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Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE]
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MessageSujet: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptyLun 21 Juil - 0:22



[Dans un endroit plein de douceur]
Jaime & Nathanaël



Hey, le nain ! Comment t-tu vas auj-jourd'hui?

Je baissais la tête, et sans détourner le regard de mes pieds, je fonçais en direction de ma salle de classe. Alors que le désespoir avait déjà gagné mon coeur et ce début de journée, je sentais qu'Andjéty jubilait... Je l'entendais déjà dans ma tête me rabaissant en appuyant les mots de cette bande d'idiots... Je me surpris moi-même à penser qu'ils étaient idiots. Depuis quand pensait-je du mal des gens comme cela? Je n'aimais pas la haine, et la colère. Ces sentiments me faisaient peur. Plongé dans mes tristes pensées, je ne comprit d'abord pas pourquoi ma tête cogna violemment le sol. C'est en voyant le pied tendu en ma direction, et les rires qui se propageaient autour de moi que je compris que quelqu'un venait de me faire trébucher.

Me frottant la tête, celle-ci encore douloureuse, je rangeais rapidement mes affaires et m'installait à ma place habituelle. Au fond, et près de la fenêtre. Déposant lourdement mon sac sur ma table, je prenais un temps d'arrêt, pour lâcher un discret soupir. Mon corps était complètement tendu, et la boule qui me tenaillait le ventre ne m'aidait pas. Mais la délivrance fut finalement là. Un claquement sec, indiquant que la porte venait de se refermer derrière le professeur, m'aidait à m'apaiser.

Le reste de la journée se déroula sur le même schéma. Seul le ciel me tenait compagnie, et lorsque la fin des cours sonnait, mon calvaire reprenait. Et plus celui-ci se prolongeait, et plus j'avais l'impression de suffoquer. Mon corps se serrait dans ma poitrine, me donnant le tournis, et je manquais plus d'une fois de fondre en larmes. Mais si seulement il n'y avait que ça. Si seulement Il n'était pas là.

Andjéty.

Ce ... dieu, était surement mon pire cauchemar. Non seulement il assistait à tout ça, mais en plus de cela, ma souffrance le faisait jubiler. Il en rajoutait même. Me dire à quel point j'étais nul, que je ne ferais jamais rien de ma vie... Depuis qu'il était là, mes notes avaient chuté considérablement, et je ne ressemblait plus à rien. Au final, j'étais surement devenu son parfait petit esclave.

La cloche qui sonnait ma libération arriva enfin. Rabattant la capuche de mon sweat sur ma tête, je me précipitais en dehors du bâtiment, prenant bien soin d'éviter tout piège sur le chemin, pour respirer un grand bol d'air frais. Le sentiment de suffocation s'était atténué mais n'en restait pas moins ancré dans mon coeur. Alors je décidais de me faufiler dans un endroit calme et apaisant. Je pénétrai alors dans la serre de l'établissement. Généralement, personne n'y venait, car les plantes n'étaient pas ce qui passionnait les élèves... Mais moi... Je les adorais. Je m'aventurais entre les rangées, et je me posais devant des orchidées, dans un petit coin. J'aimais les petits coins.

Je cueillis avec délicatesse une petite orchidée, en rabattant mes jambes contre moi. Je sentis la fleur, avec un petit sourire, et je me laissais transporter par les odeurs. J'étais dans un immense champ de fleurs, en compagnie de ma famille. Ils m'offraient d'immenses sourires, et me prenait dans leur bras, tel des parents aimants. Je gambadais en leur compagnie, dans un tableau pleins de candeur...
Tu es pathétique. Tu le sais ça? Ta famille ne t'aurais jamais aimé. Tu n'es qu'un rejet de la société. Maintenant fais moi le plaisir de sortir d'ici. Je n'aime pas les fleurs. Je préfère quand mon petit Justin tremble devant de pauvres larves sans cervelle.
Je ne bougeais pas. Il venait de casser la seule pensée heureuse que j'aurais pu avoir. Une larme coula le long de ma joue, et je secouais la tête en signe de refus. Je ne voulais pas retourner dehors. J'étais bien ici.
Non? Tu viens de me dire "Non", Justin?
Je ne répondis rien. Je savais que ma sentence arriverait. Après tout, j'ai défié celui que je dois considérer comme mon Maître. Mais je m'étais habitué aux coups, aux tortures. Alors que je sentis ces dernières arriver, j'entendis des pas derrière moi, et me figeai.
Q-Qui est là?
Un rire retentit dans ma tête, et je priai pour que personne ne m'ait suivi.



