Fin de journée de cours, on avait abordé la thématique des clients en cours de tourisme et tout ce qui tournait autour du sujet. J’avais trouvé le sujet plutôt ennuyant. Pourquoi ? Car le côté du tourisme qui m’intéressait était celui du voyage et pas celui du conseil à la personne.
Enfin, la journée était terminée et comme depuis un moment j’avais retrouvé le sourire. En effet, depuis quelque semaine c’était entrainement intensif de danse. Avec mon partenaire, un type que je ne connaissais pas avant, un N, on s’était inscrit à une compétition qui avait lieu dans deux semaines exactement.
C’était un concours de danse contemporaine et je bossais d’arrachepied chaque soir pour perfectionner mes mouvements. De cette manière j’arrivais plus ou moins à me canaliser.

Comme tous les soirs je me rendais donc au studio de danse prête à me donner au maximum.  
Je me changeais rapidement dans les vestiaires, enfilant un shorty et une brassière. J’attachais mes cheveux en une queue de cheval haute avant de me diriger à l’intérieur du studio. Il faisait encore froid dehors. Après tout on était encore au mois de février. Je frottais mes bras vigoureusement pour éviter que la chaire de poule qui s'y dessinait.

Lucas, mon binôme était déjà présent et effectuait ses étirements face à la paroi de miroir.
Je lui souris avant de m’installer à ses côtés et de faire mes propres exercices.
C’était amusant de voir comme quelque chose qu’on détestait pouvait devenir, avec le temps une vraie passion. Je me rappelais comment ma mère devait me trainer aux entrainements de danse classique quand j’étais petite. Mais peut-être le fait que ce soit une obligation en était la cause. Allez savoir, moi et l’autorité…

« Aislinn… Ais' ! Alo ici la terre, tu m’écoutes ? »

Je tournais la tête vers Lucas qui me fixait, attendant apparemment une réponse.

« Oh ! Pardon ! J’étais perdue dans mes pensées. »
« Ouais j’ai vu. Du coup tu veux répéter quoi aujourd’hui ? »

Je lui envoyais un sourire malicieux avant de lui répondre.

« Tout. On répète la chorée en entier ! »

Il secoua la tête mais ne répondit rien. Il savait que ça ne valait pas la peine de discuter quand j’avais une idée en tête. Il l’avait déjà appris à ses dépens.

Je frappais dans mes mains pour annoncer que nous allions commencer alors que je me dirigeais vers la chaine hifi qui se trouvait dans un coin de la pièce. Je branchais mon téléphone dessus et enclenchais « Crazy in love » de Beyonce. Et oui, j’avoue, la version de 50 nuances de Grey… Mais elle était stylée alors voilà…

Je me mis en place dans la pièce alors que les premières notes envahissaient le studio. Je plongeais mon regard dans celui de Lucas alors que nous effectuions la chorégraphie une première fois.
Une fois les notes terminées je lui souris avant de froncer les sourcils.

«C’était pas mal. »
« Mais ? »
« Mais il faut que tu mettes plus d’intensité dans ton regard. C’est pas une danse de film Disney ! Il faut de la passion, de l’ardeur. Il faut que les juge y croient ! Il faut que le temps d’une danse on se désir. »

Mon camarade n’avait pas l’air choquer, il avait l’habitude que je sois dirigiste. Après tout j’étais aussi la prof.

« Sinon c’était bien. Mais j’aimerai que l’on travaille un peu le porté du milieu et puis on la refait en entier. Et après, promis, je te libère pour la soirée. »

Je précisais cette dernière information car hier je l’avais gardé jusqu’au couvre-feu. La nuit tombait vite en hiver et je n'avais pas vu le temps passer. Le pauvre, je l'exploitais littéralement.

Comme demander on recommença une dizaine de fois le porté. C’était un porté difficile mais j’étais à peu près certaine que cela nous ferait gagner la compétition, ou un minimum être sur le podium.

*Toujours le besoin de gagner hein ?*
*Oui, surtout dans un domaine où je suis bonne.*

Lucas avait l’air crevé, il faut dire que je ne le ménageai pas.

« Une totale et tu files te reposer ! »

Il roula des yeux ce qui me fit rire, un vrai gamin quand il voulait. Cependant je ne le connaissais outre mesure. En dehors du studio je ne le côtoyais pas du tout. Je n'avais pas envie de courir le risque de le blessé. Je le touchais déjà bien assez en dansant, et le danger y était déjà présent. Et puis, les N nous trouvait étrange, et ils avaient raison.

On recommença une dernière fois sur la musique lascive tout en effectuant nos mouvements à la perfection. Le jeune homme avait pris mon conseil en compte, son regard était de braise, celui d’un mâle alfa. Bien, si il faisait ça au concours on était gagnant.


« Superbe, je veux voir ça à tout les entrainement, dès demain. Pars seulement, je vais rester encore un moment. »
« M’étonne pas tu es folles. Bonne soirée Ais’ et reposes toi un peu aussi. »

« On n'atteint pas la perfection sans travailler d'arrache pied. Tu crois que De Vinci a peint La Joconde en une journée ? »

Je lui souris à travers la glace alors que je le voyais partir à travers la porte des vestiaires.
En tournant la tête je repérais une silhouette dans l’encadrement de la porte principale du studio.

« Tu es là depuis longtemps ? »

HRP:

J’allais tenter de r’tourner m’entrainer aujourd’hui. Fallait dire que d’puis environ deux s’maines j’tais un peu qu’l’ombre d’moi-même comme m’le rappl’ais souvent ma douce déesse qui semblait avoir peur d’voir ma superbe silhouette perdre de sa fermeté.

« Ça va devenir tout mou! », me disait-elle en parlant d’mes abdos en espérant m’faire peur.

Reste que j’avais pas tellement la tête à ça, mais elle avait pas tort. L’dépôt d’mon œuvre au cimetière m’avait fait plus d’mal que prévu. S’qui démontrait surement qu’s’tait une bonne raison d’m’en être débarrassé. Reste qu’la douleur, elle, était réelle. Sans parler qu’la fin d’soirée avait pas été des plus joyeuses. Aislinn avait apparemment trouver preneur facilement comme j’tais pas dispo pour satisfaire ses b’soins et dans un état lamentable j’m’étais laissé attendrir par la tristesse et les charmes d’ma colocataire complèt’ment ivre qui bien qu’elle savait qu’c’était pas sérieux, aurait d’toute évidence pas détesté renouv’ler l’expérience dans un état plus approprié. D’puis, l’local d’art m’paraissait vide, j’avais plus d’inspiration pour rien et j’passais mes moments libres étendu sur le tapis du club a fixer l’plafond accompagné parfois d’une coupe de vin, mais souvent la bouteille. Faut dire qu’la perte du boulot en début d’année scolaire avait pas aidé non plus. J’tais paumé, par chance mon sens du style et mon uniforme m'permettaient pas avoir trop l’air de s’que j’étais vraiment. J’avais l’air d’un original, s’qui m’allait très bien. Néanmoins, ceux qui m’connaissaient bien d’vaient commencer à s’demander pourquoi je négligeais certains détails et donc que quelque chose clochait. Des ongles au vernis écaillé par exemple lorsque du vernis avait été mis d’puis un moment. Au lieu d’le r’tirer j’le laissais à lui-même. Des accessoires manquant…ce genre de trucs pas importants quoi! Enfermer dans le club d’art la majeure partie du temps, peu de gens avaient néanmoins observé mon absence n’étant pas l’mec l’plus présent dans mes cours. Une ou deux d’mes muses étaient bien passées, mais avaient quitté rapid’ment en voyant mon état. J’tais sur’ment ennuyant. Peu importe, j’faisais l’stricte minimum pour m’garder occuper si j’le pouvais sinon…s’tait destination tapis.

Aphrodite avait donc fini par en avoir marre et avait tout fait pour m’changer les idées et j’avais fini par lui donner raison et l’ver mon cul direction le gym d’l’école. Sac et serviette sur l’épaule, T/Shirt blanc moulant et pantalon de sport noir j’tais donc en route, passant d’vant différentes autres salles de sport dans lesquelles j’jetais un coup d’œil au passage. Brièv’ment j’aperçus un chev’lure dorée et des courbures qui n’m’étaient pas inconnues et revint sur mes pas à r’culons pour y voir Aislinn en mini short et en soutif de sport dans une dance lascive avec un mec qu’j’avais jamais vu. J’mentirais si j’disais qu’ça ne pinçait pas un peu vu l’moment. S’tait clair’ment dû à l’épisode du cim’tière. Pas qu’ça m’fasse réellement quelqu’chose. S’tait clair en Ais et moi, mais j’avais pas b’soin d’voir ça actuel’ment right? Après un moment à observer la scène avec un air sombre, j’compris qu’pour elle s’tait sur’ment une question d’boulot quand elle d’manda à son partenaire d’y mettre plus d’intensité dans l’regard. Elle avait raison, l’mec avait l’air faible niveau attitude. Elle traitait sa propre passion comme j’le f’sais moi-même au club, et traitait l’mec avec fermeté pour qu’il s’donne la peine un peu.

« N’allions-nous pas nous entraîner? Tu vois bien que ça ne te fait pas de bien d’rester ici. Allez! »

« Non, j’veux voir la suite. Elle a du talent. Enfin j’crois, j’y connais rien. Ça lui va bien. C'est jolie.»

L’exaspération d’Aphrodite qui n’appréciait t’jours pas Aislinn était palpable, mais j’fis mine d’l’ignorer. Aph pouvait pas s’plaindre qui avait pas d’amélioration, normalement j’s’rais pas rester et j’s’rais encore sur mon tapis. Pas qu’l’envie y étaient pas actuellement. Après quelques essaient l’mec finit enfin par lui donner l’attitude qu’elle voulait, mais s’tait pas naturel à mon avis. L’mec avait pas assez d’attitude pour l’genre d’musique. J’roulai les yeux, exaspéré à mon tour et préférant sans doute r’garder ailleurs. Aislinn finit par l’félicité d’avoir enfin donné des résultats avant d’l’informer qu’elle resterait encore un peu. La traitant de folle à la blague, j’levai un sourcil hésitant fort’ment à répondre, mais Ais répondit à mon avis plus que conv’nablement et d’façon sur’ment plus civilisé qu’moi.


« On n'atteint pas la perfection sans travailler d’arrache-pied. Tu crois que De Vinci a peint La Joconde en une journée ? »

Je n’pouvais qu’approuver et hochai la tête d’un coup sec, plus pour moi qu’autre chose, personne n’ayant encore r’marqué ma présence. Les deux partenaires s’échangèrent toute’fois un sourire dans l’miroir d’la pièce alors que l’danseur partait. Inversement, celui-ci croisant mon ch’min r’marqua enfin ma présence alors qu’un regard aussi intense que celui qu’il avait balancé à Aislinn le suivait lui. Simplement, il n’y avait ni passion, ni sensualité, mais plutôt l’ombre écrasante d’un égo démesuré et d’une haine peu méritée. C’fut la voix claironnante d’Aislinn qui m'sortit d’cet état aussi peu agréable pour lui qu’pour moi.

« Tu es là depuis longtemps ? »

J’détournai la tête vers elle, m’adoucissant instantanément.

« Juste assez longtemps. »

J’marquai une pause, ignorant trop s’que j’faisais là au fond. Ça f’sait effectivement un certain temps que j’regardais la scène. S’tait une bonne question au fond.

« J’allais m’entrainer et j’tai vu. J’savais qu’tu dansais. J’avais jamais vu. T’as du talent. Tu sembles y mettre les efforts pour aussi. Tu vas tuer l’pauvre mec à la tâche! Mais j’approuve. Totalement. Il a p’t’être la technique, mais pas s’qui faut comme attitude pour s’te musique. Elle est bien d’ailleurs. J’l’avais jamais entendu. T’as choisi. »

Tant de phrases sèchent, mais ça résumait bien mon impression. J’m’appuyai un peu plus contre l’cadre d’porte r’jetant vers l’arrière ma chev’lure récemment violacé et f’sant sortir s’regard surnaturel un peu plus.

« Le couvre-feu est tombé, il y aura une tournée des gardiens éventuelle. Aussi bien retourner à l’atelier non? »

Et bah surpris. La déesse qui changeait ses plans! Retour à l’atelier. Elle préférait m’voir sur l’plancher qu’ici, c’était peu dire.

« Non. »

Ma réponse, à voix haute, s’était faite sèche et autoritaire. Décidément, j’allais pas bouger d’ici et c’était certainement par esprit d’contradiction et elle l’savait. C’tait donc peine perdue. J’avais bougé mon cul jusqu’ici, j’allais pas r’tourner au point d’départ. Mon p’tit mouv’ment d’tête, dirigé dans l’vide comme si j’avais parlé à une tierce personne, avait dû clairement indiquer à Ais que ce mot n’lui était pas destiné.

Reste que malgré mon refus j’me d’mandais encore s’que j’foutais là. J’attendais quoi au juste et ça Aphrodite aussi l’avais soul’ver. L’pire, c’est qu’elle connaissait sur’ment la réponse, mais l’dirais pas à mon pauvre cerveau embrouiller par ses émotions d’crainte qu’sa renforce ma décision d’rester.

Ethan détourna son attention de mon partenaire pour la focusser sur moi. Il m’envoya un regard doux avant de me répondre qu’il était là depuis un moment

Je le détaillais du regard. Il avait l’air terne, éteint… Je fronçais légèrement les sourcils en remarquant qu’effectivement il n’avait pas très bonne allure. Son look était trop simple, il lui manquait… un je ne sais quoi. Mais Ethan n’avait pas l’air tout à fait lui-même… je me demandais bien ce qui avait pu lui arriver.

*Probablement une gueule de bois. *
*C’est une option… mais j’ai comme le présentiment que ce n’est pas le cas.*
*Alors la drogue si tu préfères. Réfléchis petite, c’est un mauvais garçon comme tu aimes si bien le dire… et ce ne serait pas la première fois qu’il se drogue ou qu’il boit trop… vous être de la même trempe je te rappelle…*

La voix d’Hadès était emplie d’amertume… il fallait croire qu’Ethan n’avait toujours pas de place dans son cœur… Mais bon, Hadès ne portait personne dans son cœur autre que lui-même… et Perséphone évidement.

J’hochais légèrement la tête, plus pour moi-même, au fond ma divinité avait peut-être raison… Ethan était connu pour ses soirées mouvementées. Enfin il me semblait que sa vie complète était mouvementée.

Je l’écoutais m’expliquer qu’il était passé devant le studio alors qu’il se rendait à la salle de musculation. Ah ! Je me disais bien que ses abdos n’étaient pas dus à un miracle.
Il continua en m’expliquant qu’il savait que je dansais mais qu’il ne m’avait jamais vu. D’après ses dires il me trouvait doué. Un peu que j’étais douée, je m’entrainais comme une gladiatrice et en plus… j’avais eu le droit aux meilleurs coachs des différentes villes que j’avais visités.
Oui, une vraie gosse de riche je sais…

« Haha oui mais bon, je sais bien qu’il ne travaille pas en dehors de nos entrainements… du coup je le cravache un peu. C’est pour son bien, si on veut gagner le concours pas le choix. Cela dit je suis d’accord sur le fait qu’il n’a pas l’attitude idéal… mais malheureusement je n’ai pas d’élève ténébreux dans mon cours… Mais je devrais peut-être lui suggérer de venir te voir pour te demander des conseils. »

Je lui envoyais un clin d’œil amusé alors que je me penchais sur le côté pour m’étirer, il fallait croire que l’entrainement était terminé. En plus Ethan était une distraction bienvenue, ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu. Depuis la soirée de saint-valentin il me semble…

« Et oui le choix de musique est de ma part… je trouvais que la chorégraphie s’y assemblait bien. Enfin avis personnel. »

J’observais un peu plus le jeune apollon, il avait changé de couleur de cheveux, ça tirait sur le violet, violine peut-être. C’était sombre mais cela faisait ressortir ses yeux ainsi que ses pommettes. Personnellement je trouvais que ça lui allait bien, après c’était une question de point de vue.

Il finit par me sortir de ma contemplation alors qu’il lâchait un « non » sec et distinct. J’arquais un sourcil, plutôt surprise par sa réaction. Cependant il ne m’en fallut pas longtemps pour comprendre que ça ne devait surement pas m’être adresser. Aphrodite avait dû lui dire quelque chose qu’il n’avait pas tant apprécier.

Je décidais de ne pas m’en mêler me penchant maintenant en avant, paume des mains à plat sur le sol, jambes tendues. Si je ne voulais pas avoir des courbatures demain les étirements étaient indispensables.

« Alors, dis-moi mon beau, ça fait longtemps qu’on s’est pas vu… »

Je marquais une pause, me relevant pour lui faire face. Je passais le revers de ma main sur mon front avant de lui envoyer un sourire.

« Et c’est quoi ce nouvel air morne ? J’veux pas dire mais il te manque un peu de ta splendeur habituelle. »

Je lui adressais un autre clin d’œil avant de me rapprocher de lui, m’adossant au mur à côté de lui.

« Alors Shaw que s’est-il passé dans ta vie depuis la soirée de la saint-valentin ? C’est depuis-là que je ne t’ai pas croisé alors je suis curieuse. Je suis curieuse de voir si tu as trouvé une fille plus douée que moi… pas que j’ai à m’inquiéter je pense. »

Je lâchais un petit rire. Je savais que j’étais douée dans un pieu mais là n’étais pas la question. J’espérais surtout lui arracher un sourire, il avait l’air légèrement ailleurs.

Je me penchais vers lui, lui donnant un léger coup de coude sur le côté.

« Hey ! T’es sûr que tout va bien ? »

Hadès pouvait dire ce qu’il voulait ça ne sentait ni la gueule de bois, ni la drogue… peut-être un chagrin d’amour ?
Je réprimais un sourire à cette pensée, Ethan était comme moi, il ne tombait pas amoureux.

Un clin d’œil et l’insinuation qu’elle m’enverrait son échec de compagnons de danse pour que j’lui apprenne comment avoir l’attitude qui fallait, dessina avec plus ou moins d’succès un mince sourire en coin sur mes lèvres l’espace d’quelques s’condes. Je l’écoutai néanmoins tranquillement, l’observant s’étirer en m’expliquant qu’elle avait choisi la chanson. J’lui fut r’connaissant aussi d’éviter d’passer ses commentaires sur ma p’tit saute d’humeur face à Aphrodite. Elle avait contenté de poursuivre son étirement et j’hésitais même à la r’joindre. J’tais moins flexible qu’elle, mais je lui accordais que c’était important de le faire. Comme j’avais délaissé mon entraînement, ce serait au moins ça.

« Alors, dis-moi mon beau, ça fait longtemps qu’on s’est pas vu… »

« Vrai, j’ai passé mes soirées au Club dernièrement. »

C’était vrai, j’allais juste pas l’emmerder avec les détails non? La réponse la satisferait certain’ment nu? J’passai lent’ment une main dans ma chev’lure pour les renvoyer vers l’arrière, laissant r’tomber mon bras lâch’ment avant d’répondre à son sourire qui r’tomba rapid’ment avec sa question suivante concernant mon air morne.


« J’perds jamais d’ma « splendeur habituelle », elle se transforme. », j’haussai un sourcil d’un air vaguement amusé, mais sans l’ombre d’un sourire.

Elle vint s’appuyer sur le mur à mes côtés en s’informant de ce qui c’était passé dans ma vie d’puis la St-Val et surtout, si j’avais trouvé une fille plus talentueuse qu’elle.

Étouffant un p’tit souffle r’semblant vach’ment a une hésitation, un sourire à mi-ch’min entre la grimace et l’amusement paru sur mon visage. J’riais jaune vu la situation. Immédiat’ment Masa m’revint en tête. Fallait dire qu’elle était plus toute jeune, mais elle connaissait son boulot, on s’le cachait pas…. Les années d’expériences avaient payées. Reste qu’elle avait pas l’charme d’Ais clairement. C’était pas du tout pareil et surtout beaucoup moins malaisant.

« Ça sent la question piège Miss. O’Riley! Vous vous inquiétez? », la taquinais-je sans trop d’énergie.

« Crois-moi jeune fille, tu ne veux pas aller sur ce terrain-là. »

« Oh suffit, t’sais d’jà c’ment j’me sent là d’ssus, pas b’soin d’en rajouter. »

Reste qu’intérieurement, j’m’étais pratiquement dit la même chose. C’était définitivement un sujet à éviter, même à la blague, trop risqué.

La jolie blonde semblait pas dupe par contre comme m’l’indiquait son coup d’coude et son interrogation sur mon état.

« Pourquoi ça irais pas? T’es là, toute proche? Ça m’va. »

J’me rapprochai un peu d’elle, m’laissant glisser contre l’mur vers elle, et en profitant pour passer ma main derrière sa taille pour la rapprocher tout doucement, évitant quand même d’lever les yeux vers elle sans l’remarquer moi-même. Celui-ci était plutôt porter vers ses mains où j’allai déposer celle qu’j’avais moi-même d’dispo. J’en profitai pour caresser un peu sa peau en faisant de petits cercles sur le dessus d’sa main avec mon pouce, profitant de la douceur d’celle-ci. C’tait un petit geste apaisant qui me manquait, j’le réalisait. Puis, relevant le yeux, croisai son r’gard qui semblait attendre toujours une réponse plus clair. J’allais quand même pas pouvoir lui cacher, j’avais conscience d’se don j’avais l’air. J’soupirai.

« C’est pas grand-chose au fond. Panne d’inspiration d’puis la fin d’mon dernier projet. Y’a pas pire pour un artiste, soyons franc. Plus. J’ai perdu mon job aussi. J’ai défoncé la gueule d’un mec au boulot. », expliquais-je.

Un p’tit sourire en coin apparu sur mes lèvres. L’type l’avait salement mérité et le souvenir d’son visage ensanglanté m’faisait un p’tit baume tout d’même.

« Ça fait un moment mais, bon j’commence à la trouver moins drôle. C’est pas grave. Juste une mauvaise passe. »

« Ah….ta vie entière est une mauvaise passe et c’est pas avec la blondasse que tu vas changer ça.»

Encore une fois elle tentait de m’éloigner d’Ais qu’elle détestait toujours, mais elle avait raison sur une chose. « Juste une mauvaise passe. » Je répétais cette phrase inlassablement depuis des années, c’était pratiquement devenu un automatisme dès que quelque chose de négatif arrivait. Fallait dire que c’était la phrase parfaite. J’allais pas passer mon temps à me plaindre. Je m’attirais des ennuis et toujours je trouvais moyen de m’en sortir. Non, pas toujours sans séquelles, mais je m’en sortais.

« Et l’autre qui râle sur tout ce que je fais. Elle t’aime pas beaucoup faut dire. Elle est jalouse. »

J’me rappelais plus si j’lui en avait déjà parler d’l’impression qu’elle donnait à Aphrodite. J’réalisais que malgré les bons moments passé avec Ais, on se connaissait peu et on avait très peu parler. L’fait qu’on avait sans doute la langue occupée à autre chose que la discussion avait clair’ment pas aider. Enfin, j’la sentais ouverte à la discussion, s’qui f’sait différent des autres qui avaient décidés d’carrément m’éviter, sachant pas trop quoi faire d’moi dans s’t’état. J’lui était r’connaissant en fait.

« Oh arrête de dire des idioties! Je sais très bien ce que je représente pour toi. Elle c’est qu’un jouet parce que tu ne peux pas avoir mieux…pour l’instant.»

« Très jalouse. », insistais-je avec un vague sourire. À bien y penser, c’était la première fois que je laissais entrevoir ma drôle d’relation avec Aph, laissant sous-entendre qu’elle voulait plus qu’une relation possesseur/possédé…où étais-ce la même chose dans ce cas-ci? M’enfin, j’avais conscience que s’tait pas la norme chez les élèves.

« Sinon toi, t’as surement mieux à faire que m’entendre me plaindre. Autre que ton concours de « danse lascive », tu fais quoi dernièrement? »

Eh ouais, c'était une "belle diversion" en même temps d'réel'ment prendre d'ses nouvelles. Ça m'intéressait vraiment, mais l'opportunité était trop belle. J'préférais limité les dégâts et pas entrer dans les détails. L'but étant pas d'me r'trouver sur l'planché d'l'atelier encore.

« Pourquoi ça irais pas? T’es là, toute proche? Ça m’va. »

Pas la réponse attendue certes. Mais au fond je ne m’attendais pas à une confession détaillée. Ethan et moi n’avions jamais entretenu ce genre de relation, jusque ici parler n’était pas la principale de nos préoccupations. Cependant, mal m’en coutait de le dire, mais je tenais à lui et le voir ainsi me chagrinait un peu. Je n’allais pas contre pas lui extirper les vers du nez de force.

Le jeune homme se rapprocha de moi se laissant glisser en ma direction. Je sentis l’un de ses bras entourer ma taille, sensation familière qui m’arracha un sourire en coin. Je me laissais faire alors qu’il me rapprochait de lui tout en observant notre reflet dans le miroir de l’autre côté de la salle.
Je sentis ses mains se poser sur les miennes et je me surpris à trouver apaisant les petites caresses qu’il commença à y appliquer. Je regardais son visage alors que lui fixait toujours nos mains.

Ethan était un beau garçon oui, mais sa beauté n’était pas classique. Il dégageait de lui quelque chose de mystérieux et de sombres, probables séquelles de son passé. Son look affirmé lui allait comme un gant. J’essayais un instant de l’imaginer avec un look anodin mais n’y parvint pas. Ethan était Ethan et c’était très bien ainsi. Cela ne servait à rien d’essayer de ressembler à quelqu’un d’autre après tout, le rôle était déjà occupé de toute manière.

Je fus sorti de mes pensées lorsque le regard de mon camarade rencontra le mien. Je lui souris alors qu’il soupirait entamant une réponse un peu plus fournie.
De ses dires, il était simplement en panne d’inspiration… et avait perdu son job suite à une bagarre.
Pour ce qui était du premier point je pouvais comprendre. Lorsque j’étais en panne de mélodie ou d’inspiration pour des chorégraphies cela me rendait folle, je tournais en rond telle une lionne en cage. Je pouvais donc comprendre que cela impactait sur son moral.
Pour ce qui était de la bagarre… nous allions dire que cela ne me surprenait point. J’avais craqué sur son look de bad boy pas pour rien. Cependant le fait qu’il en ait perdu son job était embêtant pour lui. Enfin je ne faisais que supposer, je n’avais pas vraiment besoin de bosser pour mener mon train de vie extravagant… alors je préférai me taire sur les conseils éventuelles que je pourrais lui donner.

« Ça fait un moment mais, bon j’commence à la trouver moins drôle. C’est pas grave. Juste une mauvaise passe. »

Je pressais ma main sur la sienne, ne sachant pas trop ce que je pourrais lui dire pour lui remonter le moral. Et je n’étais pas certaine qu’il soit là pour ça. Les gestes parlaient très bien et de ce fait je me collais un peu plus à lui en espérant qu’il le comprenne de la même manière que moi, du réconfort.

Mon bel adonis reprit la parole en ajoutant qu’Aphrodite n’était pas non plus d’une grande aide. Apparemment, elle avait la critique facile. Cela ne m’étonnait pas tellement. Premièrement c’était une femme, et les femmes ont le sens de la critique, c’est génétique. Ensuite c’était une déesse, et pour le moment je connaissais peu de monde qui se voyait vivre tranquille avec leur possesseur.

Je ne pus m’empêcher de sourire légèrement quand il rajouta sur le fait qu’elle était aussi jalouse, apparemment très jalouse vu qu’il prenait la peine de le préciser.
J’avais beau avoir beaucoup d’estime pour moi, je ne m’imaginais pas à la hauteur de la déesse de la beauté et de l’amour, mais c’était flatteur si elle se sentait un minimum en danger.

Alors que je pensais cela, je me rendis compte que si elle était jalouse c’était qu’elle devait avoir un lien spécial avec Ethan. Je me demandais en quoi consistait leur relation mais je me voyais mal lui le demander, après tout, c’était sa vie privée, il faisait ce qu’il voulait.

*Jalouse à ton tour ?*
*D’un être non physique ? Non. En plus ce n’est pas comme si on avait signé un pacte de fidélité avec Ethan, je vais bien voir ailleurs*

Ethan interrompit la discussion que je menais avec Hadès. Très bien, car c’était le genre de discussion qui avait tendance à finir avec de la colère.

« Sinon toi, t’as surement mieux à faire que m’entendre me plaindre. Autre que ton concours de « danse lascive », tu fais quoi dernièrement? »

Je penchais la tête sur le côté un instant pour réfléchir à ce qui pouvait être intéressant pour lui. En soit, a par la danse je n’avais pas fait grand-chose ses derniers temps. Si je ne dansais pas, n’était pas en cours ou ne buvais pas, j’étais dans ma chambre à me morfondre en grattant sur ma guitare.
Mais je ne pouvais pas lui dire tout ça, je ne pouvais pas dire que j’avais tué quelqu’un et que maintenant j’avais le moral dans les chaussettes.
Je décidais donc de lui afficher l’un de mes plus beaux sourires avant de lui répondre.

« Alors premièrement, si tu appelles encore ça de la danse lascive je te fais passer ton burin par où je pense. C’est de la danse contemporaine Monsieur Shaw. »

Je lui adressais un clin d’œil malicieux avant de continuer mon laïus.

« Sinon a par le concours je n’ai pas grand choses de nouveaux sous les tropiques de ma vie. Je suis en tourisme et les cours son monstrueusement ennuyeux, pas du tout les expéditions à Bangkok ou  à Ushuaia que j’avais imaginé… »

Il était vrai qu’en me lançant dans la filière du tourisme je ne m’étais pas réellement renseigné sur ce en quoi ça consistait. Et je m’étais plus attendu à des voyages multiples plus qu’à des cours d’économie et de gestion de la clientèle.

*Butée comme tu es je ne suis pas certain que cela aurait servi à quelque chose de t’en informer.*
*Je ne vois pas de quoi tu parles.*

Préférant ignorer le seigneur de la mort je continuais les explications sur ma vie relativement peu mouvementée.

« Sinon je sors pas mal les soirs, sur les docks surtout. J’aide un ami barman, je suis souvent derrière le bar quand il a besoin d’aide. Et puis… sinon pas grand-chose. »

Je marquais une pause alors que quelque chose me venait à l’esprit alors que je repensais à Jaime, le patron du O’Conaires on the Docks.

« Mais j’y pense ! »

Je m'interrompis pour être certaine d’avoir l’attention de mon compagnon.

« Cela n’est qu’une proposition que tu peux refuser hein… mais… enfin je sais pas si ça peut t’intéresser. Après c’est une idée, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas… »

Je fis une énième pause dans mes paroles, me rendant compte que je ne faisais que tourner autour du pot. Je ne savais pas comment Ethan prendrait ma proposition, je ne voulais pas le froisser ou autre.

« Pour rentrer dans le vif du sujet. Jaime, le barman que je viens de mentionner cherche quelqu’un pour l’aider. Moi je fais ça sans contrepartie… Mais il a besoin de quelqu'un qui y travaillerai pour de vrai.»

*Menteuse !*
*Je vais pas aller lui dire que les contreparties sont de l’alcool gratuit et des parties de jambes en l’air endiablées ok ?!*

« Enfin tout ça pour dire, que si tu es intéressé je pourrais te le présenter. Il est sympa et pas prise de tête, je pense que tu pourrais facilement arranger tes horaires et tout… Ca ne sera surement pas un salaire de roi mais les clients sont généreux en pourboires…Enfin c’est tout ce que je voulais dire.»

Je me tus finalement, observant Ethan dans les yeux espérant qu’il ne m’explose pas à la figure. Je ne voulais pas qu’il pense que je le pensais incapable de se trouver un job ou autre. De mon point de vue c’était juste une bonne opportunité.

Aislinn semblait patiente et m’avais écouté, c’qui m’surpris comme chaque fois qu’j’avais tenté d’établir une discussion, les sujets avaient été déviés à grand coup de baisés, ou elle s’attardait que peu sur chaque sujet, prenant pas la peine ni d’se dévoiler, ni d’me connaître. Reste qu’elle répondait pas vraiment non plus, se contentant de serrer ma main. Sentiment des plus agréables soit, s’que j’avais finalement besoin, mais on était clairement mauvais pour communiquer autrement que physiquement. J’profitai d’son rapprochement l’écoutant plutôt répondre à mes questions sur sa vie actuelle.

« Alors premièrement, si tu appelles encore ça de la danse lascive je te fais passer ton burin par où je pense. C’est de la danse contemporaine Monsieur Shaw. »

Un mince sourire se dessinait sur mes lèvres. Qui étais-je pour pas apprécier un peu de confrontation? J’répondis quand même pas, la laissant terminer de parler de ses cours de tourismes et son concours. Bref, des trucs classiques d’étudiants bourgeois d’Immo.

« Sinon a par le concours je n’ai pas grand choses de nouveaux sous les tropiques de ma vie. Je suis en tourisme et les cours son monstrueusement ennuyeux, pas du tout les expéditions à Bangkok ou à Ushuaia que j’avais imaginé… »

J’fronçai les sourcis sachant pas trop d’quoi elle parlait.

« Ushuia?, Ushua?, Anyway, mouais la théorie c’est toujours moche. Après, j’suppose qu’ça viendra après tes cours. Oublie juste pas d’me trimballer avec toi.»

J’avais sincèrement jamais entendu parler d’son Ushu truc. Fallait dire qu’j’avais pas voyagé beaucoup autrement que d’la Roumanie à ici, en oubliant un bref séjour à Londres et Dublin, et c’était définitivement pas ces voyages qui m’donneraient la piqûre. Après, j’comptais éventuellement aller voir ailleurs, mais j’y croyais pas trop. Bref pour moi, la géographie s’tait pas si important tant qu’j’avais pas un truc qui m’importait dans un pays en particulier. M’rappelant d’ma conversation avec mon nouveau coloc j’réalisai qu’à Immo, ça manquait probablement à ma culture comme tout l’monde ici avait pu voyager pour la peine ou presque. Enfin, autrement, en dehors d’ses cours, mon amante semblait apprécier les sorties dans les bars, mais ça j’savais d’jà. La douloureuse image d’la St-Valentin m’laissait aisément comprendre pourquoi.

J’perdis mon sourire immédiatement sans trop l’réaliser, soupirant d’énervement en m’rappelant du mec avec qui j’l’avais vu sortir et ce de bar sur les docks à la St-Valentin. J’préférai m’concentrer sur l’reste d’l’information. Elle m’proposait un job avec son ami barman.

« Pour rentrer dans le vif du sujet. Jaime, le barman que je viens de mentionner cherche quelqu’un pour l’aider. Moi je fais ça sans contrepartie… Mais il a besoin de quelqu'un qui y travaillerai pour de vrai.»

Mais même pour ça. Argh! J’sentais d’jà mon égo torturé à l’idée d’accepter, j’avais pas b’soin d’son aide. J’pouvais m’débrouiller! J’l’avais t’jours fait. D’un côté, pour moi qui essayais d’régler mes shits, c’était clairement un bon moyen. De l’autre côté, j’allais gagner moins, mais encore, ce s’rait beaucoup plus légal et plus « saint ».

