Une douce et mélodieuse lumière...

Maya Mason - Calypso S. Adiathesía

S'il y a une chose qui taquine l'égo de Calypso, c'est bien la rivalité. Perdre le regard admiratif, envieux et émerveillé des gens pour une autre source de lumière... Cela avait le don d'agacer et d'amuser la jeune femme. Et une personne trottait régulièrement dans la tête de cette dernière. Maya. Dans sa classe, la jeune femme possédait des yeux, et un visage magnifique. Même le bleu céruléen des yeux de Calypso peinait à côtés de ceux de Maya.  La jeune grecque ne faisait pas une fixation sur l'apparence de ce qui l'entourait, mais son dieu avait partiellement déteint sur son enveloppe charnelle. De dernier, d'ailleurs, avait déjà remarqué la jeune femme et ce sans discrétion. Aussi, lorsqu'elle entendit Maya parler de nouveau à voix haute lors d'un des derniers cours de la journée, Baldr lâcha d'un ton léger.

«-Cette jeune femme a beaucoup de charme. Dommage que la lumière ne l'entoure pas...»

Cette phrase avait eu le don d'attirer la curiosité de la jeune nixe. Qu'entendait-il par "la lumière" ? Voyait-il quelque chose que la grecque ne pouvait apercevoir? Un léger pic de jalousie naissant dans l'esprit de Calypso, elle décidait de mener l'enquête, dès le lendemain.

Aussi, en sortant des cours, elle décidait de se changer les idées. Le club de musique n'était pas ouvert à ces heures-ci, et ainsi la jeune grecque pouvait en profiter pour s'exercer au chant, chose qu'elle ne pouvait faire lors des heures d'ouverture du groupe d'étude de musique. En effet, elle avait hérité d'une toute autre place. Aussi, alors qu'elle pénétrait dans la salle, elle ne s'attendait pas à voir Maya, présente sur la scène, chantant de sa voix claire et portant jusqu'au bout de la pièce. Calypso, entrée par la porte du fond, se tenait dans l'ombre,et contemplait le spectacle. Fermant les yeux, elle se surprit à se laisser entrainer par la voix de la jeune terminale.

«-C'est étrange... Elle semble plus briller plus que lors de notre dernière entrevue. Comme si... Le poids de l'ombre qui règne en elle se disperse lorsqu'elle chante...»

Baldr lui témoignait encore de l'attention, mais Calypso s'en fichait. Maya était belle. Et elle chantait bien. Mais, malgré ça... Elle était supérieure à la terminale, n'est-ce pas ? Ce n'est pas ça qui la détrônera de sa place?  Ne parvenant pas à défaire ses yeux de nouveau ouverts de Maya, elle ne pouvait s'empêcher de chercher à s'auto-persuader que de toute manière, Calypso chantait mieux qu'elle, et que sa voix possédait plus de grâce...

Mais même Baldr n'osait élever la voix de peur de briser la magie qui s'échappait de Maya...

La mélodie du bohneur

Nixe et Soleil

Une douce et mélodieuse lumière...

Maya Mason - Calypso S. Adiathesía

Calypso écoutait ainsi la voix de la jeune femme résonner dans tout la pièce, faisant vibrer le monde autour d'elle... Que ce soit chaque parcelle de mur, le corps de la jeune grecque, ou même les pensées de Baldr... Tout semblait vibrer sous ce son presque divin. Une chaleur si intense se dégagea de celle-ci, que la peau de Calypso se mit à briller d'elle-même, comme si elles résonnaient entre elles. Puis, alors que Maya levait les bras, tel le Christ sur sa croix,  de manière si étrange mais captivante... Calypso n'esquissa plus un seul geste. Elle ne pensait qu'à cette lumière, qui l'enveloppait et au chant de Maya.

Puis tout se brisa. Dans un silence presque cruel, Calypso reprit ses esprits, devant une Maya choquée de voir qu'elle avait été observée. Le micro tomba, alors que la brune soutenait son regard. L'hébetement de Calypso disparut assez vite, pour que le regard de la grecque reprenne son air hautain, et... jaloux. En effet, cette magnifique performance passée, son corps avait cessé de briller. Et sans nul doute que Baldr en était à l'origine. Lui, qui ne disait plus aucun mot, qui avait a nouveau fermé ses pensées à Calypso. Son dieu, celui qui l'avait possédée, était en totale admiration sur quelqu'un d'autre. Et cela piquait la terminale plus qu'à vif.

Cependant, Maya coupa le lien qui les unissait, se détournant d'elle, et attrapant ses affaires. Soit, elle n'avait qu'à partir, elle pourrait ainsi laisser la place à Calypso, qui même après une telle performance, chercherait à atteindre à nouveau la perfection. Jamais, elle ne se laisserait dépasser par quelqu'un comme elle. Maya était jolie, savant divinement bien chanter, et attirait l'attention par son comportement étrange en cours. Et, en plus de tout cela, Baldr semblait complètement captivé par elle? Alors là, c'était la goutte d'eau.

Calypso était un vase débordant, mais... Lorsqu'elle vit sa "rivale" chuter... Elle se précipita sur scène, pour l'aider à se relever. Son but n'était tout de même pas d'abîmer cette jeune femme. Elle était peut-être impressionnante, mais n'irait pas jusqu'à jeter des pierres sur une personne. Si son regard était toujours un peu hautain, elle saisit doucement la main de Maya, pour que celle-ci puisse se remettre sur pied, et pris soin de vérifier que son instrument n'était pas cassé, le reposant sur son trépied.

«Je sais que je suis impressionnante, mais fais attention à toi, ... Maya.»

Une fois relevée, Calypso se retourna en direction de la scène, balayant du regard la salle vide. La foule ne lui avait jamais fait peur, puisqu'elle avait adoré faire du théâtre, chanter, ou même être au centre d'une réjouissance quelconque. Mais peut-être que Maya avait eu peur, pour qu'elle réagisse ainsi. Lui tournant le dos, elle continuait de fixer le "public".

«Tu as du talent. Tu ne devrais pas t'en cacher ainsi. Cela fait longtemps que tu maîtrises ainsi ta voix?»

Les mots sortaient naturellement de la bouche de la nymphe, ni trop sympathique, ni trop distante. Elle faisait simplement un constat, qui lui crevait tout de même le coeur. Mais la chaleur qui s'était émanée du corps de Maya l'intriguait tout de même. Qui était donc son dieu, pour qu'elle puisse irradier comme cela?

«Il est rare de t'entendre complimenter quelqu'un, douce nixe...»

Calypso manqua de répliquer de manière désobligeante, mais se retint de justesse. Il était en effet qu'elle accepte quelqu'un comme son égal, voire son supérieur... Et cela avait pour don d'énerver la nymphe.