Et la belle s'éveilla enfin...

 

C’était Yuuki qui m’avait averti après les événements…pour Victoria et Auen. Elle devait se douter que je m’inquiéterais de son absence et devait avoir perçu mon manque d’information flagrant sur la situation. J’avais attendu son appel pour le zoo et ne l’avait jamais reçu. J’avais simplement cru qu’elle avait décidé que c’était trop étrange entre nous. J’aurais compris, et en fait aurait préféré cette réalité plutôt que celle que Yuuki m’apportait. En effet, n’ayant pas tellement d’autres amis ici, personne d’autres n’avaient cru bon m’en parler et je restai dans le néant un bon moment, ne réalisant l’absence de Vic que dans les cours. En fait, je dormais quand c’était arrivé. Rien vu, rien entendu, je me suis posé la question pendant des jours après l’absence de Victoria. Est-ce que j’aurais entendu quelque chose si je ne m’étais pas endormi en plein jour? Ne serait-ce que l’ambulance au final... Aurais-je pu intervenir et la sauver si j’avais vu, mais surtout…si moi j’avais poussé ce malade mentale du haut du pensionnat…On aurait bien évité tout ça. Non? Le pire c’était ma culpabilité. Hypnos ne cessais de me répéter que je n’y pouvais rien mais si son entrainement mentale avait été plus fort, si j’avais osé être plus brusque et plus demandant avec elle…la tournure des événements auraient-ils été différent? Je savais que son corps avait souffert mais je me doutais bien que son coma était, comme Heimdall me l’avait déjà expliqué, de sa propre main. Aurait-il pu s’empêcher de le faire si elle avait été plus forte? Tant de questions auxquels je n’aurais jamais de réponse. Du moins pas avant son réveil.

Lors de ma première visite, ça avait été pénible. Apprenant la nouvelle j’avais tout laissé en plan pour la journée et m’était rendu à l’hôpital immédiatement. Je l’avais trouvé, brancher de partout, quasi momifié de bandelettes. Mon cœur s’était serré et une larme avait perlé sur mon visage que j’avais essuyé en tentant de reprendre sur moi. C’est d’une voix enroué que je lui parlai finalement à voix basse, ignorant si elle m’entendait réellement.

« Je t’avais dit de faire attention….pourquoi tu l’as revu? C’est lui qui est venu vers toi ou l’inverse? Si j’avais été là je l’aurais endormi et s’aurait été terminé…Le pire dans tout ça c’est que lui, s’en sort plutôt bien dans tout ça comparé à toi…pour être franc…j’ai bien pensé aller abrégé ses souffrances…peu importe la situation tu ne méritais pas ça…j’en suis certain. »

C’était un fait, j’y avais pensée. Cloué au lit pour un bon moment lui aussi, ça aurait été si facile d’entrer dans sa chambre et aller l’étouffer avec son oreiller pendant son sommeil. Et son sommeil, Hypnos sait qu’il l’aurait trouvé pénible…Murmurant plus bas encore je poursuivis.

« Heimdall, je sais que tu la protèges, merci….mais sincèrement…j’ten veux un peu…et j’aimerais tellement comprendre comment tout ça s’est produit. J’aurais besoin de te parler à toi ou sinon à elle. Je veux comprendre. S’il te plait laisse-moi entré.»

J’avais déposé doucement mes mains sur le doux visage inerte de mon amie et tentai d’intégré un rêve potentiel…mais rien. Je vint appuyer mon front contre le siens pour faire bonne mesure, comme lors de son second rêve. Je n’y arrivais pas. C’est moi qui n’étais pas en condition? Heimdall qui faisait tout pour m’en empêcher? Ou son coma à elle qui était à un stade trop avancé. Un sentiment intense d’impuissance m’envahit et je soupirai comme pour le chasser. Je pris sa main froide et la réchauffa dans la mienne.

« Je ne peux absolument rien faire…je suis désolé.»

*C’est faux, tu ne peux pas faire cela mais je suis certain que tu sais quoi faire. Ne désespère pas. Elle doit prendre le temps de guérir et tu le sais. Tu ne peux que l’accompagner dans sa guérison.*

Il avait raison, je savais trop bien m’occuper des gens malades, mais elle était déjà soigné ici et mieux que je ne pourrais le faire. Toute ses machines me rappelaient la fin de vie de ma mère et cela me décourageait. Je recommencerais à mettre autant d’énergie pour Vic que pour elle. J’espérais évidemment que les résultats soient…différents au bout du compte. Ne pouvant pas lui donner des traitements moi-même, je décidai d’établir un autre genre de plan de match.

« Je vais m’occuper de tes notes et poursuivre mon entrainement. Je vais être prêt si ce cuistre ose te toucher encore. Ce n’est pas comme si les gens ici savaient à quoi ils ont à faire. Je suis certains que personne de normal ferais le poids contre une étudiant sociopathe d’Immortalia.»

Dans les jours suivant, j’avais fait un bon bout de chemin. Tous les jours, durant les deux semaines de coma de Victoria, mon horaire était similaire. Je me levais, tôt pour aller au gymnase et m’entrainer, puis je prenais le petit déjeuné, j’allais à mes cours, prenait les notes pour deux et allait quêter à ses collègues notes des cours de Vic que nous n’avions pas en commun. J’étais étrangement discipliné. Même mes incontrôlables phases de sommeils semblaient être moins fréquente, c’était l’habitude ou la détermination, ça je l’ignorais, mais Hypnos lui-même luttais contre le sommeil pour moi. Il savait que c’était important et je lui en étais reconnaissant sachant que la paresse était son petit péché préféré.  Le soir, je me rendais à l’hôpital où je faisais mes travaux et si je le pouvais, aidait les infirmières. Je profitais de chaque occasion pour rendre son état un minimum confortable. S’il faisait chaud, je passais un linge frais sur ses pieds et son cou, s’il faisait froid, je rajoutais des couvertures. Ignorant toujours si elle entendait, je lui avais parfois lu des histoires en passant mes propres commentaires souvent humoristique pour nous changer les idées…ou surtout les miennes je supposais. Je lui avais apporté un bouquet de tulipe blanche que j’avais rafraichi au besoin tout le long de son séjour. Après tout, la chambre était terne et ennuyante. J’avais fait nettoyer son fameux bandage blanc pour ses yeux et le lui avait déposé sur sa table de chevet, accessible dès son réveil. J’avais ajouté pour le moral un bandeau noir avec une note inscrivant. « C’est encore le temps de devenir un ninja. »

Le personnel, remarquant l’attention que je lui portais, je m’attirai rapidement leur sympathie. Ce qui me fut particulièrement utile au final. Après une semaine et demi, j’appris qu’Auen se remettait plutôt bien et pouvais se promener sur l’étage. Il était hors de question qu’il s’approche d’elle. Je fis part de mes inquiétudes à l’infirmière de garde. Je lui parlai du fait qu’il avait déjà été violent avec elle auparavant, que je ne connaissais pas les détails mais que vu la situation, il valait mieux restreindre leur contacts. Elle comprenait et me dit qu’elle ferait de ce qui lui était possible de faire. Bon…c’était moins bien qu’un commentaire du genre « Oui, oui, nous allons le conventionner à son lit! » mais je savais qu’en mon absence, les gens le surveilleraient un minimum. Pour ma part, je poursuivrais mes visites quotidiennes et allongerais leur longueur si nécessaire. Tous les soirs, les visiteurs devaient quitter autour de 20h00. Je retournais alors au pensionnat et le véritable entrainement débutait. Manipulation de rêve 101, les cours d’Hypnos étaient particulièrement intéressants. C’était aussi l’un des rares moments de la journée où je pouvais m’évader de ce strict rythme de vie. Après tout, je ne croisais pratiquement personne en dehors des cours et ne faisait que travailler toute la journée. Malgré ce moment, je me réveillais toujours le lendemain matin, extrêmement fatigué. Les nuits étaient épuisantes et le sommeil peu réparateur. Les maux de têtes étaient également plus fréquent et je les gelais aux antidouleurs et antiinflammatoire comme jamais. Hypnos m’avait fait part de son inquiétude à plusieurs reprises. Ce n’était pas sain, je mangeais peu, m’entrainait beaucoup physiquement et mentalement et dormais peu. Ça me rattraperais éventuellement me disait-il. Je savais, mais je m’en fichais. Par chance, le coma de Victoria ne dura que deux semaine. Une infirmière avait accepté de m’appeler si elle venait à se réveillé et c’est ce qui se produisit. Lorsque je vis le numéro de l’hôpital apparaître sur mon appareil mobile je senti comme une immense pression quitter mes épaules instantanément.

« Lawrence, votre amie est réveillée, elle aura toutefois besoin de temps de rémission et ce sera certainement difficile pour elle. »

Raccrochant, j’avais figé. Et maintenant? Je faisais quoi?

*Ne lui saute pas dessus à son réveil, termine tes cours. Nous la verrons plus tard. Tu devrais prendre une ou deux journée libre et dormir. Pour vrai…tu fais peur.*

C’était sage comme conseil et je le suivis…enfin passablement…mais ma concentration de la journée était définitivement moins efficace. Je poursuivis tout de même mes travaux et mon entrainement de nuit sans toutefois me rendre à l’hôpital. Le samedi me parut pénible. J’avais toutefois eu sorte de révélation. En l’absence de Victoria, la serre devait être un véritable fessier en culotte de cheval. J’espérais que les membres de son club avaient au moins fait un tour pour entretenir le tout. Je m’étais donc vêtu en conséquence et m’était diriger vers la serre où je constatai la souffrance de quelques plantes. Par chance les étudiants n’avaient pas tout laissé aller. En revanche mes propres plants avaient souffert. Je tentai de nettoyer rapidement, et donner un peu d’eau et d’engrais à celles survivantes. J’étais nul en botanique…mais ça devrait faire pour un moment. Je nettoyai un peu les lieux avant de quitté et retourner à mes occupations, les travaux et les rêves.
Ce n’est que le dimanche matin, que je me levai à la hâte sans prendre de petit déjeuné. Je m’observai dans le miroir rapidement avant de partir…ouf…ces cernes, digne des lignes de crayon noir d’un joueur de football. Tant pis, on fera avec!

J’arrivai devant la chambre de Victoria et bloquai, soudainement mal à l’aise. Qu’allais-je lui dire. J’avais tant de question mais elle n’avait certainement pas envie de les entendre. Je profitai de ce moment de réflexion pour imbibé mes mains d’antibactérien, ne souhaitant pas lui amener autre chose en plus après m’être promener dans ce nid à microbe qu’est l’hôpital. Finalement, je décidai d’y aller avec le moment. J’ignorais même comment elle allait. Une chose était sûr, j’espérais que personne ne lui ai parlé du temps que j’avais passé ici. Cela ne me dérangeait pas qu’elle sache que j’étais passé mais aussi souvent…peut-être pas. J’inspirai profondément et poussai la porte, tenant sous mon bras le gros cartable noir que j’avais préparé pour elle. En entrant, je pris comme un choc la vue du déambulateur dans un coin de la chambre….tant que ça? Je frappai le cadre de porte pour faire connaître ma présence.

« Bonjour… » lançai-je hésitant.

Elle était dans son lit, le cabaret du petit déjeuner encore devant elle.

Et la belle s'éveilla enfin...

 

-Bonjour Law... Merci de me rendre visite, c'est gentil.

Son sourire fit comme un baume sur mon petit cœur endolori depuis deux semaines. Elle était blême, mais elle était bien éveillée et c’était déjà une grosse amélioration. Son sommeil avait semblé si…vide…que par moment j’avais douté de revoir ce sourire. Elle me montera une chaise pour que je puisse m’assoir. Je m’exécutai immédiatement, l’attirant près du lit. Alors qu’une infirmière régulière s’afférait dans la pièce, me souriant du même coup. À ma surprise, voir surprise pas si désagréable, Victoria en avait profité pour passer sa main dans ma tignasse que j’avais laissée à elle-même ce matin. Je posai ma main sur la sienne, lui jetant un regard inquiet en voyant son propre regard devenir triste. Retirant sa main elle aborda finalement la dernière chose à laquelle j’aurais pensé à présent.

-Désolée pour le Zoo, je n'ai pas pu te prévenir... Le pensionnat semble bien gérer quand il s'agit de la famille, par contre les amis... Ils peuvent toujours atteindre.

« Ne t’inquiète pas pour ça…Yuuki s’est chargée de me le faire savoir. Tardivement, mais le message a fini par se rendre. Pour le Zoo, eh bien on se reprendra à ta sortie ça te fera changer d’air.»

Me voulant rassurant, je lui souris. Je n’avais pas pensée au Zoo depuis un peu plus de deux semaines mais me le faire rappeler et savoir que ça l’intéressait toujours me fit grandement plaisir.

Victoria se pencha dans son lit pour voir ce que j’apportais avec moi.

-Qu'est-ce que tu as avec toi? On dirait que ça semble lourd en plus...

« Oh euh…c’est pas tellement important. Je ne voulais pas t’en parler avant…enfin…avant mon départ pour ne pas te déranger avec ça. Ne te décourage pas mais…ce sont l’entièreté des notes des cours manqués. Je me suis dit que tu n’aurais pas besoin de courir après alors j’en ai fait une compilation. »

Un peu mal à l’aise de lui amener autant de travail je lui montrai l’épais cartable.

« Mais ne t’en fait pas avec ça, si tu as besoin d’aide tu n’as qu’à me faire signe mais au moins si tu t’ennuis et cherche quelque chose de productif à faire pendant que tu es ici…ça fera une options de plus que de fixer le plafond. Je veux dire… priorise ta rémission surtout! Ensuite tu verras pour les études. Enfin…»

Je déposai le cartable dans le premier tiroir de sa table de chevet pour qu’il soit facilement accessible. J’en profitai pour jeter un coup d’œil aux tulipes qui semblait encore en bon état sauf quelques exceptions que j’allai jeter. Je notai que je devrais en rapporté si son séjour ici s’étirais. Sur un ton plus joyeux et comique je poursuivis.

«Je ne suis pas le seul à avoir pensée aux fleur apparemment (j'avais vu les fleur de Yuuki), d'ici la fin de la semaine tu va te retrouver dans une jungle madame la botaniste. Oh fait, je suis passé à la serre pour vérifier l’état de tes petites protégées. Elles survivent, et les membres s’occupent de leur plantes… pour la plupart, mais j’ai essayé de les aider alors…elles vont surement avoir besoin de toi à ton retour. Pour être franc, nos plans de thés on soufferts.»

Je me penchai alors sur mon sac et en sorti deux thermos et lui en tendit un.

« Parlant de thé! J’ai pensé que ça pourrait te faire plaisir. Sinon ce n’est pas grave dépose le à côté.»

J’ouvris le sien et le lui tendit, je me rassis en prenant le mien. Un paquet de question me trottaient en tête et ne demandaient qu’à sortir. Par chance, le fait d’avoir quelque chose dans les mains empêcha un peu mes tics.

« Hum…tu dois entendre la question souvent depuis ton réveil mais…comment tu te sens? Ils t’ont dit quand tu pourrais sortir?»

Je lui jetai un regard interrogateur et soupirai.

*S'que tu es impatient quand il s'agit de curiosité..."

« Désolé, j’ai une quantité incroyable de questions. Dit-le moi si je te dérange. Ce n’est surement pas mes affaires en fait. …Tu veux aller marcher? Euh…ou rouler? (Je souris à cette image et à ma propre réflexion.) Rectifiai-je en étant incertain de ce qui lui était permis actuellement.»

Et la belle s'éveilla enfin...

Elle sembla satisfaite de notre thé. Tant mieux. Moi-même, c’était la première fois que j’y goutais. J’avais voulu l’attendre. La fraicheur des plantes qui le composait ajoutait réellement un petit quelque chose.

-C'est très gentil de ta part Law, tout ça mais... Tu n'étais pas obligé tu sais...

«Je sais, je sais, c’est pour ça que j’le fait…et ça me fait plaisir sincèrement. Bon ça me permettait de passer le temps pendant que je m’inquiétais aussi. C’est pas comme si ça ne m’avais pas servi non plus. »

Je rougis légèrement en lui avouant mon inquiétude. Pourtant c’était évident mais le dire en mot me paraissait gênant. Lui demandant son état et si elle désirait sortir, je la vie réfléchir un moment.

-Endormie surtout... A cause de la morphine. Je devrais sortir d'ici la fin de la semaine si ma rééducation se passe bien. Il n'y a pas de raison pour que ça aille mal, tu sais?

*Morphine??? Est-ce qu’ils ont donné le nom de mon fils à une drogue..???* entendis-je dans ma propre tête, Hypnos semblant hésité entre la curiosité et l’offuscation. Je ne pu réprimer un petit rire.

« Désolé Vic…c’était Hypnos…Mais d’ici la fin de la semaine? C’est parfait! C’est même très bien pour tout ça! J’aurais cru que ce serait plus long. »

Elle se leva tant bien que mal. Je m’approchai, le temps qu’elle se stabilise, juste au cas où je devrais la rattraper.

-Je dois pouvoirs marché normalement... Il ne manque plus qu'à tester.

« Parfait, si tu as un quelconque problème ou besoin d’une pause, on s’arrête. »

Je la laissai se diriger par elle-même dans le jardin. Elle se débrouillait plutôt bien. Plus par crainte que nécessité, il m’était arrivé de poser ma main sur son dos pour lui éviter une chute. Arrivé dans le jardin extérieur, je pris une grande respiration et profitai du soleil. Je réalisai qu’il y avait un moment que je n’avais pas profité de la nature, toujours plongé dans mes travaux ou un profond sommeil.

-Tu vois un banc pas loin Law? Je commence à fatiguer un petit peu finalement...

J’observai les alentours rapidement, voyant que le besoin de s’assoir semblait urgent pour elle. Elle tangua dangereusement et je ne pris aucune chance, je l’entourai de mes bras, la supportant légèrement pour donner une pause à ses jambes.

« Mieux qu’un banc! Attrape la perche, je m’occupe de toi! »

Je la soulevai pour lui éviter de marché, m’assurant toutefois que Vic pourrait rouler et trainer la perche avec nous. J’avançai vers une fontaine aux bordures large de béton sur laquelle je l’assis. C’était elle qui avait perdu du poids, mon entrainement qui m’avait aidé ou un peu des deux, je l’ignorais, mais s’était facile.

« Attention, il y a de l’eau derrière. C’est une fontaine…mais tu devais savoir… ça te conviens? Sinon, il y a quelques bancs un peu plus loin mais je ne déteste pas le son de l’eau. C’est vraiment pour toi. Confortable?»

Je m’assis alors à ses côtés puis…hésitant et incapable de retenir la question qui me brulait les lèvres depuis un bon moment, je fini par me lancer.

« Je ne veux pas rebrasser de mauvais souvenir mais…J’ai essayé d’aller te chercher à un moment…ou deux…ou trois...mais jamais j’ai été capable de t’atteindre même en rêve. Tu te rappel de quelque chose? Pendant ton coma? Ou c’est le blackout total?»

Mes yeux vinrent humide en me remémorant le sentiment d’impuissance qui m’avais envahi à ce moment mais je détournai la tête pour me ressaisir sans qu’elle ne me voit et reposai finalement mon regard sur elle. Je jouais avec mes propres doigts mal à l’aise d’aborder le sujet.

« Tu n’es pas obliger d’en parler non plus…juste que ça m’intriguait. J’aurais aimé qu’Heimdall me fasse signe, n’importe quoi. Enfin… ce n’est pas grave, oubli ça…»

Changeant totalement de sujet je décidai de parler d’un sujet plus joyeux.

« Tu sais, j’ai finalement j’ai rencontré Cris! Il est sympa ton coloc finalement. Y ma un peu sauvé la mise d’ailleurs et j’ai fait les premiers pas pour m’inscrire au Fight Club grâce à lui…mais je n’ai pas encore eu le courage d’aller porter ma fiche. Manque de temps aussi…ou bref n’importe quelle excuse est bonne! » Ajoutai-je en riant, réalisant qu’en fait c’était surtout ça.

Et la belle s'éveilla enfin...

À ma question elle répondit finalement. Chaque fois que je posais une question elle me répondait, ça avait toujours été depuis le début…même avec celles que je me serais moi-même envoyé promener pour les avoir poser. Cette fois en revanche, son ton de voix était neutre et froid à un point que ça devenait inquiétant. La morphine? Non…elle avait quelque chose de brisé….et bientôt j’en connaissais un que j’allais devoir brisé….

-Je ne me souviens de rien... Je dormais très profondément. Et H-.... Heimdall n'est plus là, alors il ne pouvait pas te dire grand chose.

-Pardon je...(Elle détourna la tête) C'est... Sortie tout seul, désolée...

« Qu..quoi? Non non…pas d’excuses…et oui, c’est moi qui dit ça! » dis-je en réalisant que j’étais mal placé pour dire à quelqu’un de ne pas s’excuser vu le nombre de fois par jour que j’le faisais pour presque rien.

« C’est normal après tout…tout ça……j’aurais le goût d’étamper tout le monde et pas particulièrement le goût de sourire, je suppose. Mais sérieusement comment c’est possible d’être dépossédé?! J’avais bien vu quelques changements chez toi…mais je n’aurais jamais pensée….Hey!…ça veut dire que tu n’as jamais vu…oh laisse. Mais…mais il…ta figé et a disparu? Comme ça? Ça ne fait aucun sens! Oh et puis… depuis quand ça fait du sens cette histoire de possession…»

*Il n’oserait pas l’abandonner après ça? Je devrais être fâché? M’inquiété? Pour elle? Pour Heimdall? Parce que oui au fond je l’avais rencontré et bien que très protecteur envers elle, il avait été sympathique avec moi.*

Je soupirai, abandonnant le défilement de mes questions. Plutôt perplexe, je me grattai le crâne comme si j’aurais pu y trouver quelque chose, une réponse au moins. Une foule de question me venait en tête…sur les événements qu’elle avait vécus, ce que Heimdall et Auen lui avait fait et sur l’absence du premier. Je n’arrivais même pas à faire le tri de mes question, alors les lui lancer à elle, une à une, aurait été débile et surtout envahissant. Je décidai de conserver le tout pour moi, malgré la torture interne que je me faisais subir. Anxieux, mes tics et un frottage de main commencèrent immédiatement sans trop m’en rendre compte. Je sentais Hypnos particulièrement intéressé par le sujet. Son silence en disait long. Aucune remarque débile, aucun conseil…il écoutait. La dépossession était-elle envisageable? Si oui…le ferait-on à présent? Pour ma part je n’en étais plus certain. Ce pouvoir était enivrant je devais l’admettre. Et si lui voulais quitter? Est-ce que la direction l’autoriserait? Je redeviendrais mon ancien moi?...Invisible et inintéressant. Tant de question qui survenait dans mon esprit soudainement et je me senti égoïste. Pourtant je me rappelais bien mes débuts, il y a à peine quatre mois où j’aurais tout donné pour récupérer mon esprit pour moi tout seul. Je m’étais adapté, rapidement après avoir parlé à des gens comme Victoria qui avait une vision positive de la chose. Selon ses dires, si ils sont là c’était peut-être pour palier à une faiblesse ou combler un besoin… Étrangement, son ton de voix m’indiquait qu’elle n’était plus du même avis à présent…pourtant Heimdall l’avait bien sauvé…non?

La nouvelle concernant Cris sembla la satisfaire un peu plus que mes question sur Heimdall…mais satisfaire était bien le mot…sans plus, ni moins.

-C'est bien que tu es enfin trouvé un club... Tu sais que tu peux toujours venir dans celui de Botanique si tu veux... Les gens t'aimeraient bien je pense...

« Je ne sais pas trop…peut-être…J’y pense en fait…mais j’ai peur de ne pas être aussi impliqué que tu le souhaiterais de la part de tes membres…et ça c’est si je ne détruis pas plus que je fais pousser. Alors là les autres me détesteraient!»

Elle passa une main sur mon épaule, posant ensuite sa tête sur celle-ci. Fermant les yeux, elle avait l’air paisible. Au moins, j’avais la consolation qu’elle semblait être bien en ma présence. C’était définitivement réciproque. Mon anxiété tomba d’un coup, remplacé par une sensation de chaleur qui envahissait tout mon corps. De toute façon, je me devais d’être supportant et non pas l’inverse.

-Dis Law... C'est quoi toi... Des pires rêves? Le pire qui pourrait t'arriver?

« Eh…tu sais…je suis un mauvais exemple…j’ai peur de mon ombre alors…étant un personne fondamentalement anxieuse…j’en aurais une tonne. On parle bien de cauchemar et non de peur réel non? Je demande parce que bien que les deux se recoupe ça peut être différent…»

J’ignorais où elle allait avec sa question, j’aurais eu une vrai réponse, mais définitivement je ne voulais pas miner son morale. Je lui retournai donc plutôt sa question me disant que je lui donnerais une réponse si la sienne me satisfaisait et si je jugeais son état stable pour avoir ce genre de discussion.

« Tu sais, me faire tuer par un tentacule géant assommé et noyé était assez cauchemardesque au départ, puis transpercé d’un couteau…poussé dans le vide…le cou brisé aussi…mais étrangement de moins en moins épeurant…ça devient redondant. » ajoutai-je sur un ton plus drôle rappelant que j’avais mon lot de fin malheureuse en termes de rêve. Il était vrai qu’elle n’avait jamais assisté à tous ces décès j’ignorais comment ce serait reçu.

« Mais bon, si tu me pose la question ce n’est pas pour rien…toi? Tu as des cauchemars que tu crains? Ou à peur de quelque chose? Et surtout…depuis quand fais-tu des cauchemars? Tu peux me raconter. Si tu me donne un exemple je pourrai peut-être te répondre à mon tour.»

Si elle me le demandé c’était surement qu’elle en avait à présent. Heimdall m’avait affirmé que ce n’était pas le cas. L’expérience avait dû être assez traumatisante pour les déclencher. Dans un sens j’ignorais si c’était bon ou pas. C’était normal après tout…mais de cette façon c’était sans doute trop brutal pour elle. J’aurais été heureux pour elle…qu’elle ne connaisse jamais les cauchemars. Je tassai une mèche de cheveux qui cachait son jolie visage et devait être agaçante à la longue.

Et la belle s'éveilla enfin...

 

À ma question, elle hocha la tête et d’une voix qui m’avais semblé fragile me raconta son cauchemar. Comme à mon habitude je l’écoutai attentivement et patient, en tentant une analyse au fur et à mesure.

-Juste ce matin... J'ai juste fais un cauchemar ce matin... Je crois que je me noyais... Je ne voyais rien, j'avais juste la sensation qu'on me tenait aux deux poignets. Le premier me tirait vers le bas, et le second tentait de me couler, mais tombait si je le lâchais. Alors je... Devais choisir entre vivre et mourir... Mais dans les deux cas, soit la main qui me coule tombe, soit la main qui me sauve se noie avec moi... Je... Je me fichais bien de vivre ou mourir mais... Mais causer la mort de quelqu'un en faisant ça...Je ne sais pas si j'ai pu faire le choix... Mais je... Je ne veux sacrifier personne...

Je la senti trembler légèrement puis se ressaisir.

-Est-ce que je suis vraiment... normale?

« Totalement… j’ai...fait un rêve similaire dernièrement, quoique pas tout à fait…»

Je lui souris, compatissant…et surtout me remémorant mon dernier rêve. Sans être exactement pareil, il était similaire. J’avais choisi de risquer de mourir plutôt que d’affronter Victoria et de la blessé. J’avais tout de même eu la certitude de pouvoir gagner si j’avais lutté. Malgré tout j’avais l’impression que ce rêve mettait aussi en évidence ma lâcheté à faire face à ce que moi je pouvais faire subir aux gens. Une sorte de fuite en solo pour éviter toute répercussion sur ma vie comme la sienne.

« Tu sais…c’est peut-être pas le temps de le dire mais…peut-être que oui…J’avais déjà discuté avec…Heimdall…du fait que ne pas faire de cauchemar n’était pas tout à fait saint. On avait même discuté la possibilité de t’en créer des plus doux et augmenter graduellement pour te renforcir…mais je n’ai pas osé…quand on a fait nos entrainement j’ai…évité le sujet. De toute façon je n’étais pas assez fort et c’était la parfaite excuse pour ne pas être la personne qui t’en donnerais…Est-ce que ça aurait été préférable que ce soit moi…maintenant je ne sais plus et me demande…Enfin, les cauchemars sont un peu une façon d’évacuer ce qu’on a de la difficulté à gérer dans nos vies. C’est aussi une façon de s’en sortir plus fort. À force de faire un certain cauchemar, on fini par se faire une carapace et passé par-dessus. On apprend de nos erreurs et émotions négatives. On peut en le vivant, prendre le temps d’évaluer la situation que dans la vie de tous les jours, on ne prendrait pas le temps… Je crois que cette crainte est réelle chez toi et c’est tout à ton honneur…mais permet moi de te dire qu’en ce moment…c’est toi que tu dois sauver. Ces gens que tu crains de sacrifier, ils s’arrangeront. Ce que tu as vécu est traumatisant…sans doute. Les gens devraient le comprendre. Concentre-toi donc sur toi, le reste, ce n’est pas important. En plus, ils sont sans doute conscient en t’aidant qu’il risque de couler aussi et ils prennent quand même le risque parce que eux, ne se pardonnerais pas de te laisser couler seul sans avoir tenté quoique ce soit. Tu ne peux pas vraiment le leur reprocher…je suis certains que tu peux te relier à ce sentiment toi aussi.»

Je marquai une pause, lui laissant à elle le temps d’assimiler toute ma réflexion, puis je poursuivis.

« Et…je suppose que ça va avec la façon dont tu te sent actuellement…mais je t’interdit de te laisser « mourir ». Tu vas t’en sortir, tu en as déjà un bon bout de chemin de fait. Ce sera difficile, surement, mais tu ne seras pas seule…il y a Yuuki, surement Cris et évidemment moi qui, j’en suis persuadé, seront prêts à tout pour t’aider. »

Je pris sa main dans la mienne en signe de soutien et attendit sa propre réaction, ignorant trop comment la nouvelle de la discussion avec Heimdall allait l'atteindre.

Et la belle s'éveilla enfin...

-Merci Law... je sais que je peux... Compter sur vous tous...

Elle sera ma main davantage mais je sentais que mes paroles n’avaient pas eu l’effet escompté ou du moins…pas totalement. En revanche, de façon totalement imprévu elle avait relevé la tête pour déposer un baisé sur ma joue provoquant chez moi un arrêt total de mes fonctions cérébrales. Immédiatement, j’eu l’impression que mon corps s’embrasait. Incapable de caché mon visage à présent écarlate et mon sourire niait j’étais heureux qu’elle ne puisse rien voir. Je la vit pincé ses lèvres apparemment timides d’avoir osé.

*Oouuuuuuhhhh!* Hypnos semblait particulièrement heureux pour moi.

Hésitant un moment, je décidai finalement de me lancer. J’avais levé ma main vers son visage près à me rapprocher et oser à mon tour….j’évitai finalement la catastrophe de justesse alors qu’elle me lança enfin le fond de sa pensée.

-Et... je sais que... Le moment n'est pas le meilleur pour ça mais... Je ne veux pas que tu fasses autant d'effort pour moi simplement parce que tu... Tu m'aimes. J'y ai... J'ai eus le temps d'y penser, à ce que tu m'as dis... La dernière fois...

Elle me regardait dans les yeux et moi aussi, ce qui suivait était définitivement important après tout.

*Hein quoi? Ah bah oui c’est facile hein… quand on est aveugle de maintenir un regard en brisant les espoirs de quelqu’un!* Hypnos avait soudainement changé son fusil d’épaule mécontent.

-Je ne veux pas te faire de peine Law... Je t'aime beaucoup, vraiment... Tu comptes beaucoup pour moi... Mais je ne saurais pas t'aimer de la manière dont toi tu m'aimes... Je.... Je n'y connais rien là dedans, je sais que je ne finirais que par te blesser alors je... Je ne peux pas te retourner tes sentiments, je suis... Désolée...

Confus….totalement. Elle venait de me donner un baisé avant de me…rejeté…Après un moment de bafouillages inaudibles et ma chute de mon petit nuage je réussi finalement à articuler convenablement mais d’une voix légèrement tremblante que j’essayais de camoufler.

« Je…Vic….je ne fait pas ça…pour…ça. Je le ferais pour Yuuki aussi ou n’importe qui. Je le fait parce que je tiens à toi comme amie. Je n’ai pas d’attente de ta part. Ça me fait plaisir de t’aider! »

Je vis ses propres lèvres se mettre à trembler et des larmes couler le long de ses joues.

*Soit fort Law…elle ne va pas bien…tu le vois bien. Elle a besoin d’appui pas de plus d’ennuis. Elle ne doit pas vouloir réfléchir à ça…En plus elle a l’air de se sentir mal que tu prennes soin d’elle…c’est de la culpabilité.*

Je passai un doigt sur sa joue pour essuyer sa première larme qui finalement fut suivit de plusieurs autres. Sans réfléchir plus longtemps j’inspirai profondément et je l’entourai de mes bras et la serrai contre moi, ma main caressant ses cheveux pour l’apaiser.

« Tout va bien Victoria! Je ne dis pas que ce sera facile mais moi tout ce qui m’importe c’est que tu aille mieux. Tu vas guérir, revoir tes amis, ton école, on va aller voir des animaux tout choux au Zoo et plus encore. Tu vas venir en Écosse cette été et on pourrait même inviter Yuuki!»

*Sérieusement, tu y crois toi?*

*J’aimerais…*

Malgré mon cœur brisé, je lui créai la plus belle illusion de sourire et de ton de voix rassurant ever!!! Après tout, la situation n’était pas si mal. J’étais en sa présence et mon aide était visiblement apprécier malgré le malaise qu’il lui créait. Il faisait beau et chaud et Victoria s’en remettait vraiment bien…du moins physiquement. Le reste viendrait graduellement. Il fallait simplement…rester positif.

Et la belle se s’éveilla enfin…

 

Glissant ses petits doigts contre mon torse pour se dégager, je ne le retint pas. Elle avait sans doute besoin d’espace. C’est alors que sans prévenir, elle vint poser ses lèvres sur les miennes rachevant le peu de concentration que j’avais récupéré et ce, à la grande colère d’Hypnos qui sentait mes propres émotions faire des montagnes russes. Partager entre passion enflammé et colère, j’affichais une expression beaucoup trop neutre pour ce qui se passait dans ma tête.

*Non arrête de jouer avec! Il n’est pas fait de marbre non plus! Tu vas me le brisé!*

Elle s’était reculée vivement, elle avait l’air aussi perdu que moi. Sa respiration se fit rapide soudainement.

Petite ambiance triste épic...

-Pardon je... Juste un accident, je... C'est... C'est ta faute, tu es trop gentil avec moi!

« C’est…ma…faute…? » J’avais dit cela détachant tous les mots comme pour analyser le contenu de cette phrase. « Trop…gentil? C’est possible? »

*C’est ce que j’ai dit? J’ai fait? Qu’est-ce qui n’est pas convenable? Je la mélange? Moi? Je…*

*OH QUE NON! Tu ne vas pas lui donner raison! Tu n’as rien fait! Si elle a des émotions qu’elle assume sinon qu’elle te laisse en paix! Non mais franchement!*

*Elle est perturbé, ce n’est pas sa faute!*

Elle se leva, quittant la fontaine pour littéralement, me fuir.

« Attention! Vic ne cours pas.» Je me levai vivement mais, trop tard. Je la vis se prendre les pieds dans sa perche, son soluté décrochant de son bras qui saignait légèrement à présent. Au sol, elle plaqua ses mains contre son crâne à la même manière que je le faisais lorsque mes réveil étaient trop douloureux. Pleurant, tremblant, elle n’allait pas bien du tout. Je m’élançai vers elle, allant la rejoindre au sol, tendant ma main vers son épaule pour la calmer.

-NE ME TOUCHE PAS!! Me cria-t-elle d’une voix aigu et brisé.

« VICTORIA JE VEUX T’AIDER! ARRÊTE TU VAS TE BLESSER!» fini-je par lui crier également pour qu’elle m’entende.

Je lui attrapai les poignets fermement et la ramena vers moi. Héritant de quelques coups au passage que j’endurai, j’avais connu pire, je resserrai mon étreinte tentant toutefois de ne pas lui faire mal.

« Chuuuttt….tout va bien… » Murmurais-je, la larme à l’œil également. J’observai rapidement les alentour et cachant mon regard dans son cou pour éviter les soupçons je l’endormi doucement…Je senti son énergie la quitter lentement. Après tout, elle n’avait plus sa dose régulière de morphine et commencerais à sentir la douleur sous peu si elle continuait comme cela. Il fallait la calmer. Elle s’endormi juste à temps…parce qu’évidemment ses cris avaient attiré les gens. Par chance, elle m’avait accusé d’être trop gentil en criant, car les gens qui avait vu la scène à distance pouvait tout à fait m’aider à justifier mon cas…Sinon j’aurais eu l’air d’un agresseur plus qu’autre chose….Le cœur battant violemment, les mains tremblantes, je raccompagnai Victoria à sa chambre avec un agent de sécurité, une infirmière et une civière évidemment… La perte de conscience par les émotions fortes avait suffi comme explication. Tout au long du chemin, je devais avoir l’air absent…je discutais avec Hypnos.

*Tu lui en veux…pas vrai.*

*Oui, pas toi? Je trouve ce qu’elle te fait subir est cruel...*

*Euh...non, il faut pas. C’est moi le pire...l’égoïste… Elle a besoin de quelqu’un qui ne se fait pas d’idée…moi je suis là avec ma pensée magique alors que j’ai aucune idée ce qu’elle a vécu…mais je ne pouvais quand même pas l’encourager dans sa déprime...Est-ce que j’ai bien fait? Si j’avais gardé mon premier baisé en rêve pour moi lorsqu’on a dansé j’aurais pu être là pour elle……….. »

*Non…si ce taré d’Auen n’aurais rien fait, ce serais encore la même et elle ne serait pas aussi perdu.*

*Mon premier vrai baisé c’est fait dans un moment de panique de sa part…*réalisai-je finalement. J’avais pu toucher ses douces lèvres dans la réalité, mais ce n’était clairement pas comme je l’aurais voulu. J’avouais être déçu. Comme premier à vie c’était plutôt nul et déprimant en fait.

*Vrai…tout est sa faute…Auen…j’aurais vraiment du balancer ce taré du haut du pensionnat…elle m’aurait sans doute refusé pour vrai, mais ce serait passé différemment.*

*Lawrence…comprend moi bien, je sais que Victoria ne te veux pas de mal même si je suis fâché contre elle mais…je ne suis pas objectif ici…et je le sais. Mais depuis que tu es ici, je te vois te démener pour tout le monde. Alix qui te crache en pleine face à chaque fois que tu essais malgré qu’elle t’ai torturé…Yuuki qui arrive à te trouver je ne sais pas quels défaut par peur que tu la reluque alors que tu t’es montrer un véritable gentleman face à sa narcolepsie…tu t’es quand même battu avec son ombre et tu as souffert pour la laisser gagner…Aelter…qui te prend pour une menace vivante après que t’ai essayer de lui éviter des blessure de laboratoire…que tu as fini par souffrir toi-même…. même Auen avant que toi-même tu lui dise le fond de ta pensée…mérité soi dit en passant…tu as parlé avec lui malgré ses problèmes psychiatriques évidents et essayé de l’empêcher de sauter…même si c’était juste au cas où c’est fondamentalement bon de ta part…il ta quand même menacé une bonne dizaine de fois dans toute la conversation…et maintenant Victoria…qui a l’air de jouer avec toi…Même pour moi c’est pénible à voir…et j’ai à dealer avec ton flot d’émotions à chaque fois…et moi aussi je…j’aimerais te voir heureux bon. Depuis deux semaines tu te malmène pour elle et regarde…*

*Oui mais elle ne sait pas…et désolé, je sais…je suis nul. J’essaie fort de changer ça…mais je ne peux quand même pas abandonner les gens. Quand ils seront bien, tout ira mieux.*

*Nah… ils auront toujours plus de problèmes…c’est comme ça depuis l’Antiquité…tu ne peux pas sauver tout le monde…le monde est nul…et ils n’ont jamais la moindre reconnaissance! Tu sais, que je ne suis pas particulièrement le dieu le plus populaire…je comprends parfaitement ce que tu ressens…toi et moi, on va changer les choses. À partir de maintenant, on gère!*

Un petit sourire en coin apparu sur mon visage, content de l’appui d’Hypnos en ce moment où je me sentais aussi utile qu’une lavette sale jetable…Je n’y croyais pas tant mais l’idée était agréable. Nous arrivions alors dans la chambre de Victoria où je laissai les infirmières prendre soin d’elle. Elles me conseillèrent de la laisser se reposer avec un regard compatissant.

«Oui, mais j’aimerais rester un peu et m’assurer que tout va bien…mais je quitterai sous peu pour la laisser se reposer. Merci…»

Elles m’accordèrent de rester dans la chambre quelques temps. En fait, tout ce qu’il me fallait c’était 30 minutes. À ma connaissance, c’était toujours le temps que ça prenait à mes pouvoirs pour cesser leurs effets. J’allai donc m’assoir, le regard fixé sur ma montre…à observer le temps passer…sans bouger. Ces minutes me parures une éternité jusqu’à ce que finalement j’aperçu une tache de sang sur mon veston. Elle devait provenir de son bras. Je me levai et marchai jusqu’au petit évier où je me mis à frotter avec énergie passant finalement mes frustrations sur cette dernière qui déchira. Quelques larmes coulèrent et je les essuyai violemment. Non non…pas de larme! Suffit. J’abandonnai finalement mon blouson en le lança sur le mur et frappa un coup dans ce dernier comme pour évacuer la colère. Rien…c’était toujours là. Je repris  une grande respiration, observant ma montre à nouveau. Bientôt….bientôt…

Le temps passa et finalement je vis mon amie commencer à s’activer. Je m’assied à ses côtés, lui prenant la main.

Souffre!!! Voilà l'image qui tue!


« Rebonjour… T’inquiète…je vais bientôt te laisser te reposer. Je voulais m’assurer que tout aille bien après…enfin…tu n’avais pas l’air bien…je ne pouvais pas partir…en te laissant comme ça. Alors rassure moi.»

Et oui Victoria…désolé mon anxiété ne part pas comme ça…je m’inquiète pour toi et oui je crois que c’est devenu une obsession. Moi qui étais si méfiant de la possession tu m’avais fait changer d’avis et maintenant tu revenais sur tes propres paroles. Si je te laisse ainsi…ce serait admettre que j’avais raison sur cette école au premier abord et que les espoirs que tu m’as donné son faux, qu’Hypnos avait raison à propos des gens, que moi…comme je le crois…je ne vaux rien et ne suis utile à rien. C’est le cas?

Et la belle s’éveilla encore...?

Elle m’observait avec un air d’incompréhension et de timidité.

-Je... Je ne comprends pas Law... C'est la première fois que tu viens me voir à l'hôpital non? D'ailleurs, merci pour les fleurs, elles sentent vraiment très bon. On dirait... Des tulipes? Alors, ça se passe comment les cours? J'espère que les profs ne sont pas trop chiants quand même... La prof d'histoire va sans doute me passer un savon, elle n’aime pas vraiment l'absentéisme.

« Je…quoi? Ça..ça fait plaisir...ce sont en effet…des tulipes blanche...tu semblais les apprécier...en rêve...(petit rappel de la tulipe qu'elle lui avait tendu)….Et non…les profs comprennent ton absence…je m’occupe du prof d’histoire t’inquiète…je m’entend bien…avec…"

Disais cela sur un ton presque robotique, aussi neutre que le sien, je répndait pour lui répondre simplement…la mécanique de mon cerveau n’analysant pas tout à fait mes propres paroles. Je ne savais trop comment identifier les émotions qui me passait en tête…de la colère? De la peur? Un soulagement? Un espoir? De la tristesse? Du découragement? De la fatigue? De la douleur? Celui-là j’en était sur…le couteau du cauchemar de Yuuki me semblait moins pénible à supporter à présent. Je le referais bien pour m’occuper l’esprit… Finalement, après un moment de pause, je ne pu me retenir et lui déballai non pas l’entièreté mais une grosse part de mon inquiétude.

« Mais…mais non! Non, ça fait plus de trois heures que je suis ici! On a été...dehors…euh…et tu as fait une crise de panique…et…tu ne te rappel pas? »

Mon ton de voix était celui d’une personne inquiète, troublé et…je tentai de le cacher, mais frustrer.

*Elle me niaise! C'est pas vrai?! Elle ne peu pas être amnésique…? Pas maintenant? Surtout pas maintenant.*

*Clairement de la comédie tout ça. C’est trop débile pour être vrai!*

Elle semblait revenir à son état précédent notre rencontre…neutre et déprimé…mieux que paniqué? Non, définitivement pas. Une Victoria avec des émotions, même violentes je pouvais gérer… c’était moins déstabilisant que…ça. Elle serrait ma mains mais…moi je n’allais plus…j’aurais voulu fuir. Elle m’avait déjà dit ne pas vouloir de moi…et tout ça, cette conversation, ses baisés, je serais le seul à m’en rappeler? J’allais devoir vivre avec ça seul? Je ne pouvais pas le lui rappeler…vu l’état dans laquelle elle s’était mise pour ça. Elle avait souffert par ma faute. Étais-ce comme une chance de me reprendre, de ne jamais lui en reparler… Ou une seconde chance de la conquérir?

*Non Lawrence, oublie là! Tu va te faire mal et c’est tout! Laisse les autres l’aider. Elle ne sera pas seule…Elle a des amis…elle. Et rien ne nous dit que c’est vrai son petit numéro et si ce n’est pas le cas, c’est carrément cruel. Tu mérite mieux.*

*Tu as peut-être raison…en plus elle ma déjà dis non. C’est pas comme si ça n’avais pas été clairement dit. Si j’insistais ce serait particulièrement déplacé de ma part non? Profiter de ses failles de mémoire pour m’ajuster…Je me demande ce qu’elle se rappel en fait…si elle a oublié…mais si elle a oublié…je devrais le lui rappeler? Je ne peux quand même pas la laisser sans aide parce que moi je suis un sale égoïste qui n’est pas satisfait de sa réponse…je l’aime bien Victoria…peut-importe comment… Pas question que je la laisse tomber.*

*Tu fais ce que tu veux…moi aussi je l’aime bien en fait… mais les tragédies ça me connais… et cette histoire n’augure rien de bon jusqu’à présent.*

-Qu'est-ce qu'il se passe Law? Tu trembles... Si tu as froid, il y a des couvertures... Heu... Là bas je crois...

Elle avait dû percevoir mes tics nerveux ou sentir ma colère que je tentais de réprimer. Par réflexe, comme pour me protéger moi, je retirai vivement (peut-être un peu trop brusquement) ma main de la sienne. …Si elle ne me touchait pas…Elle ne pourrait pas me « voir ». Oui, je devrais prendre des distances…pour rester objectif ça aiderais en fait.

« Non, tout est bien…merci.»

*Menteur…mais je ne peux qu’approuver ici…*

« Désolé si j’ai l’air inquiet. Tu me semblais mal en point tout à l’heure…mais bon tes questions sont…rassurantes si les cours son ton inquiétude première. Tu me parlais du Zoo…un peu plus tôt. Toujours intéressé? Je pensais y aller dans la semaine après ton retour. Question de sortir un peu.»

Je lui souris, me convainquant moi-même de ce fait. Les cours…un sujet si ordinaire ne pouvait pas être pénible pour elle…c’était un bienfait donc .

Et la belle s'éveilla...encore?

Je la vis rapprocher ses jambes de son corps, comme prête à se recroqueviller. Elle n’était pas à l’aise et c’était ma faute. Malgré le manque de « vie » de ses yeux je pouvais clairement voir qu’elle s’efforçait de se rappeler…ces petites mimiques qu’elle faisait en réfléchissant…je commençais à bien les connaître. Elle semblait également suivre le son de ma voix, sans doute pour montrer son intérêt en démontrant qu’elle me regarde. En parlant du Zoo, j’avais l’impression de me répéter…j’aurais attendu un simple oui ou non mais apparemment mon intervention précédente faisait toujours son chemin dans ses pensée. Elle semblait vouloir se rappeler ce qu’elle m’avait déjà dit. Son regard semblais s’agraver, mais elle restait toujours aussi neutre. En revanche, son expiration trahissait son état et je captai également le mouvement de ses doigts…je n’avais que cela à faire…la regarder. Bien que souffrant vu la situation, ce n’était pas totalement déplaisant…un brin masochiste peut-être…je me trouvais ridicule.

-Désolée Law... Oui... Oui pour le zoo, bien sûr... Désolée.... Désolée...

« C’était une simple question pas besoin de t’excuser…on peu attendre aussi si tu n’es pas certaine. En plus, Alix à des plans pour la semaine prochaine et j’ai entendu dire qu’elle organisait des festivités pour Halloween. Ça promet, je peux te dire ça! »

*Suffit…je ne t’aide pas Victoria…on pense à autre chose maintenant d’accord?…*

Je me rapprochai d’elle et finalement, malgré ma résolution d’éviter les contacts avec elle, je pris ses mains froides dans les miennes, décrispant ses doigts de ses couvertures. Belle résolution…déjà brisée….Réchauffant ses mains puis calant mes doigts entre les siens, je tentais de détendre les muscles de ses mains, de réduire le stress…et oui sans doute en profitais-je un peu pour…réduire le mien…eh!

Maintenant que je me calmais moi-même graduellement j’espérais qu’elle en fasse autant. Il faut dire que le contact avec elle me faisait toujours étrangement de bien, malgré mes émotions conflictuelles du moment.

-Je me souviens juste... De quelques moments... Désolée Law... Je t'ai encore fait du mal non?

« Naaahh ça va!…c’est pas vraiment important! Je suis seulement épuisé. J’ai eu une dure semaine. Ne t’inquiète pas pour moi! C’est moi qui ai le rôle de l’anxieux ici! Ne me le vole pas, c’est tout ce que j’sais faire! Tu me connais après tout. Je suis surement, seulement un peu plus susceptible dû à cette fatigue et bon…je ne suis pas fâché après toi d’avoir oublié. C’est seulement troublant. Ne t’inquiète pas. Tu n’as rien manqué et je me ferai un plaisir de tout redire lorsque tu iras mieux. En attendant, je crois que tu as besoin de repos. Rien ne dit que tu ne te rappelleras pas après cela non? La mémoire à cela d’intéressant qu’elle trie ce qui est utile et intéressant de l’inutile et de l’inintéressant. C’était donc surement particulièrement inutile et inintéressant. Un bon moyen que le corps trouve pour que tu aille mieux. Bref, ne perd pas ton temps à essayer de te rappeler. Ça te reviendra si besoin. En attendant, je me fais un devoir de te rappeler que tu peux compter sur moi n’importe quand…jour, nuit, fin de semaine. Appel-moi. Les infirmières ont mon numéro si tu as besoin de me rejoindre et que tu ne t’en rappel pas. Je laisse mon numéro sur ta table de chevet aussi et tu as ton téléphone cellulaire dans le premier tiroir. Ce ne serait pas sage dans un hôpital mais…c’est toujours une possibilité.»

Je ne réalisai pas immédiatement que ce devait paraître étrange en fait... que les infirmières ait mon numéro pour me joindre moi.

« Tu as besoin de quelque chose? Maintenant ou sinon je peux te l’apporter du pensionnat si besoin la prochaine fois...enfin...si tu veux bien me voir.»

Je sentais ma visite arriver à sa fin…étrangement j’étais partager entre rester ou quitter…je savais que le mieux pour moi était de quitter mais j’espérais presque qu’elle me demande plus de temps…un service n’importe quoi pour ne plus me sentir inutile et nuisible.

Dernier abus c'est promis Hyp...

 

Victoria commencait à se fatiguer. C’était mon signal. Au moins, elle semblait plus paisible. Je ne la laissais pas dans un état de panique incontrôlable. Je lâchai finalement ses douces mains, un peu à contrecœur.

-Je m'en souviendrais Law... Je sais que je peux compter sur toi... Sur tous les autres... Vous êtes tous si gentil...

Elle se calait contre son oreiller marmonnant quelques paroles que je distinguai comme étant une demande.

-La prochaine fois... Tu voudras bien me raconter une histoire?

Cette petite demande n’aurait pu me faire plus plaisir. Il était seulement dommage qu’elle ne puisse réaliser le nombre impressionnant que je lui avais déjà lu dans les dernières semaines alors qu’elle était comateuse. Enfin, si j’arrivais au bout d’idée pour les histoires je pourrais toujours revenir sur celles-ci. Au moins cette fois elle en profiterait.

« Promis, la prochaine fois, je viendrai de soir… »

Restait-il en toi une petite part de la Victoria rêveuse que j’avais connu? Toi qui semblais maintenant si …éteinte. C’est à cet instant que je décidai de faire me faire un devoir de raviver cette petite flamme en elle. J’avais si peu de rêve, et elle me les avait en quelque sorte un peu rendu…c’était la moindre à faire des choses non? Et avec des pouvoirs comme les miens, il y avait difficilement mieux placé que moi pour ça.

« Repose-toi bien Victoria. »

Je pris mon sac que je passai par-dessus mon épaule et passant au pied du lit je remarquai un pied hors de la couverture que je pris la peine de le couvrir et finalement de la border entièrement, replaçant ses draps emmêlé dans lesquels elle s’était finalement abandonné au sommeil. Je tentai de résister à l’envie d’aller envahir ses rêves de petites licornes et de moutons arc-en-ciel mais après un moment clairement trop cours de réflexion je décidai de me risquer. Au pire, j’en ressortirais tout simplement non?

Posant mes mains sur ses tempes je fus rapidement transféré dans ses rêves. Mes entrainements avaient définitivement aidé à ma progression. Tout me paraissait si simple.

***

Mon apparition se fit à la surface d’un immense lac noir à reflets rougeâtre. Celui d’Heimdall? Je m’en doutais mais les lieux avaient tellement changé. Divers structures de verres, des fragments de toute tailles semblait percer les eaux en plusieurs endroits. J’avançai entre elles pour aller voir un peu plus loin et je vie finalement Victoria, les vêtements trempés, étendu dans l’eau basse. Marchant sur l’eau comme la dernière fois, je senti graduellement une chaleur de plus en plus intense provenant de l’eau. Rapidement, elle se mit à bouillir. J’entendais, des voix, comme des rires ou tout simplement des sons, je n’en étais pas certain…  Je commençai à avancer plus rapidement pour m’éviter de bouillir sur place mais surtout pour sortir Victoria de l’eau pour l’empêcher elle de bouillir. Courant pratiquement à présent, des liens similaire à du verre tentèrent de m’agrippai et de me couler.

*NON Je dois l’atteindre et modifier son rêve…*

Ma concentration était toutefois plus complexe dans de telles conditions. Hypnos m’avait montré quelques cauchemars mais ce n’était pas encore le cœur de notre attention. Je me promis d’y concentrer mes prochains entrainements. Malgré tout je réussi à les transformer en plantes facilement cassable au fur et à mesure qu’elles me touchaient. Il faisait chaud, je commençais à craindre ne pas l’atteindre et les voix devenaient de plus terrifiantes et de plus en plus forte. Je devais finir rapidement, je le sentais.

*Lawrence sort! On reviendra après qu’on t’ai solidifié un peu.*

*NON! Je ne peux quand même pas la laisser dans ce rêve en sachant qu’elle le fait!*

Après un moment de souffrance physique et psychologique je réussi à atteindre Vic. Les lianes avait entretemps, repris leurs forme originel et m’attaquait en groupe, mes pieds et mes jambes enfoncé dans l’eau jusqu’à ma taille étaient couvert de cloques, mes mains également. Je soulevai Vic, luttant contre les «chaînes de verre » qui s’étaient enroulé autour de mes membres et de mon cou et qui me lacérait comme j’avançais contre elle. Dans la réalité je serais certainement déjà mort, inconscient dû à la douleur et couler au fond…mais c’était un rêve et je me concentrai pour réduire la douleur.

*Non…je n’ai pas mal!* me répétai-je sans cesse…c’était plus ou moins efficace en fait. *Aaaarrgh....*

*Je suis tout prêt…allez….*

Juste derrière Victoria se trouvait les vestiges de l’escalier de pierres noir d’Heimdall, celles qui avait auparavant mené à son trône doré. Je réussi à l’y déposer de justesse, hors de l’eau bouillante. Je tentai moi-même de m’en sortir, mais j’étais épuisé, je savais que je ne sortirais pas…mais c’était ma chance pour une dernière modification. Une neige douce se mit à tomber, pas glacé, juste jolie. Trois petites fées, sans doute inspirés des derniers contes que j’avais lu vinrent voir Victoria pour débuter des soins. Quant à moi, un fragment de verre sorti de l’eau pour me transpercer de bord en bord, se retirant ensuite pour laisser les cordes de verres m’entrainé au fond de l’eau et laissant mon sang giclé sur la neige blanche et le visage blafard de mon amie.

***

Je me réveillai en sueur, un peu perdu et étendu au sol, mon système respiratoire en feu, sifflant et des sécrétions envahissant mes poumons. J’atteins mon petit kit de survie pour asthmatique et me trainer jusqu’à la salle de bain, crachant le plus possible et utilisant mes pompes. Mes crises devenaient plus fréquentes avec les cauchemars…

*Merci Hypnos…*

*Ne me remercie pas…c’était débile de te laisser faire…Noble de ta part, mais que de folie…*

*Tu crois qu’elle va mieux dormir?*

*Peut-être… je l’espère pour toi après ça. Parce que toi tu vas passer une mauvaise nuit.*

Après un moment où je m’efforçai de prendre mon calme, je me considérais en état de retourner au pensionnat. Je pris mes effets personnels et quittai, attirant quelques regards vu mon état, chemise déchiré, pâle et fixant le vide en avançant. Je décidai de marcher, ne voulant croiser personne dans le transport en commun ou même en taxi. Ce fut une erreur. En chemin, un coin paisible près de champs où peu de gens passaient, je fus pris d’étourdissement et de maux de têtes violent. J’allai m’écraser au sol, plaquant mes mains sur ma tête lâchant un cri de douleur. Incapable de me relevai j’attendis, les larmes aux yeux. Il faisait noir et aucune voiture ne me remarqua, étant étendu dans l’herbe haute du fossé.

*LAWRENCE!!!???*

Incapable de faire autrement pour aider, Hypnos m’endormi pour une demi-heure et je me réveillai dans un état suffisamment bien pour trainer mes pieds jusqu’à mon lit, en révisant le résultat de la journée…un gros résumé…j’avais le cœur et la tête en morceau. Pour couronner le tout, je me réveillai le lendemain en fin de journée. J’avais encore manqué les cours et je reçus un convocation au bureau de l’enseignant pour discuter dès mon taux élevé d’absentéisme des derniers temps. Comme si ce n’était pas suffisent Hypnos m’apprenait qu’il refusait de me réentrainer durant toute la semaine. Il voulait que je me repose. Je l’emmerde…sincèrement. J’avais besoin de poursuivre. Les événements de la nuit dernière le démontraient bien non?!