J’jetai un regard hésitant à Aislinn qui semblait savoir qu’elle marchait sur des œufs. J’pouvais pas vraiment lui en vouloir. Elle voulait bien faire probablement, mais j’avais l’impression qu’elle m’pensais incapable d’me trouver un vrai boulot d’barman alors qu’le problème était surtout qu’j’tais connu à Galway et pas pour les bonnes raisons. En m’voyant, son barman f’rais pas exception j’tais certain, mais p’t’être qu’avec des références d’Ais, ça passerait?

« Quels références? Bon amant? Ce n’est tout de même pas la meilleure référence que tu puisses avoir… »

« Ouais, mais s’pas mal la seule qui m’en offre, so good enough. Et Aislinn est pas si mal. Je l’ai vu faire des cocktails et jouer les serveuses. Elle est capable. Elle m’a dit avoir travailler un peu à Londres en plus j’crois. Et elle doit connaître les affaires un minimum, elle est plein d’pognons.»

« Qui lui a été donné pour la plupart. Elle ne l’a pas gagné comme toi tu as dû le faire. »

« Elle a l’air meilleur qu’moi pour l’garder. »

« Ah ça, je ne peux pas dire le contraire! Difficile de faire pire que toi. »

« Enfin tout ça pour dire, que si tu es intéressé je pourrais te le présenter. Il est sympa et pas prise de tête, je pense que tu pourrais facilement arranger tes horaires et tout… Ca ne sera surement pas un salaire de roi mais les clients sont généreux en pourboires…Enfin c’est tout ce que je voulais dire.»

J’grimaçai, visiblement mécontent, mais réfléchissant tout d’même à l’opportunité.

Au pire si l’endroit n’était pas idéal, ce serais un bon endroit pour mes p’tits boulots moins légaux. J’gagnerai peut-être un peu plus de clientèle et si Ais fréquente ce bar, il doit y avoir des clients tout aussi riches. Les pourboires seront bon comme elle dit! Fine…Il y avait du cash à faire.

Finalement, j’soupirai, hochant la tête, signe peu clair que j'acceptais son offre, puis entourai les épaules d’Ais de mon bras pour la serrer contre moi. Le besoin d'affection me semblait plus intense au fur et à mesure que j'étais moins à l'aise avec l'idée d'accepter. Fidèle à moi-même, j'entrepris de changer cet état inconfortable. J'avançai donc lentement pour aller glisser mon nez pointu contre son coup, remontant jusqu'à son oreille où je lui susurrer sensuellement deux mots.

"Danse lascive?"

Me faisant violence pour ne pas éclater de rire, ce fut tout de même Aphrodite qui me ramena à l'ordre, préférant éviter que la soirée ne dégénère encore.

"Erm. Je pense qu'elle attend une réponse clair plutôt que tes bêtises."

J'soupirai encore, jetant un regard dédaigneux vers Ais.

« Argh! Fine Aph...Oui. Ais. Je vais accepter ton offre. S’parce que c’est toi. En plus, s’il est assez mignon? Pourrais être marrant! Si oui, j’veux bien lui donner une chance à ton barman. Tu m’files son numéro et j’me présente ou tu viens avec moi? J’sais pas s’qu’il préférerais, tu l’connais mieux qu’moi. »

J’blaguais évidemment sur la possible attirance pour le barman. J’préférais ça à me frustrer moi-même en acceptant une offre du genre. Aussi, normalement, j’préférais m’présenter moi-même au patron. S’plus professionnel. Mais dans s’cas-ci, comme ça semblait être un ami d’Ais qui préférait p’t’être une introduction directe par son entremise, je préférais lui demander. Espérant tout de même changer de sujet rapidement j'ajoutai rapidement à ma blague précédente, souhaitant relancer ce sujet plus sympa. J'haussai un sourcil malicieux et séducteur qui tranchais assez radicalement avec mon état émotionnel de la soirée.

"Bon, maintenant que c'est réglé. Où en étais-je? Ah oui, danse lasc..."

Je pris mon temps pour bien détacher les syllabes, sans avoir le temps de terminé mon mot.

"Imbécile. J'espère qu'elle aura la décence de ne pas se laisser avoir par cette veine tentative."

Aie… Il n’avait pas l’air content… Je baissais les yeux sur mes mains en attenant de me faire incendier. Il n’avait pas l’air emplis de joie par ma proposition… je m’y attendais.
Bon, au moins il semblait prendre la peine de réfléchir à ma proposition avant de m’envoyer paitre.
Je décidais de relever mes yeux bleus vers lui afin de décrypter ses réactions. Il finit par soupirer lourdement, hochant vaguement la tête. C’était un oui ça ?
Il entoura mes épaules d’un de ses bras avant de me serrer contre lui. Je me laissais aller contre son corps fermant les yeux un instant.

*Oh que cette situation va être drôle.*
*Pardon ?*
*Oui. Deux de tes amants travaillant côte à côte. Je me demande combien de temps il leur faudra pour comprendre qu’ils t’on tous les deux vu nue.*
*Ca sera une relation de travail rien d’autre.*
*Aislinn… chère petite. L’homme n’aime pas partager ce qu’il pense lui appartenir. Même s’il jure le contraire. Ces deux-là savent bien que tu ne leur est pas fidèle. Mais ils l’ont jamais dû y être confronter. Comment réagirais-tu si tu devais travailler avec l’une des conquête de l’artiste ?*

Je pinçais les lèvres, frustrée. Moi qui pensais à bien… Hadès avait le chic pour me gâcher mes bonnes actions.
Je fus distraite de mes pensées moroses par le nez de Shaw qui vint se glisser dans mon cou, laissant mon corps parcouru par un délicieux frisson. Il remonta en direction de mon oreille doucement.

"Danse lascive?"

Je me tendis contre lui. Hésitant entre lui donner la punition que je lui avais promise et rire franchement.

Heureusement pour lui, le jeune homme reprit la parole avant que je ne me décide. Apparemment Aphrodite le pressait pour me donner une réponse. Était-elle, pour une fois, de mon côté ? Non… ça servait probablement ses intérêts.
Il finit par me dire que s’il acceptait mon offre, c’était parce que c’était moi. Je lui souris doucement alors qu’il me demandait si Jaime était mignon.

*Tu vas vite découvrir qu’il est à son goût à elle.*

Il enchaina pour demander des détails sur la rencontre. Au final, pour quelqu’un de peu motivé il en avait des questions logistiques à poser.

« Euh… tu m’en poses des questions. Je lui enverrai un message pour l’aviser de ta visite mais je pense que tu es capable de t’y rendre seul non ? »

Je lui envoyais un clin d’œil joueur avant de poursuivre.

« Je te filerai son numéro après. C’est au O’Connaires sur les docks je pense que tu dois situer ? »

Après tout c’était un bar plutôt populaire à Galway, il devait bien en avoir entendu parler.

"Bon, maintenant que c'est réglé. Où en étais-je? Ah oui, danse lasc..."

Je lâchais un rire cristallin en lui donnant un petit coup de coude dans les côtes. Je passais ensuite devant lui pour me blottir contre lui. J’enroulais mes bras, doucement, au tour de sa taille posant ma tête sur sa poitrine.
Je commençais à chantonner doucement l’air de Wicked Game de Chris Isaak tout en bougeant en rythme mes hanches contre les siennes.

« Comme ça ? »

Je continuais de danser, si on pouvait appeler ça, tout en remontant mes bras dans son dos. Je raffermis ma prise sur lui mais toujours de manière douce.
Je respirais son odeur. Je ne m’étais pas rendue compte jusqu’à maintenant à quel point ce type de contact m’avait manqué.

*Ou le contact avec lui tu veux dire ?*
*Rien à voir.*

Une fois ma petite chanson terminée je m’écartais légèrement, toujours mes mains sur lui, pour pouvoir le regarder dans les yeux.
Je voyais bien qu’il ne voulait pas parler. Quelque chose l’avait changé, mais je devais me faire une raison, je ne saurai pas ce que c’est.

« Salut toi, tu viens souvent dans les parages ? Si oui, il va vraiment falloir que je revienne.»

Je lui envoyais un sourire charmeur, carrément surfait, digne d’un mauvais show télévisé.

Je me collais à nouveau contre lui, plaçant ma tête dans son cou. Un sourire aux lèvres je décidais de le taquiner un peu.


« Par contre... tu as beau être musicien, le sens du rythme ce n’est pas ça hein ! Il va falloir retravailler la danse.»

Je gloussais légèrement dans son cou sans me détacher pour autant.

Bon! L’affaire du nouveau boulot était réglée. Je me rendrais sur les docks et il serait déjà avisé, parfait! Pas de quoi s’en faire. J’allais pouvoir penser à autre chose ne bonne compagnie d’ici là. Le rire d’Aislinn était fait pour de toute façon. Je tentai de l’accompagner dans ses mouvements, sans trop en faire non plus, j’étais loin du danseur pro qu’elle pouvait être d’toute façon.

« Tu n’aurais pas honte par hasard? »

« Pfff nah! Je. J’ai jamais appris. Pourquoi j’devrais avoir honte?! Non sérieux j’devrais? J’suis pas si moche! »

« Tu semble un peu…différent? Coincé. Pas tellement notre genre habituel.»

« J’suis pas coincé! »

« Tu ne sembles pas à l’aise du tout. »

« J’ai jamais…arg! »

J’décidai surtout de chantonner avec elle, reconnaissant l’air. Ça c’était dans mes cordes. Reste que ma concentration était davantage porter sur l’jugement palpable d’ma déesse et surtout, celui que j’portais sur ma propre personne. Nah! J’étais parfais! Comment ils dansaient en Grèce antique d’toute façon!? Elle y connaissait quoi?!

« Apparemment plus que toi mon cher! Et tu le sais! Accepte-le pour une fois! », m’hurlais pratiquement Aph exaspéré que je remette souvent son opinion en question sous prétexte de l’écart du temps.

J’approchai ma tête de celle d’Aislinn qui était appuyée contre mon torse, en profitant pour humer sa chevelure un moment avant de redéposer ma tête contre la sienne. Je tentais d’oublier mon mécontentement et sa proximité m’aidais bien. Jusqu’à ce qu’elle s’écarte, plongeant ses beaux yeux bleus dans les miens.

« Salut toi, tu viens souvent dans les parages ? Si oui, il va vraiment falloir que je revienne.»

Je répondis à son sourire charmeur par l’un des miens, sans doute plus sincère que le sien et répondant doucement.

« Non. Mais j’pourrais. La vue est agréable. »

J’accueilli de nouveau Aislinn contre moi qui semblait d’humeur à m’changer les idées. Ce que je ne faisais que demander. Les méthodes étaient toutefois peu délicates et je laissai tomber un profond soupire à son commentaire.

« Par contre... tu as beau être musicien, le sens du rythme ce n’est pas ça hein ! Il va falloir retravailler la danse.»

« Quoi?! Toi aussi!? D’puis quand vous êtes d’accord sur une truc?! Bordel oui! Soyez heureuse toutes les deux! J’ai des lacunes dans un domaine artistique! Contente? J’ai jamais appris! J’trouve ça awkward. Et j’ai du rythme en musique! Au lit tu t’es jamais plaint qu’je sache! Juste pas de rythme comme… comme ça! Je sais pas quoi faire de mes pieds ou d’mes bras! Pas tout le monde qui peut avoir un talent inné.»

Énervé, j’me faisait violence pour n’pas réagir trop mal face à Ais qui n’avait de toute évidence rien voulu d’mal. J’attrapai Ais par les bras pour la reculer un peu plus brusquement qu’j’e l’aurais souhaitai et la relâchai en l’réalisant. Visage grimaçant que j’tentais de conserver faussement souriant et ma gestuelle généralement désinvolte que j’tentais d’bloquer révélais bien plus mon état d’esprit que je ne l’aurais souhaité. Le rire cristallin d’Aphrodite parvint à mes oreilles, m’irritant davantage.

« Du calme! Tu finis par m'énerver aussi quand tu te fâches! Il va falloir accepter un jour que tu ne peux être aussi parfait que tu ne l’es physiquement dans absolument tous les domaines. Et si tu veux apprendre c’est toujours possible. Si tu cessais de craindre son jugement et te donnais la peine d’essayer. Juste. Idéalement avec quelqu’un d’autre. En plus, la danse peut être sensuel. Ce serais un atout pour nous!»

Évidemment, elle n’allait pas appuyer l’idée que j’apprenne à danser avec Aislinn, mais vrai que danser était l’une de mes faiblesses. Je ne voulais pas le voir. Ça servait à rien de toute façon. C’était inutile. Pourtant, je pouvais faire le pitre sur scène, je n’avais pas peur du ridicule contrôlé. C’était là mon problème. Avoir l’air d’un imbécile alors que je faisais des efforts m’était souffrant. Malgré tout, au mieux de ma forme, je lui aurais simplement répondu avec une vacherie, d’égal à égal, mais non. Je n’avais pas su gérer la situation avec les nerfs à vif.

A ma grande surprise Ethan ne réagit pas très bien à ma petite boutade. Moi qui pensait détendre l’atmosphère en le taquinant un peu.
Mais je m’étais apparemment trompée. En effet, mon bel Apollon s’exclama vivement suite à ma remarque. De ses dires je n’étais pas la seule à l’embêter sur le sujet, Aphrodite était elle aussi de la partie. Je me retins de faire une remarque sur ce sujet, nous deux d’accord ça méritais presque le champagne… mais Ethan n’avait pas l’air d’avoir la tête à rire.
Le jeune homme continua en expliquant qu’effectivement il n’avait jamais appris à danser mais qu’il avait du rythme dans d’autre domaine.

Je me battais intérieurement pour ne pas lâcher un soupire amuser, alors qu’il avouait ne pas savoir qui faire de ses bras et de ses pieds…
Un talent inné ?! Bah tient ! Plutôt des heures et des heures d’entrainement oui ! S’il croyait que j’étais née touchée par la grâce il se mettait le doigt dans l’œil…

J’allais justement rétorquer à ce sujet quand il me repoussa, un peu brusquement à mon gout. Il me relâcha rapidement alors que je lui lançais un regard surpris. Que pouvait-il bien se passer dans la tête de mon beau rockeur ?
Je secouais la tête alors qu’il essayait d’arborer son sourire habituel. Mais c’était peine perdue, cette fois je n’étais pas dupe, il y avait anguille sous roche.

*Il va se calmer Casanova ?! Vas-y frappe le !*
*Eh mais calmes toi. Depuis quand tu prends ma défense ?*
*Visiblement depuis maintenant.*

Décidant d’oublier Hadès pour l’instant, je ne pouvais gérer qu’un des deux à la fois, j’avançais d’un pas vers Ethan tendant une main douce pour frôler sa joue.

Je plongeais mes yeux dans les siens avant de murmurer.

« Eh… doucement, de base je voulais juste t’embêter. »

Je lui envoyais un sourire désolé avant de reprendre.

« Ecoute je sais pas ce qui se passe, et tu n’es pas obligé de m’en parler. Tu peux si tu veux mais je ne t’oblige à rien. Mais j’aimerai simplement t’aider tu sais. »

Je fis un pas supplémentaire dans sa direction laissant tout de même un espace entre nos deux corps.

« Et pour la danse, désolée… je pensais pas que ça t’ennuierai autant… Mais tu sais, c’est une chose qui s’apprend, il y a dix ans en arrière j’étais aussi gracieuse qu’une poule essayant de s’envoler. C’est juste de l’entrainement. Et on est tous plus ou moins doué dans nos domaines respectifs. Regarde tes œuvres ! Je suis incapable de dessiner autre chose qu’un stick man et il n’y a pas mort d’homme non ? »

Je retirais ma main de sa joue et la laissait ballante contre mon corps.

« Bon ce n’est certainement pas le meilleur moment pour te proposer des leçons de danse. Mais si un jour tu veux apprendre des bases, je suis la présidente du club de danse je pourrai te caser un cours ou deux…pas forcément avec moi. »

Au stade actuel de la situation je ne savais pas si le problème venait de moi ou d’un élément extérieur. Je préférai ne pas m’imposer outre mesure.

« Je n’admettrai jamais l’avoir dit alors ça ne servirai a rien de le répéter. Mais tu es quelqu’un que j’admire tu sais… ta force, sur scène, dans ce que tu entreprends… tu sais, pas tout le monde en est capable. Ne doute pas trop de toi tu veux ? »

Je passais une main dans mes cheveux blonds pour jouer avec, maintenant légèrement nerveuse. Je ne savais pas trop quoi dire de plus… ou de moins.
Je ne regrettais pas ce que je lui avais dit, mais je ne savais pas non plus si ça pouvait l’aider. Je voyais bien qu’il avait quelque chose qui le pesait mais je ne savais pas ce que j’attendais exactement de lui. Je n’avais pas envie de le forcer à se livrer, mais j’aurai aimé qu’il ait assez confiance en moi pour le faire.

Alors que je le regardais bêtement en silence je sentais mon cœur accélérer dans ma poitrine. Pourquoi cette situation me déstabilisait-elle ?
Je décidais de mettre ça sur le compte de l’attraction que j’éprouvais pour Ethan, rien d’autre. Après tout c’était un jeune homme magnifique, assuré, avec du caractère… il n’y avait rien d’autre à dire sur le sujet.

« Mais peut importe ce qu’il se passe dans ta tête Shaw, si tu as besoin je serai là. »

Je baissais les yeux, légèrement gênée par mon attitude. Pourquoi ? Je ne sais pas… mais je n’aimais pas montrer que je tenais à quelqu’un. C’était la meilleure manière de lui laisser une chance de me blesser.

J’soupirai profondément alors que sa main frôlait ma joue tentant d’me calmer et de m’expliquer que j’avais pas à m’en faire pour la danse, qu’elle voulait bien m’montrer si j’voulais et à quel point elle m’admirais pour ma présence sur scène et mes projets.

Ces dernières paroles m’arrachèrent un sourire timide alors que je passais ma derrière ma tête dans une vaine tentative d’apais’ment. Elle t’nait clair’ment à moi et j’avais pas l’intention d’la laissé oublié qu’elle m’avait dit qu’elle m’admirait. S’tait flatteur.

Par contre, j’méritais pas tant d’douceur après l’avoir malmené d’la sorte. J’rel’vai les yeux vers elle hésitant à tout déballer, mais j’pouvais pas tellement m’attendre à c’que c’te richissime beauté puisse comprendre ma situation. Celle d’un paumé, mal éduqué qui essayait d’faire sa place dans un monde qui allait à l'encontre de sa nature.

« D’solé, tu mérites pas mon attitude de merde. J’suis con. Je…j’ai perdu quelqu’un qui m’était cher et j’suppose que j’arrive pas passé par d’sus. Plus les boulots qui mènent à rien, l’art qui paie pas vraiment les factures, plus du drama à mon appart en ville. J’devrais quitter s’trou a rat et simplement loger ici en permanence, mais j’peux pas tellement m’le permettre...ou plutôt se s’rais pas moralement acceptable. Bref, c’est pas toi, ni la danse au fond…c’est juste tous l’reste… »

J’allais pas l’admettre, mais j’aurais pu résumé le tout par le sentiment d’incompétence et d’impuissance face à tout ça. J'savais bien que s'tait ridicule, parce qu'on parlait d'moi la, mais tout d’même ça f’sait beaucoup à gérer.

Aphrodite, de son côté, avait commencé à parler dès mes premières paroles, mais s’tait tue immédiat’ment. Elle avait noté que j’traitais la perte de cet « être cher » comme étant quelque chose de récent. Parce que oui, c’est comme ça que j’le r’sentait. Sa grande vague d’compassion me submergeait et m’dégoutait partiellement. En tant que déesse de l’amour (du moins j'supposais) et grande admiratrice d’ma p’tite histoire avec Sin, le sujet semblait l’affecté autant qu’moi par moment. Fallait dire qu’son histoire avec Adonis s’tait aussi mal terminé aussi. Bien qu’j’appréciais son appuis, j’tais pas fan d’la pitié qu’elle avait envers moi et du coup, j’espérais que malgré l’partage de s’t’information, Aislinn f’rait pas pareil. Entrer dans les détails étant pas dans mes plans, j’en doutais fortement d’toute façon, mais savait-on jamais.

Alors que cette dernière avait abaissé son r’gard, visiblement inconfortable d’sa proposition d’aide, j’allai attraper la main d‘la jolie blonde avec délicatesse pour y déposer un baisé. Espérant ramener son r’gard vers moi, j’le cherchait du mien. Elle n’avait pas à se sentir mal pour ça, bien qu’notre relation avait tendance à être platonique, j’appréciait son attention. J’comprenais quand même l’malaise, l’impression qu’certaine barrières qu’on voulait pas franchir tombaient et que si on f’sait pas attention ce s’rais si facile d’les enjamber par la suite. J'crois qu'il était clair qu's'tait pas l'intention d'personne ici. Malgré tout… quelque chose me plaisait bien dans ce malaise visible et je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. En guise d’réponse, j’senti mon cœur s’serrer dû à un vague sentiment de…peur? Étais-ce vraiment l’mien? J’pouvais pas expliquer s’t’impression étrange et ma tête était bien trop occupé par la jolie blonde d’vant moi pour m’éterniser sur un question’ment inutile.

« Au fait Ais… j’apprécie. J’veux dire qu’tu préoccupe d’mon état. Ton offre d’écoute. T’en fait pas pour moi par contre. J’vais survivre. S’t’une mauvaise passe. J’suis habitué. T’as sur’ment d’autres truc à penser avec tes études, tes projets et comme tout’l’monde…ton dieu.»

J'allai tapoter légèrement sa tempe de mon doigt comme pour pointer l’principal concerné et l’laissai glisser doucement le long du visage jusque sous son menton. J’entrepris ensuite d’relever sa tête en ma direction et décidai d’final'ment rapprocher mon corps du sien avec une assurance étrangement renouvelé. J'allai même jusqu'à déposer un tendre et égoïste baisé sur ses lèvres, espérant qu’elle le tolérerait en guise d’reconnaissance, mais cherchant sans doute mon propre apaisement plus qu’autre chose.

Note:

Je fixais toujours mes mains, ne relevant pas les yeux vers Ethan. Peut-être que je n’osais pas, peut-être que je n’avais pas envie l’entendre me dire qu’il n’avait pas besoin de mon aide... ou peut-être était-ce seulement ce moment de « faiblesse » qui me mettait mal à l’aise...


Les secondes s’écoulèrent, lentes comme un petit vieux traversant la route, avant qu’il ne reprenne la parole.
D’une oreille attentive je l’écoutais me présenter des excuses. J’avais envie de lui qu’il n’y avait pas de mal mais il continua directement ne me laissant pas le temps de répliquer.
Il m’avoua avoir perdu quelqu’un de cher et malgré le fait qu’il ne s’étalait pas sur le sujet je sentais qu’effectivement cette perte l’avait grandement affecté.

Je ne savais pas de qui il s’agissait, et peu importe en réalité. La mort était une épreuve pour les personnes restant sur terre, quel que soit le lien avec le défunt.

*Qui te dit qu’il part de mort ? *
*Une intuition, la situation à l’air sans appel. *


Ethan continua en m’expliquant que sa situation professionnelle et financière n’étaient pas idéales.
Je ne pouvais malheureusement que le croire sur parole. J’avais la chance de n’avoir jamais connu ce genre de problématique. Mais je pouvais imaginer, devoir travailler, ne rien voir rentrer, rien s’améliorer...
Le seul parallélisme que je pouvais vaguement faire était celui de ma relation avec mon paternel. En effet, malgré tous les efforts que je fournissais, rien n’était assez bien.
Mais c’était une faible comparaison. Et j’étais à peu près convaincue que si je lui proposais de l’argent en guise d’aide il m’enverrai balader avec force. Et question d’égo ou non je le comprendrais, à sa place je n’accepterais pas non plus.


Ses paroles terminées le jeune homme attrapa ma main avant d’y déposer un doux baiser. Un sourire en coins naquit au coin de mes lèvres en guise de réaction.

J’allais lui demander depuis quand il piquait sa gestuelle aux dessins animés Disney mais il reprit la parole.
Il m’avoua qu’il appréciait le fait que je me préoccupais de lui mais m’assura qu’il allait s’en sortir. Habitué ou pas, j’espérais vraiment qu’il allait reprendre du poil de la bête.

*Il est aussi buté que toi le peintre de pacotille... *
*Ce n’est pas être buté, c’est croire en ses moyens. *

Hadès lâcha un rire qui résonna dans ma tête. Je ne sais pas si c’était la réaction que j’escomptais mais c’était mieux que ce dont j’avais le droit la plus part du temps.


Mon bel adonis finit par conclure que j’avais mes propres sujets de préoccupations.
Il tapota doucement ma tempe, faisant référence à mon colocataire mythologique.

Il était vrai que la relation avec le dieu des morts était chaotique, destructrice, mouvementée, mais il y’avait un semblant d’amélioration. Tout du moins c’est ce à quoi je me plaisais à croire.

La main d’Ethan glissa sur ma peau pour aller sous mon menton. Ce contact me sortit de mes pensées. Il releva doucement mon visage vers le sien et je plongeais mon regard dans ses yeux violets.
Le regard perdu dans le sien je sentis son corps se rapprocher du mien. Je sentis la chaleur de son corps irradié contre le mien et cette sensation me réchauffa comme si jusqu’ici j’avais eu froid.

Le jeune homme fini par déposer ses lèvres sur les miennes. Malgré la douceur de son baiser je ne lui répondis pas immédiatement. J’étais déboussolée de la manière dont tournait la situation. D’abord il me repoussait, même si ce n’était pas voulu, et maintenant ce rapprochement...

J’étais partagée entre l’envie d’analyser la situation et celle de me laisser aller dans les bras de mon amant.
Je cédais finalement à la seconde option et entrouvrais ma bouche afin que ma langue rejoigne celle d’Ethan dans un doux ballet.

Je ne pourrais dire exactement combien de temps nous sommes resté là à nous embrasser mais je me laissais happer par cette pause qui paraissait hors du temps.


Notre baiser terminer je me reculais légèrement, ne séparant pas nos corps, afin de pouvoir observer son visage. Je me postais sur la pointe des pieds avant de lui déposer un petit baiser sur le nez. Je me laissais ensuite retomber sur mes talons lui envoyant un sourire.

« Eh bien beau brun, je t’avoue que je n’attendais pas à ça de ta part. Pas aujourd’hui je veux dire. Mais c’est pas moi qui vais m’en plaindre. »


*Sortez les violons, nous nous trouvons maintenant dans une comédie romantique. Attention spoiler, il vont se disputer puis finir ensemble à la fin du film*

Je roulais des yeux suite au commentaire d’Hadès qui comme à son habitude n’était pas friand de ma relation avec Ethan, à croire qu’il était lui même jaloux.

*Jaloux ? Moi ?! Et puis quoi encore ?! Tu pourrais être... une lointaine descendante *
*Alors papa poule va-t-on dire*

« Pardon, Hadès râle un peu, un peu beaucoup. Le vieux n’a toujours pas l’habitude du genre de contact que l’on peut avoir à notre époque. »

Je m’expliquais au près d’Ethan, lui ne pouvais, heureusement, pas entendre les commentaires acerbes de ma divinité.

« Le roi des morts est un peu vieux jeu... »

Je finissais à demi mot ma phrase alors que mes pensées partaient dans un tourbillon. Hadès était le roi des mort, leur souverain. Dans la logique...

*Je t’arrête tout de suite c’est non*
*Mais...*
*C’est hors protocole*
*Mais donc c’est possible !*
*Et ce n’est pas pour autant que j’irai prendre des nouvelles de la personnes dont parlait le gringalet avant*

Je n’écoutais plus, tout ce dont j’avais retenu c’était que c’était possible. Prendre contact avec les morts. Pour Hadès c’était faisable tout du moins, pour moi, je n’y croyais qu’à moitié. C’était cependant une piste à explorer un de ces jours. Mais ce n’était pas un programme pour aujourd’hui.

Je balayais d’un geste de la main mes pensées comme si je chassais une mouche. Avant de replonger des mes yeux bleus dans ceux de mon bel ami.

« Je vais cesser de lui prêter attention d’ailleurs. J’ai bien plus interessant sous les yeux. »

Je lui envoyais un clin d’œil qui se voulait charmeur avant de placer mes mains sur les siennes et de remonter doucement sur ses avant-bras. Il avait la peau douce pour un homme, chose rare qu’il fallait noter.

J’effectuais des caresses sur sa peaux avant de venir saisir l’une de ses mains pour l’entraîner dans un coins de la pièce où se trouvaient de gros poufs où l’on pourrait être plus confortable que ce soit pour discuter ou autre chose.

Je me laissais tomber sur l’un des immenses coussins avant de m’appuyer sur les coudes afin d’observer mon camarde de jeu.

« On sera mieux ici que debout contre un mur non ? »

Je tapotais le pouf à ma droite pour l’inviter à faire la même que moi, espérant qu’il accepterait mon invitation.

« Oh fait. Merci. »

Je lui envoyais un sourire solaire.

« De m’avoir parler. Je t’oblige pas à rentrer plus dans les détails qu’avant, mais merci pour la confiance. Donc merci. »

À ma grande satisfaction Aislinn sembla répondre positiv’ment à mes avances, éternisant l’baiser et m’invitant à aller légèrement plus loin. J’me fit pas prier et m’abandonnai à la surcharge de dopamine qui envahissait mon cerveau. Au bout d’un moment, j’senti Aislinn s’détaché et j’gardai les yeux fermés, émettant un faux chignement et plissant l’nez légèr’ment déçu qu’ce soit pas plus long. Un p’tit baisé sur l’nez m’fit ouvrir les yeux, m’exposant son sourire qui m’en fis tracer un léger moi-même. J’suppose qui fallait bien qu’on respire éventuell’ment

Aislinn fit vaguement allusion au fait qu’elle s’attendait pas vraiment au baisé, ce à quoi j’haussai les épaules avec un air fauss’ment coupable. J’tais conscient d’donné un tas de signaux mixte c’soir…s’tait pas tellement dans mes préoccupations, aussi égoïste que s’tait. Pis ça? S’tait efficace pour changer les idées, éviter d’aller plus loin dans les conversations ou même d’faire des bêtises d’genre r’pousser brusquement son amante sans raison valable. Aislinn sembla soudain’ment s’absenter, comme tout bon M qui était concentré sur s’qui s’passait dans sa tête plutôt que s’qu’il avait en face. J’levai un sourcil, intrigué. Quand une divinité communiquait s’tait souvent en réaction à s’qui s’passait au même moment, fallait dire que leur vie d’vait être plutôt ennuyante à suivre des étudiants à longueur d’journée sans pouvoir d’décision…ou presque. J’me d’mandais s’que la sienne pouvait bien avoir à dire et j’espérais surtout qu’il ruin’rait pas la soirée comme Aph essayait d’le faire.

« Cette sensation n’est que temporaire Mircea. Tu ne te feras que plus de mal avec elle. Fricotter avec un de tes « problèmes » ne t’aidera en rien à régler les autres.»

« C’est pas un problème. »

« Déesse de l’amour ici! HellOO! Mais, c’est vrai… qu’est-ce que j’en sait n’est-ce pas! Moi, je ne veux que ton bien et tu le sais. Et cesse d’la traiter comme ton jouet personnel disponible au b’soin, tu vaux mieux qu’ça. Tu deviens…froid, égoïste. Le deuil te « va mal ». Ça m’inquiète.»

S’tait définitiv’ment la première fois qu’Aphrodite m’reprochait ma conduite niveau relation avec les demoiselles, pourtant, elle avait l’air sincère et pas simplement jalouse, elle désapprouvait réellement ma façon d’traiter Ais. Ça r’foidissait un peu.

J’aurais pu lui r’procher ses propres relations douteuses dont elle m’avait fait part, en plus d’ses réactions jalouses, mais j’préférais ne pas m’engager sur s’terrain là. La Aphrodite commençait à être compliquée « couche pas avec elle Mircea », « on pourrait jouer avec celui-là Mircea », « ne la traite pas comme ça Mircea », « fait le ou la payez Mircea, ils nous ont offensé ». J’exagérais à peine. J’commençais à trouver ses valeurs morales aléatoires ou contradictoire selon qui était en face d’moi, s’lon mon état, son état, ou carrément l’jour d’la s’maine… malgré tout j’pouvais y voir une certaine logique dont il faudrait discuter un jour ou l’autre. Établir des limites, dev’nait important clair’ment. S’tait un miracle d’avoir survécu ensemble jusqu’ici.

Alors que j’décidai d’me taire, si on puis dire, j’recentrai mon attention sur Aislinn. Au même moment, elle f’sait d’même pour moi, m’affirmant qu’Hadès râlait égal’ment. J’roulai les yeux et figurai une arme à feu contre ma tempe, simulant de tirer, pour lui signifier comment j’savais qu’s’tait désagréable. Restait qu’Hadès semblait pas apprécier s’qu’on f’sait non plus. Marrant… j’commençais à penser qu’tous les dieux grecs était dévergondés et que s’qu’on f’sait s’rait la norme, mais s’tait p’t’être l’manque d’écoute en classe qui m’f’sait dire ça.

Encore une fois elle sembla s’éloigner d’nouveau avant d’faire un balayage d’la main, signe qu’elle allait l’ignorer à partir d’maint’nant et affirmant qu’elle avait bien plus intéressant en vue. Bien! Beaucoup mieux, j’trouvais ça irritant qu’il s’mêle de nos histoires aussi.

Espérant la faire rire un peu de ce rire guérisseur que j’lui connaissait, j’haussai un sourcil d’façon charmeur et j’écartai les bras, lui donnant plein accès et m’exposant à elle. J’l’a laissai m’agripper doucement et m’caresser les mains, les bras, provoquant une vague de frissons, un délice pour les sens. Elle m’entraina vers une section d’la pièce où s’trouvaient des poufs bien moelleux où elle s’laissa tomber, tapotant celui à côté d’elle. La tentation enfantine de m’laisser tomber sur son pouf à elle pour la faire tomber sur celui d’à côté était forte, Ais étant plus délicate qu’moi quand même, mais j’me r’tint.

« T’es con… »

J’ricanai vaguement pour moi-même alors qu’j’entendais Aphrodite passé son p’tit commentaire, expression clair’ment piqué d’ma propre personne. Cette pensée plutôt humoristique l’avait toutefois rassuré en partie et j’pouvais l’voir au ton d’sa voix. Si j’avais l’énergie d’faire une blague, même pour moi-même, c’tait bon signe même si l’cœur y était pas total’ment. En plus, Aislinn prenant place sur un siège séparé était certain’ment un plus pour elle. J’allai d’ailleurs m’assoir à ces côtés tel que d’mander, sans tout’fois m’y écrasé. Dos courbé et restant appuyé dans une position s’mi confortable, une main pendante dans l’vide entre mes jambes alors qu’le même coude était appuyé sur un genou. J’hésitais à m’laisser aller en fait. Jusqu’à présent mes émotions f’saient des montagnes russes.

