ses joues devenir écarlates sous la joie, il aurait roux-git, oui. OH. WAIT... GOD.

«Ta crème a une bonne tête Jude ! C'est parfait ! ♥»

Vraiment ? Ce compliment semble venir du coeur, et ça te fait vraiment plaisir. Ça te fait plaisir qu'il ait l'air si content de toi, et d'être en ta compagnie, parce que même si ça ne fait pas longtemps que vous vous connaissez, tu l'aimes vraiment beaucoup, Auen. Donc voilà, tu es de bonne humeur !

«Huuum moi ? J'aime de tout aussi, j'suis un gourmand j'assume ! Après j'ai tout de même une petite attirance pour la cuisine asiatique que je trouve équilibrée et nourrissante !»

La cuisine asiatique ? C'est vrai que, pour les rares fois où tu en as mangée, c'était vraiment bon et équilibré. Tu n'en as pas souvent fait, mais tu auras certainement l'occasion de le faire, à l'avenir. Ce serait sympa de faire un repas complet ensemble, un jour. Oui, ça te ferait vraiment plaisir ! Il faudra lui en parler, au rosé.

Tu as laissé la crème de côté, puisqu'elle est finie, pour t'atteler à finir ta pâte à crêpes. En soi c'est simple, mais tu n'avais pas terminé, tout à l'heure, vu que tu as aidé ton compagnon. Alors tu finis de tout mélanger dans le saladier, tranquillement, comme tu l'as toujours fait, comme ça a toujours fonctionné. Tu entends Auen chantonner un peu et te mets à siffloter, presque inconsciemment. Presque, parce que oui, tu t'en es quand même rendu compte. En tout cas, la joie habite cette cuisine, avec vous eux !

«La multekrem est souvent garnie ou relevée avec des feuilles de menthe, des gousses de vanille ou encore des mûres. A toi, l'honneur, choisit ce que tu voudras mettre dessus ! ♪»
«Ooh ? D'accord !», tu souris en réponse.

Vraiment ? Vraiment vraiment, tu peux choisir ? Ça te fait très plaisir, ça ! Mais… Que choisir ? Tu mets un certain temps à réfléchir, tout en terminant ta pâte à crêpes en même temps. Tu finis par opter pour la menthe, autant rester dans la fraîcheur — surtout qu'il fait assez chaud dehors en plus. Alors voilà. Tu te demandes s'il y a des feuilles de menthe, des vraies, dans le frigo ? Très bonne question, tu ferais bien d'aller voir.

«Ils ne nous restera plus qu'à incorporer la compote à ta crème et on garnira de ce que t'auras choisi avant de s'empiffrer, qu'en penses-tu ? ♥»

En voilà, une bonne idée ! Tu acquiesces et va vite chercher la menthe dans le frigo — Super ! Il y a de vraie feuilles, bien fraîches, ce sera encore meilleur ! Comme tu n'as aucune idée de la quantité à prendre, tu en rapportes plutôt beaucoup, pour t'éviter de futurs allers-retours.

«Voilà, de la menthe !, commences-tu en lui apportant. On va bientôt pouvoir manger…! Cette idée te réjouit vraiment, et ça se voit. Mais tu as encore une question : Tu… Euh, tu crois qu'on pourrait euh, en manger avec les crêpes ?»

Tu ne sais pas si ce serait considéré comme une hérésie ou pas, en fait. Donc, dans le doute, et comme tu sais qu'Auen est un mec très cool et que tu ne te feras pas engueuler, tu préfères demander. Parce que ça pourrait être vachement bon, non ?

En parlant des crêpes, comme la pâte est prête, tu sors deux poêles que tu mets sur le feu, pour les faire, ces crêpes. Et oui, deux poêles. Parce que tu es habitué à devoir en faire non seulement plein, mais aussi à les faire vite, avec ton armée d'enfants en pleine croissance à la maison. Alors voilà, ce sera deux par deux. Tu mets une assiette au bord des plaques pour mettre les crêpes dedans, et hop !, tu t'y mets.

«Je… Je te laisse finir ton dessert, comme ça je fais les crêpes en même temps.», t'expliques-tu en les faisant sauter avec tes poêles. Rapide et efficace, en somme. Un bon repas vous attend, et ça te motive encore plus !

Le roux-cool rayonnait tellement de bonne humeur que c'en aurait pu être aveuglant. Ou que c'en aurait pu te filer une diarrhée digne de My little Pony, au choix. Il lui souriait tout en se perdant dans ses pensées, comme d'hab, mah. Et la manie de chantonner d'Auen lui avait déteint dessus. Car lui aussi sifflotait s'en sans rendre compte, si c'est pas cute, ça.
Acquiesçant à la remarque du rosé, Jude s'était précipité vers le frigo, restant planté devant pendant quelque minutes, dubitatif, ne savant que prendre.

«Voilà, de la menthe ! On va bientôt pouvoir manger…! Tu… Euh, tu crois qu'on pourrait euh, en manger avec les crêpes ?»


Il avait sa réponse ! Et en effet, le rouquin revenait avec les bras chargés de feuilles de menthe, faisant rire spontanément Auen qui se disait qu'il voyait pour un régiment là ! Celui-ci les posait dans un coin de l'établi, et parlant crêpes le voici qui s'y remettait. En effet sa pâte semblait prête, et c'est joyeux que Jude continuait de les préparer. Il avait un paquet de pâte, la vache. Un régiment; oui. Oui, vraiment. Seulement il semblait encore pensif. Probablement à cause de sa question ? La Multekrem et les crêpes ça allait de paire, pour Auen. C'est de la bouffe, quoi ! Il en bavait déjà.
De son côté au rosé, sa compote était enfin cuite, et dégageait une odeur sucrée et acidulée. Parfait. La posant à côté du bol de crème fait par Jude, le norvégien se saisissait d'une planche de découpe en bois et d'un couteau. Prenant la menthe, il la coupait en fines lamelles, qui versa dans un petit bol qu'il avait déposé bien auparavant sur le lieu de travail.

«Je… Je te laisse finir ton dessert, comme ça je fais les crêpes en même temps.»


Concentré, Auen hocha de la tête, lui souriant, une expression gaie au visage. Le rouquin faisait sauter ses crêpes d'une main de maître. On voyait qu'il en avait souvent fait, et en plus elles sentaient rudement bon. Un gargouillis. Auen marqua un arrêt, ahuri. Il avait faim,et niveau discrétion c'était plié. Son estomac est aussi discret qu'un éléphant dans une porcherie. Souriant complètement à côté de la plaque à Jude, le rosé se pressa d'incorporer la compote de mûres polaires à la crème fouettée. Ceci fait, il sortait plusieurs ramequins, posant soigneusement une grosse cuillerée de Mutekrem dedans. La compote avait refroidit et la crème fouettée légèrement tiédit. Tant mieux, pensait-il. Et une pincée de menthe et c'était prêt ! Enfin ! Plantant une cuillère dedans, Auen tendait un ramequin à Jude, un large sourire aux lèvres :

"Tiens, goûte-moi ça ! ♥"


Lui, ne se fit pas attendre et avalait déjà une cuillerée de son bol. Morfal. Un sourire tenu s'étendait, puis un rire :

"Punaise, qu'elle est bonne ! On l'a pas ratée, Jude ! ♥ Et tes crêpes, c'est bientôt prêêêt ? ♪"
Eh oui, il avait envie de les goûter les crêpes du rouquin. Il adore les crêpes... Pas sa faute.
"C'est acidulé Auen... Tu sais bien que je n'aime p-"

Auen avait déconnecté, error 404 brain not found. Trop ravi d'être avec son roux-cool, et de leur cuisine. Aux anges, le rosé.
Allez, et si on roux-coulait un peu autour de bonnes crêpes chaudes et d'un bol de Multekrem ?

Pendant que tu prépares tes crêpes, et lui finit sa multekrem, tu te perds dans tes souvenirs de la maison, avec les trois autres bambins. Nostalgique ? Peut-être bien. Ils te manqueraient presque. Presque. Parce que bon, ils foutaient quand même un sacré fessier en culotte de cheval, hein. Ici, la vie est bien différente. Et on ne peut pas dire que Thôt soit bordélique, loin de là. Ça ne veut pas dire qu'il est plus supportable. Mais bon, tu as l'habitude, toi, tu sais ignorer les choses qui ne t'intéressent pas, tu sais oublier que le monde existe autour de toi. Au grand dam de certains, n'est-ce pas Casio ?

M'enfin, heureusement que certains évènements te font sortir de ton monde, sinon tu serais perdu. Là, c'est un gargouillement très peu discret qui te ramène à la réalité. Ça ne vient pas de toi, à ce que tu saches. Auen ? Très probable. Il doit avoir faim. Ça se comprend, avec toute cette nourriture que vous êtes en train de faire ! Et justement, il va pouvoir s'en donner à coeur joie, s'il a faim. parce que, comment dire… Tu en fais pour un régiment. Les crêpes s'entassent petit à petit dans l'assiette prévue à cet effet, et tu n'as pas encore fini. Rien ne sera cependant gâché. Ça te rassure, en quelque sorte, et tu continues donc tranquille.

«Tiens, goûte-moi ça ! ♥»

Tu lâches tes poêles quelques instants pour prendre le ramequin qu'il te tend. Il a l'air vraiment très content, le rosé. Et ça te fait plaisir. Tu goûtes donc cette fameuse multekrem, impatient de savoir quel goût ça peut bien avoir.

