Alors là, il allait falloir que l'on m'explique. Oui, oui, que l'on m'explique. Pourquoi, pourquoi MOI, je devais changer de chambre ? C'était quoi cette c*nnerie encore ? J'étais bien là, seul dans ma chambre. A pouvoir m'évader, bosser et m'étaler comme je voulais. Je suis tout sauf facile à vivre. Je finissais par croire que depuis cette histoire de grippe virulente, le pensionnat partait en vrille. D'ailleurs les réveils de certains avaient été mémorables, moi le premier. Je crois que tu avais bien ris de me voir me vautrer ainsi, au sol, tête la première. Malgré ça, cette douleur lancinante au crâne persistait, me rendant aisément irritable ces derniers temps. Et c'était bien le cas en ce moment là. Pour la première fois de ma vie j'avais envoyé bouler mes voisins d’amphithéâtre, leur sommant de se débrouiller seuls pour suivre. D'habitude je m'en moquais pas mal, s'ils arrivaient à me lire, tant mieux. Je ne suis pas non plus du type à couler les autres… Quoi que. Ça dépends de l'humeur du jour, je dirais.

« Auen, calmes-toi, tu t'emportes pour rien là. »


Je soupirais longuement, laissant ma tête tomber lourdement sur ma table, surprenant mes voisins. Je les lorgnais, mauvais, leur faisant comprendre qu'ils devraient suivre avant que mon crayon atterrisse malencontreusement dans leurs mains. Voyant qu'ils me défiguraient encore, je roulais des yeux, agacé. Et alors quoi, je n'ai plus le droit de mourir en cours ? Tsss.

« Auen... »

Quoi donc l'autruche ? Tu ne vas pas t'y mettre aussi ?

« Eh mec, tu vas te calmer un peu là ? Je t'ai déjà dit que j'étais sincèrement désolé de la douleur que je te causais. »


Et le voilà qui soupirait, dépité à son tour. Oh, j'étais moi aussi dépité. Je ne comprenais pas pourquoi cette soudaine irritabilité de ma part, moi qui suit si calme. Je pense bien que je ne pouvais plus supporter cette douleur permanente au crâne. J'avais tout bonnement l'impression qu'on m'avait plombé la boîte crânienne et que la balle était encore restée. Très agréable en soit. De plus, mes nuits s'écourtaient encore, et depuis le réveil à l'infirmerie, me voilà de nouveau aux prises de lourds cauchemars. Que je regrette ces moments où tu te jouais de moi, Muninn. Ils étaient bien plus agréables. Je restais un moment ainsi, tête sur la table, à me perdre dans mes pensées. J'écoutais tout de même les paroles du prof. Enzymes et j'en passe, hinhin, retenu. De la bio, une matière pas bien importante, mais tout de même. Je me redressais mollement, résolu à passer la fin de l'heure un peu plus sérieusement. Mes voisins, de plus en plus inquiets de mon état me toisaient, perplexe.


Je détournais la tête, lâchant un « Ça va bande de cons » bien senti. L'heure touchait à sa fin, et je me levais rapidement, me souvenant qu'à la base, j'étais censé aménager dans ma nouvelle chambre. La 205. Ce numéro me parlait, mais je ne sais plus pour quelle raison. Filant comme une flèche, je me stoppais sur la route, en profitant pour me faire une roulée. Je me sentais tendu, anxieux, irrité, oui. Pour rien. Je n'avais aucune raison d'être ainsi. Rien ne s'était passé dans un sens pour me rendre ainsi. Je ne comprenais plus moi-même. Voilà que je me perds. Roulée entre les lèvres, je l'allumais inspirant une longue bouffée, fermant les yeux un court instant.

« Tu es vraiment agacé hein, Auen ? Besoin d'un petit coup de main ? ~ »

J'expirais, une moue agacée. Sans façon Muninn, si j'ai besoin de tes sarcasmes je te sonne, rien de plus.


« On prends confiance ? Tu es amusant aujourd'hui. Soit, amuses-toi avec l'autruche. »

« Au… Autruche ?! Mais vous n'avez pas fini tous les deux?!Je suis une oie, UNE OIE ! C'est pas compliqué, le masochiste ! »

Et voilà que ça recommençait. Écrasant ma roulée, je m'en enfilais immédiatement une seconde, sentant mon agacement croître un peu plus. Et l'envie de frapper dans un mur me prenait.

« Une personne ne serait-elle pas plus convenable ? Comme cette raclure qui t'encombre l'esprit ? ~ »


Tch. Tu deviens prévisible mon cher. Reprenant ma route, je finissais ma roulée que je jetais me fichant bien de trouver une poubelle. Une fois à ma chambre, je m'affairais à ranger soigneusement mes affaires, faisant ma valise et empilant un à un mes livres comme je pouvais, quitte à bourrer ma propre sacoche de cours. Ceci fait, je soupirais longuement, fermant ma porte. Adieu solitude. Bonjour colocataire. Était-il seul ? Ou avait-il déjà un autre coloc' ? Plus j'avançais dans le couloir, plus je me questionnais.

« Auen, tu es en train de te prendre la tête… Calmes-toi, par pitié. »

Malgré ton ton ferme, j'en faisais fi, arrivant devant le fameux numéro de porte.


Soufflant longuement, je m’apprêtais à toquer. Mais c'était sans compter sur ma valise, déséquilibrée par le poids de mes encyclopédies médicales, que je chutais lamentablement contre la porte, ouvrant brusquement celle-ci, mes livres s'étalant dans la pièce me faisant lâcher un râle surpris. Mes livres p*tain, mes livres.

« Eh bien, c'est la semaine, dis-moi, Auen ? On aime être à ce point plus bas que terre ? ~ »

« Ta gueule. »

Je serrais les dents, relevant légèrement la tête, constatant que la chambre ne possédait que deux lits. Qui était donc mon coloc' ? Me redressant comme je pouvais, je me hâtais de remettre ma valise correctement, regardant mes pauvres encyclopédies étalées plus loin.


C’est alors que je reconnaissais, devant mes encyclopédies, le rouquin. Non. Non. On se fout de moi là ? Roulant des yeux, je me massais l'arrête du nez, irrité.

« Dites-moi que c'est un mauvais rêve, hein ? Le dirlo m'en veut à ce point pour que je finisse dans la même chambre que toi Law ? »

Secouant légèrement la tête, je lorgnais Law qui ne semblait pas mieux satisfait, quelque peu confus.

« Je te rassure, ça ne me réjouit pas aussi... »

J’étais assis à mon bureau, prêt à me remettre au travail. Juste…après avoir tailler tout mes crayons également. Le boulot à rattraper était devenu juste horrible après un mois d’hosto, et un autre d’infirmerie…fallait s’y mettre. Ainsi, je déposais mon dernier crayon à côté des autre exactement parallèle, un air satisfait sur le visage alors que j’entendis quelqu’un cogner contre la porte…ou plutôt…choir contre la porte me semblait-il. Je sursautai d’abord, toujours aussi nerveux de mon traumatisme… Le nouveau colocataire sans doute. On m’avait averti qu’on m’avait finalement placé avec quelqu’un après tant d’attente depuis mon arrivée à Immortalia. D’un sens j’allais m’ennuyer de ma solitude, mais j’avais accepté la colocation pour me mettre à l’épreuve et atteindre mon objectif de socialisation de l’année. J’espérais seulement que ce serait une personne rangée. Ainsi donc, le nouvel arrivant venait de se vautré contre la porte, faute de ses…merveilleux encyclopédies trop lourds. Un colocataire cultivé! Sans poser de question je m’élançai vers le nouvel arrivant pour l’aider à ramasser ses précieux ouvrages que je traitais comme des petits chatons nouveau née, avec une délicatesse extrême pour éviter toute maladresse de ma part. Soulevant enfin la tête en prenant le premier ouvrage, j’observai le nouvel arrivant prêt à le saluer…c’est alors que je figée…mon teint devant livide instantanément.

*No way…on se fou de moi?…Qui à penser que ce serait une bonne idée?*

*Euh….juste…sincèrement…je suis sans mots pour justifier cette décision de con de la part de l’administration.*

« Je…jje euh…vais t’aider à…à ramasser…t’inquiète… » finis-je par articuler en bégayant, clairement mal à l’aise et ignorant trop comment prendre la situation.
Et tout ça pour me faire répondre un commentaire méprisant bien sec et bien senti.

« Ta gueule. »

« Oh euh…d’accord. » me tais-je subitement.

Auen leva enfin la tête pour observer la chambre et pour faire la même réalisation que moi…on était mal barré. Il se massait l’arête du nez, signe d’irritation évidente.

« Dites-moi que c'est un mauvais rêve, hein ? Le dirlo m'en veut à ce point pour que je finisse dans la même chambre que toi Law ? »

J'haussai les épaules...incertain qu'on ne me détestait pas aussi soudainement...mais de là à vouloir ma mort? J'ai rien fait...

« Euh…oh peut-être que t'as raison!….Hypnos? Mauvais rêve… » lançais-je un air rempli d'espoir et de soudaine compréhension qui s'effaça rapidement à la réponse de ma divinité. Faut dire que parfois faire la différence entre le réel et le non réel devenait difficile.

*Nop…clairement pas. Désolé.*

*Je pense que je vais devoir mettre mes affaires en ordres…genre mon testament…*

« Je te rassure, ça ne me réjouit pas aussi... »

Malgré la situation, son dernier commentaire me rassura un peu…je n’étais pas le seul à trouver ça étrange…mais je me demandais déjà comment j’allais arriver à dormir avec un sociopathe dans ma chambre…d’autant plus, un sociopathe dont la capacité de violence n’était plus à prouver.

*T’inquiètes…je peux t’arranger ça….la question est surtout…est-ce que tu veux dormir plus que;  est-ce que tu le pourras.*

Je ne pu me retenir d’observer la fenêtre et d’évaluer si  c’était trop haut pour sauter en cas de problème.

« Euh…ouais….c’est à à à se demander qui a penser à ça hein… Enfin…je…suppose que…bah c’est ton lit…»

Je lui montrai son côté de chambre que j’avais nettoyé de façon impeccable même après la venue de la femme de chambre.

« Tu…veux de l’aide?...Pour t’installer? »

J’ignorais trop comment agir…mais j’allais lui offre la même aide que n’importe qui plus par politesse qu’autre chose. J’essayais du même coup de me convaincre que ça pourrait aller…que je découvrirais peut-être une toute autre personne…nos dernières conversations avaient été enrichissante et intéressante non? Quoiqu’un peu froide….meh…j’avais de la difficulté à me rappeler tout les sujets par contre…mais je savais avoir été curieux…c’est bon signe. J’allais pouvoir lui demander ce qu’il savait sur la « grippe virulente » collective. Oui…c’était un bon sujet…je crois. Réfléchissant rapidement à tout ça. Je faisais des allés et venu entre son lit et ses encyclopédie…ils les placeraient comme il le souhaitait pensais-je plein de bonne volonté et me retenant pour ne pas commencer leur classification dans la bibliothèque.

*Law…il faut demander à la direction de changer…Tu seras incapable de maintenir cette tolérance à long terme…et tu le sais bien. Tu vas lui taper sur les nerfs et il va te défoncer et ce n’est pas pour te sous-estimer…mais c’est un fait et je serais bien malheureux qu’il t’arrive encore quelque chose….et et…c’est si tu ne lui tape pas sur les nerfs inconsciemment pendant ton sommeil en te promenant, en somnanbulant…*

D'un sens, j'étais totalement d'accord...d'un autre côté...je m'étais promis d'accepter n'importe qui...c'était mon défi personnel, mais jamais...jamais j'aurais pensé qu'on me filerais Auen comme colocataire.

*Oublie ton défi! Isole-toi c'est vraiment une meilleure idée!*

Meilleure entrée au monde, Auen, oui, bravo. Plus j'y pensais, plus je sentais mon agacement devenir certain. Je ne savais tout bonnement plus où me mettre dans ce genre de situation. Je commençais à croire à une mauvaise blague du directeur. Me tuer ne lui suffisait pas ? Il fallait qu'il me colle avec Law. Ce même Law avec qui j'avais plus ou moins réussi à arranger les choses. Alors pourquoi me coller avec lui dans une période où je sens que mon esprit va tout simplement éclater ? Bon sang, c'est un cauchemar… Je poussais un long soupir, dépité, regardant le sol nerveusement. Je ne voulais tout bonnement pas m'emporter face à Law. Pas encore. Pas une fois de plus. Et pas pour rien, surtout. Pourquoi étais-je incapable de maintenir mes émotions comme toujours ? Qu'est-ce qui n'allait pas aujourd'hui ? Oh, je me mens. Ce n'est pas depuis aujourd'hui. Foutu réveil… J'en venais à me dire que tu avais raison et que j'aurais au moins du refaire le portrait à l'un de mes voisins d'amphi. Oh, ça aurait passé le temps, et l'agacement, avec un peu de chance.

« Auen, tu t'entends là ? Calmes-toi bon sang. Ne va pas l'écouter, c'est bien là son souhait. »


Je soufflais longuement, marmonnant pour moi-même.

« Je sais, je sais, l'autruche... »

Le temps que je finisse de lui râler dessus, Law s'était élancé sur mes encyclopédies, les ramassant avec le plus grand soin, me faisant lâcher un soupir soulagé. Je devais bien avouer que mon rythme cardiaque avait eu une pique à la chute de celles-ci. J'avais tellement mis d'argent dedans. Et je les aimaient tellement. Elles m'étaient précieuses. Laissant Law jouer les mamans poules avec, je zieutais le sol, vérifiant que les post-it qui étaient dedans n'étaient pas tombés, ce qui m'aurait rendu… Assez furax. J'avais passé des mois et des mois à classifier, découper, organiser chaque tome en couleur, domaines, intérêt, doctrine, et j'en passe… Un travail minutieux qui m'avaient coûté bien des nuits. Et bien de la patience. Voyant que le ta gueule qui t'étais destiné avait pétrifié Law, je me passais la main derrière la nuque, une moue contrite.


« Il n'était pas pour toi, le « ta gueule ». Vois m'en désolé. Il m'a échappé. J'apprécie ton aide. »

J'esquissais un sourire légèrement gêné, tentant de récupérer ma tête et mon calme qui me caractérisait tant.

« Bah tu vois quand tu veux, Auen ! »

Je le sentais qui se rassurait. Oui, oui, facile à dire Amon. J'aimerais t'y voir. Je ne comprends juste pas pourquoi… Je ne contrôle plus mes émotions. Je suis complètement à leur merci, et à ta merci. Mais ça, ce n'est pas nouveau.

« Enfin une phrase censée. ~ »


A ma remarque sur le mauvais rêve, je me souvins que Law était possédé par un dieu régissant ce domaine. Et immédiatement, celui-ci l'interrogeait, espérant comme moi à une très, très, très mauvaise blague. Mais à voir sa mine dépité, ça ne l'était en rien, et je me disais qu'on allait devoir se supporter. Je me sentais assez… Perplexe à cette idée. Je ne dors pas. Je sors quand je veux sortir et… Je dérape aisément seul face à moi-même. Je craignais d'imposer tout ça à Law, et cette crainte faisait mal. Au pire, j'irais à l'administration demain. Je demanderais à ce qu'on m'isole. C'est bien mieux pour moi. Et pour les autres. Quand bien même je sentais au fond que j'étais bien plus capable de retrouver ce caractère que j'avais pu avoir… Je savais aussi que mon esprit ne tenait plus qu'à un fil depuis son arrivée. C'était trop pour mon état instable. Je me reprends la tête, ahlàlàlà… ~ Je voyais Law observer la fenêtre, me faisant un peu plus détourner le regard sur le côté, agacé et à la fois gêné.


Mauvais souvenirs. Je le sentais bien, qu'il se faisait dessus. Il était bien différent de toutes ces fois-là… Moins confiant, anxieux, perdu… Au fur et à mesure que j'établissais ce qui clochait chez lui, j'en retrouvais une moue calme, quelque peu stoïque.

« Euh…ouais….c’est à à à se demander qui a penser à ça hein… Enfin…je…suppose que…bah c’est ton lit…»

Je clignais des yeux, sortant de mes pensées, affichant un sourire embarrassé, tandis qu'il me montrait mon lit. La chambre était impeccable, et je ne pu m'empêcher de rire, passant d'une chambre chaotique à une chambre presque militaire.

« Tu…veux de l’aide?...Pour t’installer? »


Traînant ma valise, je me dirigeais vers le lit, n'allant pas arracher mes encyclopédies des bras de Law. Il était très soigneux, c'est vrai. Elles ne risquaient rien avec lui. Lorgnant ma valise pour savoir par où commencer, Law s'affairait à déposer mes bouquins sur mon lit. Je souriais amusé, le lorgnant.

« Te force pas, hein. C'est déjà gentil à toi de les avoir ramassées. J'y tiens énormément. Et pour cette situation incongrue, je ne saurais te dire. De toute façon… Je pense que je demanderais à partir. Je me sens pas d'attaque pour un colocataire. Pas avec tout ça. Je m'excuse du ton, je suis un peu… Sur les nerfs en ce moment. Ça me passera. »

Je riais, gêné, calant ma valise d'un pied contre le lit, avant de me poser dessus, saisissant une à une les encyclopédies. Il y avait une petite bibliothèque. J'étais aux anges.


Vérifiant naturellement que tous les post-it n'avaient pas bougés, je me mettais au travail, classant celles-ci par code et matières, ainsi que par taille. J'étais maniaque dans ce genre de choses.

« T'es la fée clochette pour que la chambre soit aussi bien rangée ? »

Lui lançais-je amusé, calant soigneusement mes livres. Ceci fait, je me posais sur le lit, me disant que la valise attendrait. Me restait mes cours. Seulement petite gêne du jour… Je fouillais mes poches, les vidant, sortant mon couteau, mes cartes, ainsi que mon briquet, mes clés et j'en passe. J'avais cette manie de toujours les ranger dans ma table de nuit. Seulement cette-là… Semblait pas au point. J'étais embarrassé.


Au pire, je dormirais avec ma lame. Comme toujours. On ne perd pas les bonnes habitudes. Je jouais naturellement avec, pensif, réfléchissant à es cours, avant de me re-concentrer sur Law.

« Au fait, ton état va mieux depuis la dernière fois ? Tu étais dans un état mémorable à l'infirmerie… Et avec tout ce petit monde je n'ai pas pu mieux m'occuper de toi. »

Je soupirais, confus. Il est vrai que j'aurais préféré m'occuper des personnes que je connaissais, plutôt que de sortir prendre l'air car tu abusais, mon cher.

Auen semblait parfois se perdre dans ses pensée…un peu comme moi avec Hypnos, mais lui semblait vraiment agacé.

« L’autruche? » M'interrogeai-je discrètement à voix haute...n'ausant pas demander, mais espérant beaucoup une justification…Je le voyais mal s’adresser ainsi à sa seconde personnalité. L’histoire autour de cela devait être intéressante. Je tentai de réprimer mon regard amusé tout en attendant une justification de sa part.

Je m’affairais avec ses encyclopédie et fut soulager de voir qu’il me laissait l’aider. Pas encore de faux mouvement…on était bon pour la gloire! Même, il sembla soudainement contrit.

« Il n'était pas pour toi, le « ta gueule ». Vois m'en désolé. Il m'a échappé. J'apprécie ton aide. »

« Oh…d’accord je vois…euh »

Je lui souris timidement…mais je le perdit tout aussi rapidement, réalisant qu’il était probablement pour son double que je redoutais tant. Il n’était donc pas si loin….Néanmoins Auen me souriait aussi, légèrement. J’ignorais si j’aurais préféré que le message soit pour moi ou non…mais bon j’étais fixé. L’atmosphère de malaise était palpable et semblait se dégager des deux côtés. C’était une bonne chose…clairement on ne se voulait pas de mal l’un et l’autre. Il me sourit embarrassé puis rit en observant la chambre que je lui montrais. Je ricanai aussi nerveusement vu l’étrangeté de la situation. Enfin…la propreté ne sembla pas l’effrayer. Bonne chose aussi. Je lui avait donc proposer de l’aide alors qu’il trainait sa valise vers son lit.

« Te force pas, hein. C'est déjà gentil à toi de les avoir ramassées. J'y tiens énormément. Et pour cette situation incongrue, je ne saurais te dire. De toute façon… Je pense que je demanderais à partir. Je me sens pas d'attaque pour un colocataire. Pas avec tout ça. Je m'excuse du ton, je suis un peu… Sur les nerfs en ce moment. Ça me passera. »

Je l’observai porter ses ouvrage dans sa bibliothèque avec soulagement, me permettant de faire baisser la pression…eh bah! Apparemment Auen était quelqu’un de ranger un minimum.

« Oh…je comprends…je traite tous mes ouvrage de la sorte. C’est débile…mais j’ai une sorte de respect pour ce type de matériel. Voir quelqu’un écrire à l’intérieur me révolte…c’est ridicule je sais….mais je préfère les post-it…un peu comme ça…. »J’inspirai légèrement avant de poursuivre, pointant ses ouvrages en exemples.

« Oh et pour ta relocalisation…bah euh, je peux comprendre…même impression actuellement, je suppose…Quoique…je devrais admettre une mince déception. Pour être franc…je m’étais fixé comme défi d’endurer n’importe qui…. »

Je réfléchis un instant réalisant que mes propos pourraient être mal interprété et ajoutai précipitamment et nerveusement une justification. Je secouai les mains vivement, doigts écarté devant moi.

« Pas que je crois que tu sois difficile à endurer…juste avec…les derniers événements…et moi…bah…mon évolution personnel et tout….euh…personne me tolère alors je supposais que c’était...un bon…entrainement...je suppose…. Mais vrai c’est étrange comme choix…de la part de la direction…. Je crois aussi qu’ils te détestent. Tu faire ça…c’est clairement une punition.» Lançais-je finalement à la blague pour m’assurer de désamorcer n’importe quoi que j’aurais pu déclencher.

Je ne pus m’empêchai de plaquer ma main sur mon front décourager de ma nervosité et de mes parole qui sortaient tout croche en fait.

*Lawrence…qu’est-ce que tu fais? Ne le retiens pas il allait faire ce qui était le mieux pour vous deux…quitter! *

*Par politesse?*

*Non…c’est injustifié. Ton défi c’est n’importe quoi….Qui m’as donné un étudiant suicidaire?!*

*Bah je suis mitigé, et oui par politesse, et oui je suis déçu de pas remplir mes objectifs.*

*Nuance…ta nouvelle obsession pour ta socialisation…*

Je soupirai, sachant d’un revers de mains les paroles d’Hypnos. Clairement il avait raison et je le savais. Ce n’était pas pour ça que je voulais l’entendre.

Je voyais Auen observer ses livres comme pour s’assurer que son classement était intact…wow, il était vraiment organiser avec ses bouquins.

« T'es la fée clochette pour que la chambre soit aussi bien rangée ? »

« Ah ah…non sincèrement plus comme...Cendrillon...oui ça m’irait mieux…Cendrillon qui s'auto impose de l'esclavage. J’ai….disons que ça fait partie des raisons qui font qu’on me tolère…difficilement je suppose. » Ajoutais-je, réalisant pleinement mon insignifiance et l’énergie que je mettais à mon nettoyage. Je n’osais pas trop dire que c’était obsessif…mais oui fallait qu’il soit au courant dans l’option où on lui refuserait de le relocaliser. Je commençais à être légèrement plus à l’aise…tout se passait bien en fait…ou pas? J’avais mal jaugé la situation? Pourtant j’aurais juré….Ces doutes…venaient de survenir à cause d’un seul geste…Auen sortait son fameux couteau de sa poche…puis le reste...mais j’avais vraiment tiqué sur son arme. Je me tue immédiatement, ce n’est que lorsque je remarquai qu’il avait retourné son regard vers moi que je m’efforçai de retrouver une attitude faussement nonchalante…comme deux bon potes prenant des nouvelles quoi…

« Au fait, ton état va mieux depuis la dernière fois ? Tu étais dans un état mémorable à l'infirmerie… Et avec tout ce petit monde je n'ai pas pu mieux m'occuper de toi. »

« Oh eu…ça va…tout le monde avaient besoin…Cette fille en face de mon lit entre autre…Et toi et l’infirmière pouviez pas fournir….surtout avec un imbécile qui avait pas compris qui fallait pas ce lever immédiatement…Encore désolé…c’était plus fort que moi. Si j’avais été plus en forme…j’aurais offert mes services…au moins un peu d’aide…. Enfin….pour ma part, je suppose que mon corps à eu à vivre quelques épreuves dernièrement…J’ai…la santé fragile naturellement…et si ça peut te rassurer…en fait le pire a été de me sentir sale à mon réveil…Je veux dire…c’est ce que j’ai réalisé en premier…ça et la grippe…. Depuis quand on y était à l’infirmerie d’ailleurs?»

Je frissonnais légèrement en me rappelant la sensation.

« …Enfin là ça va…ça guérit bien même. Juste….j’avoue ne pas avoir compris ce qui c’étais passé. Encore maintenant…je veux dire…une « grippe virulente »? Comme stagiaire de l’infirmière…tu…es au courant de quelques choses? »

Une lueur de curiosité illumina mon regard…j’allais devoir limité mes questions sans doute avec Auen, mais je me risquais tout de même. La dernière fois, j’avais réussi à avoir une certaine quantité d’information de sa part.

"Et aussi...toi ça va? Tu disais que dernièrement c'était moyen....Tu t'es réveillé rapidement? Est-ce que ça un lien avec ça? Ils ont l'air de t'avoir mis au boulot rapidement après ton réveil je me trompe? Dans les journées qui ont suivit?"

Eh nop...C'était un échec, je commençait à perdre ma retenu...D'un sens je m'inquiétais réellement...Auen n'étais pas fondamentalement méchant et bon son bien être était important comme celui de tout le monde....et aussi parce que le bien être des autres dépendaient parfois du sien...soyons franc.

Je me laissais vagabonder à mes pensées, me souvenant subitement que Law m'avait posé une question. Ou du moins indirectement. Je l'avais plus comprise comme une question à lui-même. IL était un curieux à toute épreuve, et même parfois un peu trop… Envahissant. Cela dit, je m'en moquais pas mal. Je dit ce que j'ai à dire. Je sais ce que je dois dire. Et ne pas dire. Encore un jeu, oui. Cette pensée me rendait quelque peu mal à l'aise. J'éprouvais bien de la difficulté ces derniers temps à faire la part des choses. A être… « normal », ou à pousser le vice sans m'en rendre-compte. Comme cette fois-là. Un pincement au cœur tandis que je soupirais longuement, préférant regarder l'une de mes encyclopédies, un peu perdu. Je tentais de me remémorer des mots du rouquin. IL avait bien dit quelque chose. Quelque chose que mon cerveau à entendu et traité, mais mis de côté jugeant que ce n'était guère important. Autruche, je crois.


« Mais vous avez fini de me nommer comme tel ? Mec, franchement, tu ne verras plus jamais mon fauteuil. Tu pourrais pas être un minimum poli comme ton ami, là ? Ça te coûte tant ? »

Ami ? Ami ? J'esquissais un sourire, amusé de la remarque. Je ne crois pas que le rouquin était un ami, et je pensais bien la réciproque vrai. Devais-je rappeler à Amon les magnifiques circonstances de notre rencontre, grâce à toi, Muninn ? Un silence. Il se savait dans le faux, et préférait la mette en veilleuse, râlant pour lui. J'avais dès lors reporté mon attention sur Law qui me souriait, tout aussi gêné que moi, et acceptant mes excuses pour ce malencontreux « ta gueule ». Seulement, son sourire avait aussi vite fané pour une moue contrite. Ta réputation te précède Muninn, dis-moi. Je gardais ce sourire mauvais pour moi, me décidant à répondre à son histoire d'autruche.

« OIE, AUEN, OIE ! JE SUIS UNE OIE ESPÈCE D'IDIOT ! »


Je sursautais violemment, lâchant un râle agacé, me passant la main sur le front. Il lui prenait quoi à l'autruche ? Pas la peine d'hurler comme ça. Je n'avais déjà plus la moitié de ma tête, dévorée par cette douleur incessante qu'il me provoquait, et voilà qu'il en rajoutait une couche.

« Pourquoi ne pas la plumer et la farcir ton oie domestique, si elle te gêne à ce point, Auen ? ~ »

Et en faire du foi gras aussi, pendant que tu y es, Muninn ? Je roulais des yeux, exaspéré.

« Autruche, c'est le surnom de mon dieu. Je n'ai pas encore perdu la manie de m'adresser à lui à voix haute. J'y ferais attention. »

J'affichais un sourire contrit à Law. Cela faisait des années que j'adressais à ma divinité comme si elle me faisait face. Cette manie n'allait pas partir aisément.


Ne sachant pas si Law était satisfait de la réponse, nous étions parti sur mes livres.

« Oh…je comprends…je traite tous mes ouvrage de la sorte. C’est débile…mais j’ai une sorte de respect pour ce type de matériel. Voir quelqu’un écrire à l’intérieur me révolte…c’est ridicule je sais….mais je préfère les post-it…un peu comme ça…. »

Je riais, amusé. Ça n'avait rien de débile. J'étais tout aussi maniaque.

« Il faudra seulement que tu m'explique par A+B pourquoi selon toi c'est débile, et soit, je concéderais à dire que ça l'est. Je tiens énormément à tous ces livres, ils me sont aussi utiles pour mes études que pour ma culture personnelle. Après écrire dedans ne me gêne pas, seulement, quand il s'agit de bouquin d'anatomie comme celui-ci, » je pointais un énorme bouquin à la couverture rouge, bien épais « va écrire dedans. Ce serait tout bonnement le gâcher. »


Je riais, tentant de me relâcher un peu, bien que la douleur au crâne se faisait un peu plus présente. Était-ce Amon, non satisfait à ce que je le nomme par son prénom qui se vengeait ? Je ne veux pas y penser.

« C'est bien mieux quand tu ne penses à rien, Auen. ~ »

A qui le dis-tu ? Un sourire amusé prenait place sur mes lèvres, alors que Law répondait à mon idée de partir. L'idée devait bien lui parler, il te craignait. Et dieu sait que tu allais t'en amuser.

« Oh et pour ta relocalisation…bah euh, je peux comprendre…même impression actuellement, je suppose…Quoique…je devrais admettre une mince déception. Pour être franc…je m’étais fixé comme défi d’endurer n’importe qui…. »


Hum ? Je relevais un sourcil, perplexe ? Je ne sais pas si je devais rire, ou être un peu vexé ?

« Pas que je crois que tu sois difficile à endurer…juste avec…les derniers événements…et moi…bah…mon évolution personnel et tout….euh…personne me tolère alors je supposais que c’était...un bon…entrainement...je suppose…. Mais vrai c’est étrange comme choix…de la part de la direction…. Je crois aussi qu’ils te détestent. Tu faire ça…c’est clairement une punition.»

Je riais au ton de sa blague, soupirant.

« Ouais, je dois payer les pots cassés des derniers temps. Je vais finir par demander la direction en mariage pour qu'ils s'acharnent sur moi à ce point. Mais c'est quelque part mérité. Je n'ai pas à blâmer. »


Je jetais encore un œil sur mes bouquins, comme pour fuir ce que je ne voulais pas voir. Oui, je ne voulais pas voir que je partais en live ces moments présents. J'étais coupable. Je devais juste la fermer.

« Ah ah…non sincèrement plus comme...Cendrillon...oui ça m’irait mieux…Cendrillon qui s'auto impose de l'esclavage. J’ai….disons que ça fait partie des raisons qui font qu’on me tolère…difficilement je suppose. »

Je lâchais un rire franc, détournant la tête, mon esprit ayant imaginé un court instant Law en robe en train de nettoyer le sol, accablé par les corvées. C’est une image qui lui allait en effet. Je tiquais avec un peu de retard son malaise évidant à me voir jouer avec ma lame. Oups. Mauvaise manie. Me forçant à la mettre de côté, j'en devenais un poil nerveux. Il était dans son étui. Enfin…


Je me penchais sur mon sac, y rangeant les affaires que j'avais sorties plus tôt, le chevet n'étant définitivement pas fait pour.

« Je finirais bien par te trouver ton soulier de verre, Cendrillon, ne t'en fais pas. »

Lui lançais-je taquin. A ma question sur son état, Law semblait redevenir un poil nerveux. Mauvaise idée ?

« Oh eu…ça va…tout le monde avaient besoin…Cette fille en face de mon lit entre autre…Et toi et l’infirmière pouviez pas fournir….surtout avec un imbécile qui avait pas compris qui fallait pas ce lever immédiatement…Encore désolé…c’était plus fort que moi. Si j’avais été plus en forme…j’aurais offert mes services…au moins un peu d’aide…. Enfin….pour ma part, je suppose que mon corps à eu à vivre quelques épreuves dernièrement…J’ai…la santé fragile naturellement…et si ça peut te rassurer…en fait le pire a été de me sentir sale à mon réveil…Je veux dire…c’est ce que j’ai réalisé en premier…ça et la grippe…. Depuis quand on y était à l’infirmerie d’ailleurs? …Enfin là ça va…ça guérit bien même. Juste….j’avoue ne pas avoir compris ce qui c’étais passé. Encore maintenant…je veux dire…une « grippe virulente »? Comme stagiaire de l’infirmière…tu…es au courant de quelques choses? »


Je riais intérieurement. La machine à questions était de retour parmi nous ! Il est effroyable quand il s'y met…

"Et aussi...toi ça va? Tu disais que dernièrement c'était moyen....Tu t'es réveillé rapidement? Est-ce que ça un lien avec ça? Ils ont l'air de t'avoir mis au boulot rapidement après ton réveil je me trompe? Dans les journées qui ont suivit?"

Encore une fois, je fus surpris qu'on me demande si moi ça allait. C'était… Pas dans mes manies, ce type de questions.

« Je peux comprendre. Ce n'est pas pour rien que j'avais demandé à Yuuki de te taper la discussion. Vu ton état, tu nous aurait retourné l'infirmerie ! »

Je riais, taquin.


« Ce n'est pas grave, tu sais ? Chacun ses lubies. Si ça peut te rassurer, Nika s'était vraiment affairée à ce que chacun d'entre-vous soit dans le meilleur état possible. Elle a fait de sacrées journées, la miss… En toute honnêteté, j'ai bien peur de ne pas pouvoir répondre à toutes tes questions… Moi-même, je m'en pose pas mal. Je suis… Septique à l'idée d'une aussi grosse grippe, là d'un coup, comme ça. Surtout que la période ne s'y colle pas. Nika ne m'a pas dit grand-chose, juste de me reposer la première fois. Je suis du type à m'en remettre rapidement. Alors pour ce qui est de la seconde fois, je me suis porté volontaire pour vous aider. Je suis analgésique, je me foutais bien de mon état, tu sais. Nika n'allait pas continuer à tenir une masse aussi importante de travail avec vous tous. Autant que je me rende utile au possible. Je le conçois ainsi, du moins. Pour ce qui est du temps… Je n'ai pas compté, sincèrement. J'étais trop… Dans les vapes pour y penser. Et après bien trop occupé avec vous tous. Oh, mon état n'a rien à voir avec tout ça, je me sentais même pas fiévreux. Juste… Un souci d'ordre interne, on va dire. Ça passera avec le temps et les cachets, c'est tout ce à quoi je peux espérer ! »

Je riais, gêné de dire ça aussi ouvertement Law. Quand bien même je sous-entendais, c'était assez évidant pour une personne comme lui. Et nerveusement, j'avais repris ma lame, tempérant mes mots avec. Il n'y a pas dire, j'étais bien ailleurs moi, aujourd'hui.

« Autruche, c'est le surnom de mon dieu. Je n'ai pas encore perdu la manie de m'adresser à lui à voix haute. J'y ferais attention. »

*Je n'en vois pas non plus...je doute vraiment que s'en soit réellement une...mais bon sait-on jamais...Il y a bien un chat alors pourquoi pas...*

« Oh moi ça ne me dérange pas, en le sachant... Je comprends, ça m’arrive aussi de temps en temps. Mais bon entre nous ce n’est pas si grave…c’est plus dans les couloirs que c’est risqué. »

D’accord, c’était plus clair….mais c’était quel divinité? J’avais beau chercher une autruche, je ne voyais vraiment pas. Je me rappelais qu’Auen était repassé dans la 3.4 mais il avait bien refusé de me nommer sa divinité…allais-je me risqué encore? Non, je n’allais pas pousser ma chance même si ça me démangeait vraiment. Poursuivant plutôt la conversation sur l’importance des livre, je fus surpris de la réaction d’Auen…finalement, s’il avait pas été aussi taré, on aurait surement pu bien s’entendre…quoique me tolérer restait à voir.

« Il faudra seulement que tu m'explique par A+B pourquoi selon toi c'est débile, et soit, je concéderais à dire que ça l'est. Je tiens énormément à tous ces livres, ils me sont aussi utiles pour mes études que pour ma culture personnelle. Après écrire dedans ne me gêne pas, seulement, quand il s'agit de bouquin d'anatomie comme celui-ci, » il me pointa un énorme ouvrage « va écrire dedans. Ce serait tout bonnement le gâcher. »

Je lui souris satisfait qu'il comprenne un peu tout de même.

"J'adore lire...c'est un peu mon échappatoire...mais c'est un peu un problème ici...je commence à manquer de place dans ma bibliothèque...

Je m’en approchai pour le feuilleter, intriguer, oubliant pratiquement la présence d’Auen un moment. Par chance il me parlait toujours, me ramenant rapidement à moi. J’aimais bien la biologie en fait bien que mes connaissances ne fussent sans doute pas aussi poussées que celles d’Auen sur le sujet. Il m’affirmait qu’il allait demander à changer de chambre au grand soulagement d’Hypnos et du miens…mais aussi à ma déception. Tous ces nouveaux bouquins à feuilleté valait surement quelques raclés supplémentaire pour la connaissance plus….s’aurait été le test de socialisation le plus intense que j’aurais pu avoir. À mon sous-entendu comme quoi la direction devait le détesté, il rit…Fiou! Il n’était pas fâché.

« Ouais, je dois payer les pots cassés des derniers temps. Je vais finir par demander la direction en mariage pour qu'ils s'acharnent sur moi à ce point. Mais c'est quelque part mérité. Je n'ai pas à blâmer. »

Je me contentai d’haussai les épaules, un regard un peu contrit voir compatissant. J’ignorais quoi répondre…vrai qu’il devait l’avoir mérité un peu au fond…mais pas totalement non? La direction devait bien avoir un dossier détaillé sur sa condition. Une part de moi se demandait bien quel traitement Auen devait subir pour se soigner…et surtout si l’établissement l’aidait en ce sens. Une part de moi en doutait. Je remarquais qu’Auen avait détourné son regard vers ses ouvrages…sens doute mal à l’aise…je n’allais pas m’éterniser sur le sujet à la place on abordait mon propre sujet de malaise...mon obsession de la propreté en mode Cendrillon, mais bon…j’avais le sentiment qu’Auen allait me juger moins que d’autre vu son propre manque de contrôle. Entre temps, il avait ressorti son couteau mais avait clairement noté mon malaise…j’aurais préféré que non…mais il sembla considérer mon malaise. Je fus néanmoins soulager qu’il n’en fasse pas plus de cas.

« Je finirais bien par te trouver ton soulier de verre, Cendrillon, ne t'en fais pas. »

« Meh...c'est bon je m'en passerai. Ce n’est surement pas très confortable de toute façon! »

Répondis-je tout bonnement comme si c’était sérieux, un geste de la main légèrement efféminé et plein de jugement. Retenant un petit ricanement je l’écoutais enfin répondre à des questions plus sérieuses sur les derniers événements. Il avait l’air surpris que je lui demande comment il allait. J’ai fait quelques choses qui ne fallait pas?

« Je peux comprendre. Ce n'est pas pour rien que j'avais demandé à Yuuki de te taper la discussion. Vu ton état, tu nous aurais retourné l'infirmerie ! »

Il se foutait clairement de ma gueule. Je rougis un moment, passant ma mains dans ma tignasse, encore mal à l’aise à l’idée que j’avais pu être désagréable  par mon obsession des microbes et de la propreté. J’aurais voulu lui expliqué comment je me sentais…mais je savais bien…pour les gens c’était incompréhensible de façon général, je m’en faisais bien trop point final.