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Nathanaël J. Pryam
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MessageSujet: Re: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptyLun 21 Juil - 18:24




[Dans un endroit plein de douceur]
Jaime & Nathanaël



Sifflotant une vieille mélodie nostalgique qui me rappelait mon ancienne famille, je me promenais tranquillement dans les différentes sections de la serre du pensionnat, arrosant passionnément les spécimens qui y étaient conservés, comme me l'avait demandé le professeur de biologie. J'aimais beaucoup passer du temps dans cet endroit : les senteurs florales de la serre des plantes exotiques me faisaient voyager, tandis que celles de la serre des aromates me rappelaient l'heure prochaine du repas. Chaque chapiteau différent m'annonçait une émotion différente et un nouveau voyage instantané dans un pays de confort et de bonheur.
Sans plus de cérémonie, Loki me tira de mes rêveries :
« Hé là, doucement, tu vas la noyer, celle-ci ! »
J'esquissai un petit sourire en le remerciant mentalement. Ce dieu était vraiment étrange. Il va tantôt tout faire pour rendre la vie impossible aux autres, tantôt être prêt à aider son prochain, et moi en premier. Je m'étais, à la longue, fait à son humeur lunatique, et me disais souvent que nous nous ressemblions en plusieurs points cruciaux. C'était sûrement pour cela que malgré quelques accroches de temps en temps, nous nous entendions si bien. De quoi rendre jaloux les autres pensionnaires.
« Merci, mon vieux. »
« Toujours là pour toi ! »
Il était vraiment de belle humeur, aujourd'hui. Il me réchauffait de l'intérieur et me rendais, moi aussi, à l'aise et heureux.
A mesure de mon avancée dans la serre, Loki m'aidait à mener à bien ma tâche. Le professeur me chargeait souvent d'y arroser les plantes, mais ce n'était pas un fardeau pour moi : la serre me permettait de me retrouver en moi-même, chose qui m'était rarement donnée, et de prendre du temps pour discuter tranquillement avec mon dieu. C'était une sorte de tête-à-tête. Même si, au moins une fois, Loki doit me rappeler à l'ordre afin que je change de plante ! Il est vrai que je suis très rêveur, et que j'ai tendance à m'égarer un peu. Encore un avantage à l'avoir avec moi, lui qui est plutôt terre-à-terre.
J'arrivai enfin dans la dernière section, celle des plantes ornementales. Immédiatement, je sentis que quelque chose n'allait pas. Je n'aurais pas su dire quoi, mais il y avait une différence avec la dernière fois que j'étais venu, il y a quelques jours. Je sentais, d'ailleurs, que Loki était aux aguets. Après quelques minutes à scruter les environs, je fus convaincu que notre imagination nous jouait des tours et arrosai impassiblement les fleurs.
« Il y a quelque chose là-bas. » me souffla rapidement Loki, d'un ton pas vraiment rassuré.
Je tendis le cou en direction du coin dont il parlait, mais ne pus rien distinguer.
« Tu en es sûr ? »
« Oui, regarde... Il y a une sorte de boule, par terre. »
Je faillis le prendre pour un fou, mais perché sur la pointe des pieds, je pouvais en effet apercevoir un tas que je n'arrivais pas à identifier. Je posai mon arrosoir en un petit bruit sec, et m'avançai prudemment.
Il s'agissait d'un élève qui avait l'air terriblement jeune et mal en point. Une fleur blanche à la main, il pleurait doucement. Mon cœur ne fit qu'un bond dans ma poitrine quand il murmura d'un ton affolé « Qui est là ? »
Je m'approchai rapidement et posai ma main sur son épaule tandis que je m'accroupissais pour arriver à son niveau.
« Aide-le. Il a l'air désespéré, le pauvre. Il me fait pitié. »
« Je m'appelle Jaime. Je suis un élève du Pensionnat, tout comme toi. Comment t'appelles-tu ? »
J'avais parlé d'une voix douce et sûre d'elle. C'était important, dans une telle situation.
« Que fais-tu ici ? As-tu un problème ? Est-ce que tu as besoin d'aide ? »
J'étais conscient de lui poser beaucoup trop de questions à la fois. Mais de cette façon, il pourrait répondre à celles de son choix. J'essayai d'apercevoir son visage, et croisai son regard torturé. Je me demandais quel secret cachait ce garçon.



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MessageSujet: Re: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptyMar 22 Juil - 23:07




[Dans un endroit plein de douceur]
Jaime & Nathanaël



Je ne relevais pas la tête, préférant ne pas croiser le regard de la personne qui se tenait en face d'elle. Alors qu'une main se posait sur mon épaule, je sursautais. C'était une main qui se voulait réconfortante, mais je m'éloignais le plus possible de celle-ci. Pourquoi venait-on me déranger jusqu'ici? Pourquoi s'intéresser subitement à moi? Cette personne n'était surement pas là pour devenir mon ami... Et qu'est-ce qu'un ami, au juste?

« Je m'appelle Jaime. Je suis un élève du Pensionnat, tout comme toi. Comment t'appelles-tu ? Que fais-tu ici ? As-tu un problème ? Est-ce que tu as besoin d'aide ? »

Toutes ces questions m'apeuraient encore plus. Qu'est-ce qu'il me voulait? Pourquoi se voulait-il si gentil? Je n'avais pas confiance... Alors je resserrais mes jambes contre moi, écrasant presque l'orchidée se tenant entre elles et moi. Je tremblais un peu, et n'osait pas croiser le regard de ce qui semblait être un élève. Au fond de moi, une voix me criait de lui tendre la main, de lui répondre. De chercher sa sympathie.

- Réponds.

L'ordre claqua, et ma peur s'agrandit. J'étais obligé de répondre, sinon je souffrirais. Comme àchaque fois. Et pas devant quelqu'un. Pas devant un inconnu. Malgré qu'elle soit minuscule, j'avais ma fierté. Alors je levais la tête. Devant moi se trouvait un garçon au visage ... doux. Cela me perturbait, car j'aurais pu presque croire à un ange. Je n'avais jamais vu des yeux d'une telle couleur, et cela me laissais sans voix. J'ouvris la bouche, et il fallut attendre quelque seconde avant qu'un son puisse en sortir.

-Je... Je m'appelle N-Sire Orchidoclaste-thanaël... Et... J'av-vais besoin de me dét-tendre. Tout va très b-bien !

Ma voix était légèrement tremblante, et je laissais échapper un rire nerveux. Je me sentais de plus en plus oppressé. Je sentais Andjéty, au fond de moi, qui voulait me pousser encore plus à parler, m'obliger à me réduire devant cette personne... "A me comporter comme la larve que j'étais", qu'il disait... Il est vrai que cette personne m'impressionnait. Sans même être violente avec moi, ou sans même la connaitre, j'avais l'impression que son aura m'écrasait. Mais son aura... Elle n'était pas malsaine, et cela m'apeurait tout autant. J'aurais aimé ne pas être dérangé, me noyer dans mes pensées... Au lieu de ça, ce... Jaime, était là. Et il s'intéressait à moi avec douceur. Je ne connaissais pas la douceur, et cela m'apeurait. Est-ce que cela me ferait mal, si je me laissais prendre au jeu?

-A quoi penses-tu? Que tu pourras masquer ton infériorité sur ce monde, parce que quelqu'un s'intéresse un peu à toi?  N'oublie pas qui tu es, Justin... N'oublie pas que tu m'appartiens.

-Mais... Je... Je pourrais... Peut-être que...

Je baissais de nouveau les yeux... Je ne m'étais pas rendu compte, mais Jaime m'avait surement entendu, malgré ma voix faible. Je ressentis un léger pincement au coeur. Il avait surement raison. Je ne méritais pas cette attention. Et pourtant, une part de moi aimait ce sentiment, et voulait le découvrir. Je ressentis un pincement au coeur.



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MessageSujet: Re: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptyLun 28 Juil - 20:54
Post perdu par ma stupidité
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MessageSujet: Re: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptyLun 28 Juil - 23:29




[Dans un endroit plein de douceur]
Jaime & Nathanaël



L'ambiance de la serre était lourde, oppressante... Le silence qui y régnait me rendait faible, et sans volonté. Je ne pouvais que ressentir cette crainte que m'infligeais Andjéty et Jaime... C'est comme si mon coeur était compressé, qu'on cherchait à l'écraser sous le poids de cette situation. Ce dernier battait à tout rompre dans ma poitrine, et je gardais les yeux baissés, m'interdisant formellement de les relever... Enfin, plutôt, Il m'obligeait à les garder baissés. Je devais me soumettre à ses dires, je n'avais pas le choix.

Je m'attendais à ce que Jaime se lasse et s'en aille,ainsi je sursautais en sentant son bras se tendre en ma direction. Lentement, je relevais la tête. Je fus pris de stupeur. Ce jeune homme me tendait une orchidée plus colorée que la mienne. Je levais ma main, tremblante, pour m'en saisir. Je gardais le bras tendu quelque instant, stupéfait. On venait de m'offrir quelque chose... Je... Quel est ce sentiment? Pourquoi je sentais une chaleur se répandre en moi, alors que je contemplait cette fleur? Mais ce qui m'ébahit d'autant plus, ce fut le discours de Jaime. Lui et moi, on se ressemble? On pourrait s'entendre?

-Regarde-le. Il ne ressens que de la pitié à ton égard. Pourquoi voudrait-il être ton ami? Hein, Justin? Dis-moi pourquoi?

Je me braquais, et ramenais les deux fleurs vers moi. Se ressembler? Avait-il subit mes souffrances? Il semblait plus joyeux, plus confiant... Il avait tout ce que je n'avais pas... Et j'avais tout ce qu'il ne voudrait jamais avoir. Je fermais les yeux, et rebaissait la tête, pour tenter de ne rien montrer. La pitié... Je ne voulais pas de la pitié des autres. C'était idiot, je savais que cela ne servirait à rien. Mais j'étais perturbé. Pourquoi avais-je cru que c'était de la gentillesse? Etait-ce à cause de la chaleur qui se diffusait en moi, suite à cette orchidée?

Malheureusement, sa question fit voler tout cela en éclat. Je lâchais les fleurs sous le coup, et je posais mes mains de part et d'autres de ma tête. Il savait pour mon dieu. Il voulait le connaitre, et le réprimander? J'entendis un rire s'échapper de mes lèvres... Un rire déplaisant, presque dément. Il ne dura pas très longtemps, mais il résonna un peu dans la serre. Mon corps était secoué de spasmes nerveux, et je du rassembler le peu de volonté tenter de me calmer. Mes yeux se posèrent alors sur les deux orchidées. Leur vision, le cadeau de Jaime, semblait m'apaiser soudainement. Comme si la gentillesse de ce jeune homme pouvait prendre le dessus sous la domination de mon Maitre. Des larmes se mirent à couler le long de mes joues, et je relevais la tête, pour regarder Jaime.

-P-personne ne peut le raisonner... P-personne... I-il ne désire que le pouv-oir, et la m-mort... Mon Maître n'écoute q-que ses propres lois... Vous ne pouvez pas...

Andjety exultait littéralement. Il ne disait rien, il aimait regarder. Et là, il contemplait cette scène avec fascination, je le sentais. Malgré tout, j'avais envie d'en dire plus à Jaime... Ce dernier semblait enclin à m'écouter, à vouloir me comprendre. Je serrais les poings, et j'ajoutais dans un tremblement.

-La d-douleur et la t-orture... Elles sont trop prés-entes... Je...

Mes larmes ne cessaient pas, et je me blottis d'autant plus contre le mur... Après ça, Jaime ne m'aiderait plus. J'étais celui que tout le monde laissait derrière. Celui qui n'avait pas le droit aux contacts aimants. Ce jeune homme tournerait les talons, et m'abandonnerait comme tout les autres. Mais j'avais un infime espoir... Ce sentiment qu'Andjéty ne parvenait pas à faire taire de par sa présence... Comme si c'était la seule lumière à laquelle je pouvais m'accrocher...




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MessageSujet: Re: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptyMar 5 Aoû - 20:14




[Dans un endroit plein de douceur]
Jaime & Nathanaël



Son rire dément me fit frissonner jusqu'au bout des ongles. Mes cheveux se hérissèrent, et je sentis Loki se tendre au plus profond de moi. J'aurais dû l'écouter, comment avais-je pu penser qu'un gamin d'à peine 18 ans pouvait avoir raison face à un dieu de plusieurs millénaires ? Je pris peur ; je reculai. Je ne voulais pas, mais Nathanaël m'effrayait vraiment. Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi fou, d'aussi malade et d'aussi dérangé. Si c'était ça que le directeur comptait faire avec ses élèves de classe M … Si c'était vraiment ça, alors je me battrai pour ne jamais, au grand jamais, me laisser faire comme Nathanaël. Jamais je ne voudrais devenir un pantin désartibulé, sans opinion propre et sans personnalité pour penser, pour se rebeller, pour simplement être. Finalement, il sembla se calmer, redevenir un peu lui-même –enfin, qu'était-il lorsqu'il était lui-même ? Un être fragile, psychologiquement, émotionnellement et physiquement, qui se faisait envoyer balader chaque jour par les élèves les plus arrogants.
Il m'a semblé que le jeune garçon n'avait pas remarqué que je m'étais reculé d'une bonne trentaine de centimètres, aussi profitais-je d'un énième flot de larmes pour me rapprocher discrètement. Il était redevenu humainement acceptable, aussi voulus-je renforcer son caractère « normal ». Mais ce fut lui qui m'entraîna dans son horreur, en me regardant droit dans les yeux. Des yeux torturés, des yeux de souffrance, des yeux sombres malgré leur douce couleur d'automne, des yeux fous, des yeux habités. Habités par un être qui souhaitait la mort, la dévastation, l'esclavagisme. Pas par l'âme enfantine et naïve d'un jeune lycéen. Je fus pris d'horreur et ressentis le besoin de parler avec mon double.
« Loki, t'as vu ça ? C'est horrible… c'est vraiment terrible… Je ne peux pas supporter de le voir. »
« Je t'avais bien dit qu'on aurait dû dégager avant que tu ne lui parles, il va nous apporter que des ennuis… Mais maintenant, c'est trop tard, tu dois supporter le poids de ta bonne conscience. Je veux bien t'aider, mais tu dois le faire. Sois digne de moi, je ne t'ai pas choisi pour ta lâcheté dans l'adversité. Sache faire preuve de discernement et de patience, avec lui, t'en auras besoin… Bon courage, vieux.  »
« Toujours aussi modeste, mec ! Merci, en tout cas. Je vais essayer de dire quelque chose qui ne va pas lui faire faire de crise cardiaque...  »
Nos tons légers se voulaient ainsi pour cacher le dramatisme de la situation. Loki avait raison. Je ne pouvais plus abandonner, au point où j'en étais. Mais Nathanaël, de son côté, semblait faire des efforts surhumains pour me dire quelque chose, ou du moins essayer.
« P-personne ne peut le raisonner... P-personne... I-il ne désire que le pouv-oir, et la m-mort... Mon Maître n'écoute q-que ses propres lois... Vous ne pouvez pas… La d-douleur et la t-orture... Elles sont trop prés-entes... Je... »
« T'as compris quelque chose ?  »
« Nan… j'espérais que toi, tu réussirais ! Après tout, c'est toi le dieu antique ! »
« Arrête de m'appeler comme ça, j'ai l'impression d'être un vieux pépé momifié ! Mais je suis désolé, Jaime...  »
Je m'étonnai un instant de la disponibilité de mon dieu sur ce coup-là. Il était vraiment gentil aujourd'hui, c'était vraiment dommage que nous devions passer tout ce temps à nous occuper de Nathanaël, qui n'était pas très réceptif. Il s'était, d'ailleurs, roulé en boule dès qu'il eut fini sa tirade de grognements incompréhensibles. Et j'allais devoir me débrouiller avec ça !
Il y avait quand même quelque chose qui m'avait attiré l'oreille. « Le Maître »… Jamais, au grand jamais, je n'aurais appelé Loki comme ça. Parlait-il d'ailleurs vraiment de son possesseur ? Si oui, ça devait être quelqu'un d'horrible. Pire que tout ce que j'aie jamais entendu ou vu. Je me remémorai rapidement mes cours de mythologie. Je n'arrivais pas à trouver une concordance, un dieu apparemment aussi présomptueux et sanglant.
« Ton Maître ? Est-il d'accord que nous parlions ? Ne peux-tu pas essayer de séparer la partie Maître et la partie Nathanaël de ta conscience ? N'oublie pas que tu es un gentil garçon, un garçon formidable… et cela passe avant d'être l'esclave du Maître. Physiquement, il ne peut rien te faire, sinon il s'abîmerait lui aussi. Alors, si tu ne l'écoutes pas, il s'énervera tout seul et tu ne seras pas mêlé à son désir de mort. Tu peux essayer, pour moi ?  »
Loki fit alors le geste le plus beau, le plus gratifiant. Je ne saurais jamais assez le remercier. Il souhaitait vraiment aider, et ce malgré son statut de colocation dans un corps frêle. Créant une des plus belles illusions, il imagina un champ de fleurs douces et colorées. Une brise rafraîchissante accompagnait le soleil orangé d'un crépuscule d'été et nous transmettait tous les arômes du champ, qui s'étendait sur l'horizon. Heureusement, Loki m'avait à demi-épargné dans son illusion, car si je me posais quelques secondes, je pouvais apercevoir les reliefs de la serre et entendre les bruits alentour. Si jamais quelqu'un entrait. Loki et moi espérions à l'unisson que Nathanaël saurait se retrouver dans un cadre qu'il affectionne.



