Quelle fin d’année de fou! Les examens, les travaux, le voyage en Égypte qui se préparait… J’avais aussi de nouvelles responsabilités. En effet, j’avais une vie sociale maintenant et je devais veiller à la maintenir. Ainsi donc, c’était le vendredi soir et je m’étais faufilé de nouveau « illégalement » dans les cuisines du Club de cuisine. En effet, il s’agissait d’installations culinaires qui me convenaient beaucoup plus de par sa propreté. Les gens qui y étaient maintenaient les liens dans une propreté exemplaire! J’avais un pique-nique à organiser. Comme promis, j’allais m’occuper de tout! Comme Hypnos me l’avait fait remarquer par la suite, c’était une très mauvaise idée vu ma tendance à avoir la tête en l’air facilement. C’était sans doute mon engouement à l’idée d’améliorer mon réseau social qui m’avait embrumé le cerveau à ce moment, mais j’étais bien déterminé à relever le défi. Après tout, ce n’était qu’un pique-nique froid qu’est-ce qui aurait pu mal aller?! En effet, je manquais de patience en cuisine et j’avais donc l’habitude de tout faire en même temps et éventuellement, d’oublier des étapes importantes qui résultait souvent en échec culinaire. Ce n’était pas un problème majeur lorsque je me nourrissais moi-même, mais lorsqu’il s’agissait de faire plaisir à quelqu’un c’était plus risqué.

J’avais donc établi le menu d’avance, m’étais procuré les bons ingrédients et m’était installé pour commencer.
J’avais décidé de faire de petites bouchés, soit, des choux au fromage et prosciutto servit avec un petit champagne rosé aux arômes légèrement fruité pour souligner la fin de l’année, des crudités et une petite trempette maison crème sure et oignon, des sandwichs dinde et tomates séchées bien garnies et coupées et mesurées en triangles bien égaux, des raisins rouges bien fermes et fromages en cube en à côté, et enfin, le clou du spectacle, des bouchées de carrés divins au caramel! J’allais ajouter une bouteille de vin rouge au cas où elle préférerait cela ainsi que deux bouteilles d’eau. Ainsi donc j’avais commencé à préparer la pâte des choux et le biscuit des carrés divins ainsi qu’à préparer les sandwichs en même temps. Évidemment, je perdis mon attention alors que je m’affairais à en placer les morceaux de façon symétrique, faisant de même pour les fruits et légumes, j’en oubliai les bouchés sur lesquels je me lançai en panique en sentant le brûler. Inévitablement le système d’incendie parti, mais j’utilisai un cahier de mon sac pour éventer le détecteur de fumée et le tout arrêta, mais je n’osais plus redescendre afin de continuer à éventer la fumée.

C’est alors que j’entendis des pas dans le couloir. Mon cœur se serra…le système avait dû alerter les gardiens de sécurités…oh non…Je n’avais pas l’autorisation d’être ici en fait, pas sans un membre du club. Je sautai de ma chaise pour tenter de cacher le plus d’items possible, fermai le four et la musique et me cachai de l’autre côté du comptoir en mode-espion, observant discrètement l’entrée sur le reflet du stainless de la cuisine. Je frappai ma tête légèrement contre le comptoir, frustré contre moi-même d'avoir une fois de plus été aussi maladroit. Moi qui avait généralement un bon dossier, j'allais y avoir une tache pour la première fois...une tache....irk...

"Imbécile..."

*Je t'avais dit d'être patient et de faire une étape à la fois.*

Pour couronner le tout, un bol en stainless et une cuillère étaient resté en équilibre sur le comptoir et me tomba sur la tête à mon dernier coup sur le meuble. Je retins un jurons et plaquai mes mains sur ma tête que je frottai en me crispant au vacarme que fit le plat lorsqu'il atteignit le sol. Toujours en position de sécurité, m'attendant à recevoir possiblement autre chose, j'attendis alors que la porte du local s'ouvrait. Je retenais mon souffle, j'étais foutu!

*Allez on devrait y aller*
*Je préfères que tu ailles t'entraîner*
*Tu trouves pas que j'ai passer assez de temps depuis le début des vacances!? Ce me donne le droit de prendre une pause ne serait-ce que quelques jours!?*
*Je te préviens c'est la seule fois que je te laisse tranquille.*


Leila fière d'elle décida d'aller à la cuisine du club duquel la elle avait finalement décidée d'être membre. Elle ne savait pas ce qu'elle aurait comme repas durant leur voyage scolaire et décida d'aller se préparer un bon repas.

Elle s'était donc diriger vers la pièce en question et pas surprise du tout de sentir une légère odeur de brûler venir de là. Elle eu un petit sourire... Lawrence tout craché et le connaissant, il irait certainement là, étant ultra... voir PARANO sur la propreté, les cuisines réservées aux étudiants normaux ne lui conviendraient sûrement pas... pas assez d'entretien rigoureux.! Voulant lui faire une peur bleue, la jeune femme arriva sur la pointe des pieds et ouvrit tout doucement la porte entendant un bruit métallique et voyant que Lawrence devait avoir ramasser le tout à la hâte de peur de se faire réprimander.

Elle avança lentement et regarda un peu entre les comptoirs, lorsqu'elle vu les fesses du rouquin dépasser elle fit un bruit comme si elle lui arriverait en face mais se faufila sans bruit et arrivée derrière lui chuchota à son oreille.

- Hey bien M. Doogood on squatte encore les cuisines!?


Elle éclata de rire devant la sursaut énorme qu'il fit et après s'être essuyée les yeux ayant trop rit elle le regarda.

- Oh mon dieu! Tu aurais du voir ta tête! Et pas mal la coiffure bol! Ça te donne tout un look!

Elle ricana encore lui enlevant le cul de poule de sur la tête et le déposa sur l'îlot. Puis commença à farfouiller autour, sortant les trucs qu'il avait commencé et "caché" rapidement.

- Je vois... surtout je SENS que j'ai bien fais de venir finalement! Un coup de main pour finir histoire que tu ne te crâme pas le toupet?

*Il va un jour apprendre à être moins maladroit?*
*Non je crois que c'est une cause perdue Sek'.*

Leile entendit la déesse soupirer et il lui sembla l'imaginer rouler les yeux ce qui l'amusa. La déesse trouvait que son choix d'amis était très particulier. Elle sortie les carrées au caramel un peu trop cuit... enfin si on pouvait appeler noircit sur le dessus ainsi et commença à regarder autour avant de se laver les mains.

- Et t'en fais pas! Maintenant je fais parti des membres alors comme je suis là... bah techniquement tu as le droit vu que tu es avec moi.

Elle lui fit un clin d'oeil et mis les mains sur les hanches après avoir attachée ses cheveux.

- Alors 'chef' Doogood! Qu'allez vous nous préparer aujourd'hui? Je suis votre assistante d'un jour!

Elle lui fit une courbette exagérée avec un sourire espiègle prête a commencer.

*Tu es sur que tu veux lui laissez les rênes?*
*Rohh... calmes-toi que peut-t-il arrive de si pire?*

J’entendais la porte s’ouvrir, les pas se rapprocher et je retenais ma respiration comme si ma vie en dépendait. Mon dossier presque parfait allait-il en souffrir? Enfin…parfait…si on retirais l’épisode avec Auen, mais bon! Ce n’étais pas moi le coupable sur papier… Enfin, il me fallait un plan B! Un plan d’évacuation. Je ne voulais pas aller en retenu! Est-ce qu’on pouvait aller en retenu pour cela d’ailleurs?

-Je ne crois pas, ce serait exagéré non? De toute façon tu quittes toujours les lieux proprement. Nous pourrions toujours demander une permission spéciale dû à ton diagnostique.

-Pas question que je retourne voir un psy…jamais. Pas pour une demande d’accès à une cuisine…franchement. En plus, il me dira de confronter mon TOC et de tout faire pour résister. Je le sais.

-Pourquoi tu ne le fait pas alors?

-Euh…c’est aussi simple dans ta tête? Et bien pas dans la mienne! Tu crois que je fait ça pour le plaisir? Il me faut cette cuisine! Si je me fait choper je vais devoir partager les microbes d’un tas d’étudiants crasseux! J’en ai vu un fouiller dans son nez et l’étaler sur le comptoir je te jure!

- Hey bien M. Doogood on squatte encore les cuisines!?

-AH!, laisse-je échapper comme petit cri d’surprise en lançant par réflexe un second bol qui était tombé à mes côtés vers la voix qui venait de m’interpeler. Évidemment, je manquai mon coup pour ensuite m’apercevoir qu’il s’agissait de Leila qui éclatait déjà de rire. Je l’observai hésitant, partager entre le soulagement et la frustration de faire rire de moi.

- Oh mon dieu! Tu aurais du voir ta tête! Et pas mal la coiffure bol! Ça te donne tout un look!

-Ah…ah…Je te déteste tellement!, lui affirmais-je sans joie, mais de façcon peu convaincu après avoir tenter de rire avec elle.

C’était évidemment faux, mais la frustration devait être dite avant de passer à autre chose. Entre temps, elle s’était approché de moi pour me retirer le cul-de-poule de sur ma tête en me proposant son aide comme elle voyait que j’avais apparemment besoin d’aide. Je soupirai. Bien que j’aurais aimé ne pas l’admettre, elle avait raison. J’avais la capacité de concentration d’un poisson, ce qui me rendait totalement inapte en cuisine. Elle allait finir par croire que je ne pourrais jamais survivre par moi-même. Ce qui était faux, mais il était vrai que si j’avais pu imaginer et faire apparaître un buffet, j’aurais été 15 000 fois meilleur. J’imaginais bien le résultat…le trouble était de le faire et rester concentrer jusqu’à la fin, sans penser à une histoire, un problème, sans faire trop d’étapes en même temps…etc. Je n’étais pas très patient et n’aimait pas particulièrement faire à manger. C’était selon moi une perte de temps. Du temps que j’aurais pu prendre pour lire, écrire, étudier, rêver…etc. Le manoir et ses servantes me manquaient tellement parfois! Évidemment, le self était là pour une raison, mais dans le cas d’un occasion spéciale comme une sortie entre amis, on tentait de faire original et de son mieux non?! Cela aurait été bien trop simple de simplement acheter la nourriture toute faite. L’intention valait pour beaucoup après tout. C’était du moins mon point de vu et  il y avait certaines choses ou certains items qui ne pouvaient se trouver au self.

-…Mais oui je prendrais bien ton aide. J’ai la tête ailleurs et je ne veux pas empoisonner mon amie.

Je l’observai sortir mes carrés du four honteusement alors qu’elle m’affirmait être nouvellement membre du club de cuisine et que je n’aurais pas à m’en faire à présent.

-Génial! On pourra rester donc! Promis, je te ferai honneur! Tout sera comme neuf juste après utilisation. Ni vu ni connu!

Elle attacha ses cheveux et posa ses mains sur ses hanches, un air déterminer sur le visage comme si la tâche allais être particulièrement éprouvante. Si elle savait comment c’était simple comme recette! Elle le verrait bien de toute façon.

- Alors 'chef' Doogood! Qu'allez vous nous préparer aujourd'hui? Je suis votre assistante d'un jour!

Je figeai totalement en ricanant un peu bêtement à ses révérences et son sourire espiègle. Elle…euh….moi j’allais lui dire quoi faire?

-Euh…bah…attend. Regarde. J’ai les recettes! Simplement…c’est un peu bête. Je crois simplement avoir tout voulu faire trop rapidement. J’avais la tête ailleurs. Préparer un pique-nique pour quelqu’un que je connais peu me rend plus anxieux que je ne le croyais. Pourtant ce n’est pas compliqué. Simplement…C’est la première fois que j’en fait un pour quelqu’un. Je peux bien faire de la nourriture médiocre pour moi-même…mais je n’ai jamais reçu personne. Je sais à 17 ans c’est débile, mais je n’ai pas eu tellement d’amis pour le faire avant aujourd’hui…et j’ai eu des cuisiniers toutes ma vie pour préparer ce que j’avais besoin à la maison. Je peux bien me nourrir simplement, mais je suis un danger publique près du four. Bref…J’ai brûlé mon dessert et mon entrée…pendant que je coupais mes légumes et faisait les sandwiches…Mais regardes c’est bien réussi…ça…au moins.

Je lui pointai maladroitement mes sandwiches parfaitement égales en passant ma main dans mes cheveux nerveusement.

-Écoutes! Je suis reconnaissant…aide-moi s’il-te-plait. Je n’aime pas tellement cuisiner et j’ai hâte de passer à autre chose. J’aimais bien l’idée de le faire, mais maintenant que je me suis planté et que j’ai moins de temps…c’est beaucoup moins plaisant. Je ne vais pas tout te laisser faire. Je veux travailler aussi, mais aide moi à rester concentrer. Je crois que ta présence m’aidera. J’ai de quoi rendre la chose plus agréable tiens!

Je me dirigeai vers mon sac d’achat et en sorti la bouteille de vin rouge et l’ouvrit.

-Voilà! J’en trouverai une autre plus tard, mais je tiens à te remercier au moins. Euh…tu aimes le vin au moins?, lui demandais-je en versant du vins dans deux petites tasses à mesurer trouvés dans les armoires du club faute de verres.

-Je sais, c’est une honte de mettre ça là dedans. Je ne le ferais pas si j’avais ce qu’il fallait. T’inquiètes, je n’en ai pas mis beaucoup. Je me dis simplement qu’on peu bien prendre un petit verre tranquille en travaillant...Je devrais t'engager comme cuisinière si ça devient trop fréquent. J'ai une sale impression de déjà vu.Ou peut-être devrais-je prendre des cours...mais je sent que c'est peine perdu si j'ai la tête ailleurs de toute façon et que ça ne m'intéresse pas.

J’étais malaisé par le fait de ne pas lui offrir un verre comme il se devait, mais une part de moi se sentait un brin rebelle, comme à l’époque ou je sortais en douce dans les tavernes de Kirkwall.

-Vu la fille, je doutes qu’elle soit ne impressionné par ton acte de « rébellion »…Il aurait fallu en mettre plus que cela....et je crois qu'elle se fiche bien du contenant.

-Tout de même…Ça ne se fait pas tellement...Selon ce que j’ai compris, sa famille a des moyens, ils doivent avoir certains standards! Un peu comme Calypso nah?

-On s’entend qu’on est loin de Calypso ici!

-Je parle de la famille… pas de la fille… Je ne suis pas aveugle non plus! Elles ne sont pas comparables.

On parle toujours de sa famille?

-Eurf…fou moi la paix avec ça! Aye, on parle de sa famille et des habitudes de la fille. PAS DE SON PHYSIQUE!

-Admet que…

-Les deux sont différentes! Nah, je ne me sent aucunement concerné par tout ça! Ça ne m’intéresse pas! Surtout pas d’en discuter avec toi!

-Alors on commence qu’on en finisse! , lançais-je joyeusement à Leila en espérant changer de sujet rapidement comme mes joues rosissaient.

Je n’allais tout de même pas commencer à évaluer les filles de mon collège pour faire plaisir à ma divinité. Oh ça non! J'sentais tout de même qu'Hypnos était déçu que ma vie ne soit pas plus active la nuit et souvent mal accompagné ou plutôt...non accompagné.

Leila ne pouvait s'empêcher de rire, un fou rire incontrôlable alors que Lawrence lui disait plus ou moins de manière convaincante qu'il la détestait. C'était de bonne guerre et elle lui ébouriffa les cheveux en souriant. Elle le laissa décompresser un peu, tout en sortant le matériel et attendit son verdict, qui tomba assez vite et en son sens. Il acceptait volontiers son aide, étant un peu trop lunatique, chose à laquelle elle ne pouvait qu’acquiescer,

*Lunatique?! Rendu là c'est pas juste ça...*
*Arrêtes, j'ai vu pire et on ne peut pas tous être bon dans les mêmes choses.*

Leila chassa les propos suivants de sa déesse du revers de la main, préférant se concentrer sur Lawrence et ce qui leur restait à préparer et se plante devant lui avec un petit sourire en coin.

- Et c'est quelLE amiE?

Glousse avec un regard entendu, se demandant bien qui est l'heureuse élue. Elle leva la main en roulant les yeux à la phrase suivante. Elle ne doutait pas une seule seconde que l'endroit serait impeccable, probablement plus qu'à son arrivé. Suivi ensuite un long monologue qui fit sourire Leila, Lawrence tout craché. Elle lui demandait un truc simple et il lui sortait une réponse à n'en plus finir. Leila l'aimait comme ça, elle le trouvait mignon et attachant alors elle ne dit rien, se contentant de jeter un coup d'oeil rapide aux recettes TRÈS détaillées et s'attela rapidement à la tache, guidant Lawrence d'une étape à l'autre et le ramenant lorsqu'il s'éloignait un peu trop.

- Hey Doogood! Je suis ici... sors de la lune!

Aucune malice ou méchanceté dans ses paroles, seulement de la bonne camaraderie et puisqu'elle aimait cuisiner ça lui faisait plaisir. Elle accepta d'ailleurs avec joie le vin qu'il lui tendant dans une tasse à mesurer en riant, levant sa tasse.

- Très approprié! À ta santé!

*Dans des tasses... à lalala les jeunes d'aujourd'hui!*
*Il n'y a pas de coupe à vin ici alors quoi!? Et puis c'est pas comme si c'était tellement pire que les shooter ou les drinks faits dans des bottes de cowboy hein!*

Elle pouffa de rire devant la mine déçu et gêné du pauvre rouquin de lui servir ça dans un récipient aussi peu approprié. Elle le regarda faisant de petits non amusée de la tête.

- Écoutes Lawrence, j'ai vu bien pire... et l'important c'est le contenu pas le contenant! C'est déjà très gentil à toi de me fournir un petit apéro alors je vais pas me plaindre! Tu sais chez moi on a l'habitude de faire les choses simplement, sauf quand mon père recevait un client à souper et encore... c'était très rare alors t'en fait pas avec ça!

Elle continua la recette et ça allait beaucoup plus vite à deux, elle mis le jeune homme sur les étapes plus simples, préférant éviter un nouvelle accident. Une fois le tout fini elle regarda ce qui restait comme ingrédients, pas de gaspillage pour elle.

- Écoutes, si tu veux on peut sûrement faire quelque chose avec ce qui reste. Même ton caramel un peu brûler! Laisses-moi réfléchir et on récupère pas mal de trucs j'en suis convaincue!

Elle remit la musique et s'installa sur un tabouret, vin à la main observant le plan de travail sur lequel elle avait placée ce qui restait de leur travail.

HRP:

J’avais volontairement fait mine de ne rien entendre alors qu’elle m’avait demander pour qui je préparais le pique-nique, poursuivant plutôt dans mon monologue sur ce qui venait de se passer et ce que j’attendais d’elle. J’avais néanmoins légèrement rougit l’espace d’un instant. Son gloussement et son regard entendu ressemblant vachement à Hypnos qui tentais de m’intéressé à la gente féminine et bon, elle ne serait certainement pas satisfaite de ma réponse de toute façon. Il ne se passait strictement rien entre nous et de toute façon, Hypnos s’affairait à faire de même dans ma propre tête. Notre discussion silencieuse devait avoir parus dans mon visage, car elle me ramena a l’ordre rapidement.

- Hey Doogood! Je suis ici... sors de la lune!, me dit-elle avant d’accepter le vin.

Je lui laissai donc la tasse et laissai la bouteille à disposition sur le comptoir. Si ça pouvait en plus lui changer les idées et lui faire oublié sa précédente question, tant mieux!

- Très approprié! À ta santé!

Elle avait ensuite rit face à mon malaise de lui présenter le tout dans des conditions indigne du produit consommé, mais tentant de me rassurer.

- Écoutes Lawrence, j'ai vu bien pire... et l'important c'est le contenu pas le contenant! C'est déjà très gentil à toi de me fournir un petit apéro alors je vais pas me plaindre! Tu sais chez moi on a l'habitude de faire les choses simplement, sauf quand mon père recevait un client à souper et encore... c'était très rare alors t'en fait pas avec ça!

-Oh…chouette alors…C’était bien différent de chez moi alors. J'aurais aimé que mes parents aient eu plus de latitude. , dis-je une mine un peu déconfite en me remémorant les repas familiaux quasi protocolaire.

-C'est pour cela que le lycée existe! Dans ton cas tu apprends à faire confiance à tes folies. Personnellement, je respecte ça! Tu as néanmoins encore quelques croutes à manger, mais vu tes fréquentations et ton attitude dans les fêtes organisés, je ne doute pas que tu sois sur la bonne voie., blagua Hypnos qui aimait bien me remémorer mon comportement inapproprié des deux dernières fêtes.

-Donc…À TA santé plutôt! Au cas où tu ne survivrais pas à l’explosion du four éventuel pour avoir accepté de m’aider. ,ajoutais-je en éclatant de rire.

Elle m’assigna ensuite quelques tâches généralement assez simples.

- Écoutes, si tu veux on peut sûrement faire quelque chose avec ce qui reste. Même ton caramel un peu brûler! Laisses-moi réfléchir et on récupère pas mal de trucs j'en suis convaincue!

Sur ces mots elle remit la musique et s’installa afin d’observer les dégâts et les restants, sa tasse à mesurer à la main.

Elle remit la musique et s'installa sur un tabouret, vin à la main observant le plan de travail sur lequel elle avait placée ce qui restait de leur travail et je me joignis à elle, m’appuyant sur la table pour voir le résultat.

Le caramel qui était sur le four était collé au fond du chaudron et des parcelles étaient brûlés, le biscuit, fond de la pâtisserie, avais dorée oui, mais avais mal pris. Pour les choux, le mélange avait bien été effectué, mais tout avais brûlé et avait noirci. Il me restais bien les ingrédients pour tenter l’expérience une seconde fois, mais il ne fallait pas manquer notre coup. Les choux étaient clairement irrécupérable à moins d’aimer manger une pâte cendré.

- Alors?…C’est possible de sauver des trucs à ton avis?

Au même moment, où je me disais que Leila aurait sans doute de la difficulté à faire son tri des ingrédients utilisable, j’entendis le son caractéristique de l’arrêt du micro-onde et senti l’odeur du chocolat brûlé. Figé sur place, j’observai la réaction de Leila de biais avec un petit sourire coupable en allant prendre un bonne gorgé de vin dans laquelle je m’étouffai en ricanant. J’étais incorrigible. J’avais oublié le chocolat aussi.

-Je reviens. , lui dis-je sur un ton doux et hésitant avant de me diriger pour aller chercher le chocolat fondu et le lui ramener à ces cotés.

- Pour discuter…comment vas-tu? Tout va bien avec Sekhmet?Les examens tu t’en es sorti? Tu as hâte pour les vacances? T’as des plans après le voyage? Je retourne en Écosse personnellement.

C’était sorti de nul part. Le truc que j’aimais bien en cuisinant était de discuter et comme j’avais eu peu de temps pour prendre la peine de vraiment la voir depuis la mésaventure dans le dojo, avec mes études, le rattrapage, le nuits courtes et les siestes de jours trop longues, j’allais certainement en profiter. Je savais qu’elle avait perdu Fergal entre-temps et je supposais que la fin de session avais été pénible. J’avais toutefois évité le sujet pendant la période des examens et préférais la laisser m’en parler d’elle-même bien que je sois passé à sa chambre lui faire mes condoléances peu de temps après que la nouvelle ce soit répandu. J'avais également décidé de l'interroger sur sa relation avec sa divinité pour une fois. Après tout, j'entendais quelques histoires bien tristes dernièrement et je voulais m'assurer que Leila soit bien.

Attendant des réponses, je décidai de goûter le caramel malgré tout. Y trempant un petit bout de cuillère propre, je mis l'échantillon dans ma bouche. Il n'étais pas totalement mauvais, le sucre non brûlé cachait la majeur partie de ce qui était brûlé. Une fois mélanger cela ne gouterais plus rien.

"Ça un petit goût de lâcheté et de déception, mais autrement c'est bon si tu veux goûter! "

Tout en buvant son vin et écoutant Lawrence parler de sa famille elle lui ébouriffa les cheveux tendrement, un peu comme à un petit frère.

- Je te l'ai présenterai un jour ils vont t'adorer!

*T'as pas peur qu'il mette le feu accidentellement à la maison?*
*Oh tu la boucles!*

Installée confortablement, battant le rythme de la musique avec mon pied, elle fixait les vestiges sur repas... bon elle s'était peut-être avancée un peu vite... que faire avec ÇA!? Du coup, je n'eu pas d'idée immédiatement et fit tourner le vin dans sa tasse un moment tout en réfléchissant. Elle remarqua Lawrence repartir chercher le chocolat qui sentait un peu le brûlé. Bon... ça allait être définitivement un défi de taille de truc. Mais Leila aimait les défis et bon c'était pour Lawrence alors elle ferait un effort. Il ne lui avait pas dit pour qui était le joli pique-nique mais elle l'aiderait à ce qu'il soit réussit.

En attendant que des idées brillantes lui viennent, elle répondrait à ses questions et faire un peu la conversation, ils n'avaient pas trop eu le temps de se parler quand les derniers temps. La jeune femme le regarda et se passa la main sur la nuque en soupirant un peu.

- Oh hey bien avec l'année qu'on vient d'avoir... je suis encore en un morceau, donc j'imagine que je vais bien...

*Je crois pas que c'est ce qu'il a en tête...*
*Je sais... j'aimerais éviter de sangloter au-dessus du repas vois-tu et ça ne le ramènera pas...*
*Évite le sujet si tu veux, mais ça ne le rendra pas moins douloureux pour autant.*

La métisse soupira bruyamment en roulant les yeux puis regarda Lawrence avec un sourire.

- T'inquiètes pas pour moi et la vieille chippie, on s'en sort! *ricanement* elle va me râler ça dans les oreilles mais bon! Meh... Pour les vacances... je sais pas trop, je m'ennui de ma famille, mais en même temps avec tout ce qui nous suit partout où on va j'ai peur de faire une bêtise tu vois?

Elle pinça les lèvres en réfléchissant.

- En plus... ma mère peut me lire même au téléphone alors clairement, elle va voir que quelque chose ne va pas... entre la possession et le décès de Fergal...

Elle s'arrêta se pinçant l'arrête du nez comme pour chasser une tension désagréable. Elle secoua la tête comme si ça pouvait faire partir ses mauvaises pensées et se força à sourire au rouquin.

- Et toi ton année? Tu t'en ai sorti sans trop de bobos?

*Question idiote! Clairement il doit s'être coupé au moins 100 fois...*
*Je parlais de son morale vieille shnock!*

Elle finis par s'occuper tout d'abord du caramel, retirant le plus possible les bouts brûlés et mélangeant le tout de façon homogène. Elle mis la portion qu'elle pouvait récupérée de côté et en fit des genre de suçon au caramel, sur lesquels elle rajouta un peu de sucre à glacé pour faire jolie.

- Bon pour le reste, si tu veux on refait rapido, mais là tu me laisse faire... Le chocolat, ça devrait allé il est pas complètement cramé, retire le fond qui a collé et mélanges-le avec un ce qui reste, on devrait s'en sortir. Pendant ce temps je m'occupe du reste, ça te convient?

S'occuper, elle avait toujours été comme ça, plutôt que d'affronter la tristesse ou la déception, elle préférait avancer et faire quelque chose pour s'occuper, ici en l’occurrence cuisiner avec un ami. Elle vida sa tasse de vin, fit signe à son ami avec un clin d'oeil de resservir et se mit à la tâche.

Leila venait de me proposer d’éventuellement rencontrer sa famille. Selon elle, ils m’apprécieraient. Évidemment, la plupart des adultes m’aimaient bien car j’avais l’air bien éduqué et n’était clairement pas une menace pour leur fille ou une mauvaise influence pour leur garçon. J’étais ennuyeux sans doute, mais bon c’était tout de même rare qu’on me proposait de rencontrer les parents d’une amie, les amis étant rare dans mon cas…mais de moins en moins! Alors, même si l’invitation semblait lancée au hasard, l’attention me touchait. Cela faisait quelques années que je n’avais pas mis les pieds chez qui que ce soit de mon âge.

La conversation s’était poursuivie ensuite sur le sujet de nos années scolaires respectives

- Oh hey bien avec l'année qu'on vient d'avoir... je suis encore en un morceau, donc j'imagine que je vais bien...

Tout son être me disait qu’elle en avait plus lourd sur le cœur qu’elle ne le laissait voir, son soupir, son regard…

« Ou tu fais de la projection? »

« Mais nah! Elle a perdu son copain…Elle est peut-être en un morceau physiquement, à l’intérieur j’en doute… »

« Peut-être qu’elle ne veut pas t’en parler. »

« Peut-être qu’elle ne sait pas encore qu’elle veut en parler? »

« Ah ah, tu aimerais! »

« Bah oui, je veux bien l’aider moi, c’est mon amie! »

« Encore en train d’essayer de sauver tout le monde? Elle ne t’a rien demandé. Elle a certainement des amis plus près d’elle et mieux qualifiés pour le faire et ce n'est pas comme si tu étais la personne la plus équilibré pour le faire non plus... »

"Hey! Je vais mieux oké!? Beaucoup mieux!"

Elle avait alors poursuivit en expliquant qu’elle hésitait à repartir chez elle, mais doutais que ce soit une bonne idée comme elle craignait faire des bêtises. Elle parlait sans doute de ses pouvoirs. Je suppose que ce n’est pas tout le monde qui a le luxe d’avoir des pouvoirs quasi inoffensifs.

« Quasi inoffensif? Oh, le pauvre, tu ne réalises toujours pas ton potentiel. Après tout ce que nous avons vécu? C’est limite de l’inconscience…ou simplement que tu ne veux pas voir?»

« Un mélange des deux. »

« Au moins tu assumes. », soupira Hypnos.

- Et toi ton année? Tu t'en es sorti sans trop de bobos?

« Moi?...Je suis vivant, je crois que ça compte pour une bonne année. », lui répondis-je avec un sourire contrit.

Il fallait dire qu’avec la tentative d’assassinat d’Auen, la tentative de sauvetage d’Auen, deux comas, une torture psychologique de la part de ma divinité en plus de toutes les autres blessures et maltraitance d’autres élèves…je m’en tirais plutôt bien…malgré la baisse des notes.

J’observai Leila tenter de sauver mon caramel pour en faire des suçons et me donner les instructions pour la suite. Je n’étais pas certain de ce que donneraient ses sucreries, mais ça vaudrait le coup d’essayer. J’avais donc acquiescé à sa proposition et suivis son idée tout en poursuivant la discussion m’abreuvant à ma tasse de vin à petites gorgées.

J’aperçus alors Leila caler le reste et se resservir immédiatement. Je lui étirai un large sourire amusé, reprenant une gorgée de la mienne. J’étais heureux qu’elle apprécie le breuvage, je me demandais toutefois si elle en profitait vraiment. Après tout, y avait-elle seulement goûté ou avait-elle ingurgité le tout le plus rapidement possible? Y éprouvait-elle du plaisir ou noyait-elle son chagrin? Chagrin qui était ma faute? Je tentais d’analyser rapidement la situation, tout de même décidé à ce que nous sortions de là heureux et avec de la nourriture digne de ce nom. J’espérais lui être autant utile qu’elle pour moi. L’aider comme elle m’aidait.

Tout en exécutant ses recommandations et sortant de nouveaux ingrédients pour recommencer ce que j’avais échoué, je m’aventurai donc plus profondément dans les conversations sérieuses, décidé à partager ma propre expérience si besoin.

« Tu sais pour les vacances…Je peux comprendre ta crainte. Tu crois que tu ne contrôleras pas tes pouvoirs ou un truc comme ça? Avec…les émotions…je veux dire…tu parlais de ta mère qui te lit. Peut-être que tu te retiens trop. Enfin, je ne sais pas. Mais si tu as besoin d’en parler. Peut-être que le faire face à quelqu’un qui a des pouvoirs aussi et qui comprend, ferait en sorte que tu serais en meilleur contrôle une fois devant ta famille. Enfin…pas obligé d’être moi, mais je me propose. Si ça peut t’aider à aller voir ta famille. La tienne veut te voir, alors je trouverais dommage que tu ne puisses pas les voir après tout ça. Rester seule à Immortalia après des événements comme ça, sans aide…ce n’est pas une bonne idée. Au pire, vraiment mal prise, j'ai de la place chez moi. Tu as mon numéro je crois. Sinon je crois que ça te ferais du bien de voir ta famille. Tu semble avoir un très bon lien avec eux...alors aussi bien mettre toutes les chances de ton côté! Naw?»

Je jetai un regard vers la fenêtre, observant l’extérieur comme pour reprendre un peu courage en mes propres paroles, prendre le temps de les réfléchir.

« J’aurais dû parler davantage cette année. Après le drame d’Halloween dernier, mais je ne l’ai pas fait. Les répercussions sur mon année ne sont pas jolies à voir. Mais quelqu’un a fini par me donner le courage de le faire et me voilà sur une bonne voie. Du moins, je tente de le rester si je veux entrer à l’université l’an prochain. Je crois que tu es bien silencieuse pour quelqu’un qui a eu à vivre la perte d’un être cher. J’en sais quelque chose. Enfin, tu fais comme tu veux, mais tu as mon avis. Tu comptes beaucoup pour moi. Je veux simplement m’assurer que tout aille bien…et si ça implique du vin alors soit!»

Je levai ma coupe improvisée à son intention.

« Tu m’as aidé beaucoup pour la nourriture…et une fois des soins. Je sens que je me dois de te rendre la pareille et même si tu ne l’avais pas fait. T’as compagnie m’est précieuse et je le ferais aussi. »

Je pris une pause, pesant le poids de mes mots.

« Désolé…ça fait très euhmm…comment dire…Je n’aime pas trop parler de ce que je ressens comme ça, je trouve mes paroles débiles, mais je m’en voudrais si je ne le faisais pas. Trouve-moi stupide si tu veux. Je suis d’accord.»

Un mince sourire apparut, ignorant comment elle prendrait mes mots. Je portai de nouveau le vin à mes lèvres puis, déposant la tasse sur le comptoir poursuivit ma tâche, préparant de nouveau le dessert.

« Erm…tu veux faire les choux au fromage pendant que je fais le dessert? »

Un bref sourire contrit avait été ma réponse à sa remarque sur les sarcasme. Elle voyait de toute évidence que j’avais eu une année assez pénible, mais ce commentaire semblait montré qu’elle était ouverte à en discuter malgré ce qu’elle ne semblait pas vouloir exprimer verbalement.  Sa posture la trahissait et finalement l’expression de son visage. La porte me restait toutefois ouverte pour creuser un peu la chose et espérer l’aider à cheminer avec une douleur amoindrit. Du moins, je l’espérais. Elle argumentais néanmoins que les larmes ne ramèneraient pas Fergal. Si c’était ce qu’elle attendait, elle avait raison, mais j’étais bien placé pour savoir que l’objectif réel était surtout de réapprendre à en parler et à vivre sans la personne qui nous est cher. Se rappeler du bon et pas simplement se laisser submerger par la tristesse chaque fois qu’une pensée sur le sujet subvenait. J’écoutai Leila attentivement, stoppant tout mouvement. Je voulais que mon attention soit entièrement porté sur elle, maintenant qu’elle s’ouvrait un tout petit peu.

Sans que je ne m’y attende, Leila m’avait finalement attrapé pour me faire un câlin. et me remercier, moi qui avait le sentiment de n’avoir absolument rien fait encore, mais hey! Si ça lui faisait du bien tant mieux! Je rougit pour toute réponse, lui accordant également un semblant de câlin avant qu’elle ne me relâche et lève son verre à la santé des amis. Un mince sourire était apparu sur ses lèvres avant qu’elle ne m’fasse un bourrade sur l’épaule qui, je serai franc, m’avait saisi légèrement par sa force contre mes muscles maigrelets. Gêner par autant de marque d’affection en si peu de temps, je lui marmonnai que ça me faisait plaisir et que j’espérais simplement la voir heureuse. Puis, soudainement, comme une offre sortie de nulle part, elle m’invitait à présent chez ses parents, affirmant que je lui éviterais de faire des bêtises. Ce à quoi j’éclatai de rire.

« S’il y a un quelconque problème je t’endormirai, ou mieux, je les endormirai tous! On pourra ensuite mettre la faute de ce qu’ils ont vu sur une fuite de gaz quelconque ou peu importe. L’excuse…et tout n’était qu’un rêve sera probablement valable cette fois. Ah ah! »

Je cessai de rire soudainement. Je réalisai que c’était la première fois que je discutais de mes pouvoirs avec Leila. Je m’étais vendu non?

« Lawrence, je doute que Leila n’en parle à qui que ce soit si tu lui demande de ne pas le faire. Aussi, elle savait par qui tu es possédé. Sans vouloir jouer les rabajoie, elle devait déjà se douter que tu pouvais probablement endormir les gens. Aussi…pour les rêves…elle n’en sait pas les détails alors, tu as encore une avantage en cas de problème. Chose que je doute que tu ailles jamais face à elle. Je crois que tu peux lui faire confiance. »

« Oui, c’est juste… »

« Tu te sens vulnérable hein? Ce n’est pas grave. C’est bien d’avoir des gens de confiance dans son entourage aussi, et de leur rendre la pareille. »

« Aye, tu as raison. Je vais juste…lui demander de garder ça pour elle.»


« Euh…Leila? »

J’allais le lui demander quand, en me retournant vers elle qui avait poursuivit ses activités, allant même jusqu’à danser légèrement. Ce qui franchement, allégeait agréablement l’atmosphère. Je ricanai à sa vu, prenant appui sur le comptoir en l’observant jusqu’à ce qu’en se rapprochant de moi, elle décide de me poudrer le nez de farine sans prévenir. Observant la tache sur mon nez, mes yeux se croisèrent un moment avant de se diriger vers Leila avec un air faussement outré.

« Ça c’est inacceptable! », lui envoyais-je, amusé en essuyant le bout de mon nez, réalisant rapidement que j’étais en train d’en faire tomber sur mon veston…oh non…

Ma chemise noir maintenant grisonnante, j’allais devoir tout faire pour me concentrer sur autre chose jusqu’à ce que je l’enlève. Ce n’étais pas sale en soit au moins…Mais tant qu’à être dans cette état, j’allais certainement prendre ma revanche. J’allais devoir calculer mon coup, car j’étais certain que les réflexes de la jeunes femme étaient mieux entrainés que les miens. J’allais devoir être organisé. Donc, je fis mine de ne plus trop en faire de cas malgré mon envie assez forte de me changer pour récupérer une chemise impec. Mais Leila n’avait pas terminé avec ses simagrés, elle profita de son ménage pour souffler plus de farines en ma direction. Ce serait la guerre! J’attrapai le pot de farine et l’ouvrit, un regard taquin et faussement menaçant en sa direction alors qu’elle commençait à faire la vaisselle. Ce fut sa question et son regard posé sur moi qui m’empêcha de poursuivre.



- Alors qu'elle jolie fille mérite tout ce travail? Parce que clairement tu ne fais pas ça que pour toi... alors dis-moi c'est qui la chanceuse?



« Euh… »

« On est cuit… »

« Aye… »

Pour toute réponse je mis mes deux mains dans la farine avant de les relever à la hauteur du visage de Leila et les lui souffler au visage. Faisant ensuite mine de m’étouffer avec la farine je balbutiai et éternuai finalement le nom de mon amie en question. Et amie c’était, car il n’y avait certainement pas plus.

« Ais…erm…linn…….erm erm…»

Je ne m’étais pas vu mentir à Leila vu le mal qu’elle s’était donné pour m’aider, mais une part de moi espérait qu’elle ne m’ait pas entendu et qu’elle ne s’acharnerait plus a savoir, ignorant qu’elle réaction elle aurait. Leila m’aurait certainement laissé me débrouiller seule si elle avait su. Je marquai une pause, révisant mes mouvements…lui lancer la farine avant de le lui annoncé aurait été une bonne diversion si la nouvelle n’était pas aussi désagréable à entendre. Je me trouvais soudainement très déplacé et ne pu m’empêcher de m’excuser.

« Désolé? »

Ainsi, la nervosité commença a s’installer. J’avais gaffé, certainement j’avais gaffé. Les taches de farines dont mes vêtements étaient parsemés me semblait étrangement plus dérangeant soudainement et j’avais commencé à tenter d’en retirer le plus possible pour finalement en étendre encore plus comme mes mains en étaient pleine.

« Je…eu…j’avais peur…Ça te dérange?… »

« Prépare toi à courir…elle frappe plus fort que toi. »

« Elle…ne me ferait pas ça pour ça… naw? »

« Nah en effet…Ne m’écoute pas. Je crois que ta paranoia m’a atteinte aussi. Attend sa réaction. Elle s’en fiche peut-être au fond. »

« Aye…aye…c’est plus sage. »

Je redoutais grandement la réaction de la jeune femme. Je me voyais aussi mal lui faire finalement ma demande concernant mes pouvoirs…pire…Si elle se mettait à me détester elle allais connaître mon avantage…L’effet de surprise n’existerait plus en cas de problèmes…enfin pas celui-là. Je poussai une profonde expiration, soufflant, l’air entre mes lèvres un moment avant de finalement lui demander.

« Je sais que tu ne la tiens pas dans ton coeur. J’aurais peut-être dû le dire avant? Et…et je suis conscient que ça peut paraître euh…idiot…mais…tu pourrais garder notre conversation sur…le fait que j’endors les gens…et tout ça…pour toi…Arg…je me sent imbécile de te le demander ainsi, mais je voulais le faire avant que tu ne parte. Parce que…parce que…tu aurais le droit de me laisser avec mes problèmes de cuisine. Ce n’était pas très…courtois…d’éviter de te le dire...Vu les efforts…que tu fais et tout…qui sont très…très apprécier d’ailleurs. »

« Relaxe tu fais le piquet. Tu as l’air coincé. Prends confiance s’il te plait. C’est pénible à voir même pour moi! »

Ce rictus qu’elle émit voulait tout dire. Elle n’avait de toute évidence pas aimé la réponse. J’avais noté ses efforts considérables pour ne pas affronter Aislinn en ma présence la dernière fois et la même chose semblait soudainement s’être imposée ici avec son sourire. En silence, elle avait terminé la vaisselle en inspirant profondément. Malaisé j’avais entrepris de ramasser le comptoir, la farine…fichue farine qui me semblait se répandre plus qu’autre chose jusqu’à ce qu’en fin, Leila me fit part d’un semblant d’opinion sur la situation.

- Tant mieux si... tu la trouves... intéressante. Bonne chance avec elle...

Je me retournai vivement vers elle en rattrapant le cul de poule que j’avais entrainé avec moi dans mon mouvement…Oh « Bonne chance avec elle »…Elle croyait que…mais avant que je ne me justifie davantage, Leila était à mes côtés, déposant un baisé sur ma joue que « j’effaçai » inconsciemment d’un geste de main, rougissant subitement, les mots de sortant plus de ma bouche. Elle me rassura du fait qu’elle ne parlerait pas de mes pouvoirs et que son offre d’accueil chez elle était toujours valable avant de se diriger vers les portes de cuisines. Bravo Lawrence, tu avais déjà tout gâché…

« Leila, attends…Juste…c’est surement inutile. Juste je ne veux pas qu’il y ait de malentendu. Tu sais qu’elle ne m’intéresse pas hein? Je veux dire…elle est charmante et tout, mais je ne suis clairement pas…enfin, Aislinn est bien jolie et à des standards plutôt élevés, je crois. C’est pas comme si j’étais « boyfriend material » tu vois?...Tu trouves que ça ressemble à un rencart?...Je veux dire…Je ne suis pas très bon ou connaisseur de ce qu’il faut ou ne faut pas faire. Pour moi, rien ne m’empêche de prendre une bouteille en mangeant sur le bord d’une plage. Tu crois qu’elle pourrait y voir un message? Ou qu’elle m’en fait, comme elle a proposé le pique-nique?»

Je pris une profonde inspiration. Soudainement, je me le demandais. Comme Ais m’avait invité. Est-ce que les gens de notre âge faisaient ça pour des rencarts? Qu’est-ce que j’en savais. J’étais si peu au courant des choses de ce genre, n’ayant jamais eu ce genre d’événement ou contact dans ma vie auparavant. Je n’étais pas imbécile et totalement ignorant de la chose, mais je me savais maladroit dans la vie et de toute évidence, Leila avait cru qu’il s’agissait de plus que de l’amitié. Est-ce que j’en faisais trop?

« Soyons francs, j’ai aussi des standards assez élevés…juste pas dans le même domaine et bon…considérant que la moitié de l’école y a surement…enfin…tu vois ce que je veux dire? C’est une bonne amie…rien de plus....Dit lui pas que j'ai dit ça s'il-te-plait.»

« Est-ce que tu insinues qu’elle n’est pas « propre »? », m’interrogea Hypnos en ricanant à cette révélation de ma part.

« Euh….Dit comme ça, j’ai l’air détestable…mais ouais Hypnos…un peu…Je suis malade. Tu peux le dire! »

« Si AISLIN O’RILEY, miss corps parfait venait à te faire des avances tu refuserais? Sincèrement? Dis-moi que c’est ta façon de lutter contre ses charmes naturels! Sinon on est foutu…Tu sais que la plupart des filles de ton âge sont généralement plus actives que toi? Il faudra t’y faire à l’idée. »

« Je crois que tu devras te faire à l’idée plus que moi mon cher. », répliquais en riant.

« Bref…désolé encore Leila. Pour le malaise, je veux dire. Merci, d’être une aussi bonne amie. Je fais pâle figure à côté. J’espère simplement que mon amitié avec Aislinn ne te causera pas problème…Et je sens que tu fais de gros efforts pour tolérer tout ça…Tu as le droit de me le dire lorsque tu es en colère ou déçu, tu sais? Tu te retiens encore…Enfin…fais comme tu veux, mais je préfère savoir que m’imaginer ta déception. »

Je marquai une pause espérant et vérifiant qu’elle m’écoutait encore alors qu’elle était sur le point de quitter.

« Tu me permets un dernier…commentaire?…Je comprends hein…pour Fergal…Et je ne suis pas vraiment au courant…mais je n’approuve pas ce qu’Aislinn a pu faire si elle a tenté de te « prendre » Ferg. Je pense simplement que, vu les circonstances, tu te fais beaucoup de mal et que ça n’en vaut pas la peine. Et dans l’hypothétique situation où il aurait fini par aller voir ailleurs. Alors, là clairement qu’il ne t’aurait pas mérité non plus. Tu mérites d’être heureuse et d’être bien traitée…et ça implique…mieux que Shaw aussi. Avis personnel et peu objectif, n’étant pas particulièrement proches du second ni au courant de vos…rapprochements, évidemment. Mais tu peux définitivement faire mieux, le jour où tu réussiras à passer à autre chose. Parce qu’évidemment, il faudra le faire…passer à autre chose. Pas maintenant nécessairement…le deuil, la colère, c’est normal, c’est naturel et faut passer par-là…mais malsain si tu t’y attardes trop longtemps.»

HRP: