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Rats de bibliothèque
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 :: Hors RP :: ◄ Corbeille :: ► Archives du Chapitre 2
MessageSujet: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyLun 4 Sep - 11:07


Rats de bibliothèque

ashlotte & ashton


Il fallait l’avouer, Ashton n’avait plus rien dans son budget livres. Triste vie, n’est-ce pas ? Il en avait tellement acheté qu’il ne pouvait pas se permettre d’en acquérir d’autres.

Assis sur son lit, il fusillait du regard la bibliothèque fraîchement débarquée dans son logement, contenant les livres qu’il avait apportés avec lui, et ceux qu’il avait achetés depuis son arrivée. Son regard, cependant, s’adoucit devant ce qu’il appelait ses « bébés », et se fit plutôt songeur. Il réfléchissait à un moyen de se procurer de nouveaux bouquins sans dépenser trop d’argent.

Je ne vois pas pourquoi tu continues de réfléchir. J’ai déjà trouvé la réponse.

Son enveloppe charnelle ne bougea pas d’un pouce, mais l’esprit d’Ashton s’affuta et il alla tricher du côté d’Artémis. Aaaaah, mais oui ! Pourquoi n’y avait-il donc pas pensé plus tôt ? Un soupir s’échappa de ses lèvres et il se fit un facepalm, à l’hilarité teintée de mépris de la déesse.

Arrête de t’foutre de moi, j’aurais trouvé de toute façon.

Tu aurais mis un peu plus de temps. Reconnais-le ! Je te suis supérieure en tous points.

Pour la faire bien chier, il lui glissa, mesquin, Les femmes ne seront jamais supérieures aux hommes. Vous êtes le sexe faible. et elle lui hurla sa rage pendant qu’il rigolait tout seul dans sa chambre. Il crut bon de la reléguer comme il le pouvait au fond de sa tête, histoire qu’elle ne lui file pas un mal de crâne impossible à calmer avant le lendemain.
Malgré tous les risques qu’il prenait à chaque fois qu’il la provoquait, il ne pouvait s’en empêcher. C’était vraiment plus fort que lui. Plus elle s’énervait, plus il prenait son pied. C’était de sa faute, alors, elle n’avait pas qu’à réagir comme ça, hein ?

Il revint à la réalité. Ses livres étaient toujours là. Son portefeuille lui disait toujours « non ». Mais cette fois, il savait où aller pour subvenir à ses besoins littéraires.
Ça sonnait comme une quête, n’est-ce pas ?

Tout bâillant qu’il était, il finit de s’habiller. En effet, il était tombé en pleine réflexion au beau milieu de son enfilage de pantalon. Il avait cependant fini de le mettre, de le boutonner et de fermer la braguette avant de se laisser tomber sur son lit. Les pensées surgissaient de n’importe où, n’importe quand. Parfois, il jardinait, et d’un coup, il songeait à quelque chose qui n’avait aucun rapport avec la chose qu’il faisait sur le moment, et il se mettait à réfléchir.
Il enfila un t-shirt d’un bleu ciel un peu délavé et, prenant ses effets personnels au cas où – téléphone portable, portefeuille – il sortit de son logement pour prendre la direction de la bibliothèque.

Dans les couloirs, il fut surpris de voir autant de monde, avant de se rappeler que les élèves étaient déjà presque tous revenus. C’était bientôt la rentrée des classes, alors il fallait que tous soient sur le terrain pour se préparer à cette épreuve terrible et horrifiante qui était de revoir ses camarades et ses profs.

Dépassant la plupart d’une bonne tête, Ashton se frayait un passage, mains dans les poches, jusqu’à atteindre le premier étage, un peu moins fréquenté que le rez-de-chaussée car les cours n’avaient pas encore repris, et que risquer de croiser les profs ? Non merci !

Le blond finit par arriver devant la bibliothèque et entra sans attendre. Aussitôt, l’ambiance qu’il affectionnait, depuis tout petit, lui tomba dessus comme… comme de la poussière de fée ? C’était un peu ça. Une sorte de magie flottait dans tous les endroits remplis de livres, bourrés de silence. L’odeur du papier atteignit ses narines et il inspira un grand coup, souriant largement. Il adorait cet endroit.

Il lança un « Bonjour » à la bibliothécaire qui lui fit un signe de tête pour le saluer, avec un sourire. Les mains toujours dans les poches, il s’avança jusqu’à une rangée, au hasard, et se mit à lire les titres sur la tranche de livres qui attiraient son attention. La chasse au trésor venait de commencer.



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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyVen 8 Sep - 17:08
Aujourd’hui, nous pouvons observer un magnifique spécimen de l’Ashlotte Eklund dans son habitat naturel. Il faut bien faire attention de ne pas faire de bruit et d’éviter de lui parler, cette créature est très timide et s’effraie au moindre signe de contact social. On peut l’apercevoir ici en train de manger un bol de céréales de riz soufflé de sa main droite en griffonnant dans un cahier annelé de sa main gauche. Notez que la bête porte une robe qui lui descend aux genoux de couleur verte, on peut supposer qu’elle tentera de se fondre à la nature si les gens donnent l’impression de lui porter la moindre attention. Ses cheveux sont aujourd’hui une grande tresse française, pour éviter que le tout trempe dans son bol. Oh! Elle se lève! Si je peux porter votre attention au visage de notre protagoniste, vous remarquerez que ses yeux sont toujours rivés sur le sol, question d’éviter toute forme d’interaction sociétale avec les autres humains qu’elle ne connait pas. Comme aucune des activités qu’elle apprécie ne s’effectue en groupe, on comprendra que le nombre d’humains avec lequel elle est à l’aise est très près de son niveau de talent oral, c’est-à-dire zéro. Où est-ce que notre héroïne va bien pouvoir nous emmener aujourd’hui pour nous ennuyer encore un peu plus? La suite de notre palpitante aventure suivra après cette pause, pendant laquelle notre Ashlotte lacera ses espadrilles.

Même si ses propos n’étaient pas très flatteurs à mon égard, le ton de narrateur d’émission sur la nature qu’il avait pris me faisait sourire malgré moi. J’avais l’impression d’être une lionne qui s’apprête à bondir sur une antilope.

Pour ceux qui attendent la suite, je dévoile le tout immédiatement : On s’en va à la bibliothèque. Choquant, n’est-ce pas?

Est-ce qu’on pourra finalement apprendre le Braille aujourd’hui? Je suis d’avis qu’il s’agit probablement d’une des meilleurs inventions qu’il y a eue dans les deux derniers millénaires.

Je ne peux qu’imaginer que l’internet n’arrive que deuxième dans ton classement.

Ton ‘’Internet’’ n’aura sa place dans mon classement que lorsque j’aurai finalement compris comment tout votre ‘’Informatique’’ fonctionne. Ton histoire de zéros et de uns ne m’a vraiment pas convaincu, j’ai la nette impression que tu ne maîtrises pas le sujet complètement.

Bien sûr que non, considérant que pour toi le terme ‘’Maîtriser complètement’’ signifie : Comprendre absolument tout ce qui existe à propos du sujet, de tous les sujets connexes et de tous les sujets connexes à ces derniers.

Je ramassai mon sac à dos et nous nous mîmes en route vers la bibliothèque beaucoup plus tard qu’à mon habitude. Je ne pus que remarquer que les cours allaient bientôt commencer à la quantité de personnes dans ma tranche d’âge qui déambulaient dans les corridors. C’était… bruyant. Je pressais le pas vers la bibliothèque pour rejoindre le silence que j’appréciais tant.

Tu sais quoi Thôt? C’est aujourd’hui que ça se passe. On va apprendre le Braille. Je vais prendre un livre en Braille et le même livre version classique et on va apprendre comme ça, ça te va?

Je sentis une joie m’envahir, une joie qui ne m’appartenait pas vraiment mais qui me faisais tout de même sourire. Ça devait être la première fois que Thôt était heureux depuis qu’il me possédait, et ce n’étais pas une chose désagréable. Peut-être que je pourrais essayer de le contenter plus souvent, dans le futur.

Merci à toi, Ashlotte Eklund. Sache que grand bien échoit ceux qui satisfont les attentes de leurs dieux. Je te serai redevable un jour.

Son ton était tellement solennel, c’était presque effrayant. Je sentais toute la prestance qu’il avait dû avoir autrefois, tout le respect qu’il devait inspirer aux autres dieux et je ne pus m’empêcher de ressentir une certaine tristesse de savoir qu’il n’était plus qu’une pâle copie de ce qu’il avait été, jadis. Prise dans mes pensées, je me retrouvais devant la bibliothécaire depuis quelques instants déjà et elle me regardait avec de plus en plus d’insistance. Je chuchotai :

«Heum… Oui… heum… les livres… heum… sur… heum… le braille?»

