« Salut, Sacha ! » lui lançai-je joyeusement alors qu’elle arrivait à petits pas rapides dans le hall du bâtiment universitaire. Nous avions décidé de commencer notre chasse aux œufs à l’université, car les étudiants ne seraient pas forcément les premiers à se jeter dans leur amphithéâtre pour ramasser les premiers œufs de Pâques. Je me jurai, même une fois plus grand, de conserver mon esprit bon enfant qui me permettait de m’amuser de tout et de rien. En l’occurrence, une chasse aux œufs géantes dans tout le Pensionnat, je trouvais ça génial.

Loki y avait même mis du sien en me proposant de tuer les autres participants, ou au moins de les blesser gravement, pour que l’on soit sûr de gagner ; (mal)heureusement, il avait été précisé que nous devions nous comporter dignement et qu’une alternative plus pacifiste devait être trouvée. Un peu déçu mais soulagé de ne pas avoir à convaincre mon dieu de ne pas tuer un camarade de classe, nous avions trouvé un accord sur le fait qu’il devait créer l’illusion d’une autre pièce vide de tout œuf si quelqu’un rentrait dans l’amphithéâtre alors que nous y cherchions nos trésors chocolatés.

Sacha arrivée devant moi, je m’enquis de sa forme physique, prêt à en découdre avec l’événement de Pâques, et nous entrâmes dans l’amphithéâtre. Pas un chat ; je souris malicieusement.

« Je vais commencer à regarder au niveau des sièges ; peut-être peux-tu aller voir l’estrade ? » lui proposai-je, conscient que le travail serait bien fait de son côté et qu’on irait plus vite en se divisant la tâche.

Lorsque les Moires partirent enfin, je me relâchai d’un coup, la tension envolée. Je ne sais pas pourquoi Loki avait souhaité nous cacher à leurs yeux ; peut-être que leur réaction en nous voyant trouver un de leurs œufs était imprévisible, après tout, nous ne les connaissions que très peu et pour tout ce qu’on a pu voir d’elles, c’est qu’il ne fallait pas se fier à notre jugement pour essayer de les comprendre. L’illusion, cependant, me laissa assis par terre, exténué – ni vraiment mentalement, ni vraiment physiquement, il s’agissait d’une fatigue extrêmement compliquée à localiser. Mais j’avais l’œuf en main. Caché sous un des sièges du dernier rang, je l’avais attrapé juste avant l’arrivée des Moires dans la salle – étaient-elles venues alertées par l’œuf lui-même, lorsqu’il avait été trouvé ? La coïncidence était plus que bizarre, mais après tout, eh, on était à Immortalia.

Je vins, marchant lentement, comme si mon corps entier me faisait mal à chaque pas, voir Sacha et lui dis d’une voix un peu étranglée, mais satisfaite d’avoir remporté le premier tour :

« J’ai trouvé l’œuf ! Maintenant, c’est à toi de décider où l’on va, pour la suite. Je te fais confiance ! »