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L'influence de nos choix et ce qu'on ne choisit pas [OS 1]
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MessageSujet: L'influence de nos choix et ce qu'on ne choisit pas [OS 1] L'influence de nos choix et ce qu'on ne choisit pas [OS 1] EmptyLun 13 Juin - 3:13

 

L'influence de nos choix et ce qu'on ne choisit pas

Alistair et Isaac, son travailleur social


J'étais arrivé au restaurant avec un quart d'heure d'avance. J'avais retiré la serviette de papier qui entourait mes ustensiles et avait entreprit de la tordre entre mes mains moites. C'était la première fois que je revoyais Isaac depuis ma possession. Si j'arrivais à passer inaperçu dans les classes que je partageais avec les ''N'', je savais qu'il serait plus difficile de cacher cette situation à mon travailleur social. Sans compter ma honte de ne pas l'avoir contacté, pas même par téléphone, depuis mon arrivée à Immortalia. Le secrétariat de l'école m'avait remis le message de le rappeler dans les plus bref délais. Il avait des choses à m'annoncer, ce qui n'aidait en rien à calmer mes nerfs. J'étais au moins heureux qu'on m'ait installé loin de l'aquarium des homards, que j'avais entendu murmurer de terreur lorsque j'étais passé à côté. Au fond de l'établissement rempli d'habitués du samedi midi, je n'étais dérangé ni par les homards, ni par les mouettes qui passaient parfois aux fenêtres. Seulement par ma propre nervosité.

*Détends-toi, Alistair, tout ira bien. C'est Isaac, pas un contrôle policier.*

*Je sais bien...*

Je regardai ma montre. Midi trente. Toujours à l'heure, je vis Isaac passer la porte du restaurant. Je déglutis avant de sourire, lui faisant signe du fond de la pièce. Ses cheveux, devenus blancs depuis notre toute première rencontre, avait un peu poussé, mais le reste de sa personne était toujours aussi svelte et élégante. Son pantalon propre et sa chemise semblaient fraîchement repassés. Lorsqu'il arriva devant moi, il me tendit la main, que je serrai, avant de retirer son veston pour le laisser sur le dossier de sa chaise. Son style m'avait toujours fasciné et j'avais remarqué avec les années que je cherchais à l'imiter. Mon uniforme, que je portais encore aujourd'hui, était ce qui se rapprochait le plus du sien.

*C'est pour ça que tu t'es admiré aussi longtemps dans le miroir lorsque tu l'as enfilé pour la première fois !*

J'ignorai la remarque de Njörd pour me concentrer sur Isaac, qui m'avait adressé la parole.

- Ça fait longtemps Alistair, comment vas-tu ?

Je lui souris poliment, croisant mes mollets sous ma chaise.

- Je vais bien. Pourquoi voulais-tu me voir ?

Il rit un instant, amusé.

- Toujours direct à ce que je vois.

- Ça fait moins mal de tirer sur le pansement d'un coup sec.

Isaac était le seul avec qui je me permettais ce genre de familiarité. Les dernières fois où il avait demandé lui-même à me rencontrer avait été pour m'annoncer une mauvaise nouvelle. Le plus souvent, que j'allais changer de famille. Je ne lui en voulais pas, c'était simplement un fait. Son sourire devint triste et il croisa ses bras sur la table.

- Je sais. Ça n'a pas été très facile pour toi.

J'haussai les épaules, entreprenant de déchirer méticuleusement la serviette de papier.

- Il y a pire.

Le serveur arriva à ce moment pour savoir si on voulait quelque chose à boire. Isaac m'interrogea du regard.

- Juste de l'eau pour moi.

- Un thé pour moi, s'il vous plait. Vert.

J'haussai un sourcil dans sa direction alors que le serveur partait préparer notre commande. Je le connaissais plutôt adepte du café. Il me fit un clin d'oeil.

- Je ne suis plus tout jeune, je dois faire attention à ma santé.

Mon sourire s'étira cette fois, véritablement amusé. Son corps accusait peut-être les années, même s'il était bien conservé, mais son attitude me faisait souvent oublier qu'il avait plus de 60 ans. Je tirai vers moi le menu que j'avais laissé de côté, l'ouvrant pour chercher ce que je pourrais bien manger. Isaac fit de même et notre serveur déposa nos boissons devant nous. Alors que j'essayais d'oublier le regard acéré d'Isaac, qui me fixait par-dessus son menu, celui-ci le déposa alors avec un soupir.

- Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins.

Je levai les yeux, croisai son regard.

- Tu te souviens d'Elizabeth Carlson ?

J'hochai la tête. J'avais l'impression que du plomb avait coulé dans mon estomac.

- Elle est décédée. La semaine dernière. Ses funérailles auront lieu samedi prochain à 13 heures.

Je déglutis. Elizabeth... Elle avait appris qu'elle avait le cancer lorsque j'étais encore chez elle. Je me souvenais de ses larmes lorsqu'elle nous avait réunis, moi et les deux filles, des jumelles, qu'elle avait pris sous son aile, pour nous annoncer elle-même qu'elle ne pouvait pas nous garder... Elle avait travailler avec nos conseillers respectifs pour s'assurer qu'on serait tous placés dans une bonne famille. Elle avait combattu la maladie pendant si longtemps... Mon coeur se serra.

- Je suis désolé... Kendra et Laura n'ont pas voulu y être mais... Aimerais-tu m'y accompagner ?

J'hochai la tête.

- Oui... Oui, bien sûr.

Ma voix était à peine plus élevée qu'un murmure. Isaac réitéra ses excuses.

- Elle ne souffre plus au moins.

- Non, elle ne souffre plus.

Mes jointures étaient devenues blanches, agrippées au bord du menu. Elizabeth... Elle avait été si gentille... La salière entre nous ancra mon regard, mes pensées.

*C'est... la première personne à qui tu tenais qui meurt, n'est-pas ?*

J'avais la gorge serrée.

*Je suis désolé, Alistair.*

Le serveur arriva à ce moment pour prendre notre commande. Je relevai à peine la tête pour donner ma commande, bien que mon appétit avait disparu. Nous partageâmes un silence solennel, jusqu'à ce qu'Isaac change doucement de sujet.

- Est-ce que le pensionnat te plait toujours ?

Je mis quelques secondes à décortiquer le sens de sa question.

- Euh... je... Oui, je m'y plait toujours.

- Est-ce que tu t'y es fait des amis ?

- Je... Oui.

Songer à eux allégea quelque peu mon trouble. J'inspirai doucement en m'accrochant cette fois au yeux gris d'Isaac.

- Voilà qui est bien. Des garçons ou des filles ?

- Euhm... Deux garçons et une fille... Lawrence, Ethan et Eireen.

Je me mis à parler de la chambre énorme que je pouvais partager avec trois autres personnes, d'Aelter, mon second coloc', de ma section avec deux fenêtres. J'avais aussi conscience que ma façon de parler changeait avec Isaac, en particulier après un coup dur. Comme si je rajeunissais de quelques années. À moins que c'était ça, avoir 15 ans ?

- Ethan est mon autre colocataire... Il est très beau, tu sais, il prend toujours bien soin de son apparence, même si parfois il prend moins soin de lui-même... C'est un artiste et il a organisé une grande fête pour Pâques. Tu aurais dû voir ma tête lorsqu'on s'est tous retrouvé avec de la peinture fluorescente sur le corps, quelqu'un l'avait fait tomber à travers les ventilateurs du plafond. J'en avais plein les cheveux ! Lawrence aussi y était. Je l'ai rencontré à la bibliothèque, il parle beaucoup mais il est très brillant. On dirait qu'il a appris par coeur beaucoup de livres.

- Un peu comme toi et tes dictionnaires.

Je rougis et souris timidement au ton amusé d'Isaac.

- Un peu, oui... Mais je ne les retiens pas tous par coeur. Et Eireen, elle aussi, elle est très jolie, elle a des yeux bleus comme l'océan. Je l'ai rencontré à la piscine.

- À la piscine ? Qu'est-ce que tu faisais là ?

Je pris le coin de mon napperon entre mes doigts et le roulai vers l'intérieur.

- Je ne voulais plus avoir peur de l'eau... Elle m'a proposé de m'apprendre à nager.

Les yeux d'Isaac brillaient aussi surement que son sourire.

- C'est une excellente chose ! Je suis très fier de toi.

Je rougis du compliment en relâchant le napperon, qui repris sa forme originale. Le serveur déposa alors nos plats sur la table. Son interruption me fit soudain réaliser à quel point il m'avait été aisé de parler de ma vie au pensionnat sans jamais mentionner une seule fois la possession, ni même les différences entre la section ''M'' et ''N''.

*C'est plus facile que ça en a l'air, n'est-ce pas ?*

Mon sourire s'agrandit un peu et je pris une gorgée d'eau. Je n'avais pas remarquer à quel point j'avais soif. Isaac avait déjà entamer son repas et poursuivis la conversation entre deux bouchées.

- Et comment se passent tes cours ?

Je pris mes couverts et piquai ma fourchette dans un morceau de viande.

- Plutôt bien, quoique j'ai beaucoup de difficulté en Vieux Norrois.

- En Vieux Norrois ?

Je me figeai au-dessus de mon assiette. Oups. Là, j'avais gaffé. Ce fut Isaac qui me tira de l'embarras, goguenard.

- Le latin était trop... comment disent les jeunes... ''mainstream'' pour toi ?

J'eus un rire nerveux.

- Je voulais surtout essayer un nouveau challenge. Je crois que je vais m'en tenir à l'alphabet latin justement, pour la prochaine fois.

Je soupirai mentalement de soulagement.

*Bon rattrapage.*

*Je le dois à Isaac surtout.*

- Reste que je suis plutôt impressionné par le curriculum offert par le pensionnat. Je savais qu'il était prestigieux mais au point d'offrir ce type de langues mortes à ses élèves, c'est quelque chose d'autre. Êtes-vous beaucoup dans votre classe ?

- Une vingtaine sans doute. Le cours lui-même est intéressant mais la prononciation me pose problème, sans parler de l'alphabet runique... J'ai l'impression que ça ne fait aucun sens.

- Parce que vous apprenez à le parler aussi ?

- Ça reste assez rudimentaire au niveau où j'en suis.

- Je n'en doute pas.

Il rit silencieusement tandis qu'il avalait une autre bouchée de son plat. Ni l'un ni l'autre ne parlâmes pendant quelques minutes, attentifs à notre repas. Une autre façon pour moi de penser à autre chose qu'Elizabeth. Isaac déposa alors sa fourchette, l'air à nouveau sérieux. J'imitai son mouvement, anxieux.

*Oh. Ce n'était pas terminé.*

- Il y a quelque chose d'autre que tu devrais savoir.

Il fit tourner son anneau de mariage trois fois avant de se remettre à parler.

- Je prends ma retraite.

J'écarquillai les yeux, apeuré. Non. Il ne pouvait pas me faire ça, pas lui aussi ! Mon coeur battait la chamade et je peinais à endiguer les larmes qui s'étaient mises à embrouiller mes yeux. Elizabeth n'était déjà pas facile à accepter mais qu'il disparaisse de ma vie en plus... J'allai ouvrir la bouche lorsqu'il leva les mains avant de poser l'une d'elle sur la mienne, sa voix apaisante.

- Ne t'inquiètes pas, ne t'inquiètes pas, je continuerai de m'occuper de ton dossier jusqu'à tes 18 ans. Je ne t'abandonnerai pas.

Un souffle tremblotant s'échappa de mes lèvres.

- Je suis désolé de te l'avoir dit aussi brutalement. Surtout après...

Il retira sa main de la mienne et tourna à nouveau l'anneau doré à son annulaire.

- Je tenais simplement à te le dire en personne. Tu recevras bientôt une lettre qui te l'annoncera. Le bureau tenait à rendre les choses... officielle. À croire qu'ils ont hâte que je partes.

Je cru détecter une note d'amertume dans sa voix. Mon coeur reprenait lentement un rythme normal, bien que mes mains étaient toujours moites et tremblaient légèrement. Je clignai rapidement des yeux pour faire sécher mes larmes avant qu'elles ne coulent. Lorsque je sentis mes cordes vocales assez solide, je ne dis qu'un mot.

- Quand ?

Isaac soupira.

- À la mi-juin. J'ai du me battre pour conserver ton dossier... Tu as déjà connu assez...

Il inspira profondément puis me regarda droit dans les yeux.

- As-tu des projets pour cet été ?

Le changement de sujet me parut soudain.

- Euh... je... Le pensionnat reste ouvert pour les élèves qui en ont besoin mais...

Je fronçai les sourcils, incertain.

- Pourquoi ?

Isaac repoussa son plat sur le côté et croisa ses bras sur la table.

- Aimerais-tu venir habiter chez moi ?

Je restai muet de surprise.

*Il t'as demander—*

*Je sais.*

*Et tu vas—*

*Je ne sais pas.*

Je ne savais pas... Isaac souris doucement à mon hésitation.

- Tous les choix ne sont pas aussi faciles, n'est-ce pas ?

Je secouai la tête.

- Tu as le temps d'y penser, tu sais. Mon offre est valable en tout temps. Pour maintenant... Et les étés à venir aussi.

Il pris une bouchée de mon plat avec sa fourchette.

- Délicieux, ce steak.

Je le fixais, abasourdis, toujours indécis. Puis, à retardement, je lui expliquai les pensées qui avaient voulue s'échapper toutes en même temps sans parvenir à sortir.

- J'aimerais beaucoup. Vivre avec toi, c'est... J'aimerais vraiment beaucoup. Mais... J'ai... appris à vivre par moi-même, d'une façon... au pensionnat. Toi ou le pensionnat... C'est comme choisir entre la sécurité du familier et l'indépendance totale.

Il hocha la tête, son sourire s'agrandissant sur ses lèvres minces.

- Je comprends. Une fois qu'on a goûté l'indépendance, il est plus difficile de revenir vers ce qu'on a connu.

J'allais m'excuser, je me sentais horrible de ne pas pouvoir choisir maintenant, lorsqu'il se retourna, cherchant quelque chose dans les poches de son veston.

- Où est-ce que je l'ai mis... Ah ! Voilà !

Il déposa un téléphone cellulaire sur la table entre lui et moi, un modèle à clapet classique, noir.

- Lorsque tu auras pris ta décision, appelle-moi. Même si c'est en plein milieu de l'été et que tu en as marre du pensionnat. Je viendrai te chercher.

Mon regard passa du visage d'Isaac à l'outil de communication.

- Isaac, c'est... Tu ne peux pas m'offrir ça.

- Si c'est la seule façon pour toi de m'appeler plus souvent, bien sûr que si.

Mes joues s'empourprèrent de honte alors qu'il éclatait d'un rire bonhomme.

- Ne t'inquiètes pas, je sais que tu avais bien d'autres choses auxquelles penser. Aller, prend-le. Je m'occupe de la dépense. Ce n'est rien pour moi.

J'étirai la main vers l'objet et le tirai lentement vers moi, un sourire reconnaissant aux lèvres.

- Merci... Sincérement... Pour tout.

Ma voix s'était un peu brisée sur la fin mais Isaac fit comme si de rien n'était, ce dont je lui fut reconnaissant. Notre repas se termina de façon plus détendue et Isaac régla la facture avant de me ramener au portail de l'école dans sa voiture.

- Mon numéro personnel est déjà inscrit dans tes contacts, me dit-il lorsque nous fûmes arrivés. Je passes te chercher ici samedi ? Vers onze heures ?

J'hochai la tête puis me rapprochai et le serrai brièvement dans mes bras. Il rit et passa sa main dans mes cheveux en me remettant l'accolade.

- Passe une belle semaine. Étudie bien le Vieux Norrois surtout.

Je lui souris et sortit. Dehors, je lui fis au revoir de la main et il partit.





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