Moi ? Je suis beau intelligent, sexy, magnifique… Mais surtout, surtout ! Je suis dix mille fois mieux que ma sœur. A si si je vous assure. Comment ça mon publique a besoin de plus de détails ? Rho vous êtes relou… Bon si vous insistez, et surtout que je n’ai pas le choix, laissez moi commencer par le physique.

Déjà vous devez vous imaginer un homme assez grand. Je fais dans les 1m80 ce qui est plutôt imposant. N’anmoins ma carrure ne suit pas vraiment de ce côté-là. J’ai de large épaules ainsi que de grandes mains et de longues jambes mais l’ensemble de mon corps est assez fin et svelte. Je suis musclé, parce que c’est classe et que comme ça je peux me la péter, mais malgré mes quelques muscles agréablement dessinés je conserve ce que le commun des mortels appellent « un corps de lâche ». Oui c’est assez fâcheux quand on est un dragueur dans l’âme comme moi. Mais passons. J’ai la peau assez mate sans pour autant être métisse. J’aurais plutôt tendance à avoir une peau à reflets dorés, signe que j’ai été très bronzé pendant une période et que je ne le suis plus. En même temps qu’est-ce que je n’ai pas été niveau style ! Tout y est passé, rock, bon élève, travesti… Oubliez le dernier. S’il vous plaît.
Niveau visage rien de bien surprenant le tout reste en accord : j’ai un corps assez frêle ce qui fait que mes traits de visages sont très fins, comme ceux d’une femme. J’ai un menton légèrement carré sur la fin  ainsi qu’un nez tout ce qu’il y a de plus banal. Ni trop rond ni trop pointu, juste un nez. J’ai de haute pommettes assez marquées dans lesquelles se creusent des fossettes quand je rigole. Cela me donne un air craquant et atrocement mignon, il paraît. Moi je trouve juste ça très gamin mais bon, pas moyen de lutter contre sa morphologie. Je n’ai pas un front trop large ni trop petit, il est pile poil à la bonne hauteur. Par contre mon implantation capillaire est un peu spéciale je dois vous avouer. Bon déjà j’ai laissé pousser mes cheveux assez longs, exprès pour faire enrager mon père, mais ce n’est pas la seule particularité de ma chevelure. De base d’un blond éclatant comme ma jumelle j’avais néanmoins une petite particularité. Deux antennes sur le haut de la tête donc la racine se trouve au milieu de mon front. Elles sont bombées ce qui me donne vraiment l’air de pouvoir capter les différentes chaines de radio… Moi je trouve ça amusant et, j’avoue, j’ai la réelle flemme de faire quelques chose pour mes cheveux. Le seul soin que je leur ai apporté ces dernières années est une couleur magenta, assez criarde. Le but? Me démarquer de ma parfaite sœur jumelle à la noix ! Mais nous parlerons d’elle plus tard. Pour l’instant nous parlons de moi ! Je n’ai pas les sourcils de la même couleur que mes cheveux, puisque c’est une teinture. Ils sont d’un noir ébène assez prononcé. Mes yeux, quant à eux, sont d’un naturel bleu glace. Mais je porte des lentilles pour colore mes pupilles en rouge. Ça fait plus classe, plus bad boy. Et allez savoir pourquoi ça attire les filles. Et les mecs. Bref, dernier signe significatif de mon visage : j’ai une, ou plutôt deux, cicatrices qui vont de ma tempe à ma pommette gauche.
Sinon au niveau du style vestimentaire je suis quelqu’un d’assez… Extravagant ! J’aime les blousons noirs avec des motifs dessus, de préférence dorée ou argentés. Assez voyant en somme. Je porte des pantalons normaux, mais de différentes couleurs. Il m’arrive même de venir en vert pomme ! Mais attention, toujours avec style. Je suis très attaché à mon look : il faut qu’il soit le plus remarquable possible. Je porte souvent des chaussures noires à bouts légèrement pointu ou carré. Je peux aussi porter des baskets ou d’autres styles de chaussures. Je suis un véritable caméléon.  

Niveau caractère je suis loin d’être le beau gosse facile à cerner. Mais en même temps je ne suis pas l’horrible brun ténébreux qui fait craquer toutes les filles et qui a un lourd passé derrière lui. En vrai je suis juste spécial.
Déjà vous devez savoir que je suis un grand perfectionniste dans l’âme. Tout doit être parfait, aussi bien dans mon look que dans mon quotidien. J’accorde beaucoup d’importance à mon côté décalé et rebelle. Je le soigne et le peaufine pour qu’il dérange au maximum ma famille. Je suis également quelqu’un de très soigné, même si mon look est chaotique il doit être organisé dans son n’importe quoi. Bref vous l’aurez compris j’accorde une grande importance à mon physique. D’autant plus que je ne veux surtout pas ressembler à ma sœur ! Ah, ma jumelle. Cette épine dans mon pied. Cette ombre constante dans ma vie. Attention ne vous méprenez pas : je l’adore ma sœur. C’est ma jumelle alors forcément elle compte beaucoup pour moi et si jamais un jour elle se retrouve en danger ou qu’elle a besoin d’une protection quelconque je serais toujours là. Mais il n’empêche que l’échec entier de ma vie repose sur sa seule existence. Je ne pourrais jamais affirmer la haïr en le pensant vraiment, mais je ne pourrais pas non plus dire que je ne lui en veux pas de m’avoir fait une telle ombre auprès de nos parents. Je vous expliquerais ma situation plus en détail dans mon histoire. Pour l’instant revenons à moi.
Je suis donc quelqu’un de très soigné et exigeant envers moi-même. Je suis également un frère surprotecteur qui, malgré tout, garde de la rancune enfouie au fond de lui. Vous devez également savoir que je suis quelqu’un d’assez ouvert. J’adore me faire des amis et, pour tout vous dire, je suis capable de parler avec n’importe qui et j’irais même jusqu’à dire n’importe quoi ! Je serais dans la capacité de faire la conversation avec une fenêtre si je m’ennuie. C’est vous dire. Je suis, en plus de cela, une vraie pipelette. Quand je commence à parler impossible de m’arrêter ! Je serais bien incapable de m’effacer pour laisser la place à quelqu’un d’autre. Déjà qu’on a du mal à me faire taire, alors c’est vous dire ! Je suis le genre de personne qui a besoin de briller en toute circonstance. Les gens doivent me remarquer, me voir. Tout le monde doit savoir qu’Erope Sirius existe ! Je n’ai que faire des gens qui se rappelle vaguement de moi ou des fameux « tu serais pas le jumeau de Calypso toi ? ». Non ! Je ne suis le jumeau de personne lorsque je suis en société. Je suis moi un point c’est tout.
Un autre de mes traits de caractère principaux est mon grand côté dragueur. Je ne suis pas non plus le type de mec en chien qui saute sur tout ce qui bouge mais je ne refuse aucun des deux sexes. Je suis quelqu’un de très ouverts d’esprit, et pas que sur le plan sexuel. Je suis aussi quelqu’un qui adore réfléchir et apprendre de nouvelles choses, mais comme ce n’est pas très classe d’être un intello je préfère faire le sale gosse en cours qui n’écoute rien de ce qu’on lui dit et qui répond aux professeurs juste ce qu’il faut pour se faire remarquer. Mais je reste quand même dans les premiers de ma classe parce que j’ai un talent inné pour l’apprentissage et je bosse quand même un minima. Juste de quoi ne pas être considéré comme un vulgaire cancre.
Je suis quelqu’un d’amical toujours en quête de gens nouveaux à rencontrer. Je suis très sûr de moi et de mes capacités ce qui fait que je ne doute jamais de ce que je vaux. Mais comme tout homme a ses défauts je suis assez fragile au niveau de la reconnaissance. Souvent, lorsque je me retrouve seul, je me mets à douter de moi et de mes capacités à devenir un jour aussi reconnu et admiré que ma sœur. Quelque part je penses que l’envie.

Je suis né il y a 18 ans dans une famille que je n’appellerai pas forcément aisé mais pas dans le besoin non plus. Loin de naître seul, mes parents eurent la joie d’accueillir des jumeaux ! Ah, on m’annonce dans l’oreillette que ce n’était pas une joie tout compte fait. Mais laissez moi vous raconter tout ça avec plus de précision.
La grossesse de ma mère avait été difficile. Nous prenions beaucoup de place et elle commençait à s’affaiblir à force de nous porter en elle. Je suis né quelques secondes avant ma sœur, mais j’étais plus faible et plus fragile qu’elle. J’ai donc du partir en couveuse, pour palier à ma faiblesse et me permettre de me développer sereinement. Ce fut donc ma sœur qui eut droit à tous les compliments de la famille, l’émerveillement des proches et de notre père… Moi j’étais loin, en train de parfaire mon organisme pour être parfait. Mais c’était elle qui avait les honneurs. Pour peu, tous l’aurait cru fille unique si ma mère n’avait pas souligné que l’autre été en couveuse. Quel autre ? Cette belle petite fille semblait se suffire à elle-même, alors pourquoi devait-elle avoir un jumeau ? Pour avoir un faire-valoir semble-t-il. En tout cas c’est ce qu’on comprit tous les proches de mes parents. Même mon père ne put s’empêcher de grimacer à l’idée d’un deuxième enfant. Celui-là était tellement parfait que l’autre risquerait de ternir son éclat.

