Sujet: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Lun 4 Mai - 22:05
Aislinn O'Riley
Gwenhwyfar Ó Néill
Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés
Les beaux jours étaient définitivement terminés pour moi, fini l’indépendance. Alors que je descendais du train qui m’avait mené de Dublin à Galway je disais adieu à mes derniers instants de liberté.
J’avais fini mon année sabbatique à mon plus grand regret. J’avais commencé par un stage à Cancun où j’avais commis plus de catastrophes qu’autre chose, le moral n’aidant pas forcément. J’avais tout de même appris les bases de gestions d’un hôtel que j’avais pu appliquer dans mon second stage à Bali. J’en avais profité pour visiter l’Indonésie en sac à dos pendant quelques semaines à la fin du stage avant d’enchainer avec Malte à La Valette et de terminer sur ma terre natale à Dublin.
Tant de choses s’était passée pendant ce laps de temps loin du pensionnat, comme une bulle hors de la réalité, un havre de paix.
Avec un soupir j’attrapais les poignées de mes valises, une dans chaque main, me dirigeant vers la sortie de la gare pour prendre un taxi. Pas question de prendre le bus chargée comme j’étais. En plus, on était dimanche alors il n’y en avait qu’un par heure si je ne me trompais pas.
Je rejoignais la foule qui fourmillait dans les couloirs de la gare de Galway pour atteindre une sortie avec difficulté, les deux mastodontes qui me servaient de bagages n’aidant pas à me déplacer facilement. Une fois arrivée dehors je me décalais sur le côté, sortant une cigarette du paquet se trouvant dans mon sac à main.
J’avais changé beaucoup de chose pendant ce voyage, j’avais pris de nombreuses résolutions mais je n’avais pas quitté cette mauvaise habitude, je n’en avais pas eu envie à vrai dire.
Tout en fumant je pianotais sur mon téléphone pour écrire à Lawrence le prévenant que j’étais arrivé à bon port. Mon ami avait eu peur que je ne décide de ne jamais revenir. Je n’avais pas osé lui dire que la direction du pensionnat ne m’avait guère laissé le choix. La possédée d’Hadès dans la nature ça faisait tache dans leur protocole de sécurité.
Alors que je terminais ma clope un type un peu louche, les cheveux gras, pas propre sur lui, surgit devant moi, tendant des colliers dans sa main.
- Bonjour belle demoiselle, seriez-vous intéressée par l’un de mes colliers ? Ils sont en or véritable.
J’arquais un sourcil pour lui montrer mon scepticisme alors qu’il me vendait les mérites de ses bijoux. Bijoux qui soi-disant passant étaient en toc. Une capacité que j’avais découverte était que j’arrivais à faire à différence entre un métal précieux et du toc… pas de grande utilité sauf dans ce genre d’occasion. Mais c’était toujours mieux que tuer les gens par le toucher je trouvais… quoique.
Hadès m’avait expliqué que ça provenait du fait que chez les romains il était appelé Pluton et qu’il gérait les ressources des sols ou un truc du genre. J’avais pas tout écouter, fallait avouer.
J’envoyais balader le vendeur de pacotille qui sembla outré, m’insultant en gaélique avant de partir vendre ses breloques à un groupe d’asiatique. Eh beh ! Que ça faisait du bien de rentrer !
Un sourire ironique orna mes lèvres alors que j’écrasais ma cigarette dans un cendrier se trouvant sur ma droite. Je ressaisissais mes valises et me dirigeais vers le parking des taxis puis montais dans le premier de la file.
Le chauffeur descendit pour m’aider à mettre mes bagages dans le coffre, peinant vu le poids de ceux-ci. Je lui envoyais un petit sourire désolé avant de lui indiquer ma destination et de monter à l’arrière du véhicule.
Je me concentrais sur mon téléphone sur le trajet du retour, promettant à mon rouquin de meilleur ami de le voir au plus vite, mais qu’il devait d’abord me laisser le temps de me réinstaller. Je n’osais pas imaginer l’état de ma chambre, même si elle avait été entretenue… et je n’osais pas imaginer mon état à moi une fois de retour pour de bon. Il y avait un gouffre entre l’action de rentrer et rentrer réellement.
Je sentais mon cœur battre plus fort dans ma poitrine alors que le nombre de kilomètres m’éloignant de ma prison dorée diminuait. Un stress inexplicable montait en moi sans que je ne puisse le contrôler. Moi qui pensais avoir réussi à passer au-dessus de tout ce qui s’était passé ici… je me rendais compte que c’était loin d’être le cas.
Alors que mes pensées défilaient à toute allure le taxi arrêta sa course, me mettant devant le fait accomplis. Nous étions arrivés à Immortalia A travers la vitre teintée j’observais le portail s’élever devant moi comme la porte des Enfers. Je me rappelais la première fois que je l’avais vu, j’étais loin d’imaginer ce qui allait se passer.
Je descendis de voiture et donnais un pourboire au chauffeur qui repartit sans demander son reste, me laissant là les bras ballants, mes valises sur le bord de la chaussée.
Je prenais une inspiration profonde avant de tirer mes bagages en directions des dortoirs.
- Nouvelle année, nouvelle moi. Tout va bien se passer.
J’essayais de me convaincre malgré la présence lugubre de ma divinité dans ma tête. Je le sentais ramper tel le serpent venimeux qu’il était…
- Et c’est reparti, du drame à revendre je suis le grand méchant.
Je retenais un grognement. Notre relation s’était nettement améliorée mais de là a dire que nous nous entendions bien il y avait un océan. Il m’avait aidé certes mais cela était seulement le résultat de la destruction de moi-même qu’il avait entrainer.
Je chassais le seigneur des Enfers de mes pensées alors que j’arrivais devant la porte du bâtiment des M.
Je regardais derrière moi dans l’espoir de trouver une échappatoire de dernière minute qui évidement n’existait pas. J’étais bel et bien de retour.
Je poussais la porte faisant passer une valise après l’autres et les laissait sur le côté dans le couloir. Je me dirigeais vers la salle commune pour voir si quelqu’un, un mec, s’y trouvait pour m’aider avec mes affaires mais ne trouvait personne. Le couloir était désert.
