Aujourd'hui, tu t'es levé assz t(h)ôt, même si c'est samedi. En effet tu n'as pas cours et aurais pu profiter de l'absence de frères et soeurs infernaux pour faire la grasse matinée, mais non. Tu t'es dit hier soir qu'il faudrait ranger un peu la chambre, alors que d'habitude tu ne le fais pour ainsi dire jamais. Pourquoi une telle résolution, alors ? Eh bien, pour ne pas faire mauvaise impression devant ton colocataire ! Jusqu'ici tu étais seul dans la chambre (enfin seul avec Thôt, donc assez seul, oui), et ça te rendait triste, d'une certaine façon. Alors hier soir, tu t'es couché t(h)ôt (décidément il est partout), pour bien te reposer, avec la motivation de tout ranger avant que ton compagnon n'arrive.

Tu ne sais pas comme il est, ni ce qu'il va bien penser de toi ou si vous allez bien vous entendre, tu sais juste qu'il s'appelle Lawrence. Tu espères sincèrement que vous pourrez devenir amis, parce que bon, vivre avec une personne qui ne t'aime pas doit être assez… Embêtant. Donc tu veux faire bonne impression, et donc tu vas commencer à ranger ! C'était pas trop t(h)ôt !

«J'apprécierais qu'on laisse mon nom tranquille, il ne me semblait pas t'avoir offensé ou provoqué d'une quelconque manière aujourd'hui, ni auparavant, Jude. Tu ferais également bien de faire attention à tes affaires, je crois que ta chambre n'a jamais été si mal organisée et rangée que lorsque tu as désiré essayer de le faire, ce qui est regrettable. Je ne me sens pas à l'aise dans ce genre d'environnement, comment songes-tu réussir à travailler dans de pareilles conditions ?»

«Mais euh, je… Je voulais— Enfin je songeais à… Je pensais ranger ça avant— Et puis euh les vêtements ensuite ? Mais je crois que je- que je dois pousser les cahiers…?»

«Ce que tu racontes là n'a ni queue ni tête, ton esprit me semble aussi désordonné que ta chambre.»

Ce à quoi tu ne trouves rien à répondre, c'est vrai que c'est… Le bazar. Mais vraiment, il y en a partout. Sans t'en rendre compte, tu as éparpillé toutes tes affaires dans la chambre, même sur la partie qui est réservée à Lawrence. Alors qu'avant il n'y avait pas grand chose là-bas. Confus, tu te mets donc en tête de dégager au moins son lit et son armoire, ce qui fait que tu déplaces ce que tu avais mis là sur ton bureau et un peu par terre, aussi. Devant ton armoire, parce que ça doit aller là-dedans. C'est logique, dans ta tête, mais que dans la tienne, au grand dam de celui qui la squatte.

Et puis, tu entends frapper. Concrètement, tu ne peux pas vraiment aller ouvrir pour le moment, car tu as les bras pleins de livres et autres affaires scolaires. Pendant que tu poses tout ça là où il y a de la place (c'est-à-dire par terre), tu le vois, Lawrence tu te doutes, qui passe la tête à travers l'entrebâillement de la porte. Il semble souriant, et puis… Et puis il a vu l'état de ta chambre. Et là il a tout de suite perdu son sourire… Arf. C'est si catastrophique que ça…?

«Oui, Jude, je crois que l'expression qu'affiche son visage confirme ma pensée : cette chambre est un vrai capharnaüm.»

Cafard-quoi ? Tu n'as pas compris, mais ne te soucies pas de Thôt, préférant aller accueillir ton nouveau colocataire. Tu lui souris de façon gênée, ta timidité et l'état de la chambre ne te permettant pas de faire le fier. Il est plutôt grand par rapport à toi, a les cheveux d'une teinte proche de la tienne -auburn, tu présumes ?-, et finit par te sourire à nouveau. Il a vraiment l'air gentil, en fait.

«Eh...Bonjour, je suis Lawrence. Je crois être ton colocataire.», qu'il dit en tendant la main.

Tu la serres doucement, nouvelle preuve de ta timidité, et te présentes, hésitant comme à l'habitude : «Oh, bonjour ! Je… Je m'appelle Jude, enchanté…!», réponds-tu d'un air enjoué. Et puis, un peu plus gêné, tu jettes un coup d'oeil à l'état de la chambre, et bafouilles : «Je… Je pensais que tu arriverais plus tard. Donc euh hm, j'ai voulu ranger… Mais je n'ai pas fini…!»

Te voilà bien embarrassé, maintenant. Ça donne une bien belle image de toi. Quoiqu'il en soit, elle reste très parlante en ce qui concerne ton caractère. Fermant la porte derrière lui, tu lui fais doucement signe qu'il peut s'installer, avant de retourner t'affairer avec tes livres — pour lui faire de la place. Tu es très curieux à son sujet, mais la priorité est de le laisser prendre ses marques et s'installer comme il faut, non ? Pourtant, tu ne peux pas t'empêcher de demander :

«Alors, hm, tu es dans quelle classe ?»

Tu restes malgré tout joyeux, enthousiaste à l'idée de ne plus être seul dans cette chambre. Enfin, de ne plus être seul avec Thôt. Tu te demandes s'il est possédé lui aussi ? Et si oui, par qui ? Tu brûles d'envie de lui demander, mais te retiens malgré tout. S'il n'est pas dans la classe M, il ne faudrait surtout pas lui en parler ! Et aussi arrêter de parler à vois haute avec Thôt, sinon il va sérieusement se poser des questions… Eh, la vie avec un coloc' risque d'être plus compliquée que ce que tu t'imaginais.