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MessageSujet: Re: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptyMar 5 Aoû - 23:42




[Dans un endroit plein de douceur]
Jaime & Nathanaël



Je sentais bien que j'avais dégoûté Jaime. Je sentais qu'il était mal à l'aise, qu'il ne désirait plus m'aider. Après tout, tout le monde avait peur d'Andjéty. Comment en pouvait-il être autrement? J'étais habité par la personne... Ou plutôt le dieu le plus cruel qui soit. Cela faisait déjà 2 ou 3 semaines que j'avais subi son intrusion, et il ne m'avait que causé des ennuis en plus. Je n'avais déjà plus le goût pour la vie. Je ne pouvais plus en avoir, il m'avait déjà tout pris. Et malgré tout, Jaime avait rallumé une petite flamme, et j'espérais que celle-ci ne s'éteigne pas. Comme si c'était celle qui aurait pu me sauver d'Andjéty, de mon malheur, de mes souffrances. Mais... Celui-ci ne tiendrait jamais. Il n'aurait surement jamais la patience de s'occuper de moi. Peut importe qui il soit. Ce dernier s'était d'ailleurs rapproché, et je n'osais plus croiser son regard. Cependant, ses paroles me parvinrent.

Je... J'étais un garçon formidable? Ces mots... Ces mots me touchèrent bien plus que de raison. A leur entente, j'avais ouvert de grands yeux, et mon coeur avait raté un battement. Je... Formidable... Pourquoi est-ce que j'avais l'impression que mon corps devenait un immense Marshmallow ? Les larmes s'arrêtèrent d'elles-même, et je regardais Jaime avec un regard curieux, et ... étonné, bien que teinté de tristesse. Mon coeur se serrait, cela faisait mal. Mais en un sens, c'était... agréable. Mais il avait malheureusement tort... Andjéty me faisait du mal physiquement. Tout ces pansements en étaient la preuve. Il me poussait à me faire du mal. Mais j'essayais de suivre ses paroles. Fermant les yeux, j'essayais de fermer mon esprit à ses paroles. De ne plus y faire attention. Je tremblais, appréhendant la future sentence. Mais en un sens, je voulais y parvenir, malgré la voix lointaine qui se faisait menaçante. Je voulais éprouver cette paix intérieure, au moins une fois. Mes tremblements s'apaisèrent, et je rouvris les yeux. Ce que je vis me surpris. Je...

