Torture à la salle de sport [PV Charlie]

Torture à la salle de sport

Charlie Lochlainn | Eta Jones

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« J'veux pas y aller!!! Non mais lâchez-moi les grands malades là ! Déjà vous me balancez dans une salle noire, je me tape l'autre bizut là et en plus vous voulez que j'aille faire du sport !! Non mais du SPORT ! OH j'ai une tête à faire du sport moi ?! »

J'ai beau me débattre il a de la force le bougre. Non mais depuis quand on te force à faire des trucs ! Mais attendez j'suis pas un légume non plus, je bouge, je me rend à tous les cours et je tente de m'appliquer. Mais bon le sport c'est n'importe quoi, quoi !

« Va s'y moi je veux partir du pensionnat, je vais porter plainte contre vous et tout ! Alors on dit quoi là?! On fait moins le malin le surveillant de mes deux ?! »

J'hurle, je mord, je tape du pied et m'accroche à la porte, mais ils vont vraiment me traîner comme ça jusqu'au terrain ! Ils peuvent pas juste me laisser alone, une fois au moins quoi. Bon O.K. j'ai séché tous les cours de sports jusqu'à présent mais quand même. Attendez faut pas déconner, c'est pas de ma faute si je chopais toujours des trucs chelous à ce moment précis ! Va s'y qu'on va m'accuser de simuler encore, j'le vois venir gros comme le plus gros des camions des convoyeurs de l'extrême !

« Tyyyyyr une loi pour me sauver ! »

- Il n'y en a aucune Euphrosyne Thalie Aglé. Tu as signé le règlement, et tu es encore mineur. Tu es dans l'obligation de suivre assidûment TOUS les cours. Sous peine de sanctions exemplaires.

« Mais... MAIS... Va s'y, j'veux pas y aller moi. »

Crotte, me voilà passé le portail, ils m'amènent bel et bien dans ce lieu de torture ! Quelque chose, quelque chose vite. OH ! Mais c'est un arbre qui va m'arriver droit dessus. Les arbres c'est cool, on peux appliquer la technique du « paresseux qui dort » c'est simple il suffit d'avec plein plein de dextérité s'agripper et enrouler ses jambes et ses bras autour du tronc. Parfait il semble à ma taille ! Allez hop, je saute !

« Eta tu vas lâcher cet arbre maintenant ! »

« JAMAIS ! »

Par chance je me suis bien enroulée autour. En plus je sais tenir la position, j'y restais des heures gamine même mon père m'a jamais délogé ! Ahahaha, je suis parfaite et trop intelligente moi !

« Eta, on va appeler le directeur si tu ne lâches pas cet arbre. »

« M'en fout ! »

« Tu vas être collé pour le reste de l'année je te préviens ! »

« M'en fout ! Vous pourriez me torturer, jamais je lâcherais l'affaire. Rien n'est pire torture que le sport ! »

Je pensais encore pouvoir m'en sortir. Eh franchement j'étais pas aussi mal parti que ça ! Mais fallait qu'il soit là, encore !

- EUPHROSYNE THALIE AGLAE ! Jamais au grand JAMAIS moi le merveilleux Tyr n'a été puni. C'est moi qui fixe les règles, c'est MOI qui dicte les lois. Alors, MAINTENANT tu vas lâcher ce tronc d'arbre ou je te jure que je vais te torturer jour et nuit.

« Ah ouais ? AH OUAIS ? Et tu vas faire quoi là Tyr hein?! »

- Je vais te réciter toutes les tables de lois, de toutes les civilisations du monde. Jour et nuit.

« O.K. Je lâche. »

- Je savais que tu abandonnerais.

« Bon le gorille, escorte moi, j'abandonne... »

Alors j'ai traîné les pieds mais j'ai avancé. Beeuh, j'en frisonne rien qu'à voir ce ramasis de bâtiments. Quelle horreur tout ces gens qui transpirent, tout ces types là qui qui font.. du sport... J'crois que je vais être malade. Je vais hyper-ventilé, je fais un malais... Ô je vais mourir !

- Arrête ta comédie.

Aujourd'hui c'est cours de course. Non mais sérieux ? Je sais même pas marcher sans me faire mal quoi !! Je vois le surveillant discutailler avec le prof de sport. Pas un commode c'lui là. Je vais vraiment passer une sale heure de cours moi. Ah bah ils reviennent. Génial, je sens que vu leurs tronches jevais adorer la nouvelle.

« On va te mettre avec une autre élève Eta. Tu as raté tous les cours et tu as l'air bien incapable. »

« Ah bah merci, génial comment vous accueillez les nouveaux élève vous ! Bande d'impolie et de tortionnaire ! »

« Elle est là-bas. Charlie. Allez va. »

Bah je m'exécute quoi, je m'avance sur la piste. C'est lequel encore ma binome ? Il m'a même pas dit à quoi elle ressemblait... Ils sont nuls, nul, nuls !

« WOOH CHARLIE ! J'sais pas où t'es mais on fait équipe toi et moi ! Allez montre ta tambouille ! »

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Across This New Divide

feat. Eta Jones

Contrairement à mes habitudes, aujourd’hui je ne m’étais pas levée de mauvaise humeur. Peut-être est-ce parce que j’ai sport en matinée ou simplement parce que Mórrígan s’est montré relativement coopérative, allez savoir. Bien entendu, je n’ai pas l’intention de faire le moindre effort de courtoisie à l’endroit de mes camarades pour autant. Me traînant lourdement jusqu’à la salle de bain, je me brosse les dents en évitant de jeter un regard sur mon visage. S’en est presque devenue un réflexe. C’est fou comme les manies peuvent s’apprendre vite lorsque cela dépend de notre survie. Je capte une tâche cyan dans la périphérie de mon champ de vision, sagement plié sur le porte-serviette. Dans tout le désordre de ma chambre, c’est la seule chose que je prends la peine de conserver intact. Je devine monter en moi un élan de culpabilité si fort que je mords ma brosse pour m’empêcher de pleurer. Depuis la fin catastrophique de cette journée, j’ai évité autant que possible de me retrouver exposé, tout comme j’ai consciencieusement obvié le skate Park. Pas la peine d’en rajouter une couche en plus, je me sens déjà assez mal comme ça. Gêné, je me dépêche de terminer ma toilette.

« You still think about him ... »

Traduction:

Je me rembrunie, préférant ne pas commenter là-dessus. Dans sa bouche ce n’était pas une question, plutôt un reproche. Elle me trouve faible, et sur ce point je ne peux l’en blâmer. Oui, je pense encore à lui. Cependant, jamais je ne le dirai à voix haute. Mon absence de réaction l’amuse encore plus.

« Truamhéalach… »

Traduction:

Je grince des dents, transférant ma colère sur mes cheveux. Je les attache vigoureusement en une queue de cheval haute, complétant ma tenue avec un short et un polo aux couleurs de l’école. Il est un peu court et quand je lève les bras on voit mon ventre, maudite poitrine. Refrénant un soupir, je lace mes baskets et prends mon sac. Au moment où j’ouvre la porte, un irrésistible envie de retourner m’ensevelir sous une tonne de couverture m’assaille. Et si je le croisais? Pire, et s’il me parlait? Essayant de calmer ma panique, je me focalise sur n’importe quoi sauf sur le pire des scénarios.

« Will you spent the day standing in the porch? »

Traduction:

L’irritation vient balayer d’un coup toutes mes angoisses chroniques, s’en est presque bénéfique. Je m’élance jusqu’à la sortie, marchant aussi rapidement que le code de bienséance me l’autorise. Une fois à l’extérieur, je frémis à peine sous la fraîcheur de l’air. J’en prends une grande bouffée, savourant l’odeur de l’herbe humide et de la terre encore endormie. C’est le meilleur moment pour courir. Évidemment, mon temps préféré c’est au crépuscule, à l’instant où tout se colore de rose et d’orange éclatant. On a alors l’impression qu’un géant a renversé un énorme pot de peinture et que celui-ci c’est déversé sur le paysage. Les gens croient à tords que la nuit tombe, d’où l’expression. C’est faux, elle monte en dévorant tout sur son passage.

