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Il faut consoler le soldat Polochon (?)
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MessageSujet: Il faut consoler le soldat Polochon (?) Il faut consoler le soldat Polochon (?) EmptyLun 2 Mai - 14:28


Consolons Polochon

feat ~ Alipolochon



Spoiler:
...

Eireen ne savait pas tout ce qu'il se tramait là-dehors, espérant tout de même que cela ne vire pas en bagarre parce que cela mettrait sans doute un point final à la fête. Ce serait vraiment malheureux pour Ethan qui en était l'organisateur et qui risquait en plus de se prendre les répercussions. Elle devrait peut-être sortir aussi non ? Ne serait-ce que pour s'assurer qu' Alistair aille bien et Leila aussi ? Ils étaient peut-être déjà assez dehors aussi, elle ne voulait pas arriver comme un cheveu sur la soupe non plus. Bon...

A force d'hésitation Eireen rata le coche mais dès qu'elle vit qu'Alistair était à nouveau de retour à l'intérieur, elle n'attendit même pas la fin de la phrase d'Hestia qui lui proposait d'aller le voir, pour le faire d'elle-même. Il ne semblait plus en colère mais ça ne semblait pas aller mieux pour autant. Il semblait fatigué, voire lasse et triste. Qu'est-ce qu'il s'était bien passé ?!

« Alistair ! »

Même si elle était arrivée à proximité de lui, elle avait dû crier un peu pour se faire entendre à cause du volume sonore. Elle amorça alors un mouvement, pensant lui ébouriffer les cheveux en posant la paume de sa main contre son front délicatement mais elle se ravisa et fit mine de passer la bandoulière de l'appareil photo d'autour de son cou à son épaule droite. C'est vrai... Ce n'était pas un enfant... Et elle n'était pas la meilleure placée pour se permettre ce genre de geste et d'attention à son égard non plus, non ? Cette pensée amena un soupir de la par d'Hestia et dont Eireen ne fit que peu attention, trop concentrée sur Alistair.

« Tu ne te sens pas bien ? »



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MessageSujet: Re: Il faut consoler le soldat Polochon (?) Il faut consoler le soldat Polochon (?) EmptyVen 6 Mai - 1:08

 

Un répit nécessaire

PV Eireen et Alistair


J'entrai dans la salle la tête basse. La musique assaillit mes sens l'espace d'un instant, me stoppant devant l'entrée. Ce fut ce moment qu'Eireen choisit pour s'approcher de moi, appelant mon nom. Je levai la tête vers elle. Elle eut un mouvement hésitant avant d'accrocher la ganse de son appareil photo à son épaule. Les mains dans mes poches, j'étais incertain... Je ne l'avait vu qu'une fois après tout...

*Approche-toi, Alistair. Elle ne te repousseras pas.*

*Qu'est-ce qui te fais dire ça ?*

*Tu es bien le ''bout de chou'' d'Hestia, pas vrai ?*


Le souvenir de la piscine me revint en mémoire, m'emplissant d'une douce chaleur. Si ça m'avait d'abord surpris d'entendre de la bouche d'Eireen que sa divinité m'avait prise sous son aile, par la suite, chaque fois que j'y repensais, je me sentais... heureux. Sauf qu'en ce moment, je n'arrivais pas à sourire. Je ne pouvais pas... ne voulais plus prétendre...

Je m'approchai d'Eireen, le pas lourd, puis posai mon front contre son épaule libre, inspirant profondément avant de relâcher un long soupir. Si la douceur avait une odeur, ce serait la sienne.

''Juste un instant... s'il te plait.''

J'espérais qu'elle puisse bien entendre mes paroles malgré la musique, qu'elle ne me repousserait pas, comme l'avait affirmé Njörd. Juste... ce contact... Devant tout ce monde, je n'aurais jamais eu le courage d'aller trouver Ethan, encore moins Lawrence, surtout après ce qui s'était passé... Après tout, ce n'était pas de mes affaires... Mais Eireen... Je lui étais reconnaissant de m'avoir abordé la première. Je n'aurais pas osé m'approcher moi-même vu son travail colossal de la soirée.

Lorsque je relevai la tête, je fus effaré de découvrir une tache de peinture sur son épaule.

''Merde ! Je ne voulais pas... Je... Tu étais si bien habillée en plus et...''

J'analysai sa personne d'un rapide coup d'oeil.

''Et en plus, tu avais pu éviter la peinture...''