J’rel’vai la les yeux vers elle sans l’r’lever la tête lorqu’elle me r’mercia.

« Hm? »

Je tentai d’déchiffrer son sourire tentant d’en comprendre la cause.

« De m’avoir parler. Je t’oblige pas à rentrer plus dans les détails qu’avant, mais merci pour la confiance. Donc merci. »

J’l’observai un moment en silence, sachant pas trop quoi répondre. S’qui sortit d’ma bouche d’abord était pourtant pas trop réfléchit.

« Ça t’en prends peu pour être r’connaissante. »

« Wow…ingrat. Tu peux faire mieux. »

« J’veux dire. Merci à toi. Pour l’écoute.»

Les mots m’donnaient envie d’vômir. J’étais r’connaissant, mais ses mots indiquaient clair’ment qu’j’avais trop parlé. Un brin découragé par mon état morale, j’me laissai final’ment choir brusquement par derrière, bras étendu et pendant sur les côtés tout en r’gardant fixement l’plafond comme hypnotisé. J’pris une profonde inspiration.

« … et la compagnie. »

J’tournai la tête lent’ment vers elle. Ouep, la compagnie valait beaucoup. Pas être seul avec mes pensées était s’que j’avais b’soin.

« Ça fait du bien d’parler avec quelqu’un d’pas complèt’ment coker. »

Elle connaissait pas Masa, alors j’savais pas pourquoi j’avais lâché ça non plus. Reste que j’le pensais. Fallait croire qu’j’avais b’soin d’parler, mais j’me fouettais mental’ment pour m’forcer à la fermer, pour des raisons évidentes. J’marquai une pause réfléchissant à mes paroles suivantes et décidai d’me lancer sur un sujet moins délicat.

« T’sais quoi? J’veux pas faire partie du club de danse, ça m’intéresse pas. J’aime mieux t’regarder. S’pas mon genre et j’ai d’jà à faire avec d’art. MAIS. Mais… j’suis pas contre quelques cours privés. Plus pour l’plaisir. On pourrait sortir même. J’apprends mieux en f’sant la fête qu’en ayant des cours s’tu veux mon avis. Plus! Ça m’changerait les idées.»

Bon okay, s’tais soudain, mais j’avais pas oublié sa proposition. J’m’attendais pas à dev’nir un danseur pro, s’tait pas mon but, mais savoir danser autrement qu’en « dansant » dans un club était définitivement un plus avec les damoiselles et pouvais être plaisant. J’avais s’fantasme d’un jour pouvoir appliquer mes charmes dans un tango argentin ou simplement danse de couple quelconque, bref un truc bien sexy, mais s’tait t’jours rester une image dans ma tête et non une application réelle. J’savais qu’j’avais l’attitude pour et j’improvisais toujours mes gestes sur scène, mais moi et apprendre des pas spécifique ça f’sait deux. Soyons franc j’avais jamais besoin d’danser bien longtemps avec les filles avant d’atteindre la chambre d’toute façon.

« J’ai quelques moves bien à moi d’jà, mais tu pourrais m’en montrer d’vrais et avec un verre dans l’nez, j’srai clair’ment pas aussi complexé dans une foule où personne s’soucis des autres.»

Plus j’parlais, plus j’réalisais que…da, j’avais bloqué plus tôt avec Aislinn parce que j’avais peur de s’quelle pensait d’mes propres talents d’danseur et v’nait d’l’avouer partiellement. Évitant l'regard d'Ais j'allai néenmoins attraper sa main pendante sur le côté du pouf, fixant mon regard dessus en effectuant quelques rotations du pouce sur sa peau. Le contact était rassurant.

« Aucune raison d’être honteux, c’est normal de vouloir impressionner ses partenaires. C’est le principe même de courtiser, simplement, la dance n’est pas ton fort. On ne peut pas exceller dans tout. »

« Où tu t’tiens d’puis des mois? J’suis une bête en musique et en art visuel, et j’en suis fier… J’chui un show man née! J’devrais maîtriser ça aussi facil’ment. »

« Parce que cela te demande plus de travail tu te dégonfle? Ce n’est pourtant pas toi de refuser des défis du genre. Le rock n’était pas ton fort et pourtant tu as appris et performe plutôt bien. Ta présence sur scène est admirable, tu bouges bien, ta gestuel théâtrale est parfaite…peut-être devrais-tu te demander pourquoi la danse est si complexe pour toi? »

« …Non, j’me dégonfle pas. C’est juste une perte d’temps si ça m’sert pas actuel’ment à quelque chose. Et la y’a Ais. Donc ça sert.»

« Ou tu manques de sommeil et toutes ses substances prises récemment te bousille le cerveau? Depuis tu as du mal à apprendre? Comme mémoriser des pas? Rester concentrer sur une action plus d’une minute. »

«Suffit. Rien à voir.»

Aphrodite avait noté mon manque de concentration et d’organisation récente. Si mes résultats scolaires étaient moche avant, c’était rien comparé à maint’nant. Et Dieu savait s’qui arrivait aux M qui performaient pas assez parfois. Sans parler que j’connaissait t’jours pas l’ensemble d’mes pouvoirs ni semblait pouvoir les utilisés. C’était arrivé une fois en Égypte dans la panique générale et une ou deux fois où j’semblais avoir réussi è rendre quelqu’un d’autre attirant. Rien bien intéressant. En gros j’tais un M pourris.

Ethan garda le silence un moment avant de répondre. Je le regardais sans bouger attendant qu’il se décide à parler.
Il fini par me donner une réponse « Ethanesque », me disant qu’il m’en fallait peu pour être reconnaissante.
Je fronçais furtivement les sourcils me retenant de lui répondre de manière sanguine. Il avait de la chance de ne pas être dans son assiette.

Il marqua une courte pause avant de reprendre la parole pour me remercier de l’avoir écouté. Je lui souriais du coin des lèvres sans lui répondre pour autant.
Son visage, qui en disait plus que ses mots, m’indiquait clairement que ces mots étaient difficiles à dire pour lui.  
Peut-être avait-il l’impression de devoir mettre sa fierté de côté le temps de. Peut être qu’il regrettait simplement de m’avoir parler.

« Tant de questions et pourtant une seule réponse »
« De quoi parles-tu encore ? »
« La fierté masculine Aislinn, la fierté. »

Hadès avait peut être raison. Ce n’était peut être qu’une question d’égo après tout.


Il tourna la tête vers moi, alors que je n’avais pas cessé de l’observer. Il repris une nouvelle fois la parole pour m’avouer que cela lui faisait du bien parler avec quelqu’un qui n’était pas drogué. Je ne savais à qui il faisait allusion exactement mais je ne connaissais pas son entourage en dehors du pensionnat. J’imaginais bien qu’il devait avoir des connaissances peu fréquentables, tout comme moi au final.

Je hochais la tête pour toute réponse, ne savant pas quoi répondre à cette annonce. Mais j’imaginais bien que c’était plus agréable de parler à quelqu’un qui vous écoutait vraiment.


Nous restâmes un moment en silence, je ne savais plus trop quoi dire, j’avais peur de m’avancer sur des sujets épineux. Je préférais rester là en silence à observer le bel Apollon qui se trouvait si près de moi.

Ethan reprit finalement la parole, il faut croire qu’il était plus loquace que moi ce soir.
Il m’annonça que faire partis du club de danse ne l’intéressait pas mais qu’il était enclin à faire des cours privé avec moi pour le plaisir. Il alla même jusqu’à suggéré de sortir pour l’occasion.

Je lui envoyais un sourire solaire alors qu’il continuait en m’expliquant qu’il avait ses mouvement à lui mais qu’il aimerait bien en apprendre d’autre.
Je me retenais de glousser. En général, les « mouvements perso » que j’avais pu voir chez des amateurs étaient plus comiques que réussis. Mais je ne pouvais pas juger sans avoir observer.

Je n’aimais juste pas trop qu’il insiste sur le fait d’avoir un verre dans le nez. Je n’étais pas contre boire un ou deux verre mais je n’allais pas lui apprendre à danser si il ne tenait plus debout.
Je me retenais tout de même de lui faire la remarque, après tout ce n’était peut-être qu’une manière de parler.

Je tendais le bras vers lui pour lui caresser la cuisse en formant de petit cercle avec mes doigts.

-Tu sais, tu n’as pas à te complexer hein. Et puis, je suis certaine que tu n’es pas mauvais, tu es musicien après tout, le rythmes tu en as la notion. Après tu sais, on ne naît pas danseur étoile hein, c’est du travail. Gamine je me tapais entre 8 et 12h d’entraînement par semaine avec des professeurs ayant une mentalité plus proche de celle de Kim Jong-un que de maître Yoda.

Je me redressais sur mon siège pour me rapprocher un peu plus de lui.

-Mais Monsieur Shaw se serait un honneur de vous enseigner l’art de la danse. Vous pourrez m’appeler maîtresse.

Je lui envoyait un sourire ravageur avant de me relever rapidement.
Les mains sur les hanches, je fixais les yeux envoûtant de mon amants.

-Mais je ne t’apprendrais à danser qu’à une seule condition.

Je marquais une pause, un sourcil relever, un air amusé sur le visage.

-Toi c’est peut être la danse ton point faible, moi c’est le dessin. Même un stick man c’est déjà trop compliqué.

Je roulais des yeux pour lui faire comprendre à quel point mes talents de dessinatrice étaient catastrophiques.

-J’aurai besoin d’apprendre. Je suis entrain d’écrire... une sorte d’album pour mes chansons au piano et j’aurai voulu avoir une couverture sympa mais sans ma belle gueule dessus.

Je lui souriais gentiment espérant qu’il ne s’aventure pas trop sur le sujet de mon projet d’album. Il était vrai que j’avais composé quelques chansons mais ce n’était clairement pas un disque de platine pour l’instant. Et surtout, je n’en avait parler à personne avant ce soir.


Pour distraire mon interlocuteur préféré j’effectuais une révérence avant de me pencher vers lui, une main tendue.

-Monsieur Ethan Shaw, m’accorderiez vous cette danse ?

Je restais en position, tel un gentilhomme, un sourire doux et le regard fiévreux.

J’avais légèr’ment sursauté alors qu’elle avait posé sa main sur ma cuisse, ne l’ayant d’abord pas vu faire, mais j’m’apaisai bien vite profitant des caresses tout en l’écoutant. Elle m’expliquait l’temps qu’elle avait mis sur son entrain’ment d’danseuse. Comme moi elle s’était définitiv’ment dédié à son art. Au bout d’un moment, j’la senti s’rapprocher d’moi et j’levai les yeux vers elle. L’envie d’l’agripper par la taille et la rapprocher davantage sur mon propre pouf était tentante, mais son commentaire suivant, m’arracha un p’tit rire et m’découragea. Amélioration notoire comme l’constatait Aphrodite.

«Mais Monsieur Shaw se serait un honneur de vous enseigner l’art de la danse. Vous pourrez m’appeler maîtresse. »

Participant à sa p’tite boutade dominatrice, ma seule réponse fut un simple « Yes m’dam. » avant d’la laisser poursuivre. Elle m’affirmait qu’elle m’apprendrait à danser si j’l’aidais à corriger son propre point faible. J’haussai un sourcil, m’attendant cherchant s’que c’était. Apparemment, l’dessin était un problème pour elle s’qui était pas pratique pour produire la pochette d’un album musical qu’elle composait. Soudain’ment plus intéressé qu’sur l’sujet d’la danse j’m’était r’dresser sur mon siège. J’ignorais qu’elle composait ses propres trucs. J’allais lui en d’mander un peu plus, mais Ais coupa court à la conversation, m’accordant une danse à la manière « Doogood ». Bref, d’façon pompeuse. J’roulai les yeux, peu impressionner, mais j’allais pas dire non aux beaux yeux d’la blondinette.

J’agrippai donc sa main pour m’lever et la r’joindre, d’la faire tournoyer sur elle-même une fois avant de la serrer contre moi d’une main et sa main t’jours dans la mienne. J’réfléchissait t’jours à son offre, mais j’devais l’admettre mon torse appuyer contre sa poitrine mettais bien en valeur l’décol’té de son p’tit top sport. Étant plus grand, j’avais une belle vue et mon rythme de parole avait légèr’ment ralenti une fraction d’seconde. Fallait dire qu’vu ma fatigue du moment, il m’en fallait peu pour m’déconcentrer.

« Mais…pour ton projet... J’savais pas qu’tu composais. Une femme de multiples talents…C’t’un projet vraiment…nice. »

« Hey! Ses yeux sont plus haut. Et c'est pas très discret franchement.», m’mentionna ma déesse sur un ton autoritaire.

« Je devrais l'être? C'est Ais. Elle sait qu'elle est cute.»

« S’tu veux vraiment apprendre l’dessin, j’suppose que j’pourrais t’montrer. Et au pire si tu t’rends compte que s’pas pour toi, j’prends les contrats. Ou encore, si au final tu veux ta belle gueule dessus, d’mande à Eireen. Y’a moyen d’faire des montages badass avec dessin et photo aussi. Enfin, t’avais p’t’être d’jà une idée en tête de s’que tu voulais spécifiquement? », ajoutais-je dans l’espoir d’reprendre un peu mes esprits.

« Mircea, tu n’es pas en état de prendre des contrats. Cela fait des semaines que tu n’arrives plus à créer. Il faut que tu règles tes ennuis. Ensuite la créativité reviendra. »

« C’est un projet sympa, ça pourrait m’remotivé. »

Au fond d’moi j’savais qu’Aph avait pas tort, mais j’voulais pas y croire. L’art avait t’jours été un exutoire pour moi, mais là s’tait même plus possible et l’admettre m’étais pénible.

« Et, rien d’mal avec ta belle gueule sur la pochette hein, ça vendrait! Après comme artiste j’gage qu’tu veux vendre ton travail et pas ton corps. »

La serrant davantage et la surélevant légèr’ment comme si on était pas d’jà assez proche j’allai lui susurrer à l’oreille : « S’correct, j’le garde pour moi d’toute façon. Hmmm… », ajoutais-je avant d’parsemer d’baisers passionnés. Ça ça r’montait définitiv’ment l’moral.

« Tu n’es tout de même pas assez imbécile pour croire que son corps n’est qu’à toi. Hmmf…»

Non j’tais pas si con et elle le savait, une part d’moi espérait quand même. Y’avait un certain plaisir à l’penser quand même. J’voulais p’t’être m’en convaincre, mais une fille comme elle…eh, peu d’chances.

« S’tune façon d’parler. La ferme. J’veux pas y penser. Tu veux qu’j’aille mieux ou pas? S’mon moyen. Fou moi la paix.»

« Ce sera juste bien pire plus tard…Mais fais s’que tu veux. », soupira Aphrodite. Façon pour elle d’dire qu’elle avait raison et que j’tais trop con pour comprendre d’toute façon. J’commençais à r’connaître l’émotion derrière l’moindre son v’nant d’elle.

Satisfait d’ce moment d’paix, j’jettai un r’gard autour, libérant Aislinn d’mon étreinte sans lui relâcher la main l’temps d’évaluer si l’espèce d’barre coller tout près du miroir et dédié au soutien des danseurs s’rait assez solide. J’plantai un r’gard investigateur, un sourcil levé, dans celui d’Ais, comme si j’pouvais lire s’qui s’tramait dans son cerveau à force d’regarder outre ce qu’elle me répondait au même moment. J’t’entais tout d’même d’suivre s’qu’elle m’disait tout en évaluant la situation. Est-ce qu’elle était dans l’mood et j’allais pouvoir fuir sa tentative d’me faire danser ou mad’moiselle la danseuse était trop sérieuse dans son art pour m’laisser m’évader à coup d’bisous pour s’te fois-ci? J’allais définitiv’ment tester ses défenses et l’idée m’plaisait bien, l’idée était…amusante?

Après avoir rouler des yeux suite à ma demande, Ethan attrapa finalement ma main. Un courant électrique traversa ma main au contact de sa peau qui me fit frissonner.

Une fois debout, il me fit tournoyer sur moi-même avant de m’enlacer et de me serrer contre lui. Je laissais aller ma tête un instant contre son épaule, me reculant à nouveau pour regarder mon partenaire dans les yeux.
Partenaire qui lui avait les yeux plongés dans mon décolleté. J’esquissais un sourire. Ah les hommes, il leurs en fallait si peu pour les distraire.

Parlant d’une voix lente, son cerveau devant être divertis par la vue plongeante sur ma poitrine, il semblât s’intéresser à mon projet de composition. Il me dit ne pas être au courant, ce qui était normal, je ne l’avais dit à personne, personne d’autre qu’Hades, mais il ne comptait pas vraiment. Mon bel amant trouvait que c’était un joli projet. Je lui souris, c’était gentil de sa part.

Après une pause de quelque seconde, Ethan reprit la parole pour me dire qu’il était d’accord pour m’enseigner le dessin. Il m’expliqua aussi qu’il était aussi possible pour lui de prendre le contrat. Il mentionnât aussi Eireen et ses talents de photographes. Il finit par me demander si j’avais déjà une idée en tête de la pochette.

-Honnêtement ? Pas totalement, j’aurai peut-être vu un genre de clairière au milieu d’une forêt sombre. Les musiques sont un brin celtique, donc quelque chose qui aille dans ce sens.

Je haussais les épaules, je n’avais clairement pas l’idée finale. J’avais l’espoir qu’elle me vienne une fois la compilation de mes morceaux terminées. Je ne me mettais pas trop la pression non plus, je n’avais que peu de temps, et d’inspiration à mettre sur le sujet ces temps. La perte de maîtrise de mes pouvoirs occupait une grande partie de mon esprit. J’étais donc plus attirées par des activités permettant de me défouler physiquement.


Le beau brun repris la parole pour me dire qu’il ne voyait pas de soucis à ce qu’il y ait ma photo sur la pochette mais qu’il comprenait que je voulais « vendre » ma musique et non mon corps.

*Tu le vends déjà bien assez de toute manière...*
*Je te demande pardon ?! Je n’ai jamais vendu mon corps!*
*Et ces robes ultra courtes, ces décolletés plongeants, tout ça pour obtenir un verre gratuit?*
*Ca n’a rien à voir...*

Je décidais de ne pas entrer plus dans le débat avec ma chère divinité. Je pouvais prédire que nous serions capable de débattre pendant plusieurs heures pour ne pas changer d’opinion au final. Il valait donc mieux couper court directement.

Ethan me sortit de mes pensées en me serrant plus fort contre lui, me faisant monter en pointe des pieds alors que mon corps s’appuyait contre sa poitrine.
Il vint poser sa bouche contre mon oreille me murmurant pour me dire que de toute manière il préférait garder mon corps pour lui.
Un frisson d’excitation traversa mon échine alors qu’il me couvrait de baiser. Je fermais les yeux, me délectant un instant de cette pause temporelle.
Ce côté possessif était séduisant venant de sa part. Inhabituel, mais séduisant. Je savais au fond de moi que ce n’était pas des paroles sérieuses, mais cela faisait du bien a entendre. Et pendant un instant j’en avais envie moi aussi, de n’être qu’à lui, au moins pour une nuit.


Le jeune homme fini par desserrer son étreinte, ne lâchant pas ma main pour autant. Je l’observais du regard, lui semblait chercher quelque chose dans la pièce.
Son regard rejoint rapidement le mien un sourcil relevé.

Je tournais rapidement la tête pour voir ce qui avait pu lui attirer l’œil mais ne vit rien de particulier. Peut être que j’étais tellement habituée à cette pièce que je ne voyais plus rien.

- Tu cherches quelque choses Shaw ? Un échappatoire ?

Je penchais la tête légèrement sur le côté gauche, mes yeux bleus toujours encrer dans les siens.

- La leçon ne t’intéresse pas ?

J’avais senti qu’Aislinn était fragile à mes avances en percevant quelques frisson sur sa nuque alors que je lui donnais des baisés. Malgré tout, elle me relâcha, m’écartant légèrement pour mieux me regarder dans les yeux. Elle me d’manda si j’cherchais un truc, une échappatoire, ajoutant ensuite LA question :

- La leçon ne t’intéresse pas ?
Le regard légèrement fuyant, j’laissai échapper un rire, amusé par la question.
- Si évident? Tu commences à m’lire. Pas sure qu’c’est une bonne chose. », blaguais-je
- Toutes les femmes ont un 6e sens pour lire l’évitement. Tes manières sont également très peu discrètes. Il faudrait être complètement idiote pour ne pas voir ton intérêt premier.

Fallait dire qu’j’essayais pas tant la discrétion, mais j’avais espéré qu’Ais se laisse simplement tenter. J’voulais pas brisé ses attentes, mais fallait avouer qu’la tête était pas à l’apprentissage.

- Eh. Disons qu’ma tête est ailleurs en s’moment. Pour être franc. Parce que ça vaut pas la peine de l’cacher. Ton p’tit ensemble sport ça l’fait bien pour moi. Alors va falloir s’faire très convaincante pour m’faire penser qu’la danse vaut mon intérêt plus qu’ta personne.

J’la démontrai de haut en bas d’un geste d’la main comme si j’aurais exposé une œuvre, un sourire séducteur.

- Au fait s’te barre là. Proche du miroir. C’est solide et encré au sol? , la questionnais-je à mon tour, traquant mon expression séductrice pour un sourire espiègle instantanément.

J’donnai un coup d’tête en direction d’la barre, puis mordillai ma lèvre en réfléchissant.

- T’sais quoi? J’veux pas être moche alors, j’te fait un deal O’Riley. J’accepte de danser. D’ici là, tu fais d’moi s’que tu veux ou presque. J’garanti pas mon entière collaboration.

- Ou! J’peux t’donner s’que tu mérites comme punition pour avoir essayé d’me faire parler et rétablir la balance habituelle d’nos interaction. C’est-à-dire te trainer jusqu’à la barre et tester la solidité du truc. C’est ton choix et à tes risques parce qu’attention! J’pourrais y prendre goût à la danse et décider d’m’inscrire à ta compétition. T’sais faire d’l’ombre à ton « partenaire » et vous battre tous les deux. J’frais pas ça à ta place, mais si tu veux m’le montrer j’me résigne.

- Blague ou pas, sans vouloir t’insulter, je doute fortement que tu sois vainqueur d’une compétition de danse après autant d’années de pratique de son côté.

J’ignorai. Quoi d’mieux pour s’divertir qu’un peu d’confrontation et p’tit jeu entre adulte consentant. Malgré mon épuis’ment, l’idée m’plaisait. Soudain’ment, apprendre la danse avait pas l’air aussi moche.

-  J’t’avertie par contre. Pour moi l’ballet s’t’un turn off. Enfin pas d’le r’garder, mais c’est hors d’question qu’j’apprenne ça. J’le sent pas. S’pas moi. Tu f’sais quoi tantôt avec ton « partenaire »?

S’pas comme si j’avais vraiment porter attention à la danse. J’tais pas totalement inculte pour avoir courtiser quelques personnes qui en f’sait, mais j’avais jamais vraiment eu l’intérêt de chercher un truc qui m’irais.

- Ou t’as un truc trop moche à proposer qui m’irait? Qui f’rais pas trop ridicule. J’y connais rien. J’assume qu’danser dans des rave ça compte pas.
J’mimai sans enthousiasme, de mais deux mains en l’air de sautiller comme dans s’genre d’party. Dah j’tais malaisé et l’humour avais t’jours été une bonne échappatoire et Aph le savais, s’qui déclencha son rire. L’idée d’me voir danser, elle trouvait ça hilarant, oubliant presque que l’but ultime était encore d’retirer le p’tit top d’ma…comment elle avait dit? Maîtresse? S’qu’on f’rait pas pour satisfaire sa belle, quand même. S’tait fair au fond, même si l’idée d’me ridiculisé m’plaisait pas du tout.

Ethan déviât le regard rapidement à la suite de ma question. Apparemment non, la leçon ne l’intéressait pas plus que tant. Mais bon, je n’allais pas l’en blâmer, chacun sa passion après tout.

- Si évident? Tu commences à m’lire. Pas sure qu’c’est une bonne chose.

Son ton était à la blague. Je ne lui répondais que par un sourire espiègle accompagné d’un soulèvement d’épaule.
Je n’allais pas lui sortir une théorie comme quoi tous les hommes étaient lisibles comme des livres ouverts. Ce n’était pas vrai d’ailleurs. Mais ce qui était vrai en revanche c’était le fait que je commençais à connaitre mon beau chanteur et cela aidait. De plus, son attitude était évidente même pour un aveugle…

Le jeune homme repris la parole pour s’expliquer, pas qu’en soit je le lui ai demandé. Apparemment, la source de sa distraction était ma tenue.
Je baissais la tête pour m’observer, en effet, mon décolleté lui était pleinement offert sous les yeux et j’avais plus de peau dévêtue que le contraire. Je pouvais donc lui concéder que cela soit une distraction. Cela était plaisant aussi, cela voulait dire que mon corps ne lui était pas indifférent et cela boostait mon égo.

Son petit air aguicheur laissa place à un sourire malicieux alors qu’il me montrait du menton la barre de danse se trouvant au fond de la pièce.
Sa question étant de savoir si la barre était solide et vissée au sol.
Je n’eus pas besoin de plus d’explication pour voir où il voulait en venir. Des images affriolantes commencèrent à affluer dans mon cerveau pour le plus grand mécontentement d’Hadès.  

Alors que j’imaginais tout ce que la barre pouvait nous offrir comme possibilité Ethan reprit encore une fois la parole, cette fois-ci pour me proposer un deal.

D’un côté je pouvais continuer de lui enseigner l’art de la danse, du moment que ce n’était pas dun ballet. Apparemment c’était à mes risques et périls, il me « menaçait » de s’inscrire et de me battre à mon prochain concours.
De l’autre côté il y avait lui, moi et la barre de danse…

Je plongeais mes yeux indigo dans ceux de mon partenaire tout en me mordillant la lèvre inférieure. C’était plus un dilemme qu’un deal qu’il me proposait là.
Si je choisissais la danse, le feu qui commençait à me chauffer le bas ventre s’éteindrait. Mais si je choisissais Ethan…

- Monsieur Shaw… ce sont des propositions indécentes que vous me faites là. C’est même à la limite de la décence pour une jeune fille honnête et prude comme moi.

Je me rapprochais de lui, le regard ardant tout en passant ma main sur son épaule.
Je collais mon corps contre le sien, me dressant ensuite sur la pointe des pieds pour aller lui susurrer à l’oreille.

- Et pour répondre à ta question c’est du contemporain que je faisais l’autre avant… mais là, tu vois… la danse est devenue le cadet de mes soucis. J’ai trouvé bien plus intéressant.

Je glissais mes lèvres contre son menton, descendant le long de son cou jusqu’à la commissure de sa peau et du tissu de son t-shirt.
D’un geste lent je me reculais tout recréant le contact entre nos deux regards.

Un sourire enjôleur aux lèvres je lui pris la main du bout des doigts pour l’entrainer en directions de la barre de danse.
Je marchais à reculons, la démarche féline. Je connaissais cette salle par cœur, je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir quand j’avais atteint mon but.

- Et mon cher tentateur… pour répondre à ta toute première question. Oui.

Je sautais sur la barre pour m’assoir dessus, le dos plaqué au miroir glacé. Un frisson me parcouru alors que j’agrippais le tissu qui habillait Ethan pour l’attirer contre moi.

- La barre est assez résistante, et elle n’est pas prête de quitter le sol.

J’enroulais mes jambes nues autour de la taille de mon amant avant de lui donner un baiser passionner. Je confirme que j’avais en tête bien d’autre chose que la danse à présente.

Au bout d’un moment je mis fin à notre baisé et reculais légèrement la tête alors que je m’agrippais toujours à lui comme s’il allait s’envoler d’un instant à l’autre.

- Je vais essayer de te faire parler plus souvent si tu me promets des punitions tu sais…

Je frôlais ses lèvres des miennes, lui mordillant très légèrement les siennes.

- Ça te va ? Nos interactions sont assez revenues à la normale pour toi ?

Je resserrais ma prise autour de sa taille avant de saisir son haut et de le lui passer au-dessus de sa tête. Je contemplais un instant son torse dénudé comme une lionne contemplerai une antilope.
Je passais une main derrière la tête du beau brun pour l’embrasser une fois de plus, mais cette fois-ci avec plus d’impatience, j’avais besoin de plus.

Mon amant mis un terme à notre embrassade passionnée pour me dire que je semblais pressée. J’avais l’envie de lui répondre que ce n’était pas qu’une impression. Mon désir pour lui grandissait actuellement aux creux de mes reins et devenait de plus en plus ardant.
Je n’eus cependant pas le temps de lui dévoiler le fond de ma pensée qu’il avait repris la parole pour me dire que si ses punitions me plaisaient, c’est qu’il n’y avait pas été assez durement. Je pouffais légèrement à la suite de sa remarque l’imaginant en tortionnaire.

Un délicieux frisson parcouru mon échine alors que les mains de sculpteur se baladaient impunément sur ma peau. Je sentais sa main glisser le long de ma cuisse passant par mon ventre pour remonter sur ma poitrine.
Ses lèvres vinrent poser des baiser brulant qui attisaient les flammes qui brulaient dans mon bas ventre. Je sentais sa respiration accélérer, apparemment je n’étais pas la seule qui était électrisé par l’atmosphère du moment.
La douceur de ses lèvres remonta jusqu’à mon oreille avant de de me parler d’une voix séductrice.

- J’pense que j’vais d’voir d’te torturer plus longtemps et t’faire supplier un peu plus. Ferme les yeux et triche pas t’aura à faire à moi.

- Mais c’est que les choses semblent devenir sérieuse…

Je lui envoyais un sourire mutin avant de me déplacer un peu sur la barre se situant sous mes fesses pour y être un peu plus stable. Hors de question de me rétamer par terre car j’avais les yeux fermer.
Une fois installée de manière un peu plus sécurisée je fermais les yeux et attendais patiemment alors que j’entendais le bellâtre s’éloigner de moi.

J’entendis la porte d’une armoire s’ouvrir, vu le bruit je pouvais dire qu’il s’agissait de l’armoire à équipements. Ses portes grinçaient légèrement, elle était donc reconnaissable de ce point de vue.
Je me demandais ce qu’Ethan était allé chercher à l’intérieur. Aussi, la curiosité me titillait et j’hésitais grandement à ouvrir un œil. J’entendis cependant la porte se refermer avant même que je ne me décide, je n’avais donc finalement pas cédé.

Les pas rapides de mon compagnon se rapprochèrent de moi avant que je ne sente son corps me plaquer contre le froid miroir qui était à présent collé contre mon dos nu.
Je lâchais un hoquet de surprise, pas mécontente de retrouver la chaleur de son corps contre le mien.

- J’t’ai manqué?  

Je hochais la tête en guise de réponse. Je ne savais pas si c’était lui ou son corps qui m’avait manqué. Mais la réponse était en définitive oui. Surtout qu’il avait attisé ma curiosité, et mon excitation, en se lançant dans ce petit jeu. Je me demandais jusqu’où nous allions aller tout les deux.

Je sentis qu’il déposait des affaires à côté de moi sur la barre alors qu’une de ses mains venaient se poser sur mon épaule.
Le contact de sa peau sur la mienne m’électrisa alors qu’il remontait doucement le long de mon cou jusqu’à enserrer ma mâchoire avec ses doigts d’un geste plutôt dominant.  Les battements de mon cœur réagirent en symbiose, accélérant immédiatement aux suites de ce geste.

Ses lèvres se trouvaient maintenant contre mon oreille et il me demanda en murmurant si j’avais regardé.
Je déglutis avant de faire non d’un signe de tête. Ce n’était même pas un mensonge, j’avais effectivement eu l’idée… mais il avait été trop rapide pour que je ne puisse le faire.

Les mains de mon amant relâchèrent mon visage pour aller se concentrer sur ma poitrine. Il commença un délicieux massage qui réalimenta l’incendie qui s’était légèrement calmé en moi.
Je me mordillais la lèvre inférieure, profitant des sensations prodiguées par les mains expertes d’Ethan. Je me retrouvais un final à moitié nue devant lui, brulante.

Il entreprit ensuite de saisir mes poignets que je lui donnais sans résistance afin de les attacher fermement avec je ne sais quel lien. Ils furent ensuite rapidement immobilisés à la barre sur laquelle j’étais assise.
Je testais légèrement la résistance des liens en tirant dessus. Ethan devait avoir l’habitude de faire ce genre de chose car une chose était sure, les nœuds étaient solides sans pour autant me scier la peau.

Je souris, impatiente de voir ou notre jeu allait aller, et ce qu’il allait faire de moi. C’était la première fois que nous nous adonnions à ce genre de choses ensemble. J’avais déjà fait des expériences bondages à l’époque mais j’étais plutôt novice en la matière.
Il fallait dire que mes autres conquêtes n’arrivaient pas non plus à la cheville de Shaw… même si c’était un détail que je ne lui dirai jamais. J’avais donc pris l’habitude de garder le contrôle afin de pouvoir prendre mon pied à minima.

Je fus sortie de ce flux de pensées par les lèvres de mon beau brun qui avait retrouvé mon cou tout en me disant que j’allais devoir faire dans les mains.
J’avais en effet les mains attachées mais lui ne se privait pas de balader les siennes sur mon corps qui lui était offert. Je lâchais par si et par là des soupires alors qu’il effleurait des zones de mon anatomie plus ou moins sensibles.

Il harponna fermement mes cuisses avant de se glisser entre sans hésitation. Je retins un gémissement d’impatience en serrant les lèvres alors que je sentais son sexe appuyé contre le mien.
J’avais envie qu’il me prenne là, maintenant, tout de suite. Tout mon être me brulait alors que je sentais le rouge me monter aux joues même si l’action n’avait même pas réellement commencé.

Je savais cependant que ce n’était probablement que le début d’une longue soirée. Je voyais bien Ethan joueur dans ce genre… tant mieux pour moi d’ailleurs. Ce n’était pas moi qui allais me plaindre de découvrir de nouvelle sensation avec mon amant préféré.

- Opposition?

Je réfléchis rapidement avec les neurones qui me restaient encore actifs à ce moment.

- Une seule, pas de marques sur mon corps qui seraient visibles en t-shirt… sinon je suis toute à vous monsieur Shaw. J’ai hâte de voir si vous êtes aussi doué que ce que vous pensez pour punir les gens.

J’avais dit cette dernière phrase sur un ton légèrement de défi. Je ne savais pas vraiment l’expliquer mais même en position dominée comme celle-ci, j’avais envie de le titiller.
Il ne fallait pas non plus que je lui rende la tâche trop facile.

Comme je l’imaginais, Ethan réagit à ma remarque. Le contraire m’aurait d’ailleurs étonnée, c’était dans son tempérament de rentrer dans ce genre de petit jeu.
Toujours les yeux fermés j’affichais tout de même un sourire légèrement moqueur en attendant de voir ce qu’il allait me faire endurer.

- Que fera mademoiselle si je décide de la marqué comme étant mienne? Par exemple. Juste ici.

J’avais l’envie de lui répondre que je n’appartenais à personne mais je sentis ses doigts se poser sur ma peau brulante et cela estompa toute forme de rébellion chez moi. Son souffle créait des étincelles sur mon corps et je me tortillais sur la barre d’impatience.

Je lâchais un halètement alors qu’il plantait ses dents dans ma chair, y laissant une sensation de brulure plus agréable que douloureuse.
Je fronçais cependant les sourcils, je savais qu’il l’avait fait exprès, et au vu des picotements que je ressentais, il y allait avoir une marque.
Je n’eus cependant pas le temps de l’insulter car il se saisissait de ma mâchoire avant de me donner un baiser passionné auquel je répondis plus d’ardeur que je ne m’y attendais. Ses lèvres s’imbriquaient parfaitement aux miennes, ce n’est que lorsqu’il mit fin à notre baiser que je me rendis compte que j’avais cessé de respirer pendant ce cours instant.

D’une voix taquine il m’annonça que je n’avais reçu que ce que j’avais cherché.
Et en ce qui concernait son improvisation, non je n’allais effectivement pas me plaindre, j’avouais que je n’aurais pas penser à ça moi-même.

Ethan me demanda ensuite d’ouvrir les yeux.
Je m’exécutais sagement découvrant son regard de braise poser sur moi. Je plantais mes yeux indigo dans les siens ne m’en détachant plus. Il y avant dedans quelque chose d’envoutant, de fiévreux, du a l’envie du moment qui faisant qu’il était tout bonnement impossible de se dérober.

Le jeune homme sembla réfléchir un court instant avant de passer le strap qu’il tenait dans sa main autour de montre. Il le passa ensuite sur mes épaules et entre mes seins, je ne sais trop comment jusqu’à former autour de ma cage thoracique une sorte d’harnais.
Je ne savais pas où il avait appris à faire ça, je n’étais pas vraiment certaine de vouloir le savoir, mais j’étais en ce moment contente de pouvoir expérimenter avec lui.

Je poussais un petit couinement alors qu’il agrippait les lanières formant une croix devant moi et qu’il me tira brusquement contre lui.
Je me retrouvais penchée en avant, mon visage au niveau de son torse. Je pouvais sentir l’odeur de son parfum qui avait des notes boisées et suaves, un mélange affreusement sexy.

- Comme une marionnette…

Il avait dit ça avec un peu trop de fierté dans sa voix à mon gout. Je serais légèrement la mâchoire, ma fierté n’aimait pas tellement être soumise, ce n’était pas dans mes habitudes.

- Maintenant, qu’est-ce que j’devrais faire avec toi?! P’t’être que j’devais aller dormir, il s’fait tard.

- Si tu fais ça Shaw je te jure que je viendrais dans ta chambre… Oh cache moi ce sourire car ça ne sera pas pour ce genre de chose… Non, je viendrais dans ta chambre pour te faire l’honneur de devenir le premier eunuque de la région depuis plusieurs centaines d’années.

Je lui envoyais un regard noir, tout de même remplis d’humour, et de désir.
Pour toute réponse ce dernier haussa les épaules de manière innocente. Je roulais les yeux devant son attitude avant qu’il ne me repousse contre le miroir qui n’avait toujours pas réchauffé.
Il rapprocha son corps du mien tout en glissant ses mains entre mes cuisses. Il me souleva ensuite de la barre, aussi je me guénais afin de l’aider au minimum alors qu’il entreprenait de me retirer mon short. Cela n’avait d’ailleurs pas l’air d’être une mince affaire. Le pauvre devait en effet n’utiliser qu’une main pour me retirer le vêtement, l’autre étant utilisée pour me surélever.

Je terminais donc nue, sur cette barre de bois. Heureusement que nous étions en dehors des horaires, pas que je sois pudique mais je n’aimerais pas que quelqu’un d’autre qu’Ethan ne me voit offerte de la sorte.
Apparemment, le fait d’être dans cette position avait l’air de plaire grandement à mon amant. En effet, celui-ci me fixait maintenant comme un fauve devant sa proie. Je sentis l’excitation monter en moi, je savais que les choses sérieuses allaient gentiment débuter.
Il me lança un regard qui avait l’air de me demander mon autorisation pour la suite des évènements. J’hochais imperceptiblement la tête avant de passer ma langue des mes lèvres dans un geste provocateur.

Son corps à nouveau contre le mien il attrapa ma queue de cheval tirant dessus pour me forcer à pencher la tête. Je grognais alors qu’il m’embrassait. J’essayais de coller mon corps au sien, je l’embrassais avec ferveur, l’envie en moi montant à son paroxysme.

Lorsqu’il me relâcha je ne pu m’empêcher d’esquisser une moue boudeuse, j’étais devenue accro à ses baisers, j’en voulais encore.

Mon envie fut cependant vite assouvie alors que le jeune homme se glissait entre mes jambes agrippant mes cuisses me dégageant au passage de la barre.
Il m’aida à positionner mes jambes sur ses épaules, encerclant sa tête alors qu’il me maintenant avec force.

Je sentis sa langue chercher son chemin dans mon entrejambe jusqu’à trouver les zones érogènes qui me faisaient réagir le plus. Je gémissais alors que la langue experte d’Ethan effectuait des mouvements délicieux.
J’essayais de ne pas trop gigotter, consciente de la force que devait mettre mon amant pour garder cette position. Cependant il m’était difficile de ne pas serrer mes jambes sur son visage et de ne pas trembler.
Alors qu’il y mettait de plus en plus d’entrain je me cambrais sur la barre, gainant au maximum mon corps pour ne pas tomber alors que le désir grandissait encore et encore en moi, proche du point culminant.
Sa langue entourait mon clitoris dans un étau brulant avant d’entrer et de ressortir entre mes lèvres. Plus il s’affairait et moins j’arrivais à me contrôler.
Je ne prenais pas la peine de retenir mes gémissements, avec nullement besoin de simuler.
Mon corps fut bientôt saisi de spasmes alors que j’atteignais un premier orgasme qui m’arrachait un cri de plaisir.

Je soufflais légèrement entre mes lèvres, essayant de reprendre une respiration moins rapide.
J’avais chaud, mon cœur battait dans mes oreilles, mais j’avais surtout envie de lui.

Du peu de motricité dont j’étais dotée je me redressais sur la barre, accessoire peu confortable en plus d’être peu pratique mais nous le saurions pour une prochaine fois.
J’envoyais un sourire à mon beau brun alors qu’il se redressait devant moi. A voir son visage, me procurer ce plaisir n’avait pas été de tout repos.

- Eh bien… je confirme, je vais demander à être punie plus souvent, dis-je d’un ton taquin tout en étant essoufflée.

Je plantais mon regard dans le sien où je pouvais voir son désir bruler. Le pauvre, il n’avait pas encore pu gouter au plaisir lui ce soir.

- Et si tu venais assouvir cet appétit ?

À mon grand soulagement, le cri de jouissance d’Aislinn fini par se faire entendre. THANK GOD! J’lui laissai l’temps d’apprécier la chose tout d’même. Puis, la voyant tenter de reprendre son souffle et se repositionner, j’en profitai pour l’aider à s’replacer sur la barre. Immédiatement après, j’laissai tomber mes deux bras, balant durant un moment. Puis j'roulai mes épaules pour les étirer un peu et fis d'même avec le cou. M'faisant pas prier pour m'relever, j'me redressai, en profitai pour essuyer ma bouche, un sourire satisfait alors qu’elle m’confirma vouloir être punie plus souvent. Ce faisant elle m’arracha un p’tit ricanement. Amusé, j’lui fit néanmoins les gros yeux comme s’il en n’était plus question et que madame était demandante.

- Plus jamais sur la barre en tout cas. S’tait une idée d’con. , lui avais-je répondu en riant, reprenant moi-même un peu d’air frais avant d’capter son regard animal. Si j’l’avais détaché à s’moment, les rôles se s’raient probablement inversés, mais j’allais pas lui donner cette chance.

- Et si tu venais assouvir cet appétit ?

Qu’est-ce qui avait à répondre à ça sinon que d’baisser mon pantalon sport et d’la prendre sur le champ? Hmm...? J’m’exécutai donc, l’embrassant passionnément au passage, pour raviver une peu le feu qui m’avait animé un peu plus tôt, s’qui fut pas tellement difficile. Un soupir de plaisir s’échappa de mes lèvres durant la pénétration avant que je n’attrape mon amante par les hanches, mains sous les fesses pour la sout’nir. L’avantage maintenant était qu’elle avait le miroir pour s’appuyer. J’pouvais donc m’en donner à cœur joie tant qu’elle m’enserrait de ses jambes, ce serait passablement stable. Le plus grand défi était de faire durer le plaisir, parce que depuis l’temps qu’j’attendais, j’avais décidément développé une certaine... sensibilité des sens. D’un mouvement de va et viens d’abord lent j’espérais remettre Aislinn dans le mood une s’conde fois, bougeant l’une de mes mains sur son harnais improvisé pour la soulever un peu puis, augmentai le rythme graduellement. Sa peau était chaude, ses joues rosies m’indiquaient qu’elle éprouvait un certain plaisir à la chose, s’qui rendait la dite chose d’autant plus excitante pour moi.

C'est alors que j’entendis un bruit en provenance du couloirs et m’rappelai que la porte était grande ouverte. Le rappel aussi que le couvre-feu était également passé même pour les M universitaires dans le pavillon de sport me revint à l’esprit. C’était certainement des gardiens de sécurités. J’espérais franchement qu’O’Riley n’avait rien entendu ou ne paniquerais pas. Elle était certainement dans la pire position pour s’faire coincé, mais il était HORS DE QUESTION qu’on ne termine pas. J’voulais pas qu’on s’fasse coincé, mais…quand même… Dirigeant ma main qui maintenait le harnais vers ma bouche, j’posai un doigt sur mes lèvres pour lui faire signe de garder le silence. Puis, le porté aux siennes en les frôlant doucement, sourire ravageur mais joueur aux lèvres parce que j’les avais perçu trembler légèrement. J'me t'nais prêt à poser ma main entière s'il fallait, mais pour l'moment ça allait. J’allai donc plutôt poser ma main contre le miroir pour m’appuyer, ce qui me donnais aussi une vue en hauteur sur sa personne, légèrement écrasé contre le miroir.

Il y avait quelques choses de stimulant dans la crainte de s’faire prendre. La dernière fois qu’j’avais eu cette crainte ça y'avait longtemps... avec Sin…Sin…Fucking pensée de merde à s’moment, soyons franc. L’image d’une longue crinière teinte d’un vert bleuté projeté vers l’arrière sous les gémissements de la jeune femme pourtant normalement si pure qui s’était offerte à moi, m’envahit soudainement. Du même coup, j’entendis les gémissement retenus d’Aislinn qui v’nait à nouveau et il en fallu pas d’avantage pour me finir aussi, étouffant moi-même un gémissement de plaisir. Le miroir craqua sous ma main alors que j’donnais avec une force impétueuse les derniers mouvements de bassin que j’pouvais avan't de relâcher doucement Aislinn, ma s'conde main glissant sur sa cuisse alors qu'elle l'abaissait, sans doute soulagé qu'on en termine avec l'"athlétisme". Vidé de toute énergie, haletant, j’allai appuyer mon front contre le miroir au-dessus d’elle avant d'tenter tant bien que mal de la remonter sur la barre dans une position plus confortable avec l’aide de son harnais improvisé. Fallait bien la détacher éventuellement, mais d'abord, les yeux fermés pour profiter du moment d’calme, j'allai appuyer ma tête sur le front de la jolie blonde qui transpirait légèrement suite à l’effort et en profitai pour r’monter lentement mon pantalon. Puis, à moitié présent, parce que l’sang circulais, parce que l’adrénaline m’en f’sait même oublié la coupure que la p’tite étoile dans l’miroir v’nait d’me faire, parce, j'sais pas. J’suis con! les pires mots qu’mon pauvre cerveau avaient pu imaginer dans l’moment, qui plus est, avec AISLINN O’RILEY, sortirent d’ma bouche au même moment qu’mon cerveau m’disait « MAIS QU’EST-CE TU FOU?! ».

- Fuck que j’t’aime!

Hilare, le rire clair d’Aphrodite, qui avait suivit mon raisonnement du début à la fin, résonna dans mon esprit. Et c’est vraiment à s’moment que j’réalisai l'ampleur connerie que j'v'nais d'faire. J'ouvrit les yeux brusquement quoique figé dans ma position. Mon cœur se serra. C'était trop tôt, beaucoup trop tôt. Que dis-je!? C’était pas vrai en plus! C’était que du cul notre histoire et c’était parfait comme ça. Well pas juste ça, mais peu importe je devais m’rattraper! Maintenant! Go! Non? T’jours rien? Là?

- Je…

-  Non non non, non…non! Ne reprends rien!? Ce sera pire. Lui dire que tu pensais à ton ex décédée au final passera aussi mal, sinon plus mal! Prends le coup! Au pire tu viens de la faire fuir. Pas qu’elle puisse courir bien loin en s’moment, mais tu vois ce que je veux dire. Tu souhaites vraiment la détacher? La sécurité viendra la chercher, allons dormir! On ira se consoler dans les bras de ton charmant colocataire plutôt si il faut te changer les idées!, ajouta Aphrodite sur un ton un peu trop joyeux à mon goût.

Ça allait pourtant bien avec Ais jusqu'à présent, mais fallait que j’me plante beauté. Comme pour tous l'reste. L’envie d’éclater l’miroir en s’moment était très forte. Le résultat aurait été le même, mais fini beaucoup mieux si ce souvenir m’était pas venu en tête de FUCKING nul part ou presque. Dans quoi j'me mettais les pieds bordel! Peut importe comment j'tournais ça dans ma tête, aucune réponse ou réaction d'la part d'O'Riley pouvait être bonne!

Ethan me jeta un regard qui en disait long. Apparemment il n’attendait que ça, me prendre.
Aussi il s’exécuta rapidement, baissant son pantalon de sport me dévoilant ainsi son anatomie tendue.
Ses lèvres virent rejoindre les miennes dans un baiser hargneux, remplis du désir accumulé jusqu’à maintenant. Il laissa échapper un soupire alors qu’il me pénétrait. Enfin.
Je laissais aller ma tête en arrière contre le miroir alors qu’il saisissait mes fesses afin de commencer un long mouvement de vas et viens.
Je l’enserrais fortement avec mes jambes pour le maintenir contre moi et aussi me stabiliser. J’en oubliais presque le côté inconfortable de cette barre de danse.

Je sentais le plaisir remonter doucement en moi alors qu’Ethan me maintenait avec le harnais qu’il avait improvisé. J’avais chaud et je ne devais pas être la seule, mon apollon avait le front couvert de perles de sueur.
Je fermais les yeux, profitant du plaisir que me procurais mon amant. Je laissais passer quelques gémissements étouffés au travers de mes lèvres entrouvertes.

Je sentis qu’il enlevait sa main du harnais, aussi j’ouvrais les yeux pour voir ce qu’il faisait. Il posa son doigt sur sa bouche, m’intimant de garder le silence avant de le poser sur mes lèvres tremblantes.
Je lui souris pour dire que j’avais compris qu’il voulait que je sois silencieuse. Je ne savais pas trop ce qui avait entrainé ce changement de mood, si c’était dans ses plans de jeu… mais je me laissais guider, pour une fois que je n’avais pas à avoir le contrôle.

Je le vis s’appuyer sur le miroir avec sa main libre, décidant de me surplomber de sa hauteur. Je le regardais, brulante, alors qu’il continuait ses mouvements de hanches diaboliques.
Je pinçais les lèvres sentant mon corps se crisper de plus en plus. Je retenais avec peine les gémissements de plaisir qui montaient dans ma gorge. Ma respiration était haletante, Ethan avait accéléré la cadence et le plaisir atteignait à nouveau son apogée.

Il ne fallut pas longtemps à mon beau brun pour me suivre au nirvana alors qu’il retenait un gémissement au moment de venir.
J’entendis un craquement dans mon dos, craquement qui provenait probablement du miroir.
En temps normal, j’aurai été furax que ma salle de danse soit abimée, mais les hormones de plaisir qui inondaient mon cerveau faisaient que c’était le cadet de mes soucis pour l’instant.

La main du jeune homme glissa le long de ma cuisse, me faisant frissonner, ma peau étant ultrasensible. En réflexe, je détachais mes jambes de son corps, les détendant après notre séance de sport.

Posant son front sur le miroir Ethan eu quand même la galanterie de me redresser comme il pouvait sur la barre afin que je sois un peu plus confortable.
Je sentais son odeur dans mes narines, mélange de son parfum, de sueur et de sexe. Nous ne viendrions pas de terminer que cela m’aurait donné envie d’un second round.

Mon amant vint ensuite appuyer son front contre le miens. Je fermais les yeux, appréciant plus que raisonnable cette proximité entre nous. J’entendis un bruit de vêtement et jugeais qu’il remontait son pantalon sur ses fesses parfaites.
J’inspirais doucement afin de retrouver un rythme de respiration plus calme maintenant que l’exercice était terminé.

Je coupais cependant net ma respiration, me tendant comme la corde d’un arc lorsque j’entendis Ethan prononcer des mots improbables.

- Fuck que j’t’aime!

Je rouvris les yeux aussi sec, fixant en silence le jeune homme. J’analysais rapidement ce qui venait de se passer, essayant d’évaluer si j’avais réellement entendu ce que je venais d’entendre. Mon cœur se serra, comme pour me faire mal tandis que ma respiration réaccélérai sensiblement.

Il ne pouvait pas me dire ça. C’était forcement une erreur. C’était le manque de sang dans mon cerveau qui avait fait que j’avais mal compris. Il ne pouvait pas m’aimer non.
Inexplicablement, la pensée qu’il ne m’aimait pas était presque autant horrifique que celle du fait qu’il m’aimait. J’avais envie de me taper la tête contre le miroir pour me sortir ces idées sordides de ma tête.

C’est le rire d’Hadès qui me fit prendre la douche froide. Un rire moqueur qui venait rajouter du réalisme à cette situation absurde.

- Oh que oui tu as bien entendu. Moi qui pensais que cette soirée était horriblement ennuyante, enfin un peu d’action pour m’amuser.

Je ne pris pas la peine d’envoyer balader ma divinité. Ce n’était clairement pas le moment de partir dans un débat avec le roi des Enfers. Mes pensées étaient tourner vers les mots interdits prononcé par Shaw.
J’avais une multitude de possibilités pour ma réaction, j’essayais de les voir toutes en revue, évaluant laquelle serait la moins pire pour nous deux.

Je ne pouvais indéniablement pas lui répondre que moi aussi… Ce n’était pas vrai, je n’avais jamais été amoureuse dans ma vie, mais de ce que j’avais cru comprendre cela ne ressemblait pas à ça. C’était difficile à évaluer car l’amour était une chose abstraite pour moi. Je décidais cependant que je ne devais pas l’aimer.

Je ne l’aimais pas, non. Enfin tout du moins pas de sentiments à la Roméo et Juliette. C’était juste de l’attirance, du sexe, de la provoque… mais pas de l’amour.

- Qui essaies-tu de convaincre petite fille ?

J’avais envie d’hurler de se taire à ce dieu de pacotille mais je me retenais. Il faisait exprès, c’était un jeu pour lui. En me menant à bout il créerait de l’action entre Ethan et moi. Et c’était la possible crise à venir qui l’amusait.

Je baissais les yeux vers mon corps nu, l’action étant terminée depuis un petit moment je commençais à avoir un peu froid. La chaire de poule commençait à recouvrir ma peau.

- Tu attends que je te demande en mariage et te propose les prénoms de nos futurs enfants ou quoi ? Dis-je redressant la tête vers le jeune homme.

Je me forçais à prendre un ton enjoué. J’espérais que c’était une erreur de la part de Shaw, que son cerveau d’homme avait ton bonnement été submergé par le moment. J’espérais donc qu’en simulant l’indifférence et l’humour il se sentirait soulagé. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un disait je t’aime par erreur, si ?

- Tu pourrais me détacher Shaw ? A moins que tu veuilles un second round, que je préférerais pas sur cette barre, je commence à avoir un peu froid.

Je lui désignais du regard mes poignets liés pour lui faire comprendre de quoi je parlais, mon faux sourire toujours sur mes lèvres.
Je priais intérieurement pour qu’il se dépêche, je ne pourrais pas lui faire face de cette manière très longtemps.

Mon r’gard planté dans celui d’Ais pendant moment qui sembla une éternité, j’pouvais pratiquement lire sa réflexion. Elle d’vait s’dire la même chose aussi. Est-ce que Hadès s’foutait d’ma gueule aussi? Probablement. J’aurais prise l’opportunité aussi si s’tait pas moi l’idiot. Au final, elle redressa sa tête vers moi et mon cœur j’senti mon cœur se serrer à nouveau.

- Tu attends que je te demande en mariage et te propose les prénoms de nos futurs enfants ou quoi ?

Ouch? Ça avait l’mérite d’être clair ET d’refroidir. L’humour, aussi ma tactique d’évitement favorite. Ça marchait bien, et ça allait aussi bien marcher ici aussi.

- J’avais pensée à Ciara? Liam si s’tun garçon, ajoutais-je sur un ton faussement sérieux en f’sant mine d’réfléchir. Un rire neveux s’échappant brièvement au final.
Mais drôlement, sa réponse m’donnais un drôle d’arrière-goût, j’trouvais qu’c’était assez pute comme réponse à quelqu’un viendrait d’se déclarer.

- Tu sais à qui elle me fait penser? Toi!
- Nuon j’fais pas ça!
- Quand tu ne tiens pas à ta conquête oui. Ça t’évite de te faire ressentir quoique ce soit en lui brisant l’coeur. C’est ton moyen de défense lover boy. Je commence à te connaître tu sais. Ce qui m’amène au point de discussion précédemment et fréquemment amener. Elle se fiche fort probablement de ta personne!
- Nu elle s’en fou pas.
- T’as vu comment elle t’as répondu? C’était clairement « Bah pas moi » caché parce qu’elle veut continuer de t’utiliser comme son jouet.
- Well y’a pas d’mal à ça et j’profite aussi right. Y’a vraiment aucun problème. S’pas parce qui à pas l’Amour avec un grand A qui à pas d’affection. J’pense que c’est bon qu’on s’limite à ça.
- Si tu le dis. Je ne vois n’y amour, ni affection, seulement des besoins répondus. C’est pour ça que tu as moi de toute façon.

Ah voilà où allait toute cette tirade mentale! J’aurais pu argumenter et philosopher amour, affection et sentiments longtemps avec elle, mais s’tait pas tellement l’moment idéal et y’avais peu d’chance qu’ma déesse soit objective d’toute façon.

- Tu pourrais me détacher Shaw ? A moins que tu veuilles un second round, que je préférerais pas sur cette barre, je commence à avoir un peu froid.

Ouais, vrai qu’l’atmosphère s’tait considérablement r’foidit, mais j’avais pas l’impression que s’tait la clim du local ou l’manque d’activité dans mon cas. J’secouai ma tête, espérant faire d’même avec mon esprit en réalisant que j’commençais à oublier d’la détacher. J’entrepris donc de délier ses poignets d’abord, notant au passage sa chair de poule. Je me rapprochai, passant mes bras autour d’elle, puis derrière elle en espérant lui fournir un peu de ma propre chaleur. Me penchant ensuite pour attraper mon T-shirt et son top au sol, je lui déposai sur les épaules le temps que j’lui détache son harnais improvisé. Bougeant sa chevelure vers l’avant dans un geste délicat pour éviter de les lui tirer, j’entrepris de défaire les nœuds avant d’laisser tomber la lanière au sol. Elle avait bien quelques marques là où la strap était passée, mais rien qui resterais. Pendant s’temps j’révisais mentalement ma réponse, qui m’satisfaisait pas, tout comme la sienne d’ailleurs, puis m’lançai. Aph avait beau me « conseiller » d’éviter d’envenimer la chose, s’tait pas moi d’me cacher. Au moins quand ça devenait bad shit crazy j’savais quoi faire, mais tourner autour du pot ça marchais jamais pour moi surtout dans un moment d’silence comme celui-ci. J’décidai donc d’le brisé, pensant qu’j’avais les choses en mains.

- Non mais. J’me suis mal exprimé. Tête ailleurs, tu vois? T’sais que s’pas s’que j’voulais dire, right? S’tait pas un vrai…, ajoutai-je avec en lui balançant un r’gard insistant qu’elle pouvait p’t’être capter en tournant sa tête vers moi. Un r’gard dans l’genre ‘Tu comprends?’, pour remplacer ces mots qu’il ne fallait plus prononcer.

- M’enfin, j’t’apprécie. Mais pas à s’point.

Nu, s’tait pas sorti aussi bien que ça sonnait dans ma tête. Inconfortable, j’allai passer ma main derrière ma nuque, puis m’forçai à m’ressaisir.

- T’sais quoi? J’vais la fermer. , dis-je confiant en lui claquant une fesse comme si ça suffisait à clore la conversation. J’attrapai mon T-Shirt au passage, le balançant sur mon épaule et cherchant mon sac de sport des yeux.

- S’tait l’fun on s’refait ça! lui dis-je en agrippant mon sac de sport et me dirigeant vers la porte ouverte. Je m’arrêtai toutefois dans le cadrage tapotant des doigts le cadre avant de me retourner.

- Oh by the way! Si un jour, un mec sérieux te fait une déclaration, réponds pas ça. Ça pince! Conseil du dieu d’l’amour! Trust me! , ajoutais-je alors qu’Aphrodite réalisais qu’j’avais pris son rôle l’espace d’un moment. Sur un ton à moitié insulté à moitié ravis, elle me fit quand même la morale. S’tait blasphématoire après tout, mais elle m’aimait beaucoup trop et avait espéré que je m’ouvre à elle et ses pouvoirs depuis longtemps, alors j’risquais rien.

- Déesse. À moins que tu parles de toi? On s’approprie mon droit divin et mon domaine? [/color]
- Ne le suis-je pas par extension? , répondis-je sur un ton vaguement insolent.
- Pas après ce que je viens de voir. Tu ne peux pas. Ah! Un vrai désastre, mais tu as fait avec ce que tu avais je suppose. [/color]
- Aislinn tu veux dire?
- Exactement.

J’roulai les yeux et soupirai vaguement désespérés. J’espérait qu’un jour elle arrive à l’apprécier ou du moins la tolérer. Malgré le « désastre », comme elle disait, j’espérais que ce p’tit épisode soit passager et que demain tous s’rait oublié de la part d’Ais et on en rirait comme des cons. Voilà.
J’allais disparaître dans le couloir, pas mécontente de quitter le local, mais j’entendis les pas et les voix des gardiens d’sécurité qui parlaient ensemble et revenaient en sens inverse.

- Fuck!

Immédiatement j’rentrai d’nouveau dans l’local et tentai de fermer la porte au final assez lourde et grinçante. Il était préférable de la garder ouverte alors j’me retournai vers Aislinn, pour qui j’avais quand même le respect d’l’avertir d’se revêtir au plus vite. Si on s’faisait coincé au moins elle garderait sa dignité.

- Sécurité, met ton short!

Il regarda un peu ébahi mes poignets comme s’il avait complétement oublier le fait que je me trouvais encore attachée à cette foutue barre. Je me retenais de lever au ciel à la suite de cette réaction. L’atmosphère était déjà assez… spéciale.

Il finit par se rapprocher de moi, passant ses bras autour de moi.
Le contact de sa peau chaude contre la mienne m’arracha un frisson incontrôlé. Galant, il ramassa son t-shirt qui trainait au sol afin de me le poser sur les épaules en attendant qu’il finisse de me libérer.
J’esquissais un sourire en coin, mais rien de plus.

En temps normal j’aurai pu lui envoyer une vanne, lui demandant s’il me prenait pour une princesse ou autre… mais là, le cœur n’y était pas. L’ambiance était devenue étrange comme dans un mauvais film à l’eau de rose.

Je fermais les yeux alors qu’il déplaçait sa main dans mon cou afin d’enlever mes cheveux. J’appréciais ce contact, peut-être trop. J’avais une boule qui se créait dans ma poitrine, j’avais juste envie de m’isoler. Loin de lui, loin de tout.

- Et c’est parti. Tu vas redevenir dépressive et en colère à cause de l’artiste ? Tu n’en a pas marre ?
- Si j’en ai marre ? Bien sure que j’en ai marre que ma vie soit régie par les réactions des autres. Oui j’en ai marre que les seules choses que je ressente vraiment c’est la tristesse qui résulte de vos conneries.
- Je n’y suis pour rien moi tu sais.
- Pardon ?! Ce n’est pas toi qui as tué avec mes mains une de mes anciennes camarades ?
- Les chiens ne font pas des chats, tu t’es plutôt laissé faire j’ai trouvé…

Je me murais dans un mutisme cérébral afin de ne plus répondre à Hadès, trop en colère contre lui qui venait de me rappeler tout ce que j’essayais d’oublier.

Le bruit de la lanière tombant au sol me sortis de ma torpeur. Je sautais de la barre, m’éloignant un peu de Shaw, diminuant notre proximité. Je massais légèrement mes poignets tout en détaillant mon corps nu.
Oui, il y avait quelques marques, mais rien de bien méchant. Dans tous les cas, ce n’étais pas mon plus grand problème à l’heure actuelle.
Mon plus grand problème était devant moi a torse nu et je me sentais totalement démunie face à lui. Je me sentais con*e de lui avoir répondu ce que je lui avais dit. C’était plus sec que je ne l’aurai voulu… Je lui en voulais à lui aussi, s’il n’avait rien dit nous n’en serions clairement pas là.

Ethan brisa finalement le silence pesant qui régnait dans la pièce.

- Non mais. J’me suis mal exprimé. Tête ailleurs, tu vois? T’sais que s’pas s’que j’voulais dire, right? S’tait pas un vrai…

Je lui renvoyais un sourire compréhensif tout en remettant ma culotte. Oui je voyais exactement de quoi il parlait. De toute manière un mec comme lui, ça ne se mettait pas en couple., et encore moins avec une fille comme moi.

- M’enfin, j’t’apprécie. Mais pas à s’point.

Heureusement pour moi, j’étais penchée en avant alors qu’il me disait ça, ramassant ma brassière. Il ne voyait pas mon visage et c’était tant mieux. L’annonce qu’il venait de me faire me fit l’effet du coup de poignard et toute la volonté du monde n’aurai pas suffit à garder contenance.

Je me redressais, ma brassière collée contre ma poitrine en guise de protection. Je regardais Ethan qui avait reprit son attitude de bad boy qui en temps normal me plaisir tant.

- T’sais quoi? J’vais la fermer.

Il claqua ma fesse et ce fut le geste de trop. Je serrai les dents en sentant la colère et l’humiliation monter en moi.
Pour qui il me prenait ? Je n’étais pas de ce genre de fille que tu sautais vite fait et que tu renvoyais d’une petite fessée. S’il voulait une p*te il n’avait qu’à se la payer.

- S’tait l’fun on s’refait ça!

Il se dirigea vers la porte, sans un regard en arrière. Il s’arrêta tout de même dans l’encadrure de la porte pour me faire remarquer que si un jour on me faisait une vraie déclaration je ne devrai pas répondre ce que je venais de lui répondre, puis il franchit la porte et disparu dans le couloir.
Je mis ma main sur ma bouche appuyant fortement pour étouffer le cri de rage que je n’avais pas a retenir.
J’enfilais rapidement ma brassière avant de me retrouver nez à nez avec mon reflet dans le miroir. Pathétique.
J’avais en face de moi l’archétype du genre de fille qui me faisait pitié. J’avais les larmes au bord des yeux, j’étais à moitié nue, j’étais en colère, j’étais triste.

J’étais triste car j’étais certaine que quoi qu’il en dise ça n’allait plus être la même avec Ethan. Et même si nous n’étions pas ensemble ça se rapprochait le plus d’une relation de tout le long de ma courte vie.
Pourtant j’en avais vu des mecs. Nombreux étaient ceux qui m’avaient dit m’aimer juste pour pouvoir me sauter. Nombreux étaient ceux qui avaient abusé de moi au nom de l’amour. J’avais essayé de me convaincre que je les aimais en retour, cela rendait le calvaire moins pénible… au début tout du moins…

Mais je ne pensais pas que Shaw était de ce genre… Je l’aurais pensé plus respectueux, que même si nous n’étions pas ensemble il y avait une forme d’affection, peut-être même de l’amitié…
J’étais déçue et dégoutée… plus de moi que de lui en vrai. J’avais envie de tout casser, de tout envoyer balader. J’avais envie de disparaitre et d’exploser en même temps.

- Sécurité, met ton short!

Je me retournais en sursautant. Tellement perdue dans mes pensées je ne l’avais pas vu revenir.
J’imprimais lentement ce qu’il venait de me dire et une fois que ce fut fait je me penchais pour enfiler mon short en toute vitesse. Pas question que les gardiens me voient à poil. Ma dignité avait pris un assez grand coup pour aujourd’hui.

Je me redressais en essuyant mes yeux avec le revers de la main. Main qui était devenue glaciale.

- Hadès ? Que fais-tu là bordel ?
- Moi ? Rien. C’est toi qui t’énerves et active tes pouvoirs comme une grande.

Il avait l’air content, c’était bien le seul.
Je soupirais avant de frotter mes deux mains l’une contre l’autre afin des les réchauffer. Je n’allais pas laisser mes pouvoirs faire ce qu’ils voulaient comme ça…

J’entendis le pas des gardiens se rapprocher dangereusement.
Rapide je me dirigeais vers le jeune homme et lui agrippais la main pour l’entrainer en vitesse derrière une commode en bois qui se trouvait dans le fond de la salle.
Je tirais sur son bras pour qu’il se baisse alors que je m’accroupissais.

Ce n’était pas la première fois que je restais en dehors des horaires pour m’entrainer et j’avais trouver cette cachette, hors des regards, hors du reflet du miroir.

Je relâchais le bras d’Ethan posant mon doigt sur mes lèvres pour lui intimer le silence. Je retenais mon souffle en le fixant dans les yeux, comme si la sécurité pour entendre mon souffle.
Mon cœur battait violemment dans mes oreilles, assourdissant. L’air était trop lourd, je n’en pouvais plus. Je fermais les yeux alors que les gardiens passaient la porte du studio.

J’entendis les pas sur le sol, ils tournaient sur eux même à la recherche de quelque chose, nous.

- Il n’y a personne, la petite blonde a encore dû oublier d’éteindre la lumière, c’est pas la première fois.
- Dommage qu’elle ne soit pas là, je lui aurai bien appris la discipline moi.

Les deux hommes partirent dans un rire gras alors qu’ils sortaient de la pièce.

Je grognais, me retenant de me lever d’un bond pour leur répondre un chapelet d’insultes.

J’entendis ensuite le son de la porte se refermer alors que la lumière s’éteignait. Un grincement sinistre confirma la fermeture complète de la porte.
Et là, ce fut le drame, le bruit d’une clé dans la serrure et le cliquetis caractéristique d’une porte fermée à double tour «CLAC CLAC».

Je me relevais d’un coup, m’éloignant de Shaw que j’avais cesser de regarder depuis que j’avais fermer les yeux, c’était trop pénible.

- Merde ! Manquais plus que ça…