Errance nocturne

Cette idée m'avait traversée la tête, l'autre jour. J'avais envie de faire du sport. Sauf qu'avec ma constitution... Je ne pouvais pas courir plus de cinq minutes sans m'essouffler, monter à cheval était une galère sans nom, surtout quand moi et l'animal ne nous entendons pas. Puisque toute la direction doit venir de nos avis conjoint, déjà que je n'y vois pas grand chose...
Et puis, second problème: les autres... Je n'étais pas très motivée à faire du sport devant des autres. Surtout que le seul qui me correspondait à peu près, c'est la natation. Et me mettre en maillot de bain... Pas que j'ai honte de mon physique, loin de là. C'est juste... Par manque de confiance ne moi j'imagine.
Faire un peu de sport te ferait quand même du bien Vic, c'est bon pour la santé et l'entretient du corps... Peut-être que si tu t'entraînes physiquement, tu pourras plus facilement supporter quand j'utilise mes pouvoirs aussi. En tout cas, ça ne peut être que bénéfique.
Si tu le dis Heimdall... Il faudra juste que je trouve un moyen d'accéder à la piscine quand il n'y a personne...
De toute façon, tu t'es découverte une graine de délinquante déjà l'autre jour... Une sortie nocturne de plus ou de moins.
C'est vrai, ma première sortie de nuit avait eut lieu l'autre jour! Mon premier acte de délinquance de toute ma vie! D'un autre côté, je ne regrette absolument rien. Le plus difficile sera aussi d'arriver à l'intérieur du complexe sportif... Quoi que, j'avais découvert que les pouvoirs d'Heim ne se limitaient pas seulement à la vision. La porte de l'infirmerie quand je portais Auen, l'autre jour, ce n'était pas un hasard. Mon dieu est le dieu gardien du pont des mondes... Et il possède le pouvoir d'ouvrir tous les passages qu'il veut. Bon, j'imagine que ça se limite aux portes avec moi et mes faibles capacités... Et encore!

C'est pourquoi que, après avoir fait s'ouvrir la porte de la piscine par magie, je me glissais à l'intérieur du bâtiment, ma serviette et mon sac avec mes vêtements de rechange sur l'épaule. J'avais au moins pensée à mettre mon maillot avant de sortir, simplement couverte d'une petite robe simpliste.
Me nouant rapidement les cheveux pour ne pas être gênée, j'en profitais aussi pour défaire le bandage de mes yeux, pour ne pas le mouiller. Je laissais ensuite Heim me guider jusqu'à l'échelle du bassin, là où j'ai pied, puis enchaîne sur quelques longueurs. J'aime tellement le contact de l'eau, plein de sensation qui ne sont pas les mêmes que tous les jours! Les cheveux qui colle à la peau, la masse aqueuse qui se glisse le long du corps à chaque mouvement de bras, ou de jambes. Je ne compte pas trop mes allées et retours, mais je me stoppe dès que j'ai le souffle court, me mettant sur le dos et me laissant flotter tranquillement, je temps de reprendre de l'énergie.
Un courant d'air fait s'agiter ma peau, elle s'hérisse et je soupire de bien être, portée par le flot. Oh fait... J'ai pensée à fermer la porte moi?

Errance nocturne

Rien ne me perturbait dans ma nage tranquille. Heureusement, sinon je serais vraiment en mauvaise posture. Un surveillant, ça serait le pire des scénarios, surtout que ma candidature pour le conseil des élèves est toujours sur le bureau du directeur, je crois...
Victoria, il y a quelqu'un.
Brutalement, je me redressais dans l'eau pour me mettre à la verticale, le souffle court. Quelqu'un, comment ça? Ah, oui, sa voix...

« Oh…eh…désolé. J’ai cru que …que….je serais seul. »

Moi aussi, je t'avouerais... Les yeux grands ouverts, je cherchais sa provenance, de droite à gauche, avant de me fixer sur lui à sa seconde phrase. Merde quoi... On n'aurait pas dit un surveillant, dans sa façon de parler. Un élève? Peut-être, j'en sais rien... J'avais la tête en fusion, tellement mal à l'aise. Me laisser voir... Dans cette tenue! Je plongeais ma tête sous l'eau rapidement, pour reprendre mes esprits. J'espérais fortement qu'il oublierait simplement, et qu'il s'en irait... Tout simplement, comme il est venu. Je suis coquebine, j'aurais du fermer la porte...
Manque de souffle. Je remonte à la surface en toussotant.
Mes oreilles étaient un peu bouchée, mais je l'entendais se déplacer, je ne sais pas trop vers où... Il s'en va?
Victoria, j'ai l'impression qu'il s'en va...
Je suis gênée... Plus réellement par ma tenue, mais par la sensation qui m'effleure la peau. Je suis ici de façon tout à fait illégale... Lui aussi, d'ailleurs, mais je n'ai aucuns droits de privé l'accès à cet endroit non plus.

-Non... Attend...

