Alors... Mon caractère ? Je... Je sais ! Et si je le décrivais avec des danses ?! Oui j'ai une passion pour la danse ! Mais toutes ! Et en bon sportif et barge "efféminé" que je suis bah... Je m'égare encore, c'est ça ? J'suis vite distrait ! Et pourtant j'arrive à connecter mes deux hémisphères pour une danse... Je suis un peu particulier, j'assume et j'aime !
Efféminé... Pourquoi ? Eh bien... Si je dis que j'avais avant les cheveux plus longs qu'une fille et qu'en passionné de la danse je peux faire un ballet... Voilà, voilà, hein. Ça m'en a joué des sales tours ! Encore et toujours le stéréotype du si t'es un mec qui fait de la danse bah... 0 pointé en virilité et encore même le 0 y s'casse ! J'ai toujours eu cette passion, ce qui fait que je suis quelqu'un qui s'intéresse et s'investit très vite quand ça accroche ! Et même si ça accroche pas, j'essaye ! Je suis déterminé, et j'aime vraiment pas la défaite. Ça me rends plutôt mauvais ! Genre... Très mauvais joueur, rancunier, et vachement compétitif ! J'en ai vécu des belles alors maintenant je laisse jamais la moindre occasion de m'amuser ou de m'améliorer de m'échapper !


Je suis optimiste, vraiment ? C'est gentil, haha ! J'suis un mini candide oui. J'prends toujours le bon côté des choses même si la racine est plus que pourrie, je verrais toujours quelque chose de bon ! Après je suis pas optimiste au point de tout négliger, hein. Mon optimisme a ses limites, malheureusement. Quand on me cause de choses dures ou assez difficiles j'ai tendance à rire ou à faire le clown. Du coup on me reproche mon manque de compassion ou sérieux. J'en ai. Juste que je n'aime pas le montrer. Je comprends tout à fait, je suis même très empathique. Un peu trop, d'ailleurs ! Alors pour ne pas plomber l'atmosphère je sors des bonnes grosses blagues nulles. Ouais. Enfantin. Je saiiiis ! En effet, j'adore rire et faire mille et une farces à mes proches ! Parfois c'est gentil, parfois ça l'est moins ! Un sale gosse, eh ouiii ! J'aime taquiner, appuyer là où ça fait mal. Étrange pour quelqu'un d'aussi compréhensif que moi ? Nah' faut bien que je m'occupe quand je ne danse pas, ne fais pas le pitre, ou ne révise pas, ou ne prends pas une dos.... Ouuuups ça, t'as pas entendu !


... Oui, malgré ma gaminerie sans fin, je suis un bosseur. J'ai des ambitions. Je vise haut, car c'est ainsi. Je veux réussir ! Me savant fétichiste de danse, vous allez me sortir, danseur pro ? Tout fauuuux hey ! Nan je ne danse pas sur cette phrase... Nananana... (Batmaaaan ?) J'aimerais travailler dans la finance ! Les sous c'est génial ! Euh... Me regardez pas ainsi...J'plaisantais... Après oui... J'aime bien les sousous... Avec on se fait plaisir ! Plein de fringues, plein de récitaux, de représentations... ! Et même, on peut aider les autres ! Si c'est pas beauuuuuuu ! Nan, ça l'est pas ? Et mon pied ? Aaaah ouais... J'm'emporte jamais, voir peu ! Enfin, c'est jamais bien sérieux ! Je peux prendre la mouche, et vous vanner méchamment (en gros c'est gentil chez moi !) ou vous le faire comprendre et encore mieux ! Me foutre de vous ! ♪ Mais je peux aussi m'énerver réellement, et là c'est pas bon pour vous ! Je suis ce type de mec, là, les grands-calmes en mode « OOOOOOOOM » vas-y tente ce que tu veux, je m'en bats royalement les steacks ! Jusqu'à ce qu'on appuis là où faut pas et là c'est... Hum... POSITION FOETALE OUUUUH ! Un souci avec mon pouce ?


J'suis un peu fou, j'admets. J'illustre beaucoup. J'm'exprime ainsi, comme en danse. C'est un exutoire, clairement ! Du coup, j'ai aussi beaucoup d'énergie à donner, pire que Duracell ! A côté d'moi, c'est de la gnognotte, ces piles ! Je ne lâche rien facilement et j'en deviens très têtu et borné !
Ça me rends très bête aussi. Je le sais, que je fais le fier, la grande-gueule toujours ouverte H24, l'enfant barge... Mais j'ai aussi mes parts d'ombre comme tout le monde eh oui ! Je vous vois v'nir haaan ça y est vas passer en mode dépressif (Anuuu ? Ah nan, c'est pas ici ?) en racontant ça ou ça, ou tel truc et truc ! Détendez-vous les nouilles, c'pas mon genre ! J'suis assez personnel et égoïste là-d'ssus. J'confie rien ou peu quand je connais en face. Et même bien connu, vous n'y verrai qu'une façade incessante et lassante de gamineries avec moi ! Vraiment, j'ai eu mes down et aujourd'hui encore j'en paie les conséquences ! Ahlalala c'est long ! ... Genre, j'allais déballer, là ? Ouh, ouh...


