-SLAP! SLAP!-

Tel était l’bruit qui résonna en écho dans ma tête lorsque la douce main d’matrone de D’Arcy caressa violemment ma peau! J’poussai un p’tit grogn’ment semi-conscient, grimaçant en réaction à la douleur d’mon cerveau qui semblait n’pas s’remettre des derniers événements. J’tais somnolant et mon crâne me f’sait souffrir ou même toutes les parties d’mon corps…j’savais plus vraiment. J’ouvris toutefois les yeux qu’lorsque mon visage fut éclaboussé d’eau glacée qui s’écoula sur ma ch’mise me faisant frissonner alors qu’elle collait à ma peau.

*NON MAIS POUR QUI IL SE PREND!? LÈVE-TOI! MONTRE-LUI À QUI IL A À FAIRE! ON NE TOUCHE PAS À MON PROTÉGÉ! Oh…non…euh…reste là.*

J’haussai un sourcil, clair’ment conscient d’pas être en état. Seul l’froid d’l’eau m’tenais éveillé et j’fixais l’avant d’l’avion pour apercevoir la blonde dans un d’ses états! Aussi, j’avais vagu’ment conscience qu’la situation dégénérait.

*Eh bien c’est une idée! Je devrais faire ça aussi pour lui parler à ton enseignant!* Dit Aphrodite qui observait la scène en faisant un peu plus d’sens de s’qui s’y passait. La déesse semblait en effet avoir d’soudaines idées d’possession totale qu’j’étais pas tout à fait en m’sure d’évaluer les conséquences.

*Euh quoi? D’quoi tu…?*

*Oh rien laisse, repose-toi mon coeur…L’avion s’est stabilisé, tout n’est pas perdu. Occupe-toi simplement d’aller mieux!*

J’sentis comme une vague d’apaisement et mes yeux se violacèrent davantage sans m’en rendre compte. J’cherchai ma croix d’nouveau et sentant son contact, relâchai l’objet pour laisser ma main tomber sur mes genoux. J’pouvais faire quoi d’toute façon. J’m’en étais à peine rendu compte quand on m’avait rassis. J’avais par contre r’connu la paire d’fesses d’Leila non loin….S’que j’aurais pas donné pour qu’elle fasse son p’tit tour d’magie en s’moment, mais la priorité allais à la crise à l’avant. J’comprenais pas trop s’qui s’passait autour et j’manquais clairement des bouts. En effet, j’remarquai quelques absences momentanées, mes yeux se fermant et rouvrant d’nouveau par moment. J’tentai d’rel’ver ma tête et l’accotai contre l’appui-tête alors qu’deux hôtesses arrivaient à mes côtés pour prendre soin d’moi. J’tentai d’communiquer avec un résultat plus ou moins efficace, mais l’extincteur ayant fait un merveilleux boulot, ma mâchoire était à présent enflée et donc peu efficace pour articuler. J’y r’médiai donc. Du coup, j’observai les alentours tentant d’voir les dégâts…Ali était toujours dans son siège! Parfait!...Ensuite…ensuite….Eireen…Elle doit pas être…bien loin…où?...
….
J’me réveillai d’nouveau après quelques minutes…combien? Aucune idée….Oh euh….mon r’nard…oui! Où elle est? Pas là? Pas là? Hummm…j’tournai la tête sur le côté, m’étirant vers l’arrière à la recherche de ses beaux yeux azur, mais…alors que j’tais sans l’savoir près d’mon objectif, ma tête r’tomba d’nouveau sur ma poitrine.
….
Pendant un bref instant, j’avais entrouvert les yeux en sentant une présence à mes côtés. J’perçu d’abord la longue che’vlure d’un blond rougeâtre bien particulier, puis, la vision s’améliorant, les yeux d’un bleu grisâtre tout aussi spécial de la jolie jeune femme qui était v’nu s’assoir près d’moi en f’sant d’son mieux pour m’soul’ver, malgré sa délicatesse, moi qui m’étais affalé sur mon siège. J’grimaçai, mon dos et mes muscles m’faisant souffrir à cause des chocs précédemment subits. J’comprenais pas l’intention sur l’coup, mais j’tais pas en état d’me plaindre. S’fut que quelques s’condes après qu’elle me tendit un morceau d’pomme.

«Mange, cela te fera du bien. Cela ne te guérira pas totalement, mais ça devrait t'aider quand même.»

«Heinmmpffff…!?»

À peine d’mander qu’elle m’fourrait le bout en question dans la bouche. J’t’ais habitué qu’on m’fourre toutes sortes trucs dans la bouche, mais bon s’tait pas tellement l’moment. J’mâchai et avalai difficil’ment, plus par réflexe qu’autre chose et surpris d’son action. Dès les premières parcelles avalées, j’sentais d’jà mon mal de crâne s’calmer. J’poussai un soupir de soulagement et portai ma main à mon front pour sentir un pansement couvrir l’entaille qui s’y était créé. Wow…ça s’tait fucké…Un brin plus éveillé d’jà j’comprenais qu’la d’moiselle en question, nouvelle prof, v’nais d’me soigner. En tout cas s’tais clair’ment pas naturel et ça m’rappelais les dons d’Leila.

« Merci … » Dis-je faiblement, l’regard t’jours brumeux, s’perdant dans l’sien une fois qu’elle s’fut installée près d’moi. Après un temps d’attente, à endurer les soubresauts d’l’avion et les bruits v’nant d’l’avant, j’finis tout d’même par m’rendormir.
…
Et encore…même routine. J’m’éveillai. Cette fois à cause de Doogood qui v’nait m’installer un oreiller autour d’mon cou. À peine posée d’ssus j’tais r’parti. Par moment, les hôtesses partaient rev’naient, m’parlaient pour vérifier qu’tout allait bien. J’leur répondais du mieux que j’pouvais, mais j’tais confus. La situation à l’avant semblait s’être calmée un moment, on avait la paix ou du moins j’l’avais.
….
Plusieurs heures avaient dû passées, quand d’nouvelles secousses, looping se firent sentir. Peu importe c’ment ça fini, qu’ça finisse! Mon souhait fut exaucé peu de temps après quand j’vis un flash d’lumière particulièr’ment intense qui traversa mes paupières et que j’senti l’vide sous moi, l’air dans mes ch’veux…j’tombais? Ouvrant les yeux, j’voyais l’avion au d’ssus, mon coeur s’serra…ça y était…j’allais crever et j’savais clair’ment où j’men allais. On m’l’avait dit si souvent!
….
L’cerveau fragilisé, j’avais dû perdre connaissance à force des mouv’ments trop brusques d’l’appareil, car j’avais aucune idée c’ment j’avais atterri dans une barque, étendue d’tout mon long contre la surface d’bois. L’éclat d’un soleil aveuglant m’fit cligner des yeux à plusieurs reprises. J’plaçai ma main d’vant mes yeux jusqu’à s’qu’une chev’lure tout aussi éblouissante m’cacha enfin des rayons, m’permettant d’apprécier la vue d’la jeune femme non loin d’moi vers laquelle j’étirai vein’ment la main pour attirer son attention. J’tournai la tête en suivant mon mouvement vers elle pour reconnaître un roux familier; j’avais enfin trouvé mon r’nard.

HRP:

 À un moment qu'il me semblait d'accalmie, j'rouvris les yeux pour pouvoir trouver rapidement ma ceinture et ainsi m'attacher, histoire d'avoir les mains libres. Étant tout au fond de l'avion et du côté hublot, j'n'voyais pas très bien ce qui se passait devant. Eireen, quant à elle, semblait avoir une belle vue en étant penchée. Précédemment, quand j'essayais de garder le contenu de mon estomac dans mon estomac, j'avais très bien entendu les crie du retardataire et d'Aislinn. Panique et colère ressortaient dans leur voix. J'n'étais pas sûre mais il me semblait également entendre bien distinctement des bruits de chocs. Hey, dites-moi pas qu'ils ont essayé d'ouvrir la porte du pilote ? J'voudrais pas dire mais, on est dans un jet privé, m'étonnerais qu'on arrive à ouvrir la porte du pilote si facilement. J'entendais encore en ce moment de l'agitation à l'avant, et en ayant marre d'ne pas savoir ce qui se passait j'm'détachais et m'accroupis sur mon siège, m'agrippant d'une main au siège devant moi et au mien, ce qui me donnait une certaine stabilité. Ce que j'vis me coupa le souffle. C'était un peu comme... L’apocalypse, mais à un certain niveau.

J'voyais effectivement le retardataire, inconscient, avec une blessure au front dont perlait du sang. Pourquoi s'était-il levé aussi ?! Ça se voyait bien que c'était dangereux ! Il se fit vite prendre en main par Leila, qui se leva pour le tirer jusqu'à deux autres garçons que j'n'connaissais pas, reconnaissant juste le roux qui était tombé ce matin. Après cela elle se dirigea vers Aislinn dont j'remarquai l'état étrange que maintenant. J'la fixais sans comprendre, la trouvant beaucoup trop inquiétante et immobile qu'habituellement.

- Une possession..., me murmura ma déesse.

Mon souffle se coupa. Une possession ? Maintenant ! Était-ce réellement le moment ? Ne pouvait-elle pas combattre ?! Elle me semblait avoir du caractère et bien le contrôle la première fois où je l'avais rencontré ! Mais... C'est qui cette gamine qui s'approche... ? Elle n'a pas remarqué le danger de la situation ou bien elle est suicidaire ? Quelqu'un n'aurait pas le reflex de l'arrêter ?! Elle dépassa la blonde sans mourir - miracle - et fit sa tentative elle aussi d'ouvrir la porte. En fait, ils s'étaient tous passés le mot. Allez, qui le prochain, lançons les paris ! Quoi qu'il en soit, D'Arcy, après avoir passé quelques claques au retardataire (dont j'crois avoir entendu le prénom dans la bouche d'Aislinn... Ellan ? Hélène même ?) parti s'occuper d'la blonde, d'une façon tout en douceur. Lorsqu'il la bascula presque dans le vide, tout mon corps se crispa, mes mains resserraient leur prise alors que j'l'regardais avec les yeux écarquillés.

- Mais il est complètement malade !

- Tu sais... Lorsqu'une possession arrive, en plus par un dieu comme Hadès, nos moyens de défense se restreignent d'un coup, encore plus dans un avion.

J'étais surprise. Où était passé ma déesse qui ne désire que paix et amour, à être gentille avec tout le monde ? J'l'sentais plus dure, plus forte. Comme si... Elle avait eu besoin d'enfiler une autre personnalité d'elle, une plus "guerrière". Plus sévère. Une mère en colère ?

- Tu restes toujours à l'image de "mère" avec moi... Remarque, tu n'as pas trop tort.

Mais une chose détourna notre intention. Encore une personne qui s'était levé. J'm'rappelais de lui ce matin, c'était le barbu dont le rouquin était rentré dans la valise. Il s'était avancé jusqu'à l'avant de l'avion et s'était stoppé en fixant la blonde, qui n'semblait pas encore en très bon état, même après l'intervention du professeur. J'décidais de haïr Hadès à cause de ça : souhaiter à ce point la mort de son possédé, c'est monstrueux. Ou divin ? Mon cynisme fut balayé d'un coup. Cet homme... Vibrait. De l'intérieur. J'sentais une énergie émaner de lui, de sa divinité, ils vibraient à l’unisson, comme s'ils ne faisaient qu'un. Mais cette sensation... Pourquoi j'ressentais ça ? Mon corps réagissait à ce que faisait le barbu, c'est comme si en mon fort intérieure j'voulais le rejoindre et lui montrer *qui* j'étais, lui montrer le pouvoir que j'avais, lui *prouver* quelque chose, mais j'n'savais quoi. Ma déesse irradiait, j'sentais sa pleine puissance en cet instant. J'n'm'étais pas encore rendu compte de ce qu'elle était capable... Une mère, oui, mais la mère de tout, aux multiples facettes, à l'énergie infinie, la patronne, la mère.

- B-Brigid... Qu'est-ce que ça veut dire ?

J'commençais à m'inquiéter. J'n'comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Si nous réagissions ainsi était-ce la faute de ce garçon ? À cause de sa divinité ? Et pourquoi j'avais la nette impression que j'étais la seule à ressentir ce qu'il m'arrivait, la bonne partie des élèves n'faisaient tout simplement pas attention à lui ! J'étais peut-être inquiète, mais ma déesse ne l'était pas du tout. Elle irradiait toujours, une puissance divine, mais calme. La douce chaleur de son pouvoir semblait emplir tout mon corps, me faisant craindre si j'irradiais aussi, merde, mais me calmant au fur et à mesure, comme si on m'disait "ce n'est pas un danger", comme si j'étais convaincu que rien ne pourrait m'arriver de mal ici, avec ce barbu du moins.

- Ce n'est rien, Gwen. Sa voix m'donnait l'impression d'avoir changée. Elle m'semblait plus profonde, plus sage, plus... divine. Il est juste que ce garçon est possédé par une déesse celte ; Eithne. Et j'en suis heureuse.

Avant que j'n'comprenne ce qui arrivait, tout était terminé. Le garçon, fini, il était parti la queue entre les jambes s'asseoir et j'n'sentais plus la chaleur dans mon corps.

- Brigid ? Brigid !

Silence radio. Elle n'disait plus rien. J'ne la sentais plus très bien dans ma tête. Elle s'était enfermée. Elle n'voulait pas parler. Très bien. J'n'insisterais pas. Du moins pas maintenant. J'décidais que j'en avais assez vu, et j'm'installais de nouveau dans mon siège, mais me stoppant en plein mouvement, ressentant une vive douleur au dos. J'continuais en y allant plus doucement sans ressentir de nouveau de gêne. Assise et sans oublier de m'attacher, j'soupirais ; ça allait être d'enfer, tout ça, j'l'sentais. J'n'arrivais pas très bien à croire ce qui venait de se passer. J'fermais les yeux, voulant échapper à la réalité du moment, que c'était fort possible que nous mourions tous dans cet avion, à cause d'un pilote fou furieux dont si j'avais la face devant moi j'm'ferais un plaisir de réduire en bouillie.

Un "la vache" murmuré à ma gauche me fit sortir de ma léthargie. J'tournais la tête en même temps qu'Eireen le faisait vers moi et elle me demanda si j'allais bien en parlant de plus tôt lorsque j'm'étais fait balader pendant le décollage. Ah, oui, l'accoudoir. C'est vrai. Pour ça que j'ai mal au dos, j'avais failli oublier. Je haussais les épaules avec nonchalance.

- Ça va, ouais, un peu mal mais rien de grave. De toute façon on va peut-être mourir alors que j'me retrouve avec un joli hématome dans le dos, c'n'est rien à côté. J'étirais un mince sourire.

J'étais complètement vannée de tout ce qui venait d'arriver. Trop d'émotions pour moi. Trop de puissance pour moi.

- Brigid, t'es sûre que t'n'as pas utilisé ma propre énergie pour ce que t'as fait ? J'n'attendais pas de réponse parce que j'pensais qu'elle était encore enfermée.

- Bien sûr que j'ai utilisé de ton énergie. Tu as réagi inconsciemment à ce garçon et à Eithne. J'ai certes donné un petit coup de pouce, mais tu l'aurais fait quand même. Ah, le retour de la Brigid que j'connais.

J'grognais. J'n'avais pas besoin de ça en plus. J'baillais, recouvrant ma bouche de ma main avant de reporter mon attention sur la rouquine.

- Un petit coup de fatigue. J'pose ma tête sur son épaule, comme si c'était le geste le plus naturel qui soit. Oui, j'me permets certaines choses avec Eireen, c'est amusant. Réveil moi s'il y a encore un problème.

En réalité, j'n'comptais pas dormir. Mais me reposer sur elle ainsi n'était pas désagréable. Durant les heures qui suivirent, parmi les acrobaties de l'avion et le paysage, il m'arrivait de faire des micros sommeille mais la plupart du temps j'pensais, discutant avec Brigid ou bien avec Eireen, on passe le temps comme ont le pouvez. Alors que j'fixais le vide, une lumière vive qui semblait "venir" de l'avion m'aveugla. J'fus obligée de plisser les yeux tant elle était vive, et puis, avant même que j'n'comprenne ce qui se passait, j'n'étais plus assise dans mon confortable siège, non, non, j'n'étais même plus dans l'avion en fait. Vide, dans le *vide*. Maman, help me. D'instinct, j'm'agrippe à Eireen, hors de question que j'la lâche ! J'reste muette, mais en mon for intérieur j'hurle tout ce que j'peux, j'panique comme j'ne l'ai jamais fait.

- Brigid, Brigid ! Qu'est-ce qu'on va faire p*tain ?! On va mourir, on va mourir !! P*TAIN Y'A PERSONNE POUR NOUS SAUVER LA ? PENSIONNAT DE MERDE ! J'SAVAIS QUE J'AURAIS PAS DU Y ALLER, ET CE VOYAGE SCOLAIRE C'EST LA MÊME ! AU SECOUUURS !

- CALME TOI ! RETIENT TA RESPIRATION ! TU VAS PEUT-ÊTRE PAS TOUT DE SUITE MOURIR EN ENTRANT EN CONTACT AVEC L'EAU !

- AH BAH MERCI, CA ME RASSURE VACHEMENT, HEIN !

Mais j'fis tout de même ce qu'elle dit, à quelques mètres de la surface du fleuve, serrant plus étroitement Eireen, j'retins ma respiration, fermant les yeux, préférant échapper à cette vision de ma mort toute proche. Dans ma panique, j'réussis à entendre des minis-explosions. J'n'sais pas comment j'ai fait pour les remarquer, mais c'est quand même arriver. Et puis, au lieu de ressentir une cuisante douleur, j'sens une surface dure et qui n'me blesse pas. Non, en comparaison, elle m'paraît même confortable. J'ouvre brusquement les yeux, et vois le ciel. J'tourne la tête, j'vois la tête d'Eireen et du bois. Du bois ? J'me redresse en lâchant la rouquine. On est dans une barque. Comme les autres élèves. Du moins, la plupart. Certains sont tombés à l'eau mais ils sont déjà entrain d'être secourus. Par un garçon qui marche sur l'eau. Bouarf, même pas surprise. J'sens l'euphorie monter en moi, petit à petit, comme des bulles qui éclatent au niveau de mon torse. J'fixe ce qui m'entour, tout le monde est sauvé, et un grand sourire de pure joie apparaît sur mon visage, l'éclairant. J'me tourne vers Eireen, qui n'est plus à sa place, mais elle est penchée sur... quelque chose ? Non, quelqu'un. Mon rictus à disparu tendit que j'm'approche à quatre pattes, essayant de ne pas trop faire tanguer la barque jusqu'à la rouquine. J'me mets de l'autre côté de la personne, Eireen est d'un côté et moi de l'autre et j'le reconnais. Ellan, Hélène ? Aucune idée, bref, le retardataire. Il semblait complètement... "pas là". Il a les yeux brumeux et j'me demande si ça blessure à la tête c'est de nouveau ouverte ou un truc du genre. J'n'éprouve pas beaucoup de sympathie pour lui. Certes, j'ne le connais pas, mais il m'a paru beaucoup trop excité durant tout le trajet et ça m'a usé les nerfs. Mais, mon énervement est tempéré par son état. J'inspecte sa blessure sans y toucher, et j'remarque une tache rouge qui s'agrandit petit à petit sur son bandage. Shit, ça s'est rouvert. J'tourne la tête vers Eireen. J'suis peut-être inquiète de la situation du brun, mais j'ne le montre pas du tout car mon faciès est inexpressif et ma voix quelque peu blasée.

- La plaie est rouverte. J'n'étais pas inquiète, j'avais ce qu'il fallait dans mes bagages. Attendez... J'réalisais que nous n'avions pas nos affaires. J'tournais vivement la tête vers l'arrière de la barque, et, ô miracle, ils étaient là.

B*rdel, ça, c'est de la chance. J'rampe jusqu'à ma valise et fouille dedans, à la recherche de mes bandages ; eh bien, oui, j'en ai plein, pour contenir ma poitrine. J'sors le rouleau et reviens vers les deux autres. J'commence à dérouler une certaine quantité du tissu alors que j'demande à Eireen de redresser et d'soutenir le retardataire toujours la voix si calme. J'enlève le bandage fichu du gars et grimace devant la blessure. Hm, pas très beau. J'me penche sur la blessure et la resserre le plus possible alors que j'enroule son front de bandages propres et une fois que j'en ai mis une bonne quantité, j'déchire un bout et j'le noue, ainsi, il s'retrouve avec un bon pansement avec un joli nœud papillon. C'est pour le côté esthétique. Et pour évacuer mes nerfs ; juste un peu. J'enroule le reste de mes bandages en l'inspectant froidement de mes yeux rouges.

- Voilà, ça devrait suffire. N'empêche, il faut vite l'emmener sur le rivage, il a besoin qu'on recoud ça.

Oui, j'm'y connais un peu dans ce genre de truc. Mon beau-père est doc', et j'avoue qu'il a réussi à m'intéresser à ça... J'range mes affaires et m'assieds en tailleur dans la barque face à mes "camarades de barque".

- Il semblerait qu'on n'soit pas mort, finalement, sur un ton comme si j'parlais de la pluie et du beau temps.

HRP: