Une coopération talentueuse [PV : Kat <3]

Une coopération
talentueuse

Numa termina son exercice de mathématique. Elle devait s’avouer que ce n’était vraiment pas une matière où elle rencontrait des difficultés. C’était juste ennuyeux. Enfin. Il ne fallait pas dire ça, ce n’était pas donné à tout le monde d’avoir des facilités dans les matières scolaire, il fallait rester un peu humble.
Une vision dont le chien était entièrement d’accord. La vantardise n’était pas digne d’une jeune femme. Il n’y avait que les dieux qui pouvaient se prétendre supérieur aux humains !

*Tu me demande d’être humble, mais tu ne l’es pas.*
*Bien sûr que si. Tu peux te prétendre au-dessus des animaux, mais pas au dessus d’une autre personne de ta race. Moi je peux me prétendre au-dessus des humains parce que je suis une divinité.*
*Une divinité qui a besoin de moi pour exister. A ce titre, tu es l’égal d’un humain.*
*Seulement ceux qui sont possédés par une divinité dans ce cas.*

Numa sourit intérieurement à l’esprit du chien. Il fallait avouer qu’elle s’entendait de mieux en mieux avec lui. Sa présence n’était plus pénible, elle était même agréable le plus souvent. Sauf quand il commençait à parler de façon abondante dans sa tête ! Il ne s’en rendait pas compte mais sa voix raisonnait par moment et c’était fort désagréable, voir lui donnait la migraine.

Numa ferma son cahier et alla échanger son uniforme pour des vêtements plus chaud et confortable. Elle agrippa un chemisier en dentelle blanc. Les manches et le bas du chemisier étaient entièrement en dentelles avec des motifs floraux et des colibris. Le haut avait un col puritain tout en dentelle également. Elle mit un jean pour aller avec cela et par-dessus un pull en laine noire. Numa noua son ruban dans ses cheveux tout en gardant sa longue mèche qui cache son œil droit.

Il y avait pleins de personnes à Immortalia qui semblait plus jeune que leur âge, mais pas Numa. Avec son caractère silencieux, calme, et son physique assez fin et plutôt féminin, elle faisait plus âgée qu’on ne pourrait le croire. Non pas qu’elle ressemblait à une adulte, mais elle faisait plus mature qu’une adolescente de 15 ans. A part si on faisait attention à son visage de poupée dissimulée par cette longue chevelure de jais.
La française plia ses affaires avant de prendre son manteau que lui avait envoyé son père il y a peu de temps. Un doux manteau chaud et confortable aussi noir que ses cheveux. Puis, elle sortie de l‘établissement pour se rendre au bâtiment où se trouvait les clubs.
L’atelier.

C’était certainement sa deuxième chambre. La plupart des membres étaient des photographes alors ils étaient rarement là et Numa avait l’atelier pour elle seule. C’était parfait. Elle n’aimait pas qu’on la regarde travailler, ni même qu’on regarde ce qu’elle faisait. Bien sûr que les membres du club observaient son travail, elle ne pouvait pas cacher des mètres de toiles dans des casiers !
Elle savait que son travail était observé, surtout par le président. Mais il avait au moins la décence de ne pas lui faire de réflexions. Et elle avait l’intelligence de l’éviter le plus possible pour ne pas à en entendre. Bien trop timide sur son travail. Elle accepterait les critiques mais ne comprendrait pas les compliments. Et il fallait dire que tous ces artistes l’intimidaient. Ne pouvant juger son niveau, elle se sentait misérablement nulle et loin derrière eux.

Numa huma l’air en entrant dans l’atelier. L’odeur du pastel mélangé à celui du vieux bois de la table était si agréable.
La française agrippa le premier chevalet de la pile et le mit à coté de la grande fenêtre qui illuminait la pièce. Puis, elle prit sa toile du moment et le posa sur le chevalet avant de préparer tout le matériel nécessaire pour continuer son œuvre. Elle fit trois pas en arrière pour l’examiner.

La jeune française avait dessiné la cathédrale Notre-Dame de Galway sous un clair de lune très étoilée. Il était évident qu’elle n’avait pas peint sa toile sous la nuit, postée devant le bâtiment. Elle avait dessiné la cathédrale et reproduit le dessin en atelier. Les couleurs étaient entièrement de sa mémoire et son imagination.
Le reflet de la lune sur l’architecture était compliqué à mettre en avant. Entourée de ces vieilles maisons, de ces pousses qui dominaient le béton et toutes ces étoiles, le tableau était plus fantastique que réaliste.

Si on avait posé la question à une autre personne que la demoiselle, celle-ci aurait répondu que le tableau était de toute beauté, que les couleurs froide de la nuit mettant en valeur la beauté des lumières de la lune et des lampadaires. On aurait dit que ce tableau transportait dans un autre monde. On aurait dit qu’il méritait d’être vu de tous. Mais Numa n’était pas « on ». Et pour elle, ce tableau, comme tout les autres qu’elle faisait, n’étaient pas du tout réussis. Si elle pouvait, elle recommencerait milles fois ses toiles.
Mais fort heureusement l’esprit du chien arrivait à faire arrêter la jeune femme dans son acharnement à la perfection. Elle était si dure envers elle-même, s’en était presque masochiste, et cela faisait de la peine à la divinité.

Numa soupira avant de retrousser ses manches et s’assoir sur un tabouret en face de son chevalet. Elle agrippa son pinceau et continua sa toile. Son regard se perdit dans l’immensité de son œuvre, tant et si bien qu’elle n’entendit pas et ne vit pas la personne qui entra dans la pièce.
Lorsqu’elle peignait, plus rien n’avait d’importance.

Une coopération talentueuse

— ft Numa de Rell —

Depuis qu'elle était enfin parvenue à fonder un club et qu'elle avait renoué contact avec son meilleur ami, Katarina planait sur un vrai petit nuage. Son allégresse aurait presque suffi pour l'adoucir et la rendre plus aimable à l'égard des autres, si l'on ne comptait pas son besoin de perfection chronique.

Le soir elle tentait d'enrichir sa culture sur le théâtre et tâchait de perfectionner son jeu d'actrice. Elle avait déjà pris des cours dans sa jeunesse mais elle avouait être quelque peu rouillée. Il fallait que ce club soit une vraie réussite et soit meilleur que les autres : l'idée de compétition faisait se tordre de bonheur le ventre de la vipère. Cela n'était pas suffisant : le siège du club ne rappelait en rien un vrai théâtre. Il manquait cruellement d'originalité, et un théâtre sans expression artistique n'avait rien d'un théâtre.

C'est ainsi qu'elle convint avec Lucas de se charger d'embellir le club. Demander de l'aide à un autre club lui déplaisait fortement mais la vipère n'avait guère de talent artistique et avait toujours eu de piètres notes en Art Plastiques. Héra lui dit qu'elle n'avait rien à perdre et trouva la jeune femme ridicule de se mettre dans des états pareils simplement pour demander de l'aide à quelqu'un d'autre : Katarina lui dit de se taire et de la laisser faire. De toute évidence, elle n'avait pas le choix.

Le lendemain, la vipère se rendit au club de théâtre lorsqu'elle eut quelques heures de libres après sa matinée de cours habituelle.

Elle peina à retrouver son chemin mais le mur couvert de dessins en tout genre dont elle peinait grandement à comprendre le sens lui signifia qu'elle était dans le bon couloir. Elle se demandait comment ces visages abstraits et ces couches de peintures sèches pouvaient vraiment vouloir dire quelque chose mais elle préféra ne pas s'y attarder.

─ Ma parole, je me demande comment tu peux être aussi négligente pour quelqu'un qui veut diriger un club de théâtre. Tu n'es même pas à même d'avoir un peu de sens artistique ? Tu as beaucoup de choses à apprendre, mon enfant, souffla Héra d'une voix lasse.

─ J'ai beaucoup plus de sens artistique comme tu ne le penses et je n'ai rien à te prouver. Maintenant, laisse moi, je n'ai pas de temps à perdre avec tes sarcasmes, lâcha Katarina, vexée.

D'un pas décidé, elle trouva la salle ou se réunissaient les membres du club. Elle pointa le bout de son nez, regarda à gauche et à droite et surprit une jeune fille qui peignait une sublime toile de Notre-Dame de Galway. La peste se surprit cette fois à trouver un sens à cette peinture et reconnut une technique fine et très précise qui serait absolument parfaite pour son club de théâtre.

Quant à la peintre, elle ne pouvait pas voir grand chose à part une épaisse chevelure noire qui coulait en cascade sur son dos.

