Tu es loin de ressembler à tout le monde malgré ce que tu penses. Même si tu es petite, n'atteignant même pas le mètre soixante, ta silhouette a déjà tout de la femme que tu deviens. A première vue discrètes, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que ta finesse amplifie tes formes, rendant ainsi justice à tes hanches et ta poitrine que tu trouves bien plate comparée à celles de bien d'autres. Tu ne t'inquiètes pas vraiment de ton apparence, mais il est vrai ta taille te gêne plus que tu ne voudrais l'admettre. Cependant, tu avoues volontiers que tu t'imagines difficilement plus grande et que tu n'aimerais pas ressembler à toutes ces filles que tu vois dans les magazines ou à la télé. Le naturel est pour toi le plus important, alors tu n'appliques presque aucun produit sur ta peau de pêche légèrement rosée. Tu ne t'expliques pas ces tonnes de maquillages que certaines portent dans le but de se rendre plus jolie. Tu te contentes d'un discret rouge à lèvre et coup de crayon lorsque l'envie t'en prend.

Il n'est pas rare d'ailleurs que l'on te compare à une poupée, pleine d'innocence. Mais tu as tôt fait de leur prouver que ce n'est pas et que si l'occasion t'y oblige tu es prête à jouer des poings. Après tout, ce n'est pas pour rien que tu as pratiqué de la boxe. Et bien qu'ils ne soient que peu visibles, tes muscles dessinent de légères lignes comme preuve de leur présence. Tu en es assez fière comme de ta souplesse, bien que tu sois très loin d'être une gymnaste. L'idée te vient souvent que la nature a décidé de te rendre libre et gracieuse dans tes mouvements pour compenser le manque de place présent dans ton esprit.

Tu sais bien que les quelques artifices que tu t'autorises à porter ne sont là que pour souligner des éléments de ton visage. Et tu t'en passes facilement. Tes traits fins encore un peu ronds de la fin de ton enfance te donnent un petit air angélique que tu ne perçois pas vraiment. Tes lèvres naturellement rosées s'étirent souvent en un large sourire malgré leur finesse. Malheureusement, tu as un peu tendance à les mordiller lorsque tu es plongée dans un livre. Il est possible pendant ces moments de voir ton petit nez se froncer sous la concentration dont tu fais preuve. Et lorsqu'on te dérange dans ta lecture, tu arbores une expression légèrement perdue, comme si tu ne parvenais pas à te recentrer sur ce qui t'entoure. Cela amène alors tes grands yeux d'un marron proche de celui du chocolat à balayer le lieu sous le moindre angle. Même si ton regard n'est pas aussi éclatant que celui d'une personne aux yeux bleus ou verts, il n'en reste pas moins perçant et vif. Mais tu en es venu à te fatiguer la vue alors il n'est pas rare que tu portes des lunettes en fin de journée afin de reposer tes yeux.

Mais à vrai dire, ceux-ci disparaissent souvent derrière les mèches bleus constituant ta coiffure. Assez courte, elle rebondit souplement en ondulation sur tes épaules à chacun de tes mouvements, ne te gênant ainsi pas. Une légère odeur de fleur de pommier s'en échappe, provenant de ton shampoing, ce qui te fait encore plus apprécier le fait que tes courtes mèches frôlent ton visage. Il est d'ailleurs rare que tu décides à attacher tes cheveux. On pourrait penser également que tu ne les coiffes pas souvent mais ce n'est pas la vérité. Tu prends le temps de les démêler chaque matin alors qu'ils semblent plus décider à rester en sac de noeuds et donner l'impression que tu as fait la fête toute la nuit. Mais une fois un peu plus disciplinés, ils sont aussi doux qu'ils en ont l'air, bien que semblant toujours en bataille. Tu ne t'en plains pourtant, tu penses même que cette coupe s'associe parfaitement au bleu pétant que tu as choisi pour remplacer ton banal brun. On te dit souvent que tu es excentrique à cause de ça, mais tu ne fais que sourire en disant que tu es originale. Tu ne peux cependant nier que ta frange qui s'efforce de te tomber devant les yeux t'agace un peu. Pour cette raison, tu as pris l'habitude de nouer un bandana autour de ta tête pour retenir les mèches folles, l'adaptant souvent à ta tenue.

D'ailleurs, tes tenues correspondent le plus souvent à ton humeur du jour. Dans ton armoire il est possible de trouver des vêtements décontractés comme chics. Un élément s'en dégage tout de même : il s'agit assez souvent de robes ou de jupes. Mais tu n'as pas banni les pantalons de ta garde robe et tu en profites pour mettre des hauts qu'on n'aurait pensé te voir mettre. Tu ne portes que peu de pulls également, seulement lorsqu'il fait vraiment froid selon toi. Tu apprécies mettre des talons quelques fois, après tout, ces quelques centimètres de gagné te mettent un peu plus à la même hauteur que les autres. Mais tu te sens tout de même mieux dans des baskets ou autres chaussures plus simple. Peu frileuse, il n'est pas rare que tu ne te couvres que peu, et c'est là que ton tatouage est visible. Imprimé à l'encre blanche et ourlé de rose sur ton omoplate gauche, il représente l'idée que tu te fais d'une fée. Assez original pour te correspondre tout à fait. Malgré le fait que ce soit une preuve de ta rébellion d'adolescente, tu as tout de même pensé à toutes les histoires mythiques qui ont bercé ton enfance pour donner vie à ce dessin que tu garderas toujours.


Malgré toutes les choses que l'on peut dire sur toi, il y en a qu'on ne t'enlèvera jamais. Ton énergie par exemple, c'en est même à se demander comment tu peux te montrer aussi agiter avec ta petite stature. Après tout, du haut de ton mètre cinquante-neuf, on t'imagine plus facilement calme et timide. Grossière erreur que tu leur fais vite remarqué. Tu as horreur qu'on fasse mention de ta taille et encore plus qu'on te sous-estime car en plus de cela tu es fine. D'autant plus qu'il t'a bien fallu trouver un exutoire à ce trop plein d'énergie et que le sport s'est révélé parfait pour cela. Ce serait donc dommage que des idiots viennent te chercher des noises avec les quelques années de boxes que tu as accumulé. Un véritable passion que cette discipline qui a fini par dessiner tes muscles fins et néanmoins puissants.

Des passions, tu en as plusieurs d'ailleurs. Tu es comme ça après tout, dès que quelque chose attire vraiment ton attention il t'est difficile de t'en défaire. On pourrait presque parler d'obsession mais tu préfères ignorer ce terme, tu n'as pas assez de temps pour t'occuper de ça. Ton intérêt se porte plus facilement sur les livres, peu importe quelle puisse être l'histoire qu'ils contiennent, il te faut la découvrir. Et même si ce n'est pas romancé mais un sujet sérieux, on peut être sûr que tu l'auras terminé avant d'avoir compris que tu t'en étais apparent pour quelques temps. C'est cet amour débordant pour la lecture qui t'oblige de temps en temps à poser tes lunettes sur ton nez pour reposer tes yeux. Ta curiosité y est probablement pour quelque chose aussi. Difficile pour toi de te retenir face à une énigme, que ce soit une personne complexe ou un simple casse-tête. Il te faut comprendre. Tu réussis tout de même à te contenir, mais il est clair que tu n'aimes pas ressentir cette frustration de ne pas savoir.

Pourtant, des choses, tu en sais grâce à ton incroyable mémoire. Il t'est aisé de ressortir des informations que tu as enregistré quelques mois auparavant, parfois même des années, bien que tu saches qu'il y a une limite à ce que tu peux retenir. Ca a beau présenter des avantages, tu serais d'accord pour te séparer d'une partie de ces archives se trouvant sous ton crâne. Des détails saugrenus te reviennent parfois, d'autres fois il t'est impossible de remettre un nom ou une image sur ce dont tu souhaites. D'autant plus qu'avec ta proportion a analysé un certain nombre de détails, ton esprit se retrouve souvent encombré et par conséquence, tu ne peux presque pas empêcher tes pensées de prendre des virages à cent-quatre-vingt degré. Tout cela réussit à faire de toi une tête sans que tu ne le cherches vraiment, et à vrai dire tu préfères le cacher. C'est un peu un secret, parmi tout les autres que tu gardes pour toi.

Tu es très secrète en fait, ainsi que compliquée à l'image de ces casses-têtes que tu affectionnes tant. Tu sais qu'on ne peut te déchiffrer aisément malgré ce que tu laisses volontairement transparaître. Parler de toi n'est pas une chose que tu apprécies, tu préfères laisser des indices ça et là. Il ne reste aux autres qu'à découvrir l'image d'ensemble, mais tu ne penses pas qu'un jour ce soit possible. Oh tu n'es pas pessimiste, seulement réaliste. Tu te joues quelques fois des apparences, affiches des émotions qui ne sont pas les tiennes. Mais ça fait partie de ce grand jeu, cette grande énigme qu'est la vie : tout doit être déchiffrer. A vrai dire, tu attends un peu ce jour où quelqu'un te dira qu'il connaît tout de toi. Une envie égoïste comme une autre, mais tout le monde a le droit de l'être alors toi aussi.