« M..mais…juste…on on...pparlait de microbes…Yuu toussait….j'veux dire ark…grippe virulante…euh…oh laisse…en rétrospective c’était débile de toute façon…et cette excuse de grippe pour justifier un coma aussi long… »

J’observai avec découragement la pile de travaux sur mon bureau que j’essayais de rattraper après techniquement près de deux mois de coma quasi consécutifs…

« Ce n'est pas grave, tu sais ? Chacun ses lubies. Si ça peut te rassurer, Nika s'était vraiment affairée à ce que chacun d'entre-vous soit dans le meilleur état possible. Elle a fait de sacrées journées, la miss… En toute honnêteté, j'ai bien peur de ne pas pouvoir répondre à toutes tes questions… Moi-même, je m'en pose pas mal. Je suis… Septique à l'idée d'une aussi grosse grippe, là d'un coup, comme ça. Surtout que la période ne s'y colle pas. Nika ne m'a pas dit grand-chose, juste de me reposer la première fois. Je suis du type à m'en remettre rapidement. Alors pour ce qui est de la seconde fois, je me suis porté volontaire pour vous aider. Je suis analgésique, je me foutais bien de mon état, tu sais. Nika n'allait pas continuer à tenir une masse aussi importante de travail avec vous tous. Autant que je me rende utile au possible. Je le conçois ainsi, du moins. Pour ce qui est du temps… Je n'ai pas compté, sincèrement. J'étais trop… Dans les vapes pour y penser. Et après bien trop occupé avec vous tous. Oh, mon état n'a rien à voir avec tout ça, je me sentais même pas fiévreux. Juste… Un souci d'ordre interne, on va dire. Ça passera avec le temps et les cachets, c'est tout ce à quoi je peux espérer ! »

« Je comprends…un peu déçu de pas être plus avancé niveau réponse mais…Je Je...suis certain que ça ira mieux pour toi. Tu m’as l’air d’une personne assez forte pour t’en sortir. »

Je lui étirai un sourire franc, est-ce que je le pensais où étais-ce un souhait? Un peu des deux certainement. Je sentais chez Auen une force de caractère qui pourrait l’aider à traverser n’importe quoi. Je l’enviais un peu au fond de cette puissance qu’il dégageait…Le problème était de pouvoir la canaliser dans autre chose que de la violence. En revanche, j’étais conscience que ce genre de trouble psychologique ne pouvais jamais être réglé totalement ou sinon pas du jour au lendemain…mais avec beaucoup de patience, de temps et de volonté…ce que j’espérais qu’il avait également.


«D’un s...sens mieux vaut pas que tu te casse la tête avec ça….t’as surement d’autres trucs à penser de plus imp...important… »

Alors qu'il reprenait sa lame, mon bégaiement me reprenait une fois de plus...depuis le traitement cauchemardesque que m'avait imposé Hypnos, la moindre nervosité me ramenait mon bégaiement que j,avais mis tant d'année à combattre plus jeune...j'allais définivitement devoir redoubler d'effort pour le reperdre...Ayant conscience de cette réalité, je me mis à me triturer les mains. Le remarquant après un moment je cherchai un moyen d’arrêter cette mauvaise habitude qui trahissais mon sentiment et j’eue l’idée du siècle. Techniquement rien ne disait qu’Auen n’allait pas être mon colocataire malgré tout…j’allais l’accueillir comme il se devait et baissé ma pression du même coup…la sienne aussi peut-être. Je me doutais qu’Auen ne serait certainement pas du genre « à cheval sur les règlements » je pouvais donc me permettre ce petit écart de comportement. Je me dirigeai donc vers ma table de chevet pour en sortir deux verres à scotch et la bouteille que j’avais reçu pour Noel. Fallait au moins donner ça à mon père, il s’y connaissait en bon Scotch. Celui-ci, Douglas Laing Glenrothes de 26 ans, valait une petite fortune à lui seul. J’allais devoir le déguster. L'ironie étant que je n’aurais jamais cru l’ouvrir pour Auen…mais bon…avec qui je le prendrais sinon? …Alix ne saurait pas apprécier le produit à sa juste valeur, Yuuki ne buvais pas et penserait à une tentative un peu louche et maladroite de ma part…peut-être Cris…éventuellement je lui ferait peut-être goûter, mais je la connaissait si peu, enfin, finalement seul dans ma chambre en lisant …ce qui serait un crime de ne pas en faire profiter quelqu’un d’autre quoique toujours agréable…Alors  c’était malgré tout un bon moyen d’enterrer la hache de guerre et à force d’en découvrir sur Auen…je me disais qu’il pourrait…peut-être apprécier la chose…

Je remplis donc un premier verre, puis un second à bonne hauteur, ajoutant des glaçons de mon petit frigo. Je tendis le premier à Auen, espérant qu’il troque son couteau pour le verre, sans quoi j’allais me contenter de le consommer moi-même en plus du second…ça réduirait certainement la pression!

*Au pire, quelques verres de plus et tu ne sentiras pas les coups!* me lançais Hypnos dans une semi-blague peu apprécier de ma part.

Nerveux. J'étais à nouveau nerveux. Mais pourquoi ? Je parlais avec Law, tout se passait bien. Il se relâchait lui aussi. Et ses réponses m'avaient fait rire. Il était un sacré dévoreur de livres. Et le voir se plonger dans un de mes bouquins comme ça… M'avait fait sourire. S'il veut les consulter qu'il fasse donc. Il est soigneux. Je peux donc me permettre de lui accorder ceci. Il m'avait taquiné sur Amon, m'excusant. Je l'avais bien remarqué qu'il faisait de même, avec Hypnos. Et je m'en moquais. Qui étais-je pour juger ? Je suis bien pire que lui. Bien pire que la plupart des gens ici. Je n'ai rien à dire. Rien à perdre. Rien à gagner. Je soupirais, calant ma main sous mon menton, une mine un peu perdue au visage. Je me laissais voguer dans un océan de pensées et de questions, oubliant Law au passage. Je devinais qu'il devait se questionner sur moi.


Et je devinais aussi qu'il n'osait pas poser les questions. Peur du tabou ? Il faisait bien. Quand bien même j'étais ouvert au dialogue… Je n'étais pas ouvert aux tergiversions sur ma santé mentale. Je me perdais suffisamment moi-même. Il était vrai que je prenais toujours mes rendez-vous chez la psy du coin, en dehors d'Immortalia. Je me voyais mal leur confier tous mes soucis. Même si la psy m'avait collé un dossier des plus violents à la direction. J'étais surveillé, en permanence. Et toi comme moi… N'aimions pas ça. Je suis un indépendant. Je hais qu'on me surveille. Que l'on m'épie. Que l'on me voit… Comme un sujet. Paradoxal, pour le joueur que j'étais qui prenait chaque personne pour une pièce d'échec. Très paradoxal, oui. Je soufflais une seconde fois, secouant légèrement la tête. J'aurais aimé mettre ces pensées sur off. J'avais besoin d'une autre roulée. Et je me voyais mal la fumer devant Law. Maniaque qu'il semblait être, je supposais que la fumée allait vite l’insupporter.


Un cachet alors ? Probablement. Calant ma lame entre mes dents, j'attrapais mon sac des deux mains, le posant sur mes genoux, le farfouillant. Où les avais-je mis, déjà ?

« Poche de droite, Auen. Tu devrais sérieusement te détendre. Et te reposer. Tu n'es pas dans ton état habituel. »

J'esquissais un sourire contrit. J'étais pitoyable à ce point, pour qu'Amon prenne ce ton si doux avec moi ? Pour qu'il soit si inquiet ? Alors que je venais de l'envoyer bouler il n'y a pas si longtemps ? Je me sentais mal. Mal qu'il s'en fasse pour moi. Mal de ne pas comprendre ce qui m'arrivait. Je ne veux pas penser, vraiment.

« Ne pense pas alors. ~ »

Toi, tu y gagnes tout, à ce que je ne pense pas, je le sais. Je sortais calmement mes cachets, les posant sur mes genoux, préférant me concentrer de nouveau sur Law par politesse.


Je ne pouvais toujours pas m'empêcher de tempérer mes pensées par des légers mouvements de lame. Je ne pouvais juste pas… Le lâcher.

« Sauf quand il est mort, hein ? ~ »

Je réprimais un violent râle agacé, détournant la tête.

« J'ai marqué un point. Tu deviens trop prévisible… Ahlàlàlà. ~ »

Tch. Dixit celui qui me tape toujours aux mêmes endroits.

« Si je varie, tu ne vas pas apprécier. Et je doute que tu le veuilles. ~ »

Tu avais vraiment retrouvé ta langue. Même si c'était pour me blesser, ça… Me rassurait. Tu étais comme cette lame après tout. Oh, j'étais bien bas. Bien bas de m'appuyer sur toi à ce point. Et dire que tu n'y voyais pas de contraintes. Que des ouvertures, je le savais.


Et Amon le savait aussi, tentant de me raisonner comme il pouvait. Mais je ne pouvais… Me résoudre à écouter un Dieu. J'avais toujours une sacrée rancœur envers eux. Et particulièrement les égyptiens. Amon… N'avait pas été là comme tu l'avais été. Il n'avait pas fait tout ceci.

« Heureusement. Je ne me voyais pas faire tout le mal qu'a fait ce paumé, Auen. »

Il marquait lui aussi un point. Ça se passe comment ? Vous vous relayez tous deux ?

« Moi ? M'asseoir sur cette autruche ? Pour qui me prends-tu Auen ? »

Je réprimais un léger frisson, mal à l'aise. Ce ton si glacial de ta part me foutait aisément mal. Et tu le savais. Et voilà que tu en riais. Je ne peux rien… Rien contre toi, b*rdel.

« Je comprends…un peu déçu de pas être plus avancé niveau réponse mais…Je Je...suis certain que ça ira mieux pour toi. Tu m’as l’air d’une personne assez forte pour t’en sortir. »


Hum ? Je relevais la tête, affichant un léger sourire perdu. Je n'avais rien écouté. J'en avais même oublié que j'avais répondu à ses questions. Et je ne savais donc pas s'il en était satisfait. Mais à voir son expression déçue, je doutais. Riant nerveusement, je me passais la main dans les cheveux, ne sachant que dire. Son « compliment » était sympathique. J'en avais vécu des belles oui. Ces belles « choses » qui ont fait que je suis ainsi aujourd'hui. Ce n'est pas une force Law. Crois-moi.

«D’un s...sens mieux vaut pas que tu te casse la tête avec ça….t’as surement d’autres trucs à penser de plus imp...important… »

J’acquiesçais sans un mot, d'une expression un peu perdue, jouant toujours de ma lame. J'avais aperçu le malaise de Law vis à vis de ça. Un pique de nervosité. D'un coup. Livide. Pression sanguine ? Tch. Je baissais les yeux. Garder ma tête. C'était l'ordre du jour. Je le voyais alors partir vers une sorte de mini-frigo ? Il avait ça ? Oh mais que vois-je ?


J'arquais un sourcil, étonnement surpris par ce qu'il en sortait. Du scotch. Et voyant le nom, j'en souriais. Je ne l'avais pas imaginé comme ça, le rouquin. Ce n'était pas n'importe quel scotch. Je voyais qu'il nous servait des verres ? Il lui prenait quoi ? J’étais perplexe. Doutant qu'il puisse encaisser ce genre d'alcool. Mais qui sait ? J'appréciais les bons alcools. C'était comme cette bouteille d'Akevitt dans mon sac. Je n'avais pas perdu la manie de la traîner avec moi. A défaut d'un thermos. Il me tendait alors le verre. Soupirant, j'avalais illico mon cachet, avant d'hésiter. Hésiter où ranger ma lame. Sans elle, je me sentais… Mal. J'optais pour la poche arrière de mon pantalon, attrapant doucement le verre. Je ne refuse pas ce genre de verre, impossible.

« Eh bien alors, monsieur bois en douce ? Ou c'est pour les soirées romantiques ? Ou entre potes ? Je ne te pensais pas ainsi ! »


Je taquinais, buvant sans sourciller une gorgée. Il était impeccable. Fort, mais rudement bon. Il avait du goût. Agitant légèrement le verre, je le levais, riant.

« Skål. Ou à la tienne. Dis-moi, d'où ramènes-tu de telles bouteilles ? Je te vois mal écumer les grandes caves pour y dénicher de telles merveilles. Ce serait mentir de te dire que je ne bois pas. J'aime l'alcool. Les bons en particulier. C'est mon petit plaisir, on va dire. Le dernier en date de cette lignée, devait être du Midleton Whisky. Si tu as l'occasion, goûte, il est excellent. »

Je riais, sirotant mon verre, avant de sortir calmement la bouteille de mon sac, que je reposais à terre.

« Toi, tu vas devoir me goûter ça. Ce n'est pas un alcool de luxe, mais il a son petit goût bien à lui. C'est juste de chez-moi. Un moyen de traîner la Norvège avec moi. C'est de l'akevitt, notre alcool national. J'avoue avoir un petit faible pour celui-ci. Tu m'en diras des nouvelles. Et si tu ne finis pas, je finirais pour toi. »


Je lui souriais, quelque peu nostalgique. L'akevitt que je buvais était aux arômes de cannelle. Particulièrement liquoreuse, elle avait tout de même un goût sucré qui restait en bouche. En bon norvégien, un alcool qui « arrache » comme dise certain, c'était dans le sang chez nous. Ouvrant calmement la bouteille, j'allais chercher un second verre pour Law, refusant de mélanger deux alcools dans un même verre. Je le servais calmement, sifflotant.

« Ah, et chut, hein. »

Je riais, taquin, lui faisant « shhhht » des doigts, posant calmement son verre sur le chevet.

« Alors dites-moi, monsieur le Baron Doogood, d'où vous proviennent de telles manières ? »

Lançais-je avec un ton péteux, légèrement moqueur. J'avais vu sa famille, je l'avais cernée. Je supposais qu'il comprendrait l'allusion, et la prendrait bien. Sinon tant pis, je boirais mon Akevitt seul. Comme d'habitude, en fait.

Je sentais le regard d’Auen peser sur moi alors que je m’exécutais et lorsque je lui tendit un verre il marqua son étonnement d’un sourcil levé. Malgré tout, il finit par ranger son couteau dans sa poche arrière, avala un cachet et pris le verre. J’ignorais ce qu’il avait pris mais espérais que ce ne soit pas contrindiqué de consommer de l’alcool avec. Enfin…il était grand et il sembla satisfait de l’offre et moi satisfait qu’il range son arme, ce à quoi je ne pus réprimer un sourire.