Je pinçais les lèvres, vu le beau temps les gens avaient dû en profiter pour sortir. C’était ce que j’aurai fait à leur place. Je lançais un regard blasé à mes valises. Pourquoi avais.je pris autant de trucs moi ? Même si la réponse était facile, parce que je le pouvais.
Je me décidais à empoigner la première valise que je tirais avec difficulté sur les marches de l’escalier, n’essayant même pas d’être discrète vu le boucan que je créais. Une fois en haut je la plaçais devant la porte de ma chambre avant de redescendre chercher la deuxième, la plus lourde.
Je la hissais très difficilement à l’étage des filles avec un chapelet de jurons dans toutes les langues que je connaissais alors que je m’arrêtais toutes les deux marches. Essoufflée, je la poussais aux côtés de la première qui attendait sagement dans le couloir. Je prenais une seconde pour reprendre mon souffle, c’était plus sportif que je ne l’aurais cru, en même temps elles pesaient chacune plus de 35 kilos…
Une fois ma respiration plus calme je poussais la poignée de ma porte, qui était fermée. Bah évidemment, je m’attendais à quoi ? J’étais tout de même rassurée, je n’aurais pas trop aimé de la trouver ouverte. Je n’y avais pas laissé de valeur mais c’était tout de même mon intimité.
Je sortais ma clé de mon portemonnaie avant de la glisser dans la serrure. J’ouvris la porte en grand jetant un regard méfiant à l’intérieur.
Rien ne semblait avoir bouger, comme figé par le temps. Je retenais un frissonnement et entrait dans la pièce, laissant la porte béante. Je tirais mes bagages dans la pièce et restait là sans bouger, presque paralysée.
Le réalisme de la scène me frappait de plein fouet. J’étais de retour, et même si j’avais travaillé sur moi-même tout ce que je pensais avoir oublier se trouvait ici, tel la boite de Pandore.
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Sujet: Re: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Ven 29 Mai - 19:10
Chambre n°109, le retour
ft. Aislinn
Encore sous ma couette, j'sentais la chaleur du soleil venir me réchauffer le visage. Appréciant d’abord la sensation, j'me réveillais doucement. Là, dans mon lit confortable et le rayon de soleil chauffant ma joue, j'poussais un soupir de contentement. J'resterais bien toute la journée comme ça, on était dimanche après tout. Mais, j'savais que j’avais un petit programme qui m’attendait. Profitant pendant encore de longues minutes de mon confort, j'finissais par sortir de ma tanière. J’enfilais une tenue de sport, brassière, t-shirt et leggings, mon sac de sport à l’épaule et allait au self. Plusieurs élèves étaient là, mais j’arrivais à trouver une place isolée. Le calme au réveil, c’était crucial. J'voulais garder ma bonne humeur le plus longtemps possible. Picorant tranquillement mon petit déjeuner et discutant avec Brigid, tout en scrollant sur mon téléphone, ma routine matinale se passait bien. Une fois mon café ingurgité, j'ramenais mon plateau puis prenait la route du Dojo. J'tirais une moue déçue en remarquant que le soleil avait disparu derrière les nuages, et que j'risquerais pas de le revoir avant la fin de la journée (avec de l’espoir).
Ma bonne humeur refaisait surface lorsque j'franchissais les portes du bâtiment de sport. Le silence m’enveloppa d’un coup. Un sentiment de sérénité monta en moi tandis que j'me dirigeais vers la salle. Mon petit paradis à moi. J’enlevais mes chaussures une fois arrivées, appréciant la sensation du tapis sous mes pieds. Laissant mon sac dans un coin, j'me faisais un rapide bandage. Profitant de ma solitude, j'mettais de la musique pendant mon échauffement. J'savais que Gyula n'me joindrait pas ce matin, le dimanche, il avait du mal. Et il préférait s’occuper de ses plantes à cette heure, j'crois.
Comme tous les dimanches matin, une fois mon échauffement terminé, j’entamais ma routine d’enchaînement. Mon esprit n'restait pas complètement concentré sur la tâche, discutant avec Brigid, ou bien réfléchissant à la semaine à venir. Mes études étaient une source de stress la semaine, et le week-end sportif me permettait de relâcher la pression pour être en forme la semaine qui suivait. Les bruits de coups contre un sac de frappe pouvaient se faire entendre pendant encore une bonne heure, avant de perdre en puissance puis finalement s’arrêter. J'voulais pas y aller trop fort et une heure, c’était déjà bien. Mon corps me faisait souffrir dans le bon sens et un sourire ornait mes lèvres. J'cherchais ma bouteille d’eau dans mon sac et la buvais presque en entier. J'faisais quelques étirements, qui m'éviteraient de me transformer en une vieille se plaignant de ses courbatures le lendemain.
J’attendais de reprendre quelques forces avant de retourner dans le dortoir. J'passais par les douches. J'profitais longuement de l’eau chaude, chassant la transpiration et déliant mes muscles. J’enfilai une tenue confortable, un débardeur et un pantalon léger, descendant bas sur mes hanches. J’avais la flemme de me faire un bandage pour contenir ma poitrine, décidant que le débardeur la comprimerait assez. J’avais changé un peu de mentalité sur mes « attributs féminins », leur portant moins d’importance qu’avant. Enfilant plus souvent des brassières à la place de mes bandages. De toute façon, ce matin, j’avais confiance de ne croiser personne.
J'déambulais dans le couloir des filles, menant à ma chambre, répondant à un message de ma cousine. Ma serviette autour du cou et la peau encore rougis par la douche. Mes cheveux avaient poussé, et quelques mèches humides me tombaient dans les yeux. Alors que j'passais naturellement devant les chambres fermées, j'remarquais quelque chose d’anormal. Une porte, ouverte. En somme, c’était pas si bizarre, mais… C’était le numéro 109. Et j’étais bien placée pour savoir que c’était la chambre d’Aislinn, qui avait disparu, depuis 1 an. Poussée par la curiosité, j'm’approchais et m’arrêtais dans le couloir lorsque j’étais dans l’axe de la chambre. J'rencontrais un dos. Et des cheveux blonds. Et une silhouette familière.
- Aislinn ?
Le prénom m’avait échappé, trop surprise et le doute perçant dans ma voix. Lorsque la blonde se retournait, son identité se confirmait. J'la regardais de haut en bas, remarquant qu’elle paraissait être… en forme. Bronzée, les yeux lumineux et la posture droite, j'la reconnaissais bien. Elle n’était pas la Aislinn que j’avais croisée au bar. J'l’avais pas vu depuis, d’ailleurs. C’était un peu un choc. Mais dans le bon sens.
- Ça fait un bail. Un léger sourire ornait mes lèvres. Depuis le réveil j’étais de bonne humeur, et la revoir aidais dans le même sens. Elle et moi n'étions pas spécialement proches… Mais, il y avait quelque chose. En tout cas, Brigid, elle, était ravie. Sa chaleur se propageait en moi. Pendant cette année, elle s'était beaucoup inquiétée pour elle, craignant le pire (j'allais pas mentir, j'partageais son sentiment...).
- Alors, de retour ? Les yeux rieurs, j'regardais son numéro de chambre, les souvenirs de notre première rencontre me revenant. J'croisais de nouveau son regard. Tu te souviens du numéro de ta chambre, c’est déjà ça.
Sujet: Re: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Lun 8 Juin - 20:55
Aislinn O'Riley
Gwenhwyfar Ó Néill
Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés
Alors que j’étais perdue dans mes pensées, me remémorant les moments passés au pensionnat une voix familière me sortis de ma visualisation de flashback. Ce n’était pas plus mal, il n’y avait pas que des souvenirs joyeux dans cette pièce. Il y avait aussi des drames, des pleurs, des cris, de la colère… Je me mordis la langue pour me sortir e cet état.
Je me retournais, sourire aux lèvres, ayant reconnu la voix. Malgré ma longue absence il fallait croire que je ne l’avais pas oublié. Dans un tourbillon de cheveux blond je me retrouvais donc face à Gwen. Une Gwen qui, elle aussi, avait changé pendant mon absence. Je la détaillais sans gène de la tête au pied, notant qu’elle paraissait plus féminine que dans mon souvenir. Elle semblait sortir du sport, une serviette de bain autour de cou, les cheveux encore humides. Elle m’adressait un sourire chaleureux auquel je répondis de plus belle. Je ne pouvais le nier, certaines têtes m’avait manqué ici malgré tout. Je m’avançais d’un pas vers elle alors qu’elle me disait que ça faisait un moment. J’hochais la tête pour toute réponse. Ce n’était pas une question, c’était une évidence. Cela faisait plus d’un an que j’avais coupé les ponts avec le monde sordide d’Immortalia… Plus d’un an que je travaillais sur moi pour ne pas me laisser happer dans le gouffre de noirceur qui se trouvait au fond de moi. Plus d’un an que j’essayais de revenir à la personne que j’étais avant…
J’avais fait une croix sur ce dernier point d’ailleurs. Je ne pouvais plus revenir en arrière. J’avais tué, plus d’une fois. Heureusement pour la plupart des victimes ce ne fut que temporaire, pour la plupart seulement. J’avais accepté cette part d’ombre en moi. J’avais appris à la maitriser, en partie tout du moins. Je me sentais un peu plus maitre de moi, moins comme un pantin désarticuler que l’on pourrait utiliser Ce travail sur moi avait prit du temps, beaucoup de temps. Je n’étais peut-être plus aussi lumineuse qu’avant. La noirceur d’Hadès avait entaché ma personnalité mais je me sentais mieux tout de même. Je ne cherchais plus à oublier. J’avais accepté, je m’étais accepté. J’avais retrouvé le gout de vivre et c’était le plus important après tout. Pour survivre au roi des morts il fallait embrasser la vie.
- Alors, de retour ? Tu te souviens du numéro de ta chambre, c’est déjà ça.
Je lui envoyais une moue boudeuse avant de me fendre à nouveau de mon sourire solaire. Je passais une main dans ma chevelure d’or avant de tourner la tête de droite à gauche tout en désignant la pièce luxueuse qui m’entourait.
- Oublier ce coin de paradis ?! Mais comme je pourrais ?
Mes lèvres se transformèrent en un sourire railleur soulignant l’ironie de mes paroles.
- Mais oui, comme tu peux le voir je suis bel et bien de retour dans ma prison dorée. Le directeur a décidé de rappeler son colibri à la maison après qu’il ait eu gouté à la liberté.
Un soupire résigner s’échappa de mes narines. J’avais dû rentrer, mon escapade avait trop duré pour la direction… et il était temps que je poursuive mon cursus.
- Aller rentre ! Tu vas pas rester sur le pas de la porte non ? Je suis sure tu as milles choses a me raconter !
Je lui fis signe d’entrer alors que j’allais m’assoir sur le coin de mon bureau, lui désignant la chaise du menton. Nous serions un peu mieux que là debout, les bras ballant dans l’entrée de ma chambre.
- Raconte-moi tout ! Tu as fait quoi cette année ? Il y a des ragots ? Tu fréquentes encore des gens que je connais ? La médecine ça se passe ?
Je plaçais ma main devant ma bouche, laissant échapper un rire cristallin, me rendant compte que je l’assaillais de question au bout de quelques secondes à peine.
- Désolée ! Je m’emballe un peu ! Ça fait si longtemps que j’ai pas mis les pieds ici… je suis sure que j’ai manqué un million de chose !
Je posais une main sur son avant-bras, posant l’autre sur ma poitrine l’air concernée.
- Rassure moi ! Personne ne m’a détrôné ?! je suis toujours la reine des garces ?
Je lui envoyais mon sourire provocateur. A l’époque j’étais une des « étoiles » de l’école. Pas mal de personne gravitais autour de moi, j’étais un peu une queen bee… mais avec plus de style que dans Gossip Girl… J’avais beau être passé à autre chose, céder ma place n’était pas envisageable. Mon égo appréciait trop être le centre de l’attention.
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Sujet: Re: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Mer 29 Juil - 17:32
Chambre n°109, le retour
ft. Aislinn
J'savais pas trop comment l’expliquer, mais à la vue du sourire d’Aislinn, un sentiment de soulagement m’enveloppa. C’était comme si c’était la preuve qu’il me fallait pour me convaincre que la Aislinn que j'connaissais était de retour. Pas la Aislinn torturée, terrifiée, l’ombre d’elle-même. Celle-ci paraissait aussi lumineuse que dans mes souvenirs et toujours avec de l’humour. Bien que j'notais sans doute une pointe de vérité derrière ses paroles… La joie de Brigid venait se mêler à la mienne, me submergeant presque, n'ressentant jamais aussi fort mes sentiments. C'n’était pas désagréable, mais déstabilisant. J'me laissais quelque temps pour que Brigid se calme, qu’elle contienne un peu mieux son euphorie.
A la proposition d’entrer d’Aislinn, j'hochais affirmativement la tête, elle avait raison. Par contre, elle risquait d’être déçue… Miss Gossip, c’était pas moi. A l’invitation de la blonde, j'prenais place sur la chaise qu’elle indiquait, m’affalant plus qu’autre chose, étirant mes jambes devant moi. J'm’attendais pas à cette tournure d’évènement ce matin, mais j'me plaignais pas. Plutôt l’inverse ! J'séchais les quelques gouttes qui continuaient de couler dans mon cou distraitement, écoutant Aislinn. J'haussais un sourcil à toutes ses questions, seulement à moitié surprise. J'me souvenais bien comment elle était pipelette, au moins, ça n’avait pas changé. J’ornais un sourire en coin à son excuse, qui se transformait en un petit rire à sa dernière inquiétude. Rejetant la tête en arrière, j'chassais les quelques mèches qui me tombaient dans les yeux tandis que mon rire retombait. Décidant de rentrer dans son jeu, j'recouvrais sa main sur mon avant-bras avec ma main, la regardant droit dans les yeux avec toute l’honnêteté du monde, bien qu’il y ait toujours un léger sourire sur mes lèvres.
- Personne n't’arrive à la cheville, rassure toi. La couronne est toujours tienne.
- Ce Ethan Shwan pourrait faire compétition.
- Hmm, t'as raison… Mais autant n'pas penser à lui, j'passe une bonne matinée.
Revenant à la conversation, j'm’adossais plus confortablement dans la chaise, reprenant ma main, la passant dans mes cheveux, avant de reprendre la parole.
- Pour répondre à tes questions… J'levais les yeux au plafond, en pleine réflexion. Bon, les ragots, tu dois t’en douter, c’est pas vraiment mon truc, j'lui donnais un petit sourire amusé, donc il faudra que tu t’adresses à quelqu’un d’autre. Sinon, la médecine oui, ça se passe, de mieux en mieux même. J’ai pensé au suicide plusieurs fois, j'poussais un soupir dramatique, mais Brigid était contre. J'fréquente Law dans la même filière, j'crois que vous êtes potes si j'me trompe pas. Sinon, Eireen est partie pendant un an à Düsseldorf, donc j’ai déprimé pendant ce temps-là (on n'pouvait pas vraiment savoir si j'plaisantais ou non, aucun indice sur mon visage ou dans ma voix). Hmmm, j'penchais la tête sur le côté, cherchant si j’oubliais quelque chose. Ah ! J'me redressais dans ma chaise et levais un peu mon pied droit pour que son attention tombe sur lui. J'me suis fait un nouveau tatouage, en souvenir d’Egypte.
Du voyage d’Egypte, j’étais revenu avec une blessure sur le dessus de mon pied, qui avait laissé une cicatrice. Après quelques temps de réflexion, j’avais décidé d’en faire quelque chose. Ainsi, autour de ma cicatrice s’étalait mon tatouage, dans un style tribal, où l’on pouvait deviner la forme d'une flèche, mais très stylisée. Le tout était un peu abstrait et compliqué à déchiffrer. Sans regarder les détails, on voyait juste des courbes et des formes, mais tout en tout, il était beau. J’étais satisfaite de celui-là, comme pour tous mes tatouages.
J'reposais mon pied, puis redressais le regard dans le sien. N'voyant plus rien à ajouter, j'décidais de changer de sujet.
- Mais sinon, toi, qu’est-ce que t'as fait pendant ton année de disparition ? Mon ton était léger, bien que j’étais réellement intéressée.
(c)LOKIA
Spoiler:
Coucou ! Désolée d'avoir mis autant de temps, en plus c'est pas très long, j'espère que ça t'ira. Hésite pas à me dire si y a un truc qui te chagrine ;w;
Sujet: Re: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Dim 16 Aoû - 18:57
Aislinn O'Riley
Gwenhwyfar Ó Néill
Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés
Je la regardais poser sa main à son tour sur la mienne avant de reprendre le contact visuel avec elle. Un sourire étira, malgré moi, alors qu’elle affirmait que personne n’avait réussi à m’égaler. Ah les problèmes d’égo… Cela n’avait en soit rien d’extraordinaire, je n’avais rien à y gagner… mais l’âme de compétitrice qui m’animait était heureuse d’apprendre cette nouvelle. Apparemment je pouvais partir plus d’un an et toujours garder le flambeau. C’était en quelque sorte rassurant, je ne sortais pas des esprits en un claquement de doigt. - En même temps vu ta personnalité, il est difficile de t’oublier. - Je vais prendre ça comme un compliment. - Ce n’en est pas un.
Je décidais de ne pas me focaliser sur Hadès, préférant me concentrée sur la jolie brune qui se trouvait devant moi. Cette dernière récupéra son bras que je tenais toujours, inconsciemment, avant d’entreprendre de répondre à ma série de question.
Gwen m’avoua qu’elle n’avait pas changer niveau gossip et que donc il faudrait que je m’adresse à quelqu’un d’autre pour avoir l’état des lieux des scoops qui s’étaient passés pendant mon absence. Je m’y attendais quelque peu mais j’avais eu le mérite d’essayer. Probablement que Lawrence en saurait un petit peu plus. Elle m’apprit que ses cours en médecine se passaient bien, malgré le sous-entendu sur la difficulté des études en parlant de suicide. J’éclatais de rire, comprenant que sa déesse ne soit pas tout à fait d’accord sur ce point. Je n’étais d’ailleurs pas totalement sûre que ce soit la réaction adaptée à des cours compliqué… mais j’avais bien compris que ce n’était qu’une blague, d’où mon rire. Ma camarde mentionna qu’elle fréquentait Lawrence qui était dans la même section. J’hochais la tête lorsqu’elle avança le fait que l’on était ami. Elle continua son laïus pour m’apprendre qu’Eireen était partie en Allemagne le temps d’une année. Je n’étais donc pas la seule à avoir déserté. Je notais qu’elle devait toujours être proche de la rouquine. Je n’étais pas totalement certaine de la nature de leur relation mais en réalité je m’en fichais un peu. Elles étaient grandes et faisaient ce qui les rendaient heureuses et c’était tout ce qui comptait après tout.
La brunette sembla réfléchir un instant, marquant une pause, avant de s’exclamer. Elle me montra son pied, m’indiquant qu’elle était passée une nouvelle fois sous les aiguilles, en souvenir de notre merveilleux voyage en Egypte. J’observais les courbes de l’encre qui courraient sur sa peau, hochant la tête avec une moue approbatrice. J’aimais beaucoup.
Une fois son pied à nouveau posé au sol elle me demanda la question que tout le monde allait me poser ces prochains jours. Qu’est-ce que j’avais fait pendant tout ce temps.
Je pouffais légèrement en secouant la tête. Si je ne pouvais pas lui donner la raison de mon départ je pouvais effectivement lui dire ce que j’avais fait, ça il n’y avait pas de problème.
- Aloooors je suis allé élever des licornes en Papouasie Nouvelle Guinée.
Je lui envoyais un sourire accompagné d’un clin d’œil avant de reprendre la parole, cherchant par où commencer.
- Plus sérieusement, j’ai fait pas mal la globe trotteuse. En partant d’ici je me suis envolée direction le Mexique, plus précisément Cancun pour bosser dans un hôtel et apprendre sur tout ce qui était gestion. Après quelque mois sur les plages, et quelques catastrophes avec des clients difficiles j’ai refait ma valise direction Bali.
Je marquais une pause pour m’assurer que je ne manquais pas une étape à mon périple.
- Là bas aussi pour bosser dans un hôtel, merci les contacts de papa… J’en ai profité pour faire le tour de l’Indonésie en mode backpacker avant de partir direction Malte pour une autre stage. J’ai terminé avec un stage à Dublin et… et me voilà !
J’écartais les mains en mode « tadaam » avant de les passer dans ma chevelure.
- Il faut croire que la direction en avait marre que je vadrouille dans le monde entier. Malgré le fait que je me maitrise mieux je pense qu’ils n’étaient pas totalement rassurés du fait que la possédée d’Hadès se balade sans laisse autour du cou.
Et en vrai ils avaient plutôt raison. C’était d’ailleurs pour cela que j’étais partie sans demander la permission. - Il vaut mieux demander pardon que permission.
J’approuvais ma divinité pour une fois. Même si c’était rare.
- Mais en gros rien de bien exceptionnel, enfin j’ai pas mal bossé surtout afin d’avoir une expérience de terrain et surtout un motif d’évasion de cette jolie cage dorée.
Je désignais ma chambre d’un geste circulaire. Je n’allais certes pas me plaindre mais c’était ce que c’était. Une prison aux barreaux en or.
Je secouais la tête, pas question de retourner dans la morosité si rapidement.
- En tout cas ça me fait trop plaisir de te voir ! Faudra qu’on aille se boire un verre ! Et tu as l’air en forme ! Regarde-toi ! Tu reviens du sport ? Tu fais quoi ?
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Sujet: Re: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Ven 30 Oct - 17:04
Chambre n°109, le retour
ft. Aislinn
J'n’empêchais pas un sourire d’étirer mes lèvres à la petite blague d’Aislinn. J'haussais un sourcil en gardant mon rictus, pour dire « mais oui, bien sûr, j'te crois ». A l’aise dans ma chaise, j’écoutais les péripéties de la revenante. J'ponctuais son récit en hochant la tête, signifiant que j’écoutais et que j'suivais. Tandis qu’elle relatait, mon esprit essayait de choper les informations. Tout en tout, j'comprenais son motif (expérience de terrain) et son réel motif (fuir, une échappatoire). L’hôtellerie, c’était pas tout rose ! Un milieu qui m’attirait pas, surtout après les histoires que ma mère m’en avait racontées. Mais, en la regardant de bas en haut une nouvelle fois, elle me semblait pas trop mal. Elle n’avait même pas ramené avec elle un virus étranger (merci pour l’option détecteur Brigid). J'reportais attention au visage de la blonde, toujours étonnée des distances qu’elle avait parcourues, comparé à mon peu de kilomètres… Comme elle le disait, papa devait aider (j'notais la pointe d’amertume dans ces propos).
J’esquissais un sourire à sa pose théâtrale puis le perdais à son allusion de « laisse autour du cou ». J'hochais encore la tête, approuvant. C'n’était pas un secret que ce pensionnat était vu comme une prison – car elle en était une. Dont la sortie était inconnue. Avant de me perdre trop loin dans mes pensées, Aislinn s’exclamait en changeant de sujet - j'sentais que j'n’étais pas la seule à vouloir échapper à mes pensées.
Suivant son exemple, j'chassais toutes questions qui pouvaient être remisent à plus tard. Il y avait un temps pour conspirer, et il n’était pas pour maintenant. J’esquissai un sourire à son avis, que j'me rendais compte que je partageais. La revoir était comme une bouffée d’air frais. Elle se faisait apprécier facilement par sa personnalité pétillante, mais c’était sa franchise que j’aimais particulièrement. Avec elle, pas de demi-mots, pas de pincette, pas besoin de tourner autour du pot pendant 3 ans et pas de peur de froisser mon interlocutrice pour un rien. Ce qui était compliqué, vu mon caractère. Mais Aislinn faisait partie, j’avais l’impression, des rares personnes à qui j'pouvais parler librement.
- J'reviens de mon entraînement du dimanche matin. Dans la semaine, avec les cours et tout ça, c’est compliqué pour moi de me libérer, donc mon week-end est la plupart du temps dédié au sport, j'lui expliquais. Sinon, j'fais de la boxe anglaise et du full-contact, et j’ai commencé le muay thaï depuis environ 1 an, j'crois.
J'faisais une pause, levant les yeux au ciel, en pleine réflexion. Mon prof était évidemment Gyula, mais j'me souvenais même plus depuis quand on se connaissait. J'hésitai entre aller lui demander, dans le risque qu'il se fout de ma gueule ou qu'il soit dans l'ignorance comme moi...
Par simple curiosité, j'lui demandais à mon tour :
- et toi, tu fais un sport ? J'me rendais compte que j'n’en avais aucune idée. Peut-être que son rôle de « fille à papa » lui convenait sur certains points (autre que pour l’argent facile) ou bien elle décidait de lui faire un gros « fuck off ».
- Sinon, pour ce verre, quand tu veux. Normalement, n’importe quel week-end, sauf si mes travaux doublent soudainement, ce que je n’espère pas, je précisais rapidement avec un regard désespéré, mais j’te tiendrais au courant. T'as pas changé ton numéro ?, je demandais en sortant mon téléphone, vérifiant seulement si j'avais bien le contact d'Aislinn (la réponse était "oui"). D’ailleurs, je reportais mon regard dans le sien, l'inquiétude de Brigid prenant le dessus sur moi pendant un instant, il te faut ptet un peu de temps pour te « réinstaller » et après le trajet t’es pas claquée ?
Sujet: Re: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Dim 22 Nov - 19:55
Aislinn O'Riley
Gwenhwyfar Ó Néill
Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés
J’écoutais la jolie brune me raconter qu’elle revenait en effet de son entrainement du dimanche. Je hochais la tête, contente en partie que mon esprit d’observation n’ait pas disparu pendant mon absence. Même si avouons-le, les indices sous mes yeux étaient plutôt déductifs.
Elle me décrivait qu’avec ses semaines chargées, études de médecines oblige, elle n’avait pas réellement le temps hors des weekend pour se défouler.
Je plissais les lèvres, consciente que ce rythme allait probablement redevenir le mien aussi. Certes, je n’étais pas assidue dans mes études, je ne l’avais jamais été. Mais cela n’empêchait pas de me rappeler que j’étais de retour dans ma cage dorée et toutes les obligations qui l’accompagnaient.
J’appris que Gwen pratiquait différents sports de combats. Je relevais un sourcil, mi-impressionnée mi-intéressée. Une partie de moi avait l’envie de lui proposer un combat prochainement, histoire pouvoir juger de son niveau… mais l’autre partie de moi savait pertinemment que mon propre niveau avait baissé lors des mois précédents, faute d’entrainement justement. Je m’abstins donc de le lui demander, mon égo refusant de se faire potentiellement mettre au tapis. Je lui demanderais une fois que mon niveau serait à nouveau à la hauteur.
Ma camarde sembla tout d’un coup perdue dans ses pensées. Peut-être débâtait-elle avec sa divinité ?
Elle reprit finalement la parole pour me demander si a mon tour je faisais du sport. Elle ne me laissa cependant pas le temps de répondre, enchainant directement en me disant qu’elle était open pour un verre du moment que c’était en weekend.
- Non. Non je n’ai pas changé de numéro alors tu pourras me biper quand tu voudras pour ce verre.
Je lui envoyais un clin d’œil rieur avant de poursuivre.
-Sinon pour répondre à la question précédente… oui je fais du sport. Enfin faisait. J’avoue avoir délaisser un peu les entrainements pendant les mois loin d’ici. Mais à l’origine de la danse, classique et contemporaine et du karaté.
Je marquais une pause, mon regard se posant un instant sur mes affaires pas encore déballées. Gwen n’avait pas tort, j’avais besoin d’un peu de temps pour moi, pour me réinstaller, pour me reposer. Mais j’avais l’impression étrange que si on me laissait seule dans cette chambre j’allais oppresser.
Mon regard vira sur les murs qui contrairement à mon imagination n’avaient pas bougé pour se rapprocher, la pièce était toujours autant immense.
Je secouais la tête comme pour chasser les idées néfastes qui virevoltaient dans ma tête comme des mouches.
- Uhm… je crois que tu as raison. Pas que je veuille te chasser hein.
J’accompagnais mes parles de mouvements de bras pour lui prouver que ce n’était pas sa présence qui me dérangeait.
- Le voyage m’a effectivement fatigué et…
Je désignais mes bagages d’un geste las.
- J’ai encore tout ça à m’occuper.
Je lui adressais un sourire désolé, quoi qu’aux souvenirs que j’avais de la jeune femme… ce n’était pas elle qui allait se formaliser si je lui disais que j’étais crevée.
- J’ai juste une demande. Tu pourras laisser la porte entrouverte en partant s’il te plait ?
Je la pointais d’un doigt volontaire avant de reprendre la parle rapidement.
- Enfaite non, deux demandes ! Recontacte-moi vite pour ce verre !
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Sujet: Re: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Mer 13 Jan - 23:35
Chambre n°109, le retour
ft. Aislinn
J'répondais à son clin d’œil par un léger sourire, satisfaite de sa réponse. J'rangeais de nouveau mon téléphone dans la poche de mon pantalon, prêtant attention à ce qu’elle disait. Mes sourcils se haussaient derrière mes mèches de cheveux, étonnés de la diversité des sports qu’elle a (ou avait ?) pratiqués. J'n’étais pas du genre à juger sur les apparences, mais j’avoue que j'l’aurais pas du tout imaginé faire du karaté et de la danse… Enfin, pas ce genre de danse « académique » en tout cas. Aislinn, sur la piste de danse en boîte de nuit ? Absolument. Mais Aislinn en tutu rose, faisant des pirouettes… J'chassais vite l’image de mon esprit avant que j'sois traumatisé. C’était vraiment une idée beaucoup trop… Perturbante. Oui, on allait dire ça. J’entendais Brigid ricaner doucement de mon malaise. J'lui faisais savoir que j'n’appréciais pas vraiment sa moquerie. Elle avait vu la même image que j'venais d’imaginer, et elle n’était pas parcourue d’un frisson glacial ! Quelque chose ne tournait pas rond chez elle…
D’un commun accord, on décidait de cesser nos chamailleries, avant qu’on se perde trop dans notre discussion. J'faisais savoir mon ébahissement à Aislinn par un « wow » silencieux, mais j'remarquais que son regard s’était porté sur ses affaires suite à l’inquiétude de Brigid. Elle restait longtemps muette, fixant ses bagages puis ses murs. J'suivais son regard, essayant de comprendre la raison de son comportement, mais j'ne trouvais rien. Son regard paraissait lointain. Mes sourcils se fronçaient discrètement, sous l’intrigue, mais aussi l’inquiétude. Peut-être dans une tentative pour me rassurer, j'me disais qu’elle était en conversation avec sa divinité – ce qui était une possibilité tout à fait rationnelle.
- Ca me fait penser… J'me demande comment sa relation a pu évoluer avec Hadès ?
