Back to reality…shit

Auen et Lawrence

J’étais à moitié assoupi quand j’entendis la porte de ma chambre s’ouvrir…je n’avais même pas le goût d’ouvrir mes yeux. Qui c’était? Mon père? Mon frère?, Victoria et les autres qui n’’étaient venu que pour me sortir de mon rêve? Je m’étais résigné à revenir et je comprenais pourquoi ils l’avaient fait…mais j’étais en colère malgré tout. Tout allait mal déjà… et je n’étais même pas de retour à Immo. Même Hypnos était moins tolérant quoique je sente ses efforts maintenant qu’on ne dormait plus…à nouveau. D’ici quelques semaines j’allais l’entendre se plaindre qu’on ne dormait plus assez. Je réalisais quand même l’ironie dans le fait que le dieu du sommeil m’avait forcé à me réveiller. Enfin…J’entendis donc des pas faire le tour de la chambre à une certaine distance de mon lit.

*C’est ça…peu importe qui t’es reste loin…j’veux la paix.*

J’entendis la personne en question poussé un profond soupire avant de se mettre à me parler comme si j’étais mort ou encore comateux.

« Lawrence… ? Tu m'entends… ? C'est Auen. Je sais, tu dois me trouver sacrément culotté de venir ici, après ce que j'ai fais, et j'en assume entièrement les conséquences. Je tenais simplement à… A m'excuser. Même si je sais que c'est bien vain, après tout ceci. »

Prenant quelques secondes à mon esprit embrouillé pour analyser où j’avais entendu cette voix auparavant…Je sursauter brusquement. Mon premier réflexe fut d’attraper la lampe de chevet et de la lui lancer dans un effort considérable. N’ayant pas pris le temps de visé et le fil étant encore dans la prise murale, elle alla s’écraser plus ou moins efficacement sur le mur à côté de l’épaule d’Auen. Mon cœur battait rapidement et je respirais fort en tentant de calmer mon état de panique clairement trop intense pour la situation présente. Depuis mes cauchemars avec Hypnos je me sentais en danger en permanence. Le moindre de mes gestes en rêve pouvais déclencher de ces catastrophes mortels. Je pensais entre-autre à des gestes comme le simple fait de se servir à manger ou d’ouvrir une armoire…Je savais être dans la réalité ici, mais j’avais eu l’impression d’être en mode survit durant plus de 3 mois. Pourtant les infirmières m’avaient bien rassuré sur le fait que mon coma n’avait duré que trois semaines et moi je savais que ce cauchemar interminable n’en avait durée qu’une au fond. Hypnos tentais bien de me rassurer et se sentais coupable de mon état de traumatisme actuel mais c’était un peu tard pour ça…Je me ressaisi vaguement en observant Auen d’un air interrogateur et hésitant…mais qu’est-ce qu’il fichait ici? Parmi les gens que je pensais voir venir, jamais j’aurais pensée à « A107 »…Il venait pour m’achever? Non, il ne me paraissait pas agressif…Un peu contrit pour avoir jeté la lampe en sa direction je baissai légèrement la tête.

« T’excusé?...Euh…désolé…je eh…. »

Je portai timidement ma main à mon autre bras que je frottai, mal à l’aise de l’avoir attaqué…encore.

« P…ppourquoi? C’est…mmmoi…ma…ffau…» Bégayai-je toujours un peu perdu et convaincu que c’était bien moi qui avait cherché le trouble et l’avais bien trouvé. Je ne terminais pas ma phrase, j’essayais de garder un visage impassible car le moindre muscle de mon visage qui bougeait, le moindre mot articulé qui étirais mes trait me causais une forte douleur radiante à partir du nez surtout, mais également tout ce qui pouvais mouvoir. J’allai poser ma main sur mon visage violacé comme pour réduire la douleur…un gros échec. Au moins, l’enflure partait graduellement…

Une infirmière vint frapper à la porte tout doucement et je virai la tête vivement près à toute éventualité. Elle venait porter mon cabaret de repas. Elle s’excusa du dérangement à moi et à Auen et repartit discrètement. Je m’affaissai sur mon oreiller, attendant une justification de la part de mon visiteur et observant mon plateau avec méfiance.

*Pourquoi y doivent toujours couvrir le plat?!*

Je savais que c’était pour éviter les contaminations et une part de moi en était reconnaissant, mais actuellement j’ignorais si mon obsession ou ma crainte permanente qui devait prendre le dessus. Tout ce que je savais c’est que j’étais vraiment inconfortable avec le fait que ce plat pourrait m’attaquer dès que je l’ouvrirais. Sur un ton rassurant Hypnos m’encouragea à retirer le couvercle. Ce que je ne fit de toute façon pas, trop occupé à fixer Auen du coin de l’œil.

*Du calme…tu ne dors pas, ni ne rêve, ni n’est somnambule…Je te l’assure.*

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Auen et Lawrence

Il semblait sérieusement s’en vouloir…beaucoup même. Il baissait les yeux. Ça me faisait du bien de voir ce Auen là. En fait, j’aurais jamais cru qu’il puisse paraître si sympathique…je me méfiais néanmoins sachant quel genre de bombe à retardement il pourrait être ou encore si sa divinité ne jouait pas encore avec moi. La sonnette n’était toutefois pas bien loin en cas de problème.

« M'excuser pour ton état. Vic… Vic m'a raconté ce qu'il s'était passé. Et je tenais à m'en excuser, tout simplement. »

« Oh...ok...Eeelle…t’as raconté quoi? Ce qu’elle a entendu?…Elle ne sait pas la moitié de ce qui s’est passé. Enfin…ça dépend quoi…Aaelter va bien?»


Cette pensée passa rapidement dans ma tête. Il avait dû parler, mais alors pourquoi Auen ne me tenais pas plus responsable que ça.

*Je crois qu'il s'attend à davantage qu'un "ok" comme pardon Lawrence.*

*Mais c'est pas à lui de s'excuser...laissons-le terminer.*

« Et au...au fait… Vic à cette tendance…à omettre des détails... »

Mon ton de voix était soudainement tombé froid. Oh oui, je l’avais sur le cœur…de ne pas savoir pour Auen et sa divinité…ça aurait évité tellement d’inquiétude et de problèmes. Moi et mon besoin maladif de savoir…être au courant des détails…c’était important. Je savais que c’était moi qui m’était entêté au sujet d’Auen, mais si j’avais su…si j’avais su…Il observa le plafond, se mordilla la lèvre apparemment tracassé par quelque chose.

« Je n'avais sincèrement aucun souvenir. Alors je considérais normal que je m'en excuse. »

« Ah ah ouais…parce que si tu te rappelais tu serais pas ici… » Lançais-je lâchement.

*Oh parce que toi aussi tu as l’amnésie pratique…comme Victoria…bon étrangement t’es quand même plus crédible…*

« Ta faute, en quoi ? Celui qui est là, dans un lit, c'est toi, pas moi. Tu n'as rien fait. »

Je me mis à ricaner légèrement puis plus franchement. Je devais avoir l’air cinglé. Je posai une fois de plus ma main sur mon visage pour calmer la douleur. La situation était trop débile pour être vrai. J’avais droit à des excuses pour ça?

« Ouuais…en fait si j’avais su que ta divinité était aussi mauvaise j’aurais pris des précautions…je je je savais pas qu’elle te contrôlait…Vic la pas dit. Et bon oui c’est ma faute. Désolé d’avoir…enfin…involontairement envoyé Aelter contre toi...j’aurais dû prévoir qu’il prendrait ça trop au sérieux. »

Discutant, je pris l’une de mes cuillères, et oui…aucun couteau…quatre cuillères seulement qu’on m’avait fourni dans mon cabaret. En la prenant comme on aurait pris un couteau avant de poignarder quelqu’un et retirai vivement le couvercle…rien…fiou…C’était un soulagement, mais ça confirmais que je ne rêvais probablement pas. Je regardai la nourriture avec dédain…tout en purée pour ne pas trop maltraité ma figure.

« Ark…j’ai l’impression d’avoir 90 ans… »

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Auen et Lawrence

Auen semblait s’être…calmé? Étais-ce le mot…du moins il semblait bien plus à l’aise alors que nous nous écoutions mutuellement chacun de nous semblait écouter…Pesant le poids des mots de chacun…et les miens pèseraient certainement lourdement. Enfin, il ne bronchait tout de même pas à ma première intervention au sujet d’Aelter. J’avais oublié. Il est curieux lui aussi. Lui…ou son autre lui…peut-être les deux. Je craignais toujours une riposte dans le cas où Victoria ne lui avait pas tout dit…mais je sentais le besoin d’être « clean » avec lui…puis éventuellement avec Aelter dès que j’en aurais l’occasion. S’il était comme moi sur ce point…il réagirait après avoir cumulé tout ce qu’il pensait pouvoir obtenir comme informations. Une part de moi souhaitait pratiquement qu’il me ramène dans mon sommeil ou coma de la première semaine… J’aurais une bonne excuse pour retourner rêver.

*Tsut tsus tsut… n’y pense même pas!*

« Elle m'a seulement raconté que l'on s'était battu. Pour ton ami, je n'en ai pas la moindre idée… Quels détails aurait-elle omis ? »

« Plusieurs…je crois…Peut-être rien au fond, si Aelter ne lui a pas parlé…ou Yuuki… » Soupirais-je surtout pour moi-même en réalisant qu’indirectement, elle avait dû comprendre ce qui s’était passé après les événements. Au fond Victoria avait peut-être dit tout ce qu’elle savait…mais qu’après trois semaines personne n’ait rien dit ou compris…j’en doutais. Auen esquissa un sourire étrange qui ne me disait rien de bon. Pendant un instant, j’avais l’impression de me retrouver sur le toit encore une fois et serrai ma cuillère plus fortement. Cette impression s’estompa toutefois graduellement en reprenant le cours de mes pensées.

« Ce n'est pas grave. On est tous deux fautifs... C'est à ton ami qu'on devra s'excuser, je suppose ! Ma divinité… ? »

Je fis signe que « plus ou moins » alors qu’il affirmait qu’on était tous deux fautifs.

« Meh ...»

En revanche, j’acquiesçai, totalement d’accord avec lui, en ce qui concernait les excuses qu’on devrait à Aelter. Son petit rire sarcastique attira mon attention davantage. Je m’étais planté tant que ça concernant sa divinité?

« Elle est morte. Malheureusement on ne peut pas blâmer un mort… C'était juste moi, et je m'en excuse encore. Vic n'aurait jamais pu te dire ceci, puisque ça ne relève pas du domaine divin... Mais plutôt psychiatrique. Je suis un peu taré, oui. »

Mon regard s’éclaira, surpris de la nouvelle quoique je me doutais bien qu’il n’était pas tout à fait saint d’esprit, mais surtout étonner par sa propre franchise sur le sujet.

« Eh bah dit donc…ça devait en faire des gens dans une tête en étant possédé… » Lui envoyais-je dans une semi blague. J’étais toutefois curieux du sujet et je me promis d’y revenir. Lui aussi avait réussi à se libéré de sa divinité et je voulais savoir comment il avait fait. Quant à Hypnos, je le sentais aussi attentif qu’il l’avait été avec Victoria.

*Eh bien ça explique pourquoi je n’ai pas endormi sa divinité…il en avait pas…prochaine fois je connais ma cible…En espérant évidemment pas que l’occasion se représente.*

Auen m’avait révélé tout ça sur un ton si calme, que s’en était louche…mais rien ne m’empêchait de poursuivre sur le même ton, de façon totalement civilisé. Une échange courtois d’informations pour le moins incriminant de notre part à tous les deux…sauf que lui avait apparemment sa folie pour l’aider à se justifié. Moi, j’avais juste été con. J’expirai profondément, passant ma main invalide inutilement derrière ma tête par réflexe avant de la descendre aussi rapidement voyant que je pourrais rien attraper de toute façon.

« J...je peux parler franchement? J’ai fait une connerie le soir d’Halloween…j’ai bu…ce n’est généralement pas un problème…mais j’ai déprimé devant Aelter qui n’a pas toute sa tête et qui est persuadé d’être le champion de la princesses Victoria, au sens littérale du terme…c’était peut-être pas l’idée du siècle. J’étais sûr qu’il était trop saoul pour être conscient de la conversation….enfin… Mais quand j’ai parlé de notre rencontre sur le toit et du fait que tu l’avais frappé une fois et massacré une seconde…il a péter les plombs. Il m’a trainé partout à ta recherche…et j’ai vendu l’info du toit, trop saoul et particulièrement intéressé par l’idée qu’on allait pouvoir te faire subir la même chose... Je ne suis pas idiot, même les facultés affaiblis je sais que je ne sais pas me battre et j’étais un peu heureux d’avoir quelqu’un de mon bord pour une fois. Il me donnait juste ce qu’il fallait pour me dire que c’était quand même possible de te faire comprendre que c’était inacceptable…pathétique hein? J’avais pas la prétention de me dire qu’on s’en sortirais indemne mais…ça valait le coup quand même.»

Je marquai une pause, je racontais cela avec une neutralité déconcertante, comme s’il s’agissait d’une histoire banale. Je laissai seulement échapper un ricanement sans joie à l’idée. En rétrospective…c’était vraiment débile. Je laissai un moment à Auen pour intégrer les nouvelles données puis poursuivit.

« Après un moment d’attente sur le toit en sa compagnie et à discuter, je commençais à reprendre graduellement mes esprits…mais pas suffisamment pour agir intelligemment faut croire. J’ai tenté de le persuader qu’on verrait le lendemain plutôt que la soirée même, comme tu étais absent du toit…. et qu’on ferait mieux de réévaluer la situation en étant à jeun. S’aurais été le mieux à faire, mais il refusait de bronché…il était prêt à t’attendre. J’ai finalement pris la décision de con de partir sans lui et de repasser de façon régulière pour que tout aille bien…mais je ne l’ai pas fait…trop perdu pour me rappeler que je l’avais laissé sur le toit. J’ignorais s’il y était toujours quand je me suis couché ou s’il y est retourné le lendemain…il en serait bien capable… Je l’ai réalisé seulement au matin en entendant les fi…étudiants qui gueulaient dans le couloir qui avait fight sur le toit. »

J’avais réalisé que j’allais laisser un peu trop d’informations sur ma propre soirée à mon « némésis ». Ce n’était plus vraiment le cas, mais tout de même, je n’étais toujours pas certain et j’allais quand même pas lui faire savoir que j’étais dans la chambre de Victoria quand tout ça c’était produit…j’avais carrément la tête ailleurs alors que j’aurais dû m’occuper d’Ael.…. J’espérais donc éviter de me placer dans l’étage des filles tout de même…enfin, j’espérais qu’il n’avait pas remarqué l’hésitation. Trop sévère avec moi? J’étais aussi fini qu’Ael après tout? Qu’est-ce qui faisait de moi celui qui aurait dû être responsable…ma…normalité? Non…ça ne changeait rien. J’aurais dû être raisonnable…comme d’habitude. Je baissai la tête un peu honteux de ce total manque de contrôle…le pire c’est qu’il avait été volontaire…j’avais voulu lâcher prise…et je l’avais fait…oh oui…je l’avais fait…totale perte de contrôle de mes pouvoirs et de mes réflexions logiques. Je soupirai profondément avant de poursuivre, tout aussi neutre.

« Enfin bref, je suis monté sur le toit en vitesse en espérant lui éviter le massacre…et tu étais là à le regarder inerte et au sol…autant lui que toi étiez blessé et après t’avoir vu descendre ce mur la dernière fois je ne voulais pas te voir fuir…et sincèrement l’idée de t’en foutre une pour Victoria me faisait plaisir et à ce moment…et pour Ael aussi. La vue de son corps était venue me chercher. Je pensais que tu étais une menace pour les étudiants…Pas que je ne le pense plus pour être franc…mais peu importe…Alors je t’ai…endormi et c’est là que l’autre c’est réveillé. Je ne l’avais pas vu venir…bref c’est passablement un assez bon résumé de ce qui s’est passé avant que tu me foutes une raclée bien mérité. Tu comprendras, que je ne considère pas alors…mérité tes excuses. »

J’allais plaquai mes deux mains sur mon visage, observant la réaction d’Auen à travers mes doigt de façon exaspéré. Je l’étais de la douleur de mon visage, mais aussi de moi-même.

"Alors j'ai gagné? En terme de..."c'est la faute à qui?"...Bah oui...tout ça...c'est une histoire de boisson...majoritairement."

Évidemment, je ne considérais pas la situation comme un jeux...c'était purement rhétorique.

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Auen et Lawrence

Il m’observait longuement, puis penchant la tête vers l’arrière j’avais l’impression qu’il avait bien absorbé le tout. Alors? Lève-toi? Frappe-moi? N’importe quoi? Même pas…au lieu de ça…il restait là l’air blasé, à ma grande déception. J’étais planté là dans l’attente d’avoir ce que je méritais encore une fois.

« Je conçois les choses, à présent. En effet, je ne sais vraiment pas pourquoi je suis venu m'excuser, puisque tu t'affaires à me montrer à quel point tu t'es planté en beauté. Ce à quoi je dirais que oui, complètement. Je ne peux pas te reprocher d'avoir voulu défendre Vic, c'est tout à ton honneur. Seulement, la méthode est à vomir. »

« Désolé encore…c’est moi qui m’excuse…Victoria, sur le toit, à laissé sous-entendre que tu essayais d’aller mieux…et que j’avais tout gâché. Je ne sais pas de quoi y s’agit et mes excuses ne vaudront sans doute rien pour toi…mais quand même. Si je peux faire…aider en quoique ce soit à ce niveau….oh ça aussi c’est pathétique pas vrai?…Je suis juste épuisé…et j’ai beau avoir essayé de régler ce que j’avais causé…j’ai comme l’impression que ce sera jamais suffisent… »

Je sentais mes pensée se bousculer dans ma tête et pris une pause, laissant mes épaules s’affaisser par découragement.

« Ouais… Cette expression que tu avais un peu plus tôt? Du dégoût…ah ouais…c’était ça. J’ai la même, envers moi, depuis mon réveil, depuis qu’on réduit les doses de morphine…Oh que j’y retournerais dans ce…doux sommeil…profond… »

*Tu connais mon opinion la dessus et crois-moi, tu en as pour la semaine à ne pas dormir.*

Le regard un peu rêveur à l’idée de dormir, je me laissai tomber sur mon oreiller en lançant ma cuillère dans mon plat que je n’avais toujours pas touché. Auen planta son regard dans le mien et je ne bronchai même pas.

« Enfin bon, c'est du passé. Évites juste de boire comme un trou si c'est pour que ça tourne comme ça à chaque fois que tu bois. »

« Ha…ouais, j’avais compris ça… »

« Je te comprends tellement à présent... »

« Hein? » Soulevant sa dernière phrase, je n’avais pas tout à fait saisi, mais j’avais l’étrange impression qu’elle ne s’adressait pas à moi.

Un long silence s’ensuivit après cette intervention…ce genre de silence que je détestais dans mes rêves parce que clairement…quelque chose allait arriver. Plus…dans une conversation ce n’était jamais bon. Vite…remplir ce silence…il fallait.

« Euh…Comment t’as fait pour te débarrasser de ton dieu? »

* HEY!!! *

Je chassai fictivement d’un geste de la main l’intervention d’Hypnos.

*Tu vas faire quoi pour me punir? M’endormir?*

*Ingrat...*

« Je veux dire, tu dis qu’elle est morte…et Victoria affirme qu’Heimdall n’y est plus non plus…Comment? »

*Dit comme ça on dirait que tu veux ma mort…*

*Non…quoique actuellement ce ne soit pas l’envie qui manque…je veux juste comprendre ce qui est arrivé, comment un possédé peu ne plus l’être….En plus, si on peu se diviser sans que tu meurs tu n'aimerais pas? Ça vaut le coup d'analyser les possibilités non?*

*Oui, oui, je suis d'accord...mais je connais ton..."mood" du moment et je n'aime pas ça.*

J'observai Auen, espérant qu'il veuille bien partager son expérience avec moi malgré tout. Ma curiosité, malgré mon état, était toujours bien présente. C'est bien tout ce qui me restait, ce plaisir d'apprendre et de savoir.

"Ah et aussi...qui était-ce?...Un égyptien mais...qui? Si ce n'est pas trop indiscret. Il y a un moment que je me pose la question disons."

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Auen et Lawrence

« Ça y changera quoi, que t'y retournes dans ton sommeil ? Le monde va continuer de tourner, avec ou sans toi. La réalité ne va pas changer aussi. Elle sera toujours là, et qu'importe que tu la fuis, que tu la contournes ou la modifie, elle sera toujours là pour te rappeler que c'est un fait. Et c'est un fait que tu ne peux nier. Oh, tu peux essayer, et tu finiras aussi barge que moi. Non, vraiment, ce n'est pas la meilleure des solutions. »

« Ouais…je suppose que t’as raison…reste que…si je pouvais arrêter de cumuler les bourdes…ce serait un plus…et dans mon lit bah…ya pas grand-chose qui se passe où je risque de me planté. »

Je constatai qu’il lui arrivait de parler pour son double…ça faisait étrange mais le « phénomène » était…pour le moins intéressant. Aucun dieu, pourtant il avait l’air comme nous autres étudiants M ordinaires….c’était à se demander ce qui était le plus « ordinaire » en fait…la folie semblait si proche de la possession en terme de façon de vivre et de la gérer. J’esquissai un sourire léger quand il accusa sa seconde personnalité d’être une plaie…le nombre de fois que j’avais fait pareil avec Hypnos…et vice versa. Je me demandais bien à quel point les deux personnalités étaient détachés l’une de l’autre. J’observais ses moindres faits et gestes, intriguer à l’idée d’apercevoir un signe, n’importe quoi alors qu’il répondait à mes multiples questions. Alors que je lui parlais de sa divinité je remarquai son regard froid et lui renvoyai une expression un peu contrit.

« Too soon… » Murmurais-je surtout pour moi-même. Malgré tout il me répondit…poliment…si on pouvait appeler ça répondre mais vu le ton de la conversation je me retins d’insister.

« Ignore-le juste, c'est amplement suffisant. Je le haïssais tellement, que franchement le voir disparaître de mon esprit n'est pas mon plus gros regret. Vic… C'est bien différent. Mais si elle n'en dit rien, c'est qu'elle a ses raisons. Et je respecterais. C'était un être inutile, à qui dire et prononcer son nom lui donnerait bien trop d'intérêt. Un déchet, entre autre. »

J’acquiesçai, signe que j’avais compris et acceptais sa décision. Surtout en ce qui concernait Victoria en fait…Bien que ma curiosité ne soit pas rassasié, ça me rassurait de voir qu’au fond…lui-aussi la protégeait à sa façon. Être à la fois le protecteur et la menace pour une amie…j’avais connu ce sentiments qu’une fois et c’était étrange et plutôt troublant…il le vivait tous les jours. C’était à se demander comment il faisait pour tolérer ça, passer par-dessus…je doutais qu’il le puisse totalement.

« On peut vraiment le laisser…s’effacer?...Intéressant…L’ignorer han?…Pas fou…complexe certes…mais pas fou. » Je me retins de ne pas rire en réalisant l’utilisation d’un mauvais choix mots vu mon interlocuteur. Enfin…il n’était pas con au point de le prendre personnel, il voyait bien que c’était bien innocent…j’espère. Enfin…en rétrospective cette petite visite était une bonne chose. J’avais encore le goût de disparaître et n’était pas plus fier de mes actions, mais j’avais le cœur plus léger ou plutôt neutre face à Auen maintenant que tout était dit…restais plus qu’Aelter…ça ce serait pénible! En ce moment j’avais un paquet de question sur ce qui c’était passé à Immortalia depuis mon absence, mais je sentais qu’Auen n’était pas la bonne personne pour me répondre. Ne sachant trop que faire et comme je ne voulais pas le mettre dehors non plus j’avais commencé inconsciemment à tripoter mes mains et froncer les sourcils, légèrement anxieux de ne plus être occupé mentalement à réfléchir à mes questions ou à recevoir des réponses. Finalement, mon regard s’éclaira de nouveau, une seule question me vint en tête…mais je n’étais pas certains de vouloir de réponse…oserais-je?

« Tu ne te rappel pas de tout n’est-ce pas? C’est ce que tu disais? Tu te rappel…? »

Hésitant et visiblement mal à l’aise, je pointai mes lèvres mais me ravisai rapidement…

« Non…laisse…c’est pas grave… »

J’aurais voulu m’excuser et justifier le moment surtout…je n’avais vraiment pas vu d’autre option sur le moment… Enfin, Victoria étant aveugle et lui amnésique, avec un peu de chance, j'amènerais ce moment avec moi dans ma tombe éventuellement.

Je sursautai finalement lorsqu’une préposée vint cogner à ma porte avant de l’ouvrir doucement. D’un ton aussi doux elle me confirma qu’elle avait été avertie que mon père était au rez-de-chaussée. J’avais en effet demandé à être au courant s’ils le savaient question de me préparer. Dû à son merveilleux caractère, les préposées avaient acceptés, me prenant légèrement en pitié je suppose.

« Merci » lui répondit-je avant qu’elle ne quitte.

Je me retournai vers Auen, l’interrogeant du regard et finalement l’observant de la tête au pied, jugeant son allure. C’était parfait…exactement le genre que ma famille ne voulais pas que je fréquente! Un large sourire s’étira sur mon visage.

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Auen et Lawrence

« Après tout, les hommes ont bien créé les Dieux. Alors si on a pu les créer, les détruire est possible. Complexe, non pas vraiment. Une simple volonté, rien de plus. »

Cette pensée me plaisait bien…il marquait un excellent point…mais étrangement…j’abordais toutefois la question d’une façon sans doute très différents de ce à quoi pensais Auen… Donc, selon cette pensée… on peu aussi en créer…ce qui peu être créer par la pensée pourrait devenir réalité? Un espèce de « pouvoir de la volonté »…cette idée là aussi était intéressante et surtout plaisante bien que je n’y croyais pas vraiment. Je songeais à la manipulation de rêve…ci sa théorie était bonne, ce serait possible de le faire en vrai…Quoique…depuis un moment il devenait difficile de déterminer ce qui était possible ou pas depuis mon arrivé à Immortalia…où s’arrêtaient les limites du possible…tant de question qu’il n’était pas le moment de se posé. Enfin…la conversation c’était poursuivit autour de sa divinité et finalement l’infirmière était venu. Je croyais vraiment qu’Auen aurais quitté, il allait le faire…il me laissa tout de même avec une réponse à ma question sur ce qu’il se rappelait…et quel ne fut pas ma joie d’apprendre qu’il n’y avais pas grand chance qu’il se rappel de tout ça…parfait…bon…j’espérait réellement que ça ne revienne pas. Mieux vallait laisser ça mort.

« Je vais y aller, Lawrence. Je ne veux pas déranger. »

« Hum Hum….je comprends. » Lui lançais-je en acquiescent, compréhensif, mais légèrement déçu de ne pas pouvoir me débarrasser de mon paternel grâce à lui…ou ne serais-ce que le faire frustrer un peu. Depuis mon réveil, ma famille avait voyagé jusqu’ici et me purgeait la vie. Je n’avais pas le goût d’être là et eux non plus…mais ne rien faire les aurais fait mal paraître…alors que prendre soin d’un garçon dérangé ou difficile donnait l’impression à mon père de paraître comme un homme bon et attentionné et tout ça. Il n’en disait rien mais je connaissais bien sa façon de trier son temps en fonction de ce qui était pertinent ou non pour sa réputation et pour les affaires…s’il était ici c’est que ça lui était profitable…et ce n’était certainement pas une question d’argent…au contraire, j’allais lui couter une fortune en frais médicaux et de tout genre…et il le savait, et me le faisait sentir…pourtant ce n’était pas les moyens financiers qui manquaient…mais son avarice était tel qu’il n’en avait jamais assez. Bref… on jouait tous un peu le jeu ou disons…nos rôles…se mentant en plein visage, se faisant à croire que j’étais normal et considéré comme un membre de la famille, que eux étaient une bonne famille aimante, que nous étions un « modèle de perfection »…les rencontres de familles était comme des espèces de cérémonies ou soirées cocktail officielles et pompeuses où tout le monde se donnait des aires et masquaient leur véritable personnalité…sans réellement les cachés quand on analysait bien les gens…je détestais ça…

*Ah voilà ton papa…toujours aussi…charmant…*

En effet, Hypnos avait raison et malheureusement pour Auen, il n’avait pas eu le temps de quitté. Je ne m’en réjouissais pas pour autant sachant qu’il ne souhaitait pas rester…et bon je ne le blâmais pas pour ça…moi aussi je voulais partir. Je levai les épaules en le regardant, un air désolé encore une fois.

Mon père se tenait dans le cadre de porte surpris de tomber sur Auen. Je me retenais pour ne pas éclater de rire à cet instant…mon visage étant trop douloureux, mais mes mâchoires me tiraient alors que je me forçais à rester le plus neutre. Remplis de jugement, mon père l’observait de la tête au pied comme je l’avais fait auparavant en leva un sourcil. Auen était clairement de ces jeunes sans avenir qui pourrissait la société avec ses cheveux teins, ses piercings aux oreilles…chose généralement réservé aux femmes selon lui. Je le connaissais, il devait se faire un tas de scénario…

« Bonjour. »

À sa salutation, il paru toutefois surpris…comme s’il ne s’attendait pas à ce que cet énergumène puisse l’accueillir de façon « civilisé », comme s’il venait d’une autre planète. C’était sans doute presque le cas….Et…c’est à ce moment que le jeu des masques commence…Il aurait bien pu ignorer Auen en tant normal et le laisser partir, mais comme celui-ci avait engagé la conversation, il fallait évidemment lui démontrer sa supériorité par son adaptabilité à communiqué avec…cette chose que représentait « l’ami » de son fils mal aimé.

« Bonjour... et vous êtes?»

Il lui fit un signe de tête poli. Son ton et son sourire l’étaient tout autant, mais il forçait clairement ce dernier, démontrant clairement qu’il n’était pas tout à fait prêt à entrer en jeu. Il ne s’attendait de toute évidence pas à ce que son fils ait « une vie sociale » et il le regardait en se demandant clairement ce qu’il foutait ici. Je m’amusais à penser à ce qu’il ferait s’il savait que c’était lui qui m’avait mis dans cet état. Sans doute serait-il entré en guerre juridique contre lui par principe de l’« honneur de la famille » sans réellement me prendre en considération…

Mon père leva la main droit devant lui, prêt à serrer celle d’Auen, alors que j’entendis dans le couloir le rire désagréable de la cruche de mon frère. Jolie cruche par contre…il fallait l’admettre. C’était un mannequin américain particulièrement superficiel…mais elle paraissait bien malgré… tant qu’elle ne parlait pas. Pour cette raison mon père la tolérait…sa réputation lui « suffisait » bien qu’elle n’atteigne pas les standards fixés par la famille. Enfin, ce rire laissait bien sous entendre que toute la famille avait décidé de venir…

Mon frère pénétra éventuellement dans la pièce et étirant un petit sourire en coin en voyant l’étrange scène. Il devait pensée à la même chose que moi en voyant mon père face à lui mais il contourna les deux pour s’approcher de mon lit, sa catin aux longues jambes le suivant de près. Sans aucun tact, il me lança finalement avec un total de respect pour Auen ce que tous les trois pensaient.

« C’est lui ton "dealer"? »

Je plaquai ma main contre mon front, honteux et déjà désespéré. Et oui, mon frère était moins...politicly correct en ma présence seulement. Mon premier bully avait été mon frère et bien qu’il s’était assagit, il restait néanmoins dans le top 10 de ma liste de nuisible, ne serait-ce que psychologiquement. Toujours en train de me rabaissé pour se faire valoir celui-là…en vieillissant j’avais appris à lui répliqué aussi crument mais actuellement mon moral était totalement à plat et je le laissai faire en soupirant alors qu’il déclenchait de nouveau le rire agressant de sa fiancée. Je me contentai de rouler les yeux et de pousser la main de mon frère lâchement alors qu’il la passait abruptement dans ma chevelure et que mon père lui jeta un regard noir. Il ne lui reprochait pas sa réflexion ou son point de vue…seulement ça ne se disait pas. Il se tu mais me lança un regard provocateur en me tapotant légèrement le visage en me faisant grimacé.

«Je…je…non…c’est Auen Sorensen…un collègue… du pensionnat. Auen…mon père…et malheureusement, mon frère Jonathan. »

J’avais sincèrement hésité à dire « ami », mais quelque chose me disais que ça passerait mal d’un bord comme de l’autre alors « collègue » me semblait le terme…approprié. J’espérais seulement que mon « collègue » saurais rester lui-même jusqu’à ce qu’on arrive à se sortir de ce mauvais pas finalement. Je sentais que ça pourrait finalement et rapidement mal tourner et je regrettais de ne pas avoir foutu Auen à la porte plus tôt. Une fois de plus, j’avais « attaqué » mon frère avec mon « malheureusement » et c’était une chose à ne pas faire face à mon père. Jonathan était son favori et il le protégeait…même de moi. Ainsi, j’eu droit également à une réprimande du regard.

« Soit reconnaissant Lawrence d’avoir une famille qui t’apprécie et a fait tout ce chemin pour venir te voir. Jonathan te taquine, mais il est là pour t’aider. Un comportement aussi déviant que celui-dont tu as fait preuve dernièrement en aurait chassé plus d’un. Monsieur Sorenson, veuillez pardonnez mes fils. Les événements des derniers temps secoué quelques liens familiaux…»

Visiblement mal à l’aise face à nos querelles débiles entre frère qui pourtant ne représentaient pas grand-chose, il tentait de justifier nos actions. Il semblait tenté du même coup de s’attirer la sympathie avec un peu de drame familiale et j’avais le goût de vomir à l’entendre. Je fis d’ailleurs discrètement une mine dégouté et décourager à Auen. Sur une notre plus...joyeuse? Mon frère tenta de faire finalement valoir sa copine en prétextant la présenté. Il avait l’air de « marquer son territoire » face à Auen, dont le bleu des yeux semblait captiver la jeune femme. Il semblait la présenter comme on aurait vendu un objet de luxe aux enchères d’un geste un peu pompeux et délicat de la main.

« Et la jolie damoiselle ici présente et oubliée par mon frère se prénomme Bethany…c’est ma fiancée. »

Je soupirai, me laissant retomber une fois de plus sur mon oreiller alors que Bethany tendait une mains délicate et faible à Auen pour lui serrer la main pratiquement du bout des doigts en lui souriant.

HRP:

Back to reality…shit

Auen et Lawrence

Je sentais la patience d’Auen s’effriter et je le comprenais, quoiqu’il sembla légèrement amusé par le commentaire de mon frère sur son identité. Finalement il attendait patiemment que la petite scène cliché se termine pour lui-même engagé la conversation de façon civilisé avec mon père. Il « comptait des points » même…Non mais??? Il embarque dans le jeu ou c’est moi? Je n’étais clairement pas encore certain de ce que je voulais…qu’il ait l’air convenable ou qu’il me débarrasse de ma famille en les frustrant.

« Oh, ce n'est pas bien grave. C'est normal que de tels événements puissent créer de telles tensions. Il n'y a aucun mal à cela, monsieur. »

Il se retourna vers mon frère pour réagir à ses remarques alors que ce dernier semblait satisfait de la réponse d’Auen concernant Bethany.

« Dealer, c'est un peu rude, mon cher. Si je voulais lui vendre une quelconque drogue du genre, je ne ferais pas ça dans un tel lieu. Voyez-vous, ici, c'est un peu trop bien surveillé, j'aurais fait ça dehors, au calme, dans un endroit à l’abri des regards, et des préjugés. »

*OH!!!! Dans sa…enfin…les couteaux volent bas…*

*Chut chut…j’écoute…* C’était en effet ce que je faisais, profitant du total manque de réaction de mon frère peu habitué de se faire répondre même poliment. Il ne voulait certainement pas savoir qu’il avait des préjugés ou simplement des défauts en général. Hypnos quant à lui, je l’imaginais manger du pop corn en se divertissant d’un espèce de soap américain.

« Je ne suis qu'un modeste collège comme l'a dit Lawrence. Plus précisément son cas m'intéressait. Pour l'étudiant en médecine que je suis, c'est extrêmement intéressant. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on a ce genre de choses, ne trouvez-vous pas ? »

Auen en médecine? Mon père aussi semblait en douter mais je ne voyais pas pourquoi il risquerait de se créer une fausse couverture pour cette situation débile. Pour ma part, je me doutais bien qu’il aurait bien l’intelligence pour le faire, mais après les derniers événements j’avais de la difficulté à l’imaginer attentionné auprès d’un patient. Est-ce que j’étais devenu aussi remplis de préjuger que ma famille….oh merde…me faudrait définitivement remédier à ça….

Auen vint se placé aux côté de moi alors j’arrêtais immédiatement de faire des simagrées en faisant semblant de m’auto poignarder devant cette rencontre familiale, les regards se tournant vers nous plutôt que lui seul. Mon père nous regarda surpris et clairement méfiant. Je sentais néanmoins une lueur d’espoir dans sur son visage qui ne me disait rien de bon.

« Alors Lawrence, vu tes nouvelles fréquentation…tu as décidé de choisir une vocation qui avait enfin du sens ou du moins d’avoir un entourage convenable? Finalement, il y a peut-être encore de l’espoir…moi qui croyait que ta nouvelle…enfin cette Alix Letal avait mauvaise influence.»

Je lui souris mais froidement dans le genre…si tu penses que.

« Jeune homme, si vous pouvez me le diriger vers la bonne voie, je vous en serais éternellement reconnaissant. Il a un certain talent pour le domaine mais se refuse à faire un métier convenable...Mon fils à cette tendance à gâcher son potentiel. Écrivain…et puis quoi encore… »

Bien que les cheveux et piercings d’Auen ne passaient pas le test du point de vu de mon père…un médecin se devait de donner l’exemple quoi…il gagnait toutefois sa confiance, voyant en lui un soudain espoir de redresser son fils, ne serait-ce que légèrement.

« Constatant que tout va bien ici, je vais aller discuter avec le médecin. Veuillez m’excuser. »

Mon père se dirigea vers la porte à mon grand soulagement, laissant malheureusement mon frère derrière lui. Ce dernier avait entre-temps, pris mon dossier du mur pour le consulter. Sans doute y avait-il une note concernant mon traumatisme car son premier geste par la suite fut de jeter violemment mon énorme livre de contes qui se trouvait sur ma petite table de chevet, me faisant inévitablement sursauter et crisper de partout. Comprenant rapidement ce qu’il venait de faire je me calmai, gêner par mon attitude…j’aurais dû prévoir et être capable de ne pas y faire attention…mais j’en étais incapable. Je pris une profonde inspiration en lui jetant un regard noir alors que sa copine le réprimandait trop doucement pour que je croie qu’elle ne trouvait pas cela drôle elle-même. Je pris ma tasse de thé froid dans mon cabaret pour en boire une gorgé question de m’occuper et d’arrêter de trembler pour rien.

« Ouais… « tout va bien ici »…Alors! C’est vrai que t’es brisé. Tu devras me raconter ce qui s’est passé, je sens que ça doit être intéressant. Qu’est-ce que t’as encore fait pour qu’on te démolisse comme ça? Parce que bon… j’suis habitué de te voir manger des volé mais ça c’est vraiment un autre niveau….Ah et, au fait p’pa a peut-être tout gobé pour Letal, mais moi j’te connais…et c’est louche comme histoire tout ça. Y’a des…incohérences…Je serais prêt à considérer une autre option par contre. Vous êtes ensemble tous les deux? Dans le genre…je m’occupe de mon « patient ».»

Je recrachai et m’étouffai avec mon thé alors qu’il insinuait que non seulement que j’étais gay mais que j’étais avec Auen. Je fis signe que non de la tête et ce avec véhémence. Incapable de parler immédiatement je me disais toutefois que je devrais trouver le moyen de libérer Auen de cette situation finalement.

Back to reality…shit

Auen et Lawrence

« Je ferais mon possible, n'ayez crainte. »

L’air confiant et souriant, Auen rassura mon père….oh même lui il allait embarquer dans son jeux…j’avais le goût de vomir devant tant de cérémonies. Enfin, après le petit commentaire de mon frère Auen sembla garder son calme et répondit poliment. Je respectais grandement son sang-froid et l’enviais un peu au fond d’être capable de le faire…j’avais tendance à être un peu trop affecté par tout pour pouvoir le faire moi-même…mais j’y travaillais.

« Que de suspicion, c'en est presque désolant. Que dois-je faire pour vous prouver ma bonne foi, mon cher ? »

Il posa la main sur mon dossier et j’eu peur qu’il ne le prenne pour le lire. C’était quand même très personnel. Moi-même je n’avais même pas regardé et qui sais ce qu’on y avait noté. Finalement il l’ouvrit pour mon frère et commença son petit jeu. Oh je te reconnais bien là…le souvenir du toi me revins…il aime jouer c’est vrai.

*Oui mais c’est le genre de petits jeux qui peu mal tourner….*

« Puis-je vous proposer un jeu, en gage de ma bonne foi ? Vous voulez savoir l'état de votre frère, n'est-ce-pas ? Eh bien, je vais vous le dire. Et je promets ne pas avoir lu son dossier. Lawrence ici présent peut le gager pour moi. »

Mon frère étira un sourire satisfait et observa le dossier attentivement en hochant de la tête pour confirmer qu’il embarquait dans le jeu. Auen, sourit à son tour et se retourna vers moi, me toisant. Il m’analysait….c’était ça le sentiment que je lui donnais un peu plus tôt? Parce que c’était étrangement désagréable…Je lui jetai un regard incertain mais le laissa aller.

« Si nous commencions par les blessures des bras, voulez-vous ? »


*Non…sérieusement tu ne vas pas faire ça…Tricheur!!!…Il les connait les blessures! C’est lui qui les as causé!*

J’étais vraiment partagé entre l’amusement et le malaise…ses paroles étaient tout de même intéressantes. J’avais une bonne idée de ce qu’il avait voulu me faire et de mon état actuel. Il était franchement bon.

« Pour ce qui est de sa main, vu l'envergure de la blessure, malgré le bandage, je peux supposer que l'os capital à été brisé. De même que les métacarpes, ou du moins les corps ont pu être endommagés. La plaie se trouve bien entre le majeur et l'annulaire, si je ne m'abuse ? »

Mon frère leva un sourcil, alors qu’il lisait. Apparemment Auen visait juste…évidemment en fait.

« Pour ce qui est de l'autre bras, sans compter la légère déformation au niveau de l'épaule, présupposant une contorsion assez violente, pour qu'il ne puisse plus le bouger ainsi, sans qu'aucune blessure ne soit apparente… Je peux proposer une compression du nerf radial, et ce suffisamment longtemps pour paralyser en partie le bras. Il a eu de la chance, il peut encore bouger son bras. »

À ce souvenir, je me rappelai la douleur et eu l’impression de la ressentir de nouveau. Je grimaçai et blêmi légèrement. Je repris toutefois rapidement sur moi en chassant les idées rapidement. Bethany assise à l’écart avait un visage horrifié en entendant la description des événements au fur et à mesure qu’Auen donnait des détails. Ah ouais hein…c’est moins drôle raconter comme ça hein! C’était au moins satisfaisant de voir mon frère commencer à réaliser que ce n’était pas une simple histoire d’intimidation comme il l’avait souvent vu lorsque nous étions à l’école en même temps.

Auen se retourna vers moi en esquissant un sourire et je le regardai, un regard remplit de doute. Il tira alors rapidement sur mes draps, découvrant les blessures à ma jambe et à mon estomac. Je replacer vivement ma jaquette d’hôpital, légèrement timide comme j’étais. À vrai dire, j’étais un peu honteux de mon corps maigrichons que j’avais acquis dans les derniers mois entre la possession, l’accident de Victoria et le mien. J’allais définitivement devoir me remettre à manger et à bouger à mon retour à Immortalia.

« Enfin, je pourrais terminer par la tête et les jambes. De multiples contusions. L'agresseur a bien failli avoir son artère fémorale. Vraiment, il a eu de la chance. Sinon, il ne serait plus de ce monde. A la place il s'est contenté de blesser le nerf cutané. Oh, en soit, il voulait tout de même le faire douiller. Quant à la tête, rien de bien important à mes yeux, une fracture, dans le but de probablement calmer votre frère. Oh, il me semble avoir oublié le ventre. Ou plus précisément la blessure à l'estomac. On a visé les viscères, mais votre frère, courageux qu'il est a probablement dû réussir à se dégager avant. »

Il soupira et observa mon frère qui semblait impressionné et légèrement troublé. Il se retourna vers moi un moment, l’air inquiet dans le genre…et ta survécu? Je détournai mon regard, ne souhaitant pas me justifié. En revanche, j’observais Auen avec un sérieux malaise en me rappelant des événements…il me les avait fait revivre, indirectement…Je me rappelais de la peur et de la douleur et ne remarquai pas le rythme de ma respiration plus rapide et de plus forte. Pas de quoi paniqué mais…tout de même. Je notai tout de même une chose…courageux? Il a dit ça de moi? Je me pointé avec un regard interrogateur dirigé vers Auen. Stupide oui, mais courageux… Mon frère avait dû noter le même mot vu son expression de « lui ça? »

« Mes réponses vous conviennent-elles mon cher ? Ou me serais-je donc fourvoyé ? Oh, et pour cette relation entre votre frère et moi, il n'y a rien. Je préfère consacrer ma vie à mes études plutôt qu'à ce genre de bêtises. »

« Vous…vous avez du talent, je dois l’admettre…et bon…bonne chose de se consacrer sur la médecine plutôt que…là-dessus hein.»

C’était tout? Mon frère était bouché, ne sachant trop s’il devait me prendre en pitié ou enfoncer le couteau plus profondément par habitude. Il avait tenté une dernière petite pique à mon intention mais elle ne valait rien. Après tout ce temps de silence j’arrivai à m’exprimer d’une voix un peu rôque.

« Je crois qu’Auen allait partir avant d’entendre tes imbécilités… »

« Oh euh…oui…de toute façon nous aussi, on passait rapidement, on a des affaires à régler en ville. Boulot boulot hein…on n’arrête jamais! »

« Oui c’est ça. Faites-donc. » Répondis-je froidement en voulais clairement que tout ce beau monde parte.

Au même moment, mon père arrivait dans le cadre de porte une nouvelle fois, il vint faire signe de tête à mon frère qu’il était temps de partir. Ils me saluèrent froidement. Mon frère, qui semblait s’être assagit soudainement, me donna une petite tape sur l’épaule alors que mon premier réflexe fut de me caller contre mon oreiller pour éviter une baffe. Finalement, il me souhaita de me rétablir rapidement et de l’appeler si je devais parler….Chose qui n’arriverait évidemment jamais. Il quitta avec mon père, sa copine les suivant après être venu me prendre la main en murmurant « courage », sans doute pour me rétablir.

Ils fermèrent la porte derrière eux, saluant poliment Auen au passage. J’attendis un moment en écoutant les pas de tout le monde s’éloigner. Puis, soupirant, je me laissai choir dans mon lit après avoir récupéré les draps et les avoir ramener contre moi.

« Aaaaarrrrghhhh je pensais qu’ils partiraient jamais! J’en peu plus de leurs rencontre quasi cérémoniel et de leur attitude fendante! Au moins quand je dormais je n’avais pas à interagir avec eux et à embarquer dans leur p’tit jeu….ni le tiens d’ailleurs…c’était quoi ça? Enfin…oublie ça…»

Je l’observai en fronçant les sourcils…je n’arrivais toujours pas à savoir si j’étais reconnaissant qu’il l’ait fait taire ou simplement frustrer qu’il lui ait lu mon dossier alors que j’essayais de justifier difficilement toute cette histoire à ma famille sans rien dire des faits. Le fait qu’ils aient embarqué avec mon père aussi…satisfait ou non…là était la question.

« Enfin…désolé….merci, de pas m’avoir laissé seul…et désolé encore que t’ai eu à subir ça…quoique tu te débrouille plutôt bien à leur petit jeux de snobisme…je ne sais pas si c’est une bonne chose ou pas d’ailleurs.»

J’avais une mine un peu dépité et j’avais baissé le regard sur mes mains que je triturais de nouveau.

Back to reality…shit

Auen et Lawrence

« Un jeu ? Où as-tu vu un jeu, Lawrence ? Ils me tapaient sur le système en toute honnêteté. Et je voulais surtout qu'ils ferment leurs gueules. Alors je n'ai fait que répondre. Et il semblerait que ça ait marché. Dois-je me répéter ? Ce n'était en rien un jeu. Je suis juste rentré dans leur petite danse pour qu'ils la bouclent. Oh, et si tu causes de tes blessures, je n'en avais pas la moindre idée, puisque je ne m'en souvenais pas. J'avais seulement les mots de Vic. Et sincèrement en toute franchise... »

Son ton était me paraissait légèrement agressif alors qu’il me regardait d’un air méprisant. Je m’écraser davantage…honteux de toute cette histoire, de ma famille, de moi-même, de ce que j’avais l’air…

« Oh…je…je … vois...j’avais oublié…que t’avais ououblié…pour moi c’est difficile…d’imaginer oublié…ça… »

Il retirait son gant pour me montrer l’œuvre de sa seconde moitié…disons. J’imaginais facilement la douleur et j’étais encore heureux d’avoir l’usage de tous mes morceaux…quoique vu la cuisse…il avait bien essayé. C’était à se demander comment il m’avait raté, après tout j’étais au sol, mon pouvoir l’avait-il ralenti malgré tout? Ou est-ce qu’il me laissait en vie pour tuer Victoria d’abord? Malgré ma curiosité, cette réponse ne me serait sans doute jamais donnée.

« Mon second côté a été bien imprécis avec toi. Et ce n'est pas dans ses habitudes, crois-moi. J'en sais quelque chose. »

Je le regardai d’un air inquiet. Ça ne devait vraiment pas être un cadeau de vivre avec cet autre dans sa tête. Je me demandai soudainement s’il ne l’appréciait toutefois. Après tout il s’était débarrassé de sa divinité…pourrait-il faire de même avec l’autre? C’était une maladie mentale et non pas une autre entité mais la question se posait non? Mais pas à lui…ni maintenant….alors que sur un ton froid, il me lança un dernier commentaire avant de quitter.

« Tu devrais te reposer et manger, on dirait un cadavre. Rétablis-toi bien. »

Il me salua avant de quitté alors que je n’osais plus prononcer mot. Une vague de solitude, de malaise et de colère m’envahit de nouveau alors que la porte se refermait sur moi. Pour évacuer ma frustration je jetai mon cabaret violemment et au loin, j’avais l’impression de ne rien pouvoir faire d’autre…mais rapidement mon ventre gargouillais et je le regrettais. Cherchant une interaction ou n’importe quoi à faire, j’appelai ma divinité. Lire était hors de question, je n’en avais pas la concentration.

*Hypnos?*

*Humm? Moui?*

*Et là?...On dort?*

Mon ton était hésitant et limite suppliant…je voulais chasser toute émotion néfaste.

*Non…Lawrence…je t’ai dit qu’on ne dormirait pas…désolé. Trop de risque.*

Hypnos semblait compatissant et je voyais qu’il avait fortement hésité également…mais il maintenait son bout malgré tout. Je recroquevillai ma jambe valide contre moi et m’écrasai tout de même dans mon lit, les larmes aux yeux je retenais des sanglots en silence. Je ressassais tout ce qui n’allais pas depuis mon arrivée…