« Eh bien alors, monsieur bois en douce ? Ou c'est pour les soirées romantiques ? Ou entre potes ? Je ne te pensais pas ainsi !  Skål. Ou à la tienne. Dis-moi, d'où ramènes-tu de telles bouteilles ? Je te vois mal écumer les grandes caves pour y dénicher de telles merveilles. Ce serait mentir de te dire que je ne bois pas. J'aime l'alcool. Les bons en particulier. C'est mon petit plaisir, on va dire. Le dernier en date de cette lignée, devait être du Midleton Whisky. Si tu as l'occasion, goûte, il est excellent. »

Je levai mon verre à sa santé pur l’accompagner avant de prendre une bonne gorgé, me laissant envahir par la chaleur du produit. Puis tout en discutant, j’allai m’assoir sur mon lit, verre à la main en le sirotant de temps en temps. Je tentais de me trouver une position confortable qui me permettrait une discussion agréable et sécuritaire en fait.

« Non mais tu m’as regardé? Soirée romantiques? Amis? Comme si j’avais ce genre de possibilités! En douce, ouais je suppose…quoiqu’après Halloween c’était plus vraiment un secret que je ne détestais pas...mais bon ce n’étais pas cette qualité-là. Mais bon, je suis un garçon « sans histoires » alors ils ne viennent pas vérifier…enfin…ne venait pas…je suppose que je vais devoir faire quelques ajustement dans ma chambre maintenant que tu y es. Mais crois-moi, s’ils viennent déplacer quelque chose, je le saurai. »

Je lui souris, tout de même un peu fier d’être aussi ranger que de pouvoir déterminer ce qui avait bougé dans ma pièce. Cette méthode je l’avais souvent utilisé contre mon frère étant plus jeune.
«Et non j’avoue ne pas chercher assez les grandes marques quoique j’aimerais. Je devrais. Reste que ce n’est pas une priorité pour moi. Enfin, j’apprécie quand même un petit verre de temps en temps. En travaillant, en lisant…peu importe……et cette bouteille ci est un….cadeau…si on veut. Ou plutôt…une offre de paix ou une trêve… Sinon, bah… et bon j’ai été bien élevé. Ce n’est jamais mauvais lors d’une activité sociale quelconque comme une rencontre officieuse ou….un aménagement dans une même chambre. Sincèrement…ce serait un crime que personne d’autre que moi ne goûte à ça.

Entre temps, Auen était allé farfouiller dans son sac pour sortir une bouteille également. Curieux, je m’étais étiré légèrement à la manière d’un chien de prairie pour voir l’étiquette et rapprocher sur le bord du lit.

« Toi, tu vas devoir me goûter ça. Ce n'est pas un alcool de luxe, mais il a son petit goût bien à lui. C'est juste de chez-moi. Un moyen de traîner la Norvège avec moi. C'est de l'akevitt, notre alcool national. J'avoue avoir un petit faible pour celui-ci. Tu m'en diras des nouvelles. Et si tu ne finis pas, je finirais pour toi. »

Auen s’était levé pour aller chercher un autre verre à mon grand soulagement. Je n’aurais pas voulu mélanger ce scotch à de l’akevitt. Sans avoir goûté je savais déjà que cela aurait été une mauvaise idée. Il déposa, le verre sur ma table de chevet et je l’observai surpris en fait de cette espèce de partage mutuel et ce, après seulement quelques semaines depuis mon retour de l’hôpital par sa faute….C’était pour le moins étrange.

« Ah, et chut, hein. »

Il riait, me faisant signe du doigt de garder silence à ce sujet. Ce à quoi j’hochai la tête et fis mine de fermer ma bouche avec une fermeture éclair. Évidemment je ne dirais rien…j’étais autant coupable sur ce coup…et l’idée me plaisait bien.

« Alors dites-moi, monsieur le Baron Doogood, d'où vous proviennent de telles manières ?"

J’étirai un sourire timide…ah ouais…il avait vu ma famille…que de mauvais souvenirs….

« Petite tranche de vie… j’ai développé mon goût dans les soirées officielles de mon père, en publique…lorsqu’il fallait paraître sophistiqué…mais pas trop tout de même. Mais ça tu devais t’en douter...Par contre, c’est surtout dans les pubs et les tavernes en Écosse. Disons qu’il y a des endroits moins sévères que d’autres…Jusqu’à ce que tes parents se pointent...malheureusement…»

Tout en discutant j’étirais un sourire un en coin un peu malicieux. Je n’avais jamais vraiment causé de problèmes à personne volontairement…en général j’avais été un bon garçon de bonne famille mais cette période de ma vie avec quelques écarts de comportements, restaient pour moi l’une des meilleures et le fait de brisé les règles m’avait toujours procuré un immense plaisir et sensation de rébellion libératrice. Pour plusieurs ce n’était rien, alors je ne m’en vantais pas trop fort, néanmoins le plaisir restais en mémoire et bien que partager ce souvenir m’aurais bien plus, je savais qu’Auen n’était pas du genre à étaler sa vie. J’en restai donc là, restant un peu sur ma faim en ce qui concernait mon goût de communication. Je terminai plutôt mon verre afin de pouvoir enfin déguster l’akevitt. Je trempai légèrement, le bout des lèvres pour gouter et sentir la consommation. Ça promettait d’être assez solide. L’odeur de cannelle qui envahissait mes narines était toutefois bien tentante, je me permis donc une véritable gorger qui bien que délicieuse changea rapidement mon teint blême pour un teint un rougeâtre. Je me doutais bien que le scotch précédent n’avait rien aider. Je me promis de ne pas consommer trop vite et de déguster la chose plutôt.

« C’est excellent! Tu sais comment c’est fait? Sinon ce n’est pas grave…juste curieux de la composante étant donné que c’est votre alcool national. Ça me fait penser à…je ne sais pas…de la vodka? Jusqu’à un certain point… »

Point positif ? Law souriait enfin. Pas de ce sourire presque coincé d'il y avait quelques minutes. Oui, c'était positif, en soit. En fait, je me sentais moi aussi un mon tour plus souriant. Merci le scotch. Car j'étais bien anxieux, dans le fond. Je me sentais pas si aisé, de ne pas avoir ma lame à son endroit habituel. Mais je crois que ça soulageait énormément Law, et j'allais devoir faire de sacrés efforts, maintenant que nous étions coloc'. J'espère au moins… Qu'il me permettrait de dormir avec. Je dors peu, déjà. Voir jamais. Je cauchemarde la plupart du temps. Mais sans ma lame. C'est la mort, clairement.

« Crainte que tu le blesse encore ? Comme c'est adorable. ~ »


Que TU le blesses encore, mon cher. Ne me met pas tout à dos, eh. Je veux bien assumer tes petits plaisirs, mais quand même. C'était surréaliste d'en arriver à penser et dire de telles choses. Et tant mieux que personne ne les sachent si ce n'est que toi et moi. Et l'autruche.

« Auen… Je peux te frapper assez violemment pour que tu comprennes que… AUTRUCHE ET OIE C'EST DIFFÉRENT ?! »

Je pouffais de rire, moqueur. Qu'il est susceptible. Frappe-moi donc Amon, je ne ressens rien.

« Tu me mets au défi, Auen ? Sale gamin... »

Et le voilà qui soupirait. Il était bien trop bon pour ça. J'aurais tendu cette perche à toi, mon cher, je serais déjà parterre.


Law quant à lui s'était levé, verre à la main, pour s'installer sur son lit, cherchant le confort. J'en souriais, me disant que je n'allais pas le tuer. Même si je me savais bon en lancer de couteaux.

« Auen. »

Humour, Amon, humour. Je l'aime bien, le rouquin. Je souriais pour moi-même, alors qu'il levait son verre avant de le siroter tranquillement. Je me demandais s'il tenait l'alcool. J'avais bien envie de le taquiner, tien.

« Auen, je t'interdis de faire ça. »

Tss. Au pire s'il roule parterre, je sais que faire, hein. Je gloussais, prenant une énième gorgée, écoutant calmement Law.


« Non mais tu m’as regardé? Soirée romantiques? Amis? Comme si j’avais ce genre de possibilités! En douce, ouais je suppose…quoiqu’après Halloween c’était plus vraiment un secret que je ne détestais pas...mais bon ce n’étais pas cette qualité-là. Mais bon, je suis un garçon « sans histoires » alors ils ne viennent pas vérifier…enfin…ne venait pas…je suppose que je vais devoir faire quelques ajustement dans ma chambre maintenant que tu y es. Mais crois-moi, s’ils viennent déplacer quelque chose, je le saurai. »

Je lui rendais son sourire, riant franchement. Ça ne me surprenais même pas, le coup de savoir si un objet avait bougé. Il avait l'air d'être le plus gros maniaque que cette planète n'ait jamais porté. Je me sentais un peu confus pour lui, de lui amener ma dose d'ennuis en m'installant ici.


J'en passais ma main dans mes cheveux, une expression contrite. Il était vrai que la direction savait que j'avais ma tendance à ramener mes alcools de chez-moi, ou… De ces derniers voyages. Je me sentais… Oublions.

« Halloween… Je l'ai passé sur le toit, alors si tu as fini à moitié à poil, en string de guerre à danser du pôle dance en chantant la macarena, eh bien… Je n'étais pas là, et c'est bien dommage ! J'aurais filmé ! »

Lui lançais-je d'un ton moqueur, sirotant mon verre.

« Ouais, pour la vérification… Je m'en sens désolé pour toi… Les cas comme moi, la direction aime bien les surveiller. Et dieu sait que ça m'insupporte. Ces malades ont quand même trouvé le moyen de me coller des sortes de gardes du corps. Tu sens à quel point ils sont graves. Mais je le suis, en fait. Alors… C'est justifié, je suppose. Mais je n'aimais déjà pas Immortalia, là… J'en viens presque à regretter de pas avoir brûlé cet établissement l'an dernier. Enfin, je ferais attention pour que tu n'aies pas de soucis ! Et puis pour les soirées, les amis, c'est bien dommage. Tu es une personne intéressante. Faudrait juste que tu te décoinces, mon vieux. »


Je lui tirais la langue, buvant mon verre d'un trait, lâchant un léger râle de plaisir. Dieu que ce scotch était bon… Lorsque je m'étais levé pour lui sortir mon Akevitt, Law avait suivit le mouvement intrigué. Non, non ne t'en fais pas Law, ce n'est pas une grenade, ou un lance-roquette, ou tout ce que tu veux qui servira à te tuer. Même si j'avoue qu'un lance-roquette… Punaise, je veux. Je riais, alors que je nous avais servi, m'étant finalement pris un verre pour moi. J'avais une bonne, trop bonne descente. Et me voir bourré, ça relevait de l'inespéré. Les seuls témoins, sont mes potes de Norvège. Dernière cuite… Mémorable…

« Petite tranche de vie… j’ai développé mon goût dans les soirées officielles de mon père, en publique…lorsqu’il fallait paraître sophistiqué…mais pas trop tout de même. Mais ça tu devais t’en douter...Par contre, c’est surtout dans les pubs et les tavernes en Écosse. Disons qu’il y a des endroits moins sévères que d’autres…Jusqu’à ce que tes parents se pointent...malheureusement…»


J'écoutais, affichant un sourire compatissant. J'avais vu sa famille, au rouquin, et ouais, ils avaient l'air bien casses-pieds. Mais je ne jugeais pas. La mienne… Poubelle. Je comprenais dès lors mieux parfois ses manières. Je ne l'imaginais par contre pas faire la tournée des pubs. Il aurait une bonne descente lui ? Bah tu vois, Amon, je vais pouvo-

« Non ! »

Hahah. Tu désespères, hein ? Law m'étirait un sourire malicieux, sentant l'Akevitt. Il n'allait pas être déçu. Ce n'était pas à la hauteur de son scotch ou du midleton que tu m'avais fait boire, mais ça se buvait bien. Et c'était rudement bon. A 46 dollars la bouteille, y'avait intérêt. Voilà où passait tout l'argent de ce c*nnard vous allez me dire ? Non, loin de là. Je n'y ai pas touché depuis. Je me sers seulement de celui de ma mère. Et encore, par respect pour elle, je ne le dépense que dans des choses utiles. Études, traitement, ce genre de machins. Je suppose qu'elle m'en voudrait de me voir lapider son argent dans des verres.


Sans m'en rendre compte, j'affichais une moue quelque peu triste. Je venais à regretter, parfois. Ahlàlàlà, résolu. Je me servais un second verre, que je vidais tout aussi vite. Law avait viré comme une tomate. Je crois pas qu'il tienne bien en fait. J'en riais, voyant qu'il semblait apprécier la chose.

« C’est excellent! Tu sais comment c’est fait? Sinon ce n’est pas grave…juste curieux de la composante étant donné que c’est votre alcool national. Ça me fait penser à…je ne sais pas…de la vodka? Jusqu’à un certain point… »

J'élargissais à mon tour un sourire fier. Oh, fier d'être norvégien, fier de mon pays, fier de ma culture, de tout. On est réputé pour être des trous, chez nous. C'est… Vrai. Vodka ? C'est vrai oui. Mais avec plus de goût. La vodka pour moi, c'est de l'eau. Juste de l'eau un peu alcoolisée. L'Akevitt, tu as ça, mais aussi un goût derrière. Et c'est du solide. Je riais, avant de lui répondre.


« On ne refuse jamais un alcool norvégien, pas possible. Hum, c'est fait à base de patates fermentées. Oui, on n'y croirait pas, hein ? Pourtant, c'est bel et bien ça. Après, si tu veux du précis, c'est fabriqué à partir d'alcool neutre, distillé à nouveau, et aromatisé par un distillat d'herbes ou d'épices. De mon côté, mes connaissances en alcool, je me les suis faites seul, ou aux côtés Thorfinn ou Håvar. Ahlàlàlà, les soirées où l'on a fini torchés, il y en a eu. C'est bien à cause d'eux que j'ai fini travesti à Immortalia pendant une semaine ! Mine de rien, c'était hilarant, à refaire. Je leur en causerais ce soir. »

Je riais, me revoyant en robe et talons aiguilles dans le parc. Que j'avais ris ce jour. Me servant encore un verre, je regardais Law, taquin.


« Tu sembles voilà parler, alors bon, je te propose un truc ! Une question, une réponse, un verre à chacune d'entre elles. Partant ? »

Je riais, buvant calmement une gorgée.

« Auen, tu es irrécupérable... »

« Halloween… Je l'ai passé sur le toit, alors si tu as fini à moitié à poil, en string de guerre à danser du pôle dance en chantant la macarena, eh bien… Je n'étais pas là, et c'est bien dommage ! J'aurais filmé ! » me lança-t-il d’un ton moqueur.

Je ricanai jaune un moment, me rappelant que j'avais pas été si loin de cette réalité en terme de danse...mais bon au moins j'avais un minimum de classe dans le domaine. je notai toutefois qu'il ne réalisais pas que c'était cette soirée qui nous avait involontairement pourris la vie à tout les deux dernièrement.

« Peut-être, mais t’as pas eu besoin de filmer que je sache, tu étais aux premières loges pour voir les conséquences finales, c’est d’ailleurs toi qui les as eu… » En effet, oui j’avais fait quelques conneries au party d’Halloween mais le clou du spectacle, je l’avais vécu sur le toit le lendemain matin. J’avais toutefois répondu à Auen en réprimant un petit ricanement. Le fait de le voir assis en face de moi maintenant à discuter calmement rendait la chose lointaine…et pourtant, je savais que cette impression était bien temporaire. Je me détendais un peut-trop vite? Sans doute. Je réalisai que mon commentaire aurait pu être mal pris et je m’excusai rapidement un peu contrit mais ne souhaitant pas non plus m’étirer sur le sujet. J’espérais qu’il comprenne que j’avais simplement manqué de tact, mais que je ne trouvais pas la situation marrante pour autant. Je me promis du coup, de prendre garde à mes paroles.

« Ouais, pour la vérification… Je m'en sens désolé pour toi… Les cas comme moi, la direction aime bien les surveiller. Et dieu sait que ça m'insupporte. Ces malades ont quand même trouvé le moyen de me coller des sortes de gardes du corps. Tu sens à quel point ils sont graves. Mais je le suis, en fait. Alors… C'est justifié, je suppose. Mais je n'aimais déjà pas Immortalia, là… J'en viens presque à regretter de pas avoir brûlé cet établissement l'an dernier. Enfin, je ferais attention pour que tu n'aies pas de soucis ! Et puis pour les soirées, les amis, c'est bien dommage. Tu es une personne intéressante. Faudrait juste que tu te décoinces, mon vieux. »

« Tu crois que j,suis intéressant?» Je le regardais étonné qu’il me trouve…intéressant. En fait mon regard avait l'air de lui demander s'il allait bien ou s'il était pas plus fou qu'il le croyait. Venant de sa part surtout…Néanmoins son commentaire me laissa un sourire timide sur le visage.

« Bah…Je le suis pas tant que ça? Non? Sinon, je peux me décoincé…quand je veux…je crois…Il faut juste que je sois…à l’aise…Je veux dire, un environnement propre, pas trop de gens idéalement…les planètes toutes alignés… » lançais-je finalement en réalisant au fur et à mesure que je réfléchissais que mes critères de conforts étaient sans doute trop élevé.  Mais d’où me venait cette soudaine introspection? En fait j’avais vraiment de la difficulté à concevoir qu’on puisse avoir une vision positive de moi ou encore à assumer que je pouvais vraiment être coincé parfois…parfois. Je me secouai la tête comme pour changer le sujet et me replacé les idées. Je levai un sourcil intrigué alors que je réalisais qu’il avait parlé de brûler l’école. Il regrettait ne pas l’avoir fait ou avait failli le faire? L’histoire devait être intéressante…Est-ce que c’était un terrain sur lequel je voulais m’aventurer…oh oui certainement! Mais peut-être plus tard…c’était peut-être un peu trop rapide. Je me promis d’y revenir si la situation allait toujours bien plus tard. Il avait entretemps sortit son akevitt pour me faire gouter et j’avais continué de discuter un peu, répondant à ses questions ou ses interventions. Un moment vint où Auen me parut un peu triste et il avait sans doute décidé de noyer ses émotion dans l’alcool car il se resservait lui aussi un second verre. J’évitai de l’interroger sur le sujet voyant que nous étions mieux de réorienter le sujet sur quelque chose de plus joyeux. Je lui demandai plutôt des détails sur son alcool national et j’avais bien visé…Auen semblait très fière de son chez-lui et en fait plutôt connaisseur en matière de boissons alcoolisés.

« On ne refuse jamais un alcool norvégien, pas possible. Hum, c'est fait à base de patates fermentées. Oui, on n'y croirait pas, hein ? Pourtant, c'est bel et bien ça. Après, si tu veux du précis, c'est fabriqué à partir d'alcool neutre, distillé à nouveau, et aromatisé par un distillat d'herbes ou d'épices. De mon côté, mes connaissances en alcool, je me les suis faites seul, ou aux côtés Thorfinn ou Håvar. Ahlàlàlà, les soirées où l'on a fini torchés, il y en a eu. C'est bien à cause d'eux que j'ai fini travesti à Immortalia pendant une semaine ! Mine de rien, c'était hilarant, à refaire. Je leur en causerais ce soir. »

Woah…celle-là aussi je la voulais cette histoire. J’avais de la difficulté à voir Auen avoir du plaisir et faire le fou…une autre facette de lui que je ne connaissais pas. Il était facile après les derniers événements de lui peindre un portrait plutôt sombre mais en fait c’était un étudiant comme un autre. Avec de gros problèmes mentaux certes mais tout de même. C’était rassurant de se le faire rappeler ainsi. Il me regarda d’un air taquin m’incitant à me lancer dans mes questions instantanément, mais il s’adressa de nouveau à moi en premier alors que j’avais levé mon doigt près à le bombarder. Il venait d’éviter l’apocalypse et l’ignorait probablement…ou plutôt oui…justement.

« Tu sembles voilà parler, alors bon, je te propose un truc ! Une question, une réponse, un verre à chacune d'entre elles. Partant ? »

Je l’observai un moment, dubitatif. Ma constitution était clairement moins forte que la sienne…j’allais finir torché comme il disait. J’aurais bien proposé le demi verre plutôt que le verre entier…mais j’avais déjà l’air de rien…je n’allais pas en plus avoir l’air d’une mauviette. Ça me forcerais à dosé mes questions…merde. On avait des cours demain…oh my…vrai que je suis un peu coincé….et le jeu est intéressant, vraiment…et bon j’allais pouvoir avoir une tonne d’info et d’histoires intéressantes…moi qui aimais tant en découvrir sur les gens…Il fallait seulement que je puisse m’en rappeler le lendemain.

« C’est pas toi qui m’avait recommandé d’arrêter de boire? À l’hôpital…Oh fine oublie ça! J’en suis! Je commence! Comment c’est arrivé ton histoire de travesti? Je veux les détails! Oh...et et…Est-ce que j’ai bien compris que t’as failli foutre le feu à l’école? Thorfinn et Hav...Oh non…une question à la fois hein… La première! La première est plus importante!»

Je bus mon premier verre, plissant légèrement les yeux…eh bah…c’était pas léger, ce goût de cannelle, bien que délicieux, était assez prononcé allait éventuellement devenir pénible à supporter…Je croisai les jambes, assis en indien, j'avais appuyer mes coudes sur mes genoux et ma tête sur ma paume de ma main, toute ouïe aux réponses d'Auen.

*C'est vraiment pas une bonne idée...mais j’appuie tellement ta décision! Ça promet d'être marrant pour une fois. Ça nous changera de tous ces travaux! J'me demande ce que sa divinité à lui en pense...Oh tu lui demandera! Je veux savoir!*

Je crois bien que ma remarque quand à Halloween avait quelque peu gêné Law. Je ne saurais dire. A son rire légèrement coincé et ce sourire crispé, je supposais qu'il repensait encore à cette soirée. En effet, je n'avais pas forcément vu de ce point. Je m'étais juste concentré sur les bons moments de cette soirée. Pas au lendemain, où tous mes efforts furent magistralement ruinés. Je lui en voulais encore pour ceci, mais ça me passait tout de même bien au-dessus de la tête à présent. Je ne voulais plus me questionner… Trop de questions. Trop de choses qui ne tournant pas rond en ce moment, et ça me ronge. Alors, poubelle. Que j'aimais cette corbeille imaginaire dans un coin de mon esprit, où tout un tas de questions, de dossiers s'y empilaient, débordant. Faudrait que je la brûle, ou que je la vide, tien.

« Peut-être, mais t’as pas eu besoin de filmer que je sache, tu étais aux premières loges pour voir les conséquences finales, c’est d’ailleurs toi qui les as eu… »


Je soupirais, jetant un léger regard conséquent à Law. C'était passé, pourquoi ressasser ?

« Il me semblait que tu avais trouvé cela fort amusant ? ~ »

Tch. Je roulais des yeux, déblatérant comme je pouvais à Law pour virer ces idées de mon esprit. Law s'excusait, et je lui rendais un sourire sincère. Il n'avait pas tord, mais moi… Je ne voulais juste plus y penser. Et voilà qu'à présent… Je me demandais ce que devenais ce mec, là… Aelter ? Soupirant, je me secouais la tête. Pas de questions ce soir. Ni demain. Ni jamais.

« Auen, tu sais bien que nier n'est pas la meilleure chose à faire. Surtout avec ce taré. »

Je t'entendais rire, amusé, alors que tu lui répondais sèchement. Et voilà que c'était reparti pour vos engueulades quotidiennes. Je ne savais plus que dire. Je trouvais qu'Amon… Avait changé. Depuis ce réveil… Il était bien drop « docile », ou même soumis. Plus une remarque cassante vis à vis de moi, plus un conseil sur un ton ferme…


Même si je m'en fichais, je m’enquérais de ce changement soudain chez lui. Avant ce réveil… Amon me prenait bien plus en main. Et de cette fermeté, je me décidais à l'écouter de temps en temps… Et maintenant… J'en avais presque pitié pour lui. J'en venais à mépriser. Je ne comprenais pas moi-même les sentiments qui étaient miens vis à vis de lui. A force de t'écouter Muninn, je crois bien que je perdais mes propres ressentiments propres… Je me mordais légèrement la lèvre, perdu. Une pensée allait pour mes amis norvégien qui devaient se la couler douce à Båtsfjord… Je les enviais. J'aimerais moi aussi y retourner. Revivre ces quelques années de bonheur auprès d'eux. Ces quelques années où toi tu étais bien content, et où ma tête n'était que ton domaine. Et non celui d'une momie antique. Où tu surveillais d'un œil, mais te fichais bien de tout. Je m'en voulais tellement, dans le fond…

« Auen, es-tu atteint au point de t'excuser auprès de ce dingue ? »


Soupire. Et Amon, était-il atteint au point de ne pas comprendre ? Lui qui s'était permis une visite de mon passé à son arrivée ? Il savait. Et devait comprendre. Ma confiance en les êtres divins étaient inexistante. Ce n'est pas eux qui m'ont sauvé de cet enf*iré. Ce n'est pas eux qui m'ont évité les coups. Ce n'est pas eux qui m'ont… Cessons ce débat stupide.

« Tu crois que j,suis intéressant?»

Hum ? Je sortais de mes pensées, reprenant mon verre. Je souriais, amusé. Si je le trouvais chiant, il le saurait aussi. Il me regardait avec insistance, choqué. Je vais bien, hein.


« Bah…Je le suis pas tant que ça? Non? Sinon, je peux me décoincé…quand je veux…je crois…Il faut juste que je sois…à l’aise…Je veux dire, un environnement propre, pas trop de gens idéalement…les planètes toutes alignés… »

Je lâchais un rire franc, lui mettant une pichenette entre les deux yeux. Mais oui, se décoincer avec autant d'hésitation et ce sourire timide ! Il y a du boulot, Law !

« Tsss… Ce que tu es penaud quand tu t'y met, tu le sais ça ? Bien évidemment que tu es quelqu'un d'intéressant. Si tu me faisais chier, je ne gaspillerais pas ma salive avec toi. Tu sais des choses, tu es compréhensif et tu es marrant. Franchement t'as un bon tas de qualité. Il faudrait juste… Que tu prennes un peu plus confiance en toi. Tu vas y perdre sinon, et ça serait bien dommage ! C'est sûr que si tu pars avec ce type d’exigences, on est pas sortit de l'auberge ! »


Je lui affichais un sourire taquin, buvant un énième gorgée. J'attendais dès lors la réponse de Law à ma proposition de jeu de la bouteille. S'il voulait se décoincer…

« C’est pas toi qui m’avait recommandé d’arrêter de boire? À l’hôpital…Oh fine oublie ça! J’en suis! Je commence! Comment c’est arrivé ton histoire de travesti? Je veux les détails! Oh...et et…Est-ce que j’ai bien compris que t’as failli foutre le feu à l’école? Thorfinn et Hav...Oh non…une question à la fois hein… La première! La première est plus importante!»

Oh. Je levais un sourcil, puis élargissait un sourire provocateur, filant une tape dans le dos de Law.

« Bah tu vois quand tu veux ! »

Je gloussais, voyant qu'il buvait le verre, grimaçant quelque peu. La bouteille est loin d'être vide, Law.


« Cette mauvaise foi… Je ne t'ai pas dis d'accepter aussi ! »

Je riais, taquin.

« Alors… Pour ce qui de mon travestisme soudain… Une soirée bien arrosée. C'était l'an dernier, fin d'année de terminale, j'étais rentré chez-moi, et comme à chaque retour, Thorfinn et Håvar ne m'ont pas raté pour une bonne grosse soirée comme on les aime. Et j'aime les paris stupides. Et on avait parié que si je finissais raide mort comme un poivrot à la fin de la soirée, je devais me travestir pour la semaine de la rentrée à Immortalia, photos à l'appui. Et bon ! Un peu trop joyeux que j'étais, j'ai pas hésité à forcer sur les bouteilles, ces deux trolls m'en faisant toujours boire plus. Du coup... »

Je sortais mon portable, affichant une photo de moi, étalé dans le canapé du salon, raide mort, maquillés par les autres, bouteilles un peu partout.

« J'ai fini ainsi. Et j'ai perdu ! Et ça a donné… Ça. »


Je faisais défiler les photos, à présent en talons aiguilles, perruque blonde, en robe et écharpe. Le pire c'est qu'étant moins bien musclé, ça passait crème. Je n'ai jamais été bien épais. Je pouffais de rire en voyant ça.

« Tu peux me croire, ces photos ont fait le tour du pensionnat, et de tout Båtsfjord. Parfois… Je suis nostalgique de tout ça. Mon chez-moi me manque. Je regrette sincèrement de pas avoir ces deux trolls avec moi. Avec tout ce qu'on a vécu… Ça fait chier. »

Je prenais une mine légèrement pincée.

« Et pour le feu… Un demi-verre, allez ? Non, je suis sympa, je t'en exempte. Disons juste qu'à un cours de techno de l'an dernier, j'avais pu faire un griffon cracheur de feu. Et j'avais envisagé de le tester dans la bibliothèque... »


Je riais, gamin. Je me servais un verre, le buvant.

« Et toi ? Des défis de ce type ? Des souvenirs à la con du genre ? Une grosse honte ? Je ne suis pas doué en questions. Mais boire… »

Je me resservais, torchant le verre, tout sourire.

« … Ne me gêne pas du tout ! »


Je trouvais le jeu et la conversation vachement plus agréable depuis que je savais être un minimum intéressant et agréable de compagnie…en plus en ayant un avis franc je pouvais peut-être m’en servir pour me perfectionner…quoique j’aie conscience de manquer de confiance déjà mais c’était plus dur à faire qu’à dire. Finalement…à son défi, j’avais déjà décidé de faire les premier pas en matière de confiance et décoincement ce qui sembla bien plaire à Auen qui me récompensa d’une tape dans le dos qui sincèrement faisait du bien. Je crois bien que c’était la première fois en ….je sais plus…mais plusieurs années…sauf cette fois en Afrique…Enfin bref, c’était un souvenir mémorable…J’étirai un large sourire à Auen, pas peu fière de moi.


« Bah tu vois quand tu veux ! »

Il m’avait sans doute vu grimacé car il me chambra légèrement à la vue de mon visage alors que je buvais son akevitt.

« Cette mauvaise foi… Je ne t'ai pas dis d'accepter aussi ! »

« Non non t’inquiète j’adore en fait, seulement cannelle…à long terme je vais vouloir varié! »

Je lui montrai le scotch. Est-ce que j’allais passer la majeure partie de ce scotch dans un jeu à boire…meh peut-être…Quel irresponsabilité…J’adorais. J’entendais déjà les reproches qu’on m’aurait fait chez moi concernant la qualité de cet alcool et son utilisation adéquate.



« Alors… Pour ce qui de mon travestisme soudain… Une soirée bien arrosée. C'était l'an dernier, fin d'année de terminale, j'étais rentré chez-moi, et comme à chaque retour, Thorfinn et Håvar ne m'ont pas raté pour une bonne grosse soirée comme on les aime. Et j'aime les paris stupides. Et on avait parié que si je finissais raide mort comme un poivrot à la fin de la soirée, je devais me travestir pour la semaine de la rentrée à Immortalia, photos à l'appui. Et bon ! Un peu trop joyeux que j'étais, j'ai pas hésité à forcer sur les bouteilles, ces deux trolls m'en faisant toujours boire plus. Du coup... J'ai fini ainsi. Et j'ai perdu ! Et ça a donné… Ça. »

Il sortit alors son portable …Oh yeah j’aurais droit aux preuves à l’appui. En effet, il me faisait défiler les images à présent et je ne pu m’empêcher d’éclater d’un rire franc.


« Épic! Oh…ish….ce sont pas des artistes tes copains hein…Oh!...En revanche…toi tu portes vraiment bien la robe! Étonnamment...»

Je le jaugeai un moment réalisant la musculature qu’il avait prise depuis. J’allais lui demander s’il connaissait Cris mais je préférai m’abstenir pour son respect à elle. Je ravalai donc mes paroles...cherchant déjà ma prochaine question.



« Tu peux me croire, ces photos ont fait le tour du pensionnat, et de tout Båtsfjord. Parfois… Je suis nostalgique de tout ça. Mon chez-moi me manque. Je regrette sincèrement de pas avoir ces deux trolls avec moi. Avec tout ce qu'on a vécu… Ça fait chier. »

« Havar et Thorfinn…c’est ça? Ce sont des amis de longues dates? Ils t’ont pas suivi à Immortalia donc… » Je songeais à Siyanda qui me paraissait si loin….je comprenais tellement son regret….

« Ah damn c’est une question ça. »

*Allez! Allez! Pour une fois que tu vas subir les conséquences de tes questions…ça t’apprendra aussi.*

Je roulai les yeux réalisant que je venais de poser une autre question et callai mon verre. J’étais fair play quand même.

Auen me fit une mine pincé avant de m’ajouter la permission de poser ma question sur le feu également…



« Et pour le feu… Un demi-verre, allez ? Non, je suis sympa, je t'en exempte. Disons juste qu'à un cours de techno de l'an dernier, j'avais pu faire un griffon cracheur de feu. Et j'avais envisagé de le tester dans la bibliothèque... »

« Non non…ça va, je ne prends pas la pitié Auen… »

Je me servis un verre de scotch, ne souhaitant pas trop abuser de son akevitt à lui non plus et le callai aussi…ouf…la chaleur sur mes joues n’était pas désagréable mais soudainement ma cravate était en trop. Je la délestai, et détacher le bouton du haut de ma chemise.

« Ça manque de détail par contre cette histoire de griffon… » Ajoutai-je avec un faux air de reproche sans poser de question, espérant m’éviter un autre verre pour des détails sans doute moins pertinent mais sur lesquels j’étais curieux tout de même.

Auen riait, il semblait avoir l’air d’avoir du plaisir et sincèrement…moi aussi ça m’amusait.



« Et toi ? Des défis de ce type ? Des souvenirs à la con du genre ? Une grosse honte ? Je ne suis pas doué en questions. Mais boire… "

Je le vis consommer son verre. Et je comptai sur mes doigts avec un sourire malicieux.

« … Ne me gêne pas du tout ! »

«Je suis spécialiste des question et je dis… Ça fait au moins trois questions ça…disons deux puisque ça se ressemble…mais des défis, des souvenirs, une grosse honte…ça mérite deux verres selon moi. » Lui lançais-je sur un air de défi, je n’allais pas finir saoul mort tout seul…nah…plus si je pouvais avoir l’opportunité de le voir se travestir ou faire des conneries…je ne voulais pas manquer ça. Je commençais même à lui chercher un défi…il avait l’air de bien les apprécier.

« Sinon pour ma part….rien de majeur….j’ai eu une vie plutôt ennuyeuse…jamais vraiment eu de défi de la part de personne…sinon des trucs mineurs étant enfant mais rien de honteux ou d’intéressant. Il y a bien quelques trucs…. »

Par réflexe je posai ma main sur mon tatouage…est-ce que je voulais aller jusque-là…Peut-être un peu trop personnel…

« Une fois…j’ai dû prendre un mélange à base de tétrodotoxine…c’était dans un cadre ¨rituel¨….mais c’était clairement plus un défi de Siyanda…ma seule amie avant Immortalia je pourrais dire…Je me suis éveillé tatouer…artisanalement… dans le fin fond de la savane africaine…La douleur et le gâchis après j’te décris pas…mais ça a guérit…Ça compte comme un défi valable? Au fond en y repensant c'était vraiment con...j'aurais pu finir mort ou pire ...» J'ouvrais grand les yeux en me perdant dans mes pensée...je crois que c'était la première fois que je tentais de m'imaginer les conséquences réels qui aurait pu avoir eu lieu. Réalisant que je partais au loin, je secouai ma tête avant de retourner à Auen.

Je le regardai un peu contrit, incertain qu’il serait satisfait…Je passai nerveusement ma main dans mes cheveux. Y’avais aussi du fait qu’habituellement c’est moi qui posais les questions.



"Oh! et...je pourrais rajouter: aller réveiller avec un bâton un serpent venimeux pour un stupide challenge...tu sais...je savais que c'était vraiment rapide un serpent qui attaque ...mais celui là était VRAIMENT rapide....plus que mon réflexe de me poussé d'ailleurs...et ça fallait lui donner, c'est pas évident....Résultat, les enfants du villages ont quand même dû me déterminer gagnant...quoique je crois pas qui ait jamais réellement eu de compétition...J'ai gagné quand même un peu de respect à ce moment...et beaucoup de reproches de la part des adultes aussi...Haan...Finalement j'ai fait des truc intéressants dans ma vie..."Constatais-je avec étonnement.

« Non non t’inquiète j’adore en fait, seulement cannelle…à long terme je vais vouloir varié! »

Petit joueur ! Pensais-je tout bas. L'akevitt n'était pas aussi fort que son scotch, tout de même ! Il était plaisant de voir Law prendre confiance, de m'afficher ce sourire un peu fier. J'en étais ravi pour lui. Il était une personne avec des qualités, il fallait juste qu'il se prenne en main. Et ce n'était pas encore gagné. Mais ça viendra. Je lui avais rendu son sourire, encore perdu dans mes propres pensées. Je lui avais dès lors répondu quant à mon travestisme, et même montré les photos. Quelle soirée mémorable. Le soir même ils m'avaient pas raté niveau maquillage. Pour la semaine au pensionnat, c'était la copine de Thorfinn qui s'y était collée, m'ayant fait un cours de maquillage express.


Oh, franchement le résultat n'était pas si mauvais ! Fin comme j'étais à l'époque, ça passait tout seul. Aujourd'hui, je crois que ça serait bien plus compliqué. J'ai tellement cavalé pour oublier les derniers événements que ma musculature a suivi. J'aimais le parkour depuis gosse, et ce sport, ça en taille plus d'un.

« Épic! Oh…ish….ce sont pas des artistes tes copains hein…Oh!...En revanche…toi tu portes vraiment bien la robe! Étonnamment...»

J'avais ris. Oui, sur cette photo là, tout le monde m'avait pris pour leur tête à maquiller, c'était épouvantable, mais qu'est-ce qu'on avait rit. J'avais l'air plu d'une traînée qu'autre chose !


Mais j'avais pleinement assumé ma semaine en fille. Son commentaire sur la robe me fit élargir un sourire taquin.

« Si tu le dis ! Je dirais que je ne suis pas bien épais de base… Et il est vrai qu'à l'époque quand bien même je faisais du sport, je n'avais pas ressenti le besoin de m'y noyer dedans contrairement à maintenant. Le Parkour m'a vraiment bien taillé, et je ne vais pas m'en plaindre ! Dire que je complexais sur ça avant… Ahlàlà… J'étais con ! »

J'avais fini sur une  note plus joyeuse tandis qu'il me jaugeait et que je lui lâchais que ces photos étaient célèbres chez nous, en Norvège.


« Havar et Thorfinn…c’est ça? Ce sont des amis de longues dates? Ils t’ont pas suivi à Immortalia donc… »

C'est un question ça !

« Ah damn c’est une question ça. »

Voyant qu'il le comprenait aussi bien que moi, il buvait son verre, roulant des yeux. Il y tenait hein ! J'aime ça ! Je gloussais moqueur, agitant mon verre, lui proposant même de l'épargner avant de répondre. Ce à quoi il se servait un verre de scotch, le buvant. Tu vas rouler, mec, si tu continues ainsi. T'es rouge.


Il me questionnait alors sur le griffon, ce à quoi j'agitais la tête négativement, glissant que ça n'avait rien d'extraordinaire, seulement un cours. Au moment où je m'étais décidé à le questionner, je l'avais vu compter sur ses doigts, me faisant comprendre que j'avais deux verres de marge.

«Je suis spécialiste des question et je dis… Ça fait au moins trois questions ça…disons deux puisque ça se ressemble…mais des défis, des souvenirs, une grosse honte…ça mérite deux verres selon moi. »

Je lui souriais, sûr de moi, et me servait tranquillement, descendant aussi tôt les deux verres, cul-sec. Je sais que je peux tenir longtemps ainsi. Je commençais tout juste à être détendu.


« Sinon pour ma part….rien de majeur….j’ai eu une vie plutôt ennuyeuse…jamais vraiment eu de défi de la part de personne…sinon des trucs mineurs étant enfant mais rien de honteux ou d’intéressant. Il y a bien quelques trucs…. »

Je le voyais dès lors poser sa main sur le bas de son ventre, comme pour y cacher quelque chose. J'étais curieux sur le coup, levant un sourcil.

« Une fois…j’ai dû prendre un mélange à base de tétrodotoxine…c’était dans un cadre ¨rituel¨….mais c’était clairement plus un défi de Siyanda…ma seule amie avant Immortalia je pourrais dire…Je me suis éveillé tatouer…artisanalement… dans le fin fond de la savane africaine…La douleur et le gâchis après j’te décris pas…mais ça a guérit…Ça compte comme un défi valable? Au fond en y repensant c'était vraiment con...j'aurais pu finir mort ou pire ...»


Je pouffais de rire. C'était donc un voyageur qui buvant tout ce qu'on lui proposait ? Mais c'est génial ça ! J'élargissais un sourire quelque peu fier de lui, lui donnant une seconde tape à l'épaule.

« Alors ça, il fallait le faire ! Mais qu'est-ce que tu foutais là-bas aussi ! Franchement, oui, c'est pas mal ! J'aurais probablement fait la même chose à ta place ! »

Il semblait tout de même encore incertain. Je ne juge pas, moi. Je trouvais même ça intéressant. Je soupirais, alors qu'il me regardait contrit.


"Oh! et...je pourrais rajouter: aller réveiller avec un bâton un serpent venimeux pour un stupide challenge...tu sais...je savais que c'était vraiment rapide un serpent qui attaque ...mais celui là était VRAIMENT rapide....plus que mon réflexe de me poussé d'ailleurs...et ça fallait lui donner, c'est pas évident....Résultat, les enfants du villages ont quand même dû me déterminer gagnant...quoique je crois pas qui ait jamais réellement eu de compétition...J'ai gagné quand même un peu de respect à ce moment...et beaucoup de reproches de la part des adultes aussi...Haan...Finalement j'ai fait des truc intéressants dans ma vie…"

Alors ça, oui. Respect. Je gardais un sourire gamin, me servant un énième verre pour le plaisir, sans même poser une question.


J'avais encore 3 bouteilles de réserve. Vous croyez sincèrement que si je vais en Norvège je ne prenais qu'une seule bouteille ?

« Bah tu vois… On fait tous des choses intéressantes dans nos vies… Parfois ennuyeuses, parfois moins ! C'est ainsi, il vaut mieux parfois éviter de se questionner et avancer, tout simplement. »

Je lui souriais, sirotant mon verre.

« Pour Håvar, et Thorfinn… Oui, ce sont des amis de longue date. Très longue date. Nous nous sommes connus dans ma ville natale, Vardø, une petite ville paumée et insulaire à l'ouest de la Norvège. Le courant est très bien passé dès le début entre nous trois, et nous sommes vite devenus inséparables. Même après mon départ de Vardø pour Båstfjord, ils ont suivit, et on a fait toute notre scolarité ensemble. C'est comme… Des frères pour moi. Ils comptent beaucoup à mes yeux. Je suis sincèrement heureux que mon départ en Angleterre, où ils n'ont pas suivit cette fois, n'ait en rien brisé nos liens. Et je suis aussi heureux… Qu'ils n'aient pas suivis à Immortalia. Pour rien au monde je ne permettrais qu'ils foutent le pied dans cet établissement maudit. »


Je riais, buvant mon verre, mais ayant senti mon humeur varier. Parler de tout ça, quand bien même ça m'avait fait sourire, m'avait aussi foutu un cafard immense. Et je m'apercevais quand j'en avais bien trop dit sur moi. Les histoires liées à Vardø, notamment sa mort, quand bien même elles dataient, étaient encore là. Elles avaient bien fait le tour de tout Immortalia durant cette fichue période. Je soufflais, me redressant, rebouchant calmement ma bouteille. L'heure avait tourné aussi. Et je me devais de filer en cours. Je n'étais pas pompette ou soûle, suivre serait d'une simplicité. J'élargissais un sourire contrit à Law, rangeant ma bouteille.

« Je vais devoir couper court, malheureusement. L'heure avance, et je ne tiens pas à manquer mes cours ! Mais ça sera à refaire, je n'oublie pas. Puis bon, avoue, un verre de plus, et tu roulais parterre. ♪ »


Je lui tirais la langue, mettant ma sacoche sur mon épaule, un sourire provocateur aux lèvres. Je rangeais le reste de mes affaires, avant de me diriger vers la porte, lorgnant Law.

« Essaye de pas finir sous ta table pour tes cours, ça serait vraiment dommage, Sherlock ! »

Je quittais la pièce, le saluant de la main. Sherlock. Ça lui allait bien comme surnom, je trouvais. Ou Rapeltout, comme dans Harry Potter ! OH OUI, parfait ! Je lui dirais ce soir !

Pour Law :3:

« Si tu le dis ! Je dirais que je ne suis pas bien épais de base… Et il est vrai qu'à l'époque quand bien même je faisais du sport, je n'avais pas ressenti le besoin de m'y noyer dedans contrairement à maintenant. Le Parkour m'a vraiment bien taillé, et je ne vais pas m'en plaindre ! Dire que je complexais sur ça avant… Ahlàlà… J'étais con ! »

Alors là, Auen faisait ma soirée…j’en apprenais beaucoup sur lui en fait et c’était un peu rassurant de le savoir aussi normal avec ses passions et pas que des envies de massacre. Le parkour…Les gens qui en faisaient me surprenaient et j’admirais ce genre de talent. J’aurais sans doute apprécié en faire si je n’étais pas si maladroit…mais au fond peut-être que si je lui demandais il me montrerait…je levai un doigt, mais finalement me ravisai…ça me ferait une question de plus. J’avais intérêt à lui demander le lendemain lorsque je ne serais plus forcé de boire. Entendre Auen dire qu’il complexait me piqua légèrement…non, mais…si lui complexait imaginé moi…mais je pouvais comprendre. Chacun ses problèmes, je suppose. Il avait alors enchaîné sur les réponses de mes autres questions, appréciant clairement un peu trop me voir embarquer à fond dans son jeu. Quoi! J’étais bon joueur…et bon ça devait être drôle de me voir hésiter à chaque question qui me passait par la tête…une véritable malédiction pour moi dans une situation comme celle-ci. Enfin…l’expérience s’avérait enrichissante d’un point de vue social. Lui-même enfilait les verres comme un bon joueur et bon clairement plus facilement que je pouvais le faire, ma constitution me nuisant clairement. Le moment fatidique d’aborder la question de mon tatouage, je réalisai que je devais clairement avoir réduit mon inhibition bien que ce n’était rien de majeur…mais un secret pourtant si bien gardé. M’enfin…ce n’est pas comme si j’allais en avoir de répercussion, je suppose, et la réponse sembla plus que le satisfaire. C’était bien la première fois que je me vantais avoir fait des conneries et ça avait quelque chose de plaisant devant une personne qui ne jugeait pas. Il avait simplement pouffé de rire, m’avait souri et même posé davantage de question…sans doute un peu surpris d’une telle action de ma part. Bah ouais…j’avais été con. Je lui rendis un sourire fier moi-même.

« Alors ça, il fallait le faire ! Mais qu'est-ce que tu foutais là-bas aussi ! Franchement, oui, c'est pas mal ! J'aurais probablement fait la même chose à ta place ! »

« Je…en fait j’ai voyagé pas mal…par obligation de mes parents majoritairement. On était là avec l’OMS pour traiter les vagues de tuberculose. Enfin, je dis on…mais j’étais jeune et « j’aidais ». Ce qui revient à dire que j’étais sans doute dans les jambes et probablement très tache vu mon âge….Enfin…cette maladie. C’est un énorme problème dans plusieurs pays en Afrique et bon…ma mère m’avait trimballé….Médecin tu vois? Elle tenait à ce que moi et mon frère on voit un peu le monde en dehors de notre confort. Bref, j’y ai passé finalement pas mal de temps et pendant qu’elle travaillait et bien je tentais de me faire une place et d’apprendre. Siyanda m’a mal traité pendant longtemps, on se détestait…mais éventuellement on s’est rendu compte qu’on s’appréciait bien, qu’elle était moins cruelle de mon point de vue et que j’étais moins insignifiant qu’elle le pensait, je suppose. L’ayant côtoyé pendant un moment, je suis devenu plus près d’elle que de mon frère. L’adaptation n’a pas été facile, mais à présent c’est un peu comme un deuxième chez moi. L’apprentissage de la culture s’est parfois fait à la dure et encore…j’en apprends régulièrement…mais c’est plus facile maintenant. Ça me manque un peu parfois. J’espère…pouvoir y retourner éventuellement.»

Je me servais un autre verre d’Akevitt bien plus rempli que les derniers vu mon manque de concentration sur la tâche alors que j’expliquais de façon générale comment je m’étais ramassé en Afrique à faire ce genre d’expérience.

« Bah tu vois… On fait tous des choses intéressantes dans nos vies… Parfois ennuyeuses, parfois moins ! C'est ainsi, il vaut mieux parfois éviter de se questionner et avancer, tout simplement. »

« Ouais…j’essaie…mais parfois des questions c’est aussi un bon moyen d’avancer quand on est curieux. Je comprends tout de même que je me suis beaucoup empêché de faire plusieurs choses dans ma vie à cause d’inquiétudes. Je crois qu’Immortalia sera une occasion de changer ça. J’espère. »

Oui, j’espérais que malgré ce qu’on avait enduré ici, du bon pouvait encore sortir de cette école. Je le croyais. J’avais réussi à me faire une amie et des connaissances plus que jamais auparavant…bon…ça restait à peaufiner, mais…j’étais bien partie non? Finalement, j’arrêtai ma réflexion alors qu’Auen me parlait un peu plus de lui et de sa ville natale. J’avais connu quelques Norvégiens à Kirkwall, mais je n’avais jamais mis les pieds là-bas.

« Pour Håvar, et Thorfinn… Oui, ce sont des amis de longue date. Très longue date. Nous nous sommes connus dans ma ville natale, Vardø, une petite ville paumée et insulaire à l'ouest de la Norvège. Le courant est très bien passé dès le début entre nous trois, et nous sommes vite devenus inséparables. Même après mon départ de Vardø pour Båstfjord, ils ont suivi, et on a fait toute notre scolarité ensemble. C'est comme… Des frères pour moi. Ils comptent beaucoup à mes yeux. Je suis sincèrement heureux que mon départ en Angleterre, où ils n'ont pas suivi cette fois, n'ait en rien brisé nos liens. Et je suis aussi heureux… Qu'ils n'aient pas suivi à Immortalia. Pour rien au monde je ne permettrais qu'ils foutent le pied dans cet établissement maudit. »

Je notai le plaisir contagieux qu’Auen prenait à se remémorer ses propres souvenirs dans son pays natal. Décidément cette conversation m’ébranlait aussi. J’arrivais à faire quelques parallèles et je suppose que ce devait être le cas d’un peu tout le monde qui se sentait coincé ici.

« Je ne peux…que comprendre…c’est la même pour Siyanda. Je crois…que c’est bien d’avoir des amis « normaux »…ça nous garde les pieds sur terre….un peu…Juste…j’espère ne jamais lui nuire…..»

*Ralenti sur les verres, il est tard et ton rythme de paroles est inhabituel. Ça me rappelle une certaine soirée. Disons que c’est encore le temps d’arrêter. Ce serait sage.*

J’hochai la tête pour Hypnos, signe que j’avais compris.

Je soupirai à cette pensée, mon sourire se tordant légèrement…oui c’était une crainte réelle. Je me doutais que l’établissement ne me laisserait pas faire n’importe quoi et je savais ne pas être en plein contrôle de mes pouvoirs et c’était là une excellente motivation pour m’entrainer et ne jamais avoir de mauvaises répercussions involontaires sur mon amie. Je constatai l’air un peu contrit d’Auen qui avait observé l’heure, puis rangé sa bouteille, me faisant réaliser que nous avions passé beaucoup trop de temps à boire et discuté. J’étais néanmoins satisfait de la soirée même si j’avais le sentiment d’avoir trop parlé. C’était tout de même Auen…Je suppose que j’avais besoin de parler. Ce n’était pas comme si je n’avais jamais parlé de tout ça à qui que ce soit malgré mon intérêt de le faire. Personne ne s’y était jamais intéressé. D’un sens j’étais reconnaissant de son écoute même si je me sentais soudain vulnérable. Ce sentiment que je détestais tant…d’avoir trop parlé. Il m’envahissait fréquemment, après un trop de motivation.

Je calai mon dernier verre, un fond de scotch que je m’étais permis sans réponse ou question, plus par habitude de porter le verre à mes lèvres qu’autre chose.

« Je vais devoir couper court, malheureusement. L'heure avance, et je ne tiens pas à manquer mes cours ! Mais ça sera à refaire, je n'oublie pas. Puis bon, avoue, un verre de plus, et tu roulais parterre. ♪ » me lança-t-il en me tirant la langue et s’équipant de son sac, un sourire provocateur aux lèvres.

« Oh! Je n’avais pas vu l’heure passer! Tu as raison…il est tard…tôt….mais non! Même pas vrai. Je n’aurais pas roulé! J’en suis certain! On refait quand tu veux!» Lançais-je d’un ton un peu fier, prêt à relever le défi une seconde fois, Sur ses paroles, je je me levai brusquement et m’agrippant immédiatement au rebord de mon lit pour éviter l’étourdissement dû à l’alcool.
« Juste…de la maladresse!… » Lançais-je à Auen comme une fausse excuse en lui renvoyant sa grimace, conscient qu’il m’en aurait pas fallu tant que ça malgré tout et vu la vitesse d’ingestion de toutes ses consommations. J'allais définitivement devoir revoir mon timing de questionnement....

« Essaye de pas finir sous ta table pour tes cours, ça serait vraiment dommage, Sherlock ! »

« Je survit toujours à mes cours! T’inquiète…. » Lui lançais-je, hésitant finalement un peu, incertain d’être en plein contrôle de mes capacités.

Il m’envoya la main et je lui rendis la même en allant ranger mes effets personnels en vitesse et prenant quelques minutes pour me préparer. Je n’allais quand même pas avoir l’air de ça dans mes cours! Malgré tout, je me rendis dans mes cours…ce fut sans doute les cours les plus pénibles auxquels j’eus jamais assisté tellement j’étais épuisé et qu’un mal de tête s’était installé, me bourrant d’antidouleurs et d’eau pour toléré ma journée. Ce ne fut qu’une fois le tout passé et la journée terminée que, crevé dans mon lit, sans même avoir pris la peine de me changer, que je m’endormi satisfait d’avoir osé pour une fois….Mais tout de même faudrait pas répéter hein!

*Ça ne marche jamais ces promesses…* Me lança un Hypnos tout aussi crevé qui allais enfin me laisser dormir en paix.

HRP: