Voilà le début de notre histoire, celle qui vous a mis l’eau à la bouche plus haut. Alors je vous en prie, que ma vie vous soit transmise !
Je suis né le 22 Décembre 1993, dans la région de Kyoto, au Japon. La famille Tachibane est, depuis des générations, un gang de yakuza très développé dans toute la région et possède un monopole plutôt flagrant dans différente centre d’activité, surtout dans la milice privé au final. En tant que fils unique de mon père, c’est moi qui aurais dû hériter de ce royaume d’argent et de mensonge. Enfin, fils unique, c’est un peu une blague. En vérité, l’ancienne femme de mon père ne pouvait pas avoir d’enfant. Alors il a trouvé beaucoup de maitresse pour obtenir un héritier et une fois que ma vraie mère est tombée enceinte, il a divorcé et s’est remarié pour avoir un enfant « légitime ». Au final, c'est une étrangère Anglo-saxonne qui était là en vacances avec quelques autres hommes d'affaires pour devenir ma futur mère... Vous voyez bien la mentalité de mon paternel… répugnant. Akira, tu ne devrais plus parler de ton père comme ça, vous êtes lié par le sang quand même. Rien à faire, laisse-moi continuer, ils comprendront pourquoi je le hais.
Oui, ce n’est pas de l’amour que je ressens pour mon père, mais de la haine. Il m’a formaté pour que je sois son hériter, un petit objet qui saurait perpétuer son règne sur son empire. Bien sûr, je n’étais qu’un enfant stupide qui aimait sa mère et qui obéissait à son père car celle-ci le lui demandait.
A l’âge de 3 ans, ma mère a été virée de la maison familiale, car mon père jugeait que la présence de cette catin n’était plus nécessaire entre nos murs, considérant que j’étais assez grand pour me passer le l’amour qu’on pouvait me donner. Elle fut envoyée dans une de nos maisons de campagne dans une région lointaine et inconnue de mon esprit d’enfant. Au final, je n’avais plus de mère et un père qui continuait son œuvre sur mon âme, m’enfermant dans ce monde de froideur et de tromperie.
Vous connaissez aussi le syndrome du mariage arrangé ? Mon père a voulu me marier avec la fille d’un gang aussi influent que nous sur le territoire. Elle s’appelait Ayumi Kazama, une jeune fille charmante, avec sa sœur Sora. Ce sont les premières personnes à avoir percés un trou de soleil dans mon monde glacé. Je devais avoir quoi…6 ans et demi je crois. Nous fêtions nos anniversaires ensemble, nous fréquentions la même école privé pour enfant de riche en primaire et au collège. Je dois avouer que je n’étais pas au courant du mariage entre moi et Ayumi à notre majorité. Elle si, son père avait eu la décence de l’en avertir. Et c’est ce qu’elle m’a confié, en même temps que sa confession, alors que nous étions en dernière année de collège. Ce fut en soit un choc, je ne me doutais pas vraiment que nous serions forcé de nous marier, avec ou sans sentiment. Elle, elle en avait, mais pas moi. Restant honnête, j’ai préféré lui avouer qu’elle était comme une sœur pour moi, au même titre que Sora et que je ne voulais pas la faire souffrir. Au final, c’est ce que j’ai fait mais elle a compris ce que je voulais dire malgré mon langage peu…évocateur. Nous sommes toujours restés en contact, bien évidement. Même après que je sois parti pour le lycée que vous connaissez si bien !
En effet, nous avons commencé à recevoir de nombreux documents à la maison pour me faire rejoindre cette école. Au final, mon père a appelé le directeur et a été convaincu par celui-ci de me laisser m’y rendre, certains que ça serait bon pour moi, afin que je fréquente l’élite. Je dois avouer que j’avais l’appréhension… Cependant, mon père à trouver une bonne manière de me tenir en laisse : soit un bon élève, et je te laisserais revoir ta mère si tu veux. Donc au final, j’ai intégré cette école dans une classe normale pendant les deux premiers mois.
Puis le directeur m’envoya dans la fameuse salle 3.4. Si j’y suis entré, j’ai vraiment du mal à me souvenir de ce qu’il s’est passé ensuite… J’ai simplement le souvenir d’une sorte de grand champ, et d’un loup géant en face de moi qui me perçait du regard. Entièrement blanc aux yeux bleus, je ne détaillais longuement alors qu’il avançait vers moi en me demandant « Qui es-tu ? », encore et encore. Comme a une certaine habitude, je ne répondais pas à ce genre de question, les trouvant inutiles. Cependant, cet animal me fascinait intérieurement, on aurait dit un rêve. Le loup devint plus petit, au fur et à mesure et changea d’apparence. Au final, c’était moi, le visage souriant et l’air gentil. Rien à voir avec le moi actuel, sombre, mélancolique, loin de chez lui et de ses repères. Il tendit la main vers moi.

-Akira, sais-tu qui tu es ?
-Je sais qui je suis.
-Tu mens.
-Et pouquoi je mentirais?
-Alors répond moi, qui es-tu?
-Il n’y a pas de réponse à ta question. Je ne vais pas répondre.
-Tu évites la vérité, c’est comme si tu mentais. Je n’aime pas le mensonge. Je vais te dire qui tu es : tu n’es personne. Pour l’instant. Tu n’es pas toi, je le sens et je le vois. Mais tu sais, si tu veux, un jour tu pourras exister. Si tu le veux. Je peux t’aider à être Akira… Si toi, tu m’aides en retour.
-C’est un contrat ?
-Non, juste une proposition… Une promesse si tu préfères. Aide-moi, et je t’aiderais aussi. Qu’es dis-tu, Akira ? Je t’aiderais à être ton vrai toi. Et toi, tu deviendras… mon libérateur.

Je regardais sa main un moment, laissant le silence de la plaine nous entourer. J’avais appris à traiter les contrats qu’on me propose. Mais là, c’est une promesse, pas un contrat. Tu y mets ton honneur, tu t’y mets-toi à l’intérieur… Et puis, pourquoi ferais-je confiance à une personne qui me ressemble sans être moi ? Pourtant, au fond de moi, je regardais cette main et repensais à Ayumi, qui m’avait fait promettre d’un jour réussir à aller plus loin que mon mur…
Les yeux rivés sur lui, je pris sa main doucement. Lui sourit de plus bel, moi je reste stoïque.

-Merci de me faire confiance Akira… Je suis sûr qu’on va bien s’entendre toi et moi…

Sans un mot, je retirais ma main, détaillant cette personne étrange devant moi, qui était un animal, mais qui était moi. Au final, ce que j’étais, je n’en étais pas sûr : un simple objet de mon père, l’ami d’Ayumi, l’acolyte de cette personne face à moi où tout simplement… moi-même ? Il lâcha un rire avant d’ajouter.

-Je suis l’esprit du chien, je sais lire le mensonge et rétablis la vérité…
-Tu n’as pas de nom ?

Celui-ci parut surpris de ma question, ouvrant les yeux en gros avant d’éclater d’un rire franc.

-Pas vraiment…
-Alors si je t’appelle Shirohe, ça te dérange ?
-Hum…pas vraiment, avoua-t-il, les yeux brillants.
-Alors Shirohe… C’est une promesse ?
-C’est une promesse, Akira… Nous voilà dans le même bateau.

Lorsque je rouvris les yeux dans la salle noire, la voix de Shirohe résonnait dans mon crâne. J’avais un dieu dans la tête, c’est ce que j’ai finis par comprendre. On me transféra dans la classe M, au plus grand plaisir de mon père, qui avait tenté auparavant de soudoyer le directeur pour que j’intègre l’élite… Je compris pourquoi le directeur avait refusé : seul ceux comme moi maintenant pouvaient y entrer. La reste de ma scolarité se passa bien jusqu’à mes 18 ans…là, tout bascula.
Je devais reprendre les rênes du clan, même à distance. Et je devais revoir ma mère pour mon anniversaire et noël… Pour la première fois depuis des années. Cependant, un gang rival au notre profita des fêtes pour attaquer la maison familiale où j’étais censé me trouver ce jour-là. Sans héritier, les Tachibane n’auraient plus pu assurer la succession, mon père trop vieux pour fournir un nouveau descendant maintenant. Ce dit père est d’ailleurs mort ce soir-là, d’une manière bien mystérieuse. Ma visite chez ma mère m’avait sauvé la vie au final… Shirohe était bien d’accord avec moi à ce niveau-là. Il m’aidait beaucoup à découvrir des sentiments que je ne connaissais pas…
Mais la vérité est parfois amer : ma mère, depuis tout ce temps, s’était remariée à un homme riche, avait deux autres enfants et puis… Elle disait m’aimer mais au final, je n’étais que le fruit d’un « homme avide et cupide et d’une femme qui ne cherche qu’une place aisée ». C’est ce jour-là que j’ai découvert la vraie colère face à la vérité…
Je suis retourné à l’école et me présenta devant le directeur. Je n’avais plus vraiment de maison mais l’argent des Tachibane était toujours dans ma poche. Je détruis une à une les différentes branches des Tachibane, les yakuzas de notre clan se dispersants un peu partout. Sans foyer ni solution, je pris le risque de demander au Directeur de me laisser rester à l’école pour vivre sur place. Quitte à y travailler, je m’en fichais ! Finalement, il me trouva le rôle de Gardien de l’école… Prenant ma forme de chien loup, je tourna autour de l’établissement, trouvait les élèves un peu dérangeant et faisait régulièrement des rapports au personnel, vivant ma vie de chien errant sinon la plupart du temps… Il n’y a pour l’instant que sous cette apparence que je peux réellement être moi.