Sans y faire attention, j'hochais légèrement la tête, approuvant sa réflexion.
- C’est un bon point. Soudainement, la soirée où j’avais retrouvé Aislinn en train de noyer ses problèmes dans l’alcool, puis sa « révélation » au cimetière, me revenait. Sa relation avec Hadès était plus que houleuse… Pour dire, j’avais l’impression que cette cohabitation allait la tuer. Est-ce que j’avais déjà imaginé le pire pendant sa disparition ? Oui. C’était pour ça, lorsque j’avais revu la blonde, j’avais vraiment été soulagée. Mais maintenant, j’espérais seulement qu’elle allait réellement mieux, et pas seulement en apparence. Avec de la chance, ça s’est amélioré entre eux… En tout cas, j'le souhaite.
- Moi aussi, elle me le faisait savoir avec son habituelle chaleur, que ce soit dans ses paroles ou bien dans le sentiment qu’elle essayait de me partager, sans doute pour montrer qu’elle partageait mon inquiétude.
Lorsque mon interlocutrice reprit la parole, j'savais pas trop si j’étais soulagée ou non. Pas que j'prenais mal ce qu’elle disait, j'savais bien que ce n’était pas le but, comme elle me le précisait. En plus, c’était moi (ou Brigid, certes) qui avait relevé la question. Mais j'restais encore perturbée par son regard perdu de tout à l’heure, et d’un coup, elle me semblait accablée par sa fatigue. Disparue, l’étincelle dans ses yeux ou son aura lumineuse. Peut-être que j'me faisais des idées, et c’était vraiment uniquement la fatigue de son trajet qui semblait enfin faire effet, mais j'savais pas… Le doute restait. À l’aide, Brigid avait vraiment dépeint sur moi.
A son sourire désolé, j'la rassurais avec le mien et un petit geste de la tête, comme pour lui dire qu’elle n’avait rien à s’excuser. J'laisser échapper un léger rire à sa remarque pour le verre, intérieurement rassurée de la voir un peu plus énergique.
- Y a pas de souci, j’comprends parfaitement, j’insistais pour la rassurer, ne voulant pas qu’elle se sente mal pour une si petite chose. Et promis pour ce verre, cette fois, c’était moi qui lui faisait un clin d’œil complice.
Lorsque j'me levais de ma chaise, ce sentiment de soulagement m’avait quitté, furtif, déjà remplacé par l’inquiétude, mes pensées revenant sur sa demande précédent celle-ci. J’avais l’impression qu’elle ne me l’avait pas demandé innocemment. Le terme de « cage » qu’elle avait employée pour désigner sa chambre ne voulant pas me quitter, ne pouvant laisser mon esprit en paix. Ainsi, au lieu de me diriger vers la porte, j’allais jusqu’à la fenêtre que j’ouvrais, espérant que l’air qui rentrait lui ferait du bien. Ce sentiment d’être en prison, j'pouvais le comprendre, même si notre situation était différente. Et j’osais le dire, mais j’étais contente de ne pas être à sa place. J'me pressais pas dans mes mouvements, lorsque j'me retournais et lorsque j'revenais vers elle, j'prenais le temps de la regarder plus en détails. Peut-être que c’étaient ses paroles, ou son comportement un peu étrange de tout à l’heure, ou bien, j’étais simplement parano, mais j'ne pouvais m’empêcher de remarquer ses traits tirés. Ça ne m’avait pas choqué au début, mais maintenant, ça me semblait flagrant. C’était plus fort que moi, j'la scannais de nouveau avec les pouvoirs de Brigid, cette fois avec un peu plus de sérieux, mais j'ne remarquais aucune anomalie. Son problème n’était pas dans son organisme alors… J’étais partagée entre soulagement et encore plus d’inquiétude. J'regrettais ne pas pouvoir détecter ce qui se passait dans les cerveaux des gens, pour deviner dans quel état d’esprit ils se trouvaient… M’arrêtant à côté de la chaise où j’étais assise il y a quelques minutes, j'gardais une posture neutre, qu’on pourrait considérer de nonchalante, essuyant les dernières gouttes d’eau qui m’avait coulé dans le cou avec ma serviette. En réalité, j’essayais de lui cacher mon stress.
- Mais si tu préfères finalement que j'reste, hésite pas, j'reprenais la conversation là où j'l’avais laissé. J'n’essayais pas de m’imposer, j'voulais juste lui laisser une ouverture possible. J’ai rien de prévu, j'peux même t’aider pour déballer si tu veux, mon regard se posait sur ses valises, un rire m’échappait, la perspective d’aider Aislinn à se réinstaller m’amusant. J'ne me serais certainement jamais imaginé à faire ça avec la blonde pétillante et encore moins à me proposer pour un tel coup de main.
J'voulais lui laisser le temps d’y réfléchir avant de me répondre, ainsi, j'rangeais la chaise, et me dirigeais vers la porte, les mains dans les poches. Puis j'm’arrêtais à quelques pas de l’entrée, me retournant vers elle, la tête penchée en une question silencieuse, attendant de voir ce que serait sa réponse.
Sujet: Re: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Mar 23 Mar - 18:45
Aislinn O'Riley
Gwenhwyfar Ó Néill
Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés
J’observais ma camarade se relever lentement de sa chaise. Je notais que son sourire rassurant s’était mué en une expression inquiète qu’elle ne pouvait pas cacher. Bêtement, je me retournais pour voir si une quelconque menace se trouvait derrière moi.
Évidemment, il n’y avait rien. En vrai, je n’aurai pas été surprise de trouver un élève entourer par des flammes ou encore entrain de voler avec une paire d’aile à la fenêtre. Bon… peut-être pas en autant exagéré, mais le concept était là.
Je revenais quand même à mon amie dont je ne comprenais pas le tracas. Mais la fatigue du voyage faisait que j’étais un peu égoïste et que je n’avais pas particulièrement envie de lui demander quel était le problème. Je me promettais cependant de lui redemander, dans le cas où je la voyais re-froncer les sourcils de la sorte.
De plus, il fallait qu’elle fasse attention. C’était une mauvaise habitude qui pouvait créer de sacrées traces dans la peau. Genre des rides. Je lui demanderai bien si elle avait un soin du visage adapté mais j’étais prête à parier que je connaissais la réponse.
Je fus surprise de la voir me passer à côté, ouvrant la fenêtre.
Un courant d’air frais entra sans la pièce, faisant au passage virevolter une ou deux mèches de mes cheveux. J’inspirais l’oxygène doucement, comme si la pression dans la pièce était redescendue d’un coup.
Gwen revint vers moi, m’observant elle aussi du regard. Une partie de moi était curieuse de savoir ce qu’elle distinguait, ce que je pouvais bien refléter après ce long temps d’absence. J’espérai avoir assez bonne mine, être assez ressourcée pour qu’elle ne me pose pas trop de questions, ou même pas du tout…
J’avais quitté le pensionnat pour éviter les questions, les interrogations. Le fameux « Ca va ? » auquel il fallait inlassablement répondre « oui ». Car personne ne voulait que l’on réponde non à cette question… ou en tout cas peu de personnes. Mais je ne pouvais pas dire la vérité aux personnes pour qui la réponse comptait vraiment. Je les aurais mis en danger. Je ne pouvais pas être égoïste au point de leur dire ce qui m’arrivait. Alors j’étais partie.
Et j’étais de retour…
Mais je ne voulais pas des questions sur comment j’allais, sur pourquoi j’étais partie. Je pouvais mentir certes, mais ça me bouffait de l’intérieur. Mais que pouvais-je faire d’autre au final ?
Après un silence qui me parut relativement long, mon amie repris la parole pour me dire qu’elle pouvait rester si je le voulais. Elle me proposait même un coup de main.
Je restais silencieuse le temps qu’elle se déplace vers la porte. La perspective de rester seule dans la chambre avait un aspect angoissant qui me gênait. Il allait bien falloir que je m’y fasse… mais je décidais de repousser l’inévitable.
- Très bien ! Mais je te préviens, je ne compte pas TOUT déballer aujourd’hui !
Je lui fis signe de revenir dans mon antre.
Je me dirigeais ensuite vers mon lit me mettant à quatre pattes vers le fond de celui-ci.
- Mais avant tout, il faut que je vérifie quelque chose d’important.
Je soulevais la plaque de bois qui bordait le lit dans un craquement sec. Je la décalais sur le côté, l’appuyant sur le bord du mur pour qu’elle ne tombe pas au sol. Je me penchais en avant, enfonçant mon torse dans la cavité que je venais de créer, laissant échapper un cri de victoire.
Je ressortais, victorieuse, de ma caverne d’Ali Baba une bouteille dans chaque main.
- Quoi ? Un pirate se doit de garder une réserve de secours.
Je lui lançais un clin d’œil espiègle.
- On trinque un coup et on commence le déballage du chantier ?
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Sujet: Re: Sur la plage abandonnée, coquillages et possédés (Feat Gwen & Ais) Dim 27 Juin - 17:29
Chambre n°109, le retour
ft. Aislinn
Je voyais bien qu’elle était en intense réflexion, et elle semblait avoir arrêté son choix sur accepter mon aide. Peut-être qu’elle appréciait ma présence, peut-être qu’elle voulait un coup de main ou peut-être qu’elle voulait repousser le moment où elle devrait rester seule ? Quoi qu’il en soit, j’étais satisfaite de sa réponse, et c’était le plus important. Je souriais légèrement à sa remarque de ne pas vouloir tout déballer maintenant ; ce que je pouvais absolument comprendre lorsque je regardais le volume de ses bagages… Moi-même, je n’étais pas sûre d'être capable de tout faire d'un coup. Qu'est ce qu'elle avait bien pu ramener ?
Suivant son signe, je faisais quelques pas dans la chambre, tout en regardant ce que la blonde faisait, intriguée.
- Qu’est ce qu’elle peut bien manigancer ?, demandait avec humour Brigid.
- Aucune idée, je souriais à mon tour, amusée de voir la blonde s’acharner sur la plaque en bois contre son lit.
Brigid pousse une exclamation de surprise lorsque la plaque en question se détache du mur sans résistance. Je suis moi-même étonnée. Les mouvements qu’exécute Aislinn semble bien huilés, comme si elle en avait l’habitude (ce dont j’étais quasi persuadée). Je suis encore plus étonnée lorsque la blonde se penche dans la cachette qu’elle vient de révéler, engouffrant quasiment la moitié de son corps. A quel point elle était profonde, au juste ? Et depuis quand il y avait des passages secrets dans le pensionnat ? Pourquoi je n’étais pas au courant ? Il me fallait plus d’informations. Je revenais à moi au cri triomphant d’Aislinn, qui réapparue cette fois en brandissant deux bouteilles d’alcool. Je les inspectais avec intérêt : elles me paraissaient bien poussiéreuses, mais je ne reconnaissais pas la marque. De plus, l’étiquette était endommagée. Cela dit, la couleur du liquide teintée par le verre de la bouteille me semblait alléchante.
Je lâchais un petit rire à la justification puis à la proposition de la blonde. Je hochais la tête pour lui montrer que j’adhérais à son idée. Je m’arrêtais à côté du lit, ne m’osant pas m’asseoir, gardant les mains dans les poches de mon bas de jogging.
- Pirate, carrément ? Tu caches bien ton jeu, je lui lançais avec humour. De naissance ou bien reconversion ? Je regardais avec intérêt les bouteilles puis la cachette, réalisant qu’il nous manquait des verres. Je haussais les épaules avec désinvolture mais lui demandait tout de même : les pirates ouvrent les bouteilles avec les dents puis boivent au goulot ou tu nous caches encore des surprises dans ta cave ? C’était surtout pour plaisanter, mais derrière c’était à moitié un défi lancé et à moitié une réelle question.
Pour m’occuper, je me dirigeais vers ses valises et m’en saisissait d’une. Celle-ci m’arrivait à la hanche et semblait pleine à craquer. Bandant mes muscles, je parvenais à la hisser sur le second lit de la pièce, non sans peine car elle pesait bien son poids. J’essayais de la déposer sans défoncer les lattes du lit ; il était peut-être inoccupé, mais mon but n’était pas de me rajouter des frais. Une fois la valise couchée sur le côté, prête à être ouverte, je me redressais et me tournait vers la « pirate », haussant un sourcil interrogatif. Je ne trouvais qu’une seule explication au poids de sa valise.
- Tu nous ramènes combien de corps de ton périple ?