Je passai mes deux mains dans mes cheveux, mes doigts rencontrant la texture gluante. Je maudis mentalement la personne qui avait eu cette idée.

*Ne t'inquiète pas, tu finiras par te rappeler que tes cheveux sont dégoutant avant la fin de la soirée... Si tu ne décides tout simplement pas de l'ignorer.*

Je fermai les yeux de lassitude, mes bras retombant lâchement de chaque côté de moi.

''Je m'excuse, je... j'accumule les erreurs ce soir...''

*Confronter Leila n'était pas une erreur.*

*Non, mais me laisser emporter de cette façon l'était...*

*Venir ici n'était pas une erreur non plus...*


Je frottai mes main sur ma veste, qui était toujours autour de ma taille, avant de croiser mes bras, agrippant mes coudes. J'évitai le regard d'Eireen.

*Je n'en suis plus certain...*



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MessageSujet: Re: Il faut consoler le soldat Polochon (?) Il faut consoler le soldat Polochon (?) EmptyDim 15 Mai - 11:47


Faisons parler Polochon

feat ~ Alipolochon



S'il fallait définir l'approche d'Eireen vers Alistair en un mot, celui-ci serait « hésitation ». Autant avait-elle hésité à l'aborder avec un geste rassurant autant lui semblait hésiter à partager son malaise. La jeune fille comprenait parfaitement, elle-même n'aimait guère partager ses troubles. Puis il s'était finalement rapproché. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il pose ainsi sa tête contre son épaule mais elle ne bougea pas. Pour le coup, cela lui rappela l'orphelinat, quand les plus jeunes venaient juste le temps d'un câlin après avoir subit des remontrances ou après une frayeur ou juste pour un coup de blues passager. Un contact tout simple qui leur suffisait pour faire remonter leur moral. Parfois il fallait tout de même accompagner ce contact par un autre ou discuter par la suite. Était-ce ce dont avait besoin Alistair ? Devait-elle passer une main sur ses épaules ou dans ses cheveux en signe de réconfort ? Pouvait-elle se permettre ça ? Questionnement encore une fois trop long et Alistair avait relevé la tête alors qu'elle ne s'était toujours pas décidée, ce qui amena un soupir d'Hestia.

**Si tu estimes qu'il a besoin de réconfort alors ne retiens pas tes gestes.**
*Et s'il n'en veux pas ? *
**Il te le dira déjà mais à hésiter ainsi tu risques de faire croire que son trouble ne t'intéresse pas.**
*Il ne veut peut-être pas m'en parler non plus.*
**Il est certain que si tu restes de marbre et que tu ne fais rien à son égard, il ne va pas le faire. A ne pas réagir de la sorte dans ce genre de cas, tout ce que tu vas gagner c'est l’indifférence des autres. Nul doute que tu ne développera aucun lien avec elles.**
*Et c'est bien mieux ainsi.*
**Cesse donc de te mentir et de fuir à tout bout de champs Eireen ! Cela ne te sera jamais bénéfique.**


Et blablabla, toujours le même discours ! A se faire sermonner de la sorte par la déesse grecque, la rouquine avait faillit ne pas entendre ce que lui dit Alistair par la suite. Peinture ? De quoi la peinture ? C'est vrai qu'il en avait plein les cheveux et pas mal sur ses vêtements aussi. Ça le dérangeait ? Ses questionnements lui firent légèrement froncer les sourcils. Puis elle aperçu la tache de peinture sur son épaule, l'emplacement exact où il avait laissé choir sa tête. Alors c'était ça qui le troublait ?

« Techniquement mes habits sont toujours les mêmes alors je suis toujours bien habillée. »

**Tu peux en profiter pour le remercier du compliment.**

«Merci pour le compliment. Enfin, je crois... »

Nouveau soupire de la déesse mais c'était toujours mieux que rien.

«C'était surtout pour l'appareil photo que j'ai évité la peinture. Les vêtements c'est moins grave. Et puis maintenant je me fond dans la masse, je brille dans la nuit, comme tout le monde. »

Ne sachant pas trop de quel type de peinture il s'agissait elle ne pouvait pas prendre le risque d'en recouvrir son outil de travail, d'autant qu'il ne lui appartenait pas. Les vêtements c'était l'inverse donc là, même si ça faisait quand même un peu chier, c'était moins grave s'ils étaient salis à vie de cette peinture. Mais là n'était pas le sujet. Ses sourcils se froncèrent à nouveau plus qu'ils ne l'étaient naturellement. De quelles erreurs parlait-il ? Tout était en lien avec la scène entre Ethan et Leila, elle en était persuadée mais vu qu'elle n'avait rien suivit... Mais d'abord :

« Tu as froid ? Il vaut mieux qu'on s'éloigne de l'entrée si c'est la cas. »

Elle-même sentait la chaire de poule et le frisson poindre. Il y avait trop de passage ici, trop de monde pour qu'ils puissent discuter tranquillement. Avoir du calme était peut-être trop demandé pour une fête comme celle-ci, pourtant il y avait bien un endroit où ils seraient moins dérangés. N'attendant pas de réponses d'Alistair, elle posa ses mains contre ses épaules et le poussa tranquillement jusqu'aux vestiaires.

«Est-ce que c'est en lien avec la blague de Leila ? Je n'ai pas tout suivi, pour ne pas dire rien en fait... De quoi est-ce qu'il s'agissait ? »

Elle posait la question sur le ton de la conversation. Peut-être ne voudrait-il pas revenir sur le sujet mais sans savoir, elle ne pouvait pas considérer ce qu'il avait dit. S'il avait vraiment cumulé les erreurs ou non ce soir. Profitant d'avoir ses affaires à proximité, elle glissa la carte mémoire qui était pleine, dans la poche de son sac ainsi que celle qui était dans l'appareil photo, inter-changeant avec une nouvelle, vide. La deuxième n'était pas pleine mais advienne qu'un nouveau pourri survienne, au moins ces photos étaient en sécurité ici. Se faisant, elle ne manqua pas de tourner la tête vers Alistair, montrant ainsi qu'elle l'écoutait s'il le souhaitait.



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MessageSujet: Re: Il faut consoler le soldat Polochon (?) Il faut consoler le soldat Polochon (?) EmptyMar 17 Mai - 22:53

 

Aveux et horreur

Feat Eireen et Alistair


Je fus surpris lorsqu'Eireen me poussa doucement vers l'arrière. Je fis quelques pas de dos avant de me retourner pour arriver à voir où j'allais.

«Est-ce que c'est en lien avec la blague de Leila ? Je n'ai pas tout suivi, pour ne pas dire rien en fait... De quoi est-ce qu'il s'agissait ? »

Je me laissai guider par ses mains sur mes épaules jusqu'au vestiaire, où les vêtements suspendus à leur supports créaient une barrière auditive à la musique de la salle. L'accalmie de la pièce et le ton de la voix d'Eireen me rassurèrent. Malgré ma première impression lorsque j'avais vu ses sourcils froncés et ses paroles qui me laissèrent d'abord perplexe — blaguait-elle ?— Eireen semblait prête à m'accorder un peu de son temps.

*Je t'avais dit qu'elle voudrait t'écouter.*


Elle fouilla dans un sac, le sien sans aucun doute, d'où elle sorti une autre carte mémoire, qu'elle inter-changea avec celle qui était dans son appareil photo. Elle tourna la tête vers moi, attendant sans doute une réponse à sa question. Je baissai la tête, empoignant les manches de ma veste, roulant le bord de l'une d'elle jusqu'au nœud qui l'attachait à ma taille.

''Je...''

Mes joues rosirent et, malgré moi, je sentis la brûlure des larmes et de la fatigue à la surface de mes yeux.

*Vas-y, tu peux lui parler. Tu peux le faire.*

''Leila a offert un... test de grossesse positif à Ethan... Une blague bien sûr...''

J'haussai les épaules et me mis à marcher lentement dans l'espace restreint, les bras croisés sur mon torse.

''J'ai juste... eu tellement peur lorsque j'ai vu... tellement eu peur que ce soit vrai... Et, ça m'a mis en colère que Leila... Je croyais qu'elle était l'amie d'Ethan, qu'elle savait au moins d'où il venait...''

Je cessai de marcher, gardant mes bras serrés contre moi, relâchant un soupir frustré.

''Je... Quand j'ai vu le test, tout ce que j'ai vu, c'était... la réalité d'un autre enfant poussé dans le système et...''

Je regardai en direction d'Eireen sans la voir.

''Comment peut-on être aussi cruel ? Comment peut-on rire de la possibilité d'un enfant à naître ?''

Je détournai la tête à nouveau, honteux.

''J'ai... sans doute réagit trop vite... Ce n'était qu'une blague après tout, je n'aurais pas du m'emporter pour si peu...''

J'eus un bref rire sans joie puis m'assit au sol, le dos contre une colonne séparant deux sections de vêtements, mes jambes ramenées vers moi. Je pianotai du bout de mes doigts sur mes chevilles.

''J'aurais juste aimé que Leila comprenne... J'ai compris qu'elle, elle a une famille aimante qui l'aurait aidé si elle avait vraiment été enceinte... mais... À quel prix ? Et Ethan dans tout ça ? Et ses études ? Qu'est-ce que ç'aurait été, un autre enfant qui ne connais pas son père ? Une autre mère qui doit quitter l'école pour finalement décider d'abandonner son enfant ? Et avec la possession en plus—''

Je cessai de parler abruptement. Pouvait-on se permettre d'avoir une famille en étant possédé ? La réalisation me heurta de plein fouet et je me redressai, tendu. Pouvait-on dire à ses enfants que nous étions possédés ? Et s'ils apprenaient par hasard que c'était le cas ? Qu'est-ce qui nous arriverait ? Qu'est-ce qui leur arriverait ? Je posai ma main sur ma bouche, horrifié.

''On ne pourra jamais le dire... On ne pourra jamais avoir de famille...''

La peau de mon visage était anormalement chaude sous mes doigts glacés. Je regardai Eireen, cherchant soudainement du réconfort dans ses yeux bleus, ma vision embrouillée.

''Eireen... s'il-te-plait, dis-moi... dis-moi qu'on pourra avoir une famille.''



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MessageSujet: Re: Il faut consoler le soldat Polochon (?) Il faut consoler le soldat Polochon (?) EmptyMer 1 Juin - 10:37


Tout va bien Polochon

feat ~ Alipolochon



Toujours accroupie et tournée de trois quarts de dos à Alistair, Eireen l’observait alors qu’il entamait ses explications. Ses gestes, son attitude et sa voix, tout lui fit penser à un gamin qui confessait sa bêtise à un adulte, honteux et contrit. Il y avait toujours cette part d’enfance chez Alistair qui lui donnait un air pour lequel on craquerait volontiers. Un fragment de caractère à double tranchant selon Eireen car autant l’optimisme et la fragilité de l’enfance pouvait jouer en sa faveur, autant ils pouvaient lui mener la vie dure. Elle ne connaissait pas encore assez le garçon pour savoir s’il tendait plus vers l’un des deux côtés ou s’il avait réussi à trouver un équilibre. La suite de ses explications lui confirma qu’il penchait plus dans la fragilité à l’état actuel.

Alors voilà cette fameuse blague qui avait dégénéré… C’est donc qu’Ethan et Leila avait entretenus ce genre de relation mais sans chercher à connaître plus il paraissait, d’après ce que venait de dire Alistair. L’information ne manqua pas de faire renifler Hestia de dédain. Ceci ne concernait en rien Eireen. Ce n’était pas ses oignons alors elle ne se permettrait ni de faire de remarque, ni de juger les deux adolescents. La jeune fille se serait attendue à ce que son hôte réagisse plus tôt déjà ou commente les propos de son « bout de chou », mais rien, la déesse était étrangement muette. Pourtant à voir l’état psychologique dans lequel était le jeune garçon, elle ne se serait pas privée de pousser Eireen à agir en temps normal. Mais cette situation n’était pas « normale ». Soit elle savait ce qu’Eireen allait faire, soit elle se contentait d’observer comme elle l’avait fait déjà de nombreuses fois depuis qu’elles s’étaient retrouvées en colocation corporelle.

C’est qu’Hestia, de toute sa sagesse de déesse grecque, estimait qu’il fallait parfois laisser les gens faire des erreurs pour qu’ils apprennent de ces dernières. Comme dit, ceci était déjà arrivé avec Eireen. Ce qui étonnait et ne rassurait pas la rouquine c’est qu’elle appliquait ce comportement alors qu’elles avaient Alistair en vis-à-vis. Un garçon pour lequel la déesse avait déjà montré un fort signe d’affection et qu’Eireen aurait pensé qu’elle ne lui permettrait pas de se le mettre à dos ou de le blesser. Or, laisser la lycéenne agir seule, en toute connaissance de son caractère risquait fort de mener sur cette voie. Ou, au contraire, elle avait déjà tant partagé avec sa possédée, qu’elle lui faisait toute confiance pour gérer cette situation seule. Ce qui déstabilisait Eireen qui aurait préféré avoir ce genre de liberté dans d’autres moments plutôt que celui-ci.

Elle n’avait toujours pas bougé et au fur et à mesure des paroles d’Alistair, ses sourcils n’avaient fait que se froncer plus. Y avait-il un signe de réconfort dans le regard azuréen de la rouquine ? Rien n’y paraissait. Elle était simplement là, à le fixer silencieusement. Pour être honnête, elle aurait aimé ne pas être là, à aborder ce sujet. N’aurait-il fait que geindre sur sa soi-disant erreur de s’être fâché contre Leila, elle aurait vite quitté la pièce. S’il croyait tant avoir fait une erreur alors qu’il s’excuse tout simplement auprès de Leila au lieu de pleurer tout seul, ce n’était pas compliqué !
Il n’y avait cependant pas que cela.

Se détournant complètement du garçon, Eireen passa la sangle de l’appareil photo par-dessus sa tête et posa ce dernier sur son sac. Elle resta ainsi quelques secondes, ne disant toujours rien. D’un coup elle se recroquevilla sur elle-même en poussant un long et fort soupir puis se releva pour se diriger vers la porte du vestiaire d’un pas rapide. Elle ferma cette dernière et tourna sur elle-même pour de nouveau faire face au garçon qu’elle toisa d’un regard de reproche étonné et attristé.

« Alistair, tu es trop gentil… »

Elle fit les quelques pas qu’il fallait pour le rejoindre et s’accroupit face à lui, tendant sa main droite comme lorsqu’elle lui faisait une pichenette sur le front. Le petit choc ne vint pourtant pas et cette main tendue s’était délicatement posée sur sa tête, ébouriffant ses cheveux, se fichant bien de la peinture dont certaines mèches étaient imbibées.

« Tu as le droit de te fâcher tu sais. La blague de Leila ne t’a pas plu et tu as eu peur pour ton ami. Si tu t’en veux vraiment d’avoir réagi de cette manière, alors assume et vas t’excuser. Ne chouine pas tout seul dans ton coin. »

Si le ton s’était tout de même durcit sur la deuxième partie de ses paroles, Eireen ne semblait pas aussi inflexible que d’habitude. Elle ne comprenait que trop bien cette peur qu’il a de ces différents scénarios d’abandon, de cette impasse blessante et insupportable qui se reflétait dans la phrase « On ne pourra jamais avoir de famille ». Chaque pensée de cette conclusion ne faisait que les consumer un petit peu plus à chaque fois, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un espoir calciné. Eireen ne voulait pas de cela et il était hors de question qu’elle laisse Alistair penser ainsi.

« Je ne crois pas qu’on nous interdira d’avoir une famille. Si c’était le cas, tous ceux qui en ont une en arrivant ici devraient couper les ponts avec la leur dès qu’ils rejoignent la section M et ce n’est pas le cas, ça attirerait trop l’attention sur le pensionnat. Il y a des professeurs et des membres du personnel qui ont une famille aussi. Il faut « juste » garder le secret. Ce n’est pas simple mais ils savent l’importance que ça a sur certains d’entre nous alors ça évite les bévues. »

Tout en disant cela, la jeune fille avait retiré sa main de la chevelure d’Alistair et les avait tranquillement essuyées sur son pantalon. Une fois assurée qu’il n’y avait plus trace de peinture sur ses mains, elle plaça délicatement ses dernières sur ses joues et essuya le coin de ses yeux avec ses pouces.

« Et si avoir une famille est vraiment important pour toi, ne laisse personne t’empêcher d’en fonder une ! »

Ces paroles la visaient tout autant elle que lui mais cela il ne pouvait pas le savoir et n’avait pas besoin de le savoir. Elle n’était pas le sujet de cette conversation. Elle retira alors ses mains et se releva en en gardant une tendue vers lui.

« Aller debout M.Braidy. Il est temps de se reprendre ! »




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MessageSujet: Re: Il faut consoler le soldat Polochon (?) Il faut consoler le soldat Polochon (?) EmptyLun 6 Juin - 5:05

 

Feeling better

Feat Eireen


À ma question, Eireen s'était détournée, accroupie devant son sac, immobile. Les larmes qui s'étaient accumulées dans mes yeux roulèrent sur mes joues. Je ne les repoussai pas, attendant nerveusement sa réponse. Puis, elle se leva et alla refermer la porte des vestiaires, coupant plus efficacement le son de la musique dehors. Elle se tourna ensuite vers moi.

« Alistair, tu es trop gentil… »


Je baissai la tête vers le sol, reniflant une fois en essuyant les larmes sur mes joues. Eireen s'accroupit alors devant moi. Je relevai la tête en voyant sa main s'approcher de mon front, redoutant une nouvelle pichenette, les yeux plissés. Mes épaules se relâchèrent lorsqu'elle m'ébouriffa plutôt les cheveux.

« Tu as le droit de te fâcher tu sais. La blague de Leila ne t’a pas plu et tu as eu peur pour ton ami. Si tu t’en veux vraiment d’avoir réagi de cette manière, alors assume et vas t’excuser. Ne chouine pas tout seul dans ton coin. »

Assumer. Je le savais. Je me l'étais répété. Njörd, Ethan, Eireen... Le même discours résonnait d'une mentalité à l'autre. Ça ne m'empêchait pas de me sentir tout petit dans mes souliers. J'avais déjà ressenti de la colère. Les conséquences en avaient été désastreuses. Mais je n'avais encore jamais été en colère contre quelqu'un qui était physiquement en ma présence. Du moins, pas au point de le confronter verbalement sans provocation envers moi. Je ne m'en voulais pas d'avoir réagis contre Leila. Mais j'étais embarrassé auprès des autres qui avaient assisté à la scène et... inquiet aussi des conséquences de cette confrontation.

*En même temps, il serait difficile de tous les trouver et de t'excuser à eux. Si ça se trouve, ils ont déjà oublié.*


*Lawrence n'oubliera pas... Ethan... je ne sais pas, peut-être.*

*Pour ce qui est des conséquences... on affrontera ça tous les deux, ok ?*

Tous les deux. Oui. Oui, on pourrait. Le souvenir du contrôle de Njörd sur sa colère ce soir était rassurant. On pourrait affronter ensemble. Eireen avait repris la parole.

« Je ne crois pas qu’on nous interdira d’avoir une famille. Si c’était le cas, tous ceux qui en ont une en arrivant ici devraient couper les ponts avec la leur dès qu’ils rejoignent la section M et ce n’est pas le cas, ça attirerait trop l’attention sur le pensionnat. Il y a des professeurs et des membres du personnel qui ont une famille aussi. Il faut « juste » garder le secret. Ce n’est pas simple mais ils savent l’importance que ça a sur certains d’entre nous alors ça évite les bévues. »

Ses mains étaient douces et fraîche sur mes joues. C'était pourtant ses paroles qui me forcèrent à relever les yeux, cherchant la confirmation de la vérité dans son regard.

« Et si avoir une famille est vraiment important pour toi, ne laisse personne t’empêcher d’en fonder une ! »

Mon coeur se serra. J'eus envie de pleurer, de soulagement cette fois. Ses points étaient logiques et je voulais qu'elle aie raison. Je voulais tellement y croire. Je ne voulais pas abandonner l'idée d'avoir un jour une famille à moi, malgré les difficultés que mon orientation sexuelle apporteraient. Je déglutis, retenant mes larmes, hochant la tête tandis qu'elle se relevait, la main tendue vers moi.

« Aller debout M.Braidy. Il est temps de se reprendre ! »

Je frottai mon visage de mes deux mains avant de prendre la sienne pour me relever. Le sol tangua sous mes pieds quelques secondes. Le rire amusé de Njörd résonna à mes oreilles.

*Ce n'est pas le sol. L'alcool était plus fort que prévu ?*

Je me rappelai du verre que j'avais avalé cul sec. Ethan l'avait peut-être fait un peu trop fort. Je repris rapidement mon équilibre et m'approchai un peu plus d'Eireen, passant mes mains autour de sa taille, la serrant dans mes bras, mon menton contre son épaule. Je fermai les yeux quelques instants, entrevoyant l'image de Njörd, qui me souriait.

''Merci, j'avais besoin d'entendre ça.''


Je la serrai un peu plus contre moi, un sourire de bien-être s'étirant sur mes lèvres. À ce moment, la porte s'ouvrit. Un type s'était arrêté dans le cadrage de porte, son pas incertain.

''Oh ! C'est pour ça que la porte était fermée ! Je vais vous laisser alors !''

Il fit un clin d'oeil dans notre direction avant de se retourner, son épaule butant contre la porte, lui tirant un ''Ouch'' sonore, alors qu'il se dirigeait vers la salle. Ses jurons furent bientôt enterrés par la musique. Entre temps, j'avais relevé la tête vers lui, mes bras toujours autour de la taille d'Eireen, que je relâchai enfin avant de m'éloigner de quelques pas. Malgré ce que le garçon avait pu s'imaginer, je ne ressentais aucun malaise.

*Triste. Et moi qui avait espéré au moins juste un peu d'attirance pour la gente féminine.*

Je roulai des yeux au sarcasme de Njörd avec un petit sourire en coin.

*Désolé, aucune chance.*

Je me rendis compte avec embarras que la situation ne plaisait peut-être pas à Eireen.

''Euh... J'espère que tu ne crois pas que... euh... Que ça ne te dérange pas...''

Je pointai la porte toujours ouverte de mon index avant de la pointer elle puis moi. Je me mis à rougir en songeant aux implications pour elle. Je ne voulais pas que cette situation la rende mal à l'aise. Je passai ma main sur ma nuque, jetant un coup d'oeil vers la porte avant de me pencher vers son oreille, lui révélant dans un murmure,

''Je suis gay.''


*... Bah si je m'attendais !*

Mes joues s'empourprèrent encore plus alors que je m'éloignais.

''Je veux dire... euh... Si... S'il y a des rumeurs... Je... Tu sauras au moins que ça n'est pas fondé... Euh... Je...''

De toutes les façons d'éviter l'embarras à Eireen, c'était celle-là que j'avais trouvé en premier, bien évidemment ! Ça ne pouvait pas être un effet de l'alcool, je n'avais bu qu'un seul verre... Enfin... Ç'avait peut-être aidé. Je passai ma main lentement dans mon visage, le coeur battant de la réalisation de la portée de cet aveu.

''J'arrives pas à croire que je t'ai dit ça.''

*Moi non plus !*

Je pris une grande inspiration, essuyant mes paumes moites sur ma veste autour de ma taille.

''Je... Euh...''

Je jetai un nouveau coup d'oeil nerveux en direction de la porte.

''Si... Si ça pouvait rester entre nous, je... je préférerais... S'il te plait.''

Tant pis si elle trouvait mon ton suppliant pathétique. Tant pis si ça n'était pas réellement assumer. J'assumais que je ne voulais pas assumer cette part de moi. Pas tout de suite. Pas à grande échelle.  

*Je n'arrives toujours pas à croire que je l'ai dit à une autre élève.*

La dernière fois que des condisciples l'avaient appris, ça c'était très mal passé.

*Ne t'inquiète pas. C'est Eireen. Et c'est Hestia. Je crois que ton secret est entre de bonnes mains.*

Avec tous les événements de la soirée, les nerfs en boules, je ressentis soudain le besoin de boire un peu pour faire passer le tout.

''On... On retourne à la soirée ?''

Je ris nerveusement, faisant quelques pas en direction de l'entrée des vestiaires.



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MessageSujet: Re: Il faut consoler le soldat Polochon (?) Il faut consoler le soldat Polochon (?) EmptyLun 13 Juin - 15:25


Nous sommes là, Polochon

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Oh. Eireen avait peut-être tiré trop fort quand elle avait aidé Alistair à se relever car il semblait sur le point de perdre l’équilibre alors qu’il était de nouveau campé sur ses deux pieds.

**Tu peux être assez brutale parfois, oui.**
*Ah, tu es de retour ?*
**On peut dire cela oui. Au passage, il faut que je te dise…**


La déesse ne parvint pas à continuer sa phrase, une paire de bras venait de passer de part et d’autres d’Eireen et Alistair, d’un coup, fut bien plus proche. Non, ce n’était même plus de la simple proximité, il venait carrément de se coller à elle, laissant sur le coup la jeune fille et celle qui la possédait complètement pantoises. Hestia fut bien plus rapide à se remettre de cette « attaque ». La déesse était émue, Eireen ne le ressentait que trop bien, elle était touchée par la scène et était-ce de la fierté ? Elle était telle une mère qui assistait à la réconciliation tant attendue de ses deux enfants. Bon d’accord, ce n’était pas ce genre de scénario qui se déroulait entre Alistair et Eireen mais il en était similaire dans le sens où la rouquine laissait enfin son je-m’en-foutisme des autres de côté pour répondre positivement à la création d’un nouveau lien. Ce n’était que le début mais la jeunette était sur la bonne voie, Hestia était contente de l’avoir laissée agir par elle-même, ainsi se rendrait-elle plus compte que oui, elle était capable d’agir ainsi et que ce lui serait tout aussi bénéfique.

Dans le fond, Eireen savait déjà cela, tout comme elle savait que la déesse n’avait pas choisi Alistair pour rien non plus, même si elle l’appréciait vraiment. Il était le plus apte à faire réagir la jeune fille parce qu’il avait encore cette part d’enfant en lui contre laquelle Eireen ne pouvait rien faire. Car oui, l’orpheline avait un tout autre comportement vis-à-vis des enfants, comme s’il n’y avait que face à leur naïveté et à leur franchise propre à eux qu’elle pouvait être elle-même. Son passé lui avait fait se méfier des adultes et c’est cette méfiance qui en s’encrant peu à peu en elle, avait amené ce changement de caractère. Et en cette soirée, Hestia pouvait fêter sa première victoire et Eireen accepter sa défaite en se laissant aller contre Alistair alors qu’il resserrait un peu plus l’étreinte après l’avoir remerciée.

« Ce n’est rien. »


En un sens, elle aussi avait eu besoin de s’entendre dire cela. Comme pour re-concrétiser sa détermination à atteindre ce but commun qu’ils avaient et qui n’avait pas un moindre rôle quant à son acceptation d’Alistair. Sa main venait tout juste de retrouver l’épaisseur de cheveux de ce dernier, que la porte du vestiaire s’était ouverte lui faisant tourner la tête vers cet endroit de la pièce par réflexe.
Entre l’intervention du trouble-fait et les premières réactions d’Alistair, Eireen n’aurait pas pu avoir un comportement plus propre à elle-même que celui qu’elle eut en réponse à ces évènements succincts qui s’enchaînèrent. Elle ne réagit tout simplement pas. Et quoi ? Ils avaient bien le droit de se faire un câlin non ?

**En tout temps, ce genre d’échange entre deux personnes a toujours été mal interprété. Surtout quand la mise en scène fait que…**
*Fait que quoi ? *
**Deux jeunes gens, collés l’un à l’autre dans une semie-obscurité, cachés aux yeux des autres… **
*Ah, CE genre d’interprétation ! *
**Qu’est-ce que tu peux être lente parfois !** Gloussa la déesse.
*Oui bon… J’étais pas partie sur la même idée alors voilà ! Ce garçon pourra croire ce qu’il veut, nous on sait que c’est faux. *

Et non ça ne la dérangeait pas. Par contre Alistair semblait plus préoccupé par le sujet. Surtout pour elle, ce qui l’étonna. Qu’il s’inquiète pour lui d’abord s’il devait vraiment s’inquiéter. Elle allait hausser les épaules pour toute réponse à son « j’espère que ça ne te dérange pas » et le voilà de nouveau à l’assaut, à lui murmurer cet aveu qui semblait le rendre bien plus mal à l’aise qu’elle bien qu’elle ne cachât pas sa surprise pour le coup.

**Naon !**
* « Naon » ? Wow… Ça c’est du « non » désespéré… C’est si grave que ça ? *
** Très ! **


Répondit la déesse à priori très bouleversée par la nouvelle, ce qui étonna encore plus Eireen, elle qui la savait pourtant très tolérante.

**Cela veut dire qu’on ne verra pas de « bébé Alistair » ! **

Eireen resta silencieuse à cette explication du désarroi de la divinité. Entre ça et le malaise que montrait Alistair après avoir partagé son orientation sexuelle, la jeune fille ne savait pas lequel des deux l’amusait le plus, bien qu’elle comprenne pour le cas de son camarade. Si en son sens elle ne voyait pas de quoi il y avait honte, elle savait qu’il y en avait encore beaucoup qui ne partageaient pas cet avis et il était hors de question pour elle que ces gens-là s’en prennent à lui aussi hocha-t-elle la tête.

« Je serais muette comme une tombe. »

La jeune fille retourna auprès de ses affaires pour récupérer l’appareil photo qui regagna sa place, pendouillant un peu plus bas que sa poitrine puis elle rejoignit Alistair au niveau de la porte et passa à côté de lui posant une main sur son épaule.

« S’il y a quoique ce soit, peu importe quand, tu sais où me trouver. »

Elle le dépassa dans la foulée et passa le cadre de porte, reprenant son outil de travail entre la main et disant dans un souffle :

« On est reparti ! »




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Il faut consoler le soldat Polochon (?)
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