Sinon, changeons un peu de sujet, car je me lasse, oui je me lasse vite. Mes goûts ?! Baaaaaaah !!! J'AI UN FAIBLE POUR LES SUNDAYS A LA FRAISE !! ET LES COOKIES AUSSI ! C'EST LE BIEN (et autre chose implicitement, mais c'est pas légal ouuuuuh) ! Si j'en ai pas, je vais faire un gros caprice, ouh. Après j'aime aussi la mal-bouffe, vite claquée en heures de sport sans fin. L'auriez que trop bien compris, je voue un culte au sport. Et donc j'entretiens ma ligne pour ! Dixit le mec plus haut « j'aime aussi la mal-bouffe » BIIIIIIM. Je m'auto-coule, j'aime la dérision comme le cynisme ou le sarcasme ! Sérieux, j'fais hyper gaffe à ma ligne, mon look, ma tête ! A tout, quoi ! THE AMERICAN WAY OF LIFE, 'FTER ALL ! Donc oui, j'suis un peu (ÉNORMÉMENT) coquet et observateur ! Et toujours à fond dans l'excès. TOUJOURS !  H-S, j'aime beaucoup les jeux en ligne. Enfin tout ce qui est jeux tout court. Ça reste un passe-temps hein ! Et tous les rageux de Call Of plussoiront cette phrase ! ... Rageux... Ah nan. Z'avez rien luuuu ! Ah oui, bonus ! Pourquoi je me trimballe avec une guitare des fois, alors que je joue aussi bien qu'une poêle à frire brûlée ? Bah... J'apprends. Puis c'te classe, j'passe pour un musicien ! Et en bon comédien ça passe crème ! Jusqu'à ce que je joue. Là, ça passe béton. Fin, ÇA RESTE béton. C'est rigoulou de tromper les gens ! Pas de mentir ou s'faire une vie, hein ! Ça, tu te l'achètes chez des amis ou un psy ! Juste de se déguiser, revêtir un autre visage ! C'est tellement amusant ! Mec faisant du théâtre, grillé ? Oooooups !


J'aime plein de chose pour le peu que j'en déteste ou haïsse. J'aime pas : les couleurs tristes genre noires/marrons/grises... C'est déprimant. J'aime pas aussi les souris ou les araignées, trop de poils et trop petits. Les jours de pluie, les jeans non-slim, les vestes de vieux, les choux, les carottes, le fait que mon étui de guitare soit nul, les coincés du bulbe, les dépressifs, les haaaan j'ai maaaaaaaaaa[…]aaal, les trop sérieux genre, YOLO J'SUIS FROID RESPECTE-MOI OU J'TE DÉFONCE AVEC MES HEURES DE COLLE, les pestes, les je-sais-tout, les soumis, la poignée de ma chambre qui grince, le plancher qui grince, les fenêtres qui grincent et mal isolées, MA CHAMBRE QUOI, la bouffe du self, les dieux de certains, le dirlo qui semble être constamment sous exta, le fait qu'on soit en mode quarentaine car des clochards mythiques nous squattent, la fermer, ne pas l'ouvrir, DONC NE PAS LA FERMER... Je me suis contredis, nan ? Oh puis...! Dooonc ! Ne pas... Eh... Reviiiens je commence à peine !
En fait si... Ya un tas d'trucs que j'aime pas ! Chuis usant ? P'tite nature !


Ma relation avec autrui ? J'aime tout le monde, mais j'hais tout le monde aussi. En fait je te souris, je te parle, je t'aide, je t'apprécie, ris avec toi, te vanne... Sociable quoi. Mais bon, si j'arrive pas complètement à l'être, je peux sembler m'en contre-branler, et RASSURES-TOI, C'EST (SOUVENT) VRAI !
SUR CE... LES DANSES ! Eeeeeh... D'où tu te barres ? Reviiiens ! Regarde je te fais Potté, reviiiens !!
...
CES IRLANDAIS PUNAISE !



Physiquement ? J'me décrirais comme un beau gosse, ouais ! Non, j'exagère pas... Aaaah dites ce que vous voulez ! T'façon, avec ce qui va suivre, ça va vite descendre ce beau mythe du BG interdimensionnel !

Je suis plutôt grand je trouve ! J'dois bien faire un p'tit mètre quatre-vingt ! C'est pas gigantesque mais pas minuuuuuscule non plus ! Dieu merci ! J'aurai vraiment été embêté d'être petit et roux (Nathouuuu ? ) ! Eh oui... Je vois au loin arriver tous les stéréotypes sur les roux comme quoi c'est LE MAAAAAAAL AAAAH. Bah... Un peu. Je plaisante ! On m'a sacrément vanné avec ma rousseur. Donc voilà, j'suis roux, grand et musclé ! Mais genre bien, bien ! J'suis plutôt fier de ça ! J'adore le sport et surtout la danse ouuuh... Oui, c'est bon j'ai 0 de virilité là, hein ? Bah j'm'en branle. J'aime ça, et ça m'a bien taillé ! C'est cool nan ? Car à une époque... J'avais juste l'air d'un macchabée de Walking Dead ! Genre maigrounet, teint blafard, tremblotte, yeux vides avec des cernes de fous ! Grave j'aurais eu le premier rôle de zombi dans W-D ! La danse m'a un peu sauvé oui !