Finis-je par dire, peu assurée. Il a autant le droit d'être ici que moi.

-Tu... Peux rester... La piscine ne m'appartient pas de toute façon...

Je nageais vers le bord, en direction de l'individu. Je ne me souciais pas réellement de mes yeux, pour l'instant. On va dire que je ne me souciais pas de mon physique tout court.

-Tu peux te baigner, je ne verrais pas grand chose de toute façon...

Posant mes deux bras sur le bord, et ma tête sur ce dernier, je le "regardais" presque, avec mes yeux blancs-argents. Oui, voyons les choses dans ce sens... C'est un lieu commun, autant le partager... Puis une seule personne, c'est bon, ça peut aller... Il n'a pas l'air méchant, et plutôt poli au final...

Errance nocturne

Il avait l'air gentil, et poli de surcroit. Comme quoi... Au final, dans cette académie, les rencontres sont bonnes à faire. Enfin... Je veux dire, nous avons presque tous le même point commun: la possession. Heimdall me chuchotait à l'oreille qu'il me dévisageais, sans doute avait-il compris mon allusion sur le fait de ne pas voir grand chose. Un peu gênée, je m'écarte un petit peu du bord en quelques battements, restant sur place avec l'eau jusqu'au cou.
Sa remarque sur la sécurité me fit pourtant tiquer. Non, je n'allais pas lui dire que c'était moi qui pouvait ouvrir cette porte simplement par la pensée... Le plus embêtant reste quand même de ne pas pouvoir les refermer, sauf s'il y a un verrou à l'intérieur... Ce qui n'est pas le cas.
Il fit quelques pas, avant qu'un bruit significatif ne m'indique qu'il venait de mettre les pieds dans l'eau. Oui, il n'était là que pour une promenade et de la détente, contrairement à moi qui faisait mon petit sport occasionnel.

"Je crois que des présentations s’imposent. Je m’appelle Lawrence.
Et si je peux me permettre...Quel est votre nom? Et qu’est-ce qui vous amène ici en plein milieu de la nuit et ce, contre les règlements de cet établissement, jeune fille. "

Son ton se voulait autoritaire, mais je devinais à son attitude qu'il s'agissait plus d'une plaisanterie qu'autre chose. Avec un petit sourire aux lèvres, je fis quelques brasses, la tête ailleurs.

-Je m'appelle Victoria Limeria, finis-je finalement par dire, me tournant vers lui tout en continuant mes brasses. Et pour ma présence ici, j'avais juste envie de faire du sport... Je suis dispensée à l'année, comme j'ai une faible constitution. Mais j'aime bien de temps en temps nager un petit peu, et ça permet de bien s'entretenir.


Ton ami a une mine affreuse...
Comment ça? Interrogeais-je Heimdall dans un froncement de sourcils, perplexe. Sans doute que mon interlocuteur l'avait aussi remarqué.
Il a un œil au beurre noir, et des cernes sous les yeux... J'imagine qu'il ne doit pas beaucoup dormir, et se battre de temps en temps.
Se battre? Pourtant, sa voix semblait venir d'un agneau... Oui, c'est bête comme image, ou comme compréhension. Je sais pas trop comment le dire... J'ai toujours tendance à analyser tous les détails, et sa voix douce ne s'apparente pas à celle d'un loup... Elle n'est pas comme celle de l'autre, loin de là. Allant dans le coin de la piscine où j'ai pied ou presque, je défais rapidement mes cheveux pour les agiter de gauche à droite, de profil je crois à mon interlocuteur.

-Tu sembles fatigué... Des problèmes d'insomnies? Parce que je connais bien une tisane qui aide à dormir. C'est ma mère qui m'a donné l'astuce! La camomille! C'est vraiment très efficace, puis tu trouves ça n'importe où... Je pense qu'à Galway, tu peux en trouver dans un supermarché...

La tête penchée sur le côté, je me rendais compte que mon monologue devait être ennuyeux à mourir, comme une vie dans la Creuse. Secouant la tête, je soupirais un long moment. Oh... Wait, j'avais les yeux ouverts depuis tout à l'heure. Et il les a vu? Oh...

-Désolée, si je parle beaucoup... En plus, ce n'est pas très intéressant... Je me mordais la lèvre un instant. Et... Excuse moi de demander, mais pourrais-tu me donner mon bandage? Il est à côté de mon sac, vers là-bas je crois...

Fis-je en indiquant une direction imprécise, vers ma gauche. Et en même temps que je parlais, je m'approchais du bord pour récupérer mon dû.