Elle me regarda avec le regard de ceux qui me voient depuis longtemps sans jamais m’avoir entendu parler. J’y étais habituée maintenant, mais ça ne m’attristait pas moins. Elle me pointa une rangée non loin, je hochai la tête en signe de remerciement et je m’y dirigeai. La bibliothèque était presque vide mais dans la rangée en question, il y avait un grand blond au beau milieu de l’allée qui faisait du lèche vitrine de livre, au sens figuré de la chose. Je m’avançais tranquillement en espérant qu’il se déplacerait d’un côté ou de l’autre de l’allée mais il restait en plein centre. Je me plantai discrètement à côté de lui et attendit quelques instants, sans résultats.

Demande lui de bouger Ashlotte, il est simplement trop concentré sur les livres pour s’apercevoir que tu es là, et tu n’es définitivement pas la plus bruyante non plus, il n’a peut-être même pas conscience de ta présence.

Je rassemblai mon courage quelques instants, et je finis par demander :

«J’ai… heum… besoin d’aller… heum… plus loin. Heum… là-bas…» Je pointais le fond de la rangée. «Heum… il y a… heum… des livres… heum… que je veux… heum… en Braille. Heum… S’il-vous plait?»

C’était probablement sa grandeur qui le rendait si intimidant, mais il avait aussi un quelque chose d’intrigant. J’avais envie d’essayer de lui parler mais aussi de ne jamais lui adresser la parole en même temps. Étrange.
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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyDim 17 Sep - 15:42



Rats de bibliothèque

ashlotte & ashton


Le rayon dans lequel il s’était engouffré était le pays des langages, aussi diversifié que le monde comptait de langues parlées. Parlées et écrites ! Les yeux du blond étaient déjà passés sur des bouquins sur les hiéroglyphes égyptiens, puis sur « Comment apprendre le grec ancien ». Les mains toujours dans les poches, il était légèrement penché, pour déchiffrer les titres qui étaient sur les étages inférieures, puis se redressait pour aller s’intéresser aux livres posés tout en haut. Sa hauteur lui permettait au moins ça : chercher un livre sans avoir à se casser la nuque. Par contre, son dos en souffrait, parfois. Avoir acquis l’aptitude d’Artémis à être endurant (et autre) ne le privait pas de ses superbes douleurs de dos quand il le sollicitait trop.

Enfin, il se déplaçait lentement dans le rayon, se tenant au milieu pour plus de confort dans sa recherche. Il en était aux livres sur le langage des signes – ce qui le tentait beaucoup – quand une souris lui adressa la parole. Il sursauta et ses yeux rencontrèrent un visage fin, des cheveux châtains attachés en ce qui paraissait être une natte, des yeux d’un doux bleu.

« J’ai… heum… besoin d’aller… heum… plus loin. Heum… là-bas… Heum… il y a… heum… des livres… heum… que je veux… heum… en Braille. Heum… S’il-vous plait? »

La voix était rauque et ne correspondait pas vraiment à la personne qui se tenait devant lui. Enfin, elle ne se tenait pas vraiment devant lui. Elle semblait plutôt prête à détaler en courant, un peu recroquevillée sur elle, comme si elle… comme si elle tentait de disparaître, alors qu’elle était bien là, en chair et en os. Ashton relia immédiatement cette attitude presque craintive – c’était comme ça qu’il la percevait – avec les hésitations agaçantes qui avaient ponctué sa demande.
Sa voix, donc, faisait penser à du papier de verre frotté contre du bois. Elle était cependant indubitativement féminine. Sans vouloir porter de jugement hâtif – il le faisait inconsciemment plutôt que volontairement – il imaginait très bien la jeune fille sortant de sa chambre après une semaine d’ostracisme volontaire.

Il l’examina de la tête aux pieds, sans une once de méchanceté pourtant. Il n’était pas du genre à juger les gens, à vraiment les juger, en un coup d’œil. Il était juste curieux et tentait de glaner des infos sur la personne qui lui faisait face.
Elle portait une robe verte qui s’arrêtait à ses genoux, un vêtement ordinaire et passe-partout. Ce fut à cette pensée qu’il se rendit compte que la jeune fille, en elle-même, était passe-partout. Elle pouvait sans doute se fondre un peu partout. Il avait déjà rencontré beaucoup de gens comme ça. La personnalité un peu effacée, une aura faible, le regard fuyant et la voix chevrotante. Avec un soupçon de culpabilité, il se souvenait des fois où il était allé les emmerder, pour son bon plaisir. « Divertis-moi ! » disait-il, obligeant un gamin en 5e à courir en t-shirt et en caleçon sous une pluie battante. « Divertis-moi ! » disait-il à une fillette de troisième qui, désemparée, lui donna un baiser – parce que c’était ‘ce dont elle rêvait depuis si longtemps’, l’avait-il entendu dire à ses amis suite à cela – puis finit par le haïr de tout son être quand il lui cracha son venin à la figure, le lendemain. Enfin bref, tout plein de souvenirs mettant en avant ces êtres faibles qui avaient croisé sa route. Artémis lui manifesta son dégoût profond et il fit mine de ne pas en être touché. Il avait fait des choses peut-être un peu stupides, mais il n’allait pas tenter de s’en repentir, là, à vingt-six ans. Quand même !

Revenant complètement à la réalité, il fit un sourire, plein de chaleur, à la jeune fille et se décala de telle sorte qu’elle eût la place de passer.

« Désolé, j’avais pas vu que j’gênais quelqu’un. »

Puis il revint sur les paroles de la demoiselle, et son visage s’éclaira – plus qu’il ne l’était déjà.

« Tu veux étudier le braille ? J’trouve ça hyper intéressant. D’ailleurs, Louis Braille était français ! »

Une certaine fierté se percevait dans sa voix. Eh bien quoi ? Il était resté quelques années en France, alors il se sentait bien attaché à ce pays. Un sentiment d’appartenance était né dès les premières semaines, malgré sa difficulté à apprendre la langue et à en intégrer les coutumes. Mais Paris c’était beau, et la France, c’était magnifique ! Il adorait ce pays, bien qu’il restait fidèle à l’Angleterre.

« T’as un proche mal-voyant ? Ou tu veux juste étudier ça pour… juste pour toi, personnellement ? »

Curieux et bavard ? Tout à fait. Il gardait cependant la voix basse pour ne pas déranger les gens dans la bibliothèque.



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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyJeu 21 Sep - 1:26
Il me regardait, les mains dans les poches, pendant ce qui semblait être une éternité. Je ne voyais pas son visage parce que je regardais le sol, mais je pouvais imaginer que sa tête me regardait de haut en bas, à me fier aux mouvements de son torse.

Il ne doit pas t’avoir entendue Ashlotte, parle plus fort.

Mais nous sommes à la bibliothèque Thôt, il faut garder le silence ou chuchoter en cas de besoin. On ne veut pas déranger la concentration de ceux qui lisent. Je n’apprécie pas de me faire déranger alors je ne souhaite pas faire subir ça aux autres non plus. Je vais faire le tour par une autre rangée, c’est tout.

Mais à ma grande surprise, il finit par se déplacer un peu pour me laisser passer

« Désolé, j’avais pas vu que j’gênais quelqu’un. »

Sa voix donnait l’impression qu’il était rempli de dédain mais lorsque je risquai un regard vers son visage, il souriait. Un sourire doux et chaleureux, qui s’amplifia encore un peu avant qu’il n’ouvre la bouche à nouveau :

«Tu veux étudier le braille ? J’trouve ça hyper intéressant. D’ailleurs, Louis Braille était français !»

Louis Braille était effectivement Français, mais qu’est-ce que j’étais censée répondre à ça?

Je sais que ce qu’il fait est quelque chose qui t’es inconnu, alors laisse-moi t’expliquer : Cette activité porte plusieurs noms différents, mais est souvent désignée par le terme ‘’Engager la conversation’’. L’intérêt de cette action est de tenter de déclencher une réponse chez l’interlocuteur. D’ailleurs, à en juger par le ton de sa voix, il semble éprouver une certaine fierté à te donner cette information. Alors peut-être est-il Français lui-même, ou bien il tente de t’impressionner par ses connaissances. En tous les cas, essaie d’avoir l’air intéressée par ce qu’il te dit. Il ne t’est pas interdit de feindre d’avoir ignoré cette information pour lui donner un certain bonheur à l’idée de t’avoir instruit. L’idéal serait de répondre quelque chose à ce jeune homme et, je sais que c’est énormément te demander mais, si tu pouvais faire ceci sans bégayer, ce serait encore mieux. Une idée de réponse pourrait être de lui dire que tu veux apprendre le braille dans l’optique de devenir une personne plus complète. Sinon, tu peux lui dire que…

Mais je sais comment parler avec quelqu’un! Et tu sais que je ne fais pas exprès pour bégayer et il n’y a strictement rien que je puisse faire pour…

Strictement rien? Je te rappelle que c’est toi qui refuse de te pratiquer à parler devant le miroir comme je te le recommande depuis des semaines, que tu ignores mon principal conseil qui est de faire des phrases courtes, que tu n’essaies jamais de rencontrer de nouvelles personnes pour discuter, que jamais tu ne tentes de lire des livres de syntaxe pour améliorer tes connaissances de ta propre langue, que tu n’as pas le moindre…

Ok c’est bon, j’ai compris. Désolée.

Je m’apprêtais à répondre quand il revint à la charge :

« T’as un proche mal-voyant ? Ou tu veux juste étudier ça pour… juste pour toi, personnellement ? »

Tu as raté ton opportunité de répondre à sa première phrase, contente toi de répondre à la deuxième maintenant.

«J’ai… heum… non je… heum… c’est plus pour… heum…»

Comment expliquer à quelqu’un que le dieu qui habitait mon esprit voulait prendre possession d’un de mes bras pendant la nuit pour étudier pendant que je dormais? Idéalement, sans me faire interner pour démence par la suite

«Si c’est ta question… heum… je peux voir. Sinon… heum… j’ai envie d’apprendre… heum… différentes choses pour… heum… si possible. Et puis… heum… c’est pratique… heum… pour… heum… améliorer ma dextérité… heum… de mes manuelles. Et … heum… je savais… heum… pour Louis Braille… heum… qu’il était Français. Mais… heum… merci quand même de… heum… pour l’information.»

Je tentais du mieux que je pouvais de lui sourire malgré l’inconfort qui me gagnait de seconde en seconde.

«Et toi… Heum… comment tu savais? Heum… Je veux dire… heum… pour Louis Braille? Heum… Pas que tu aies l’air… heum… pas que tu sembles… heum… tu as l’air intelligent mais… heum… ce n’est pas tout le monde… heum… certaines personnes ne le savent… heum… des gens l’ignorent.»

Si tu voulais l’insulter gratuitement, c’était réussi.

Insulter? Mais ça se voulait être un compliment?

Considère toi chanceuse s’il ne te gifle pas sur le champ.
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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptySam 7 Oct - 23:32



Rats de bibliothèque

ashlotte & ashton


Ouais, elle n’avait pas l’air très enthousiaste à l’idée de lui parler. Il se demanda s’il avait bien fait en faisant ces petites remarques.

Tu aurais juste pu la laisser tranquillement passer sans la… la…

Sans la brusquer ?

Euh, oui ! Sans la brusquer de la sorte ! Et maintenant, regarde-moi cette bichette aux grands yeux. Tu es un monstre, Ashton Lucian Miller.

C’est c’qu’on me dit bien souvent, t’en fais pas.

Il la fit taire alors qu’elle tentait de revenir à l’assaut : la petite se remettait à parler. Fallait pas manquer de mots de sa part, ils semblaient bien trop rares !

« J’ai… heum… non je… heum… c’est plus pour… heum… »

Il hocha la tête avec une expression compréhensive, même si une petite part de lui était mi-agacée, mi-amusée. Pas de sa faute, les bégaiements lui hérissaient le poil, et dans le cas de la petite souris, ils l’amusaient un peu. Sans vouloir être méchant non plus, elle semblait bien trop mal à l’aise pour qu’il ait pitié, ou qu’il soit compatissant.

« Si c’est ta question… heum… je peux voir. Sinon… heum… j’ai envie d’apprendre… heum… différentes choses pour… heum… si possible. Et puis… heum… c’est pratique… heum… pour… heum… améliorer ma dextérité… heum… de mes manuelles. Et … heum… je savais… heum… pour Louis Braille… heum… qu’il était Français. Mais… heum… merci quand même de… heum… pour l’information. »

Bien sûr. Ça devait être une petite souris de bibliothèque. Elle eut un sourire vacillant. Souriait-elle souvent ? Il n’en avait pas l’impression. En tout cas, sa voix était toujours aussi rauque. De nouveau, il se demanda si elle avait parlé à quelqu’un avant lui. Elle semblait vraiment sortir d’une caverne.

« Et toi… Heum… comment tu savais? Heum… Je veux dire… heum… pour Louis Braille? Heum… Pas que tu aies l’air… heum… pas que tu sembles… heum… tu as l’air intelligent mais… heum… ce n’est pas tout le monde… heum… certaines personnes ne le savent… heum… des gens l’ignorent. »

Elle semblait sans cesse chercher ses mots. Mais bon sang, parle ! On s’en fout des mots que tu utilises ! pensa-t-il, mais il eut la gentillesse – pouvait-on appeler ça de la gentillesse ? Plutôt du savoir-vivre – de ne pas lui cracher ça à la figure. Déjà qu’elle était pas très confiante, elle aurait éclaté en sanglots. Et puis, ils étaient dans une bibliothèque. Pas question de faire du grabuge.
En tout cas, d’après ce qu’il avait pu comprendre – je vous assure que les gens qui balbutient et se reprennent tous les trois mots, ça peut devenir difficile de les comprendre parce qu’ils transforment une simple phrase de 5 mots en une tirade de 5 lignes – elle était à la fois cultivée et assez… presque dénuée de tact. Non ?

Si, elle dit des choses qui peuvent être insultantes, pour les personnes susceptibles. Ce que tu n’es pas, j’espère ?

Moi, susceptible ? Bah ! Ça dépend avec qui.

Elle lâcha un petit rire pas très amusé. Elle n’était pas fière d’avoir un hôte comme lui.
Bref, il hocha de nouveau la tête, son sourire chaleureux de nouveau étirant ses lèvres. Il avait l’impression qu’il fallait parler à cette jeune demoiselle avec le plus de douceur et de délicatesse possible, et que pour la manipuler, il faudrait y faire aussi attention qu’à du verre. Il n’osa pas imaginer ce qui arriverait si quelqu’un la poussait par terre. Qui viendrait donc ramasser les morceaux ? Artémis manifesta son incompréhension et il soupira légèrement, diffusant dans son esprit, à destination de la déesse, des images de la métaphore qu’il avait employée. Elle grogna et lui demanda de ne pas blaguer avec ça.

Ah oui, j’avais oublié, c’était commun à votre époque, que vous les dieux, vous changiez des mortels en des objets ordinaires et que vous les cassiez sans état d’âme. Ah, le bon vieux temps !

Elle l’insulta mais il n’y fit pas gaffe, préférant répondre à la jeune fille.

« Bah, y’a pas tant de gens que ça qui ne savent pas. Si tu demandes aux gens, ils te diront peut-être qu’ils avaient oublié, mais qu’en fait, ils le savaient, et ça sera vrai. Et puis, Louis quoi ! Un vrai prénom français. »

Il n’avait pas cherché l’étymologie du prénom, et disait ça presque au pif, prenant comme seul argument les rois de France.
Ashton, en plus de répondre à la question de la petite souris, rebondit sur une chose qu’elle avait dit. Il ne pouvait pas s’en empêcher.

« Tu m’prenais pour un con, alors ? »

Il avait gardé son sourire, à présent teinté d’amusement. Fallait qu’elle pèse mieux ses mots, la prochaine fois.

« Et j’pense que les gens qui savent quelque chose comme ça ne sont pas forcément intelligents. Ils sont juste cultivés, et encore. Ça peut être juste un grand hasard qu’ils sachent que Louis Braille est français. »

Il eut un sourire en coin. Si elle prenait ça pour une leçon, tant mieux. De toute façon, elle ne semblait pas être une gamine qui allait se foutre de la gueule des gens, ou qui allait agir comme si elle n’avait pas besoin d’écouter ce qu’il avait à dire. Ou bien, les apparences étaient vraiment trompeuses et il se méprenait depuis le début. Mais il faisait confiance à son instinct, et celui-ci lui disait qu’elle était docile, calme et intelligente. Il n’avait plus qu’à espérer que ça fût le cas.



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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyMar 24 Oct - 7:12
Il souriait, toujours. C’était presque… étrange? Habituellement les gens perdent patience quand je parle, ils essaient de terminer mes phrases pour moi, mais lui, il m’écoutait jusqu’à la fin en hochant la tête et en essayant de comprendre ce que je disais. Peut-être qu’il m’aimait bien? Peut-être même… qu’il me trouvait jolie? De ce que j’avais pu en voir, il n’était pas moche, loin de là même. Il était plus grand que moi aussi, ce qui n’était pas chose fréquente. Pas que ça m’aurait dérangé d’avoir un copain plus petit que moi, mais certains garçons sont intimidés par les filles plus grandes.

À propos de quoi est-ce que tu délires présentement? Tu viens à peine de le rencontrer et tu t’imagines qu’il veut que vous passiez votre vie ensemble?

Je me sentais rougir légèrement.

Ce n’est pas ce que j’ai dit! Et puis de toute façon, il est simplement souriant, ça ne veut pas dire que je suis son type de fille. Alors, arrête de te faire des idées!

Il s’apprêtait à répliquer, mais le grand blond pris la parole.

« Bah, y’a pas tant de gens que ça qui ne savent pas. Si tu demandes aux gens, ils te diront peut-être qu’ils avaient oublié, mais qu’en fait, ils le savaient, et ça sera vrai. Et puis, Louis quoi ! Un vrai prénom français. »

Je pensais instantanément à Louis Armstrong mais je ne renchéris pas, j’imagine que Louis était quand même un prénom majoritairement Français. Est-ce que les Anglais prononçaient Louis Braille à la Française ou à l’Anglaise?

« Tu m’prenais pour un con, alors ? »

Je sentis la chaleur monter instantanément de mes orteils jusqu’à la racine de mes cheveux, je devais être complètement cramoisie. S’il y a bien quelque chose dans la vie que j’évitais plus que le contact avec les autres humain, c’était la confrontation avec les autres humains. Je regardais encore plus bas vers le sol, si bien que je voyais uniquement ma poitrine et le bout de mes souliers. Je balbutiais du mieux que je pouvais :

«Non c’est… je… non… heum… c’est que… heum… je… pas… non je… je ne… parce que… non… heum… »

Ressaisis-toi bon sang! Dit lui que tu ne voulais pas l’insulter, qu’il n’avait simplement pas l’air d’être Français. Il est beaucoup trop grand pour être Français, j’opterais plutôt pour un Anglais, ou peut-être un des pays nordiques, Norvège, Suède, Danemark, Finlande. Sinon, peut-être aussi que…

On se fout de ce qu’il est, je vais simplement m’excuser et passer à autre choses.

Mais il continuait à parler, on n’allait définitivement pas ‘’passer à autre choses’’ de sitôt.

«Et j’pense que les gens qui savent quelque chose comme ça ne sont pas forcément intelligents. Ils sont juste cultivés, et encore. Ça peut être juste un grand hasard qu’ils sachent que Louis Braille est français. »

Je pris une grande respiration avant de reprendre :

«Oui je… heum… c’est simplement… heum… tu n’as pas l’air… heum… Français et… heum… tu semblais fier de… heum… Louis Braille et… heum… les gens sont fier… heum… des célébrités… heum… de leurs pays et… heum… désolée je ne voulais… heum… je ne voulais pas t’insulter.»

Je crois que pour toi, ce n’était pas trop mal.

Ignorant le commentaire de Thôt, je continuai :

«Je m’excuse… heum… je crois que… heum… nous avons débuté… heum… sur le mauvais pied. Je me… heum… je suis Ashlotte.» Je lui tendis une main remplie d’hésitation. «Comment est-ce que… heum… qui es-tu? Et… heum… est-ce que tu cherches… heum… un livre en particulier? Heum… je connais bien… heum… beaucoup la bibliothèque… heum… si tu veux.»

C’est bien Ashlotte, je suis heureux que tu t’exerces à discuter avec les gens, mais tu pourrais simplement lui dire adieu, ramasser le livre et t’en aller.

Pardon? C’est toi qui a dit que je devais lui parler, maintenant, assume.

Ça devait paraître dans tous les aspects de mon être que je n’étais pas à l’aise dans notre conversation, mais au moins je faisais des efforts. C’était mieux que rien, non?
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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptySam 11 Nov - 18:42



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ashlotte & ashton


Elle semblait embarrassée. Pas étonnant, Ashton ne mâchait pas vraiment ses mots, et si, comme il le pensait, c’était une des rares interactions qu’elle avait eu depuis un bon bout de temps, ce n’était pas vraiment en douceur qu’elle refaisait apparition chez les vivants. Façon de parler.

Cependant, après la dernière remarque d’Ashton, elle ne mit pas longtemps à lui répondre. Elle devait être naturellement vive, et le jardinier commençait à se demander si la jeune fille n’avait juste pas un problème de communication oral lié à sa timidité. Ça en avait tout l’air, mais Ashton n’était pas expert. Juste un peu observateur et en possession d’un cerveau.
Elle lui répondit donc, avec une quantité impressionnante d’hésitations. Elle fit une pause après « … je ne voulais pas t’insulter. », faisant sourire Ashton, un peu amusé par cette petite, et continua.

Oh là ! Je l’ai faite parler, et maintenant, elle s’arrête plus.

Laisse-la, elle est mignonne.

Quoi, j’ai jamais dit qu’c’était mal.

L'étudiante s’excusa encore et se présenta, lui tendant une main pas du tout assurée, qu’Ashton attrapa avec une certaine douceur – il l’avait précédemment fait remarquer, mais elle avait l’air fragile cette Ashlotte – pour la serrer. Sa main était minuscule dans la sienne. Il finit par la lâcher et refoutre ses mains dans ses poches.

« Comment est-ce que… heum… qui es-tu? Et… heum… est-ce que tu cherches… heum… un livre en particulier? Heum… je connais bien… heum… beaucoup la bibliothèque… heum… si tu veux. »

Un large sourire étira les lèvres du blond. Elle s’ouvrait au monde ! Sans toutefois perdre son… comment pouvait-on appeler ça ? De l’embarras ? Pas vraiment. De l’hésitation. Ouais, sans doute. Elle était pleine d’hésitation. C’était peut-être un de ces trucs qui collait à la peau. Tout le monde avait quelque chose qui lui était indissociable. Peut-être était-ce l’hésitation, pour Ashlotte.

Et pour toi, c’est la suffisance et le fait d’être insupportable.

Merci Artémis, ça m’fait plaisir.

Se rendant compte qu’il s’en fichait, elle grogna et repartit dans sa grotte. Il s’empêcha de rire, histoire de ne pas gêner Ashlotte.

« Enchanté, moi c’est Ashton. Drôle, non ? On des Ash, tous les deux. »

Il repensa à ce qu’elle avait dit juste avant et lui sourit avec chaleur. Il s’empêcha de hausser la voix. L’enthousiasme pouvait le perdre, dans une bibliothèque. Il modéra son volume et reprit la parole.

« Et c’était pas la peine de t’excuser, même si c’est sympa. J’étais pas vexé ou quoi qu’ce soit. ‘fin bref, merci de proposer ton aide ! »

Il réfléchit quelques secondes avant de continuer et de répondre à sa question. Que cherchait-il, au juste ?

« Je suis venu sans rien en tête, pour tout t’dire. Mais j’viens de tomber sur des livres sur le langage des signes et ça fait un bon bout de temps que ça me trotte dans la tête. Mais j’vais pas prendre que ça, alors, t’aurais pas quelque chose à me conseiller ? Tous genres confondus. Un livre fétiche. Un coup de cœur. N’importe quoi ! »

Une lueur passionnée s’était allumée au fond de ses yeux ambrés.

Doucement, tu vas attirer la bibliothécaire et la petite va se refermer.

Ouais, désolé.

Elle avait raison. Il baissa la voix et se remit à regarder Ashlotte, attentivement. Comme à chaque fois qu’il rencontrait et parlait à un élève, il se demandait si celui-ci était possédé. Mais, pour une fois, il se dit que ça n’avait aucune importance. Il n’avait pas envie de parler ou de penser à des dieux. Il avait juste envie de continuer cette conversation sans se prendre la tête à cause de ces satanées divinités. Sans offense.



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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptySam 11 Nov - 22:53
Il prit ma main dans la sienne pour la serrer tout doucement. Ma main donnait l’impression d’en être une de poupée tellement la sienne était immense.

« Enchanté, moi c’est Ashton. Drôle, non ? On des Ash, tous les deux. Et c’était pas la peine de t’excuser, même si c’est sympa. J’étais pas vexé ou quoi qu’ce soit. ‘fin bref, merci de proposer ton aide ! »

«Pas de quoi. Mais… heum… c’est une belle… heum… coïncidence en effet.»

Il enchaînait tout de suite en me disant qu’il cherchait des livres sur le langage des signes. Il avait l’air vraiment intéressé par le sujet alors j’hésitais un peu à lui répondre.

Mais réponds-lui, qu’est-ce que tu attends?

Je ne sais pas si je lui dis Thôt. C’est pour ça que j’hésite.

Mais de quoi parles-tu, bon sang?

Pour le langage des signes! Je pourrais lui dire, lui proposer de l’aider même pour la base, c’est tellement motivant d’avoir quelqu’un qui s’intéresse à cette culture. Mais d’un autre côté, j’ai vraiment beaucoup envie de terminer toute cette conversation et de retourner lire simplement chez moi. Qu’est-ce que je fais?

Propose-lui de l’aide. J’ai toujours été un peu curieux de comment tu pouvais éprouver de la difficulté à dire les mots alors que sembles capable de faire leur équivalent avec tes mains. Peut-être que j’aurai plus de facilité à te créer un programme d’apprentissage si je te vois faire tes signes.

Il me regardait avec beaucoup d’intensité, ce qui repoussa encore une fois mon regard vers le sol. Je balbutiais en signant tout ce que je lui disais. Je me sentais vraiment un peu idiote de faire ça, j’avais l’impression que j’avais besoin de lui prouver que je ne mentais pas.

«J’ai… heum… je parle la langue des signes… heum… enfin je veux dire… je la connais et… heum… je pourrais t’aider… heum… si tu veux hein. Avec… heum… les bases et tout ça. Heum… Je te conseille pour commencer… heum… un dictionnaire comme… heum… celui-là. » Je m’étirai pour prendre le dictionnaire du langage des signes un peu plus loin. «C’est vraiment bien pour… heum… pour commencer. Mais le mieux c’est… heum… le bouche à oreille. Heum… C’est mieux d’avoir… heum… un enseignant je veux dire.»

Je marquai une petite pause. Ce n’était pas la seule question qu’il m’avait posée, il voulait aussi avoir des idées de livres à lire. Je lui énumère les classiques que j’ai appréciés? Il semblait très instruit et je ne voulais pas encore donner l’impression que j’insultais ses connaissances, mais j’ignorais absolument tout de cet homme. Tant pis, je me ré-excuserai dans le pire des cas.

«Sinon… heum… mes livres favoris sont… heum… Le comte de Monte-Cristo… heum… 1984 de George Orwell… heum… l’Odyssée et l’Iliade… heum… dans les classiques. Sinon… heum… j’ai beaucoup apprécié les Harry Potter et… heum… Le guide du voyageur galactique. J’ai… heum… j’ai lu beaucoup en fait et… heum… si tu as un style de livre particulier que… heum… que tu apprécies, je pourrais… heum… jouer à la bibliothécaire. Heum… Si tu veux.»

Sans trop m’en rendre compte, j’avais continué à gesticuler mes signes, par habitude. Ça devait avoir l’air un peu brouillon avec le gros dictionnaire à la main alors instantanément, je rejoignis mes mains dans mon dos en courbant encore un peu plus l’échine. Il était si intimidant, c’était presque inhumain. J’essayais de renchérir un peu pour éviter qu’un silence de malaise s’installe.

«Est-ce que toi… heum… tu connais le Braille?»

Vraiment?

Quoi?

Ce sont les aveugles qui connaissent le Braille, non?

Je ne suis ni sourde ni muette et je connais le langage des signes Thôt, il ne faut pas généraliser.

Ashlotte… Tu peux communiquer avec les gens par le langage des signes. Or, c’est impossible d’échanger avec quelqu’un en Braille. Les aveugles peuvent entendre, alors on communique avec eux à l’oral. Ce n’est pas la même chose, c’est certain qu’il ne connaît pas le Braille, à quoi ça lui servirait?

À la même chose qu’à moi; À satisfaire un vieux dieu pour avoir un peu de silence quelque part dans ma journée. Je m’arrêtai quelques instants. Tu crois qu’il est possédé aussi peut-être?

Je t’ai déjà dit Ashlotte, je ne peux pas savoir ces choses-là. Je ne peux pas ‘’Ressentir’’ les autres dieux, exactement comme toi tu ne peux pas lire les pensées de tes confrères. Rien n’est impossible, mais si j’avais à essayer de deviner, je dirais que non. Il semble un peu vieux pour être étudiant ici à mon avis.

Il n’avait pas tort, il fallait arrêter de supposer que tout le monde qui acceptait de me parler était possédé par un dieu. Après tout, combien il en existait de dieux? Une trentaine peut-être? De toute façon, plus le temps passait au pensionnat et moins j’avais l’impression que le fait de parler à un autre possédé changeait quoi que ce soit en comparaison à un non-possédé. Après tout, les dieux ne pouvaient pas prendre possession des élèves, alors jamais je n’allais voir une preuve tangible de l’existence d’autres dieux que le mien, selon toute vraisemblance.

Je lui tendis le bouquin que je tenais encore dans mon dos.

«Sinon… heum… avec un peu de pratique et… heum… ce livre… heum… tu devrais pouvoir te débrouiller… heum… en quelques semaines.»
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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyDim 26 Nov - 20:30



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ashlotte & ashton


La jeune fille ne semblait pas très à l’aise sous le regard d’Ashton. Souvent, il ne comprenait pas pourquoi mais il l’acceptait. Il savait qu’il y avait des gens comme ça, et ça l’amusait. Alors il continuait à fixer les gens sans chercher à vraiment les ménager.
C’était ce qu’il faisait avec Ashlotte. Ce n’était pas de la torture – enfin, pas du point de vue du blond – mais juste une source de divertissement. Etait-ce de la méchanceté ? D’un côté, oui. Mais on ne changeait pas les gens, et Ashton n’avait surtout pas envie de changer. Tant pis !

La demoiselle avait donc baissé les yeux et s’était mise à signer en même temps qu’elle lui répondait. La réaction d’Ashton fut tout à fait pure et presque attendrissante : il ouvrit la bouche dans une expression étonnée, avec un certain émerveillement d’enfant qui regarde un spectacle de magie. Il se mit à boire ses mots, enregistrant tout avec surprise. Elle, la petite souris, lui proposait de l’aider à apprendre le langage des signes ? Il se demandait sa réaction s’il acceptait. S’évanouirait-elle ? Artémis le gronda et il fit un effort pour cesser de se moquer.
Ashton regarda la jeune fille attraper un dico, pas loin de lui, et il se rendit compte qu’elle n’était pas si petite que ça. Cependant, puisqu’elle était comme recroquevillée sur elle-même, elle semblait minuscule. Artémis trouvait ça mignon, même si elle pensait qu’elle devrait plutôt lever la tête et se tenir droite. Elle serait encore plus belle.
Le jardinier se retint de secouer la tête pour dissocier les pensées d’Artémis et les siennes. Il faisait ça depuis un bon bout de temps mais des fois, quand il ne faisait pas attention, elles finissaient par se mêler, rien qu’un peu, et ce n’était pas forcément très agréable.

Il revint vers Ashlotte, qui lui donnait maintenant ses recommandations. Elle lui citait des livres célèbres, dont un qu’il ne connaissait pas et dont il nota le titre dans un coin de son esprit, histoire d’aller y jeter un coup d’œil plus tard. Il hocha la tête, remercia la demoiselle avec un sourire charmant – comme à son habitude, bien entendu – et l’observa. Elle ne semblait pas moins mal à l’aise. La pauvre. Ses lèvres frémirent et il retint un rire. Artémis se mit à lui faire la morale. Non, il ne devait pas se moquer de l’embarras d’une fille, et surtout pas d’une fille aussi mignonne. Oui, c’était mal. Non, ce n’était PAS drôle. Ça lui donna encore plus envie de rire. Surtout qu’il avait un esprit très mal placé, et que la proposition d’Ashlotte à jouer à la bibliothécaire pouvait sonner très tendancieusement. Artémis eut la réaction d’une maman protégeant son petit et il remit son mur de protection mentale en place, pas du tout gêné. Bref.

A l’extérieur, tout se passait bien. Il avait toujours son sourire, et le regard rivé sur la demoiselle, qui reprit la parole, à l’étonnement décroissant d’Ashton. Il lui avait délié la langue, ce qui n’était pas une si mauvaise chose. Elle semblait plutôt cultivée et intéressante à écouter, alors pourquoi s’en priver ?

« Est-ce que toi… heum… tu connais le Braille? »

Il eut un sourire ravi.

« Ouais ! ‘fin, pas à un niveau poussé, mais j’ai un peu étudié et j’ai essayé d’apprendre tout seul. C’était pendant mes études, donc ça fait un petit bout de temps, et j’ai pas retravaillé depuis. Mais ça s’rait un plaisir de le faire avec toi ! »

Il la regarda ensuite lui tendre le dictionnaire qu’elle avait pris.

’Ah oui, j’avais même pas remarqué qu’elle me l’avait pas donné.’

Il l’attrapa avec un merci, jetant un coup d’œil à la première de couverture.
Ouaip. Un dico tout à fait ordinaire.

« Sinon… heum… avec un peu de pratique et… heum… ce livre… heum… tu devrais pouvoir te débrouiller… heum… en quelques semaines. »

Il hocha la tête, la croyant sur parole.

« Merci mam’zelle ! Et avec un professeur comme toi, ça réduirait le temps ? »

Il eut un petit rire discret – inutile de faire savoir à toute la bibliothèque qu’il discutait tranquillement avec quelqu’un – et lui fit un clin d’œil.

’Es-tu en train de flirter ?’

’Artémis, NON. Je ne flirte pas avec des gamines.

Elle poussa un soupir soulagé. Tss.
Il revint à Ashlotte, qui ne devait sans doute plus trop savoir quoi dire. Il lui sourit gentiment.

« On peut avoir notre première session d’étude ici ? Si ça te dérange pas. J’aimerais bien commencer à apprendre maintenant ! »

Il eut un temps de réflexion, puis reprit.

« Enfin, je sais pas si la bibliothécaire acceptera… Si peut-être j’lui fais les yeux doux, elle dira oui. Mais faudra que je lui fasse comprendre que je souhaite pas coucher avec elle. Sinon, il faut trouver une autre solution. Tu aurais une idée ? »

Il affichait un air très sérieux, fixant toujours Ashlotte, attendant sa réaction.

’Tu es une horrible personne, garçon.’

’Les mots que tu prononces sonnent délicieusement à mes oreilles.’

Une lueur amusée brillait au fond de ses yeux depuis un bon moment, mais la jeune fille ne devait sans doute pas l’avoir remarqué, puisqu’elle ne le regardait jamais dans les yeux. Quel dommage, elle manquait ses magnifiques prunelles ambrées, pleines de chaleur et de douceur ! Si Artémis avait intégré toutes les habitudes et mœurs de l’époque, elle aurait fait semblant de s’étouffer. A la place, elle se désespéra de son narcissisme - qu'il faisait exprès d'accentuer, juste pour l'embêter.




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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyLun 11 Déc - 3:21
Il ne me lâchait pas du regard. Parfois, quand les gens parlaient ou écoutaient, leurs yeux baladaient, ils regardaient en l’air pour réfléchir mais cet Ashton semblait vraiment être passionné par tout ce que j’avais à dire.

Il doit simplement essayer de comprendre ce que tu dis. Et c’est normal qu’il te regarde si tu lui parles par le langage des signes Ashlotte. Arrête de chercher des problèmes où il n’y en a pas.

Je n’ai pas dit que c’était un problème! C’est simplement une remarque.

Apparemment, il connaissait le Braille. Pour une fois que Thôt n’avait pas raison! Un sourire s’étirait sur mes lèvres, et en plus il me proposait d’apprendre avec lui. On allait pouvoir échanger des connaissances! Je n’étais pas la mieux placée pour enseigner, mais si c’était pour montrer le langage des signes, je n’avais pas besoin de trop parler, alors c’était plus simple pour moi. S’il acceptait mon aide bien sûr. Quand je lui avais proposé je n’étais pas trop convaincue que ce soit une bonne idée, mais si on pouvait s’entraider c’était beaucoup plus intéressant que de simplement lui montrer des signes.

« Merci mam’zelle ! Et avec un professeur comme toi, ça réduirait le temps ?  On peut avoir notre première session d’étude ici ? Si ça te dérange pas. J’aimerais bien commencer à apprendre maintenant ! »

Il était très rapide en affaires, c’était motivant de le sentir passionné à apprendre, et encore plus de sentir que quelqu’un voulait entrer dans mon monde et s’intéresser à ma culture. Après tout, en langage des signes, je ne bégayais pas et je m’exprimais comme une championne! Peut-être verrait-il que je ne suis pas si nulle après tout?

«Je ne suis pas… heum… la meilleure peut-être mais… heum… en quelques heures tu pourrais… heum… connaître les bases. Après… heum… je ne sais pas à quelle vitesse… heum… tu apprends mais… heum… ce n’est pas bien compliqué.»

« Enfin, je sais pas si la bibliothécaire acceptera… Si peut-être j’lui fais les yeux doux, elle dira oui. Mais faudra que je lui fasse comprendre que je souhaite pas coucher avec elle. Sinon, il faut trouver une autre solution. Tu aurais une idée ? »

Ignorant s’il était sérieux, je relevai les yeux pour essayer de juger par moi-même, mais outre son habituel sourire charmant et l’éclat intéressé dans ses magnifiques yeux ambrés, rien ne m’indiquait qu’il pouvait être en train blaguer. Il semblait d’ailleurs plutôt amusé par sa suggestion. Peut-être était-ce quelque chose qu’il faisait souvent? Utiliser les relations sexuelles pour arriver à ses fins? Un peu mal à l’aise, je regardai ailleurs, espérant qu’il n’avait pas ce genre d’idées derrière la tête par rapport à notre session d’études. Nous nous connaissions à peine et je ne suis pas ce genre de fille! Ça devait être facile pour lui d’avoir ce qu’il voulait d’ailleurs.

«J’ai… heum… il y a des… heum… des salles vitrées là-bas.» Je pointais par-dessus mon épaule vers le coin opposé à l’entrée. «C’est… heum… elles sont pour les travaux… heum… en équipe mais… heum… si on demande gentiment… heum… pas besoin de… heum… tu peux rester vêtu je crois…»

Je rougis encore un peu pour faire bonne mesure et je me cherchais un endroit à regarder pour éviter de croiser son regard. Il devait être drôlement déçu que je trouve une solution, la bibliothécaire était plutôt jolie. Me souvenant de pourquoi j’étais venue à la bibliothèque à la base, je me glissai rapidement vers le bout de la rangée pour ramasser un livre dont la couverture me semblait intéressante, puisque j’étais incapable de lire le titre en Braille, avant de retourner vers Ashton.

«Je suis prête!» Je levai le livre pour lui montrer ce que j’avais choisi. «Je peux… heum… demander à la dame si… heum… si tu veux.» Ne sachant pas trop quelles étaient ses intentions par rapport à la bibliothécaire, je lui laissais le choix.

Ce n’est pas toi qui lui a proposé d’être sa bibliothécaire tout à l’heure?

Mes chaussures étaient soudainement vraiment intéressantes à regarder. Peut-être qu’il essayait de faire des sous-entendus avec ce que j’avais dit? Je me sentais encore rougir, c’était presque devenu une habitude dans ma conversation avec cet homme. Il émanait quelque chose de si intimidant, comme s’il était en parfait contrôle de tout et que je n’étais qu’une marionnette dans son spectacle.

Qu’est-ce qui allait advenir de notre rencontre? J’espérais vraiment beaucoup apprendre le Braille et rien d’autre désormais.

«Ou plutôt… heum… va lui demander et… heum… on se rejoint… heum… là-bas. Heum… À bientôt…»

Et je détalais comme ça, à toute vitesse, vers le coin de la bibliothèque pour me laisser le temps de reprendre mes esprits et me préparer mentalement à notre séance ‘’D’étude’’.
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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyMer 3 Jan - 20:11



Rats de bibliothèque

ashlotte & ashton


Ashton se mordilla la lèvre à la réaction de la jeune fille.

Priceless.

Pour la première fois, il détourna le regard pour éviter de voir le visage embarrassé de l’étudiante. Ca n’aurait pas été convenable d’exploser de rire dans une bibliothèque aussi silencieuse. Ah la pauvre fille. Une prude ? Ça le ne surprenait pas le moins du monde. L’envie de la taquiner ne le quittait plus, Ashlotte était hilarante.
Artémis grommela que c’était très mauvais, ce qu’il faisait, mais il n’avait pas la même conception du mot « mauvais ». Un sourire amusé étira ses lèvres tandis qu’il se concentrait pour ne pas rire.

Une fois à peu près calmé, il s’autorisa à la regarder de nouveau, pendant qu’elle revenait avec un livre en braille. Sans doute l’avait-elle pris au hasard, mais il semblait bien. La plupart des livres d’apprentissage l’étaient, de toute façon. Ashton lui sourit gentiment – ne pense pas à la tête qu’elle a fait, n’y pense pas – et hocha la tête. Il se fichait de qui allait demander, c’était juste une blague qu’il avait faite. Mais il semblait que l’étudiante ne l’eût pas bien compris. Dommage pour elle, il n’allait pas l’éclaircir sur ce point immédiatement, même jamais ? Laisser une personne embarrassée à cause de ce qu’il avait dit ou fait, ça ne le dérangeait pas du tout. C’était même plus… intéressant, non ? Les gens désemparés sont les plus drôles !