La suite de ma vie fut un enchainement de désastre. De ratage. De comparaison avec ma sœur. Tout ce qu’elle faisait était prodigieux, magnifique, presque divin ! Moi ? C’était le mauvais exemple, la banalité… Limite lorsque je ramenais des bonnes notes, un beau dessin ou une jolie création on me disait que ce n’était pas bien de voler le travail de ma sœur, ou de le copier. Tout lui était du, tandis que moi rien ne m’appartenait réellement. Plus les années passaient et plus mon père semblait perdre tout espoir en moi. De nature plus faible que ma sœur j’essayais tout de même de suivre son exemple. Puis j’ai perdu tout espoir quand, un jour je suis passée devant le bureau de mon père et j’y ai vu ma sœur. Juste à côté de lui à le regarder travailler. Moi j’avais interdiction de franchir l’entrée de cette pièce qui me fascinait pourtant tant. Puis tout s’est confirmé quand j’ai surprit une discussion de mon père et de ma mère.

« Alors qu’est ce que tu penses d’Erope ? »

Un silence s’installe tandis que mon père regarde par la fenêtre, l’air dur comme à son habitude.

« Que veux-tu que je pense de lui ? Il n’est pas digne d’être mon héritier. »

C’est à ce moment-là que quelque chose s’est brisé en moi. C’était comme si mon propre père venait de me donner une énorme claque. Comment continuer à le regarder dans les yeux après ça ? Ma mère semblait tout aussi peinée que moi. Elle a toujours semblé m’aimer de tout son cœur, c’est peut-être pour ça. Mais impossible pour elle de contredire le jugement de mon père. Je ne prendrais pas sa succession, c’était désormais le rôle de ma sœur. Je pense que c’est ce jour là que ma rancune pour ma sœur a explosée. Elle qui essayait de toujours être là pour moi comme une ‘’grande’’ sœur. Quelle blague. Se rendait-elle seulement compte de tout ce qu’elle me prenait, rien qu’en existant ? Mon rejet fut total, et je ne le regrette pas.

Alors si je n’étais pas digne d’être son fils à quoi bon m’entêter à essayer de l’être ? Non il n’était plus question d’essayer de lui plaire. Mais plutôt de tout faire pour lui déplaire. Je me suis ainsi laissé pousser les cheveux assez longs. Pendant une période on nous confondait presque, ma sœur et moi. Puis je me les suis teint en rouge. J’ai commencé à mettre des lentilles pour que mes pupilles aussi soient rouges. Je me suis percé les oreilles, j’ai commencé à m’habiller de blouson de cuir, de différentes couleurs en haut et en bas… J’ai même commencé à fumer. Plus l’estime que mon père avait pour moi diminuait, plus j’étais satisfait. Je répondais aux professeurs, je me faisais remarquer de toutes les façons possibles et imaginables. Et plus mon père pouvait subir ma discréditation, plus j’étais heureux.

Un jour notre père décida de nous envoyer au pensionnat Immortalia. Peut-être en avait-il enfin eu assez des idioties de son stupide fils ? J’étais fier de moi d’un côté et agacé d’avoir à changer d’établissement de l’autre. Et comme d’habitude se fut le même schéma : ma sœur fut convoquée chez le directeur deux semaines après notre arrivée et fut transférée dans la classe M. La classe des élites. Enragé je continuais de faire de mon mieux pour créer le buzz négatif. Je répondais aux professeurs, je faisais les quatre cents coups, j’avais tout du parfait cancre. Et pourtant je continuais à tout faire pour avoir les meilleures notes. En cachette bien sur. Il ne fallait pas que ceux qui m’admiraient pour mon cran me confondent avec un intello. J’étais donc je meilleur de ma classe. Mes notes étaient même parfois supérieures à celles de cette pimbêche de Calypso. Je redoublais d’effort pour moi aussi pouvoir rejoindre cette classe de renom. Mais je ne fus pas convoqué par le directeur tout de suite. Ce n’est qu’un an et demi après notre arrivée au pensionnat qu’il se décida à me demander de me rendre devant cette étrange salle. On me fit entrer sans me dire ce qui allait m’arriver. Tout était noir autour de moi quand soudain une voix retenti dans ma tête. C’était une voix d’homme. Une voix un peu dure et sûre d’elle. Et c’est sans doute ça qui m’a plu. Il a su me dire exactement ce que je voulais ensemble. Il me susurrait que j’étais quelqu’un qui avait toutes les qualités possible pour devenir reconnu de tous. Il finit par m’assurer qu’il allait m’aider. Qu’ensemble, nous serions tout ce que j’ai toujours rêvé être. Ne cherchant même pas à comprendre qui me parlait ou à me poser les questions normales du ou qui comment quoi j’accepte l’offre sans hésiter. Ce n’est que plus tard que j’appris qu’il s’agissait d'Oengus, dieu du temps et grand séducteur. C’était le dieu parfait pour moi qui adorait draguer un peu tous les bords. Nous nous sommes tout de suite entendus, sans même se poser de question. Il prenait possession de mon corps de temps en temps lorsque je l’y autorisais. Lui n’hésitait pas à me donner différent conseil pour plaire et que l’on se souvienne de moi. Une fois entré dans la classe M, tout fut plus facile pour moi. Et désormais tout est beaucoup plus facile.  

J’ouvre lentement les yeux, la tête tournée vers la fenêtre de ma chambre comme d’habitude. Etrangement cette fois je n’ai pas été sorti des bras de Morphée par les doux rayons du soleil. Peut être parce qu’aujourd’hui il fait un temps de chien ? Le bruit incessant de la pluie résonne dans la chambre que je partage avec un gars d’on j’ai oublié le nom. J’extirpe difficilement la tête de mon oreiller pour regarder vers ma fenêtre dont les rideaux sont fermés. Mais il n’y a pas de lumière qui sort de derrière mes rideaux. Je grommelle avant de regarder vers la couchette de mon compagnon de chambre. Elle est, comme je le crains, vide. Je prends la montre posée sur ma table de nuit et me rend compte, sans aucun stresse ni surprise,  que j’ai à peu près une demi-heure de retard.

« Eh bien alors Erope ? C’est comme ça que tu comptes te faire remarque aujourd’hui ? »

Je souris et sors nonchalamment de mon lit pour me diriger vers la salle de bain. Décidément, Oengus aime me faire ce genre de remarque dès le réveil. Une fois entré dans ma douche me contente de lui répondre en bâillant :

« Peut-être… Après tout, j’ai déjà fini cette leçon avant même que le professeur ne l’aborde alors je peux me permettre de rater son cour. »

Un petit rire étouffé me parvient.

« Alors fais-moi au moins le plaisir d’arriver les mains dans les poches. Ça fera bad boy et ça plaira encore plus. »

Je ri doucement, il est vraiment très fort pour savoir à l’avance ce que je compte faire ! Je regarde l’eau onduler le long de mes cheveux rouges. Ils sont peut être trop clairs. Ça m’emmerderait d’avoir à nouveau les cheveux blonds. On pourrait encore me faire passer pour le frère de Calypso. Et je préfère de loin que les gens s’en rendent compte uniquement lorsqu’ils voient mon nom de famille. S’en est d’autant plus drôle vu la tête qu’ils font. Comment ce gamin aux cheveux rouges et aux airs de rebelle peut-il être le jumeau de la divine Calypso ? C’est toujours tordant à voir. Je termine ma douche et me sèche sans me presser. Oengus semble perplexe.

« Tu comptes arriver pile pour le cours suivant ? C’est un peu passe-partout comme retard.

Je lève les yeux au ciel. Décidément il me prend pour un débutant ou quoi ? Je suis habitué quand même. Un peu vexé j’opte pour un ton mi- sec mi- amusé.  

« Pour qui tu me prend ? J’arrive posé les mains dans les poches dès qu’ils sont entrés et que le cours commence. »

Il se contente de me murmurer un genre de « tu m’as fait peur ». Je souris, fier de ma répartie. Mais un peu déçu que le Dieu me fasse toujours des remarques de débutants. Je me prépare en regardant l’heure. Ils doivent tout juste avoir commencé le cours suivant. Parfait, il est l’heure pour moi de partir pour faire une arrivée de beau gosse comme d’habitude. Je m’allume une clope pour entrer dans la classe en fumant. J’aurais l’air encore plus classe. Je mets mon fameux blouson noir avec des motifs tribaux dorés dans le dos. Je connais bien le professeur, et je suis sûr de lui faire piquer une crise !

J’arrive donc et entre dans la salle sans même toquer, ma cloque au bec et mes mains dans les poches. J’en sors une que je lève pour saluer l’enseignant.

« Salut ! »
« Toujours aussi ponctuel Erope. Eteint moi cette cloque tout de suite ou ressort tu seras gentil.

Zut je me suis fait tacler par le prof. Décidément ils doivent finir par avoir l’habitude… Oengus ricane dans son coin.

« Bah alors, on se fait ridiculiser ? Laisse faire les pros tu veux ? »

Je fais mine de réfléchir et me dit après tout pourquoi pas. Je ferme les yeux un court instant et les rouvre dans le noir. Comme à chaque fois que je cède mon enveloppe corporelle à mon dieu. Ce dernière tire une bouffé de la cigarette, qu’il recrache juste au dessus de la tête du professeur.

« Et pourquoi je ne pourrais pas garder ma clope et m’installer ? Je l’ai presque fini ne vous inquiétez pas. »

Un petit sourire narquois vient ponctuer sa phrase cynique. Je suis assez fier de pouvoir assister à ça depuis l’intérieur. En réalité j’ai l’impression d’être le Dieu quand je lui cède ma place, puisqu’en un sens je prends la sienne. Je bâille et prend mes aises. Oengus a visiblement décidé de me faire renvoyer de cours. Soit, de toute façon je ne peux pas être collé. Repenser ainsi à l’immunité que m’a procuré ce petit incident me fait doucement rigoler. Je me reconcentre sur la scène, je n’ai presque rien manqué si ce n’est la crise de la prof. Assez vite elle pousse le Dieu présent dans mon corps hors de la salle et ferme la porte. Le tout accompagné d’un hystérique ‘’Ne remet plus les pied dans mon cours !’’. Je ri doucement.

« T’y serais pas allé un peu fort ? »

Oengus hausse les épaules.

« Si mais je sais que tu es en avance sur ce cours là aussi. Voilà je me suis bien amusé, tu veux reprendre le contrôle ? »

Oui ce serait pas du luxe, je commence à m’ennuyer. Lorsqu’il m’entend bâiller pour la énième fois il soupire et nous échangeons. Je ferme les yeux et les rouvre sur la réalité, je suis à nouveau maître de mon corps. Je souris, il n’a même pas fini ma cigarette, je vais aller m’allonger sur le toit en attendant le prochain cours. Je regarde ma montre et me rend compte que le prochain cour se nomme cantine ! J’en ai l’eau à la bouche. J’ai oublié de petit-déjeuner aujourd’hui, comme d’habitude. Je me dirige donc vers les escaliers et croise Calypso qui revient du local du comité des élèves. Elle m’adresse un sourire que je lui rends. Décidément toujours autant sur le m’as-tu-vu. Moi-même parfois je me demande si je suis bien son frère tellement nous sommes différent. Peut-être est-ce notre éducation qui a été drastiquement différente ? Impossible pour moi de le dire.

Une fois sur le toit je me rend compte que la pluie a cessée. Il ne fait toujours pas beau mais au moins il ne risque pas de me pleuvoir dessus. Je profite de l’air frais et parfumé à l’herbe mouillée. Je regarde l’horizon tout en me disant que, finalement, je suis bien ici.

« Tu sais Oengus, je suis content qu’on se soit rencontré. »

Il ricane et me répond quasiment du tac au tac.

« Bah alors c’est parce que tu n’as pas eu de relation stable depuis plus de trois mois que tu me parle comme ça ? On partage le même corps je te signale ! »

Je ri à gorge déployé. Bizarrement ça me fait toujours rire quand il se fiche de moi comme ça. Je suppose que c’est sa façon à lui de me dire qu’il m’apprécie. Mon ventre gargouille. Je m’assoit sur le toit et laisse mes pensées dériver. Encore une journée banale pour moi.