Errance nocturne

Je me doutais bien que mes yeux était le principal source de trouble chez mon interlocuteur. Des yeux blancs, presque argents... C'est pas naturel du tout, je suis bien d'accord. Et c'est ce dont j'ai le plus honte... Il n'y avait que Law, et Auen, qui avaient pu voir ce fameux regard de monstre que je possède. Le borgne au pays des aveugles est roi... Je ne sais pas pourquoi cette phrase me vient, sans doute pour faire étalage de ma culture. Je souffle, essayant de rester concentrer sur mon interlocuteur.
Lui comme moi avons un petit point commun, je trouve. Celui qui nous fait craindre le regard des autres... Enfin non, je ne le crains pas, je suis plutôt une personne qui s'en fichait beaucoup, avant. J'avais appris à me pas m'en faire. Mais avec Heimdall en moi, je craignais de lui faire honte, à ce dieu si cher à mon âme. Heureusement qu'il n'entendait pas ce que je pensais, pour une fois...
Il m'expliqua que l'idée du thé n'était pas mauvaise au final, ce qui me fit sourire légèrement, alors que je serrais un peu mes cheveux pour les essorer.

-Tu sais, je suis arrivée un peu avant les vacances d'été... Une semaine, puis je reprenais l'avion pour le voyage scolaire pour l'Égypte... Et depuis la rentrée, j'ai appris à me repérer dans cette école mais ça n'a pas été des plus simples...

Heureusement que j'ai eu un coup de main.
Tu sais, je n'y suis pas vraiment pour quelque chose... C'est toi qui fait le plus gros travail à chaque fois.
J'hausse les épaules. Pour moi, c'était naturel, même si ça prenait plus de temps d'habitude. Heimdall refusait de dire ouvertement qu'il m'aide. Nous avions eut le même soucis avec Auen, quand il m'avait expliquer que son rôle n'est que d'observer et guider, pas d'agir indépendamment. J'en oubliais presque Law.

« Tu connais Galway et les alentours? Je n’y ai jamais mis les pieds. Tu crois que tu pourrais me montrer éventuellement? Je ne connais pas encore beaucoup de gens en fait et tu pourrais me guider…si…tu…tu veux bien… »

Attend... Non Vic, tu te fais des illusions. Enfin... Si, ça sonne carrément comme un rendez-vous ou quoi? Mes joues prirent une teinte cramoisie, alors que je m'enfouissait dans l'eau jusqu'à la hauteur des yeux. Oh... Soit ce garçon est totalement maladroit, soit...

« Désolé…comme tu peux le voir…ou plutôt l’entendre…je suis vraiment nul pour socialiser. »

Ceci explique cela on va dire... Sans doute était-il aussi empoté que moi avec les autres. Sauf que moi, je l'étais dans l'attitude, et lui dans les mots. J'affichais un léger sourire, passant une main dans l'eau pour la balayer doucement, sortant ma tête à nouveau de l'eau, plus calme.

-Et bien... J'y suis déjà allée une fois ou deux pour quelques achats spécifiques... Je ne connais pas vraiment la ville par cœur, mais on peut toujours faire un tour et découvrir le reste ensemble, avec plaisir.

Je suis donc si gentille et si douce. Trop? Oui, sans doute, je suis naïve de nature, mais je le sais, et je l'assume. A ton plus grand désespoir Heimdall.

« Tu me permets de te poser ouvertement une question qui peu être gênante et qui me trotte en tête depuis le début? Tu pourras ne pas répondre aussi et je le respecterai. C’est seulement que ça m’évitera sans doute beaucoup d’embarras et par le fait même, à toi aussi… À moins que finalement, ma question en soit un de plus. Dans ce cas tu auras le droit de rire de moi en me disant que j’ai empiré la situation et nous passerons à autre chose… »

Ce genre d'introduction ne présageait jamais de bon... Je me demande ce qu'il peut bien vouloir me demander. Les questions habituelles un peu déplacées sans doute. "Comment tu fais sans rien voir?", ou encore "C'est pas trop difficile de suivre en cours?"... Les questions lambda auxquelles j'avais toujours eut droit, et qui se rapportent toujours à mon handicape. Toujours.

« Mais d’abord, tu veux que je te l’attache? Je veux dire, ton bandage, de façon à ce qu’il ne trempe pas dans l’eau? »

Je n'avais même pas capté, au fil de la discussion, qu'il avait bougé pour aller chercher mon bandage, finalement. Perplexe, je posais le pour et le contre. Non, il a raison, ça sera plus simple et moins gênant une fois que je l'aurais mis. Je nage vers le bord, posant mes mains sur ce dernier. D'un battement de jambes et une petite pression sur mes bras, je monte sur le rebord, laissant mes jambes en direction de l'eau, trempant encore un petit peu dedans.

-Vas y... ça ne me dérange pas, et tu as raison, ça sera plus simple comme ça.

Je lui tournais le dos tranquillement, les mains sur chacun de mes genoux, dans une attente. On aurait dit moi, petite fille, qui attendait que ma mère me coiffe, ne pouvant pas le faire moi-même. Et je tournais légèrement la tête sur le côté, un peu moins assurée dans ma voix.

-Et tu peux poser ta question, ne t'inquiète pas... Comme tu l'as dis, au pire des cas, je rirais...

Je souriais, bien sûr, tentant un brin d'humour. Heureusement pour moi, je ne suis pas susceptible. pas trop... J'attendais juste sa remarque avec une légère appréhension. Je l'aime bien... Je voudrais pas qu'on se fâche pour une histoire de curiosité.

Errance nocturne

Je restais dans ma position, en attente de son approche. Je le percevais toujours proche de moi, qui s'avançait, encore et encore. Il semblait presque heureux que j'accepte sa proposition un peu.. Maladroite, toujours. Au fond, heureusement que je lui tourne le dos, ça me permet de penser sur lui sans en être vraiment dérangée? Après tout, qui sait ce qu'il se passe dans une tête d'aveugle. C'est ça, ce garçon est juste maladroit, un peu... Gauche. Mais ça lui donne une bonne atmosphère, assez détendue. Ce qui m'étonne d'ailleurs, comment une personne avec son tempérament pouvait souffrir d'insomnie. J'imagine qu'une personne qui respire la tranquillité et le bien comme lui ne pouvait pas avoir d'ennuie. Mais comme quoi... Je ne vois que ce que je veux voir, et c'est vrai pour tout.
Il m'indiqua son numéro de chambre, bien que je doutais de devoir y aller... Je pense que ça serait plus simple d'échanger nos numéros, plus simplement. Orf... Je n'ai pas pris mon téléphone avec moi ce soir, je n'y voyais pas réellement l'intérêt... Heureusement que je connais mes chiffres par cœur. Je tournais légèrement la tête vers lui, alors que je le sens tout à fait dans mon dos, sans doute avec mon bandage.

-Moi, je suis dans la chambre 107... Mais si tu veux, je peux te passe mon numéro... Enfin, si tu peux le retenir de tête, c'est le 333-666-333. Je trouve que c'est toujours plus simple, si on doit s'organiser à distance...
Et puis, j'ai quelques livres en braille à aller acheter, je crois... Notre sortie pourrait être dans un futur assez proche.

Je souris tranquillement, alors qu'il passe sa main sur mon épaule, dans un signalement. Pas réellement nécessaire, puisque je ressens sa présence autour de moi, comme s'il se déplaçait dans une eau qui m'englobe tel une bulle. A genoux derrière moi, il frôlait mon dos dans ses mouvements, et je ne bougeais pas, bien que l'envie était présente. Le souffle délicat du bandeau se posant sur mes yeux m'apaisa immédiatement l'esprit, comme un baume magique. C'est ce qu'il ait, un baume pour mon âme.
Ma propre frontière, en quelque sorte.
Le jour où tu le retireras pour de bon, c'est que tu auras franchis cette frontière?
Sans doute...
Mais je sais que ce jour ne viendra jamais. Pour de nombreuses raisons. Mais la principale reste que... Les frontières sont faites pour ne pas être franchis. Je connais mes frontières, et mon territoire. C'est une chose qui me suffit amplement.

« Tu sais, tu devrais changer pour un bandeau noir. Tu pourrais être un ninja… ou quelque chose du genre. T’habiller de noir et surprendre les gens de nuit. Personne ne te soupçonnerait! Ce serait génial. Non? Non eh…oublie ça je divague...»

Je... Merde. Sans trop pouvoir me retenir, je commençais à rire, passant une main devant ma bouche, inclinant la tête en avant. Merde quoi... Lawrence... Il est si... On dirait Aeun, quand il est dans son état normal... C'est tellement dégrisant, de parler avec ce genre de personne, de pouvoir rire, comme ça. Et rire à voix basse, croyez moi, c'est très difficile! On reste quand même de nuit, dans un lieu normalement fermé, et après le couvre feu. Mais je rigole quand même, et c'est stupide, mais ça fait du bien.
Je souffle, pour me reprendre. Un bandeau noir... Non, pas possible pour moi. Remuant mes pieds dans l'eau, essayant de me recentrer, bien qu'un grand sourire étire mon visage, je répondais avec une ultime nonchalance.

-C'est vrai que ça pourrait être amusant, de voir ça... On aura qu'à en trouver un à notre sortie à Galway, tu en penses quoi? Par contre, pour le ninja... Je crois qu'il me manque encore quelques cours de gymnastique avant de pouvoir me prendre pour Naruto Usumaki!

Halala, référence quand tu nous tiens. Je joignais mes deux mains, index et majeur levé vers le haut, avec un air très sérieux, à l'image du ninja légendaire du manga japonais. Mon petit frère George était fan, alors vous pensez bien que j'y étais aussi passée... Et pas pour mon plus grand malheur!

« Bon! Alors pour ma fameuse question piège. Tu affirmes que tu ne vois pas et que tu as de la difficulté à t’orienter, mais pourtant tu semble tout à fait débrouillarde et tu arrive même à percevoir ma fatigue. Si tu me permets, voilà ma question : qu’est-ce que tu vois, je veux dire comment? On doit te demander ce genre de question débile souvent n’est-ce pas? Mais bon en fait je me demandais si tu voyais…Je réalise que ma question n’est pas du tout clair…»

Oh... Ce n'était que ça? J'étais assez contente, d'un autre côté. En quelque sorte, ça évitait les questions plus embarrassante. J'hochais la tête, entamant de me lever tranquillement en quête de ma serviette, pour ne pas attraper froid, oubliant par la même occasion sa protestation de dernière minute. Normalement, une vingtaine de pas avant le portant... Oui, faisable.
Je me décalais légèrement sur le côté, pour éviter Law toujours à genoux, lui répondant tout en comptant mes pas.