Ses yeux se baladant au hasard sur la jeune fille, il constata que ses joues n’avaient pas encore perdu la couleur rosée due à la gêne. Il ricana alors que la couleur se fit plus prononcée.

’Arrête donc ! Tu ne vois pas que tu lui fais subir un calvaire ?’

’Eh quoi ? J’ai rien dit !’

Il avait une grande envie de rire. Les ricanements n’étaient pas assez pour qu’il exprimât son état de plaisir actuel. Ashlotte finit par lui sauver la mise.

« Ou plutôt… heum… va lui demander et… heum… on se rejoint… heum… là-bas. Heum… À bientôt… »

Il se mordilla la lèvre inférieure de nouveau. A bientôt. Elle devait être vraiment mal à l’aise pour sortir ça ! Ou peut-être était-ce sa façon de dire « à dans deux secondes » ? Enfin. Il espérait que la bibliothécaire allait leur donner son accord. Il n’avait aucune intention de coucher avec elle pour quelque chose d’aussi… petit. D’accord, il l’avouait, il avait déjà usé de la technique « je couche avec toi mais en contre partie tu m’accordes une faveur », quelques fois, mais sans jamais vraiment se forcer. C’était un connard, mais si la personne la révulsait, hors de question d’aller dans son lit, autant trouver une autre solution pour obtenir ce qu’il désirait.

Il secoua la tête, rebroussa chemin et se dirigea vers la bibliothécaire, assise à son bureau, plongée dans un livre dont il ne prit pas la peine de déchiffrer le titre. Il se dessina un joli sourire sur le visage, et les mains dans les poches, s’arrêta juste devant elle, ou plutôt, juste devant son bureau. Il avait encore envie de rire mais se retint, ne restait alors que la lueur rieuse au fond de ses yeux.

« Salut ! On a décidé, une jeune fille et moi, d’étudier un peu le braille. On peut t’emprunter une salle d’étude ? C’est pour la bonne cause. »

Si juste il connaissait son nom. La bibliothécaire ne fréquentait pas vraiment la salle des profs, ou du moins, elle n’était pas présente aux moments où Ashton y était, c’est-à-dire, quasiment jamais. Il ne connaissait toujours pas grand monde ici, malgré sa très grande sociabilité. Se lier d’amitié avec d’autres possédés ne pouvait pas forcément faire que du bien, si ? Enfin bref.
Elle leva les yeux vers lui et de nouveau, elle sourit. Ashton ne s’attarda pas à la détailler, mais il pouvait affirmer qu’elle était jolie. Très jolie. Son sourire s’approfondit un peu.

« Une bonne cause ?

- Ouais, tu sais, apprendre. C’est quelque chose de bien, non ?

- Et, je peux savoir qui vous êtes, au juste ? Je me souviens avoir vu votre visage sur le trombi mais…

- J’suis le jardinier. Enchanté ! Et je préfère qu’on me tutoie.

- Contente de te rencontrer. Tu es arrivé il y a longtemps ?

- Ca va faire… bientôt un an, je pense. Bon sang le temps file !

- Haha, oui ! Et nous on vieillit, pendant qu’eux (elle désigna les étudiants occupés à travailler) s’épanouissent. La fleur de l’âge !

- Je pourrais dire pareil pour toi. La fleur de l’âge ! »

Elle accueillit le compliment avec un rire, caché par sa main. Si même la bibliothécaire se mettait à faire du bruit, le monde courait à sa perte. Il eut cependant un sourire teinté de satisfaction. Ah, les femmes. Niaises et crédules comme pas possible. Elle secoua la tête et le regarda avec cette lueur qu’il connaissait bien au fond des yeux. Celui des gens qui se sentent appréciés, qui se sentent mis en valeur, qui se sentent comme s’ils avaient leur place, leur place à eux dans la société. Elle ouvrit un tiroir et en sortit une clé enfilée sur un porte-clé avec un numéro dessus.

« Assez bavardé, monsieur le jardinier, tu vas faire attendre ton étudiante. »

C’était vrai, ils avaient parlé plus que nécessaire. Ça ne dérangeait pas Ashton, mais peut-être la jeune fille l’attendait et se demandait ce qui se passait ? Peut-être allait-elle croire qu’il était parti dans le lit de la jolie bibliothécaire. Un mauvais sketch. Il eut encore envie de rire mais se retint et suivit la femme. De taille moyenne, il devait sans doute la dépasser d’une tête et demie.
En tout cas, Ashton appréciait le fait que la jeune femme ne dît rien par rapport au fait qu’il étudie avec une jeune fille. Certains auraient trouvé ça louche, et l’auraient interdit. Eh bah non, pas la bibliothécaire. Elle connaissait cette soif d’apprendre qui n’avait rien avoir avec l’âge. Bien.

Ils arrivèrent devant la série de salles d’étude, et le blond aperçut Ashlotte. Il lui fit un geste de la main et lui adressa son éternel sourire chaleureux. La bibliothécaire déverrouilla la salle et se tourna vers Ashton, s’adressant aux deux en même temps. Son sourire refaisant son apparition. Sérieusement, les gens étaient tellement plus beaux avec un sourire sur le visage. Sauf le dirlo. Le dirlo resterait éternellement hideux.

« N’oubliez pas de venir me voir pour me prévenir que vous avez fini. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, venez me voir aussi. Bon, amusez-vous bien et pas de bêtises ! »

Elle tourna les talons et repartit à son bureau. Ashton la regarda faire quelques pas puis entra dans la salle, alluma la lumière et posa ses yeux sur le regroupement de tables au centre, accompagné de chaises. Il se croirait revenu au lycée. Sauf qu’au lycée, il posait des lapins aux gens et se faisait – parfois – jerter des projets de groupe. Puis les gens se rendaient compte qu’il pouvait être d’une grande aide et finissait par le faire réintégrer le groupe de force. Ah là là, la belle époque !

Il se tourna vers Ashlotte.

« Bon, au travail ? »




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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyMer 7 Fév - 2:47
Ashlotte attendait devant la salle vitrée en essayant de reprendre son calme. Il n’y avait aucune raison d’être mal à l’aise, Ashton était quelqu’un de bien, il voulait simplement apprendre. Nous étions dans un lieu public, s’il était souvent en train de ricaner c’était à cause de ma manière de parler, rien de plus.

En plus, à en juger par le sourire de la bibliothécaire au comptoir, elle semblait capable d’entretenir une conversation, elle. Les deux avaient l’air de bien s’entendre en fait. Ça devait être si simple de se faire des amis, de s’entendre avec les gens et de les faire sourire quand on savait parler convenablement. Je soupirais lourdement en baissant les yeux au sol pour arrêter de les regarder.

Suffit. On parviendra à faire quelque chose de toi Ashlotte. Un jour, mais pas aujourd’hui. Il verra que tu maîtrises ton langage pour muets et que tu n’as de difficultés à t’exprimer qu’à l’oral. N’abandonne pas, ce n’est qu’une question de temps.

C’est juste que… J’aimerais avoir un garçon dans ma vie un jour, mais j’ai l’impression que mon ‘’Handicap’’ m’empêche d’être considérée comme une candidate potentielle. Pas nécessairement Ashton, m’empressai-je de rajouter en sentant monter les reproches de mon dieu, Mais ça me fait réaliser à quel point les premières impressions sont importantes et combien les gens accordent d’importance à la manière de s’exprimer. Je ne suis pas plus mal que n’importe qui d’autre, c’est seulement…

« N’oubliez pas de venir me voir pour me prévenir que vous avez fini. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, venez me voir aussi. Bon, amusez-vous bien et pas de bêtises ! »

Je sursautai, tellement prise dans mes pensées que je ne les avais même pas entendus s’approcher. Je voyais Ashton s’engouffrer dans la pièce et la bibliothécaire s’en aller sans même que je puisse la remercier. Tant pis. Ashton fit un tour visuel de la pièce avant de se retourner vers moi.

« Bon, au travail ? »

C’était une question. J’avais encore le choix. Je pouvais prendre mes jambes à mon cou et ne jamais revenir à la bibliothèque. Je pouvais quitter le pays même, retourner en Suède et me partir une nouvelle vie. Rien ne m’empêchait de prétendre d’être muette d’ailleurs, les gens comprendraient mieux que je m’exprime en langage des signes si j’étais muette. Pourquoi il a fallu que je sois élevée dans le silence, j’aurais pu avoir des parents normaux qui…

Ashlotte, arrête de délirer et répond.

Remise à l’ordre par mon dieu, je répondis immédiatement à Ashton.

«Oui! Je… heum… je commence, c’est… heum… ce sera plus facile parce que… heum… je maîtrise et… heum… pas que tu ne maîtrises pas… heum… j’ai plus de choses à expliquer parce que… heum… toi c’est seulement les lettres et…heum… moi j’ai tout parce que… heum… les mots sont un signe et… heum… les lettres aussi et… heum… et les chiffres et… heum… »

Je lui fis signe d’attendre d’un doigt et je me rendis devant la ‘’Classe’’, près du tableau. Je sortis de mon sac un cahier annelé. J’y écrivis mes deux prochaines phrases avant de les lui lire, puis je continuai à écrire pendant que je lui lisais à voix haute, assurant ainsi un certain roulement de mes phrases.

«Pour commencer, le langage des signes est différent de la plupart des autres langages parce que… heum… les signes représentent souvent des idées complètes, alors il faut apprendre chaque signes pour pouvoir le comprendre, en plus de l’alphabet et des chiffres. Aujourd’hui je vais te montrer… heum… la base : L’alphabet, les chiffres et les politesses. Si tu prends ton dictionnaire et que tu cherches l’alphabet, il devrait être près du début, tu verras les illustrations. Le A se fait comme ça.» Je fis le signe pour le A avec ma main droite «Pour t’en souvenir, tu peux imaginer que ton pouce est la pointe du A. Le B…»

Et je continuai, comme ça, pendant plusieurs minutes. Ça allait plutôt bien en fait, j’étais presque surprise. Mais après tout, je connaissais ce dont j’étais en train de parler et en même temps, j’écrivais toutes mes phrases à l’avance sur mon bout de papier, alors je ne bégayais presque pas. Tout se passait comme sur des roulettes, jusqu’à ce que…

«Pour le L, c’est simple, tu fais un L avec ton pouce et ton…???»

J’ouvrais la bouche, mais plus aucun son ne sortait. Paniquée, j’essayais de lui fait comprendre en pointant ma gorge que c’était bien malgré moi que j’avais interrompu ma phrase. Mais qu’est-ce qui était en train de se passer?

Ta voix s’est éteinte, c’est tout. Tu n’as guère l’habitude te t’exprimer à l’oral aussi longtemps, tes cordes vocales se sont épuisées et maintenant tu ne peux plus parler. Je me doutais bien que ça arriverait mais je ne pensais pas que ça arriverait aussi rapidement.

Tu savais que c’était pour m’arriver? Et tu n’as rien dit?

J’avais l’habitude d’avoir mal à la gorge quand je parlais alors je n’avais pas porté attention. J’imaginais que c’était un phénomène normal et que tous les gens ressentaient l’inconfort lorsqu’ils parlaient longtemps, mais apparemment je m’étais surmené en parlant pendant quelques minutes à peine. Je ramassais un marqueur qui trainait tout près du tableau pour y écrire : «Je ne peux plus parler. Désolée.»

Qu’est-ce qu’on faisait maintenant? Je laissais l’initiative à Ashton. Peut-être voudrait-il me montrer le Braille quand même? Peut-être qu’une dizaine de minutes de repos suffiraient pour que ma voix revienne? Ça ne m’était jamais arrivé auparavant alors j’ignorais combien de temps ça pouvait prendre. Des minutes, des jours? Je le pointais avec ma main pour lui signifier que c’était son tour de dire quelque chose, parce que je ne pouvais définitivement plus meubler une conversation.
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MessageSujet: Re: Rats de bibliothèque Rats de bibliothèque EmptyMar 20 Fév - 15:51



Rats de bibliothèque

ashlotte & ashton


Ashton n’avait pas attendu la réponse de la jeune fille pour sortir son téléphone portable et son portefeuille de sa poche de pantalon pour les poser sur un table, qu’il considéra comme la sienne. Autant se mettre à l’aise, non ? Il se tourna vers Ashlotte, dans l’attente d’une réponse qui semblait tarder à arriver. Elle vint cependant, alors que la jeune fille paraissait sortir d’une réflexion poussée. A quoi pensait-elle, tout le temps ?

« Oui! Je… heum… je commence, c’est… heum… ce sera plus facile parce que… heum… je maîtrise et… heum… pas que tu ne maîtrises pas… heum… j’ai plus de choses à expliquer parce que… heum… toi c’est seulement les lettres et…heum… moi j’ai tout parce que… heum… les mots sont un signe et… heum… les lettres aussi et… heum… et les chiffres et… heum… »

Il hocha la tête en donnant son accord pour cette décision. Pas bête la p’tite ! Il lui sourit, ne la sentant pas encore hyper à l’aise. ’On peut pas être tous comme moi, c’est vrai.’ Artémis le rabroua et son sourire s’élargit tandis qu’il lui glissait que ce n’était que la vérité. Continuant de converser de façon de plus en plus véhémente – surtout pour Artémis – avec sa déesse, Ashton observait cependant la jeune fille s’installer et sortir des affaires. Elle se mit à écrire, puis releva la tête et prit la parole. Le blond fit taire la divinité et s’imprégna entièrement des paroles de l’étudiante. Elle parlait presque fluidement, sans bégaiement, et il pouvait sentir une certaine fermeté dans sa voix qui, à son grand étonnement, n’était même plus aussi rauque qu’au départ. La petite allait mieux !

’Tiens, sa voix s’adoucit de plus en plus. J’aime bien son timbre.’

’C’est vrai que ça lui va mieux que la voix rauque du début.’

En même temps qu’elle parlait, elle lui faisait des gestes qu’il reproduisait avec attention en même temps qu’elle. Il se concentrait pour les imprimer dans sa mémoire. Ecouter en cours, c’était faire déjà une bonne partie du boulot d’apprentissage, alors pourquoi s’en priver ? Il prenait également des notes en même temps sur des feuilles volantes trouvées dans la salle ; principalement des dessins simplifiés des gestes. Il pouvait les retrouver dans des manuels ou d’autres bouquins du genre, mais c’était bien de prendre des notes quand on était en train d’apprendre quelque chose.

La jeune fille, elle, continuait son petit manège : écrire et parler. Ça devait être sa méthode pour s’exprimer sans trop de difficultés à l’oral. Un bon point pour elle, elle était ingénieuse ! Et agile. Elle écrivait et parlait en même temps, il en fallait de l’agilité pour réussir à faire ça sans s’emmêler les pinceaux ! D’ailleurs, Ashton pensa qu’elle s’était finalement embrouillée quand elle s’arrêta de parler d’un coup, alors il leva la tête – il était en train de tracer la fameuse lettre L – et ses yeux se posèrent sur le visage de la fille, qui arborait une expression paniquée. Elle pointait sa gorge du doigt, et le blond ne mit pas longtemps à comprendre qu’elle avait eu une extinction de voix. Un sourire mi-amusé, mi-désolé, il se disait qu’il aurait dû s’en douter. Il posa son stylo sur la feuille et eut un petit soupir. Il allait se lever pour aller la rassurer mais elle sembla comprendre ce qui lui était arrivé, et écrivit sur le tableau un mot d’excuse. Il secoua la tête.

« Pas de problème, t’as pas besoin de t’excuser ! C’est normal et pas de ta faute. »

Il finit par se lever et aller jusqu’à elle, toujours plantée près du tableau. Il lui sourit gentiment, lui tapota le haut de la tête pour appuyer ses précédents mots et, la prenant par l’épaule, la conduisit là où il s’était installé.

« Assieds-toi à côté de moi ! J’suis terriblement nul pour apprendre, mais ça devrait pas être un problème avec toi, t’as l’air assez intelligente pour me comprendre. »

Il eut un petit rire – était-ce même drôle ? – et ajouta.

« Au fait, ça fait combien de temps que tu n’as pas parlé ? Tu as des amis ? »

Des questions anodines, posées très simplement et sans détour. Artémis lui fit remarquer son manque de tact mais il ne comprenait pas entièrement pourquoi est-ce que ses questions pourraient blesser, de la façon dont il les avait posées. Mieux valait être direct, non ? Il entendit Artémis souffler et il décida de se reconcentrer sur la jeune fille, plutôt, et sur le cours qu’il était censé donner.

’Au fait, tu as pensé au fait qu’elle ne pouvait plus parler ?’

’Elle n’a qu’à me l’écrire.’

Il attrapa le dictionnaire de Braille en attendant qu’elle répondît, se disant qu’il allait d’abord la sensibiliser à l’alphabet, mais se demandait quoi lui apprendre, après. En soit, le Braille, c’était pas si compliqué ! Bon, d’accord, il y avait plein de symboles, des trucs pour les majuscules… Ça allait être amusant !



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Ashton H. Gray
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