«Punaise, qu'elle est bonne ! On l'a pas ratée, Jude ! ♥ Et tes crêpes, c'est bientôt prêêêt ? ♪»
«Oh… C'est super bon !», t'enthousiasmes-tu après la première cuillère. Tu aime beaucoup, et t'empresses d'en reprendre, en surveillant encore tes crêpes. «Oui, oui, il n'en reste plus beaucoup à faire !»

Tu te demandes s'il sait les faire ? Probablement. Un grand sourire aux lèvres, tu finis ton ramequin et retournes encore les deux crêpes qui sont sur le feu. Ah, mais, attends. S'il a faim, il peut commencer pendant que tu termines. Il y en a déjà plein de faites !

«Auen ? Si tu veux… Tu peux en prendre, là, tu désignes le tas de crêpes déjà prêtes, assez grand déjà, ça ne me gêne pas, au contraire, sers-toi !», tu proposes gentiment, en lui souriant.

Dans ta tête, tu sens une présence se réveiller. C'est assez doux… Est-ce que Thôt serait plus calme ? Peut-être qu'il aime la multekrem ? Est-ce qu'il aimera les crêpes, alors ? Tu l'espères.

«Hm… Je dois admettre que tout cela est bien différent de ce que j'ai pu connaître. Je ne peux sous aucune réserve me plaindre ta cuisine, Jude.»

Oh, gagné. C'était un compliment ? Tandis qu'il te rétorque de le prendre de la façon dont tu veux, visiblement calmé, tu souris, terminant finalement tes crêpes. Ce ne fut pas bien long ! Un record ? Peut-être. C'est vrai que c'est mieux quand tu n'as pas trois marmots pour te tourner autour sans arrêt et te demander de tartiner leurs crêpes parce qu'ils ont la flemme. Quoiqu'il en soit, tu éteins donc le feu et poses tes ustensiles, satisfait.

Jetant un regarde vers Auen, tu souris, et te saisis toi-même d'une crêpe pour la manger. Maintenant que tu as goûté la multekrem, tu as encore plus envie de la mélanger à une bonne crêpe ! Tu l'interroges du regard, et comprends tout de suite qu'il approuve ton idée à cent pour cent. Tu appliques donc immédiatement cette bonne idée, et lances un «Bon appétit !» tout joyeux avant de commencer.

Et tu as vraiment eu une bonne idée, pour une fois, c'est excellent ! Tes yeux s'illuminent alors que tu te régales de ce doux mélange. Tu n'aurais jamais imaginé que ce serait si bon ! Les deux se marient parfaitement à ton goût, si bien que tu ne peux retenir une petite exclamation de joie :

«Oh…! C'est trop bon !»

À ta grande surprise, même Thôt a l'air d'apprécier. Tu lui as fait plaisir, comme initialement prévu, alors ? Tu l'espères. Il risque de ne pas te le dire ouvertement, mais tu le sens, tu crois. Tu le sens moins tendu, moins froid, plus proche tout simplement. Ça ne manque pas d'en rajouter à ta joie du moment. Et Auen ? Il a testé ? Tu espères qu'il aimera aussi. Parce que, plus que pour nourrir, tu aimes également cuisiner pour faire plaisir. C'est une des choses qui font de la cuisine une passion pour toi.

Les deux acolytes semblaient dès lors chacun dans leurs pensées. Alors que Jude s'agitait avec les crêpes et remplissait petit à petit les assiettes avec des piles faramineuses, Auen finissait calmement son dessert, pensif. Depuis combien de temps n'avait-il pas partagé ce genre de moments joyeux, autour d'un bon plats ? En avait-il seulement partagé un ? Il n'en avait aucun souvenirs. Il se souvenait seulement des repas dans ses différentes familles, entre clash et reproches de son frère et réprimandes à son égard pour des âneries. Non, il n'en avait jamais réellement partagé, des moments comme ça autour d'une assiette. Ça le faisait sourire, le norvégien. Pour une fois dans sa vie, il faisait autre chose que le pitre et le gardien. Ça lui plaisait, et c'est d'un sourire pensif et à la fois si sincère que le rosé gobait sa dernière cuillerée. Avant de se resservir comme un goinfre.


«Oh… C'est super bon !»
Auen esquissa un large sourire, heureux que Jude apprécie sa cuisine à lui, de son pays. Cuillère à la bouche le norvégien le regardait tout sourire.
«Oui, oui, il n'en reste plus beaucoup à faire !»

Les crêpes, ah oui ! Zieutant, en effet, il en avait fait pour un régiment... Les crêpes s'empilaient les unes après les autres, de quoi nourrir le pensionnat quoi. Auen en bavait déjà, et c'est se levant pour se servir que Jude repris :

«Auen ? Si tu veux… Tu peux en prendre, là, ça ne me gêne pas, au contraire, sers-toi !»

Un gloussement enfantin. Ne se faisant pas prier pendant 4 heures, Auen se précipita sur les crêpes, s'en prenant un petit paquet qu'il posait prêt de son bol de multekrem rempli à ras bord. Un puits sans fond. Regardant Jude tout joyeux, celui-ci venait de finir ses crêpes et s'offrait une pause amplement méritée. Le rouquin lui rendait son regard, et instantanément les deux se comprenaient sachant ce qu'ils leurs restait à faire. Manger, pardi !


Au bon appétit de Jude, celui-ci s'empressait de tester le mélange qu'il avait proposé plutôt. Crêpes et multekrem. Avalant, Auen ne put s'empêcher de réprimer une bouille pire qu'heureuse tellement cela était bon. Et Jude se permit même de lui voler la réplique !
«Oh…! C'est trop bon !»

Jude se régalait, ça se voyait. Le norvégien lui souriait encore perdu un court instant dans ses pensées. Dommage qu'Anubis détestait ce dessert, il perdait quelque chose. Et elle ? Et Swann, si elle était encore ici, apprécierait-elle ce mets ? Qu'en penserait-elle ? Et puis qu'en penserait sa propre famille, au rosé ? Ah, ils en loupaient de ces bonnes choses ! Tant pis pour eux ! Soupirant sourire aux lèvres, le rosé se disait que c'était tant mieux de partager une telle chose avec une personne qu'il apprécie. Il n'y a rien de mieux que de voir que ses efforts payent.


"T'as raison, c’est délicieux, Jude. T'en re-veux ? ♥"
Auen s'était levé lui tendant le récipient contenant la multekrem. Souriant, chantonnant, Auen avait ce sourire des années passées avec elle, les meilleures de sa vie. Il ressentait de nouveau cette sensation d'avoir trouvé une quelconque place pour quelqu'un. Nathou, Jude, Hans, tant de personne auprès desquelles Auen se sentait bien et à sa place. La cuisine ouvre les coeurs, non ? C’est pas la musique ça ? Merde, hein.
Puis sortant son téléphone (haaan rebeu c'est pas permit, YOLOO), Auen se cala derrière Jude, le collant à lui par le coude, prenant une photo, un large sourire aux lèvres, jovial :

"SELFIIIE ! ♥"


Une place, oui. Il l'avait auprès de Jude. Et qu'importe qu'Anubis tire la gueule, il s'en moquait, il était là pour vivre sa vie à fond comme le montrait cette photo; Jude surpris s'empiffrant mais heureux, et le rosé tel un enfant sourire colgate accroché au visage. Même les plats se tapaient le selfie...
Ensemble, Nathou, Jude, Hans et Auen, ils auraient de la roux-te à faire, beaucoup. Et c'est d'un pas assuré qu'Auen l'appréhenderait.

«T'as raison, c’est délicieux, Jude. T'en re-veux ? ♥», demande-t-il affectueusement.

On dirait que, pour une fois, tu l'as pris de vitesse. Comme si tu lui avais volé les mots de la bouche, avec ton «c'est trop bon !». C'est bien rare, ça. Ça n'arrive que quand tu es vraiment bien, vraiment à l'aise. Parce que sinon tu es vraiment dans la lune, et ça aide pas vraiment pour réagir au quart de tour, ça. En tout cas, partager ce plat et ce moment avec lui te fait affreusement plaisir, et tu acquiesces joyeusement à sa question.

«Oui…! On en a encore pour un bon moment.», tu fais remarquer. Mais c'est tant mieux, vous pourrez en repartager un autre jour, s'il en reste encore après aujourd'hui.

Et du coup, tu te ressers. Parce que l'air de rien, toi aussi tu avais faim. Tu ne vas pas ta priver -pour une fois-, il y en a plein et vous n'êtes que deux. Peut-être trois, si on compte Thôt, qui a visiblement envie d'en avoir encore, et peut-être quatre si on compte Anubis ? Mais tu ne sais pas s'il aime, en fait. Mais là n'est pas la question. On dirait que Thôt décuple ta faim, c'est bizarre, vraiment, ce n'était jamais arriv—

«SELFIIIE ! ♥»
«H-Hein…?»

C'est allé trop vite pour toi, là. T'arriverais même pas encore à retracer ce qu'il s'est passé, tu es surpris, tu t'y attendais tellement pas, à ça. Je suis certain que sur cette photo, tu dois avoir une tête où on dirait que t'as rien compris à ta vie. Et c'est assez représentatif de la réalité, en fait. T'as rien compris, mais t'as un nouvel ami, t'es heureux, et ça se voit. Une tache de crème sur ta joue doit bien se voir, aussi. C'est tout toi, ça, Jude. Quelque chose me dit qu'Auen n'en a pas fini avec toi et tes phases de déconnection. Mais il a l'air déjà habitué, et c'est tant mieux pour la suite.