C'est bien pour ça que tu ne retiens que rarement ce que tu penses pour toi. Il faut bien que le flux constant de pensées dans ton esprit puisse s'exprimer. Alors tu es franche, souvent cette franchise est un peu trop explicite. Mais il est facile de faire disparaître les doutes de la personne visée par l'un de tes rires. Peut-être es-tu un peu manipulatrice, mais tu sais parfaitement que tu n'es pas méchante. Juste un peu rebelle, dans ton propre genre. Les interdits ne te font pas vraiment peur, comme peu de choses que tu n'es pas prête d'avouer. Et il est clair que l'école, qui n'est pas une partie de plaisir pour toi, constitue l'un des endroits où tu deviens le plus revêche. Sauvage même, lorsque tu commences à t'agacer ou t'énerver. Tu n'es pas vraiment patiente, malheureusement, et même si tu te contiens, ton ennui se fait rapidement sentir.

Alors tu aimes la compagnie. Tu sais par expérience que vous trouverez de quoi t'occuper l'esprit. La solitude n'est pas un problème pour toi ceci-dit, puisqu'il est vrai que tu deviens un peu timide lorsqu'il est question de tes sentiments. Mais tant que cela revient à te divertir, il faut avouer que tu n'as pas vraiment froid aux yeux. Tu peux devenir provocatrice pour peu que quelqu'un t'intéresse, légèrement insolente même. C'est le genre de petit jeu que tu apprécies : avoir la possibilité d'observer toutes sortes de réactions chez tes cibles a quelque chose de rafraîchissant. Et quand tu as la chance de tomber sur un cas vraiment intéressant, tu t'étonnes toi-même de ton comportement. Puis, tu sais que tu n'es pas trop mal et tu avoues à qui te le demande que tu as de temps en temps envie de plaire, simplement pour le fait d'en avoir la possibilité. Un doute subsiste cependant toujours dans ton esprit, et c'est ce qui t'empêche probablement de te livrer et vraiment t'attacher à quelqu'un malgré ta nature protectrice et loyale.

Tu es née sous x, et à cause de cela, tu n'as strictement aucune idée de tes origines. Par chance, tes parents, tout deux irlandais, t'ont adopté rapidement, attendris par le bébé que tu étais. Oh, on t'a révélé tôt que tu n'étais pas liée à eux par le sang mais ça ne t'a jamais empêché de les aimer, c'est à peine si ça t'a tourmenté quelques semaines. Après tout, c'est eux qui t'ont nommé et donné une vraie vie. Aedan et Tara sont tout ce dont tu aurais pu rêvé. Vous avez depuis toujours vécu dans une belle maison à Loughrea grâce aux travail de tes parents : Aedan est un informaticien travaillant pour une grande entreprise et Tara est professeur et chercheuse en théologie dans une université. C'est d'ailleurs à elle et son amour des mythes et légendes que tu dois remercier pour ton deuxième prénom. Tu ne le regrettes pas, loin de là, les divinités ont pris une part assez importante dans ta vie puisqu'elle ramenait bien souvent nombre de ses découvertes à la maison. Le mélange entre l'ancien et le moderne qui faisait régner un bazar constant dans la demeure te ravissait autant qu'il t'amusait.

En grandissant, tu as rencontré le problème qu'est l'école. Tu as cru un moment pouvoir y échapper grâce aux cours à domicile mais tes parents se sont montrés intraitables. Ce n'est pas que tu n'arrives pas à suivre, plutôt que tu t'ennuies rapidement à force de rester assise sur une chaise. Ca t'est d'autant plus désagréable que tu as vite remarqué qu'il te suffisait de te plonger dans un livre à propos de la matière t'intéressant pour comprendre. Mais tu as fait bonne figure pour tes parents et puis, tu t'es rapidement fait des amis ce qui n'était pas négligeable puisque ça te soulageait de ton ennui. Et il ne faut pas oublier que tu étais assez fière de montrer tes bonnes notes à qui voulait les voir. Sur ce point tu n'as pas vraiment changé même si tu es devenue encore plus blasée des cours au fil des années. Ta passion pour les livres n'a cessé de s'amplifier cependant.

Au début trois, vous avez finalement été rejoint par ton petit frère alors que tu avais dix ans. La nouvelle t'a réjouie ainsi que décontenancée. Tu avais fini par t'habituer à ce que vous ne soyez que tout les trois alors ce petit bout de chou t'a surprise. Mais sa présence n'a fait que renforcé votre famille et te donner des responsabilités. Tu t'es liée à lui malgré vos nombreuses années de différences et à mesure que le temps passait, tu t'es instaurée une image de protectrice et de meneuse qui ne l'a jamais dérangé. Bien sûr, tu as eu ta période de rébellion durant laquelle tu ne voulais pas montrer que tu tenais vraiment à tes proches, où tu fuyais les salles de classes pour te plonger dans un livre quelconque. Plus matérielles comme preuves de cette période d'anarchie sont tes cheveux bleus depuis que tu as quinze ans et ton tatouage réalisé un an plus tard. Tu ne regrettes rien, pas même les différentes disputes qui ont pu survenir, après tout c'est ce qui fait de toi qui tu es.

Il est évident que malgré tout les bons côtés de ta vie que tu concèdes à délivrer, ça n'a pas toujours été rose. Mais ces moments, tu préfères les garder pour te concentrer sur ce qui intéresse le plus tes auditeurs. Par exemple, tu ne parles presque jamais de l'accident de voiture survenu lors de tes sept ans, ni de quand tu t'es faite mordre par un chien même si l'importance est moindre. Tes histoires de coeur passées ne sont pas une chose sur laquelle tu t'épanches non plus. Ca n'a beau ne te sembler que des détails tu les garde jalousement dans ta mémoire. Il faut dire également que personne n'a jamais chercher assez profond dans ton histoire pour relever des éléments vraiment importants. D'autant plus maintenant que tu te trouves à Immortalia. Cette école aura d'ailleurs marqué ta vie plus que tu ne t'y attendais en acceptant de rejoindre ses murs.

Oh tu avais déjà entendu parler de ce pensionnat, lorsque tu es assez jeune d'ailleurs. Etudiant à Galway et y passant souvent tes week-ends, tu as à de nombreuses reprises croiser des élèves venant de là-bas, et puis l'établissement se révéler assez célèbre pour que tu ne puisses pas l'ignorer. Alors obligatoirement, à a fin du collège quand est venu le temps de chercher un lycée, vous n'avez que peu hésité avant de t'inscrire à Immortalia. C'était à tes yeux la situation parfaite : une école reconnue, même pas une heure et demie de route pour rentrer chez toi et la proximité avec Galway. C'était tout simplement parfait et ça l'a été plus d'un an. Jusqu'à il y a un peu moins de trois semaines à vrai dire. Depuis que ce fieffé renard de Directeur t'a amenée dans la salle 3.4 et que tu as été confrontée de manière bien plus intime par les divinités qui ont envahi ta maison. Maintenant, tu te retrouves coincée avec Shou, un dieu égyptien, dans ton esprit déjà bien encombré par un tas de choses.

Tu ne peux t'empêcher de penser qu'avec un prénom tel qu'Eris, tu aurais dû t'attendre à ce que quelque chose d'improbable. Mais tu remercies cependant ta mère, car dans ton malheur, sa passion t'aide à t'y retrouver dans toutes ces bizarreries qui semblent vouloir te coller à la peau depuis l'arrivée de l'indésirable.

Votre relation est pour le moins mauvaise. C'est ce que tu ne cesses de te répéter même si les choses ont connu une légère amélioration comparativement à vos débuts. Tes maux de têtes sont moins présents et il te semble moins persistant dans ses rares tentatives d'écraser ton esprit. Il n'en reste pas moins bruyant, faisant tinter sous ton crâne des carillons assourdissants. Oh, tu connais la raison de ses plaintes : il s'agit de toi tout simplement. Fier d'être un dieu, il ne supporte pas ton corps qu'il trouve bien trop féminin et, il faut le dire, petit. Alors obligatoirement, vous vous prenez la tête pendant de longs moments bien que tu sois la seule à en souffrir. Vous vous êtes hostiles, il n'y a aucun doute possible à ce sujet.

Pourtant tu ne peux nier que tu t'émerveilles à chaque fois que tu réussis à établir un lien avec le vent qu'il maîtrise. Et puis, toi qui as grandi entourée de tout ces mythes, tu es impressionnée d'être en pareil contact avec une divinité. Ce sont les principales raisons de l'ouverture à ton esprit que tu lui offres, d'autres rentrant bien sûr en compte. Comme la douleur lancinante vrillant constamment ton crâne. Mais tu n'es pas la seule à éprouver un certain respect. Même s'il ne te l'avouera probablement pas, Shou est étonné que tu saches te battre. Et encore plus que ce soit aussi bien. Puis, partageant ton esprit, il s'est aussi rendu compte de l'intelligence dont tu pouvais faire preuve et les rouages t'amenant à des réflexions inattendues. Il ne s'était pas attendu à ça lorsqu'il t'a choisi et en son sein, il s'estime chanceux dans son malheur.

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