Dans ma hâte, je suis arrivée en avance. Je me retrouve donc toute seule dans les casiers pour ranger mon sac. J’en profite pour faire mes étirements et m’échauffer un peu. Le faire dans un mini short avec un buste développé c’est presque un appel au viol. Je me penche donc en avant sans plier les jambes et attrape mes chevilles, un exercice qui demande plus de souplesse qu’il n’y parait. Le truc c’est de faire arriver mon torse parfaitement entre mes deux genoux légèrement écarté. On finit par le maîtriser avec de la pratique. Je garde la position pendant encore trente seconde avant de m’asseoir pour la suivante. Allongeant ma jambe droite, je me plie jusqu’à ce que ma joue repose sur ma cuisse et fait de même pour le côté gauche. J’en suis aux chevilles lorsque j’entends les premières exclamations depuis le couloir. Je me relève vivement et me dirige vers la cours, ne voulant pas être mêlé aux autres. La majorité des filles n’aiment pas le sport, encore moins la course. Je me demande bien pourquoi. C’est tellement plaisant de sentir le vent caresser votre visage, percevoir la puissance de vos muscles lorsqu’ils vous propulsent à toute vitesse, tellement grisant qu’on a pratiquement l’impression de voler. Bref, elles me trouvent bizarre. Je ne peux les en blâmer.

En quelques minutes, la classe se remplit et l’enseignant sorts sa liste de présence. Je le vois froncer les sourcils et reporter son regard vers l’entré où peu à peu nous proviennent des cris presque hystériques. Toutes les filles se retournent, chuchotant à voix basse entre elles, parfois en gloussant ou en soupirant bruyamment. Je me demande ce qu’elles disent. L’une aperçoit mon attention appuyée dans sa direction et me jette un œil hautain. Voyant que je ne bronche pas, elle se détourne. Décidément, je n’aimerai jamais les filles non plus.

- WOOH CHARLIE ! J'sais pas où t'es mais on fait équipe toi et moi ! Allez montre ta tambouille !

J’entends distinctement mon sang se figer dans mes veines et une sueur froide me traverser l’échine. Immobile, j’ai une envie folle de rentrer la tête dans les épaules et de disparaître. Évidemment, mes compagnes choisissent pile cet instants pour bouger et m’exposer. On aurait presque dit une cible dans un stand de tir ou une biche devant les phares d’une voiture. Sauf qu’au lieu d’un canon d’une arme semi-automatique ou d’un poids lourd, il s’agit d’une jeune fille mince à l’expression boudeuse. J’ai envie de prendre mes jambes à mon coup et partir très loin. Seulement, elles me trahissent en restant sagement raide. Rapidement, l'’inconnue s’aperçoit que je suis la dénommée Charlie. Elle est peut-être criarde, mais elle n’est pas stupide.

« Damnaigh… I feel like the day is going to be exciting. »

Traduction:

Le professeur s’avance, non sans cacher son impatience.

- Mlle Jones, comme vous êtes très en retard sur les reste de vos camarades nous avons jugé préférable de vous jumeler avec la meilleure de la classe.

Je réprime une grimace sous le compliment, si mes chances de me faire une potentielle copine était mince jusqu’à maintenant, elles viennent carrément de tomber sous la barre du zéro. Je peux sentir leur regard perçant sur ma nuque comme un étau brûlant. Être la favorite d’un enseignant n’est pas quelque chose de très valorisant, à moins d’avoir la carrure et la popularité de Barbie. Malheureusement pour moi, je ne possède ni l’une ni l’autre.

- Aujourd’hui le plan était un cross court de quatre kilomètres. Au vu des nouveaux changements, ce sera donc une course en couple. Votre temps ne sera validé que lorsque les deux membres d’un même duo auront franchi la ligne d’arrivée.

Si l’impression de haine était diffuse jusqu’à présent, ce fut une véritable onde de choc qui s’abattit dans mon dos à présent. Néanmoins, je restai très droite, Ethan aurait été fier de moi.

- Pour s’assurer de la cohésion de votre paire et aussi pour vous encourager à progresser en rythme, vous aurez chacune de vous une main liée à votre coéquipière. Il sortit comme par magie un petit foulard rouge très simple, mais qui promettait mille tortures. Je vous donne dix minutes pour faire votre choix et vous échauffer.

Génial. Voilà comment le seul moment agréable que je croyais pouvoir passer aujourd’hui ce transformait peu à peu en véritable calvaire. J’anticipais donc le pire. Ma seule vraie consolation était que je m’étais préalablement préparé et je n’aurais donc pas à le faire avec embarras devant Mlle Jones.

Torture à la salle de sport

Charlie Lochlainn | Eta Jones

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Aucune réponse. Ah bah merci ! Si en plus ma binôme ne veux pas se montrer j'ne vais pas m'en sortir moi ! Je vais pas devoir hurler de nouveau quand même ? Attend, attend, je suis bête et pas une bête en anglais, mais j'en suis pas au point de ne pas comprendre le prénom «Charlie ».

- Je pense que c'est elle, à droite.

Je me retourne et effectivement tout le monde s'est écarté pour me laisser voir une charmante jeune fille qui n'a pas l'air très à l'aise. Je m'approche de la brune, souriante, tout en faisant craquer mes mains. Sérieux j'aurais pu tomber sur pire ! Genre sur une des grandes blondasses là, taille mannequin, seins à ne plus savoir qu'en faire et au ventre ultra plat ! Ouais le genre de meuf toujours parfaite quant elle court ou qu'elle transpire, avec un sourire ultra bright et des jambes interminables. Bah enfaîte elle à l'air normal. Brune, jolie mais pas pouf quoi. Crotte elle est bien foutue. C'est quoi cette paire de seins ? En plus elle est sexy dans son uniforme, moi j'ai l'air ridicule. Je nage dans le polo, genre la vieille m'a dit qu'ils n'avaient pas de taille enfant. Je l'aurais claquée si j'avais pu ! Une gamine qui va faire du sport. Une gamine accompagnée d'une bombe. Eh bein ça va être génial cette journée.

« Mlle Jones, comme vous êtes très en retard sur le reste de vos camarades nous avons jugé préférable de vous jumeler avec la meilleure de la classe. »

Blablabla. Ça va, le gorille me l'a déjà dit. La meilleure de la classe en plus. Ah bah elle va pas être déçue du voyage la bougresse là. Je vais lui dire qu'elle peut m'abandonner sur le côté de la route, ça ira très bien. On va sûrement faire des tours de stade rien de très grave. J'irais dormir sous un arbre, hop hop petite sieste, et elle fera l'effort à ma place. Tout le monde sera content, ça sera « posey » quoi !

« Aujourd’hui le plan était un cross court de quatre kilomètres. Au vu des nouveaux changements, ce sera donc une course en couple. Votre temps ne sera validé que lorsque les deux membres d’un même duo auront franchi la ligne d’arrivée. »

Attend... Attend quoi ? Non mais j'ai du mal entendre. J'ai jamais fais de sport ils vont quand même pas me donner... Quatre... Quatre kilomètres de course ? Non mais non. Il suffit que j'aille me planquer à la ligne d'arriver, tout ira bien... Oui, allez oui.

« Pour s’assurer de la cohésion de votre paire et aussi pour vous encourager à progresser en rythme, vous aurez chacune de vous une main liée à votre coéquipière. Je vous donne dix minutes pour faire votre choix et vous échauffer. »

Je regarde le foulard rouge dubitativement. Je ne vais JAMAIS pouvoir faire ça. Je vais mourir en route c'pas possible !

