Réalité, rêve, confusion

Dans l'épisode précedent: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

D'un coup, un bruit sourd. Et lui, qui s'affale contre le mur à ma droite. Comment? Pourquoi? Je ne comprends pas. Et il râle, il râle et chuchote dans un dernier souffle.

"Ferme-la. C'est tout. Tu ne peux comprendre. Alors au lieu de dire des âneries, ferme juste ta gueu-"

Et puis plus rien, il s'était tut. Moi, à genoux à ses côtés, j'attendais un signe... Mais rien, je crois qu'il était vraiment... Évanoui? Ou mort? De crainte, je passais mon doigts contre sa jugulaire, cherchant son pouls. Son cœur bat, bon signe... Mais cette irrégularité là, juste sous mon doigt.
C'est une cicatrice Vic.
Mais pourquoi il aurait une cicatrice, ici?
Je passais mon doigt sur cette dernière, de droite à gauche, perplexe. Elle faisait presque l'intégralité de son cou...
Tu ne devines pas Vic?
Si mon bandage était déjà humide, il n'en finissait plus là... Comment pouvait-on faire ça à quelqu'un... Ou comment pourrait-on se faire ça, à soi-même? Je... je ne comprends pas. En fait, je ferais mieux de ne pas comprendre, sur le coup... Son souffle est court, je le sens contre mon visage. Lentement, je passe mes bras autour de son torse pour le relever comme je peux... Je devais trouver l'infirmerie. Et mes mains, mes mains sont toujours si... Froides.
Je te guide Vic.
Toi aussi, tu es froid Heim, dans ta voix, mais je ne me pose pas plus de question. Tes indications me guident, alors que je porte ce poids sur mon dos, et que j'entends ses pieds qui traine sur le sol, trop grand fardeau pour moi.
Je traine, je traine, je traine. Jusqu'à la porte de la dites infirmerie.
Sans même que je comprenne comment, la porte s'ouvre devant moi, mais personne ne se présente en face. Je ne cherche pas à comprendre plus, j'ai la tête si... Vide.

Mon premier réflexe, c'est de trouver un lit, pour l'y coucher comme je peux. Posant sa tête sur l'oreiller, je passe à nouveau le doigt sur sa plaie... Horreur qui me ronge. Je défais sa veste d'uniforme, histoire qu'il se sente plus à l'aise pour se reposer, avant de le couvrir d'un draps.
Mon second réflexe, c'est de boire un verre d'eau, et de tâter mon cou. Douleur... J'aurais sans doute un bleu d'ici demain... Je fronce du nez, assez mécontente... J'aimerais éviter de répondre à des questions embêtantes, surtout que Mary ne manquerait pas de se faire interrogatrice.
J'approche lentement un petit tabouret à côté du lit de l'endormis. Qui serais-tu au réveil? Je me le demande... Et j'ai si froid.
Je glisse ma main dans la sienne, sentant encore une taille rugueuse sous ma paume. Ici aussi, tu es blessé, Auen?
...
Tu vois des choses qui ne sont pas bonne pour toi Vic. Je t'avais dis, de fuir...
Je sais Heim... Mais je ne peux pas laisser tomber quelqu'un comme ça... C'est dans ma nature Heimdall, je suis désolée.
C'est moi qui suit désolé, Vic.

De fatigue, je laissais ma tête tomber sur le matelas, fermant mon esprit à toute intrusion. Je suis… Complétement vidée… Mes doigts serrent cette main meurtrie, avec cette mystérieuse cicatrice. Je ne sais pas d’où elle vient, mais je sais ce qu’elle signifie… Tu es meurtrie Auen. Meurtrie comme mon regard. C’est pour ça que je ne veux pas te laisser tomber. Même si je ne te connais pas réellement, même si je ne t’ai rencontré que quelques secondes…
Mon esprit s’éteint, sans que je ne puisse lutter d’avantage. Il n’y a que ma main, dans la tienne, qui me parait chaude… Juste…. Chaude….

Réalité, rêve, confusion

Je dormais à point fermé. Fatigue du corps, fatigue de l'esprit. J'étais complétement vidé, et je crois qu'Heim était dans le même cas. Heim... La froideur dans ta voix m'a fait du mal, mais ça, tu ne le sais pas, car même moi je ne le sais pas. Je...
PAF
Quelque chose heurte ma tête, mou. Mou... Comme un...oreiller peut-être? Je grogne un instant, redressant ma tête, secouant un peu cette dernière pour me réveiller, me passant une main sur le visage. Tient, celle que je tenais à disparu...
Oh, Auen, tu t'es réveillé, je crois.

"Je... Désolé pour l'oreiller, c'était pas intentionnel du tout..."

Je me disais aussi... Je souris comme je pu, encore à moitié endormis, passant une main dans mes cheveux pour les recoiffer.

-Ne t'en fais pas, c'est pas grave...