Un immense champ de fleurs m'entourait, moi et Jaime. Je relevais la tête, un regard émerveillé, curieux... Je regardais le garçon en face de moi, en rougissant légèrement, avant de me cacher à nouveau derrière mes cheveux. Je n'osais pas me lever, je contemplais juste le paysage d'un air admiratif. Je repensais à mes parents, au champ de fleurs que je m'étais imaginé auparavant. Je voulais connaitre le bonheur au moins une fois dans ma vie. Peut-être que là... C'était ce que je ressentais? Je posais une main contre mon coeur. Ce dernier battait doucement, et la sensation d'étau avait disparue. Je regardais à nouveau l'élève près de moi.

-E-Est-ce un rêve? Je... Je me sens b-bizarre... J'ai l'impression d'être... d'être... Libre?

Je ne savais pas comment exprimer ce que je ressentais, ni pourquoi je le ressentais. Je ne savais pas pourquoi j'étais là, à côté de lui, pourquoi sa présence semblait me réconforter. Mais je décidais pour la première fois de ma vie que je resterais ici, et qu'il fallait lui donner des réponses. Que peut-être, cette présence n'était pas maléfique pour moi, comme me l'avait toujours dit Andjéty.

-Maî... An... Andjéty. Mon Dieu... C'est lui. Il... Il me tient p-prisonnier de sa volonté. Il ne v-veut pas que je vous ad-dresse la parole. Il dit que v-vous avez seulement pitié de moi. Que v-vous ne m'aiderez pas. Que je suis... Que je suis...

Je marquais un temps d'arrêt. Je ne parvenais pas à dire ces mots qui me faisaient tant de mal, mais qui sonnaient tellement vrai dans mes oreilles. Je m'en étais persuadé au fur et à mesure du temps.

-Faible.

Je retenais mes larmes, et hésitais un instant à détacher le regard de Jaime. Mais je n'y parvenais pas. Comme si quelque chose me retenait. Que si je le lâchais des yeux, il disparaitrait.




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Nathanaël J. Pryam
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MessageSujet: Re: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptyDim 24 Aoû - 4:16

 

[Dans un endroit plein de douceur]

Jaime & Nathanaël


Le regard de Nathanaël m'indiqua sans l'ombre d'un doute que le soulagement le guettait. J'avais l'impression que pour la première fois de sa vie, le jeune homme connaissait la paix intérieure et la joie d'ête complet et de pouvoir se retrouver en soi. Je sentais qu'il y avait un décalage entre ce garçon et moi, mais que si je faisais preuve de suffisamment de patience, je pourrais l'aider. Néanmoins, je ne savais pas si mes réserves n'allaient pas s'épuiser un jour et laisser place à une explosion de colère réfrénée et d'impatience. J'espérais que je saurai toujours me contenir, car Nathanaël mesurait inconsciemment chaque mot, chaque geste : il semblait y déceler presque à chaque fois une once de méchanceté ou de cruauté alors qu'il n'en était rien. Être à ses côtés allait se révéler être un vrai calvaire, à devoir se contrôler et réfléchir sans cesse à ses actes. Il me faudrait certainement me défouler à côté.
La main posée sur son coeur, le pauvre martyr ne semblait pas croire à toute cette supercherie ; il n'avait pas totalement tort. Mais je reconnais que cette situation devait être un peu perturbante pour lui, ce qui était visiblement le cas, puisqu'il demanda, à moitié à lui-même, s'il était dans un rêve. Je pris une inspiration pour lui expliquer les détails de l'illusion, mais Loki m'interrompit dans mon élan sans ménagement.
« Non ! Arrête. Ne lui dis pas. Invente quelque chose, n'importe quoi, mens. Mens sans scrupule car il ne faut pas le replonger aussi brutalement dans la réalité. Le pauvre serait anéanti. Mens, Jaime. Je sais que tu n'aimes pas ça, mais montre toi digne de moi. »
Je restai coincé, la bouche à demi-ouverte et les yeux écarquillés, ne sachant que faire. Un vrai problème éthique se posait à moi et je n'avais que quelques secondes pour y réfléchir avant que Nathanaël ne se rende compte que je me préparais à débiter à toute allure un gros mensonge. Finalement, je me décidai à suivre le conseil de Loki. Je l'avais déjà ignoré une fois et ne voulais pas risquer de vexer l'irascible Asgardien.
« Tu… Tu vois, Nathanaël, quand on se libère de quelque chose qui nous fait très très mal au fond de soi, quand on réussit, on se sent comme transporté dans un endroit qu'on aime beaucoup. Un endroit beau, qui sent bon et où tout le monde y est gentil. Là, je t'ai emmené dans l'endroit où je suis quand je me sens bien. Est-ce qu'il te plaît ? Tu peux avoir le même, si tu veux. On peut même le partager. »
« Ahah, bien joué, petit homme. Ce n'était qu'un demi-mensonge, et il ne sera pas vexé quand il se rendra compte que ce n'était qu'une très jolie métaphore. Je suis fier de toi. Finalement, tu méritais bien ta bonne note au bac de français ! » me taquina mon vieil ami, qui savait très bien que j'avais eu une note médiocre, faute de travail.