« Non mais m'sieur ! Quatre kilomètre là c'pas sérieux ! J'sais pas mais genre cinq cents mètres ça serait quand même plus réalisable ! Déjà j'suis pas sûre de les faire ! Oh monsieur ! Non mais monsieur ! »

Il ne me donne aucune attention. sacrebleu, je le savais, je le savais que j'aurais dû tenir bon à l'arbre. Jamais, jamais, jamais Tyr n'aurais tenu jour et nuit.

- Oh si.

Je sens mon sang partir de mon corps. Je dois avoir l'air encore plus blanche que d'habitude. Genre comme une morte, ouais une morte. D'ailleurs je vais bientôt être vraiment morte avec le programme... Bon bein, quand faut y aller faut y aller. Un petit signe amical de la main et un grand sourire, ça devrait rendre les choses cool entre elle et moi.

« Hey ! J'suis Eta et toi ? Ah oui Charlie ! J'suis bête, pardon ! Bon j'crois qu'on va être coincé un petit bout de temps ensemble. Autant s'entendre quoi ! »

Alors, je lui sourie un peu plus, on sait jamais ! Elle me plaît bien cette fille. Par contre logiquement elle à seize ans. Elle fait peut-être un peu plus, moi du haut de mes dix-sept j'dois en faire à tout casser quinze. Chienne de vie quoi. Mince tout le monde à l'air de s'échauffer. Mais attend moi je sais pas faire ce truc....

« Hey Charlie ! Euh... Tu veux bien me montrer ? J'sais pas m'échauffer... »

J'ai l'air ridicule et sûrement pitoyable avec mon air de chien battue. J'aime vraiment, vraiment pas le sport.

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Across This New Divide

feat. Eta Jones

Je l’observe me faire un petit signe de la main qui se veut amical tout comme son grand sourire. Je me rembruni d’avantage, n’ayant pas le cœur à me montrer sociable. Maintenant que nous sommes l’une à côté de l’autre, je peux voir qu’elle est beaucoup plus mince que ce que je croyais. La couleur de ses cheveux faisait ressortir celle de ces yeux, de la même teinte que les miens. Mine de rien, je l’examine. Bon d’accord, je la fixe carrément. La subtilité ça ne me connait pas vraiment. Sa petite taille lui donne l’air d’avoir deux ans plus jeune, à moins que ce ne soit à cause de sa moue boudeuse. Avec un profond soupir de lassitude, je reporte mon attention sur le groupe. J’entends des rires et des éclats de voix enjoués, ayant l’impression de voir la scène à travers un verre épais.

« You’ll never be like them. Tá a fhios agat go bhfuil, an duine. »

Traduction:

Je le savais plus que quiconque même. Bien avant ma possession, je n’ai jamais été en mesure de me faire la moindre amie. Par jalousie. Par peur. Par angoisse. Par égoïsme. Mon frère en était la raison, et non la cause. Je me suis mise des barrières invisible toute seule entre les filles de mon âge et moi. Je ne voulais pas le perdre, croyant que si j’avais une copine celle-ci essaierait de me le voler. C’est puéril, je le sais bien. Puisqu’en définitive, je l’ai perdu quand même. Par nul autre que ma petite personne. Pathétique.

- Hey ! J'suis Eta et toi ? Ah oui Charlie ! J'suis bête, pardon ! Bon j'crois qu'on va être coincé un petit bout de temps ensemble. Autant s'entendre quoi !

Ma bulle de nostalgie éclate d’un coup, ramené brutalement au présent par la voix de ma « coéquipière ». Eta me sourit un peu plus, et franchement je ne croyais que c’était possible. Elle qui a si farouchement protesté contre le sport depuis son arrivé, la voilà qui montre une souplesse exemplaire pour les 17 muscles zygomatiques majeurs et mineurs qui doivent travailler simultanément. Impressionnant. Je laisse presque échapper un commentaire sarcastique avant de me taire de justesse, réprimant un gloussement.

- Hey Charlie ! Euh... Tu veux bien me montrer ? J'sais pas m'échauffer...

Je m’étouffe presque de stupéfaction. À voir son expression, elle ne rigole vraiment pas. Comment peut-on être aussi nulle pour quelque chose qui pourrait nous sauver la vie? Avoir une taille fine et des cuisses minces n’est généralement pas une motivation assez forte pour convaincre les femmes à faire de la course, mais dites-leur que si un jour elles sont poursuivent par des méchants, elles pourront courir sans effort durant une heure. Cela sera peut-être suffisant pour les faire changer d’avis. En tout cas, moi ça le serait. Je secoue la tête, hésitant entre l’aider par pitié ou la laisser se débrouiller pitoyablement. Autrefois j’étais gentille, ça aurait pu fonctionner il y a deux ans, hélas cette Charlie n’est plus de ce monde. Quelle tragédie pour la petite Eta. Comme je ne bouge pas d’un pouce et ne fait pas non plus le moindre effort pour être sympathique, je me dis qu’avec un peu de chance elle va abandonner.

- Encore cinq minutes! Crie le professeur en passant lentement entre les élèves pour voir leur échauffement.

Il s’arrête bien trop vite à mon goût sur notre « couple », affichant son perpétuel air contrarié.

- Alors jeunes filles?

Sa mine de chien battue n’aidant pas ma cause, il est évident que je ne vais pas tarder à me faire gronder. Bon sang, ne me dite pas que je vais devoir jouer les nounous en plus? Grinçant des dents je capitule :

- D’accord, d’accord. Damnú air !

Héhé:

- Charlie…
- Pardon.

Je ne le pense pas, mais comme tous les adultes une fois qu’on s’excuse peu importe si on y croit ou non. Je hausse donc les épaules, ce qui signifie tout et rien à la fois. Me retournant vers Eta, je lui jette mon regard le plus autoritaire.

- Écarte légèrement les jambes, penche-toi en avant et essaie d’attraper tes chevilles sans plier les jambes.

Une curiosité mal placée me pousse à lui faire cet étirement en premier, histoire de voir si son élasticité n’est que localisé au niveau de son visage. Je suis cruelle, je le sais.

Nathou △ +2RP ! (Mai)

Torture à la salle de sport

Charlie Lochlainn | Eta Jones

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Charlie a pas l'air super open pour m’apprendre. L'blème c'est que je ne peux pas le faire seule. J'ai beau regarder les pimbêches pour calquer mes mouvements sur les leurs j'capite pas. Tout va très vite, elles rigolent et discutent. Elles lèvent les bras en l'air avant de les redescendre pour plier une jambe, puis l'autre. Je suis pas du genre à pleurer et tout mais franchement la, je me suis sentie hyper seule et pas à ma place. J'ai jamais eu de potes, aucun et j'me dit que finalement c'était peut être de ma faute. J'ai visiblement l'air de l'emmerder celle-là non ? Puis peut être que si je l'embête elle ça dois être pareil pour tout l'monde non ?

- Arrête de te dévaloriser Euphrosyne Thalie Aglaé. Si tu étais si mauvaise que ça, sa suprématie Tyr ne t'aurais pas choisie ! Je t'ais fait cette immense honneur. Tu es digne de moi tout de même !

Ah bah oui. C'est vrai. Je saurais dire pourquoi mais son bataclan là, bah ça m'a remonté l'moral un peu. Ouais juste un peu quoi. Alors je serre les dents et je met remet à sourire, éclatant et tout on va pas faire la gamine triste en plus !

Tiens le prof arrive. Ah ouais Charlie est pas du genre à se carapater devant les ennuis à ce que j'vois. Du coup je vais pas le faire non plus, ça f'rais tâche. Mais bon j'arrête de sourire faut pas déconner. On sourie pas devant un prof de sport. Jamais. Nada. Hasta luego ! Ah non pas hasta luego, ça veux rien dire sinon... Voilà quoi.

Ohoho elle va se faire gronder. Bah ouais meuf on se comporte pas comme ça quant on est première de la classe ! La mauvaise humeur et les crises c'est bon pour les nulles comme moi ! Je pouffe légèrement et je croisse les bras sur la poitrine. Genre badass quoi. Alors Miss Charlie on s'incline devant un prof ? Ma pauvre !

Pouf ! J'arrête de rire elle me regarde. Hum. Quel regard autoritaire, on dirait mon père ! J'en ai l'habitude, ça n'a aucun effet sur moi. Mais bon je vais pas trop la ramener, j'ai besoin d'elle pour survire aux quatre kilomètres ! Sourie Eta, sourie.

« Écarte légèrement les jambes, penche-toi en avant et essaie d’attraper tes chevilles sans plier les jambes. »

Euh quewa ? Non mais attend faut pas commencer si fort là ! Je vais me faire un claquage du dos moi ça décoquebine pas avec elle ! Bon j'aurais du m'en douter, vu sa tête elle a pas l'air de se poiler tout les jours. Alooors... Je met mon dos bien droit, j’écarte les jambes et je me penche.

« AIIIEE !! »

Bon O.K. Je suis tombé la tête en avant pas la peine d'en faire un fromage ! Oh c'est rien ! Les autres rigoles et je sens le sang monter à mes joues. Je ne vais pas me laisser décourager et j'vais pas chialer. C'est pas si compliqué de faire un truc comme ça ! Alors j'écarte les jambes, le dos bien droit et on se penche lentement. Lentement... Je vais tomber ! Attention, non ! Droit, souffle, allez courage ! Et....

« REGARDE CHARLIE REGARDE ! JE TOUCHE MES CHEVILLES ! »

Je suis trop fière quoi ! Je les attrapes et je ne tombe pas. Les jambes droites, le dos plats, ouais j'y arrive quoi ! Comme quoi j'ai des résidus de la kiné à l'hôpital. Je suis capable de faire ça, j'suis capable de m'échauffer ! Eta est dans la place mon gars !

Alors je relâche, me relève et je rigole. Ouais je rigole parce que je suis fière, parce que j'ai réussi sans me faire trop mal. J'suis peut être ridicule mais j'm'en moque. Ça fais tellement longtemps que j'ai pas réussi un truc, ça fait tellement longtemps que j'avais pas de quoi être fière de moi. Y a pas de p'tite victoire comme on dit !

- Bravo Euphrosyne Thalie Aglaé.

Je remercie mon Tyr national mentalement et je sourie genre trop mignonne. J'suis à fond maintenant, et je regarde Charlie avec un grand regard plein d'espoir quoi.

« T'as vue Charlie ? Hein que t'as vue ? Alors on fait quoi maintenant ?! »

Et je lui saute dans les bras. Ouais c'est gratuit j'suis comme ça moi ! Puis je la lâche parce que les câlins c'est bien, mais trop après quant on connait pas la personne ça fait trop bizarre !

[HRPG : Voilà encore désolée du retard ! C'est un peu court mais j'espère que ça te plaira quand même ! Je suis un peu trop dans le coaltar encore pour bien corriger les fautes, désolée >< ]

[Edit : J'ai cru que j'avais bugué dans les couleurs de paroles mais en faite on a quasiment le même vert o: J'ai remanié quelques phrases et corrigé quelques fautes, mais je suis encore crevée donc j'ai du en laisser passer plein 8D Désolée ><]

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Nathou △ +3RP ! (Mai)

Across This New Divide

feat. Eta Jones

Je l’observe sans ciller essayer de s’exécuter, et s’étaler face la première sur le sol. Malgré moi, un semblant de sourire étire la commissure de mes lèvres. Je suis mesquine, autant en profiter un t’en soit peu. Il disparaît bien vite lorsque j’entends les autres filles se moquer dans mon dos. Me retournant lentement, je les foudroient du regard, chose assez aisé pour moi. L’une d’elle s’étrangle à moitié, son rire se bloquant dans sa gorge. Sa copine me fait une grimace dédaigneuse, mais je perçois la peur dans ses yeux. Ça l’a du bon d’avoir une réputation de cinglé parfois.