J'entendais son souffle court. Un cauchemar peut-être? Ce genre de chose ne m'arrive pas vraiment, n'ayant pas d'image d'horreur enregistré dans mon subconscient. Simplement parfois des sensations oppressante, comme la fois où tu mets la tête sous l'eau un peu trop longtemps.

"Je... Merci. Je suppose que c'est toi qui m'a amené ici ? Je... Que s'est-il passé ? Et puis, qui es-tu ?"

Pas de souvenir? Je ne comprends pas vraiment mais tant pis. Je craignais juste qu'en lui disant toute la vérité, il prenne peur... Non, je pense qu'il doit savoir, pour son propre bien... J'imagine.
Je ramenais mes mains froides vers moi, sur mes genoux, me tenant à nouveau droite sur mon petit tabouret, à côté du lit.

-Je m'appelle Victoria, Victoria Limeria. Et pour ce qui est arrivé... Je descendais les escaliers, et je t'ai heurté, enfin... L'autre. Il a essayé de m'étrangler mais mon dieu possesseur l'a calmé. Ensuite tu es revenu à toi quelques instants, tu as faillis perdre connaissance et j'ai cherché un professeur pour t'aider...
Puis ensuite, l'autre est revenu, on "parlait" et tu t'es évanouis d'un coup... Alors je t'ai porté jusqu'ici...

Je pense que je viens de faire un bon résumé... Je levais ma main sur son bras, remarquant que celui-ci semblait dans une situation particulière. Le ventre? Je fronçais les sourcils sous mon bandage. Et pourquoi il bouge? Non, non, attend.

-Ne bouge pas... Tu devrais éviter de te lever tout de suite, ton corps n'a pas encore récupérer...

Et mes mains, si glaciale encore... Je ne sentais presque plus le bout de mes doigts. Avec le repos, je me sentais un peu mieux, je l'avoue. Mais... J'ai toujours la sensation de malaise en moi qui me ronge. Je tourne la tête vers la gauche, prenant un verre, que je remplis d'eau, avant de lui tendre délicatement, j'espère dans sa direction.

-Tiens... Tu te sentiras un peu mieux après ça je pense.

Je tenais toujours le verre, à la main, attendant qu'il le prenne. Et cette question qui me brûlait les lèvres, celle qui me brûlait la gorge. Qui était l'autre? Il n'avait pas répondu à ma question... Non, cet personne est Auen, l'autre, c'est l'autre et Anubis est Anubis, ne mélangeons pas tout... Pas tout de suite.

Réalité, rêve, confusion

Il prit le verre de ma main, l'enfilant d'une traite. Comme je m'étais douté, son soupire m'indiqua que ça lui avait fait du bien. Sa question était légitime, mais j'attendais qu'il finisse sa phrase pour lui répondre. De l'alcool? Pourquoi j'aurais de l'alcool, moi? Et puis, l'alcool, c'est mal... Enfin, je n'en ai jamais bu donc bon...
J'inspirais un court instant.

-Non, je n'ai pas d'alcool... Et je doute que ça soit bon pour toi, pour l'instant... Et pour te remettre, je dirais... Enfin, j'imagine que tu es tombé dans les pommes à cause de l'autre... Utiliser les pouvoirs de Heimdall me fait tourner la tête au bout de même pas une minute, alors j'ai pensée que tu...Enfin, l'autre avait un peu poussé... Et puis, il voyait une fantôme juste avant... Je m'embobinait. Finalement, je repris en un soupire. Tu m'as compris quoi...

Et il riait de sa propre bêtise. C'était un rire... Plus agréable que celui de l'autre. Un rire plus franc et joyeux, j'imagine. Je sentis qu'il se levait, je ne fus pas assez rapide pour la rattraper, merde... Il cherchait quelque chose j'imagine...
Et il venait de le trouver. Quoi? Je n'en sais rien...
...
Et là, normalement, c'est le moment où Heim me répond... Sauf qu'il ne le fait pas, pas cette fois-là... Mes mains sont si froide que j'ai l'impression qu'elles sont faite de glace.
Pourtant, le ton du garçon me réchauffait le cœur. Je sens cependant son regard peser sur moi, comme un regard investigateur.

"Sérieux... Comment une personne comme toi a pu me traîner ? T'es Hulk ?"

Non, là, pour le coup, je peux pas... Je peux pas me retenir. J'éclate de rire, après un petit instant de silence, passant une main devant ma bouche pour essayer de me calmer, le corps agité de petit soubresaut incontrôlé. Oh, merde, et ça s'arrête pas... La pression, depuis tout à l'heure, qui retombe d'un coup. Et je ris, je ris et ris encore, détournant la tête pour essayer de me calmer comme je peux, faire en sorte qu'il ne croit pas que je me moque de lui. Enfin... Si, un peu quand même. Mon dieu, Auen... L'autre, je n'aurais jamais cru que le pauvre con que tu désignais ainsi était aussi... Vivant.
Je souffle longuement, une fois, deux fois, reprenant ma respiration non sans peine. Oh, j'en peux plus, faut que je me calme là... La chaleur dans mes doigts est revenu.

-Merde mais... Non, je suis pas Hulk... Je t'ai juste trainé sur mon dos comme un sac à patate... Et je ris encore sans me contrôler, me levant rapidement pour me tourner vers la carafe d'eau, reprenant un verre pour moi. Oh, mais ne sort pas des choses pareilles après ce qu'il s'est passé, s'il te plait... Je vais finir par faire une chute de tension

Je reprenais mon souffle avec peine, lentement mais surement. Glissant mes doigts sous mon bandage, je le défaisais lentement, lui tournant le dos, tâtant dans les étagères à la recherche de bande neuve. Celui-là était encore humide de mes larmes de tout à l'heure j'ai l'impression, et la sensation des bandes mouillés sur le visage, ça gratte un petit peu.

-Donc toi, ton nom, c'est Auen alors...

Marmonnais-je tout en continuant à chercher, ne me rendant pas compte forcément que je gardais les yeux ouverts tout du long, me baladant le long des murs à tâtons. Ah, trouvé! Je prenais les bandes dans mes mains, commençant à les nouer autour de mon crâne.
J'hésitais, à lui demander... Pour les cicatrices. Peut-être le prendrait-il mal? Je veux dire... Pour que je l'ai ai vu, j'ai nécessairement du les toucher... Peut-être que cette idée le dérangerait...

-Quand j'ai pris ton pouls, tout à l'heure, quand tu t'es évanouie... Je l'ai sentie, ta cicatrice... Celle de ta main, aussi... C'est l'autre, qui t'a fait ça? Ne réponds pas hein, si c'est trop... Indiscret.

Je lui tournais toujours le dos, continuant mon nouage. J'espérais au moins ne pas l'avoir vexé.

Réalité, rêve, confusion

Alors que je nouais, je sentis sa présence dans mon dos. Elle n'est pas dangereuse, juste un peu moins... L'atmosphère retombe lentement autour de nous. Je le savais, cette question aura raison de la bonne humeur qui venait simplement de naitre entre nous. La pièce me fit frissonner d'un coup, alors que je galérais un peu à passer sur l'arrière, comme d'habitude. Mes mains rencontrèrent celle chaude d'Auen, en silence, alors qu'il entreprenait de m'aider à son tour. C'est ce que je crois comprendre.

"Merci de m'avoir traîné malgré ça. Je comprends mieux... Je sais bien que les dons d'Anubis me mette à plat. Bien fait pour sa gueule, je ne vais pas le plaindre cet enfoiré..."

De la haine? Comment pouvait-on en venir à haïr un dieu. Je me le demande, en fait... Je ne le sais pas, parce que comme me l'avait dit Mary, moi et Heimdall sommes trop complémentaire pour pouvoir nous détester. Même si je n'ai pas "besoin" de lui, ayant vécue toute ma vie sans mes yeux, j'apprécie sa présence rassurante, son rôle de guide mental. Je l'apprécie, tout simplement. Même si, aujourd'hui... Il a été prouvé que nos avis pouvait diverger.
Il restait muet en moi, comme mes mains redevenaient froides. Je l'ai sans doute mérité... Ce soir, nous en reparlerons tous les deux, je suppose... Quand les esprits se seront apaisés.
Auen fini de serrer mon bandage, avant de se déporter vers l'arrière, en direction du lit. J'imagine qu'il est retourné s'asseoir... Je me retourne à mon tour, suivant sa direction pour retrouver mon tabouret.
Il entama, sans doute pour répondre à ma précédente question...

"Auen, oui. Comme quoi si une aveugle arrive à les voir ces foutues cicatrices, j'ai encore du boulot... Celle au cou... C'est Anubis. Suite au voyage en Égypte il a un peu... Déprimé et a pété son plomb. Ces sentiments m'ont eu et par cette confiance aveugle que j'avais en lui, j'ai abaissé les barrières. En voilà le prix."

Je me mord la lèvre, alors qu'il semble retirer quelque chose. Sans doute ce qu'il avait récupérer tout à l'heure. Sa souffrance que je ressentais... Je me demande si c'était la sienne, ou celle d'Anubis, au final. Car, l'un dans l'autre... Possédés et hôtes sont liés à jamais, j'imagine...
Je voulais lui poser des questions sur Anubis mais il me coupa encore une fois, trop tôt.

"Ma main... C'est l'autre comme tu dis. Enfin un peu des deux je dirais. La trahison fait parfois mal, et quand on ne sait pas comment évacuer ça, eh bien on se prends soi-même en otage et on tire. Ah ! Tout ça parce que j'ai filé ma confiance trop aisément ! Quel con, il a raison pour ça !"

Je ne pouvais que baisser la tête, faire semblant de regarder mes chaussures. Regarder quelque chose que je ne peux pas voir. J'imagine... Je ne peux faire que ça. J'imagine ce qu'il a pu vivre... Oui, au final, je ne peux pas vraiment le comprendre, je ne sais pas ce que ça fait, d'avoir un dieu dépressif voulant se suicider. Je ne sais pas ce que ça fait, d'avoir une autre moi qui prendrait le contrôle de mon corps et ferait n'importe quoi pendant que je sommeille, et me souvenir de rien à mon réveil. Non, je ne sais pas...

"Fiiin bon ! Les cicatrices, je connais ça, donc bon ! C'n'est pas la mort !"

Il me donna une petite tape dans le dos, sans doute pour me réconforter. Ou plutôt me signifier que je n'ai pas à m'en faire pour lui. Personnellement... C'est impossible, à mon sens...
Je soupirais, un long instant, serrant mes mains gelée l'une contre elle.

-Tu sais... Je me suis toujours dit que ma rencontre avec Heimdall n'est pas le fruit du hasard, que c'était prévu... C'est quand même une sacrée coïncidence, qu'une aveugle se retrouve avec le dieu qui peut tout voir, non? C'était...."trop" facile, tu vois?

Je regardais toujours vers le bas, continuant de marmonner pour moi-même.

-Et même si Heimdall m'offre la possibilité de voir... J'ai l'impression que c'est totalement contre nature, et que ça me correspond pas du tout... Tu t'imagines, toi, vivre dans le néant complet, et d'un coup, un jour, ou t'offre de voir le soleil?

Un sourire étire les traits de mon visage. Je crois que je ne fais plus vraiment attention à lui. Juste comme ça, juste quelques secondes... Je ne pense plus vraiment à rien.

-Les dieux nous changent tous, j'imagine... Certains pour le meilleur, et d'autre pour le pire... Mais on est un peu... Obliger de faire avec, et des choix... J'ai choisis de ne pas voir, pour l'instant, parce que j'ai peur de changer... Parce que je ne suis possédée que depuis quelques mois à peine...
Je ne sais pas depuis combien de temps ça fait, toi... Mais c'est assez effrayant de se dire... Qu'on peut en arriver là...

J'inspirais lentement, secouant légèrement la tête de droite à gauche. C'est vrai... Comment le directeur pouvait-il laisser passer ce genre de chose? Je veux dire... Auen n'a pas mérité ça, à mes yeux. C'est un garçon si joyeux, si vivant... L'autre ne respirait que la mort. Et encore, il ne sentait pas que ça.

-Pardon, je m'égare... Et je dois t'embêter en plus. Ce... Que je voulais dire, c'est que... Qu'ils sont une partie de nous obligatoire et qu'il...
Je perdais mes mots.
Tu as dis qu'Anubis avait trahis ta confiance... Mais que, ce qu'il s'est passé, c'est à cause du voyage, qu'il n'a pas supporté... Il regrette aussi peut-être de t'avoir fait du mal... Et il a du s'en faire aussi... J'imagine...

Je fermais les yeux sous mon bandage, embarrassé. Déballer tout ça, Vic, merde! L'hôte d'Auen avait faillit le tuer, c'est normal qu'il... Qu'il le déteste!! Mais pourtant, pourtant, j'ai envie de voir de belles choses, j'ai envie de les sentir avec le cœur. Et au fond, au plus profond de moi, j'espérais avoir raison. Pour Anubis du moins. Pour l'autre... Je ne sais pas trop quoi en penser. Je pris doucement sa main, celle qui portait une cicatrice.

-Ce que je ne comprends pas... C'est pourquoi un "autre" toi... Si différent...

Réalité, rêve, confusion

Le soupir, le coup dans le matelas. Je suis allée trop loin. Trop... Loin, je crois. Il s'arrache à ma prise sur sa main, brutalement. J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas. Auen, tu le hais donc tellement.

"Désolé d'être aussi cru, mais stoppes là. Anubis ne regrette rien. Ce lâche s'est terré après m'avoir envoyé à la morgue. Pas un mot, pas un signe, rien. Les dieux sont une calamité, voilà tout. Parce qu'ils sont des Dieux ils se permettent de foutre en l'air ta vie ? Ils pourraient au moins demander l'avis du concerné avant de faire ! Ne crois-tu pas ?! Si Heimdall t'aides, eh bien, que veux-tu ? Tant mieux pour toi ! Personnellement je me serais bien passé de ce lâche ! S'il... S'il n'avait pas été là... J'aurais jamais tourné ainsi, merde !"

Pourquoi quelqu'un comme toi, qui semble si vivant, si humain. Pourquoi tant de haine en toi, je ne comprends pas, je ne comprends plus rien. Anubis avait simplement disparu, après ce qu'il s'était passé? Je ne le crois pas, pourquoi un dieu aurait fait ça? Je veux dire... Pendant tout ce temps, dans les histoires, ils ont fait des choses pour les humains. Anubis, le dieu des morts... Son rôle était peut-être de les guider, les âmes égarées comme celle que l'autre a vue tout à l'heure. Alors pourquoi un dieu, qui aide les défunts, viendrait à fuir pour... Pour une déprime?
Je rabats mes mains vers moi, ayant perdu mon appuie vers lui, rentrant ma tête dans mes épaules. J'ai fais une bêtises en parlant de ça, je le sens au plus profond.
Un bruit de chute, quelque chose vient d'être envoyé au sol, brutalement. Je rentre d'avantage ma tête. C'est ma faute, cette fois-ci... Je l'ai mis en colère.

"Désolé. Disons que je ne suis pas d'accord avec tes points de vues. Pas avec mon vécu. Il en aurait été autrement, je pense que je t'aurais volontiers suivi. Mais ce n'est pas le cas."

Sa respiration était rapide, brutale. Le sang chaud devait pulser dans ses veines, mais je ne pouvais pas le sentir, de là où j'étais, avec mes mains froides.

"L'autre... Comment avait-il dit ça à Jude déjà... ? "Quand l'esprit humain encaisse trop d'atrocités, il résout le problème comme il peut. Par le déni, par une barrière, par... Un autre-soi ? Un lâcher-prise total. Plus de valeurs ni morale, juste tout ce qu'il n'a pas pu supporter. Ça prends vie et ça te bouffe, voilà tout."

Douleur... Psychologique? C'est un moyen qu'Auen a pour se protéger de ce qu'il a vécu, alors? Mais ça... Cette chose là, oui, ça le bouffe, et ça le tuera sans doute un jour. Pensée macabre qui me fait grincer des dents. Et le froid se faisant de plus en plus présent en moi. Plus seulement dans mes mains, mais aussi mes bras... Mes pieds et mes jambes.... Rien que l'atmosphère se glace autour de mon, me coupant presque le souffle quand j'y pense. Donne moi juste une chance de comprendre, mon être, laisse moi juste une chance de savoir.
Curiosité malsaine qui est la mienne. Vouloir aider. Alors que j'en suis incapable. Vouloir faire quelque chose de mon inutilité. Bavarder, aller en cours, c'est formidable. Mais. Nous ne sommes plus des êtres humains. Nous sommes les hôtes de divinités. Don? Fardeau? Ah... Nous ne sommes plus que des monstres de foires dans un cirque que représente ce pensionnat.
Mais que dis-je, moi? Mon visage se crispe, cette pensée n'est pas la mienne. Enfin si... Mais non... Oublie là.
Heimdall, tu es trop silencieux...
Et mes membres qui subissent le gèle me tordent. Je chuchote, faiblement...

-... Heimdall... N'a pas vraiment de chance... Expirais-je avec un sourire, le souffle court... Il doit me supporter... Avec mes idéaux et...mes idées stupides...


Je secouais la tête de droite à gauche. J'ai si...froid... Je posais ma tête sur le bord du lit, pliée sur mon tabouret en deux. Si...froid...
L'esprit gelé. Comme mon corps.

-Faut pas... Le laisser te bouffer Auen... Tu es quelqu'un de sympas... Et dix fois plus vivant que...ton autre... Et puis...je...ne lâcherais pas ta main...promis...

Ma voix déraille, alors que même ma gorge gèle à son tour. Plus... Beaucoup de temps... Avant que je ne déchante à mon tour. Pardonne lui. Essaye, simplement. Essaye juste de...de lui demander... S'il a disparu... C'est peut-être parce qu'il a honte. Tu y as pensé, dis? J'aimerais... tellement le dire à voix haute... J'aimerais tellement...

-Si....s'il se cache...il a peut-être...honte... Demande...lui... Saccade. Out.

Réalité, rêve, confusion

Vide. Glacé. Les étoiles qui flottent. Cette prison dorée. Le froid me paralyse les bras, les jambes, le cœur, le souffle. Oppression soudaine, oppression malsaine. Pourquoi maintenant? Tête vide, frisson sur ma peau. Conscience partie. Corps tremblant. Gorge percée, envie de fermer les yeux. Quelque chose sur mes épaules. Quelque chose contre mon corps. Quelque chose contre mon front.
Vide.

"Heimdall ? T'es où ? Pardonne l'impolitesse mais je n'vais pas y aller par quatre chemins. FAIS QUELQUE CHOSE POUR VIC, BORDEEEEL ! Après tout ce qu'elle vient de me dire sur vous deux, sur votre lien... C’est ainsi que tu la remercie ?! Elle t'apprécie, elle compte sur toi ! Toi Heimdall, gardien d'Odin ! Tu veux ainsi me donner à raison, à moi, parfait enfoiré qui hait les dieux ?! Vic... Elle ne mérite pas ça ! Si tu veux ma tête, eh bien sers-toi ! Tu es un guerrier, pas un lâche ! Parle-lui, bon sang ! Fais quelque chose, elle t'ai- !"
Le dieu sourit, quand il s'évapore. Humain, que crois-tu? Que penses-tu pouvoir faire? Heimdall, ton rôle, ce n'est qu'observer. Observer, et n'agir que pour le bien d'Odin. Aider Vic en viendrait-il à accomplir un ordre de son roi? Non. Egoïstement déjà, il avait fait usage de ses dons pour la protéger, contre quelque chose qui n'en valait pas la peine. Défier la fin du monde, vaincre le menteur, et aujourd'hui devoir protéger une fillette naïve au grand cœur? Voilà donc ce qu'est devenu ton rôle, gardien d'Asgard.
L'humain sonne de raison. Le dieu se lève doucement de son rocher, au milieu de la mer de glace. Son sceptre blanc est devenu gris. Son beau manteau de lumière n'est plus qu'un draps de nuit. Il le lève, son bâton, vers le ciel. Et le cor, le cor raisonne dans ce théâtre mental. Il résonne si fort que la glace se brise en morceau, tel la banquise. Et craque, craque, craque encore, jusqu'à ce que la mer de glace redevienne océan. L'étoile réapparait, faiblarde et pâle. Solitaire dans son ciel, elle virevolte de droite, à gauche. Le dieu la regarde, finalement.
Tu es trop faible et trop douce pour cet univers, Vic. Auen ne te montrera rien de beau. Il te fera souffrir et ternira ton éclat, le sommeil de glace reviendra s'emparer de toi encore une fois... Agir n'est pas mon rôle, ne t'y habitue pas.
Et dans le ciel, la petite étoile luit doucement, mollassonne. Droite, puis gauche. Un cercle, enfin. Et elle brille de plus en plus, grandissante tel une supernova, éblouissant le ciel lui-même. Et elle éclate, dans une pluie d'étincelles. Etincelles qui deviennent à leur tour étoile, dans un feu d'artifice spectaculaire.
Et Heimdall sourit sous ce spectacle étrange et magique.
Comment veux-tu que je puisse résister, lorsque tu me montres ça, Victoria?

Chaleur étouffante, gorge sèche. Main contre mon visage. Chaleur connue. Un mouvement de tête, contre cette chaleur qui me colle à la peau. Le froid n'est là, dans mes veines. Non, le froid à disparu dans la lumière incandescente. Hein?
Je... J'essaye d'articuler quelque chose. Auen, la voix d'Auen qui me parle. Sa main qui tapote ma joue. Je lève mollement un bras, passant ma main sur le sien. C'est une situation un peu... Gênante, j'imagine... Ses bras qui m'enserrent comme ça, sa veste j'imagine sur mon dos. J'avais froid tout à l'heure, et plus maintenant. Il a tenté de me réchauffer, je comprends.
J'entrouvre les lèvres. Essaye, encore. Merde.
Je déglutis, la conscience en vrac. Fais quelque chose Vic, allez! Mes doigts remontent lentement sur son bras, vers son épaule, et son visage. Liquide. Chaud. Sang? Je ne comprends pas de suite, et en fait, je m'en fiche. Mes doigts rouges restent ainsi, contre sa mâchoire. Sans un mot. Enfin.

-Désolée... Je.... Je n'ai compris ce qui m'arrivait...

Je reculais un peu, utilisant mes mains pour me redresser. Ce n'était pas une position des plus agréables, pour lui comme pour moi, j'imagine... Quelque chose glisse de mes épaules vers le sol avant que je ne me rende compte. Oh... Sa veste. Je me penche doucement pour la ramasser, encore un peu engourdie. Avec ma main qui n'était pas tâché de sang, je la saisis par le bout, lentement, avant de la remonter, pour la lui poser au niveau des genoux. Je crois.
Vic
... Heimdall? Tu te remontres enfin?
Simplement pour quelques instants...
Ta voix est soudainement plus... Familière à mon oreille mentale. Il est de retour et ça me fait doucement sourire. Joie, j'imagine. Non, j'en suis certaine. Et du me le dit si simplement.
Ce que tu viens de ressentir... Il s'agit du "sommeil de glace". Ton corps comme ton esprit entre en stase, lorsqu'il sont un peu trop poussé dans leurs retranchements... Anubis a donné le pouvoir à Auen de voir les morts... Et les dieux. L'autre est venu me rendre visite, et pour éviter les dégâts chez toi, j'ai préféré te geler.
Mais tu... Tu aurais pu me prévenir ou bien... Je ne sais pas, annuler le truc plus tôt, non? Je fulminais un peu... Tu m'avais fait un coup dans le dos, Heimdall.
Je ne savais pas encore ce que valait ce Auen là... Maintenir la glace aussi longtemps t'a endormie, mais c'est aussi en partie de toi qui a voulu ça...
Je ne me suis pas volontairement transformée en glaçon!! M'énervais-je mentalement, me pinçant les lèvres dans la réalité. Non, je ne l'aurais pas fait de moi-même. Je ne savais même pas que je pouvais faire ça! Et pourtant, une partie de moi me répétait que si... Que quand j'avais baissé les bras, tout à l'heure. Quand j'avais baissé les bras, avant qu'il s'évanouisse. Une partie de moi avait renoncé à continuer... C'était pour ça? Je ne comprends plus rien... Mal à la tête.
Je relevais la tête vers Auen, tentant de me changer les idées, pas vraiment rassurée à l'idée qu'à chaque fois qu'une idée noire me traverse l'esprit, je me transforme en bloc de glace. Le sang.

-Auen... Tu saignes... Voix presque normale, si on oublie la note un peu fausse vers la fin... Je déchirais un petit morceau de serviette en papier, proche de la carafe, pour lui tendre. Rien ne s'est passé. Rien... Mal à la tête.

Je me lève doucement, à la recherche de la boite à pharmacie. Un petit cachet d'aspirine, Mary m'a dit, il n'y a rien de mieux dans ces moments là. Sauf que les boites, merci d'être en écriture normale et pas en braile. Purée...
A ta droite Vic, la troisième boite.
.... Merci Heimdall. Tu m'avais manqué....
Pas de réponse. J'imagine que c'est normal... Je prend un cachet, et je l'avale directement sans eau, dans un soupire de soulagement. C'est la journée de toutes les émotions aujourd'hui, j'ai bien l'impression...
Je me retournais la tête vers lui. Comment il s'est blessé encore?

-Je... J'espère que ce n'est pas moi qui t'es frappé... Et heu... Merci pour le...réchauffage d'urgence aussi...

Mal à l'aise, je détournais la tête. Les contacts tactiles sont monnaie-courante pour moi qui ne peut pas voir. Mais ce genre là, c'est un peu différente...

Réalité, rêve, confusion

Un cachet, et ça repart! Heureusement pour moi, ma migraine n'avait rien de violent, et en quelques minutes, elle serait rapidement oubliée. En tout cas, premier point rassurant, il ne saignait pas par ma faute. Ou du moins, pas directement... Je revenais vers mon tabouret en trainant des pieds. Les allées retours comme ça finissaient par être courant, je dois bien le dire.
Et Auen semble avoir changé d'aura... Hein?
Hans? C'est... Hansel? La psychologue? Celle avec qui je devais bientôt avoir un rendez vous d'ailleurs, pour mon cas... Au moins, je tenais à lui expliquer ce qu'il s'est passé.... Enfin, du moins ce que j'en avais compris grâce à mon gardien.

-Un Mr.Freeze... Après Hulk, je crois que je me transforme beaucoup en ce moment... Fis-je dans un petit rire de gorge. Heim vient de m'expliquer que ce genre de choses risquaient de m'arriver souvent si je ne faisais pas trop attention... Au moins maintenant, je suis prévenue, je serais un peu plus prudente!


Je passais une main derrière ma tête, frottant ma crinière blonde avec nonchalance, un peu gênée mais aussi... Amusée. La possession, on en apprend tous les jours. Je crois qu'à cette époque, je ne réalisais pas encore toute l'ampleur que pouvait avoir ce fameux "sommeil de glace", ni ses véritables raisons. Un jour, je découvrirais bien pourquoi ce genre de chose m'arrive, lorsque j'abandonne, et que mon espoir s'étend. Mais aujourd'hui, je suis bien au delà de ce genre de considération. Non, j'avais une autre question un peu plus urgente, qui étira mes lèvres.

-Par contre... Hans... C'est ta...petite amie? Demandais-je, inclinant la tête sur le côté dans la plus grande des perplexitudes.

Ma question me fit rougir automatiquement. L'indiscrétion Vic! Merde! Et je l'avais mis encore plus mal à l'aise, j'ai l'impression, si bien qu'il détourna la conversation en direction de son dieu. Silence radio, n'est-ce pas? Et il me demandait si ça allait mieux avec Heimdall. Je le rassurais d'un sourire.

-C'est bon, ça va, ça va... J'imagine qu'il y a des passages obligés dans la cohabitation mentale... Et puis finalement, ce n'était pas un si gros problème...

J'imagine?
Oui Vic, c'était un peu puéril de ma part. Cependant, n'oublis pas maintenant que je vais moins m'impliquer, parce que ce n'est pas mon rôle. Je te guide, mais je n'agis pas, tu comprends?
Oui... Je comprends Heim, t'inquiète. Si c'est ce qui te met le plus à l'aise, on va faire comme ça.

Réalité, rêve, confusion

Oh... Son... Aura a encore changé. Sauf que cette fois-ci, je n'en suis pas vraiment gênée, plus... taquine peut-être? J'aime bien la présence d'Auen, pas étonnant qu'il puisse avoir une petite amie. Je ne connaissais pas du tout le Dr.Hansel, alors je ne pouvais pas en juger... Elle doit sans aucun doute lui faire plus de bien que j'ai pu essayer d'en faire, ça, c'est sur!

"Hans... Oui, c'est ma copine. Je pensais que tout le monde le savait vu que notre rencontre a été épiée et étalée devant tout Immortalia. Ah, quel couple d'idiots on fait !"
-Tu sais, je ne suis vraiment dans le pensionnat que depuis quelques mois... Arrivée une semaine avant le départ pour l'Egypte, possédé trois jours avant de prendre l'avion... Alors bon, je ne suis pas au courant de tous les ragots...

Commençais-je a expliquer avec un petit rire. La succession des évènements était toujours si parfaite et naturelle que je persistais dans l'idée que ça n'était pas simplement du hasard.  Lui aussi, il riait, ça fait du bien de l'entendre rire. Amical... J'aimerais être son amie, réellement. Quitte à finir par en souffrir à cause de l'autre, je voulais au moins pouvoir apprécier la personne d'Auen, la personne ne face de moi, maintenant.
Il me tira de mes pensées, encore une fois. Sa voix avait perdu une petite octave, bizarrement... Sans doute était-il lui aussi fatigué. J'allais lui dire de se reposer, et que je n'allais pas le déranger plus longtemps, alors qu'il me pose une question qui...
Tomate.
Tomate?
Merde... J'ai les joues en feu, c'est horrible. Par réflexe, je plaque mes mains contre mes joues, essayant de calmer la température... Merde, j'ai l'impression d'être de retour chez ma grand mère, en plein repas de famille, et qui finit toujours par me demander "Et alors Vicky, les amours, comment ça se passe?". A chaque fois, je finissais rouge comme une tomate, mon frère se moquait de moi, ma mère me tapotait le dos pour me rassurer et mon père engueulait sa mère pour son indiscrétion totale.

-Je... Pourquoi je serais en couple? Bafouillais-je de façon maladroite.

Lui, il connaissait ça, j'imagine que poser une question à ce sujet. Puis j'avais commencé, c'était légitime. Je reprenais mon souffle comme je pouvais, mais le feu de mes joues était semblable au brasier qui se déclenche parfois en été, dans le sud de la France. Impossible à contrôler.
C'est vrai Vic que je ne t'ai jamais demandé si tu avais déjà aimé quelqu'un auparavant...
Pitié Heimdall... Ne t'y met pas... Comment quelqu'un pourrait "m'aimer" de toute façon...
C'était pas de l'apitoiement, plus quelque chose qui sonnait dans mon crâne... Logique. Je veux dire... Comment vivrait-on un amour avec une personne qui ne peut même pas te voir... Une personne qui voit, et une personne aveugle, les deux ne sont pas sur la même longueur d'onde du tout. Et puis...

-Ce n'est pas comme si j'intéressais vraiment de toute façon... Marmonnais-je plus pour moi-même.

Mes pouces se joignaient l'un et l'autre, à répétition, alors que je souriais. Au fond, cette phrase ne me vexait pas. C'était naturel, à mon sens, que les autres ne se retournent pas sur une fille comme moi, toute frêle, avec des cheveux qui ne semble pas naturel et ce bandage autour de la tête. Non... Au final, c'est mieux s'ils ne me regardent pas. Je me sens toujours plus... A l'aise, comme ça. Ainsi, ils ne seront pas effrayés au moment de faire tomber les masques.

Réalité, rêve, confusion

Je le sentais partir lentement... Il devait être vraiment fatigué. Tu m'étonnes, après cette journée. Moi, je me sentais étrangement en pleine forme. Comme quoi... Je le sentais s'affaisser devant moi dans le matelas, comme une grosse masse de chaire vidée de toute énergie. Il lâche, dans un soupire.

"Je vois... Pourtant ce n'est pas comme si tu n'attirais pas le regard. Tu me fais penser aux filles de chez moi, blonde comme ça. Ouais, il y a vraiment de quoi arrêter son regard."

Je souriais légèrement, toujours rouge bien sûr. Je le prenais pour un compliment. Il voulait sans doute me faire plaisir, me dire quelque chose de rassurant. C'est gentil à toi Auen, mais pas besoin de me mentir non plus, tu sais? Mon sourire ne faisait que grandir, alors que sa toux quittait sa gorge. Quoi, encore? L'odeur métallique me pique le nez.
Sans attendre, je prend un nouveau morceau de sopalin, lui tendant délicatement du bout des doigts.
Je chuchotais doucement, d'une voix douce.

-Tu ferais mieux de te reposer Auen... Je vais laisser un mot sur la table, pour l'infirmière quand elle reviendra.

Toujours avec le sourire, je passe ma main sur la sienne, quelques secondes. Signe amical, signe de réconfort, et j'espère de soulagement. Il peut compter sur mon Auen. Il le peut.
J'attendais qu'il ferme les yeux pour lâcher sa main, commençant à écrire sur le papier que je devais laisser à l'infirmière? Merci à Heim pour le coup de main, encore une fois. Sur ce dernier, j'indiquais aussi mon numéro de téléphone, avec un petit message pour Auen.
"Si jamais un jour, tu veux trouver une amie pour parler, n'hésite pas à m'envoyer un sms, j'ai une commande spéciale pour les lire à voix hautes, et il ne tombera pas dans l'oreille d'un sourd :3
Enfin, tu m'as compris... Repose toi bien."
Le smiley était peut-être de trop...

Tu t'es bien battue aujourd'hui Victoria. Mais ton prochain combat risque d'être bien plus grand...