-On va dire que je n'ai pas la même vision que toi des choses... Je ressens avec mon corps ce qui m'entours. Rien que pour un exemple simple... Une être humain émet un peu de chaleur. Tu ne peux le sentir qu'au toucher, normalement. Mais comme je ne vois pas, mes autres sens sont beaucoup plus développé. Quand j'étais petite, j'ai un spécialiste qui est venu m'apprendre à faire ce genre de chose de façon naturelle, comme compter mes pas, ou alors avoir une vision géométrique des formes dans ma tête.

Je m'arrêtais, pile devant ma serviette, la prenant pour m'essuyer d'abord la tête et les cheveux, avant de me la passer autour du corps. Je me retournais vers Law, toujours avec le sourire.

-Pour moi, cette serviette est juste douce, un peu humide à cause de l'eau, et elle sent encore bon la lessive... Elle n'a pas de couleur, ni de forme réellement, sauf si j'en fais le contour avec mes mains. Je ne peux voir que comme ça... En "sentant" les choses. Même si j'ai un peu d'aide, de temps en temps...

Sourire satisfait de cette petite énigme, je m'avançais vers un petit ban pour m'y poser, enrouler dans ma super serviette sans couleur. Je l'imaginais... Bleu, comme le ciel que j'ai un jour vu, pour une seule et unique fois, par faiblesse aussi. Je lui fis signe d'approcher, lui désignant la place à côté de moi.

- Et pour le Club... J'ai posée une candidature pour le Conseil des Elèves, en tant que secrétaire, et je vais essayer de rejoindre le club de botanique aussi... J'ai toujours beaucoup aimée les plantes, et ma mère étant fleuriste... Elle m'a beaucoup appris, et j'espère que ce que je sais me permettra d'aider les autres. Je n'attends plus qu'une réponse des deux côtés...
Et toi alors, tu as un club en particulier? Vu ton œil... Je me suis demandée quelques secondes si tu faisais parti du fightclub.

Affichant toujours un grand sourire, je me rendais compte que j'avais fait une bêtise. L'œil, c'était Heimdall qui me l'avait dit. Je n'avais pas touché son visage pour le savoir, ça allait sembler... Etrange, je suis puisse pourtant affirmé qu'il est blessé à cet endroit là, précisément. Oh, peut-être une porte de sortie.

-J'ai souvent senti ton bras bouger pour le toucher, ou le cacher...

Ma phrase sonnait clairement comme une excuse, mais je n'ai pas vraiment d'autre choix...

-J'espère que ça ne fait pas trop mal au moins...

Je levais doucement le doigt en direction de son visage, je le devinais à quelque centimètre de ma propre peau, son œil blessé juste en face. Je ne connais pas la souffrance que peu apporter ce genre de blessure, pour ne jamais les avoir subit. Sauf avec Auen... Une seule et unique fois. La sensation me fait encore déglutir, la douleur maintenant imprimé à l'intérieur de mon disque mental. Cette impression de suffoquer, je la garderais à vie en moi, comme le reste. Pensive, je gardais la même position, un peu en avant vers Law, mon doigt en face de son œil, en silence... Et je me reculais enfin, réalisant qu'aller toucher cette plaie ne m'apporterait rien de plus. Bafouillant légèrement, je détournais la tête, comme pour fuir son regard.

-Enfin... Avec le temps, tout guéris il parait... désolée si je t'ai semblée bizarre, je fais cet effet là à tout le monde de toute façon...

A ne pas me comporter comme un être humain normal... Je finis pas en payer les frais, et passer pour ce monstre aux yeux argents que je ne veux plus jamais être.

Errance nocturne

Son idée de me faire passer pour un ninja était amusante. Mais qui pourrait croire que moi, la petite Victoria, pour peu qu'on me connaisse, a pu faire pareille chose à un garçon que je devine facilement plus grand que moi. En effet, ce n'était pas des plus probable! Mais si le truc lui plaisait, pourquoi pas... Je le sentais déjà bien plus énergique dans sa propre voix. Comme quoi, c'est rassurant.
Il s'émerveilla sur ma façon de voir les choses. C'est vrai que ce n'est pas commun, et que oui, ça m'a demandé de nombreux efforts. De temps surtout... Mais au final, on apprend vite quand on ne peut compte sur rien d'autre pour s'intégrer au monde. C'est ce qu'on me disait toujours: "Notre monde est très visuel, on ne croit que ce que l'on voit... Pour toi, il faut croire tout ce que tu sens, ou ressens... Tu peux toujours faire confiance à ton corps." Un conseil très précieux à mon sens.
Il s'assit près de moi, m'expliquant les raisons qui l'avait pousser à ne pas rejoindre de club précisément... Je trouvais ça dommage, que je ne me gênais pas pour le lui faire savoir.

-Tu sais, tu peux toujours essayer et tenter ta chance... Je veux dire, on est tous un peu nul au début, mais je pense que c'est plus facile d'apprendre avec les autres et à son propre rythme. M'enfin... Je dis ça, je suis encore nul part et je reste dans des domaines que je connais...
Mais si tu veux, tu pourras passer au club de botanique si j'en deviens la présidente, même pour faire un essais, ça pourrait être sympas! Et puis, tente aussi le club d'art, si tu aimes dessiner, la qualité... C'est pas vraiment un soucis, tant que tu y prends du plaisir, nan?

Je lui souris doucement, encourageante. J'espérais réellement qu'il trouve le courage de le faire, de tenter sa chance. On a jamais rien sans rien, je le sais bien... En vrai, j'avais envie de voir, dans le futur, sa candidature pour rejoindre le club. Mais bon, on ne force jamais personne à rien. Et cette philosophie que je respecte énormément, autant qu'Heimdall, guide très souvent mes propres choix.
J'étais encore un peu gênée de mon action soudaine. Un peu égoïste peut-être... J'avais voulu agir sans son accord, c'est assez embêtant. Enfin, pour moi, et pour lui. Je sens son humeur soucieuse et perplexe face à mon geste. C'est... Logique, non?
Tout le monde ne fréquente pas des aveugles dans leur quotidien... Tu es du genre tactile, tu n'y peux pas grand chose Vic, arrête de culpabiliser.
Je ne culpabilise pas Heim, c'est simplement que je ne veux pas lui faire peur...

« Non non, ce n’est pas si mal, mais je ne te souhaite jamais ça. »

Hein? Merde, j'étais dans la lune, ça a du se sentir... Je me mord la lèvre, essayant de reprendre contenance. Comme d'habitude, quand je suis embêtée, je me tourne vers Heimdall et j'en oublis le reste, assez malheureusement.
Je me sens totalement stupide. Littéralement. Même si je tente de me reconcentrer de toute mes forces, c'est... Compliqué, quand tu as l'esprit brouillé.

« T’inquiète, je comprends le réflexe de devoir toucher. Ne t’inquiète pas. En fait, ce doit être étrange de ne pas savoir à quoi ressemble ton interlocuteur. Mais tu vas bien?»

Au moins, il tentait de me rassurer. Il avait compris que j'avais... Pris un mauvais virage, je pense. Affichant un petit sourire, je tentais de reprendre une respiration plus douce, moins forcée.

-La plupart du temps... Je les imagine un peu, avec les éléments que je leur connais... Par exemple, je connais très bien l'apparence de mes parents, de mon frère, ou du reste de ma famille, comme on a toujours eut une grande proximité. Pareil pour mon instructeur, il m'a apprit à dessiner avec mes mains les formes...
Le problème, c'est que, ben... C'est difficile de demander aux personnes de se laisser toucher pour que je retienne les traits, alors je ne le fais pas...

Avec douceur, je lui prit la main très délicatement, paume vers le haut. Et du bout des doigts, je dessinais trois formes, l'une sur l'autre. La première, c'est un rond, puis ensuite un triangle à l'envers, et enfin un rectangle, tous collé à la verticale. Avec un grand sourire, je relevais la tête vers lui, oubliant les précédent nuage qui avait obscurcit ma tête.

-Voilà... C'est toi dans ma tête! Ah non, attend! Et dans le cercle, je faisais deux petits points, ainsi qu'un sourire pour la bouche. Sur l'œil blessé, je faisais une petite barre très fine du bout de l'ongle. Là, c'est parfait.

C'est assez mignon ta façon de faire, Vic...
Sans que je m'en rende compte, le commentaire de Heim me fit prendre des couleurs, bafouillant mentalement qu'il raconte n'importe quoi. Law devait l'avoir vu, je suppose. Parfois, c'est embêtant d'avoir deux discussions en même temps.
J'étais presque sèche, et je me redressais doucement en quittant sa main pour aller prendre ma robe de nuit. J'avais prévue de me changer mais on va dire qu'avec Lawrence à côté... Je préférais éviter. L'enfilant très rapidement par le haut, je me rattachais les cheveux encore un peu humides pour éviter qu'ils ne gouttent trop dans mon dos. Tomber malade, ça serait embêta-

-Atchou... At... Atchou!

Ah oui, ça serait embêtant que j'attrape un rhume aussi facilement... Constitution vaseuse, tu m'étonnes, ça serait bien trop simple! Je me tournais vers Law, un peu contrit.

-Désolée... C'est pas très sexy... Fis-je en me passant l'index sous le nez pour calmer mes éternuements.

(HRP: C'est moins long que d'habitude, mais bon... J'avais cette scène cute dans la tête donc voilà xD)

Errance nocturne

«Tu affirmais tout à l’heure que peu de gens était à l’aise d’être touché mais tu sais…si c’est plus simple pour toi de te faire une image de moi en touchant. Je te donne l’autorisation de le faire. Je comprends que pour toi c’est une nécessité pour te faire une idée valable.»

Je dois avouer que je ne m'étais pas réellement attendue à ce genre de réaction de sa part. J'avais juste tellement peur de le mettre mal à l'aise... Mais il acceptait. C'était assez... Disons que ça me fait du bien, de savoir qu'il m'accepte comme je suis et s'adapte à mes besoins. Toujours aussi... Mignon, en soit. Trop peut-être pour ma propre tête.
Encore gênée de mon éternuement, je me retenais du mieux que je pouvais pour en éviter un autre. Je sens les picotements dans mon nez, ça me démange tellement fort mais je tiens bon! Ouais, un rhume, j'allais finir par réellement l'attraper, ce rhume, et ceux si tôt après la rentrée... Quelle plaie!
Je sens un léger contact sur mes épaules. Oh... Je l'avais presque oublié, d'un coup. Je tourne la tête vers lui, passant ma main sur le bord de la veste pour la serrer un peu plus autour de moi.

-Heu... Merci beaucoup Lawrence... C'est gentil.

Je lui offrais sans doute mon plus beau sourire, le plus reconnaissant aussi. Il y avait encore un peu de chaleur humaine à l'intérieur, c'est tellement agréable... Je ferme les yeux, quelques secondes, sentant cette douce caresse sur ma peau refroidie. Par contre...

« Ah! Je ne vois pas de situation ou tu ne le serais pas. M’enfin fait gaffe de ne pas prendre froid. »

Je... J'ai bien entendue? Je... Rougis, inévitablement bien sûr. Non mais, faire ce genre de remarque, comme ça, d'un coup... Je bafouille légèrement, rentrant mon menton dans mon cou, détournant légèrement le visage de sa direction.

-Tu dis n'importe quoi... J'ai remarquée ça, mais tu es totalement maladroit quand il faut parler avec les gens... C'est peut-être pour ça que tu as du mal à être sociable... Enfin... Ce genre de remarque, ça met peut-être les gens... Mal à l'aise?

Clairement que ça devait les mettre mal à l'aise, et moi la première. Merde quoi... Non mais... J'ai le cerveau en compote, pour le coup. Cette phrase avait sans doute grillée le peu de neurone qui me restaient pour la soirée. Out...
Je me retournais lentement dans sa direction, d'abord du menton, puis du visage tout entier. Avec une extrême lenteur, je me mis face à lui, levant mes deux mains, pour les poser de chaque côté de son visage. Ne bougeant que mes doigts délicatement, je me décalais tantôt vers son menton, tantôt vers son front, toujours sur les côtés de son visage qui semble plutôt ovale... Je monte légèrement dans ses cheveux, mi- long et en bataille... Un peu rêche je trouve, il devrait prendre un shampoing qui les soignent un peu plus...
Mes doigts redescendent très lentement sur ses paupières, avec une infinis douceur. Je sens son œil, où la peau semble un peu plus irrégulière. C'est celle où il doit y avoir sa blessure. Je frôle légèrement son nez de l'index, puis ses lèvres muettes, retournant sur son menton.
J'avais légèrement approchée mon visage, alors que je l'examinais, sans un bruit, sans un son... Juste comme ça, du bout des doigts. Je les reculais alors doucement, me détachant de sa peau que je juge plutôt douce, malgré ses imperfections...
Je sens son souffle près de mon visage, mais je ne bouge pas pour autant. Le silence... Il me permet de me vider la tête, alors que j'enregistre ce visage en particulier que je viens de découvrir... Que je viens de parcourir. Il m'avait donné son autorisation, de toute façon, non? Pourquoi alors je devrais m'excuser de mon geste, de savoir s'il a été embêté que je le fasse maintenant. Sa phrase m'avait tellement perturbée que je n'y réfléchis plus vraiment.
Je chuchote, à voix basse, ne voulant pas briser le silence par une phrase trop brusque.

-Ne t'en fais pas... Ta veste me tient chaud... Alors ça devrait aller...

Je n'avais toujours pas bougée ou tremblée d'un seule millimètre, proche. Trop... Proche?

Errance nocturne

(SO CUTE! :explose:)

Le malaise entre nous, auparavant naissant, n'en ai que plus grand. Egoïstement, j'ai pensée que je pourrais le faire sans que cette réaction vienne. Mais au final, rien de change, ni moi, ni les autres. Nous étions là, à quelques centimètres ou millimètre l'un de l'autre, dans cette attitude glaciale et distante qui caractérise tant les situations comme celle-ci. Stupide Victoria, tu as vraiment cru que tu pourrais y arriver, à être ce que tu es sans que les autres te trouvent étrange, ridicule ou repoussante? Sans que tu les mettent mal à l'aise comme tu viens de faire?
Je ne sais pas vraiment qui me parle, sans doute ma conscience. Heimdall aussi.
Ne soit pas déçu Victoria... Tu as essayée, c'est déjà une bonne chose... Je sais que mes mots ne pourront pas réellement te réconforter ou quoi que ce soit d'autre mais... S'il te fuit simplement pour ce geste, c'est qu'il ne te mérite pas de toute façon.
Mon père avait dit pareil une fois. Ah... Bah c'était le jour où ces filles m'avaient obligée à ouvrir les yeux pour leur montrer que j'étais bel et bien aveugle. Devant mon regard étranger, elle avait fuit en hurlant, criant sans cesse: "C'est des yeux de monstres! Victoria Limeria a des yeux de monstre!"
Une légère décharge électrique me ramène loin de ses souvenirs dont j'ai honte, mais ça n'est pas Heimdall, c'est plutôt mon corps qui me parle. J'avais sentis une très légère pression de son souffle sur mes lèvres, et son entière chaleur semblait prête à m'engober, comme si la distance entre nous c'était encore une fois raccourcis d'une distance déjà infime. Mais cette sensation disparu bien vite lorsqu'il recula. Je n'avais pas besoin d'Heimdall pour le savoir, je le sentais rien que dans son aura, qu'il est... Perturbé.

« Bien...hmm hmm...tu sauras de quoi j’ai l’air la prochaine fois. Oh et tiens mon numéro. Tu verras, j’ai pesé fort pour que tu puisses « le lire ».  Sur ce...Je suis un peux brusque mais, je dois rattraper un peu de sommeil et il est tard.»

Il me déposa le papier dans la main, je le sentais justement légèrement rugueux. Mais mon corps me donna des informations que je ne capte plus. Je suis juste totalement déconnectée, et le goût amère de l'échec dans la bouche. Tu pourras y mettre tous les airs que tu veux Lawrence, je sais bien que tu me fuis, ne fais pas semblant. Quoi, je ne suis pas débile... Si ça se trouve, il n'y aura juste pas de prochaine fois.
Alors qu'il s'en va, je serre la papier dans mon poing replié, les phalanges devenant lentement blanche au fur et à mesure que je maintiens la pression. Je me contentais pourtant d'un simple sourire dans sa direction, alors qui part vers la porte.

-Bonne nuit Lawrence...

Et il quittait la piscine. Son aura disparu de mon champs, et toute la pression en moi retomba d'un seul coup. Rageusement, je défis mon bandage pour ne pas qu'il soit abîmer par mes larmes. J'avais... Encore fait n'importe quoi, on va penser que je suis étrange, que je suis un monstre.... Merde Vic, pourquoi t'y a cru? Pourquoi t'as cru que quelqu'un réussirait à comprendre comment tu es réellement, comme tu es sans qu'Heimdall ne t'aide. C'est pathétique.
Et je glisse le dos de mes mains sur mes paupières de monstre, essuyant ses larmes de monstre, coulant de ces yeux de monstre.
J'ai juste l'impression qu'on a prit mon âme, qu'on l'a tirée, tirée et tirée, pour ensuite la relâcher, d'un seul coup, dans un gros claquement. C'est douloureux...
Pleure Vic, pleure... Si ça te fais aller mieux...
Heimdall... J'y ai vraiment crû...
Je sais Vic... Ne te prend pas la tête avec ça...
Sa voix douce m'englobe lentement, comme des bras autour de ma frêle silhouette pour me réconforter. Heimdall, si grand témoin de ma détresse. Dieu qui me protège et qui me soutient toujours ou presque... Que ferais-je réellement sans toi.
Après quelques longues minutes, ma crise de larme se tarit lentement. Il est temps de rentrer dans la chambre... L'avantage au moins, c'est que je n'aurais pas à justifier mon état à ma camarade de chambre, comme je n'en ai pas...

Une fois dans la chambre, je me changeais, m'étalant sur mon lit sans plus aucune force. Je l'avais complétement oubliée celle-là... Oui, je parle de la veste, sur la chaise de mon bureau... Celle de Law. Il faut que je lui envoie un sms, pour lui rendre. Et alors que je commençais à écrire, mon bras perdit toute sa force et sa volonté. Non... Je ne suis pas encore prête à la revoir... Pas de suite, c'est trop tôt encore...
Les yeux fermés, le bandage sur ma table de cheveux, les cheveux détachés et étalés dans un soleil, je reste là, et je laisse mon esprit partir.
Ne t'en veux pas d'avoir essayée Victoria... Tu auras bien d'autre chance... J'espère pouvoir te voir un jour vraiment heureuse. Je ferais tout pour ça.
Je n'avais pas entendu ces mots, dérivant déjà à moitié dans les limbes de l'oubli. Non, la seule chose que je reçu, c'est la sensation d'une caresse sur mon front. Douce... Chaude... Rassurante.

(Out pour moi, et on peut faire la suite où on se rend la veste après! ;) Je t'envoie un MP!)