« It’s the first time I see you protect ina strainséir... Did you lose your nerves? »

Traduction:

Je secoue la tête, sachant que ce n’est pas le cas. Je ne saurais dire franchement pourquoi j’ai pris sa défense, même si Morrigan à raison sur un point ; ce n’est pas dans mes habitudes. Une partie de moi est profondément agacée de devoir supporter la présence de ma camarade, c’est celle-là entre autre qui m’a poussé à lui faire faire ce genre d’étirement en premier lieu. Espérant secrètement qu’elle abandonnerait et retournerait sagement au pensionnat. Non, en fait ma réaction vient surtout de l’autre moitié, celle qui désire être apprécié. Bien qu’elle soit extrêmement dissimulée, elle subsiste malgré tout. Au fond, je n’accepte pas qu’on ridiculise quelqu’un qui fait un effort sincère, encore plus lorsque cette personne est sous ma charge. Je ferais une dictatrice exceptionnelle et une mère poule redoutable. Eta est sous ma protection durant tout le cours, que cela me plaise ou non. Ou plutôt devrais-je dire, lui plaise…

- REGARDE CHARLIE REGARDE ! JE TOUCHE MES CHEVILLES !

Revenant brusquement à la réalité, je réalise que durant tout le temps de mon absence j’ai fixé froidement le groupe de fille. Blêmes, s’agitant en évitant consciencieusement de rester sous mon attention, je crois qu’elles pensent que je suis en train de planifier leur mort. Inutile de tenter de le renier, puisqu’il y a fort à parier qu’avec Morrigan c’est une demi-vérité.

- T'as vue Charlie ? Hein que t'as vue ? Alors on fait quoi maintenant ?!

J’hoche par l’affirmative et ouvre la bouche pour lui répondre lorsqu’elle m’attaque, littéralement. Bon, je dois avoir l’aire idiote ainsi, figé comme un piquet et l’expression hagarde. Je remercie le ciel de tourner le dos au reste du groupe, autrement je pourrais certainement dire adieu à ma si précieuse notoriété. Je ne sais comment réagir ou interpréter son geste, n’ayant jamais eue de contact aussi intime avec une autre adolescente. Rapidement, Eta me relâche. Si mes muscles n’étaient pas aussi tétanisés, je crois que je me serais écroulée. Bonjour dignité ! Inspirant difficilement, je remarque alors que j’avais retenu mon souffle tout le long de cette effusion d’émotions, une chance que ce fut bref.

- On continue. Miracle, ma voix ne tremble pas. Applique un mouvement de rotation à tes chevilles et de même avec tes bras.

Peu à peu, je retrouve mon aplomb. Donner des ordres m’aide à rester focusé. Sans attendre qu’elle est complètement fini sa série, j’enchaîne donc.

- Ensuite les quadriceps. Le buste droit, les genoux collés ramène ton talon contre tes fesses. Ta jambe ne doit pas partir vers l’arrière, ni sur le côté.

Je marque une pause, lui laissant le temps de suivre mes ordres, mais aussi de respirer. Je ne suis pas doué pour la patience, en fait je n’en ai aucune. Fronçant maussadement les sourcils, les reproches de ma déité couvrent presque les propos de l’enseignant qui s’avance en distribuant les foulards rouges. La course allait enfin commencer.

[HRP: Pardon pour le retard, j'ai été occupée cette semaine! Et ne t'inquiète pas pour ta réponse! <3]

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