Je ne l'ai pas connue toute ma vie, Bella, mais on peut dire que maintenant, je suis celui qui peut le mieux vous la présenter.
Physiquement, elle est ni trop petite, ni trop grande. Si je me souviens bien, sur sa carte d'identité, il était écrit 1m67, ou alors 16m7, mais cela m'étonnerait, faisons preuve de bon sens. Elle est mince, et il faut avouer qu'elle ne mange pas beaucoup. Elle a une affection toute particulière pour les oranges, et les agrumes en général. Ses amies la qualifient d'étrange, parce qu'elle déteste les fraises et le chocolat. Elle est un peu spéciale, il est vrai. Surtout que ses cheveux sont d'une couleur anormale, dit-on. Ils sont roses, mais qu'est-ce que la normalité, dîtes-moi ? Qui sommes-nous pour qualifier les choses de normales, dans ce monde de fous ? Bref, trève de philosophie. Passons à son visage.
Son teint de peau est pâle. Elle ferait presque peur, si ce n'était de ses yeux joyeux et de son sourire frappant. C'est ce que je préfère chez elle, ce sourire qui en dit long, ce regard qui cache mille et uns problèmes. Comme tous les jeunes de son âge, cette jeune fille a la tête pleine de soucis, et cela l'énerve beaucoup, parfois. Surtout dans la semaine fatidique du mois, elle a tendance à m'envoyer sur les roses plus facilement.

Elle a quelques cicatrices, ici et là. Surtout sur ses mains, traces indésirables de son passé, duquel elle s'est répudiée il y a longtemps. Elle ne les cache pas, elle n'en a pas honte, qu'elle répète. Arabella est fière de montrer qu'elle a combattu contre la vie et ses misères (et parfois, contre sa maladresse, parce que pour elle, faire à manger, c'est toute une épreuve), contre vents et marées.