Enfin un roux qui défend sa couleur avec fierté han ! Nan... Je danse pas le disco en disant ça... Enfin si un tout... P'tit... P'tit... OK ! BEAUCOUP ! Bref, je le dirais jamais assez, j'aime mon corps et comme je suis ! Et si ça ne vous va pas bah... Attend. Mooon-waaalk, on pointe le doigt là-baaaas et magie ! Une porte ! Explicite ?
Je fais gamin de visage ? Je vous l'accorde. J'avoue même parfois en être gêné ! On ne me prends jamais au sérieux avec cette tête si... Angélique et enfantine. Pourtant, les 400 coups et les délires ça me connait (c'était censé être le sérieux qui me connait...) !


Ce visage à la rencontre entre ovale et un peu rond m'a bien aussi valu des vannes ! Mais bon... J'l'aime bien ! Il est encadré par des mèches et frange orangées rebelles, et qui chaque mat' me sortent : OSES NOUS COIFFER ET TU SERAS CHAUVE. Quand même pas... Mais le message est clair, j'vous jure ! Mes yeux sont zarbis ? Mais... Mais... C'est ce qui fait mon charme haaaaan ! J'enlève le ton dramatique ? Pfff... Tellement pas de goût théâtral... Bah quoi ? Sont noisettes-rubis ! Et oui, oui, oui c'est étrange ! Bah désolé, j'ai pas pensé à commander une couleur d'iris normale à ma naissance type « bonjour j'voudrais les yeux bleus, foutus gènes » ! Si seulement...!


J'ai l'air d'un malade avec mon attitude ? Maintenant quand t'es énergique, t'es étrange. Vous êtes bizarres vous aussi ! Rassurez-vouuuus !
Mes habits ? T'as une dent contre les looks vestimentaires actuels ? Ou t'es... à la ramasse ? ♪ J'aime les chemises, les cravates, les slims, les petits vestons... Après j'aime aussi les habits plus... « Casual » oui ! Sinon total H-S, j'adore me déguiser ! C'est un peu mon côté enfantin... J'ai l'air embêté ? Pas vraiment ! J'assume entièrement ! Eeeh oui ! Et baf, dans tes dents ! Moooon walk ON, LIKE WALKEEER HEEEEY !

Mon histoire ? Genre tu veux ma bio' ? Chuis d'v'nus célèbre ?! Ah nan ? Haaan ! J'aurais tellement voulu ! Pourquoi ça t'intere... OK, OK ! J'la ferme et je mets en route. Pfff... Ces irlandais !


Je viens de l'État d'Ohio, en Amérique ! En même temps si tu sais pas que c'est en Amérique... Et puis bon avec mon accent SI AFFREUX, (ça sent la rancune là ?) ça se voit bien que chuis 'ricain ! Dooonc ! Je viens de l'État d'Ohio, de la petite ville de Cleveland !
Vous savez, c'te petite ville là, coincée entre la Pennsylvanie et L'Indiana ? Genre celle pile dans le petit angle ou trou de l'Amérique ? Ouais... Y'en a plein en fait. Zappes. Pas ma faute si t'es nul en géo.
Ma vénérable vie a donc vu le jour ici, par une saison d'été assez tapante. Pas les 45 degrés d'il y a fort fort fort lointai... Longtemps ! Longtemps, oui ! Mais dans ces zones là. J'ai pas connu mon père. Selon ma mère, se serait cassé. P'têtre bien qu'il est mort, qui sait ? Quoi ? J'en ai rien a carrer ? Bah... Mec... J'l'ai pas connu, voilà quoi. Forcément ce fût ma mère qui se chargea de mon éducation. Et vu comment je suis barge, tu vas me sortir qu'elle a dû être spéciale, mon éducation ? Tout faux. Affreusement... Banale ou chiante, à toi de voir héhé !


Tu sais, la plupart des états en Amérique sont comment dire... ? Atteint de ce syndrome stupide nommé la religion. Tu saiiiis, tous ces fous là, avec leur dieux et croyances ? ... Nan, je respecte hein. Disons que j'aime pas ça. Je considère que l'homme peut croire en lui-même ! Et donc, l'Ohio en bon élève, n'a pas échappé à ce côté très religieux, républicain et conservateur. Ma mère faisait parti des fervents admirateurs d'un dieu non-existant. Comme si le gars il allait apparaître comme ça, magie, et faire genre « oooh vous avez prié pour moi ?!! Comme c'est chou ! Tien une paix dans le monde pour la peine ! ». Ah ça ouais, ça s'rait génial ! Mais c'est plutôt tendance ça : « Continuez de prier pov' c*ns, j'me fais des lasagnes moi. ». J'ai donc eu une éducation en partie religieuse, ma mère comblant le manque d'un mari par l'idolâtrie d'un être imaginaire. Au vu de ce que je dis, ça n'a pas pris avec moi hein ? Bah oui. J'étais un gamin loin d'être bête. Et j'avais compris assez vite et m'étais forgé mon opinion. Bien sûr, j'en touchais rien à ma mère, ne voulant la blesser plus qu'elle ne l'était déjà par le départ de mon « père ». Tant d'année et ce chagrin constant. Ça me chagrinait beaucoup aussi. Alors je faisais le pitre. Je voulais voir ma mère sourire, être un peu heureuse. Ça fonctionnait. Mais je me leurrais pas aussi. Ça marchait un temps.


Notre situation familiale aidait pas aussi. On était "pauvres". Juste de quoi payer un loyer et manger. Mon chez-moi était un peu ce vieux taudis tout délabré, pas bien propre, minuscule, où les choses s'entassaient. Nous y étions rarement. Ma mère bossait en tant que caissière et rentrait tard le soir pour régler des affaires. J'aimais pas ça, ça sentait les embrouilles à plein nez ! Mon accent se fait gamin c'est ça ? Raaah... !
L'Ohio est connu pour ses immenses ressources agricoles hein ? Et tu crois que ya que des céréales ? Mignon. En effet comme je l'avais craint ma mère s'était fourrée dans une galère ou « addiction » des moins agréables. Aaaah la drogue, cette chose merveilleuse après la religion ! Quel est le c*n qui a inventé ça ?! Sérieuuuux ! On avait déjà assez soucis à boucler les fins de mois mais là. C'était le pompon. Puis c'était pas très religieux, han ! Je me pends ? Malgré ça, je gardais le sourire et faisait comme si de rien n'était. Je niais un peu, oui. Mais bon ! Ma mère semblait mieux au début et quant à moi, je venais de me découvrir un talent caché pour la danse ! Genre ça arrive comme ça, comme un ch'veux sur la soupe ! Un peu ! Expliquons : j'étais devant la petite télé familiale, ma mère travaillant. Quand tout à coup ! Ton dramatique oooh ! Un clip sauvage apparaît à la télé ! Voulant combler mon ennui momentané, je me mets à suivre la chorégraphie et je m'aperçois que ça me plaît fortement ! Ainsi est né Edge le danseur ! C'est pourri, hein, comme découverte passionnelle ? On est d'accord.


Voulant en apprendre plus, je me suis mis à emprunter divers livres, CDs, à regarder des émissions, faisant chaque soir mon chichi de gosse à ma mère pour avoir mon émission. Jeune et c*n. Mon dieu. On avait pas forcément les moyens pour m'offrir des cours, alors j'apprenais sur le tas. Ma mère semblait plutôt ravie de ma découverte, ou défoncée, je sais pas ! Je pense qu'au fond, elle aurait aimé voir son jeune fils s'illustrer au football américain, sport juste omniprésent de notre cher état. Je pouvais, hein ! J'étais un grand sportif. Surtout énergique en fait. Genre Duracell bis. Je dépensais alors cette énergie vaillamment en sport et aussi chez moi, à bosser et remonter le moral parfois flanchant de ma mère. Puis aussi au travers différents événements religieux. Oui les années ne m'avait pas fait disparaître cette éducation prout-prout religieuse. Dommage ! Les années n'avaient pas non plus arrangée ma personne ! J'étais devenu un grand idiot. Qui voyait tout en rose, un peu trop, et toujours aussi passionné par la danse. J'étais un bon vivant. Pourtant mon quotidien était loin d'être rose, lui. Notamment à l'école ! Surtout à l'école en fait ! Ça passait vraiment mal, ma passion de la danse ! Très mal ! Mais genre beaucoup ! La danse c'est réservé aux fille et blablabla... ! Surtout que la plus part des garçons soit disant viriles étaient ses monstres bourrés de muscles, brillant au Football. Forcément... ! La violence très peu pour moi ! Poutrer des gens pour un ballon, c'est pas raffiné quoi... Je préfère la douceur de la danse ! Je sors ? Mais le pire, là où ça passait plus que mal, c'est que personne me comprenait, ou comprenait mon point de vue. Pour eux, j'avais la forme parfaite pour ce sport de gorilles. Certes, je m'entretenais exemplairement, et avec le temps ça ne s'est que renforcé, mais je refusais obstinément de participer à ce... Truc là ! Trop... Z'avez pigé ! Quoi... J'fais tapette ? Aaah combien de fois j'l'ai pas entendu ça ! Même ici, ya les stéréotypes ? Gnaaaaah !


J'aime pas la violence. J'aime pas ce principe idiot de courir après la balle comme des chiens. J'aime paaas. C'est clair ? Pour eux, ça l'était pas. Et ainsi, je suis devenu un peu le souffre-douleur de l'école ou leur bouc émissaire. Entre humiliations, bagarres, lynchages, je compte plus ! Je prends ça avec légèreté, n'est-ce pas ? J'avais pas envie de répliquer. J'aurais très bien pu, de nombreuses fois, mais à chaque fois je me disais que j'allais pas m'abaisser à leur niveau, qu'ils étaient tout bonnement stupides. J'avais pitié d'eux moi. Même la fois où l'on m'avait cramé avec des cigarettes aux bras dans les vestiaires, j'en ai ris ! Tu me diras que je suis bête de pas répondre aussi. Sûrement ! Je m'énerve jamais ! Je garde le sourire coûte que coûte ! Même si l'école entière m'en faisait manger, je restais fièrement tout sourire, bon élève, et hardiment accroché à ma danse chérie ! Je rentrais souvent le soir, amoché, ou un peu épuisé. J'accrochais des lors mon sourire et allait causer à ma mère, voulant m'assurer qu'elle se tenait bien. Son addiction avait eu sa peau. Elle ne travaillait plus ou peu et se contentait de devenir un légume s'agrippant de toutes ses forces au canapé. Je souriais. Même sous les blâmes en sport de l'école car je refusais d'aider aux championnats (chez nous c'est JUSTE IMPORTANT ce sport de gorilles), même sous les coups, même fatigué, je souriais. Je souriais, ouais.


Je me souviens assez rarement avoir perdu ce sourire. Même quand je stagnais en danse. La seule fois où je dû le perdre fût quand ma mère dû être hospitalisée en urgence. Overdose et emmerdes judiciaires en vue. Quand je l'ai vu inerte là, parterre, pour la première fois de ma vie mon sourire m'a dit « ooooh un papillon ! *se casse * ». J'ai tenté tout le bazar de premier secours, je me suis affolé, j'ai appelé un hosto. En quelque mots c'était ça.
Les médecins m'annoncèrent un coma. Génial ! Je n'avais pas pu m'empêcher de rire nerveusement avant de partir en trombe et m'isoler chez moi après avoir pris note des éventuels changements à venir. Ce soir là même la danse n'avait pu me réconforter. Et c'est ennuyé, un peu amorphe que j'étais parti traîner mes guêtres (sans jeux de mots !) à l'école. J'm'efforçais à sourire niaisement comme à mon habitude. Je pensais pas être aussi niais ! Ah on me l'a souvent dit ? Pas capté ! Et malgré ce sourire niais à la cucul praline, on venait tout de même me chercher des poux, comme quoi j'attire les singes après le sport de gorilles ! A quand les ouran-outang ? Je sors encore ! En pointe, et hop ! J'avais bien essayé, ce jour là, de ne pas répliquer comme à mon habitude. Mais je crois qu'au fond de moi, c'en était trop. Jusque là, j'avais rien dis et j'aurais sûrement rien dit, mais mon moral étant pas au top, je me suis pris au jeu. Mon sourire du Edge niais avait viré à celui du « Tu vois la morgue là-bas ? Ça va être ton nouveau chez-toi. ». Sans mauvais jeux de mots. Je me suis vraiment emporté, au point que le mec et une part de sa bande on finit à l'hosto. 'Fin surtout le commenditeur. Les autres qui ont cherché aussi, sont venus l'rejoindre après. Avec ça, j'm'étais découvert un côté violent. Et ça m'en rendais malade. Moi qui suit contre toute forme de violence, je valais pas mieux que ces idiots ! Déjà que j'en suis un de baaaase !


Après une réprimande sévère et de bonnes punitions, je rentrais chez moi, toujours traînant des guêtres. J'avais passé ma soirée à me passer les images en boucle, ne voulant pas croire que j'aurais pu tuer ce mec si on m'avait laissé continuer à lui exploser le crâne dans le mur (c'est bon le carrelage ?). J'avais bon danser, me tuer avec ça, j'oubliais pas. L'oubli. Le souhait d'oublier. Voilà ce qui m'a valu un énorme down. Je me lassais et m’inquiétais de l'état de ma mère là-bas à l'hosto. Le temps avait avancé et moi... J'avais reculé. Genre mauvais wagon ! J'avais même commencé à devenir ce légume qu'elle était dans le canapé mais version lit. Pour te dire ! Et j'avais aussi commencé à toucher à ces magnifiques cachets qui avaient valu a ma mère son décès, finalement. C'était ironique, hein ? De finir comme sa mère, par le même billet mortel ? Vraiment ! J'm'étais donc tapé tous ces papiers, me retrouvant avec un appart' vide, crasseux, bordélique, et seul. Les gosses de mon quartier, on s'en branlait qu'ils vivent seuls, t'sais... Les cachets et cours se mélangeaient. J'avais tenté de continuer la danse, mais physiquement je suivais plus. J'étais devenu ce légume là. Faiblard, les muscles douloureux, tendus, les yeux brûlés voir explosés. Un cadavre ouais. On aurait dit Gouloum en fait. Je sors ? Il m'arrivait bien des fois en cours d'être pris d'un down, mon coeur battant un peu plus vite avant de se stopper net, avec ces images si irréelles. Chaud-froid, tremblements, je m'écroulais là, comme ça. Fin de la « ligne » oui. Les fois où je suis sorti titubant, affolé, perdu dans ces hallucinations, voulant une dose, un cachet, une prise... Y'en a eu. Beaucoup même.


Mes notes chutaient, ma santé se délabrait et mon cerveau aussi. Il était où Candide, le roux qui danse ? Sous un paquet de meth tiens ! Où ça, d'autre ? Hein ? HEIN ?! L'argent laissé par ma mère s'évaporait au fur et à mesure que la poudre m'arrachait la cloison nasale. Je m'en foutais. Tout ce que je voulais, c'était un ticket vers l'oubli, vers un paradis difforme, bercé d'hallu toutes aussi excitantes qu'éreintantes, l'oubli oui ! L'oubli...
Je ne pouvais plus me voir en peinture. Ce mec parano, impulsif, faiblard avec cette expression si morte et accro à ces foutus cachets ou poudre... Je ne pouvais plus ! Au fond de moi, je me haïssais d'être tombé aussi bas, d'avoir sacrifié la danse et ma tristesse pour des putains de cachets ! Haine et oubli. Un cachet. Un trip de plus. Un voyage. Un down. J'en devenais même violent entre deux, apeuré, le coeur battant la chamade, un animal en cage. Moi qui étais contre la violence. Je battais mon score. Edge le danseur, la ballerine, était devenu le camé de service. Même avec l'établissement à dos, ce cabinet d'aide, je fuyais toujours. Ma dose, pitié. C'est beau, hein ? C'est en frôlant le non retour que j'eus ce déclic. Une sensation agréable, je flottais, l'oubli, la sérénité et une descente brutale. Cette mauvaise sensation qu'on te torture, ta gorge se serrant, tes lèvres devenant sèches, le souffle court, comme si ton coeur allait exploser, cet étouffement...


J'avais ouvert les yeux dans une pièce blanche, sonné, nauséeux. J'avais tous ces fils sur moi là, et cet écran montrant mon rythme cardiaque. Un mauvais trip ? Ah ! La seule chose qui occupait mon esprit, était une dose. Je me sentais mal, j'étais en manque, indéniablement.
Me sevrer ne s'est pas fait en 1 jour. Après longues réflexions et détermination à me sortir de ce cercle infernal, j'étais plus que décidé à redevenir le Edge d'antan. Je devais la vie à ma voisine de palier qui, affolé par mes hurlements, m'avait trouvé en mode je suis une plante verte. Les premiers jours n'avaient pas été de tout repos. J'étais complètement désorienté, hurlant, m'affolant d'un rien, recourant à la violence pour sortir de ce centre de désintox et trouver réconfort dans la poudre. Vraiment, j'étais pitoyable ouais. Afin de t'épargner ça, on va avancer de 3 ans, veux-tu ? Avec un magnéto invisible ! Je soooors ! Comme ça, basta les soucis judiciaires, le dossier médical, la souffrance que j'ai pris à cesser cette m*rde et voilà ! Quel était l'idiot qui demandait qui avait inventé cette ânerie ? J'avais repris mon cursus scolaire, j'avais 16 ans à tout casser. Je me rattrapais avec beaucoup de difficultés, mon cerveau ayant encore plus de mal qu'avant à faire les liens, c*n un jour, c*n pour toujours ! J'avais repris la danse et je pouvais un peu plus chaque jour me regarder dans ce miroir brisé de l'époque. J'étais fier, quand bien même je savais que j'avais toujours ma petite envie de meth. A chaque fois que j'allais en cure c'était le même souci : mon corps en voulait, mon cerveau aussi, tout ! Et j'étais là ah nan pas touuuuche ! Puis fiotte parfois. Un mauvais élève contrairement à l'Ohio. J'me forçais à ne plus en consommer ou MOINS. Mais une partie de moi avait sombré dans ces mignons petits cachets et résistait. 3 ans et pas totalement sevré.  Voilà le prix.


De voir cela, me donnait amèrement l'envie de tout brûler et de tout recommencer. Mon vœux fût exaucé quand je reçu cette lettre. Venant de... D'IRLANDE ?! Qu'est-ce qu'ils me veulent les roux à la Guinness ? Je suis roux et ? Un pensionnat. Ils voulaient me recruter, ventant leurs formations. Je voulais viser haut, pour m'offrir une vie décente, me prouver que même camé je suis en vie. J'ai beaucoup de choses que j'aimerai connaître et rattraper. Mes résultats scolairement sont pas si mauvais, malgré mes difficulté. Alors...
On me retrouvait un temps après dans un avion direction l'Irlande, laissant tout derrière moi. Mon pays industrialisé, ses terres agricoles, son panorama rural et industriel, son sport de gorille et sa stupide religion et mes cachets, enfin presque, je continuais de suivre ma cure en dehors du pensionnat. JOIE ! Alors administration etc = départ. Oui c'est bien expliqué hein ?!


Arrivée région du Connemara. Tête dans le c*l. Environ 5 heures de décalage !! 5 heures !! Pourquoi ils ont 5 heures de plus !? Genre j'arrive, fait nuit, chuis en pleine forme. Normal puisque que chez-moi serait à peine 15h ! Sinon en dehors de ça... C'est... Déprimant cette région de l'Irlande... Des montagnes sombres, une végétation dense... C'est censé ne pas me faire replonger ?! La nature à l'état pure. C'est un peu envoûtant ce calme, ce silence ! Comparé aux industries de Cleve ! C'est l'exact opposé. Cleve c'est l'Ohio, grand, bruyant, agité, chaud... Ici on s'les caille ! Puis... Puis... Leur accent !! On aurait dis les vaches qu'on élève chez nous ! Mon intégration se passa bien ! Depuis mon arrivée, ce changement d'air m'avait requinqué ! Et implicitement, mes cures sur mes heures de cours dues à un pass spécial aussi ! Genre VIP ! Il était vrai que cette nature à la fois si belle et flippante avait eu du bon ! Malgré leur accent et le mien, je comprenais les gens et l'ambiance dans ce pensionnat était... Moins dure, moins compétitive qu'en Amérique. Nos voisins anglo-saxons sont plus posés, ça ouais ! T'façon nous les 'ricains c'est AMERICAN WAY OF LIIIIFE ! ♪
Par ce côté excentrique de ma personne je fus vite remarqué et convoqué par le dirlo. Un p'tit vieux tout rabougri et boudiné sous exta (mauvais jeu de mot ouuuuuuuuh). Sérieusement ! Il était assez bizarre ! Tellement bizarre que je me demandais encore comment j'avais atterri dans cette pièce sombre ! C'est tout noir ! Ta gueule ! Vous connaissez pas ? Je riais comme un enfant jusqu'à ce que je sois pris d'une violente douleur. Si brusque et juste pas agréable que mon cerveau fit « ERROR 404 CONNECTION NOT FOUND » (y'en a déjà peu de base...). Z'avais pigé.


Réveil dans une infirmerie visiblement. Trop la tête dans le gaz pour chercher, en fait ! Une voix douce et amusée se faisait entendre comme une écho lointain. Amusée mais qui semblait tellement inquiète.
« Edge ? Vas-tu bien ? »

Je regardais bêtement autour de moi avant de répondre tout aussi bêtement :
« Comme quelqu'un qui a un peu la tête dans le c*l ! »

« Pas de vocabulaire grossier avec moi Edge ! »

Je tressailli, la voix se faisant plus ferme et dure. Une voix féminine mais qui savait ce qu'elle voulait. Je cherchais toujours des yeux une personne. Mais j'étais seul. Je délire ? Déjà ? Je me savais barge... Mais là ! J'étais bien sevré hein ? Je pouffais donc de rire, ne savant que faire d'autre.

« Il n'y a là rien d'amusant, Edge ! Tu peux me chercher longtemps, je suis… Dans ton esprit, si je puis dire. »

Le ton semblait grave confus d'un coup. Eukéééé…
« J'ai fumé, ou bien ? »

Je riais tellement là ! Genre ma tête me parle ! Et je me foutais aussi de moi, un mauvais trip, sans rien ! Naaaan ? Siiii ?

« Non et j'espère bien que tu n'y pensera jamais ! Je suis une divinité chinoise, mon petit bouquetin. Plus précisément, l'esprit de la chèvre. Mais tu peux me nommer Shānyáng. J'espère que l'on pourra s'entendre. »


C'te ton de voix… Il était étonnamment doux, mais tout aussi sévère... Ne pas y penser… J'avais envie de dire c'est râpé ma bique. Tu parles à un camé ! J'éclatais une fois de plus de rire. L'ironie m'aime haaaan ! Une déconnexion totale. L'esprit de la chèvre ? Bouquetin ? Petit ?!
Je riais si fort, que je m'en cassais la figure, roulant sur moi-même, me tenant le ventre, les larmes aux yeux. J'avais dû mal digérer un truc, pas possible ! Ou alors c'était le dirlo qui m'avait donné son exta !! J'espère pas en fait ! Pas envie de replonger, hein !
Me tordant toujours, une atmosphère calme s'installait. Je décidais de m'arrêter subitement laissant échapper un soupir amusé et perplexe.

"SERIOUSLY ?!"

Si j'avais su que moi, personne remettant en question l'existence des Dieux quelconques, je me verrais affublé de l'un d'entre eux... J'aurais travaillé mon cathé plus assidûment ! Voici comment avait débuté ma vie à Immortalia, en Irlande, loin de Cleve et sa faune, dansant toujours, visant des sommets, accompagné d'une chèvre maternelle.
Bienvenue chez les fous Edge. T'en es officiellement un !
Au moins j'allais être aware niveau religion là, avec un dieu chinois ! Et même aware sur le marché mondial ! Quoi... ? C'était nul ? Pfff...

Un réveil brusque, le souffle court, en sueur, les mains violemment agrippées à mes draps. Je tremblais, tentant de respirer comme je pouvais, mon rythme cardiaque s'emballant maintenant. Je bougeais rapidement la tête histoire de voir si quelque chose était là, à me veiller dessus ou plutôt... à me surveiller. Rien, seulement le vent qui passait par ma fenêtre ouverte, rendant ce noir ambiant moins flippant. Une douleur soudaine à l'estomac. Me dégageant rapidement de mes draps, je me mis à vomir une bonne partie de mon dîner parterre. Et m*rde. Moi qui avait nettoyé le jour précédent ! Mon estomac se crispait et se contractait, loin d'être agréable quoi. Je restais courbé sur moi-même regardant toujours ma chambre agité, nerveux, anxieux. Une dose. Je voulais une dose. MA dose. C'était la seule chose qui occupait mon esprit dès lors vide. Seules les ombres du soir auraient pu planer dessus. J'expirai, je voulais enfin j'essayais... De me calmer. Vraiment.


Une p*tain de dose. C'était pas compliqué, non ? De mes mains tremblantes je commençais alors à ouvrir les tiroirs de ma table de nuit, les balançant violemment plus loin, jetant leur contenu pour chopper cette foutue poudre. 3 ans... 3 ans que je suis avec cette désintox sur le dos... Ais-je progressé ? Je ne saurais dire... J'ai juste l'impression d'avoir plané et de m'être planté ! Mes jambes me lâchèrent, vacillantes, incapables de supporter mon poids dans cet état. Je restais là, à genoux, poudre en main, faisant mécaniquement une ligne afin de m'en foutre plein le nez, oui. J'étais dans ce pensio depuis combien de temps déjà... ? 2-3 semaines ? Ooooh j'en savais foutrement rien ! Au fur et à mesure que la poudre m'arrachait le nez, mes idées ne suivaient plus, ma chambre devenant ce paradis difforme d'il y a bien longtemps. Je me laissais tomber au sol, lourdement à m'en éclater le crâne. Je sentais rien, je m'en branlais.


Je regardais mes mains. B*rdel, ça n'avait pas changé, hein ? J'avais toujours la peau sur les os ou délirais-je déjà ? Je me relevais d'un coup un peu plus en forme, bien décidé à m'exploser ma cloison nasale. Comment j'avais ma poudre même ici ? Sérieusement ? Allez savoir ? Je me mis à danser, ratant un pas sur deux. Pas grave, c'est réussi !

« Edge, quand vas-tu cesser tes âneries ?! »

Je sursautais brusquement, me tournant, cherchant à savoir d'où cette voix venait. J'avais atteint un nouveau fond ou bien ? Personne. Moi. Ma poudre. Nous deux. Je poussais un rire, avant de reprendre ma « danse » quelque peu (totalement) ratée.

« Tu as bien entendu, mon petit bouquetin. Alors à présent tu vas te ressaisir ! »

Un violent coup en pleine tête me faisant chuter en arrière. Bon sang j'étais seul, non ?! Dans un râle et complètement affolé je tentais d'articuler, mains sur le visage


« Taiiiin ! T'es qui toi ? Un mauvais down ?! »

Je me frappais la tête contre mon plancher disant que je délirais là. Et pourtant une autre dose venait s'immiscer dans mon esprit. Camé jusqu'au bout ? Ou était-ce mon moyen de fuir le stress des auditions au club de théâtre ? J'avais postulé pour sélectionneur. Ma vie se jouait dessus. Voilà que tout se mélangeait. Mon arrivée ici, les auditions, ce centre de désintox... Je devais y aller demain ? Je crois ? Demain ? C'est quand ? Je pivotais ma tête sur ma gauche voyant mon reflet déformé par la meth et l'obscurité dans le miroir. Je voyais toujours ce macchabée que j'avais été. La peau sur les os, le regard vide, creusé, les traits marqués, mangeant plus rien ne serait-ce que des cachets. Pourtant ça n'était plus vrai. J'avais repris physiquement. J'étais devenu mieux. J'avais littéralement plus ma tête de camé. Parfois un peu, si !

« ... nyáng ! Ressaisis-toi par tous les dieux, Edge ! »

Un écho ? J'avais mal compris. D'où cette voix chinoise connaissait mon nom ? Chinoise ?! C'était qui ? Ou quoi ?! Mon coeur se fit violent, balançant un objet dans le miroir. C'était moi-même non ? Non... ?


« Shān… yáng ? Chuis défoncé à morf' là, c'est ça ?! Et pourquoi t'écouterais-je ?! T'en sais quelque chose, la voix ?! »

Un silence. J'avais donc raison. Cette voix en savait rien, hein ? Je crevais de chaud, l'air de la pièce semblait avoir pris quelques degrés de plus ou ? Ma voix tremblait, je n'arrivais pas à poser mon débit, à la fois excité et complètement amorphe. J'étouffais. Trop oppressant. Trop lourd... Trop...

« MON PETIT BOUQUETIN DEBOUT ! DEBOUT ! »

Ma tête me faisait mal. J'ouvrais les yeux, plissés, parterre. Je foutais quoi... Ici ? Une voix féminine me hurlait dans le crâne. Je me levais péniblement, regardant l'état mémorable de ma chambre. Un down... J'étais anxieux à ce point ? Comment allais-je expliquer ça au personnel du pensionnat ? Envie de vomir aussi, tien.


« Je suis debout là, calmes-toi, pitié. J'ai plus de tête là... »

Cette voix, la déesse qui m'habitait nan ? Depuis que je suis ici, je me suis vu affublé d'une divinité chinoise. Une chèvre maternelle, s'inquiétant pour moi, voulant me protéger, me chapeautant... Et voulant me sauver de mes down. J'avais pigé à son ton inquiet que j'avais encore dû lui en faire voir de toutes les couleurs la nuit précédente. Me secouant la tête, poussant mon bazar du pied, je m'habillais, stone, non affamé, un teint légèrement blafard. J'voulais une dose. Mon cerveau en voulait déjà une de bon matin même si j'étais encore sous effet. Je réunissais alors mes dernières forces pour lutter contre cette envie. Et aussi tentais-je, de parler, voulant remercier la divinité de s'être autant morfondue pour ma pauvre personne. Elle avait soigné les blessures que je m'étais faites à l'écouter. Je me souvenais de rien, juste des bribes. Le flou, le vide, l'oubli... Souriant douloureusement, mon visage tendu, je m'efforçais de mettre mon masque de candide, voulant garder ce fameux optimisme qui me caractérisait tant. J'étais pas un camé, non ? Je me suis battu pour ? Je tente, oui. Avec cette chèvre que j'adore. Je remonterai cette pente, obligé !


Habillé, devant ma porte, paré pour les cours, je susurrais entre un bâillement et un sourire, d'un ton presque enfantin malgré mon état à l'attention de l'esprit.

« Merci Shānyáng d'avoir encore pris soin de moi, malgré ton énervement ! »

Mauvaise foi, ton taquin. C'était bien moi ! T'auras pigé pourquoi, nan ? Nan ? T'es co...

« Pas de grossièretés avec moi, Edge ! »
Ahlàlàlà...