Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

-Ce... Ça me touche beaucoup Law... Que tu es pensée à moi pour t'accompagner... Vraiment, merci... Et je dois avouer que oui, je dois bien avoir besoin d'oublier Immo un petit peu...

« Ça me fait plaisir…je crois qu’on a un peu tous besoin en M. » Je lui rendis son sourire, tous fière de moi-même.

-J'aimerais bien avoir un petit coin comme ça pour me poser de temps en temps, ça me ferait du bien je pense... Tu crois que tu pourrais me prêter ton phare un petit peu de temps en temps? Promis, je te le rendrais... Je ne sais pas dans quel état mais j'y penserais au moins!

« Oh…euh…mouais… »

C’était une vraie question? En fait, j’étais sans doute un peu égoïste…mais l’idée ne me plaisait pas beaucoup…C’était mon petit secret pour une raison bien précise. Personne n’y allais sauf moi…mais bon c’est Victoria…elle ne détruira pas la place…C’est juste que c’était là que j’avais rassemblé des trucs bien personnels quand même…j’allais vraiment devoir tout ramener à chaque fois?...meh…commençons par voir comment le weekend se passe…

« À une seule condition…tu y va seule ou avec moi…et tu m’avertis si tu y va seule. La structure n’est pas très sécuritaire comme je dis et je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose. Je m’en voudrais beaucoup de t’avoir montré la place alors... Je me propose même de te faire traverser sachant que…bah tu ne dois pas avoir autant de facilité à t’orienter sur l’eau….en fait je dis ça mais j’en sais rien. »

Me retournant, je réalisai qu’après une trentaine de minutes nous arrivions enfin à destination. Sur son rocher se trouvait le fameux phare en vieilles pierres massives. Le rocher montait en pointe où se trouvait le phare à son extrémité. Lorsque la marée était haute, celui-ci semblait plus petit évidemment et l’eau recouvrait une petite plage rocailleuse qui était situé à sa base. Rapprochant le bateau en bordure du rocher, je débarquai sur le quai en morceau et proposa à Victoria de l’aider pour lui éviter de se mouiller les pieds dans l’eau froide. Je couvris et attachai la chaloupe avant de prendre nos bagages. Une fois au sol, nous montions la pente pour atteindre la base du phare. Celui-ci avait quelques petites fenêtres encore barricadé à sa base puisque je m’étais surtout occupé du haut et des escaliers. Les planches que j’avais retirées de la porte jonchaient le sol. Je les réutilisais pour complété la porte à moitié détruite la nuit. Je laissai Victoria entrer la première. Je pouvais reconnaître cette drôle d’odeur, un mélange de renfermé et de mer…mais on s’y ferait rapidement et l’odeur partirais un peu en allumant le feu.

« J’te fait visiter rapidement et ensuite on s’installe. Fait attention à tes pieds… j’ai libéré le chemin pour toi et retiré ce qui pouvait être dangereux mais…j’ai quelques matériaux de constructions un peu…cheap…qui traine un peu…ça partira demain. J’ai amené ce qu’il faut pour poursuivre les travaux…gracieuseté de Mr. Mystery. Parait que ce marteau peu réparer n’importe quoi! Je prévois solidifier l’escalier une seconde fois parce que bon...j’ai fait du bon boulot mais…je ne suis pas un spécialiste de la construction….tu verras toi-même…et ensuite le quai. Après je verrai pour la suite. »

*Tu as conscience que tu amènes une amie aveugle dans une tour potentiellement dangereuse n’est-ce pas?*

*Ouais… je sais…mais je suis là pour aider et je ne voyais personne d’autre pour m’accompagner.*

*C'est bon je voulais simplement m'assurer que tu connaissais la mesure de ton irresponsabilité dans cette histoire...mais moi ça me va, j'aime beaucoup l'idée.*

Je m’avançai pour lui montrer l’escalier menant à la cave de terre et soudainement je me transformai en guide touristique. Je parlais et parlais…voulant m’assurer de n’omettre aucun détail qu’elle ne puisse pas voir. Je ne voulais pas qu’elle se blesse après tout et aussi…le sujet me passionnait alors…c’était inévitable…j’allais devoir évacuer tout ce que je pouvais de mon cerveau si elle voulait dormir ce soir.

« Je te laisserai explorer le coin plus tard, mais j’y ai installé toute commodité d’hygiène…c’est un peu rustique mais ça fait l’affaire temporairement…sauf la bassine pour se laver qui est en haut sinon c’était un peu trop terreux…hé oui…on va faire ça à l’ancienne si besoin. Tu remarqueras qu’il y a des traces de solages et de fondations d’un ancien bâtiment qui n’ont pas été retirés alors je m’en suis servi pour permettre un peu de vie privé disons. Je crois qu’il s’agit d’une ancienne maison et les histoires des marins ont tendance à corroboré l’hypothèse…enfin la partie importante pour nous est en montant. De façon général, je crois que le phare date du 17e siècle, ce qui veux dire que l’ancienne maison devrait être plus vieille…mais à quel point je ne le sais pas. J’ai que des histoires un peu décousu sur le sujet….Je sais que tout a été modifié plusieurs fois, on le voit aux matériaux de constructions…et le phare a été condamné autour des années 60.»

Le phare avait été retapé de l’intérieur depuis ses débuts et les escaliers étaient donc en métal. J’avais d’ailleurs due les réparer en premier afin de pouvoir me rendre au sommet. Il ne me restait qu’à solidifier le tout. Je la dirigeai donc vers cet escalier de métal plutôt à pique, me plaçant derrière elle pour qu’elle ne bascule pas vers l’arrière ou manque une marche. Il faut dire qu’elles étaient très étroites. Au fur et à mesure qu’on l’on progressait, on pouvait entendre les marches grincer et bouger légèrement. Une fine poussière se reflétait par les petits rayons de lumière qui pénétrait la tour, lui donnant alors une petite allure mystérieuse.

« Inutile de dire qu’on évite de faire des aller et retour inutile et brusque dans les escaliers jusqu’à demain…En montant, tiens-toi à ta droite, les marches sont plus large et la rampe est solide comparativement à celle de l’autre côté sur laquelle, je te recommande de ne pas t’appuyer. Si l’escalier venait à lâcher, ce serait plus solide….pas que y’ai tant de risque mais…on sait jamais… En montant, il y a deux étages avant d’atteindre le sommet vitré et la lumière. Le premier, on y met pas les pieds, le planché en est un de bois et il se défait a vu d’œil…reste qu’il y a un coffre sur l’étage auquel je tente d’avoir accès mais il est trop dangereux d’y accéder pour le moment. Je pensais m’essayer à partir du dernier plancher avec un cordage…enfin…je suis en train d’élaborer un plan…on pourra toujours s’essayer si tu veux bien…surtout que…je n’ai pas la clef et je ne sais pas si on va en avoir besoin…si tu vois où je veux en venir… »

Je souris timidement, un peu mal à l’aise de lui avouer que j’allais oser l’utilisé elle dans cette histoire mais j’espérais qu’elle soit aussi curieuse que moi. Ce coffre était devenu rapidement un centre d’intérêt pour moi, mais je n’étais pas particulièrement presser de l’ouvrir. J’ignorais si j’allais pouvoir le faire et surtout s’il y restait des trucs intéressant à l’intérieur…j’avais un peu peur d’être déçu en fait. Tant qu’il restait là, le suspense restait après tout et je pouvais bien m’imaginer ce que je voulais.

« Si on poursuit la visite, on arrive à l’étage du bureau. Le sol ici est en béton et je crois qu’il a été ajouté beaucoup plus tard. C’est beaucoup plus solide et ça jure un peu avec le côté rustique mais ça rajoute à l’histoire du bâtiment. J’ai pu dater cette étage des années 40-50 avec quelques documents retrouvés. C’est ici qu’on va vivre si on veut. Le bureau est encore en état tolérable bien qu’il chambranle, mais pour une courte durée c’est correcte. J’ai trouvé un petit baril de métal que j’ai fait couper à moitié. On pourra s’y faire un feu….Manger des guimauves et de la saucisse…»

Je lui lançai un regard complice.

Près du bureau se trouvait mon petit coffre-fort personnel à moitié caché sous le bureau et qui contenais quelques fiches sur lesquelles j’avais travaillé avant Halloween. J'avais la clef...bien évidemment. À côté une petite bibliothèque contenait quelques ouvrages et romans intéressants ou utile pour les lieux. Une bouteille de scotch, une théière, deux verres et deux tasses s’y trouvait également en plus de la Corne d’abondance et du Marteau d’Héphaïstos que j’avais acheté pour la fin de semaine. Sur la pettie étagère se trouvaient également un petit radio à batterie et...un vieux gramophone. Placé près du baril mais pas trop se trouvaient deux tas de couvertes et d’oreillers pour que l’on puisse y dormir.

« Voilà nos lits, on va pouvoir s’y vautré comme des pachats autant qu’on le désir! Inutile de dire qu’Hypnos était ravi de l’initiative!»

Je me lançai finalement dans mon propre tas de couverture en continuant d’élaborer.

« J’ai pris au moins deux voyages pour tout apporter les couvertures…mais on ne devrait pas avoir froid! Faut dire aussi que j’avais qu’un matelas alors il fallait compenser. D’ailleurs, ça ne parait pas mais tu as le matelas sous tes draps et douillettes. »

*Lawrence…je comprends que tu veuilles lui assurer le confort mais vu ton état, tu devrais peut être considéré être un peu égoïste. Déjà tu ne te ménage pas vraiment en venant ici.*

*Meh…ça va j’ai pas besoin.* C’était plus ou moins vrai…l’effort nécessaire pour monter les multiples marches et amarré le bateau m’avait été pénible mais à présent ce serait certainement moins exigeant.

« Pour terminer…la trappe et l’échelle juste là…mène à la lumière et à la vitrine extérieur. Il y fait plus froid, mais j’y dors parfois pour la vue, quitte à rentrer plus tard. Malheureusement, l’électricité ne fonctionne pas, tout est hors fonction. Je devrais amener une génératrice pour remplacer la vieille mais…bon c’est compliquer et couteux et je ne déteste pas le fait de vivre plus…simplement disons…pas trop longtemps mais…quand même. J’ai donc amené une quantité incroyable de batteries, de lampes, de bougies, d’allumettes, de lanternes à accrocher un peu partout et ici on va faire un feu….j’ai pratiqué une petite ouverture dans le mur et si on ouvre la trappe et les carreaux du phare… c’est tout à fait vivable….Aussi, si on avait l’électricité ce serait beaucoup moins discret de la côte alors… »

La lumière et les vitraux étaient également plus actuels bien que dans un état lamentable…tout cela était pour moi comme un vrai trésor et mon seul regret était de savoir que Victoria ne verrais rien de tout ça. J’allais néanmoins la faire profiter du calme, de la nourriture de la corne, d’un bon thé chaud et d’un lit douillet improvisé.

« J’ai évidemment amené beaucoup d’eau qu’on pourra consommer et utilisé pour se laver. J’ai pensée à l’antiseptique et tout ça…évidemment, à la trousse de premiers soins et j’ai ajouté un paravent devant la bassine pour pouvoir se laver en paix. Si tu en as besoin on chauffera l’eau et je te laisserai tranquille et irai à l’extérieur tout de même. »

Je relevai la tête pour voir Victoria se familiarisé avec ce nouvel environnement.

« Alors, tu en pense quoi? Pas trop…déçu ou insécure quant au weekend?? J’ai fait beaucoup de ménage en haut…c’est pour ça aussi que c’est beaucoup moins poussiéreux ici…mais je n’ai pas terminé.»

L'étage était effectivement étonnamment propre et elle n'avais pas encore vu les vitrines scintillante à l'étage. À mon grand découragement, l'endroit cumulais la poussière et la saleté à une vitesse folle, déclenchant mes tics liés à mon TOC de façon régulière...je tenterais néanmoins d'en faire fit et de passé plus de temps avec Victoria qu'à faire du ménage...du moins je l'espérait.


*Tu devrais partir le feu, la luminosité faibli et tu vas trouver difficile d’allumer le tout avec l’humidité….aussi bien t’y mettre dès maintenant.*

Je me relevai rapidement en m’appuyant sur mon bras pour éviter de forcer du ventre et m’affaira à préparer un feu avec le bois et les journaux que j’avais apporté.

« Meh…c’est dans ces moment qu’on voudrait avoir Yuu avec nous hein… »

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

-Moi, déçue? Non, pas du tout! Je n'ai jamais vraiment fait de camping ou ce genre de choses, c'est un peu une découverte... Je crois bien que tu es mon Initiateur, Law! Après, la poussière, c'est un détail pour moi... Je suis juste heureuse d'être ici avec toi!

« Tant mieux alors! Donc c’est une nouveauté pour toi…une vrai aventure! C’est chouette.»

Découvrir ou faire découvrir quelque chose de nouveau à quelqu’un était pour moi était pour moi source de fierté. Poursuivant, elle me lança de sages paroles alors que je me plaignais de mon manque de pouvoir sur le feu.

-Je suis bien d'accord... Mais après, je me dis que c'est bien aussi de revenir à des choses aussi simple qu'allumer un feu... Je veux dire, sans faire usage de nos pouvoirs... C'est faire un retour à l'essentiel, en quelque sorte.

« Ouais… tu as raison…c’est un peu pour ça que je viens ici de toute façon…quoique pour être franc…ça ne m’empêche pas tellement d’utiliser les miens ah ah! »

Alors que l’humidité et mes matériaux d’une qualité plutôt médiocre faisaient en sorte que le feu prenait plutôt mal, Victoria vint s’essayer à son tour en riant. Je lui laissai prendre les allumettes et l’observai alors qu’elle réussissait en lâchant un petit ricanement de fierté alors que je lui répondais sur un ton humoristique.

« C’est ça, c’est ça rit de moi…tu vois pourquoi j’ai besoin de pouvoir…sans ça je n’arrive même pas à allumer un feu! »

Elle s’accroupit, les mains autour de ses genoux, tournant la tête en ma direction, elle semblait « m’observer » ou du moins écouter. Inconsciemment, je plongeais mon regard dans le siens, comme obnubilé par le reflet des flammes dans ses yeux.

-Dis Law... Est-ce que tu fais confiance au Directeur...?

« Wow…c’est un peu…inattendu comme question…Tu sais qui a comme une règle non écrite que c’est moi qui pose les questions ici. Sinon ça devient vite malaisant comme j'ai plus de questions que de réponses. »

Je ricanai un peu avant de me reprendre.

« Non mais…plus sérieusement…je ne sais pas trop…il est…étrange…un drôle de petit vieux. Je suppose que j’évite de le croisé vu que la dernière fois que je l’ai vu c’était après ma possession. Je me méfis…Pourquoi…cette question?»

J’hésitais, voyant clairement qu’elle avait serré les poings en perdant son regard dans les flammes en regardant droit devant elle…pensive.

« Il…ne t’es rien arrivé quand même? Y t’as rien fait hein?»

Je la regardai d’un air inquiet mais renfrogner. J’étais près une fois de plus à entrer en guerre si c’était nécessaire.

*Wow! Je te vois venir…Tu apprends plus vite que ça habituellement!...même s'il lui était arrivé du tord…tu ferais quoi dans ton état? Tu ne vas pas te lancer dans une seconde quête de preux chevalier! Tu te rappels qu’elle ta ignoré pendant les deux semaines de ton coma? T'as vu l'énergie que tu y a mis toi quand ça lui est arrivé? Ce que ça t'as rapporté? Et tu pourrais quoi contre le directeur? On ne sait même pas s’il est lui-même possédé.*

*Je…non… je m’y prendrais intelligemment, mais…le directeur…la possession…ça concerne tout le monde. On ne peut pas laisser faire ça...et pour ton infiormation, je ne m'attendais à rien de ces deux semaine à prendre soin d'elle. C'est mon amis, j'étais là, un point c'est tout. Je ne regrette rien!*

« Hum…tu peux élaborer? Avant que j’allume une torche dans ce feu pour aller carboniser l’école? »

La blague se voulait clairement pour détendre l'atmosphère et j’espérais en fait que le sujet ne soi pas trop sérieux. On venais se changer les idées quand même...mais je n'allais pas non plus ignorer si elle avait besoin d'aide. Je lui pris les mains pour l’inviter à s’assoir dans son tas de couvertures plutôt que sur le sol. Après quoi j’allai m’installer dans mon propre coin en étant attentif à ce qu’elle me dirait. Le sujet semblait…important.

« On sera mieux installé…plus confortable. »

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

-Il ne m'a rien fait... pas à moi en tout cas... Enfin, il aurait pu... C'est un peu une longue histoire... Tu...Tu sais que... Enfin... Je me suis excusée de ne pas avoir pu être là, les premières semaines de ton coma... C'est parce que... Celui qui t'a blessé... Pas Auen mais... Mais l'autre... J'ai recroisée sa route, alors que j'allais à Galway faire des courses... Je ne voulais pas le laisser filer, et je me suis retrouvée... Jusqu'en Norvège. Ne me demande pas pourquoi s'est arrivé ni comment, je n'en sais rien, j'y pensais pas sur le coup...

Et voilà…la clac en pleine face…Un sentiment intense de trahison venait de m’envahir, mais la raison me demandais d’être tolérant, d’écouter, de me mettre à sa place. Je n’allais pas lui reprocher d’avoir fait la même chose que moi avec Alix, la filer en pensent que je ne pouvais pas la laisser se démerder seule et sans trop savoir à quoi m’attendre…sauf qu’ici Alix n’était pas aussi cinglé. En fait, ce genre de réaction de la part de Victoria, bien qu’irréfléchie et exaspérante pour moi... était un peu la raison pour laquelle je l’aimais bien. C’était ce qui faisait qu’elle était qui elle était. Pour couronner le tout, il fallait admettre qu’elle n’aurait jamais eu à le faire si je ne m’en étais pas mêlé avec Aelter. Je l’écoutai donc avec attention bien qu’exaspéré. À l’adresse d’Hypnos je ne me retenu tout de même pas pour lui faire part du fond de ma pensée de façon humoristique et pour passer ma frustration personnel. Silencieux, faisant semblant d’hurler de frustration, les mains crispés dans le vide, je me permis de faire semblant de l’étrangler à distance en silence. Néanmoins, je me ressaisi rapidement en expirant profondément et laissant tomber mes bras.

*Ah ah…je comprends tes envies…j’ai la même…mais je t’avais prévenu qu’elle annonçait les problèmes si tu continuais à la côtoyer malgré son refus.*

*C’est mon amie, je ne vais pas la laisser dans cette histoire toute seule. Je vois bien qu’elle est troublée…tous ses gestes le disent…et bon…faut se serrer les coudes à Immortalia, on le dit depuis longtemps…C’est exactement dans des moments comme ça.*

-Quand Auen et moi sommes revenus... Le directeur nous a convoqué dans son bureau pour faire un sermon et... Il m'a fait sortir avant lui. Je sentais que quelque chose n'allait pas aller...Je sais que tu ne le portes pas dans ton cœur, mais... Il a failli le tuer... Il voulait le tuer... Je ne sais pas par quel miracle... Enfin si, c'était bien un miracle qu'il survive...
Mais tu ne trouves pas ça étrange qu'un directeur d'école tente de tuer les élèves, de les foutre à la poubelle comme des... Comme des ordures?

« Attend, attend… résumé ou parenthèse, comme tu veux… pendant que j’étais dans le coma pour avoir essayé d’éviter qu’il te fasse du mal…toi tu vas te balader avec jusqu’en Norvège en risquant ta peau?…Je vais t’avouer que je ne suis pas tout à fait à l’aise avec l’idée mais c’est passé…et tu es là…alors tout va bien…je suppose….N’est-ce pas? Tu dois vraiment tenir à lui pour ça hein? Enfin…là où je veux en venir…tu as dit que je ne le porte pas dans mon cœur et je voudrais préciser les choses avant de poursuivre….vrai que je n’aimais pas particulièrement Auen…mais c’était parce que j’avais peur pour toi. Je ne comprenais pas qu’il puisse…te faire autant de mal et que tu t’obstines à considérer que ce n’étais pas sa faute à lui. Je n’avais aucun détail…autre que toi qui s’était fait blessé par deux reprises. Comprend que de mon point de vue…la situation me paraissait étrange…Maintenant…si ça peut te faire plaisir…j’ai rencontré Auen, le vrai…je crois. On a discuté…il est venu s’excuser…et j’ai fait de même… parce qu’en sachant maintenant qu’il n’est pas tout seul dans sa tête bah…ça complique les choses. Je sais à présent qu’il n’y prend pas plaisir comme je ne le pensais…pas Auen en tout cas. Pour être franc, je me sens enfin…ce n’est pas bien important ce que je ressens. Tout ça pour dire que, c’est vrai que je ne le porte pas dans mon cœur et disons qu’il n’avait pas particulièrement l’air de m’apprécier non plus…mais les choses sont clairs maintenant…et je ne considère pas que sa mort par le directeur soit une bonne chose…il a besoin d’aide psychologique pas de se faire attaquer ou contrôler…pas comme ça en tout cas…De toute façon j’aimerais bien voir quelqu’un le faire…il a une poigne et des coups particulièrement violents…et tu parles à un connaisseur. Je veux dire…le directeur avec sa canne…il peut bien s’essayer. »

Je lui souris timidement sur cette fin voulu pour alléger la conversation, malgré le sujet. J’imaginais même le directeur essayé de s’en prendre physiquement à Auen avec sa canne et l’idée me paraissait marrante bien qu’en réalité on pouvait penser qu’il avait également des pouvoirs pouvant changer la donne. Je la voyais serrer son oreiller et j’avais envie d’aller lui faire la même chose à elle.

« ….Enfin, je pensais que tu serais heureuse d’entendre que moi et Auen…bah c’est pas top mais…dorénavant…ce devrait être plus civilisé si nécessaire…Sinon! En ce qui concerne le traitement des élèves…étrangement…je ne suis pas tellement surpris…Je veux dire...Je ne comprends pas qu’il les fasse posséder au premier abord…mais je comprends qu’il veuille éliminer le danger de l’école…considérant que la moitié de ses étudiants sont des bombes à retardement, il ne doit pas avoir le temps de dealer avec les fortes têtes. S’il nous fait possédé c’est qu’il a des plans pour nous…je ne crois pas qu’il veuille tuer ses créations à moins d’y être forcé…Je ne connais pas l’historique d’Auen…mais les événements des derniers mois sont…particulièrement intenses…et…ça ne doit pas paraître très bien à l’extérieur. Bref…je ne dis pas que ce n’est pas horrible de traiter ses étudiants ainsi…mais je crois comprendre son raisonnement…dû moins…à ce niveau. C’est un peu comme mon retour accéléré de l’hôpital. Ça paraissait étrange…il ma rapatrier sans trop me considérer dans la chose enfin…désolé je ne voulais pas couper aussi longtemps mais je voulais préciser et ne pas oublier…continue, continue…»

Réalisant l’avoir coupé et être partie dans un autre de mes romans je fis signe de zipper ma bouche et m’appuyai sur mes mains, coudes appuyez sur mes genoux de façon attentive.

-On avait le même point commun... Celui de ne plus avoir de... Dieu. Auen en a un nouveau à présent et moi... Heimdall est parti... Il pourrait m'arriver la même chose, je ne sais pas... J'ai un peu peur... Ce qui se passe à Immortalia me fait peur...

Elle esquissa un sourire, un peu perdu alors que j’avais relevé la tête d’un air curieux en entendant qu’Auen avait une nouvelle divinité. Je me levai vivement et me dirigeai vers mon petit coffre anti-feu où se trouvaient quelques fiches. J’ouvris un tiroir du bureau, arrachant du coup la poigné. Faisant une moue découragé en ouvrant avec difficulté le fameux tiroir, je réussi finalement à me saisir d’un petit calepin et revint m’assoir, mais cette fois, prêt d’elle et avec le coffre, que j’allais utiliser comme table et que j’aurais sous la main si je venais à lui faire part de mes projets.

*Euh…Lawrence…tu ne vas pas lui montrer ça?*

*Pourquoi pas? De toute façon, elle ne les voit pas. Je vais peut-être lui en parler en fait. Je lui fais confiance. Si je lui demande de ne rien dire et qu’elle accepte, elle le fera.*

*Je me méfierais…elle parle beaucoup…*

*Meh…je verrai si la situation s’y prête…*

-Excuse moi, j'ai ruinée l'ambiance...

« Non non…ne t’inquiète pas…en fait…c’est…intéressant…Je crois que si tu as un mauvais pressentiment et que tu as peur…eh bien. Il ne faut pas laisser ça comme ça et ne désespère pas...rien de toute cette histoire n'est déjà écrit.»

*Dit le garçon qui désespère au point de ne plus vouloir sortir de ses rêves...Ce qui vaut pour les autres ne vaux pas pour toi hein?*

Mon ton était compatissant mais résolu. Je déposai une main sur son épaule pendant un petit moment en signe de soutien, puis la relâchant, je tournai les premières pages de mon calepin et prépara mon stylo prêt à prendre des notes et débutant même à noter quelques informations qu'elle m'avait fournit. J'avais l'impression que pour une fois, mes dossiers avanceraient. Faut dire qu'à deux les informations étaient plus nombreuses.

« En fait…tu me permets de te poser quelques questions? Juste retour à la normal...c’est moi qui pose. Hé hé…Tout d’abord…tu es certaine que le directeur voulait vraiment le tuer? Tu l’as vu essayer ou menacer Auen? Si oui, il ne lui aurait pas donné une nouvelle divinité, non? Comment ça s’est produit et surtout quel est sa nouvelle divinité? Ça pourrait nous dire beaucoup sur le « pourquoi le directeur fait ce qu’il fait ». Tu peux me donner des détails? »

Mon ton de voix était étrangement détaché…presque professionnel. C’était sans doute ma façon de protégé le peu de moi-même qui semblait intact après les récent événements. Valais mieux cela que de me morfondre non? Hypnos avait remarqué que j’étais retourné dans le même modèle de bourreau de travail ses derniers temps…par nécessité après une si longue absence mais aussi pour me changer les idées.

"Ensuite…le directeur t’as laissé partir, mais pas lui…Est-ce que tu crois qu’il pourrait ne pas savoir que ta divinité est partie? Je veux dire…l’état psychologique d’Auen était connu et bon il est peu discret dans l’établissement…mais toi…tu es plus discrète…moins connu…moins perçu comme un danger potentiel. Peut-être qu’il ne sait pas…et s’il le sait…donc il a considéré que ça ne valait pas la peine dans ton cas? Ou encore qu’Auen était prioritaire pour subir le processus…ça expliquerait pourquoi on ne t’a pas renvoyé…ou tuer…ils ont des plans pour toi. Dans ce cas…tu as raison d’avoir peur, mais tu sais que s’il y a quoique ce soit…je suis là. Hors de question que je te laisse là-dedans toute seule. En fait…je propose même qu’on creuse la question plus loin avant qu’il ne se décide à venir te chercher."

Mes pensées allaient si rapidement que je passais de questions, à réflexion, à affirmation, alternant entre les trois, je réfléchissais à voix haute pour partager avec Victoria. Tout au long de la discussion, la pluie avait commencé à s’abattre sur les vitraux du phare, le tonnerre se faisait entendre également. C’est ce dernier qui m’interrompu. J’étais particulièrement heureux d’avoir évité la tempête et d’avoir prévu le coup pour arriver plus tôt.

« Viens, suis moi… je propose qu’on soit aux premières loges pour la tempête. Ça peut paraitre idiot mais j’adore le son des vagues, du tonnerre et de la pluie sur les vitraux…plus bah…y’a la vue… mais bon…»

J’étais un peu mal à l’aise de lui laisser sous-entendre que la vue était jolie. J’aurais tellement aimé lui montrer…je me promis d’essayer de mémoriser le plus possible et de lui faire revivre cette vision en rêve comme je le pouvais. Je me levai finalement pour aller ouvrir la trappe vers l’étage supérieur.

« Tu peux amener ton oreiller si tu veux. » lui lançais-je sur un ton taquin en voyant que jouer avec semblait la rassurer ou la détendre un peu.

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

Alors que j’étais partie dans ma réflexion je constatai le silence de Victoria mais si je me taisais j’allais oublier le file de mes pensées et je le savais. J’avais donc continué, trop motivé, en ne sachant quoi trop pensée des expressions faciales de Victoria. Pourtant j’étais assez fin analyste…mais là…ce n’était pas du tout la réaction à laquelle je m’attendais…Mais…mais je t’écoute? Ce n’est pas ce que tu veux? Victoria se redressa, un air triste sur le visage alors que le miens affichait de l'inquiétude et de l'incompréhension totale. J’avais encore dit quelques choses de mal? Il semblerait. Enfin, elle m’adressa quelques mots. Chose que je commençais à attendre avec beaucoup d’impatience…des explications. Malheureusement pour moi, son ton de voix n’annonçait rien de bon…Elle n’avait déjà eu aucune réaction au fait que je m’efforçais de toléré Auen…ce qui aurait dû être un point positif non? Elle me répondit comme si j’avais eu une question effronté et totalement indiscrète…mais en fait j’avais beau chercher…je ne voyais pas vraiment…Ensuite, c’était elle qui craignait le directeur et qui avait abordé le sujet…s’interroger sur la question me paraissait logique non?

-Je n'ai pas le droit de te dire tout ça... Je n'y ai même pas les réponses en plus... Tu peux demander à Auen, c'est lui qui choisira j'imagine...Vas-y si tu veux, je vais rester là... J'ai envie de rester un peu seule quelques minutes...

Je la vis serrer son oreiller, en faisant face au mur. J’étais inquiet, mais étant toujours à fleur de peau dernièrement, je me sentais bien peu patient en général et surtout en ce qui concernait les malentendus sans explication et les non-dits…C’était souvent pour ce genre de truc que je finissais par me faire jeter, mais comment régler le problème si personne ne parle. Son attitude refermé et blasé depuis son retour de l'hôpital m’irritait grandement et c’était bien pire depuis que j'y avais également fait mon tour. Y avait-t-il finalement une limite à mon empathie? J’aurais aimé qu’elle me parle franchement de ce qui n’allait pas plutôt que de se refermer sur elle. Prenant mon courage à deux mains, je ne quittai pas et décidai plutôt de la confronter un peu.

« Euh…Je n’ai demandé que sa divinité…c’est si indiscret? Le reste c’est pour encourager la discussion…la réflexion surtout…ce n’était pas ce que tu voulais…discuter du directeur et de ton sentiment d’insécurité…c’est ce qu’on fait…Je veux dire…je t’ai demandé ce que tu avais vu dans le bureau…ce qui te faisait penser ça…si tu n’as rien vu ou ne sais rien ce n’est pas grave et ça arrête là. Qu’est-ce que j’ai dit qui t’as déplu? Je vois bien que ça ne va pas…j’aimerais comprendre.»

Je tapotais mon cahier des doigts légèrement énervé par la situation.

« Tu sais?…Tu peux me le dire si quelque chose ne va pas…au lieu de faire comme si de rien était ou comme si ça allais passer. Enfin…c'est pas grâve, si t’as besoin de temps… soit!»

Je poussai un profond soupire plaçant mes mains devant moi, signe que je ne voulais pas vraiment m'en mêler au fond. Je me retournai donc vers la trappe, comme elle me l'avais si bien proposé d'y aller seul, et commençai gravir les échelons, avant de réaliser que je devrais ranger mes effets personnels. Rapidement, j’allai replacer le coffre et le calepin à leur place et, voyant la bouteille de scotch, m’en versai un verre. Je retourner amasser une couverture et retournai vers la trappe. Sous doute ma frustration se faisait sentir dans mes gestes un peu brusques, mais je tentai encore de les retenir un peu. J'avais bien besoin d'un petit remontant actuellement...Hypnos avait de toute évidence capté ce flot d'émotions négative et commençait à redouter ma nuit de sommeil...avec raison. Une mauvaise journée signifiait souvent une nuit similaire.

*...Lawrence...tout va bien? *

*Ça l'air d'aller?!* lui répondis-je d'un ton cinglant.

*D'accord...j'ai compris...Je me tait...*

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

Allant m’enfermer à l’étage, je m’étais assis en observant l’extérieur en sirotant mon verre sans vraiment en profiter même que…je réalisais regretter être monté. J’allumai ma lampe de poche pour jouer avec en la fixant sur l’extérieur comme pour occuper ma pensée…les vagues…le rocher….Quelque chose avait changé depuis le rêve d’Hypnos…ses formes obscures dans la tempête, ces formes de vagues hautes qui rappelaient celles annonçant la venue d’un monstre marin quelconque…tout cela faisait aller un peu trop mon imagination à mon goût. Je restai là un moment, figé, apeuré…mais je ne pouvais pas revenir maintenant…elle avait dit avoir besoin de temps…et bien que j’me sente réellement mal de ma réaction je ne pouvais pas toujours revenir en rampant non? C’est un coup de tonnerre qui me donna le stress nécessaire pour trouver la force de me lever et de retourner à l’intérieur…cette activité que j’aimais tant…ruinée…comme ça? Il fallait définitivement remédier à ça éventuellement…mais clairement pas ce soir.

Tremblotant, je redescendis par la trappe en toussotant légèrement. Le feu semblait plus fort et une forte odeur de brûler envahissait mes poumons. J’entendis la porte claquer au bas de la tour…oh oh…elle ne pourrait pas aller bien loin, mais aveugle, elle pourrait peut-être aller un peu trop loin. Alors que j’avançais pour descendre les escaliers…je les aperçus….les fiches....

« Non! Non non non NON! »

*Non, mais de quel droit elle fouille dans la vie privée des gens celle-là?…Tu l’as accueillie ici tout de même!*

…..tant de travail gâché par la seule personne que je pensais assez ouverte pour comprendre ma petite obsession….Ou du moins assez tolérante. Je me jetai auprès du feu pour sauver ce qu’il en restait, surtout des notes…les fiches, je pourrais les refaire, mais toutes ces notes non transférées…allaient être perdues. Je passai ma main pansée dans les flammes d’un coup rapide pour les atteindre, mais autrement que de me brûler moi et mon bandage…je ne réussis qu’à récupérer quelques moitiés de fiches que je tentais de sauver en les éteignant de ma couverture…les notes avaient été ravagées rapidement. Le coffre, comme il était anti-feu, avait survécu assez longtemps pour protéger la version USB que j’avais récupérée, mais lui, était dans un état plutôt incertain pour protéger de tel document encore une fois. Je réussis néanmoins à l’en sortir et à le jeter plus loin pour évaluer sa condition plus tard….j’avais deux mots à dire à Victoria. Maintenant ma main douloureuse contre moi, je descendis d’une marche ferme vers l’extérieur. La porte ouverte, je sentais déjà que ce ne serait pas une partie de plaisir, pire encore…j’étais terrorisé à l’idée de sortir. Je déposai mon verre encore pratiquement rempli, incapable de le terminé tellement mon estomac me serrait par ce mélange de terreur, de culpabilité et de colère. À mon tour, je finis par faire un pas à l’extérieur…il fallait bien aller la chercher. Par chance, elle n’était pas allée bien loin, mais sa condition m’inquiétait…Elle semblait dans un état semi-conscient ou je ne savais pas…Je verrais mieux à l’intérieur du phare. Du coup, je ne pus m’empêcher de me dire que c’était encore moi qui allais la ramasser. Je me penchai donc pour la prendre dans mes bras, mais en tentant de me relever je poussai un petit cri de douleurs de douleurs….encore une fois mes plaies risquaient de s’ouvrir….mais il fallait bien rentrer. Ce n’était pas sur de rester à l’extérieur avec ces éclairs. Décidant finalement de la prendre sur mon dos pour égaliser son poids contre moi, je réussit à la rapatrier au phare, les larmes aux yeux…certains d’avoir eu le sentiment que j’avais été suivit…sans l’avoir été…comme si quelque chose me surveillait dans l’obscurité de la tempête. Arrivée à destination, je me permis un moment de repos au bas de la tour, utilisant ma lampe de poche pour observer ses yeux…dorés…comme ceux d’Heimdall…elle utilisait son pouvoir? Ah oui…elle a ouvert le coffre…évidemment….donc elle a vu aussi…Je pris son pouls…rien de bien inquiétant, mais j’allais pouvoir le savoir davantage une fois séché. J’observai le haut du phare découragé…Je pourrais aussi bien nous installer ici, mais il faisait froid…il faudrait reprendre un second feu…et les conditions ne s’y prêtait pas…il me fallait monter. En montant les marches, je savais que c’était ma cuisse qui allait y gouter et je le sentais déjà. Tous deux trempé jusqu’aux os, je tentais de ne pas la laisser glisser…Au total, cela pris certainement une bonne trentaine de minutes avant d’arriver à notre étage, épuisé, souffrant et les larmes aux yeux. J’allai la déposer dans ses couvertures et me laissai choir à ses côtés un moment, rouler en petite boule en maintenant ma blessure au ventre qui s’était rouverte et de laquelle coulait une certaine quantité de sang était incapable d’imbibé ma chemise, déjà trop humide. Je ne pouvais pas rester là ainsi même si ce n’était pas l’envie qui manquait…Victoria allais attraper froid et ma blessure allais s’infecter…sans parler que je tacherais toutes les couvertures et l’idée ne me plaisait pas du tout.

Je me relevai donc péniblement pour aller chercher des serviettes. Retirant ma chemise, j’attachai l’une d’elle autour de ma taille pour absorber le sang et une seconde pour mes épaules frigorifiées, le temps que je m’occupe de Victoria. Je me mis donc au boulot…séchant ses cheveux le plus possible, son visage…où je constatai qu’une espèce de fièvre semblait s’installer…Je soupirai…l’idéale était de lui retirer ses vêtements, mais je savais déjà à quel genre de regard je m’exposais à son réveil. Retirant les couvertures humides, je lui retirai d’abord son chandail de laine, puis ses chaussettes. Prenant soin ensuite de poser une couverture sur elle, je m’occupai finalement de terminer le travail de façon discrète.

*Tu es beaucoup trop gentil…tu le sais ça?*

*Ouais…j’sais…*

Pour finir, j'emmitouflai Victoria dans ses couvertures en-là plaçant prêt du feu. Je mis un peu d’eau sur le feu, espérant finir la soirée avec un bon thé chaud. Tremblant, je me dirigeai vers le bureau où j’avais aussi ma trousse de premiers soins et commençai à sortir tout le nécessaire à point de suture, les pansements et les onguents. Cette fois, je me resservis encore un verre de scotch que je callai d’un trait pour endormir un peu la douleur avec quelques analgésiques au passage…rien de bon, mais…ce serait peut-être moins pire. Je tentais alors encore une fois…tant bien que mal de recoudre cette satanée plaie laissant sortir quelques plaintes de temps en temps. Je tentais de ne pas trembler, mais les images qui me revenaient en tête, les sons ambiants et l’atmosphère me pesaient lourdement sur les épaules. Après un moment, je crus entendre un bruit de pas au bas des escaliers….non…c’était clairement mon imagination. Poursuivant mon travail de couture, je fus encore une fois arrêté…par le bruit de pas dans l’escalier métallique. Des frissons de peur me parcoururent l’échine alors qu’incapable de tenir plus longtemps, je me saisis du tisonnier que j’avais apporté près du feu et m’avançai vers l’escalier pour jeter un coup d’œil…rien.

« Il y a quelqu’un? » me risquais-je…

Immédiatement, j’entendis les pas redescendre à toute vitesse. Je ne m’étais pas trompé, il y avait bien quelqu’un. Qui avait bien pu réussir à atteindre ce rocher par pareil tempête? Je ne voyais pas…et surtout, par un temps pareil…la personne aurait dû demander asile, pas fuir en m’entendant…de plus en plus, je craignais qu’on ne soit plus en sécurité. Par chance, aucun autre accès ne menait à Victoria...je pouvais descendre sans risquer qu’elle ne soit victime d’un quelconque malheur. Arrivée au bas de la tour, je n’avais toujours pas croisé personne. Nu pied, avec mon simple pantalon, je me risquai à jeter un coup d’œil à l’extérieur et je vis une espèce de source lumineuse se diriger vers la plage rocheuse.

« Hey! Vous avez besoin d’aide?! » lui hurlais-je.

Le rire que j’entendis me paraissait particulièrement étrange, comme celui d’un enfant, mais se répercutant en écho. Immédiatement, je figeai…on m’avait raconté des histoires de fantôme sur ce lieu…mais franchement je n’y avait pas vraiment cru…était-ce possible? Après Immortalia, j’étais prêt à croire en beaucoup de choses qui me paraissaient ne pas faire de sens. Craintif, j’étais prêt à retourner vers Victoria en replaçant la planche de bois qui nous servait de porte, mais lorsque j’arrivai pour le faire, une seconde forme m’apparut, à quelques centimètres de mon visage. Cette fois, il ne s’agissait de toute évidence pas d’un enfant…en fait j’ignorais ce que c’était, mais il avait bien essayé de me mordre. Me défendant, je lui envoyai un coup de tisonnier et il disparut, mais réapparut rapidement un peu à la manière de l’ombre dans le rêve de Yuuki. Celui-ci me poussait de plus en plus vers la plage alors que je donnais des coups un peu partout. Je fini finalement par me mettre à courir dans cette direction où mes pieds glissaient sur la roche. Je sentais l’eau glaciale de la marée montante caresser mes pieds au rythme des vagues…De façon lointaine j’entendis alors la voix d’Hypnos qui semblait vouloir désespérément me rejoindre.

« Lawrence…Lawrence! C’est un rêve éveillé…ce n’est pas réel! »

J’avais continué d’avancé à l’aveuglette et j’avais à présent l’eau jusqu’à la taille, je me rendais compte en effet que je n’entendais plus rien, ni ne voyais rien….les sons semblaient revenir à la normalité aussi, y compris la douleur de mes blessures à présent trempée de l’eau salée de la mer.

« Ishhhhh….... »

Réalisant que c’était lui qui m’avait sorti de ce rêve je le remerciai tout de même, mais mes jambes ne voulaient plus bouger.

* Il va falloir bouger… aller…tout va bien…c’est le trop-plein d’émotions…et je crois que c’est similaire pour elle.*

* Mais, mais….j’allais bien, j’étais en contrôle…j'étais logique, éveillé...je...je... *

*Ce n’est pas grave…Peu importe. Retourne au phare…fini de te soigner…C’est moi qui fournis le sommeil ce soir. Garantie de pur bonheur…Tu le mérites.»

Je tentai d’avançai, un pas à la fois…je finis par accéléré le tout quand je réalisai que je ne voyais pas du tout le fond de l’eau et que je m’imaginais me faire attraper les pieds…la motivation était bien suffisante. De retour au phare, je m’écrasai sur le sol de l’entrée, constatant les dégâts sur ma personne, saletés et blessures de la soirée…l’aiguille et le fil toujours pendant à ma plaie…j’allais devoir recommencer et désinfecter à nouveau. Cette fois, je pris quelques minutes pour nous barricader de l’intérieur de façon rapide et désorganisée…

Les yeux brillant d'étoiles et de larmes j'allais débutai l'ascension pour la troisième fois ce soir...

*Promis, je ne redescend plus ce soir...*

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

J’atteignais enfin le sommet du phare une fois de plus, et quel ne fut pas ma surprise de voir Victoria se tenir debout devant moi, enroulé dans sa couverture. Immédiatement je soupirai découragé. J’attendais les paroles cinglantes qui allaient me rendre coupable de perversité pour l’avoir dévêtu, mais au lieu de ça elle me lança une question…l’air inquiète.

-Law... Tu... Tu es blessé... C'est gr...grave?

« C’est rien, retourne te coucher. Je m’occupais à me soigner avant…avant de…enfin…je vais terminer seul. Je suis habitué depuis mon retour.»

Je voyais bien qu’elle n’allait pas bien, je n’allais pas lui demander de m’aider…et bon mon orgueil me disait de ne pas la laisser s’approcher de moi pour un moment. Elle qui venait de détruire au moins deux semaines de recherches. J’espérais bien d’ailleurs me souvenir du plus de détails possible…reconstituer le tout ne devrait pas être un problème vu l’état de la clef USB.
Malgré mon faible commentaire, Victoria s’était dirigé, tremblante, vers le bureau où j’avais étendu la trousse de premiers soins.

-Il faut soigner ça... Vite...

Elle revenait vers moi avec le kit que je lui pris des mains. J’allai du même coup plaqué ma main froide contre son front, puis avec le dos de la main, sa joue pour être certain. C’était chaud…trop chaud. Ignorant toute protestation qu’elle pourrait me faire je commençai à faire ce que j’avais à faire.

« J’ai dit retourne te coucher…Tu devrais prendre un peu d’eau aussi… »

*Lawrence…elle a peut-être raison, il t’est facile de t’occuper de ta main qui n’a presque rien ou de ta cuisse, mais ton ventre c’est autre chose…et là ce n’est pas très joli. Ça pourrait s’infecté si ce n’est pas déjà le cas.*

Mon ton était un peu plus sec, mais je m’inquiétais réellement pour elle. Elle avait besoin de repos. Bon… c’était de la fièvre simplement, mais quand même... Je me dirigeai vers le feu où j’avais posé une théière qui était à présent clairement trop chaude. Avec difficulté, je réussi à la retirer en avertissant Vic de ne pas lui toucher. J’allais ensuite chercher une bassine de métal que j’empli d’eau que je posai difficilement sur le feu et un second bol pour de l’eau plus fraiche que j’apportai sur le bureau. Je me préparais pour nettoyer les plaies et finalement l’entièreté de ma personne vu ma saleté insoutenable. Tentant de rester concentré sur la tâche plutôt que la douleur, mes gestes se faisaient de façon machinale, ignorant Victoria qui m’observait m’affairer. Mon seule objectif était de faire tout ce que j’avais à faire de dormir…et si possible réaliser que tout ça n’est qu’un mauvais rêve…mais non…je savais que non. J’allai installer une serviette au sol derrière le paravent pour m’y assoir et retirai mon pantalon pour m’entourer d’une seconde serviette.  Je commençai à couper le fil au niveau du ventre et nettoyer mes plaies de la cuisse et du ventre avec l’eau froide. Par chance, mis à part les brûlures déjà traités de la main, je n’aurais qu’à refaire laver rapidement et l’entourer d’un pansement neuf. Après un moment, je me dis que l’eau devait être assez chaude, mais il me faudrait me lever et une fois au sol l’idée me paraissait pénible…je pourrais demander à Vic…mais oserais-je?

*Allez, met ton orgueil de côté…elle veut aider…demande lui gentiment non? Ensuite, j’observe une grande fatigue chez toi. Tu pourrais lui demander de te tenir éveiller au moins…ce serait mieux pour tes points de sutures…déjà qu’ils ont déchiré, ce sera bien plus difficile.*

« Vic…j’ai…j’aurais besoin de la bassine d’eau chaude…s’il te plait….mais attention si c’est trop brûlant ou que tu n’es pas capable oublie ça je viendrai….juste…ça irais mieux…»

J’attendais sa réponse en espérant qu’elle soit positive et préparai le fil, les pinces et les aiguilles pendant ce temps. Je déplorais grandement l’insalubrité des lieux mais je tentais de désinfecter le tout avec une bougie et de l’alcool à friction. Obnubilé par la flamme je réalisai après un moment que j’étais clairement trop épuisé, Hypnos avait raison.

« Je…j’aurais besoin que tu me tiennes éveillé…. Désolé je…je devrais te laisser dormir…mais…»

Je soupirai une fois de plus, exaspéré de devoir demander de l’aide alors qu’elle n’était pas en état...mais je me sentais sur la limite entre l'éveille et le sommeil et sans le savoir mes yeux me trahissaient également...toujours aussi...étoilés...je devait me sortir de ça. En discutant avec Victoria ce serait mieux.

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

À mon grand soulagement elle, m’apporta la bassine assez près pour que je l’atteigne de ma main et puisse la tirer vers moi…je supposai donc qu’elle ne m’en voulais pas au point de me laisser m’arranger…bonne chose….

« Merci… » Lançais-je doucement…reconnaissant mais toujours en allant contre mon orgueil.

J’en profitai pour me laver à la mitaine et terminer de nettoyer les plaies du mieux que je pouvais malgré mes tremblements. J’avais entendu Victoria soupirer et s’installer près du paravent alors que je lui demandais de me maintenir réveiller. Elle finit par marmonner quelques excuses.

-Désolée... Pour tout ça...

Je sentais le tremolo dans sa voix et j’ignorais trop quoi en faire…je la laissai plutôt parler…satisfait qu’elle accepte de me tenir éveiller malgré tout.

-C'est... C'est quoi ta couleur préférée? J'aime beaucoup le violet moi... Celui qu'on voit lors des couchés de soleil... Il a l'air très beau en tout cas... Et puis, tu as un animal préféré aussi...? J'aime beaucoup les chats, mais je préfère les colibris...

« Désolé pour tout quoi? Avoir cramé près d’un mois de recherche ou pour le reste… »

J’avais d’abord fait fit de ses question plus douce…je tiquais toujours sur ses excuses dont j’ignorais le degré de sincérité. C’était parce que je m’étais occupé d’elle et qu’elle se sentait redevable ou elle le pensait réellement? Je soupirai, exaspéré autant par ses excuses que je n’étais de toute évidence pas prêt à recevoir aussi simplement, mais aussi par moi-même et mon attitude de merde…j’en avais conscience…je n’aidais pas du tout notre cause. Je finis donc par essayer de me reprendre.

« …désolé…je….désolé pour tout moi…je suppose…juste…oh et puis laisse… »

J’en étais rendu là? À m’excuser pour être moi-même? J’avais le droit d’être en colère non? C’était justifié? Je m’en donnais difficilement le droit avec elle…mais…J’ignorais trop comment lui dire ce que j’avais sur le cœur présentement. Trop d’émotions s’emmêlaient…la souffrance, l’inquiétude pour elle, la peur de ma perte de contrôle, la frustration et la colère contre elle, pour ce qu’elle avait fait, le sentiment de trahison après l’avoir accueilli ici et indirectement la déception de l’avoir amené et que tout ai si mal tournée…sans parler du malaise d’être pris sur cette îlot pour un bon moment sans possibilité de retourner à Immortalia sur le champs. C’était trop…juste trop en une soirée. Enfin, je fus tout de même satisfait qu’elle tente de me changer les idées et de me maintenir éveiller. Si on avait besoin d’un test d’amitié, il allait être fait clairement! J’inspirai profondément et embarquai finalement dans ses questions sans profondeur…en fait…c’était un peu reposant.

« …le bleu, le vert…le mélange des deux je crois…comme l’océan ou la mer…bonne question en fait…je n’y pense pas trop…mais…ouais. Je pense que bleu serait bon…Pour l’animal? Trop de choix, j’adore les félins…pour en avoir vu de gros en liberté…ils ont fière allure et j’aime voir les attitudes similaire avec les chats de maisons. Mais les singes et les éléphants son plus doux…joueur aussi…Je suis allé dans une réserve une fois pour l’un et puis pour l’autre…exprès pour aider. Enfin…aider est un bien grand mot…j’étais jeune…et je devais surtout être une nuisance…tout ce que je voulais c’était les toucher et jouer avec…mais c’était chouette. J’y retournerais bien. Je serais surement plus utile maintenant…»

Allant jouer dans mes souvenirs plus agréable, je réalisais m’apaiser un peu, mais le moment fatidique était arrivé et je devais me suturer moi-même à présent. Je pensai à une sujet, une question de plus pour entretenir la discussion.

« Pourquoi le colibri? Et…comme directrice du club de botanique…quel est ta fleur favorite? J’ai toujours aimé les plantes vertes, autonome avec peu d’entretien …mais je crois que j’aime bien les roses…c’est classique…si elles ont une couleur originale j’aime beaucoup….et bon ma connaissance des fleurs est très limités alors…Quoique depuis récemment, la tulipe blanche occupe toutefois une place importante pour moi…c’était la première fois qu’on me donnait une fleur…Même si ce n'était pas réel en fait...quand on y pense...mais pour moi c'était vrai...et l'intention l'était aussi je crois.»

Je faisait évidemment référence à notre premier rêve ensemble mais j'ignorais en fait si elle s'en rappelait. Elle avait déposé une fleur à ma chemise et je lui avait finalement rendu la pareil dans la serre quelques jours plus tard.

Je pris l’aiguille courbe et le fil déjà préparé et pris une profonde inspiration. Le début était toujours le plus pénible…relevé la peau et faire le premier nœud…Je serai les dents inconsciemment…puis m’exécutai étouffant mes plaintes. Sans en avoir conscience non plus, j’avais tendance à bloquer ma respiration par moment.

« Sinon…j’y…pense….pour…le couché de soleil…violet…tu pourras toujours le voir… demain…ishhhh.…si on est pas encore partie…mais vu l’heure qu’il est…on devrais se reposer pour…la journée de demain…et partir de nuit…est exclu, alors…on devrait surement encore y être…à moins d’une urgence. »

Je pris un moment de pause pour respirer et détendre mes mâchoires. La cuisse était terminer…je nettoyais le tout du sang, mais j’avais fait du beau travail….restais le pire. Je m’encourageai en m’imaginant ensuite écraser dans mes couvertures.

« Enfin, je propose le couché de soleil….vue l’état des fiches et du coffre…je suppose que tu peux voir non? Et ça vaut le coup….aagh…ishhh…. »

Comme pour m’auto punir d’avoir osé ramener le sujet des fiches je décidai de commencer les points. Une sueur froide me passant le long du dos alors que je redoutais encore la douleur qui me prenait à chaque point. Ça allais mal…très mal…cette cicatrice ne sera clairement pas jolie même guérit…jamais. Un point était positif…il était décidément difficile de s’endormir en faisant le travail, mais dès que je prenais une pause, je sentais mes paupières devenir lourdes rapidement et ce fut le cas après avoir fait mon premier nœud alors que j’attendais la réaction de Victoria…un peu une excuse pour ne pas continuer immédiatement. Après l'avoir écouter, j'avais osé fermer les yeux une fraction de seconde et mon temps de réaction, ce silence un peu trop long, devait en dire aussi long à mon interlocutrice sur mon état d'éveil...

*Lawrence! Réveil, c'est pratiquement terminé!*

"Hum...quoi?" marmonnais-je.

Ma tête s'était légèrement affaissé et moi aussi.

Petit spoiler de la serre ah ah:

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

-Je ne suis jamais allée dans une réserve, ce genre de choses... C'est le genre d'endroit qui semble amusant, non?

« Oui…et bien ça dépend je suppose. Celle où j’étais était spécialement pour sauver les animaux victimes du braconnage, blessés, orphelins et tout…l’objectif étant de les renvoyer dans la nature éventuellement…et de ne pas tuer leurs instincts de survie ou instincts sauvages disons…ce qui était difficile considérant que c’était des humains qui prenaient soin d’eux….mais c’était faisable…Ce qui est amusant est surtout de les voir de près et d’interagir avec eux…quelques personnes en profitaient aussi pour étudier leurs comportements et tout…c’était intéressant…mais je crois que ma mère voulait surtout une sortie « éducative » qui allait me donner une conscience de ce qu’étais le braconnage dont j’entendais parler, me montrer que c’était mal et tout ça….et au fond…peut-être aussi ne plus m’avoir dans les pattes pendant qu’elle soignait ses patients…»

J’avais continué en prenant mon matériel, pausant ma question sur sa fleur favorite.

-Le... Le colibri? C'est parce qu'il... Il est exceptionnel, et très joli... C'est le seul oiseau qui peut voler en arrière, tu sais? Enfin... C'est sa façon à lui d'être unique et différents des autres... Je trouve ça bien.
Pour la fleur... Je les aime toute, mais surtout les hortensias. Je les trouve douce au touché, et puis elles ont une bonne odeur. Je me pique plus souvent avec une rose qu'avec des hortensias en tout cas.

J’avais eu un petit sourire à sa tentative de rétablir une atmosphère plus rigolote dans les circonstances. À mon intervention sur sa possibilité de voir, elle me fit part de ses pertes de contrôles. J’avais soudainement eu l’envie de lui étaler les miennes…au fond j’avais besoin d’en parler…mais la dernière fois que je l’avais fait, j’avais semblé importuné Yuuki…mais je voyais bien que c’était de pire en pire…c’était un peu inquiétant…mais Victoria en avait suffisamment sur les épaules pour m’entendre me plaindre. Et je décidai de ne rien dire pour le moment.

-Parfois... Je vois sans m'en rendre compte... Sous le coup des émotions, je ne contrôle rien... Avant, c'était Heim qui régulait tout ça... Mais ça n'est plus le cas à présent, et je ne sais pas comment les arrêter... La plupart du temps, ça s'arrête quand je n'ai plus d'énergie et je perds connaissance...

« … »

-Law...? Ce... Tu t'en...sors?

« Hum...quoi? »

Je sentis les mains bouillantes de Victoria se poser sur mon visage, appréciant la chaleur, je relevai la tête, suivait son mouvement.

-Je ne peux pas voir ce qu'il... Ce qu'il reste à faire mais c'est bientôt fini... Il faut rester éveiller... Je suis là...

Je fus déçu d’entendre qu’elle ne puisse pas voir…je lui aurais bien refilé le fil et l’aiguille pour lui donner une petit cours 101…s’aurais été tellement plus simple pour moi...

« Euh ou…oui…je suis…réveillé…Je m’en sors. Je…euh…tu disais…pertes de contrôle sous l’émotion….euh…je connais…moi aussi…Je ne sais pas si c’est le cas pour…tout le monde…Tu crois qu’on pourrait les réduire en poursuivant ton entrainement? Si ça peut aider?»

*Lawrence…te remettre à aider les gens pour s’entrainer n’est pas une bonne idée…laisse toi du temps…et je dis ça avec le cœur lourd. Tu sais comment j’adorais ces moments, mais je le dis pour toi.*

Je repris finalement le mouvement de couture, serrant de nouveau les mâchoires et la même sueur froide couvris mon corps tendu. Après un bon moment, je considérai la tâche terminé…j’avais accéléré la cadence vers la fin puis avait nettoyé le tout…

« C’est fini…c’est fini!…pansements maintenant…»

Je lâchai un long soupir de soulagement et décrispai mes mâchoires douloureuses. Je m’étirai, pour prendre la trousse, prenant garde de ne pas faire de mouvements qui risquerais de défaire les points et pansée le ventre comme je l’avais fait pour la cuisse quoique plus difficilement. Tremblant et frigorifié j'attrapai lâchement mon sac de vêtements que j’avais mis à côté, j’enfilai un caleçon propre sous ma serviette ensanglanté avant de la jeter avec tout le matériel souillé dans un sac de déchet que j’avais apporté tout près exprès pour ne pas avoir à me promener partout par la suite. Il me restait les deux bassines d’eau sale et sanglante…j’allais devoir tout jeter, mais il fallait trouver un bon moyen d’en disposer…mais demain…caché par le paravent je devrais pouvoir toléré la présence d’un tel fessier en culotte de cheval non?...Non ça allait pas le faire…je savais que c’était là et ce serais suffisant…sans parler que je ne voulais pas que Victoria ne s’y accroche ou n’y touche…

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

-Je... Je disais que je m'entraine déjà... Physiquement, j'entends... J'ai essayé de me mettre au sport avec Helen, une amie... C'est pas glorieux encore mais je m'y fais...
Et pour nos... Anciens entrainements, je dirais pourquoi pas... Mais pas maintenant, pas tant que tu n'es pas guéri... C'est trop dangereux sinon, je ne veux pas que...

Elle s’entrainait avec Helen? La même que je connais? Peut-être…enfin…j’avais surtout compris de son commentaire qu’elle ne voulait pas faire d’entrainement tant que je n’étais pas guérit? Une part de moi, le prenait plutôt mal. C’était à moi d’aider les autres, je m’en étais toujours fait une fierté. Le fait de maintenant devoir avouer que j’en avais besoin semblait rendre ma situation plus pénible. Pourtant, j’avais osé pour Eli et les résultats avaient été excellents. Rien ne m’empêchait de recommencer tout doucement non plus.

« …Mais je vais bien…on aurait qu’à y aller progressivement… » Lançais-je sur un ton un peu exaspéré.

Je l’entendis retourner alimenter le feu. C’était une bonne idée, il commençait à faire froid. Quant à moi, j’étais encore au sol, n’ayant pas vraiment l’énergie de me lever, pourtant il le fallait, mais je me sentais nauséeux et un brin étourdit. Je craignais donc de le faire.

-Ce n'a pas d'importance... Je vais dormir... Pense à te reposer toi aussi, tu en a besoin...

« Oui…je vais faire ça… »

C’est tout? Comme ça? Au fond s’était sage mais…je ne sais pas…c’était un peu…directe? Je finissais de me charcuter et bonne nuit? Au fond, c’était mieux ainsi, je ne voyais pas ce que j’aurais fait d’autre, mais la sensation me faisait étrange. Je l’entendis aller se blottir dans ses couvertures, me souhaitant une bonne nuit et je décidai de faire de même, laissant l’eau à vider le lendemain vu mon état.

« Bonne nuit aussi… »

Je me levai, faisant à peine quelques pas je sentis que la soudaine baisse d’adrénaline, de crainte et de douleur, jumelée à ma position verticale entrainait une chute de pression rapide. Immédiatement, je me retrouvai au sol, étourdit et luttant pour ne pas perdre conscience…j’avais des choses à faire…non…trop tard…il me fallait le « lit »…au moins…

« Vic… »

J’avais bien tenté de l’avertir mais elle semblait déjà bien partie, où ma voix était trop faible… Des points noirs commençaient à parsemer ma vision alors que j’avais essayé de ramper, m’évanouissant finalement sur le sol froid à quelques centimètres de mes propres couvertures. J’ignorais combien de temps j’avais passé sur le sol, mais à mon réveil je grelottais et une espèce de brume s’échappais de ma bouche et de celle de Victoria au fur et à mesure que nous respirions. J’entendais les oiseaux chantés et le feu s’était éteint alors qu’un rayon de lumière passait par la fenêtre. J’allais physiquement mieux bien que tout était encore douloureux et sensible, mais je ne m’étais pas reposé du tout vu l’inconfort. Je me levai tout de même pour au moins repartir le feu et nous réchauffer un peu, en profitant également pour aller replacer les couvertures de Victoria. Ce faisant je repensais à la veille et malgré ma frustration, je me sentais particulièrement mal pour mon attitude…je n’avais pas été tellement mieux qu’elle à ce moment. Il faudrait néanmoins en reparler. Je sentais qu’il y avait trop de non-dit. Par contre, j’aurais vraiment dû être plus patient…Enfin…je pensais à un moyen de me faire pardonner…un petit geste…n’importe quoi avant de retourner m’étendre. Je vis la corne d’abondance dans un coin…Victoria allait éventuellement se réveiller aussi. J’étirai une petite nappe entre son lit et le feu pour y placer un petit-déjeuner digne d’un hôtel. C’était de la triche mais…l’intention y était. Je préparai également un thé chaud en espérant qu’elle se lève rapidement pour pouvoir en profiter…juste au cas, je plaçai le nécessaire pour en refaire tout prêt du reste. J’en profitai aussi pour aller jeter par l’une des fenêtres brisée, l’eau sanglante des bassines et ramassai les fiches qui trainaient encore près du feu, pour les rapatrier dans mon immense recueil de texte que je trainai avec moi dans mes couvertures après avoir placer la corne d’abondance près de Victoria au cas où elle souhaitais se resservir. En gobant des antidouleurs, je me blotti ensuite dans mes couvertures pour réchauffé mon corps glacé. Enfonçant ma tête dans mon oreiller je profitais enfin du confort de mon petit nid et pris un moment pour observer mes derniers écrits, m’endormant finalement dessus. Je passai ainsi la majeure partie de l’avant-midi à dormir profondément, étrangement sans rêve marquant. J’étais sans doute trop épuisé au fond.

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

Il devait être près de 7h00 ou 8h00 lorsque mon sommeil sembla s’alléger alors que j’entendais Victoria parler toute seule

-Prend garde, vilaine biscotte, je vais te mangeeeer! Oh non, pitié, ne faite pas ça! Je suis une gentille biscotte! Mais oui, à d'autres! Puis tu es tellement appétissante, petite biscotte. Noooooooon!

Sans ouvrir les yeux, je restai étendu, mais me retins de ne pas éclater de rire. Je voulais me rendormir en fait, ne souhaitant pas vraiment faire face au matin. J’étais tout de même satisfait qu’elle profite du petit déjeuner. Quant à Hypnos, il ne protesta pas vu la nuit dernière et je lui en étais reconnaissant…j’en avais besoin et bon je le soupçonnais de vouloir enfin dormir aussi. Je m’éveillé donc de nouveau vers 11h00. J’entendais de nouveau les vagues, beaucoup plus douces que la veille mais aussi Victoria qui chantonnait. Elle était éveillée donc…devrais-je me risquer? Ou aurais-je droit à aussi pire que la veille? Encore une fois, la forte envie de rester coucher et de ne plus jamais me relever m’envahit.

*Tu devras y faire face tôt ou tard. Voit le côté positif…elle chantonne. Elle doit aller un peu mieux et toi aussi tu vas un peu mieux. Il faut simplement que vous discutiez de façon civilisé…tous les deux.*

J’acquiesçai, la tête toujours dans mon oreiller, puis prenant une bonne inspiration pour trouver mon courage je me redressai lentement. Je me permis un coup d’œil sous mes pansements…ça allait plutôt bien en fait…sauf…oh…celle au ventre. La rougeur qui s’y installais était inquiétante mais vu le traitement qu’elle avait subi, ce n’était rien d’anormal non? J’espérais que cette boursoufflure ne soit pas signe d’infection ou sinon, une simplement mineure dont mon corps se débarrasserais de lui-même…J’allais devoir surveiller tout ça. Me recouvrant pour avoir moins froid, je balayai la pièce du regard en silence pour découvrir mon propre petit déjeuner. Comme je l’avais fait pour elle, Victoria semblait avoir préparé le mien…c’était bon signe. J’eu un léger sourire en m’y servant, ignorant trop quoi dire, je l’observais sur le bord de la fenêtre à fixer l’extérieur. Retournant mon regard neutre sur ma nourriture, j’eu soudainement une idée pour alléger l’atmosphère. J’attrapai deux biscottes et moqueur, repris un ton de voix similaire au sien un peu plus tôt.

« Non!!!! Pas les jambes!!!!!! Naaaaaahhhh!!!! Nomnomnomnom….Victoria!!!! Sauve-moi! »

Après une bouché de la première, le lui lançai la seconde dans le dos comme si elle s’était sauvé vers elle, cherchant son aide. J’observai Victoria se retourner, un sourire timide sur mon visage alors que je me retenais de ne pas éclater de rire. Ce n’était pas méchant mais je voulais qu’elle sache que j’avais entendu et trouvé ça vachement drôle et mignon.

« Bon matin… » Lui dis-je doucement, un peu incertain tout de même.

« Tu…tu as bien mangé? Et dormi? »

Je détournai finalement mon regard en lui posant la question, ne voulant pas ramener quoique ce soit sur le tapis immédiatement. Je tentais de rester neutre, sociable et tolérant…même un peu joyeux…Je remarquai en même temps mon ouvrage sur lequel je m’étais endormi, perdu dans mes couvertures. Je l’en retirai et le posai sur mes genoux, observant le bout de mes fiches dépasser….tentant de réprimé ce sentiment d’injustice qui accompagnais leur destruction…C’était un peu tôt et trop frais pour passer à l’interrogatoire pour obtenir des informations sur ce qui c’était passé la veille….Sans le remarquai je me mis à tapoter la couverture du livre, impatient de demander. Je voulais qu’elle m’éclaire parce que je n’y comprenais franchement rien. Je l’avais écouté…et comme ça elle avait déterminé que c’était trop...que mon opinion n’était pas valable je suppose et que cela justifiait de bruler toutes mes recherches. Je devais clairement avoir loupé quelque chose. Au lieu de lui demander, je m’en tenais toutefois à une discussion neutre…limite barbante, comme si rien ne s’était produit. Je n’avais pas le goût de me chicaner avec elle…bien qu’une part de moi ne demandais que de lui faire aussi mal qu’elle m’en avait fait…pourtant encore…je ne voudrais pas faire de mal avec Victoria…que de sentiments ambivalents….

« Tu….pensais faire quelques chose aujourd’hui? Travaux…profité de l’extérieur? J’avais pensé moi-même faire quelques réparations si tu avais des trucs personnels à faire. On pourra toujours…profiter de la corne aussi…toute la fin de semaine…comme on veut… Restez…tranquille me semble une bonne idée.»

J’étais franchement mal à l’aise malgré tous mes efforts. J’avais l’impression que le weekend si merveilleux que j’avais prévu venait de partir en fumer avec les fiches.

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

-J'ai plutôt bien dormi, je crois que j'étais assommée un peu d'hier soir. Et merci pour le repas, c'était délicieux! Mon estomac criait famine, puisqu'on a pas vraiment prit le temps de dîner...

« Ouais…c’est ce que je me disais aussi… disons juste que c’était plus la priorité.»

Lui demandant ses plans pour la journée, elle sembla embarquer dans la conversation…sans doute signe qu’elle préférait qu’on enterre la hache de guerre et qu’on oublie la soirée elle aussi. Néanmoins, j’allais pas la laisser filer avec toute cette histoire…elle me devait des explications et malheureusement pour elle, elle était prise sur une île avec moi.

-Si tu veux, je peux t'aider à réparer quelques trucs avec toi... Il ne faut pas que tu forces sur tes blessures et ça me laissera croire que je peux être utile avec mes petites mains, ça t'irait?

J’acquiesçai légèrement, un peu déçu de devoir avouer que je ne pourrais pas en faire autant que prévu.

« D’accord si tu veux aider…mais je ne voulais pas vraiment te refiler le travail en fait….et t’inquiète pour tes mains…les miennes ne le sont pas plus utile c’est pour ça que je prévoyais tricher avec le marteau d’Héphaïstos. Tu as vu ce qui as été fait sans lui jusqu’à présent…c’est tolérable mais pas du grand art tout de même. Enfin…si tu veux essayer ne te gêne pas…mais je veux en faire tout de même. Je suis venu un peu pour ça et le nettoyage aussi…et je ne voulais pas te faire travailler…je voulais que tu …profites du weekend…te repose… »

Ces derniers mots me paraissait étrange…oui…j’avais voulu lui changer les idées…ce qui avait lamentablement échoué apparemment…et pour moi aussi.

-Au fait, tu m'avais parlé d'un coffre, à un étage... On pourrait essayer de l'ouvrir aussi, si tu veux! Et puis ça... Je pourrais m'entrainer un peu comme ça, ça serait une bonne idée, tu en penses quoi?

Je l’observai un moment en réfléchissant à cette dernière possibilité…ouais…ce serait intéressant…mais les lieux ne nous permettaient clairement pas de le faire immédiatement. Plus sérieux à présent que j’établissais un plan, j'avais enfin l’esprit occupé à autre chose qu'à penser aux fiches...même que bon...le coffre étant une grande intrigue pour moi depuis un moment...je me sentait un peu fébrile à l'idée qu'on allait enfin l'ouvrir.

« Euh…oui...c'est une bonne idée. Si tu veux qu’on le fasse on va devoir faire quelques préparatifs…j’avais un plan mais…vu mes blessures…je suppose que tu ne me laisseras pas faire quelques acrobaties…on va devoir être intelligent du coup. Je pensais accéder au coffre à partir des escaliers…descendre avec une corde et ne pas poser pied au sol de bois pourrit. Je me suis essayé au départ et ça défoncé…ne voulant pas démolir le coffre non plus je préférais faire ça doucement. Alors ma question est…Peux-tu déverrouiller à distance? Ou dois-tu y toucher? Parce que tu es légère et avec le bon système…je pourrais t’y descendre au besoin….mais on doit d’abord réparer les rampes. Jusqu’à cet étage si au moins. J’ignore aussi si le coffre est lourd ou non…s’il est léger, il nous sera facile de le trainer mais on pourrait toujours également le remonter avec des cordes par l’escalier…en espérant ne pas avoir à trop forcer. Peut-être qu’à deux on y arriverait…s’il est lourd….en fait…peut-importe…on pourrait simplement l’ouvrir et si son contenu le permet, ne remonter que son contenu et laisser le coffre. C’est pour toi…tu as peut-être meilleure idée. Bref, si ça te convient…on répare l’escalier, tu déverrouilles et on t’y descend doucement à la mission impossible! …mais j’y pense…tu vois actuellement? Pour faire tout ça?»

Tout en discutant, je m’étais levé, me trimballant avec la couverture jusqu’à mon sac pour m’habiller chaudement d’un jean, t-shirt et d’un pull vert. Puis…ce n’est pas parce qu’on allait travailler qu’il ne fallait pas en profiter de notre weekend. J’allai installer sur le bureau, la corne d’abondance, de la nourriture en tout genre, notamment des gâteaux en quantité…sans oublier du jus et du thé chaud. J’allai reposer aussi mon livre dans la bibliothèque…en me promettant d’y revenir. Puis me dirigeai vers le gramophone valise pour y déposer un vieux disque en déposant doucement l’aiguille qui par mon manque d’habileté émis un son fort désagréable me laissant croire que toutes les pistes ne serait peut-être plus en état ….oups…

Petit souvenir des années 40 XD

« Je l’ai trouvé ici…et pas trop en mauvais état…je l’ai nettoyé et bon…il devrait survivre un moment…mais probablement pas longtemps. Malheureusement, il n’y avait que peu de disque et j’ai déjà fait le tour… voilà…ça devrait être plus motivant de travailler.»

Suivant le rythme de la musique je me dirigeai vers Victoria, déjà dans un « mood » un peu plus joyeux par la musique. J’avais le goût de danser mais je me retins, me permettant toutefois de prendre la main de Victoria et de lui faire faire un tour sur elle-même avant de continuer mon chemin comme si de rien était sur un rythme dansant, en sifflotant et allant vers la petite boîte à outils que j’avais apporté. En fait, qu'elle soit d'accord ou pas j'avais besoin de me changer les idées et la musique ne serait pas de trop.

Seventy steps to the lighthouse…

Victoria et Lawrence

Je secouais rapidement la tête, les deux mains en avant. J'avais bien conscience que son invitation était pour me faire plaisir, qu'il voulait me traiter comme une princesse. J'avais fini par le comprendre, et ça me mettait réellement mal à l'aise. Mais en vue de la situation, je ne pouvais simplement pas le laisser tout faire et m'allonger dans mes couverture en attendant une chaise à porteur pour me faire bouger de ce tas à... Je sais pas trop quoi. Bref, je ne voulais pas être un poids, le lui signifiant avec entrain.

-C'est mieux ensemble! Puis travailler nous donne quand même une petite activité! Regarde, suffit qu'on imagine ça comme une sorte de formation pour le montage de meuble Ikea et puis voilà!

Malgré que j’insiste pour qu’elle ne force pas trop, elle insistait au contraire pour m’aider. D’un sens, je lui en étais reconnaissant. J’avais soudainement l’impression de voir une Victoria plus motivé et plus autonome…J’avais conscience que j’avais cette tendance à la voir comme étant fragile parfois…et je savais qu’elle ne l’était pas et luttais fort contre cette pensée. C’était dans des moments comme ceux-ci qu’elle montrait davantage sa force de caractère et c’était agréable en fait. Reposant pour moi qui me faisais un devoir de protéger. Quoique même forte…j’aurais toujours cette tendance à protéger mes amis mais…enfin c’était légèrement différent ici. Je voulais lui facilité les choses avec son handicap.

-D'ailleurs, j'espère que tu as demandé à Yuu si Heph était d'accord pour que tu lui empruntes son marteau... Sinon je crois qu'il va pas être très content!

« Je ne sais pas en fait…c’est Mr. Mystery qui me la fournit…Qui sait…c’est peut-être qu’une incitation à la vente…si ça se trouve c’est pas LE marteau d’Heph. Sinon je vais me faire attendre avec une enclume dans mon prochain entrainement de rêve avec Yuuki. Surtout vu la façon dont il protège ses connaissances, son feu et tout ça…je n’imagine pas son marteau. Enfin, original ou pas l’important c’est qu’il répare hein!? »

Je souriais…l’idée que Mr. Mystery arrivait à se procurer toutes sortes d’objets un peu louche m’intriguait. Comment il les acquérait était un véritable mystère. Discutant du plan pour récupérer le coffre, Victoria réfléchissait à ma question sur pouvoirs c’était évident…c’était si complexe? Oui ou non? Ce n’est pas grave on va palier si ce n’est pas le cas c’est tout.

-Actuellement, je ne vois pas... Mais je peux essayer de forcer un peu, comme le coffre...

« Je préfère que tu ne forces pas tes pouvoirs, on va t’y descendre et c’est tout dans ce cas. Tu pourras le faire au touché.


*Oh que tu es mal placé pour demander ça mon chou...*

Alors que je farfouillais dans le coffre, je sentis une main se poser sur mon épaule. Par réflexe j’allai poser la mienne sur la sienne en poursuivant ma recherche du fameux marteau.

-Et puis, le plan me plait! Si on résume: réparation de rampes dans un premier temps, puis je tente de le déverrouiller de loin, puis ensuite je descends voir ce qui a dedans comme une acrobate de cirque. Parce que oui, tu as bien deviné, je ne te laisserais pas faire le chimpanzé avec une plaie pareille... Tu devrais aller à l'infirmerie d'ailleurs, une fois qu'on sera rentré...

« Meh…attend un peu c’est inutile de déverrouiller de loin si tu y descends…mais bon si tu veux essayer va. Sinon pour les acrobaties…d’accord…j’aurais pu les faire mais si tu y tiens….d’accord. Je pense donc t’attacher une corde et t’y descendre en fait. Je ne prendrais pas de chance avec ta vue et à moins que t’ai des habileté dans le domaine…je préfère que tu sois attaché…l’idée de la chute à travers le planché jusqu’au bas du phare ne me plait pas et là on serait vraiment dans la merde. Soyons d’accord dès maintenant…pas de risque inutile…de l’un comme de l’autre. Ok? ...Pour l'infirmerie...on en reparlera, j'me débrouille bien jusqu'à présent. T'inquiète.»

Je me relevai avec un air entendu et levant la main pour qu’elle la serre comme pour passer un accord.

-On prend le marteau, et je pense que la rampe sera refaite en deux temps et trois mouvements!

Elle se saisit du marteau et l’évalua avant de donner un petit coup sur la rampe. Le bruit de torsion du métal sembla indiqué que c’était efficace. L’escalier me paraissait bien plus droit et je risquai finalement un pied dessus…finissant même par sautiller pour m’en assurer. C’était solide…très solide. Je ne pus retenir mon éclat de joie. Tout ce qu’on allait pouvoir faire avec ça.

-Mais c'est génial ce truc! Tu crois que Heph nous en voudra si on le garde?

« Je suis limité dans le temps. Mr. Mystery ne prêtre jamais ses objets pour très longtemps. Avec raison je suppose. Je dois lui retourner la Corne dès mon retour…le marteau je l’ai un peu plus longtemps…si on a des trucs à réparer. T’imagine tout ce qu’on pourra réparer ici? Ce soir on pourrait dormir avec des vitres réparé…Je pourrais m’en faire un vrai petit chalet…. »

Mon élan de motivation fut toutefois réprimé lorsqu’une idée me passa par la tête.

« Mais…ce ne serais pas discret de tout réparer…je propose qu’on se charge de l’intérieur surtout…que tout reste discret…au fond c’est un peu comme un autre pouvoir à ne pas montrer non? Et si le phare était en bon état…ça attirerais la curiosité…les gens viendrais…et soyons franc…les lieux perdraient leur cachet. Je propose que toute réparation soit donc discutée et débattu avant d’être faite…mais…j’ai une porte à réparer tout à l’heure! »

Cette dernière phrase était rapidement revenu aussi motivé que lorsque l’escalier c’était replacé. Je repris vivement le marteau qu’elle venait de poser au sol pour le mettre à ma ceinture, prêt pour plus tard.

-Pour le déverrouillage... Il est possible que je tombe en arrière ou quelque chose comme ça... Juste pour prévenir, au cas où...

« T’inquiète, je suis là. »

Alors qu’elle fermait les yeux pour se concentrer, je me placé derrière elle, près à toute éventualité. Pendant un moment, j’eu l’impression qu’elle tomberait et je posai mains sur ses épaules doucement, au moins pour avoir un appui puis les retira vivement pour ne pas avoir l’air trop la surveiller non plus. C’est alors que j’entendis un cliquetis qui se répercuta en faible écho dans la pièce vide, reculant elle perdait finalement l’équilibre alors que je reposais rapidement mes mains pour la maintenir mais elle s’était plutôt bien rattrapé elle-même.

-C'est bon... C'est ouvert...

« J’ai entendu ça….félicitation. Tu te sent bien pour continuer?» Je lui rendais son sourire, satisfait et heureux de la voir satisfaite d’elle-même.

Elle me toisa du regard alors que je rougissais légèrement devant se regard dorée. Elle alla finalement chercher une corde pour l’attacher à sa taille

-Me laisse pas tomber, hein?

« Jamais. » lui répondis-je simplement, incertain si elle comprendrait que ça ne s’appliquait pas simplement à cette situation, alors que je lui rendais un sourire rassurant.

Je me penchai toutefois à genou pour vérifier la solidité du nœud.

« Tu permets? Si je solidifie. »

En fait je ne lui laissais pas vraiment le choix…J’optai pour un type de nœud plus approprié à mon avis et retournai le tout pour qu’elle l’ait dans le dos plutôt. J’en profitai pour faire passer les cordes sur son torse et autour de ses cuisses, en prenant bien garde de toujours rester gentleman et d’éviter les zones interdites aux garçons disons.

« Je sais que tu vas avoir l’air d’un saucisson mais si on place la corde seulement autour de ta taille, tu risques des blessures importantes à ta colonne et tes côtes….je préfère répartir le poids juste au cas où. »

Je me relevai donnant une petite tape à son mollet au passage pour lui signifier que j’avais terminé. Ce petit geste inutile et ridicule me fit me sentir comme un coach. Je lui montrai alors la rampe et y plaçai les cordes de façon à y avoir appuis et ne pas me fier que sur ma force physique.

« Après vous mademoiselle! Nous sommes prêts. Bonne chance pour votre mission! »

Je lui fis un salut officiel avant de lui proposer de l’aide pour passer de l’autre côté de la barrière. Je plaçai ensuite mes pieds solidement ancré au sol alors tendit qu’elle s’exécutait et lui laissait le lousse nécessaire pour graduellement descendre au-dessus du coffre.

Lentement, nous mettions le plan à exécution. Il ne suffisait que de récupérer le matériel. La descendre était assez simple…elle était légère…la remonter toutefois, serait certainement plus difficile. Par chance, j’avais équilibré le poids. À mi-chemin, alors que Victoria était dans une position plutôt vulnérable soyons franc, une idée me passa à l’esprit. C’était le temps de la questionner, elle ne pouvait pas fuir….

*Humm ça devient une obsession hein? Tu commences à prendre des mesures drastique dans ce temps là…fait attention…et bon ce n’est pas très correcte non plus…de la forcer à te répondre.*

*Non mais brûler ces papiers ne l’étaient pas non plus….pff…d’accord, je vais être gentil et lui demander poliment…je verrai bien sa réponse…*

Mais l’idée de la maintenir suspendu jusqu’à obtenir une vrai réponse était bien tentante. Je la descendis et elle arriva alors au coffre.

"Allez allez! Qu'est-ce qui s'y trouve?!"

Le suspense était à son comble et j’attendis que nous ayons fait l'inventaire et décider ce que nous allions faire avec avant de lui balancer ma fameuse question du haut de mes escaliers.

« Victoria…je peux te poser une question? Je sais que tu ne dois pas être chaude à l’idée d’en discuter mais…Pourquoi avoir brûlé les fiches? J’aimerais…comprendre.»

Posant ma question, je tentais de garder un ton cordial et même un peu joyeux, mais je sentais ma gorge se serrer alors que je me remémorais la quantité de travail mis dans ces fiches. Je travaillais fort pour ne pas laisser la frustration me revenir.