«Let's the cult of chaos reign.
There're many ways to die but only one way to live.»

Ce calme. Des élèves qui planchent, un prof faisant son cours, tranquille. Aucun son, aucune parole, un calme digne d'une épreuve de fin d'année. Digne, vraiment. Voilà pourquoi le violacé appréciait à ce point les cours de maths à son habitude. A son habitude. Aujourd'hui il n'en avait clairement pas l'envie. Il suivait, mais pour suivre. Pas pour comprendre s'améliorer et briser le score de la meilleure moyenne générale qui est déjà sien. Depuis son arrivé, il avait mis une belle pâtée à l'ex premier des classements des terminales et avait pris un malin plaisir à monter la barre suffisamment haut pour que le dépasser devienne votre pire cauchemar. Et lui-même tentait de se battre pour pousser encore un peu plus le vice. Le suédois ne supportait guère l'échec et ce qu'il nomme "les faibles". Vous savez, toutes ces personnes qui se plaignent pour un oui, pour un non, alors qu'elles sont juste complètement coupables de leurs déboires ? Ces même personnes si faible de volonté et d'esprit. Set ne pouvait pas les cadrer. Et s'il en croisait, il te les démolissait c'est tout. On va pas s'attarder, voyons.

Sa possession par le paratonnerre asgardien n'avait pas aidé à calmer son intolérance. Comment expliquer ceci ? Il n'y a rien de plus ironique et sarcastique que d'être possédé par soi-même, oui, vraiment ! Thor était aussi infect et imbu de lui-même que le blasé, si ce n'est même bien plus ! Celui-ci exigeait constamment du violet d'être le meilleur, d'être au dessus de tous, pour prouver à quel point les humains étaient misérables face à son égo gigantesque de Dieu. Un schéma ou bien ? Et forcément, le suédois ne supportant pas recevoir d'ordres d'une chose qu'il ne considère même pas envisageable de base, réplique et casse le dieu. C'est réciproque, rassurez-vous. Deux grandes gueules imbu d'elles-mêmes et visant les sommets ensembles, dans un même corps. Le destin avait eu l'humour gras ! Les minutes passaient et Set avait déjà fini depuis un moment les exercices donnés. Se redressant droitement sur sa chaise, jambes croisées, bras eux aussi croisés, il se faisait pensif. C'était bien le pourquoi il refusait, il assumait, de faire le moindre effort en cours aujourd'hui. Deux personnes préoccupaient son esprit. Premièrement Liev'. Il s'inquiétait toujours autant pour elle, combien même il ne l'affichait pas. Allez savoir quand il sourit, rage, pleure. C'est TOUJOURS la même tronche, froide, stoïque. Il savait qu'elle aussi avait été possédée, et que ça ne s'était pas fait aussi simplement que lui avec le pilonne électrique.

Est-il bon de rappeler le comment ça s'était déroulé ? Il n'y avait pas eu plus simple. Les rôles avaient juste été inversés. C'est Set qui avait expliqué au Dieu qu'il venait de lui squatter son mental avant de lui sommer de la boucler. Que de douceur, hein ? Il était de nature cartésienne. Rien ne le surprenait totalement. Parfois, cela arrivait, mais sa rationalité reprenait bien vite le pas sur son étonnement momentané. Blasé, si blasé. Il repensait aussi à sa discussion avec la présidente sur Liev' justement. Il ne savait toujours pas que faire. Il refusait d'être encore l'origine de sa souffrance. A côté, il se morfondait pour Jörgen, son petit frère si aimé. Il avait accusé le coup, après un appel de sa famille d'accueil, lui disant que son état s'était encore empiré. Rien que de penser à ceci, à toutes les lettres envoyées, à cet argent qui était censé l'aider, et de se dire un échec encore, le mettait en rogne. En rogne au point, qu'il aurait bien envoyé valser la table devant lui. Et s'il ne l'avait pas fait, alors pourquoi une chaise passait sous ses yeux ? Tournant la tête pour voir d'où ce colissimo venait, il ne fût guère surpris. Une jeune fille, élancée, brune, fine, qui venait de se croire à la pétanque où le devant de la classe était le cochonnet pour sa chaise ? Celle-ci visiblement furax, sortie en trombe de la salle. Un soupir du suédois. Avant de se retourner face à la salle et de contempler le tableau, maintenant en plein débat avec son paratonnerre adoré.

"Ne vas-tu donc pas voir ce qu'elle a, mortel ?"
"Pour que faire, paratonnerre ? Encore une qui devient dingue car elle vous supporte pas. Que veux-tu que j'y fasse ?"
Froid, monocorde. Set était blasé bien plus qu'à son habitude. Il était usé de tous ces maudits dieux. Et encore, une petite voix en son fort intérieur lui disait qu'il avait épargné un orchidoclaste disjoncté aux autres. Car il n'y avait probablement rien de plus agaçant que de se faire électrocuter, matin-midi-soir. Si ce n'était que des petites décharges ! Mais non Thor ne chômait jamais sur les foudres. Il remerciait dès lors ses 11 ans de karaté lui ayant forgé un mental d'acier. Mental béton qu'il possédait probablement de base, et qu'il n'avait qu'aiguisé avec la pratique de karaté. Seuls Liev' et Jör, occupaient son esprit. Le monde pouvait exploser, il s'en moquerait.

"Tu deviens de plus en plus irrespectueux, mortel."
Un ton étrangement calme. Un peu trop. Une violente décharge, faisant lever d'un bond le violacé qui expulsa finalement sa table au loin, incapable pour une fois de garder un self-control sur ses réactions dû au Dieu. Mais la fatigue s'accumulant et l'inquiétude grandissante pour ses deux protégés constituaient une parfaite porte grande ouverte au pilonne électrique qui ne s'en gênait pas pour la franchir à multiples reprises.

Réprimant un léger agacement, le suédois rangeait rapidement ses affaires, bien décidé à discuter avec le dieu, dehors, au calme. Une fois cela fait, il lança un regard ni trop gêné, ni trop agacé au professeur, avant de déposer sur son bureau les feuilles complètes d'exercices. Sortant d'un pas plus rapide qu'à son habitude, Set bénissait le fait d'être président du conseil se discipline, t'octroyant immédiatement le droit de te casser si urgence, il y a. Et ce n'était pas non plus comme s'il était le dernier. Franchissant la porte qui menait de lycée à pensionnat, le suédois respira un grand bol d'air frais, s'arrêtant pour en profiter, yeux fermés. Le temps était mauvais, certes, mais il n'en tint pas compte.

"Dis-moi, MÔSIEUR le paratonnerre, t'as décidé de redevenir exécrable ?"
Interrogatif, froid.
"Parce que je ne l'étais pas jusqu'ici mortel ?"
Le dieu avait appris à se foutre de lui, sachant éperdument que ça fonctionnait. Un sourire éphémère prenait place sur les lèvres du suédois tandis qu'il reprenait son excursion.
"Oh je ne contredis jamais un pilonne électrique ne sachant pas régler ses watts, voyons."
Mais Thor avait encore du pain sur la planche, s'il voulait mettre Set hors de lui. Il avait qu'a prendre des cours avec son idiot de coloc' de chambre roux tient !

Une autre décharge plus violente que la précédente, en guise de réponse, faisant tresaillir le violacé. Expirant longuement, le suédois venait de se rendre compte que ses jambes l'avait mené au loin du portique. Des bruits de coups lui parvinrent à l'oreille. Levant les yeux au ciel, et soupirant une fois de plus, il semblait qu'il allait devoir sévir. Qui sait ? Une baston entre élèves ? Une de plus ? Perdu. Il s'agissait de la grande brunette qui avait plus tôt lancé sa chaise en mode jeux olympiques. Celle-ci semblait péter un câble ou bien ? Le suédois observait, calmement, se rappelant que cette brunette n'était pas la première à se mettre ainsi à cause d'un dieu. Pourquoi confirmait-il cela ? Un certain norvégien bleuet et attardé avait lui aussi fait une réaction similaire il y a deçà quelque mois, hurlant comme un putois. Lâchant un soupir assez bruyant, il s'avança, gardant tout de même la distance avec la jeune femme. Il n'avait rien à faire, elle était sur la route, alors autant comprendre. Il allait devenir psy pour les gens détestant leurs dieux ou ne les supportant pas ! Ceci dit, il s'en ferait de la thune pour son frère. Mais il n'était pas avare à ce point. Lorgnant de ces pupilles vertes la brune, il se décida à engager la conversation, pour une fois.

"Tu comptes les repeindre en rouge, les murs ? Ou jusqu'à ce que ta main cède ?"
Les bonjour ça va, très peu pour lui. Autant être direct. Puis bon, bonjour, oui, oui, la déco du mur quoi. Ni froid, ni agressif. Juste monocorde, et impassible.

