Je crois que vous l'avez compris rien qu'à mon nom. J'suis le cousin de Victoria, la nana parfaite qui arrête pas d'être chouchouter parce qu'elle voit rien. Bref, j'vais pas étalé mes états d'âme ici, j'vais plutôt vous racontez l'histoire en entier, vous comprendrez.

Déjà, je suis le cadet d'une fratrie de 3 garçons. Avec l'aîné, j'avais 6 ans d'écart, et le second 4 ans. J'étais un peu le "larbin" de mes frères quand ils avaient la flemme de faire les tâches ménagères, ce genre de choses. Et puis j'étais le préféré de notre mère, il fallait bien ça. Mon père était... Saisonnier à l'époque, et s'absentait souvent pour le travail. Donc nous vivions juste à quatre, mais c'était largement suffisant à mon goût. Mon frère aîné se lançait dans la médecine, bientôt suivit par mon second frère. L'un voulait être chirurgien cardiaque, et l'autre dentiste. Tu parles, un boulot où tu tritures des gens, c'est génial. Moi, j'arrivais au collège sans savoir quoi faire de ma vie. Ma mère me mettait la pression pour rien. "Si tu n'as pas de bons résultats, tu ne pourras pas aller dans un bon lycée et réussir comme tes frères!"
Ouep maman! Et qui te dis que j'en ai envie, hein? Tu as choisi pour moi, c'est ça? Bref... Je bossais pas en cours, mes frères réussissaient assez pour nous trois.

J'ai commencé à fumer vers mon avant dernière année de collège. Ma mère avait son amant le jeudi soir à la maison, je restais traîner avec des potes dehors. Le plus grand avait commencé la fac, l'autre préparait son bac S. Moi, je me voyais même pas dans une filière. Je sais pas trop quoi foutre de ma vie en fait, c'est juste ça l'histoire... Juste ça. Et ma mère qui me disait les autres soirs que je réussirais jamais à rien comme ça! Que j'allais foutre ma vie en l'air... Oui maman, parle. Dis moi encore à quel point mes frères sont si "fantastiques"!
Tu me disais même que ma cousine handicapée avait des meilleurs résultats que moi, alors que j'avais aucune raison d'avoir un niveau en dessous. Ouais ouais maman, parle.
Je crois que j'ai commencé la "fumette" l'année qui suivit. J'avais un pote un peu plus vieux, un redoublant. C'est lui qui me fournissait. Et on déconnait bien ensemble! Il m'a invité à ma première soirée! Et c'était aussi cette fois là que je découvris le loisir formidable de la viande chaude. Rhoo, du sexe les amis, soyez pas timides! la vie des jeunes ouais... On est pas tous bien sage, derrière notre bureau à préparer un super oral inutile.
Mais la couille dans cette histoire, c'est que je m'en sortais. Parce que même sans taffe, j'avais des résultats justes. Je faisais tout pour que ça n'arrive pas... Mais non, c'était trop demandé.

J'suis entré au lycée, encore une galère. J'ai pas taffer, on m'a proposé une filière technologique. J'y suis allé et pendant mon année de première... J'avoue, j'en ai eu ma claque! J'suis rentré chez moi le soir, j'ai pris mon sac. La vie dans cette famille, sérieux... Ouais, vous voulez que je réussisse à quelque chose dans la vie? Arrêtez de me comparer à ces couillons parfaits, que ça soit mes frères ou ma cousine. J'veux juste pouvoir faire ma vie tranquille les gens. Je piquais quelques billets dans le tiroir du salon, mon stock de cam pour tenir la route, et je me barrais... Pour Londres. Trouver un travail, prendre ma vie en main, oublier genre mon nom et ma vie. Faire la mienne, tranquillement! Hum... J'ai 16 ans alors à l'époque.
A peine arrivé, j'étais allé me faire mon tatouage au niveau du bras. Le cercle d'une vie brisée, et une autre qui commence.
Je finis par être serveur dans un pub miteux en banlieue, un endroit où ils ne regardent pas l'âge sur la carte d'identité. Luna la barmaid était vraiment très bonne au pieu d'ailleurs. Une madame en manque de jeunesse je crois. Bref.. j'avais le droit de dormir dans le local à l'arrière après la fermeture, comme un bon SDF que je suis. Ma paye partait en bouffe, en cam. Le dealer du coin était un chic type! Il me proposait un petit plus en nature si je faisais ses livraisons. J'allais pas refuser.
Sauf que ce balader avec 500g dans un sac à dos, surtout pour un gars qui connait la combine... Tu deviens une cible facile. Un mec pété a tenté de buter un jour, avec son flingue. Je lui ai pris, avant de le laisser à moitié mort dans une ruelle, reprenant ma route en sifflotant un air de popmusique qui me tournait dans la tête depuis la veille.

Je savais qu'il y avait un avis de recherche sur ma tronche. Tu penses, la honte de mes parents. Perdu leur gosse. Nan, pardon... Leur gosse a fugué! Et le plus drôle, c'est que c'est pas eux qui m'ont trouvé en premier mais mon pote de collège, celui qui m'a introduit à la "vie" qui me faisait moins chier que les autres. Son fournisseur lui avait causé des soucis, alors il avait décampé vite fait pour atterrir dans le quartier. Il s'était mis ok avec mon gars à moi, et on s'est croisé au hasard. L'ironie du sort...
Bref, on a fini en duo! J'avais toujours le flingue du gars sur moi, lui trouvait ça cool! Alors je lui ait offert, en signe de bon copain. Ouais, on était vraiment pote, même presque comme un frère.
Mon bro qui s'est fait descendre avec cette même arme, un mois plus tard, après un soucis avec un gars pas cool du coin. Ouais, j'étais triste. Surtout avec mes empreintes dessus. On m'a vite retrouvé et mis en cage. Ah... Accusation de meurtre, rien que ça. Et détention d'arme illégale aussi. J'avais... 18 ans, d'après mon état civile. J'avais 18 ans depuis déjà 2 ans dans ma tête, alors bon, les comptes... 1 ans de taule ferme, j'avais été innocenté pour le meurtre, et mes parents, qui m'avaient enfin accessoirement retrouvé, avait payé un bon avocat pour le déchet de la famille.

Et une année en prison, un! Et croyez le ou non... Je me sentais beaucoup plus libre là bas. Dès mon second jour, on a essayé de me planter. Essayer. j'ai fini à l'infirmerie, avec un gars plutôt sympa, Raoul. Et vous savez comment ça marche là bas? Tu fais ami ami avec Raoul. Raoul à aussi des petits amis sympathique. Et ces petits amis sympathique vont casser la gueule des gens qui ont faillit t'envoyer rejoindre Saint Pierre, voilà voilà!
C'est là bas que la double lame est apparut sur ma poitrine, on avait un super tatoueur derrière les barreaux! La vie est une lame à double tranchant, je ne l'oublierais jamais. Et ma peau non plus.
L'année était passé vite, et je m'étais même fais des camarades de chambre après en avoir tabasser deux trois. Le système du mâle alpha, vous voyez? Et croyez moi... On va pas dire que je n'ai pas apprécié. C'est le retour au réel qui m'a le plus déprimé.
Plus de copain de jeu, plus de soirée à bavarder avec un gardien sympathique... Plus rien de tout ça!

Nan, on m'enfermait à la maison, me donnant toutes les raisons du monde pour que je fasse un truc de mon existence. Mais j'ai pas enviiiiiie, vous le comprenez quand ça? Je veux pas rentrer dans vos putains de cases, dans vos putains de normes! J'avais fugué deux fois encore après ça. Et à chaque fois, les flics me ramassaient... J'allais croire qu'on m'avait mis une puce quelque part, et mes parents désespérait. C'est le gendarme de notre village qui a fini par proposer un truc à mes parents: me prendre avec lui pour ses journées et m'occuper tout en me gardant à l'oeil. La barbe; sérieux... Il avait quoi, trente ans? Et pas d'enfant ni de femme. Beh bravo mec, t'allait finir ta vie tout seul.
Et t'occuper d'un ado de 20 ans qu'à rien à foutre de sa vie...
D'un autre côté, il m'a intrigué. Parce qu'il ne faisait que me demander de marcher à côté de lui. Il posait un PV, je ne bougeais pas. Puis on repartait. Parfois, il payait le café. Une fois, il m'a proposé si je ne voulais pas tenter le concours de police, comme j'étais athlétique. Pff... Pour finir comme lui? Avec cet air ahuri et content sur le visage? J'avoue que... Pourquoi pas?
Mais nan. Mais parents avaient reçu un courrier. Du même pensionnat que celui de ma charmante cousine. La réputation, vous vous rendez compte? Mes parents étaient joyeux comme pas deux, et on me donnait même une bourse pour rejoindre l'université qui allait bientôt ouvrir. Ouais... On m'achetait.
J'avais fais mes adieux au seul gars qui avait réussis à suscité rien qu'un peu d'intérêt en moi. Une nouvelle vie, une nouvelle prison.

Les cours n'allait pas commencer avant Octobre, j'avais le temps. Ma chambre était... Pff, je ne saurais pas le dire. Le lendemain, je suis directement parti pour le coin le plus peuplé des alentours, trouvant le premier tatoueur du coin. Le serpent dans le dos, péché d'avoir cru que je pourrais choisir ma vie. Mais non... Finalement non.
Deux jours plus tard, un surveillant vient me trouver à moitié pété dans ma chambre, me demandant de le suivre. La 3.4.
Ah... La fameuse.
J'en suis ressorti aussi stone que rentrer. Et j'entendais même une voix, celle d'Horus. Ah... sacrebleu de dieu dans la tête, une blague. Et Victoria, toi aussi tu avais ça, hein? Je l'ai appris que plus tard. C'est pas bien de mentir dis donc...

Me voilà donc dans une superbe prison, toute dorée. Avec un dieu gamin dans la tête. Et une personne qui me surveille en permanence, sans doute payée par l'académie pour ça. Un autre détail? Ah, oui...
Je compte bien m'amuser!