Soudain, ses paroles firent l'effet d'une bombe H sur la serre. Ni Loki, ni moi n'osions respirer.
« Maî... An... Andjéty. Mon Dieu... C'est lui. Il... Il me tient p-prisonnier de sa volonté. Il ne v-veut pas que je vous ad-dresse la parole. Il dit que v-vous avez seulement pitié de moi. Que v-vous ne m'aiderez pas. Que je suis... Que je suis... Faible. »
« Euh … Loki ? » finis-je par articuler intérieurement.
« Quoi ? », me répondit immédiatement mon dieu, tendu.
« C'est quoi, un Andjéty ? »
« J'en sais rien... » m'annonça-t-il après quelques secondes.
« On aurait dû écouter Rosier... » me maudis-je. Je savais bien que ce professeur si barbant me servirait bien à quelque chose, un jour.
Je ne devais pas perdre la face devant Nathanaël, et surtout ne pas lui montrer que moi aussi, de par mon ignorance, j'étais faible.

Il me fixait droit dans les yeux et son regard me clouait sur place. Je ne pouvais plus me lever, plus m'éloigner, il avait besoin d'aide et j'étais le seul à pouvoir faire quoi que ce soit.
« Et bien, il a tout faux. Il ne veut pas que je te parle ? Alors je vais m'amuser avec lui. Je viendrai te parler tous les jours, Nathanaël. Je n'ai pas pitié de toi. Tu n'es pas faible. Je veux qu'on soit amis. Tu ferais un très bon ami pour moi, tu sais. »
« Jaime, ça va, tu te sens bien ? » hésita Loki.
« Euh… Oui, je crois. Je crois. T'inquiète. Ca va. »



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MessageSujet: Re: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptyVen 29 Aoû - 2:21

 

[Dans un endroit plein de douceur]

Jaime & Nathanaël


Je... J'étais totalement perdu. Ce jeune homme m'avait... Proposé de partager quelque chose? Mon coeur ne savait plus où donner de la tête. J'étais partagé entre l'envie de pleurer, et l'envie de... de... de sourire? Depuis quand n'avait-je pas sourit? Cet afflux de sentiment me rendait bizarre. Presque malade. Comme si mon corps ne supportait pas le nombre de ressentis, d'émotions, et de pensées que je lui envoyais. Je sentais chacun des battements de mon coeur, et les paroles de Jaime résonnait à chaque fois dans ma tête. Etait-ce la joie? La Surprise? Je... Avais-je même déjà connu ces sentiments? Je les avais déjà rencontrés, dans les livres, lorsque les héros retrouvaient leurs amis, ou même la personne qu'ils aimaient... Mais... Avais-je déjà éprouvés cette joie qui amène notre corps à sourire?

Et partager un monde aussi beau... N'allais-je pas le tâcher? Andjéty m'avait toujours dit que je n'étais pas digne de ces fleurs que j'aimais tant. Que je n'étais que souillure sur leur douces pétales. Que tout fanerait sous mes pieds si je me rendais compte du déchet que j'étais. Et ensuite, on me dit que je ne suis pas faible? Que je suis quelqu'un de formidable, et l'on veut même partager quelque chose avec moi? Je... C'était beaucoup trop pour moi. J'avais l'impression de suffoquer en mon for-intérieur, je manquais presque d'air. Et les paroles de Jaime aggravèrent mon cas déjà désespéré.
« Et bien, il a tout faux. Il ne veut pas que je te parle ? Alors je vais m'amuser avec lui. Je viendrai te parler tous les jours, Nathanaël. Je n'ai pas pitié de toi. Tu n'es pas faible. Je veux qu'on soit amis. Tu ferais un très bon ami pour moi, tu sais. »
Cette fois-ci, mon coeur ratta un battement. Voire même plusieurs. Mes yeux se brouillèrent, et je me figeais, regardant Jaime d'une manière... indescriptible. Je ne pensais plus. Je ne voyais plus. Le choc était trop grand pour moi, et mon corps avait préféré me déconnecter de la réalité. Ainsi, je me retrouvais seul avec moi-même. Ce Jaime voulait être mon ami, voulait me parler tous les jours... Mais de quoi parlerait-on? Je... Je n'étais pas quelqu'un de très passionnant.
« Combien de temps mettra t'il... Combien de temps mettra-t'il avant de se lasser de toi?  »
Cette voix qui résonnait dans mon esprit était étrange... Je la connaissais pourtant si bien... La voix de mon Dieu, mêlée à la mienne. Comme si nous pensions la même chose, comme si cette pensée était partagée. Et cette pensée eut l'effet escomptée : elle m’horrifiait. C'était évident que cela allait se produire. Mais je ne pouvais deviner quand. Je décidais de me laisser guider. Ma vue me revenait peu à peu, alors que mon souffle reprenait son ampleur normale, s'étant réduit presque à l'extrême lors de la crise que je venais de faire. Je regardais Jaime, à la fois paniqué, content... Mais aussi inquiet. La peur me tenaillait tout autant que le reste.
«Tu... Tu veux être mon... Mon... A-ami? Pour d-de vrai? Je... Je... Tu ne veux p-pas me h-haïr?»
Sans même attendre une quelconque réponse, je ne sais pas ce qui fit bouger mon corps de lui-même, mais... Je serrais fortement - proportionnellement à la force que je pouvais développer - Jaime dans mes bras, rattaché à lui comme s'il était mon seul espoir.
«M...Merci... Merci, m-merci... Merci !»
J'étais encore complètement retourné de par ce qui venait de se passer. Mais jamais, ô grand jamais... La peur ne cesserait de m'habiter.




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MessageSujet: Re: Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] Dans un endroit plein de douceur [PV Jaime] [TERMINE] EmptySam 4 Oct - 0:20

 

[Dans un endroit plein de douceur]

Jaime & Nathanaël


J’ai cru avoir fait la pire bêtise de ces dernières semaines. Rien qu’à en voir la tête choquée de ce pauvre Nathanaël, j’avais l’impression d’avoir dit une énormité qui aurait fait passer le Directeur pour un enfant de chœur. Ses yeux étaient grands ouverts sur un monde auquel je n’avais pas le droit d’accéder, et je n’avais d’autre choix que d’attendre qu’ils émergent, lui et sa conscience.

Soudain, il se décida à bouger, et parla d’une voix légèrement rauque, encore abîmée par son voyage énigmatique et lointain.
«Tu... Tu veux être mon... Mon... A-ami? Pour d-de vrai? Je... Je... Tu ne veux p-pas me h-haïr?»
« Combien de fois faudra-t-il encore que tu lui répètes ? »

Loki était lassé, lassé de la faiblesse de Nathanaël et de la colère de cet Andjéty –le goût doux-amer de la vengeance, il était bien placé pour le connaître, mais je l’avais aidé à la repousser, chose dont Andjéty devait bien reconnaître qu’il avait besoin– et fatigué par ces efforts pas vraiment efficaces pour rassurer le jeune homme effarouché et sauvage.

J’avoue que j’étais sur le point d’abandonner. Sentant la fin de ma volonté s’approcher, Loki mit doucement fin à l’illusion transcendante en un subtil dégradé de parfums et de brumes colorées, qui laissèrent bientôt place à la moiteur de la serre tropicale dans laquelle nous nous trouvions réellement. Mais avant que je ne puisse prononcer une syllabe de ma retraite, Nathanaël se jeta dans mes bras en me serrant étroitement. Il me remerciait avec profusion, mais qu'avais-je fait pour mériter tant ?

J’entourai précautionneusement mon nouvel ami de mes bras. Il était si chétif que j’avais peur de le tordre, si je me risquais à lui rendre son embrassade avec la même force que lui. Enfin, si on pouvait appeler ça de la force… Là, serré contre moi, je pouvais entendre ses battements de cœur qui résonnaient à tout va contre ma cage thoracique. Comme un petit oiseau effrayé dans une cage dorée, il battait à une allure trop rapide et légèrement arythmique. Cette sensation me rendit soudainement mal à l’aise, et je mis doucement fin à l’étreinte. A vrai dire, je connaissais à peine ce garçon, et j’ai rarement l’habitude de contacts aussi proches. Je ne suis pas très tactile, mais réconforter physiquement Nathanaël me rassura, étrangement. J’avais le sentiment un peu bizarre que mon ami serait là pour moi tant que je resterai à ses côtés. Mais j’avais peur, oui, peur, que dès que je devrai le laisser, il m’oublie, il oublie les efforts que nous avions tous les deux faits, ensemble, et il oublie ce que nous avions partagé, l’espace d’un instant.

Jetant un coup d’œil discret à ma montre, j’essayai de le faire sortir de là : il commençait déjà à se faire tard, et nous allions bientôt devoir nous présenter aux surveillants pour qu’ils puissent nous compter avant d’aller dîner.

« Eh, ce soir, ils proposent de la purée au souper, non ? » me rappela malicieusement Loki, d'un ton légèrement effronté, pour me faire enrager. Je détestais cordialement la purée, qui ne manquait jamais de me retourner cette faveur en me retournant l’estomac. D’ordinaire, j’étais contraint de la manger, ce qui me valait des heures de souffrance, mais une idée farfelue et digne de mon dieu germa dans mon esprit.

« Dis-moi, Nat', tu aimes la purée ? » lui lançai-je avec un grand sourire.



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