Katarina détendit sa posture, ajusta sa chemise à carreau sur ses petites épaules, et toqua. Elle eut un petit sourire perché aux coin des lèvres. :

─ Bonjour... Oh ! Mais... c'est une magnifique peinture que tu fais-là, dit la jeune femme. C'est Notre-Dame de Galway, n'est-ce pas ?

Elle se permit d'avancer pour se présenter correctement à la jeune demoiselle et lui fit alors face. Elle ne pouvait voir qu'une iris bleutée, l'autre cachée derrière une grande frange sombre. Katarina eut l'air soudain désolée :

─ Oh, excuse-moi, j'ai dû t'interrompre. Je suis Katarina Griffin, en terminale. Je suis venue ici pour demander conseil à propos de mon club de théâtre, est-ce que tu penses pouvoir m’aiguiller un peu ? Demanda la peste avec un petit sourire poli.

Kyro. sur Epicode

Malgré la présence d’une inconnue dans la pièce, Numa ne décrocha pas de sa toile.
L’esprit du chien appelait doucement son hôte pour lui faire part de l’arriver de quelqu’un dans la pièce. Mais la voix de ce dernier fit écho dans la tête de la jeune française sans pour autant qu’elle ne l’entende. Sa main semblait bouger toute seule et son œil figé semblait voilé, porter vers un autre monde couvert d’étoiles. Tant et si bien qu’elle n’entendit pas l’arrivante faire des éloges sur sa toile.

Numa redescendit de ses songes lorsque la demoiselle entra dans son champ de vision. La française sursauta, sans pour autant que son visage éternellement inexpressif n’exprime la surprise. La peintre se figea et aurait certainement pâlis de peur si sa peau n’était pas déjà couleur de lune.

Numa scruta la demoiselle qui semblait confuse d’avoir couper la française dans son élan artistique.

_Oh, excuse-moi, j'ai dû t'interrompre. Je suis Katarina Griffin, en terminale. Je suis venue ici pour demander conseil à propos de mon club de théâtre, est-ce que tu penses pouvoir m’aiguiller un peu ?

Numa hésita un peu avant de regarder autour d’elle. Elle n’était pas certaine, mais c’était bien à elle que s’adressait la jeune fille.
Ce n’était pas forcement une bonne idée d’être venue à l’atelier, finalement.
Ladite Katarina était très jolie. C’était incroyable le nombre de belles personnes qu’il y avait dans ce pensionnat. A croire que ça faisait partie des critères de recrutement.

*Toi aussi tu es jolie ! Ne te dénigre pas*

Numa ne fit pas attention à la gentille attention de sa divinité et continua de regarder l’arrivante. Ses cheveux étaient teints en bleu, mais c’était un bleu qui lui allait si bien. Ils ressemblaient à un lagon. Un beau lagon bleu céleste avec des nuances de bleu paon et des reflets verdâtre de bleu tiffany. C’était absolument magnifique. Surtout que sa chevelure présentement lui arrivait en bas des épaules telles de ravissants filets d’eau d’une île tropicale.
Ils étaient presque de la même couleur que ses yeux. Ces derniers tiraient d’avantage vers l’azur. De très beaux yeux, grands, dont les iris étaient encadrées d’un charmant trait noir, comme si on lui les avait peinte.
Elle avait un très beau visage clair et de belles lèvres fines qui semblaient naturellement colorés. Son regard avait une certaine amertume, comme un vice, mais son visage était si beau qu’elle paraissait douce et gentille, voir angélique. Son petit nez retroussé était absolument adorable. Le tout était tellement harmonieux. C’était absolument magnifique.
Même si Katarina était debout, Numa pouvait deviner qu’elles faisaient à peu près la même taille. Elle avait l’air aussi jeune que la française. Mais Numa ne l’avais jamais vu en seconde. De toute évidence, avoir l’air plus jeune devait aussi faire partie des critères de recrutement. Contrairement à la plus part de ses camarades, Numa paraissait plus mature que son jeune âge, tandis que les autres, pour la plupart, faisait plus jeune. Mise à par son visage de poupée, qui marquait clairement sa jeunesse.
La brune se tourna vers son interlocutrice et lui répondit de sa voix douce et calme :

_Si tu veux réellement des informations il faudrait plutôt t’adresser au président du club. Ethan Shaw. Il est souvent ici le soir. Ou la secrétaire, Eireen O'Mealaigh.

*Mais tu passes ta vie dans cette atelier, tu peux surement l’aider. Aller, arrête d’être si méfiante et ais un peu confiance en toi.*

_Mais je peux toujours essayer de t’aider.

Numa se leva. Et conclut qu’elle avait vu juste, elles faisaient à peu près la même taille, à quelques centimètres près. La jeune française poussa doucement l’un des pieds de son chevalet pour tourner son tableau vers la fenêtre afin qu’il ne soit visible de personne, même pas elle, très prude dans ses réalisations.
Numa fixa de son visage inexpressif l’arrivante. Ce qui était assez contradictoire avec sa voix douce et apaisante.

_Que puis-je faire pour toi ?

Une coopération talentueuse

— ft Numa de Rell —

Katarina regardait la jeune fille d'un drôle d'air, comme s'il s'agissait d'une créature qu'elle n'aurait jamais aperçue auparavant. Il émanait d'elle une sorte d'aura particulière, quelque chose que la peste ne s'expliquait pas. Cela la fit tiquer mais n'en montra rien – à la place, elle affichait cet éternel sourire hypocrite.

Elle espérait qu'elle accepte de l'aider et se montre coopérative. La vipère n'aurait pas la patience de tourner en rond à espérer trouver une âme charitable ou quelqu'un d'assez idiot pour lui offrir ses bons services gratuitement. Il lui fallait impérativement rénover le théâtre et attirer de nouveaux potentiels membres car le goût de la défaite lui était inconnu. Elle visait la perfection et donnerait tout pour l'atteindre, sinon s'en approcher.

Enfin, la voix douce de la brune fendit l'air. C'était une voix agréable – Katarina haïssait les voix perçantes et tonitruantes. Elle lui répondit alors de s'adresser au club du président, ou encore voir sa secrétaire, Eireen elle-ne-savait-plus-qui.

La vipère se retint de claquer de la langue, profondément ennuyée : s'adresser directement au président de ce club rendrait les choses encore plus ardues. Elle n'avait pas de patience, aussi l'idée de devoir demander de l'aide à quelqu'un d'autre lui serra la gorge à nouveau, son orgueil se liquéfiant intérieurement comme de l'encre noire.

─ Eh bien, je préférerais que tu évites de t'égosiller face à cette jeune fille, Katarina. Elle te propose son aide, dit Héra d'une voix sage.

Katarina dut admettre – à contrecœur – qu'elle avait raison, se retenant de répliquer ouvertement face à la déesse : elle n'allait pas lui faire ce plaisir pour cette fois seulement. Pour l'heure, elle avait d'autres priorités, dont se mettre la jeune fille dans la poche. Elle n'avait pas l'air sociable, mais elle ne se faisait pas d'inquiétude. Son charme naturel et sa présence séduisaient rapidement les gens.

Elle offrit un immense sourire à la jolie brune, faisant quelques pas vers elle, les mains jointes ; ensuite, elle lui expliqua plus précisément les raisons de sa venue ici.

─ Eh bien, pour tout te dire, le théâtre ou je siège avec les autres membres est sans personnalité, sans couleur. Il n'attire pas grand monde, et pour que des pièces soient jouées dignement, il faudrait un décor unique, donner de la personnalité à ce décor. Sauf que... je suis vraiment nulle lorsqu'il s'agit de dessin, avoua-t-elle avec un petit rire coupable.

─ J'aurais vraiment besoin d'une main experte pour me fournir des décors, et tu serais parfaite pour ce rôle, regarde de quoi tu es capable ! Dit Katarina avec un immense sourire en montrant la toile – à la voir ainsi, jamais on n'aurait pu lui attribuer un caractère aussi mauvais.

─ Je m'emporte, mais c'est très important. Si tu ne peux pas, je comprendrais... mais peut-être pourrais-tu passer au théâtre, pour y voir l'état de la salle ? Cela te donnera peut-être une idée de l'ampleur de la chose... et tes efforts seront payés.

La bleue pria fort pour qu'elle accepte car cela lui ôterait une épine du pieds. Elle n'avait plus qu'à espérer qu'elle soit ouverte aux négociations et ne lui en demande pas trop ; elle avait mieux à faire que perdre son temps inutilement à remercier les autres, préférant largement se concentrer sur son travail.

Kyro. sur Epicode

_Que puis-je faire pour toi ?

_Eh bien, pour tout te dire, le théâtre ou je siège avec les autres membres est sans personnalité, sans couleur. Il n'attire pas grand monde, et pour que des pièces soient jouées dignement, il faudrait un décor unique, donner de la personnalité à ce décor. Sauf que... je suis vraiment nulle lorsqu'il s'agit de dessin. J'aurais vraiment besoin d'une main experte pour me fournir des décors, et tu serais parfaite pour ce rôle, regarde de quoi tu es capable !

Le regard de Numa suivit le mouvement de sa camarade jusqu’à sa toile. Même si rien ne le montrait sur son visage fermé d’émotions, la jeune française ne savait pas trop où se mettre. Katarina trouvait ce tableau joli ? Vraiment ?

*Tu es la seule à dire que ça ne l’est pas.*

_Je m'emporte, mais c'est très important. Si tu ne peux pas, je comprendrais... mais peut-être pourrais-tu passer au théâtre, pour y voir l'état de la salle ? Cela te donnera peut-être une idée de l'ampleur de la chose... et tes efforts seront payés.

Numa reporta son attention sur la demoiselle aux cheveux bleus puis ses yeux revinrent sur sa toile qu’elle trouvait éternellement inachevée.

La jeune française devait avouer qu’elle manquait cruellement de confiance en elle, et cela la rendait très dure envers sa propre personne, alors qu’elle était très souple envers les autres. Ce qui était assez contradictoire avec sa méfiance pour les gens. Mais son fond bienveillant ressortait toujours malgré sa froideur.
Numa reporta son attention sur la jeune arrivante. Son visage n’affichant toujours aucune expression.

_Si tu penses que je peux t’aider.

Numa sentait que ce que projet tenait à cœur cette fille et un tel projet ne pouvait pas être rejeté. La brune n’était peut-être pas la meilleure pour ça. Mais d’après ce qu’elle avait entendu du président du club, il serait du genre à l’envoyer sur les roses. Et elle ne connaissait pas bien les autres membres pour savoir qui serait la personne la plus apte à cette demande.
La cadette ressentait une envie grandissant de l’aider, surtout que cette fille avait l’air gentille et investie.
Numa s’exprima, convaincue, toujours avec calme et douceur :

_J’aimerais bien voir le théâtre, si tu as le temps, et tu me diras ce que tu as en tête en y allant. Je pourrais te dire si tes attentes sont réalisables et en combien de temps.

A dire vrai, à par si la sirène voulait des décors de films avec des lustres du château de Versailles ou des chars d’assauts, tout était réalisable.

*Ça te permettra de faire des rencontres !*
*Ce n’est pas mon but premier. Mais ça semble te tenir à cœur alors je ferais des efforts.*

Numa tourna le dos à la jeune fille pour aller se laver rapidement les mains. Elle prit ses pinceaux et les laissa tremper pour ne pas qu’ils sèchent, le temps de revenir de sa visite. La française referma toute les boites de peintures qu’elle aligna symétriquement sur la table pour montrer qu’ils n’étaient pas posés là par hasard, au cas où un membre du club viendrait durant son absence.
Numa prit finalement son sac et se présenta à la fille aux cheveux bleus.

_Si tu n’as pas trop le temps, on peut faire ça rapidement. Pour ma part j’ai terminé ma journée.

Une coopération talentueuse

— ft Numa de Rell —

[Aaaaah ;w; désolée d'être si longue qwq, mes examens me grignotent tous mon temps ! J'espère quand même que ma réponse te plaira ! ]

Décidément, Katarina ne manquait pas d'être surprise. Elle avait d'abord pensé essuyer un échec et devoir aller voir ailleurs. Cependant il semblerait bien que son numéro de « fille désespérée » mais toutefois « passionnée » avait suffi à convaincre la demoiselle. Elle qui avait un petit joyau de talent – elle n'avait que peu de connaissance dans le domaine artistique mais restait très sûre de ses goûts – c'était comme si on lui offrait une paire de chaussure hors de prix pour elle alors qu'on venait de lui apprendre qu'elle ne pourrait malheureusement pas lui offrir.

Satisfaite d'avoir trouvé une âme naïve mais généreuse pour faire le travail à sa place, elle ouvrit un immense sourire à la plus jeune. Elle la paierait dignement, bien sûr... son éducation lui avait au moins inculqué certaines valeurs morales – quoiqu'on pouvait fort bien en douter. Son hypocrisie était quelque chose d'indicible mais qu'on pouvait très bien percevoir avec un peu de clairvoyance. De ce fait, son éducation et son comportement colérique faisaient un effet de contraste fort étonnant... et souvent très drôle.

─ Qu'est-ce que tu vas faire ? J'espère que tu n'oseras pas mener cette fille en bateau, dit Héra.

─ Bien sûr que non ! Arrête et laisse moi réfléchir, tu veux ? Pensait très fortement la bleue pour tenter de la chasser de son esprit.

Cela ne fonctionna pas, bien entendu – elle fut néanmoins soulagée d'entendre la déesse ricaner d'amusement puis s'évanouir comme le vent.

Héra pouvait être une vraie plaie lorsqu'il s'agissait des femmes ; son instinct protecteur et sa moralité parfois douteuse aux yeux de la vipère créaient très souvent des tensions qui les amenaient à se disputer.

Au moins contente de pouvoir se passer des commentaires de cette divinité pour le moins insupportable, Katarina hochait énergiquement la tête pour approuver ce que lui disait sa nouvelle associée. Elle était plutôt pressée mais elle avait toute la journée de libre. Rien n'importait plus Katarina que d'obtenir ce décors le plus rapidement possible – tant qu'elle n'avait pas grand chose à faire dessus... les travaux manuels n'étaient pas son fort. C'était à peine si elle pouvait coudre droitement sans se piquer un doigt. Elle trouverait bien une excuse dans le pire des cas de figure mais elle doutait fortement que l'artiste ne requière vraiment l'aide d'une novice comme elle. Elle avait bien donné l'air de s'y connaître avec son spectacle de tout à l'heure, tiens !...

─ C'est bon, j'ai tout le temps qu'il me faut. Je pense qu'avoir un visuel concret t'aidera à produire une merveilleuse œuvre d'art ! Oh... si tu acceptes, bien entendu, se rattrapait-t-elle avec un petit sourire timide.

Après que la jolie demoiselle eut terminé de ranger ses affaires, elles repartaient déjà dans le couloir pour aller dans la salle qui allait accueillir le club de théâtre.

Pendant le trajet, Katarina ne pouvait s'empêcher de détailler discrètement la jeune fille. Elle était discrète, simple, mais toutefois intriguante... une aura particulière émanait d'elle. Sa frange, d'ailleurs, qui cachait son autre œil... cachait-t-elle quelque chose ? Un œil crevé, peut-être ? Ou simplement un style particulier ? Les théories rocambolesques plaisaient beaucoup à la bleutée. Elle se retint néanmoins de toucher à sa frange – le but n'était pas de s'en faire une ennemie pour l'heure.

─ Dis moi... comment t'appelles-tu ? Demanda finalement la peste avec curiosité.

En un rien de temps elles se retrouvaient déjà dans le grand théâtre. La salle était assez large pour donner une liberté de mouvement importante – il y avait la scène en haut de la salle, puis, derrière, de grandes rangées de sièges ou pouvaient s'installer les élèves. La pièce était grande, le plafond vertigineux, la luminosité presque parfaite... de plus, les couleurs claires offraient un grand charme à l'endroit. Cependant la décoration restait vide et donnait plus l'air d'un endroit abandonné que d'une vraie scène de théâtre.

Katarina avait bien des idées pour la décoration esthétique du club – elle se passerait bien d'être aidée à ce sujet tant elle était sûre d'elle... mais quant aux décors, les peintures murales et tout ce qui suivait... c'était autre chose.

Tout sourire, elle bondit jusqu'à la grande estrade jusqu'à s'y asseoir ; toujours face à son associée. Elle avait l'allure de ces personnalités de mode qui prenaient toujours la pose dans des endroits incongrus.

─ Tu vois, on a eu de la chance d'obtenir une bonne salle. Le directeur n'a lésiné sur aucun club, d'ailleurs... les murs sont gigantesques. On pense que des peintures murales seraient beaucoup mieux que des posters basiques. Par exemple des peintures qui rappellent des grands classiques... comme par exemple les Fourberies de Scapin.

Elle n'avait pas d'autres idées. Mince ! Pourtant Lucas lui en avait conseillé de nombreux classiques... elle réfléchit et sortit au hasard :

─ Même Robin des Bois, ou que sais-je. Il y aurait énormément de choses à faire ! Je, enfin, nous souhaiterions quelque chose de tape-à-l'oeil, quelque chose qui donne envie aux gens de rester. Le problème du théâtre c'est que les gens s'y ennuient souvent... quand on parle des non-habitués, bien sûr.

Katarina espérait que ses idées hasardeuses ne déplairaient pas à la demoiselle. Elle donnait cependant un air très assuré et énergique comme si elle croyait dur comme fer à ce qu'elle disait.

─ C'est vraiment important pour moi. Le théâtre était la seule chose qui nous liait, mon père et moi, avant qu'il ne parte... sache en tout cas que ton aide ne sera pas inutile et que tu seras dignement récompensée pour tout ça. Alors, qu'en penses-tu ? Tu as des suggestions, des idées ? Demandais-je alors.

─ Quel mensonge ! S'écria Héra en mon for intérieur.

Je sursautai.

Kyro. sur Epicode

_Si tu n’as pas trop le temps, on peut faire ça rapidement. Pour ma part j’ai terminé ma journée.
_C'est bon, j'ai tout le temps qu'il me faut. Je pense qu'avoir un visuel concret t'aidera à produire une merveilleuse œuvre d'art ! Oh... si tu acceptes, bien entendu.

La jeune femme aux cheveux bleus attendit que sa cadette ait finit de rassembler ses affaires pour l’entrainer dans les couloirs.

Katarina avait un joli sourire, bien qu’énigmatique. Numa n’arrivait pas à déterminer ce qu’il représentait, mais si elle devait juger tout le monde au premier abord, elle deviendrait une ermite enfermée dans une grotte au fin fond du Thibet.

*En soi … Tu t’y approche.* se moqua gentiment l’esprit du chien

Numa ne répondit pas à la provocation joueuse de son compagnon spirituel. Et suivit la sirène à travers le couloir. Parfois, elle avait l’impression qu’elle était épiée par celle-ci. C’était une certitude … Légitime, Numa avait fait la même chose tantôt, et la curiosité humaine face à l’inconnu était une chose trop importante dans leur code génétique pour faire autrement. La jeune française espérait seulement que cette demoiselle n’était pas portée sur le jugement. Elle avait l’air gentille, mais il faut se méfier de l’eau qui dort.

*Il n’y a pas le mal partout. Détend toi.*

Numa aimerait bien se détendre, mais une inconnue venait tout de même de débarquer dans l’atelier de son club et voir son tableau inachevé, elle devait digérer certain élément avant de se détendre.

_Dis moi... comment t'appelles-tu ?
_Je me nomme Numa, répondit simplement l’intéressée

Il était vrai que la concernée ne disait jamais son nom si on ne le lui demandait pas. Ce n’était pas un automatisme, loin d’être impoli, elle n’avait juste pas l’habitude d’être sociale et donc de se présenter. La brune était le genre de personne simple, elle répondait aux questions qu’on lui posait, ne racontait pas sa vie, écoutait toutefois celle des autres.

En rien de deux, les deux jeunes femmes se retrouvèrent dans la salle de théâtre, que Numa n’avais jamais vu. Elle ne savait même pas qu’il y avait une salle de théâtre pour dire vrai.
La sirène alla s’asseoir telle une princesse sur la grande estrade et regarda Numa, qui ne fit plus vraiment attention à la présidente de ce club. Les yeux traversèrent l’endroit, admirative, le trouvant vraiment très charmant. Il fallait peu pour la charmer, tant que c’était nouveau. Elle imaginait déjà des représentations, des élèves s’amuser sur scènes, d’autres regarder. La brune imagina les milles couleurs sur les comédiens, les costumes travaillés, des comédies, des tragédies, mais également des spectacles de danses ou de musiques.
C’était une agréable pensée.

_Tu vois, on a eu de la chance d'obtenir une bonne salle. Le directeur n'a lésiné sur aucun club, d'ailleurs... les murs sont gigantesques. On pense que des peintures murales seraient beaucoup mieux que des posters basiques. Par exemple des peintures qui rappellent des grands classiques... comme par exemple les Fourberies de Scapin.

La sirène avait de nouveau l’attention de sa cadette qui écouta ses désires. Ce n’était pas une mauvaise idée, il était dommage que la salle ne soit pas un vrai théâtre avec cette belle architecture, ses colonnes, ses sculptures, ses hauts et bas reliefs. Tout ce qui faisait le charme d’une salle de théâtre. Mais maintenant ça allait être difficile, et le pensionnat restait une école, pas un quartier parisien de bourgeois. Mais une peinture murales avec des jeux d’optiques pour faire croire à une perspective comme si on pouvait s’y rendre était une idée à creuser.

_ Même Robin des Bois, ou que sais-je.

Numa tiqua légèrement … « robin des bois ? » C’était un classique ? Racine, Molière, Corneille, non ? Ou alors peut-être que la demoiselle aux cheveux bleue penserait que sa cadette ne soit pas une grande fan de littérature et de théâtre. Pourtant, ô dieux qu’elle en avait lu des livres, et dans plusieurs langues ! Ce n’était certes pas sa première passion, mais lorsqu’on s’ennuie et que l’on dors peu, on s’occupe comme on peu.

_Il y aurait énormément de choses à faire ! Je, enfin, nous souhaiterions quelque chose de tape-à-l'oeil, quelque chose qui donne envie aux gens de rester. Le problème du théâtre c'est que les gens s'y ennuient souvent... quand on parle des non-habitués, bien sûr.

Numa ferma les yeux et se concentra d’acquiescer. Elle n’allait pas le dire, mais la demoiselle pensait que les « non-habitués » n’allaient certainement pas venir juste pour admirer les murs. Malgré tout, il était vrai que pour les personnes qui passeraient par là, il serait plus agréable de découvrir une pièce plus immersive.

_C'est vraiment important pour moi. Le théâtre était la seule chose qui nous liait, mon père et moi, avant qu'il ne parte... sache en tout cas que ton aide ne sera pas inutile et que tu seras dignement récompensée pour tout ça. Alors, qu'en penses-tu ? Tu as des suggestions, des idées ?

Parmis tout la fin de discours de la sirène, Numa bloque sur un mot ; « Récompensé » ? Même si elle avait beaucoup de compassion pour le départ de son père, la brune avait du mal avec le terme « récompensé », elle avait l’impression que …

*Ce n’est pas qu’une impression, elle veut t’acheter.*

La demoiselle ne montrait rien sur son visage couleur de lune, mais elle grimaça à l’intérieur, remerciant sa divinité. Avait-elle à faire à une de ces filles si riche qu’elle pensait tout avoir par l’argent ?
Même si elle semblait gentille, la sirène venait tout de même de baisser dans l’estime de la cadette. Pas de conclusion hâtive, on pouvait être riche, gentille et sans arrière pensée. Ce pensionnat regroupait tout type d’individue qui n’avait pas le même milieu ni le même passé.
Malgré ses sentiments intérieurs, Numa parla de sa voix toujours très calme et douce :

_Tu penses que j’accepterais mieux avec une récompense ? Tu n’as pas besoin de me corrompre pour obtenir mon aide. Si je le ferais c'est parce que j'en aurais envie te que ce sera possible.

Puis le regard de la brune quitta sa camarade pour regarder une nouvelle fois le théâtre, cherchant des idées, de l’inspiration, ce qu’elle pourrait faire de ces murs clairs mais vide. Beaucoup d’images et de couleur défilèrent sous ses yeux. Tout en imaginant tout ce qu’elle pourrait faire, la française continua :

_Si j’accepte, je ne demande rien en retour. Mis à par le budget nécessaire à ton projet. C'est-à-dire que c’est ton club qui payera le matériel, mais pas la main d’œuvre.

Numa finit par tourner le dos à son ainée pour finir d’imaginer la fresque dans son esprit. Mais il y avait tellement de possibilité ! Tant de couleur, tant de composition, tant de matière à apporter sur ses immenses murs ! Numa se perdit dans son imagination en tournant lentement une nouvelle fois une elle-même, les yeux rivés sur le haut des plafonds. Elle finit tout de même par arrêter de divaguer et dirigea à nouveau ses yeux vers Katarina.

_Je pense que représenter plusieurs scènes de pièces différents pourraient être intéressant, mais il ne faut pas trop charger les murs pour ne pas empiéter sur le théâtre. Ou alors peindre en effet d’optique un vrai théâtre rouge et doré avec les balcons, les sièges, les statues. Il y a vraiment beaucoup de possibilité.

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