© Code by Ed'

«Never understood,
Never really could,
Never saw it through your eyes,
Fuck off, no way.
Never understand,
Never give a damn,
Never gonna change my mind.»

Le suédois ne savait pas comment qualifier le spectacle qui s'offrait à ses yeux. La perche brune semblait dériver complètement vers les abysses de la folie. Encore la faute d'un de ces foutus dieux, hein ? Préférant ne pas s'éterniser sur le qualificatif de ce spectacle, il se contenta seulement de la lorgner de nouveau. La parlotte ça va 2 minutes, mais pas toutes à la fois, vous voyez le concept ? Vraiment, elle ne semblait pas au top la brunette. Rien que ce geste, le fait de ramener ses mains sur son crâne en disait long. Une de plus, qui a eu l'immense honneur de se coltiner un ou une casse-pied cosmique. Set espérait juste qu'elle n'allait elle aussi pas faire comme ce paillasson roux, qui n'est même pas fichu capable de garder ne serait-ce qu'un minuscule contrôle sur son dieu. Ou encore comme ce norvégien qui beugle en cours comme une chèvre, après son dieu.


Immortalia était devenu un asile géant de fous, malgré eux, férus de religions. Certains s'accomodaient bien de leurs dieux, d'autres, comme cette fille, allaient vivre un enfer scolaire et personnel. Le suédois aurait tendance à être casé dans la seconde catégorie, mais Thor, il finissait par l'oublier et faire avec. Parfois, il se demandait si d'autres, l'auraient aussi bien supporté qu'il le faisait. Enfin... Supporté. Un grand mot, oui, oui. Le temps que la jeune femme réagisse à sa question, le violacé était déjà reparti dans ses pensées, plus en plus soucieux pour son frère. Non pas qu'il ne l'était plus pour Liev', mais elle, contrairement à son petit frère, savait affronter la vie et ses difficultés.


"Ton petit frère te rends donc si sensible à la compassion, mortel ?"
Une pique du dieu. Décidément, aussi borné que lui.

"Ai-je la tête, à en éprouver, de ta misérable compassion, ectoplasme ?"
Non pas vraiment, diriez-vous. Est-il vrai, qu'après, Set se fait peut-être bien légèrement, LÉGÈREMENT, plus sensible quand son frère occupe ses pensées. C'était véridique. Seulement, pour la brune, non. Aucune. Nada. Que dalle. Il avait rien à foutre, et se devait d'occuper ce temps, vite fait. En parlant de celle-ci, elle se figea à sa question, choisissant de l'ignorer. Certes, c'était une bonne idée pour qu'il dégage, oui. Mais bon, en tant que président, il devait au moins vérifier deux-trois choses. S'il ne le faisait pas, Calypso s'en serait certainement chargé. Il restait donc planté là, impassible, en attente d'une quelconque réponse.


- Dul ar shiúl !
Quoi ? Le vieux dialecte d'ici ou bien ? Set n'était pas une encyclopédie sur pattes, mais ce langage ne lui était pas inconnu. Après, la signification exacte, il ne la cherchait pas vraiment, trop concentré à observer la brunette. Yeux verts elle aussi ? Il ne l'avait pas tilté, avant qu'elle lui fasse face. Une nouvelle. Il lui semblait qu'elle avait débarqué dans sa classe assez tardivement, supposant une arrivée récente. Brune, cheveux longs, yeux verts... Il avait déjà vu sa tête sur la pile de dossiers qu'il gérait avec la nixe. C'était quoi son prénom déjà...

- Va-t’en !
La voilà, la traduction. Il l'aurait bien prise au mot, tournant à moitié ses talons. Mais le devoir de s'assurer que tout va bien pour le pensionnat, passait, malheureusement avant. Elle avait serré ses poings ensanglantés, ignorant une douleur certaine. A voir leur état, si elle n'avait pas de phalanges brisées, chapeau bas.


"Va l'aider, mortel."
Ton autoritaire. Ça y est, son paratonnerre chéri lui faisait une crise d'adolescence et surtout de RECONNAISSANCE. Vous savez, pour Thor, tout le monde, ABSOLUMENT tout le monde doit connaître sa personne. Étant un dieu adulé, même si le blasé doute fort de cette véracité là, il se devait d'aider une pauvre mortelle en déboire, malgré qu'il les méprise tant. Ah, la logique du paratonnerre. Soupirant, le suédois répondit, plus bas, agacé, occultant complètement la présence de la brune.

"J'y gagne quoi ? J'en ai rien à cirer, de l'aider, paratonnerre."
Pas de réponse ? Set savait déjà ce qui allait lui tomber dessus, dans tous les sens du terme. Un sursaut violent de la part du jeune homme, qui tenta avec difficulté de ne pas à son tour repeindre le mur en rouge. Lui et ses décharges... C'était plié. Il se maudissait d'être aussi soucieux et fatigué, plombant automatiquement une partie de son sang froid.

- Que veux-tu ?
Réprimant un léger grognement et décollant son poing du mur, le violacé préférait dès lors plonger ses pupilles dans celles de son interlocutrice.


"M'assurer que tu n'allais pas nous repeindre le pensionnat en rouge. Mais je viens d'y contribuer. Saleté de dieu."
Il savait parfaitement que la brunette élancée était une possédée, sinon celle-ci ne serait pas dans sa classe. Alors autant râler librement après ce maudit pilonne électrique qui tient toujours Set au courant.

"Du mal à supporter ton ou ta SDF mental ?"
Froid, pas de tentative de ton plus jovial. La parlotte, comme dit plus tôt, pas son fort. Il n'a jamais été un grand bavard. Ça n'allait pas changer aujourd'hui.
Autant tenter de se changer les idées pour oublier l'agacement croissant dû à Thor. Il était tout bonnement décidé à contribuer à affiner sa semaine pourrie, entre un roux efféminé qui lui brise 6 mois de taff, son frère dont l'état ne s'améliore pas, et maintenant une brunette psychotique. Oh, tout va bien Set, parfaitement tout.
Levant la tête vers le ciel, le temps n'avait pas changé, et l'atmosphère se faisait même lourde. Ces divinement crétins de dieux y contribuaient-ils ?
Un soupir, blasé.

© Code by Ed'

«I'm never gonna quit,
Never gave a shit,
Never gonna walk away.
You are just in my way,
I don't give a fuck about you.»

Sur quoi ou qui plutôt était-il tombé ? Venait-il de gâcher une partie de ses cours pour une psychotique qui se la jouait comme lui ? S'il avait un esprit à rire, il se roulerait probablement parterre tellement c'est gros. Déjà un dieu aussi infect que lui, voilà une fille aussi froide d'apparence que lui. Les magasins de glaces avaient-ils ouverts leurs portes, pour qu'un stock de coincés comme lui déboulent à Immo ? De la manière de laquelle la brunette le fixait, lui laissait penser qu'elle semblait se faire une montagne de questions ou films sur sa personne. Pourquoi perdait-il son temps avec une gamine ? Il ne savait guère. Celle-ci le foudroyait, froidement, confiante comme si cela allait le faire partir. Tes foudres, comparées à celles du paratonnerre sont infimes pouvait-il penser.


Puis un long soupir, pas si méconnu du suédois. Son soupir. Celui du "tu me fais chiier.". Elle aussi connaissait ce langage ? Mignon, tien.

"Tu sembles l'embêter, mortel. De plus, qui est-elle ?"
Set ne comprenait décidément rien à la logique grillée du dieu. Arrogant, infect et là pouf, doux comme un agneau. Se fichait-il de lui ? Il se contenta de l'ignorer, trop agacé par la perte de temps colossale qu'il emmagasinait avec la présence de la jeune femme.

- Ça ne te regarde pas.
Comme il s'y attendait. Après tout, c'était complètement aberrant de vouloir combler la discussion pour zapper un dieu disjoncté. Puis elle secoua aussitôt la tête. Non mais sérieusement... Dites-lui pas qu'elle aussi est atteinte du syndrome du paillasson roux ! Devenant livide, s'affalant sur le mur, la brunette semblait souffrir le martyr. Le blasé restait là, impassible. Quel cinéma. Il se moquait bien qu'elle hurle, souffre des millénaires à cause d'un dieu, en fin de compte. Il n'avait aucune pitié pour elle, et de plus elle n'en voulait pas au regard froid, défiant qu'elle lui jettait. Impeccable. Celle-ci se redressa, ne semblant pas mieux avant de lui poser une question.


- Qui est le dieu qui ta… choisi ?
Un agacement visible du suédois pris dès lors place sur son visage. Se foutait-elle, elle aussi de lui ? Ça allait durer encore combien de temps, toutes ces glossolalie ? Elle l'envoit balader puis se restreint. C'est oui ou non avec lui. Pas de peut-être. Secouant sa main quelque peu abîmée par le mur, le violacé la porta à son front, se pinçant l'arrête du nez, irrité, irritation traduite en live par un soupir sec.

"Réponds lui donc, mortel ! Elle soit savoir !"
Cette question était la pire à poser en la présence d'un nombrilliste tel que Thor. Un tressaillement. Encore une foudre du dieu car il l'ignore hein ? Combien de fois et de temps allait-il encore l'électrocuter ? Bonne question.

"FERME-LA, THOR."
Brusque, tranchant, glacial. Tant pis si la brunette l'avait entendu. Sa patience atteignait ses limites, et le violet avait de moins en moins de self-control sur ses gestes et paroles. Il s'en moquait royalement, surtout, de l'avis de la brune sur lui. Sa réponse, elle l'avait au moins. Certes, implicitement. Laissant glisser sa main le long de son visage, le jeune homme se contenta pour la seconde fois de regarder le temps, devenu sombre, lourd et orageux. Pluie et orage en vue ? Le paratonnerre y était pour quelque chose ? Après tout, Mosieur météo contrôle bien le vent et les foudres. Set finissait par se dire qu'il allait être foudroyé en vrai.


Une fois sa courte contemplation finie, le suédois reposa de nouveau ses billes vertes sur la grande brune, toujours irrité et bien décidé à éclaircir le dialogue. Pas de dialogue justement ?

"Visiblement, tu n'as pas envie de faire la conversation. Parfait moi aussi. Ça me faisait chiier, clairement. Par contre le rapport, vois m'en contraint."
Horriblement froid, même agacé. Le suédois ne souhaitait qu'une seule chose se casser et non se coltiner une gosse ne gérant pas son dieu. Il avait déjà assez avec ses propres soucis pour s'occuper des autres. Et si cela arrive, ce n'est pas lui. La brunette avait dégradé du matériel, séché une partie des cours et en plus de ça, repeins avec son aide non désirée, le portique, signe légèrement "patrimonial" du pensionnat. Ce trucs vieux comme le monde était là avant même le directeur était-il dit. Pas le choix. Chef de discipline et président du conseil. Le règlement, c'est le règlement.

"Considère que ce rapport n'est en rien cette pitié que tu penses que j'éprouve à ton égard."
Set avait eu sa semaine. Ses merdes. Mais son rôle restait le même. Et quand bien même irrité face à une jeune fille blessée, il n'allait nullement se gêner.

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«I'm never gonna quit,
Never gave a shit,
Never gonna walk away.
You are just in my way,
I don't give a fuck about you.»

Sa gestuelle, son regard, beaucoup de choses chez la brunette avaient de quoi irriter le suédois. Tant bien même il avait l'impression de faire face à lui-même. Il ne se pensait pas aussi... Chiiant. Oui c'était le terme. Seulement la brune savait éprouver de l'amusement, chose que lui ne connaissait plus vraiment. Celle-ci semblait satisfaite de le voir perdre patience à cause du pilonne électrique, et affichait un fin sourire. Si ça lui plaisait. Même lui, qui est d'un calme à toute épreuve, avait ses moments de faiblesse. Il n'était pas une machine malheureusement. D'ailleurs, à l'entente de sa réponse, la jeune femme sembla retrouver son once de colère qu'elle lui avait soigneusement déballée. Il s'en foutait. Les règles, c'est les règles. Et ce n'était pas une brunette aussi insupportable que lui qui allait le faire plier.


Celle-ci s'avançait vers lui, furieuse, son regard verdoyant enfoncé dans les yeux du violacé. Elle ne s'arrêtait pas, déterminée, une guerrière, en quelque sorte. Une fois hissée à sa hauteur, ne décrochant pas ses yeux des siens, elle déversa sur lui tout son ressenti.

- Écoute-moi bien, j’en ai strictement rien à foutre que le rapport te contraigne à quoi que ce soit. Estime-toi heureux que ce soit le mur et non le premier venu qui est souffert. Je doute qu’il s’en serait aussi bien sortie. Pour ce qui est du reste, je n’ai pas besoin que tu te fasses psychologue, mes problèmes je les gère seule pigé ?

Le suédois semblait être ailleurs, l'espace d'un instant, durant le discours de la perche brune. Le temps se faisait horriblement lourd, oppressant, et même Set, pourtant pas compliqué sur la gueule du temps, en venait à éprouver un certain mal-être. Infime certes, mais bien là. Le ciel s'était obscurcit, laissant place à des nuages grisâtres voir noirs. L'air aussi, s'était quelque peu réchauffé. Ou était-ce le suédois qui divaguait ?


"Comment, une simple humaine, telle qu'elle, s'octroit cela, Set ?!"

Un brusque sursaut du violet, comme foudroyé, à la limite d'une perte de connaissance si le paratonnerre avait forcé. Cette brune venait d'énerver le dieu. Elle avait peut-être marqué un point en demandant son nom, mais parler ainsi à Set et donc à lui-même, revenait s'attirer les foudres du dieu asgardien. Plus la colère de Thor grandissait, plus le temps se prêtait clairement et allait, devenir un orage. Non pas qu'il le contrôle. Mais ce temps était bien propice à un violent orage, et la rage éprouvée par mister Watt ne faisait que le rendre plus certain.

"RÉPONDS, MORTEL ! COMMENT PEUT-ELLE SE PERMETTRE DE M'INSULTER DE LA SORTE, MOI, THOR ?!"
Chaque mot du dieu était une violente décharge, bien plus douloureuses que celles qu'il avait connues jusqu'ici. Set était pris de tressaillements, et l'atmosphère, sans mauvais jeu de mots, non non, devenait électrique. Comme si le blasé était un électron chargé positivement, attirant tous les ions alentours. Des frictions, presque visibles, se faisaient entendre. Le suédois était pour une fois, un véritable pilonne électrique humain et sur pattes. Des picotements et encore c'était un bel euphémisme. La brune collée à lui, allait se prendre une violente décharge si elle reculait pas. Non pas que Set s'y opposerait pas. Mais Thor, lui, ne cracherait pas dessus. Il voulait, exigeait que cette pauvre mortelle soit punie par sa foudre divine. Le suédois savait pourtant parfaitement user des dons du dieu. Seulement, ce fût une découverte immédiate pour lui, de voir qu'un paratonnerre blessé et irrité dans son orgueil, pouvait le faire plier, lui. Lui quoi. L'égo même de Set était touché.


Un grondement puissant, puis un éclair, suffisamment gros pour cramer n'importe qui ou quoi qui aurait eu la malchance de se le prendre. Le violacé ignorait, sachant éperdument que la rage de sa déité y était à 100% pour quelque chose. Faut dire, malgré la torture physique que le pilonne lui faisait subir actuellement, son impassibilité restait de marbre. Elle était hardiment accrochée à son visage, refusant le moindre départ. Il était chargé, proprement. Le moindre petit contact, frôlement et c'était une châtaigne, avec beaucoup de chance ou une décharge dans les dents. Set ne le souhaitait pas, mais il avait toujours pu remarquer que, malgré son caractère exécrable et ses crises, le dieu le protégeait instinctivement. Enfin, si protéger est pour lui faire de vous un toast brûlé, alors oui. Tout le temps. Peut-être ces deux teignes se comprenaient-elles sur la notion de famille, et plus particulièrement de frère. Ironiquement le suédois se disait qu'il manquerait plus quealla divinité de la brunette contrôle la pluie et pof, tempête. Ironie, vraiment. N'ayant bougé d'un pouce depuis le début, la brunette attendait une réponse. Ou une décharge ? Malgré que le suédois se sentait comme un toast trop brûlé, il la lorgna, méprisant.

"As-tu fini de te prendre pour le centre du monde ? Suis-je censé avoir peur ?"
Nullement envie de s'étendre sur le pourquoi il lui avait foutu ce rapport. Nulle envie de lui dire son rôle. Nulle envie de rien.


"Ceci est seulement ta réplique, mortel ?!"
Une violente décharge, partant du suédois pour arriver jusqu'à la brunette, faisant immédiatement reculer Set, réalisant à peine ce qu'il s'était produit, glacial. L'asgardien en voulait à ce point à la jeune femme ? Au point de tenter de les griller tous deux ? Un silence, que le suédois comptait bien laisser peser, ne préférant pas titiller encore plus le dieu. Autant dire... Vu ce qu'il s'était pris et que Thor, dans son immense bonté avait partagé la charge avec la brune, ça promettait d'être coton à excuser.

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