Bon, a priori, il comprend les raisons qui font que c'est le bazar ici. Et ne te juge pas. C'est plutôt un bon début, non ? Espérons que tu arrives à tout ranger comme il faudrait et assez rapidement. Mais honnêtement, il n'y a pas trop d'espoir pour ça, ahem. Enfin, tu vas quand même essayer, c'est déjà ça ! En jetant un coup d'oeil à Lawrence, tu vois qu'il semble bien mieux organisé que toi… Eh. Tu l'admires, en quelque sorte. Parce que dans ta tête, tu es très bien organisé, mais le problème c'est que c'est juste dans ta tête… Impossible de mettre ça en pratique, et c'est bien dommage.

Trêve de blabla, tu te remets à déplacer les livres pour t'occuper pour le moment des vêtements. Si les vêtement sont rangés, ça te fera de la place, et tu pourras mieux t'occuper des livres ! Oui, c'est une bonne idée ! Il faut maintenant la mettre en place, avant de se faire distraire par autre chose… Autre chose comme ton colocataire, qui choisit bien son moment pour répondre à ta question précédente.

«En première, mais je viens à peine d’arriver à l’école c’est ma première année ici.  Je suis Écossais en fait, ma mère est Irlandaise et il avait longtemps que je n’étais pas venu donc... j’ai un peu d’adaptation à faire. Toi, tu es en première aussi ?»
Oh…! Tu relèves la tête, souriant, et réponds : «Je vois…! Oui, je suis en première. Peut-être qu'on sera dans la même classe…?» Tu es très enthousiaste, d'un coup, et ça s'entend. Ce serait vraiment bien, de l'avoir dans ta classe ! Ça te ferait sûrement un ami en plus !

Après cette courte discussion, tu te dis qu'il faut se remettre à ranger. Concentration ! Tu te mets en tête qu'il faut donc faire tous les vêtements et seulement ça pour le moment. Si tu procèdes comme ça avec toutes tes affaires, ça devrait aller, non ? En tout cas pour le moment ça marche, et après un certain temps, ton armoire est bien rangée ! Ordonnée, peut-être pas, mais au moins tout est dedans et tu peux la fermer, ce qui est une bataille de gagnée ! Tu soupires. Plus que les livres, affaires de cours, et tout ce qui traîne un peu n'importe où dans ta chambre, genre des bonbons ou tes clefs, tout ça tout ça… Encore un bon paquet de boulot, en somme.

«J’ai vu qu’il y avait quelques club étudiants, tu en fais partie ? Ou sinon est-ce que tu compte t’inscrire ?»

Tu vois qu'il a vraisemblablement fini de ranger sa partie de la chambre, et… Tu es impressionné. Vraiment. tu entends également une certaine divinité te dire que tu en as beaucoup à apprendre de lui. Ce qui n'est pas faux. Ahem. En tout cas, il prend le temps de te parler, et même si ça risque de te déconcentrer, tu es content alors tu lui réponds :

«Oui, je suis dans un club…! Je suis dans le club de cuisine… Parce que, hm, j'adore ça… Et j'aimerais bien partager ça avec d'autres gens…», dis-tu en lui faisant un sourire timide. «Oh, euh, et toi ? Tu iras dans un club aussi ?», enchaînes-tu, curieux.

En parlant, tu le regardes, et du coup tu te perds un peu dans ton rangement et tu mets te livres sur ton lit alors qu'ils auraient été bien mieux sur le bureau. Mais il faudrait les trier avant de les ranger ? Non ? Tu ne sais pas, mais tu sens que pour l'instant, ils sont bien là. Ça ne va pas avancer, à ce rythme…

Et ça, ton colocataire a l'air de l'avoir remarqué. C'est pas vraiment un bon point pour toi, ça. Mais il reste gentil -en tout cas au premier abord-, et te propose donc : «Euh...Tu veux de l'aide? Pour faire du rangement. J'ai du temps si tu le souhaite.» … Ton sauveur. Tu redresses la tête, comme un suricate, très intéressé, avec ton regard un peu perdu, tout innocent.
«Oh… Vraiment…? Tu euh… Ça te gêne pas ? J'ai toujours du mal, avec le rangement…» Et tu refais un mini-sourire tout gêné. Mais au moins, tu as demandé. C'est vrai qu'un coup de pouce ne te ferait pas de mal…

Il s'est même levé de son lit, sur lequel il était assis, comme pour se mettre à t'aider. Que de bonne volonté…! Ça te fait plaisir, et donc tu tentes de lui expliquer ce qui se passe dans ta tête :

«Il faut mettre les livres sur le bureau, je pense… Mais avant il faudrait ranger le bureau… Donc je pensais… Tout déplacer ? Sur le lit, peut-être…? Ou ailleurs ? Je… Je sais pas trop, en fait…»

Voilà que tu t'emmêles même dans tes paroles, preuve que tu ne sais pas du tout t'y prendre pour faire du rangement ou ordonner des choses. Attends donc de voir son avis, lui qui a l'air bien plus efficace…!

«Comment… Euh, comment tu fais, toi…? Je veux dire, pour ranger…? C'est euh, enfin j'ai du mal…» Et tu as une mimique gênée, car tout ça n'est vraiment pas ton domaine. Tu espères ne pas trop l'embêter.