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Comment ça un binôme ?! [TERMINE]
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyMar 16 Jan - 0:04



“La vie est une bougie dans le vent.”


Autour de moi, c’était comme si rien ne se passait. Je n’avais pas regardé les réactions de la jeune femme restée à mes côtés par crainte de beaucoup de choses qui n’avaient peut-être pas lieu d’être. Mais comment pouvais-je en être certain ? Rien n’était jamais pareil dans les relations avec les autres. Je ne pouvais me fier à aucun de mes souvenirs ou aucune attitude que j’avais observé quand je n’étais pas parmi les personnes que je regardais. Trop d’éléments inconnus semblaient rentrer en compte pour que je puisse penser quoi que ce soit. Alors que faire ? Que dire ?

Puis, parmi le froid silence que le noir dans lequel je m’étais enfermé augmentait inlassablement, je perçu comme des bruits de tissus et de pas qui se rapprochaient. C’était comme… discret, loin de la menace que j’avais pu continuellement vivre au sein de ma famille. Comment des pas pouvaient-ils être si différents en ayant le même rythme ? Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait, ce qui m’angoissait plus encore. Et quand cela s’arrêta juste devant moi, je ne pus m’empêcher de m’attendre à des coups… qui ne vinrent pas. Non, au lieu de cela, les bruits de tissus reprirent jusqu’à ce que je sente qu’on s’asseyait près de moi. Que faire, encore une fois ? Je ne parvenais pas à faire le tri et cela me gênait énormément dans le sens où je ne parvenais pas à démêler le passé du présent. C’était la raison pour laquelle j’étais aussi perdu depuis tout ce temps d’après Toueris, mais je ne pouvais pas croire que ce soit aussi simple. Comment cela se pourrait-il ?

Lorsque la douce voix de Numa-san brisa le silence qui retombait inlassablement, ce fut pour s’excuser auprès de moi. Pourquoi ? Elle n’avait rien fait de mal, n’est-ce pas ? N’était-ce pas à moi de lui demander mille fois pardon ? N’était-ce pas ma faute si elle s’était sentie mal sur le toit ? Je ne pouvais pas me permettre de la laisser s’excuser comme cela, mais je fus arrêté par ma déesse. Cette dernière, toujours un peu distante malgré sa douceur, me fit rapidement part que ce ne serait pas correct de ma part de refuser ses excuses sans essayer de comprendre, avant tout, ses raisons. Cela même m’échappait alors que les larmes ne cessaient d’inonder mon visage. D’après elle c’était à cause de la honte, la tristesse, la colère et même la culpabilité. Mais je ne parvenais pas à reconnaître tout ça… Enfin, sauf certainement la culpabilité qu’il me semblait ressentir constamment.

Lorsque des mouvements se firent à nouveau à côté de moi, la curiosité me tarauda quelques instants : que se passait-il ? Partait-elle ? Dans ce cas, était-ce parce que je l’énervais ? Ou bien était-ce pour une toute autre raison ? J’eus un semblant de réponse quand elle revint à sa place initiale, plaçant sur mes épaules un tissus qui me parut familier. L’idée de me départir de ma sécurité précaire pour constater de mes yeux ce qu’il en était me traversa l’esprit, créant au passage de l’espoir dans le coeur de l’égyptienne. Malheureusement, je ne parvins pas à le faire sur le coup. Il me fallait du temps pour que j’arrive à me convaincre moi-même, ce que ma déesse laissa faire sans que j’en comprenne la raison, et trouve le courage pour cela. Ce n’était pas un exercice dont j’avais l’habitude. Au contraire, je préférais nettement ne pas m’ouvrir aux autres, d’une façon ou d’une autre, par crainte que cela me nuise. Pourtant… Pourtant…

Un contact sur ma main me surpris tant que je ne parvins plus à réfléchir. C’était chaud et doux, à des années lumière de tout ce que j’avais pu connaître jusque là. Etait-ce normal ? Exceptionnel ? Bizarre ? … Les yeux grands ouverts dans le noir, je ne parvenais pas à me poser, à trouver quoi que ce soit à quoi me raccrocher. Même les mots qui vinrent par la suite m’étaient comme… inconnus. Enfin, je savais ce qu’elle disait dans le sens littéral, mais la signification profonde comme les raisons qui la poussaient à le faire étaient comme un immense trou noir.

Lentement, comme pour ne pas briser le contact fragile mais fortement plus agréable que tout ce que j’avais pu vivre, je lâchai ma nuque et baissai les mains jusqu’aux marches des escaliers. Malgré que ma vision ne soit plus obstruée pour voir ma camarade de classe, je ne pus me résoudre à la regarder. Je ne m’en sentais pas capable. Je tentai néanmoins de lui parler, lui faire part de mes interrogations. Cela me prit quelques instants et plusieurs tentatives infructueuses avant que je demande très timidement :

- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? … N’es-tu pas en colère ?


(c) Yuki Nakamura sur Pensionnat Immortal
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyMar 16 Jan - 1:17
_Je resterais avec toi autant qu’il le faudra.

Numa caressa doucement la main de son camarade de classe. Elle ne savait pas si ce geste était réconfortant pour le japonais ou non, mais c’était le seul geste affectif qu’elle pouvait faire. La brune espérait que cela pouvait alléger le cœur de son binôme.
Etrangement, l’esprit du chien s’était tût depuis un long moment, comme disparut de la tête de la jeune femme. La laissant seul avec le garçon de son âge. Et de toute évidence, Numa avait bien autre chose à penser que son compagnon omniprésent. Ses yeux vairons étaient rivés sur la tête dissimulée du jeune homme. Imaginant tout ce qu’il pouvait se passer dans la tête de ce dernier.

Lentement, Yuki lâcha sa nuque pour baisser les mains et laisser Numa voir son visage humide de larmes. Il avait pleuré en silence. Et les larmes les plus triste étaient bien celles qu’on n’entendait pas. Elle le savait. Son envie de le prendre dans ses bras revint, mais la demoiselle savait qu’elle en serait incapable, bloquer par sa zone de confort qui l’empêchait d’avoir des contacts physique avec les autres.

Même si le visage de Numa ne pouvait rien exprimer envers qui que se soit, son cœur fragile se mit à ressentir une grande peine devant les yeux rougis de tristesse du jeune homme. Elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il avait pleuré à cause de ses mots. Pourtant ce n’était pas des reproches, s’était-elle mal exprimée ? Il était évidemment trop tard pour faire marche arrière si c’était le cas.

Yuki ne regarda pas la brune, il ne l’avait jamais regardé en face depuis leur rencontre de toute manière. Mais Numa comprenait parfaitement et accepta cela.
Le jeune homme ne semblait pas vouloir rejeter la main si blanche de sa camarade. Numa hésita à la retirer toutefois, mais réfléchit.
Sa divinité ne lui disait toujours rien, la laissant prendre les décisions elle-même, sans influence. Il voulait que tout ce que dégageait son hôte envers ce jeune homme troublé vienne d’elle. Vienne de son cœur.
Numa se disait alors que c’était peut-être ce geste qui avait sorti son camarade de sa position de protection, alors, elle ne retira pas sa main de la sienne et continua à la caresser aussi délicatement qu’elle le pouvait.
Ce fut après un grand effort que le japonais réussit à s’exprimer envers sa camarade, toujours la voix timide et incertaine :

_Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? … N’es-tu pas en colère ?

Numa cessa de caresser la main du japonais. Dans quelle monde avait-il grandit pour penser cela ?
Peut-être n’avait-il vraiment personne pour le rassurer et lui sourire auparavant. Même ses parents ? Etait-il orphelin ? Mais même les orphelins avaient au moins une personne pour les soutenir et les aimer. Numa ne comprenait pas. Déjà qu’elle ne comprenait pas forcement la nature humaine, elle comprenait encore moins comment une personne a pu manquer autant de chaleur durant toute ces années.
Numa ne dû pas réfléchir longtemps pour répondre, le silence qui s’était installé entre les deux adolescents était le reflet de son incompréhension à la question.

_Je n’ai aucune colère envers toi.

Numa s’arrêta un instant, laissant le japonais méditer sur ces paroles. Puis, elle reprit, toujours avec son calme légendaire qui n’appartenait qu’à elle :

_ Tu ressembles à une petite flamme dans le noir.

Numa baissa les yeux vers le sol suite à son affirmation. La demoiselle avait parlé sans vraiment réfléchir. Comme le voulait l’esprit du chien, ces mots venaient du fond du cœur. Mais il était fort possible que le jeune homme n’est rien compris à ces dires. Il fallait avouer que les pensées de Numa étaient assez énigmatiques. Elle comparait des gens à des environnements, des éléments. Elle voyait dans un ciel étoilé milles âmes brillantes y danser, elle pouvait trouver la nage d’un poisson hypnotisant ou le galop d’un cheval majestueux. Elle voyait le jeu de lumière dans les couloirs de l’école. Les sons avaient des couleurs, les couleurs avaient des émotions, et même les émotions lui évoquaient des personnes.
Mais c’était un peu la vision d’une rêveuse qui espérait s’envoler un jour. Et ce n’était pas facile de la comprendre lorsqu’elle parlait ainsi. Vois impossible. Il faudrait être dans sa tête pour espérer saisir la nature de ses mots.
Numa reprit, expliquant plus clairement ce qu’elle avait sur le cœur :

_ Je vois bien que tu es une bonne personne. Et tu ne mérites pas ce qu’il t’arrive.

Elle releva les yeux vers le visage de son camarade de classe. Sa main blanche se remit à caresser doucement celle de son binôme. Allait-il croire en ces paroles pourtant si sincère ? La brune l'espérait vraiment. Elle n'exprimait jamais ce qu'elle ressentait, ni ses pensées, ni ses désires. Le genre de personne qui ne faisait que répondre aux questions sans relancer les sujets, sans intérêts. Alors, pour cette fois où elle le faisait, où elle parlait avec son coeur fragilisé, elle priait intérieurement pour être entendu et être cru.

_Tu as une lueur dans le cœur que j’aimerais voir briller comme un soleil un jour.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyMar 16 Jan - 15:18



“La vie est une bougie dans le vent.”


Le jeune femme n’avait pas enlevé sa main de la mienne. Au contraire, elle avait recommencé à la caresser doucement, comme avant que j’ouvre légèrement ma fragile carapace. Pourtant, cela s’arrêta à nouveau lorsque j’eus posé les questions qui me taraudaient depuis un moment. Enfin, seulement un petite partie de mes questions. Encore une fois, je ne sus pas comment il fallait que je le comprenne. Etais-je si bête ? Ou n’importe qui aurait été confus à ma place ? Cela devint très rapidement un problème secondaire puisque la surprise et la douleur revinrent au galop : comment ça, elle ne ressentait aucune colère contre moi ? Mes yeux qui s’étaient ouverts en grand se plissèrent à nouveau quand je repensais à toutes ces fois où je ne comprenais pas ce que j’avais fait pour mériter la colère de mes parents. Et, désormais, je me retrouvais face à des personnes qui agissaient totalement différemment. Etait-ce pour cela qu’on disait qu’il y avait de tout pour faire un monde ? Cela m’échappait encore.

Réfléchissant énormément pour mettre de l’ordre dans mes idées et essayer de ne pas comprendre de travers ce qu’essayait de dire ma camarade, je ne bougeais pas et ne répondis pas. Ce fut à peine si je fis attention à la comparaison qu’elle imagina. Ou, plus exactement, l’information mit du temps avant que je parvienne à mettre un sens sur ses paroles énigmatiques. C’’était si étrange que je n’osais pas interpréter. D’ailleurs, peut-être avais-je mal compris sa réponse à ma question ? Non, ce n’était pas possible. Cela ne correspondait pas à la douceur de sa voix ou ses gestes. … N’est-ce pas ?

*Je t’assure que tu as très bien compris ce qu’elle t’a dit. Je te l’aurais dit si ce n’était pas le cas.*


Toueris semblait de moins en moins tendue au fur et à mesure que le temps avançait, comme si elle oubliait petit à petit ce que je lui avais dit. Pas sûr qu’elle m’ait comprise, mais les sentiment que j’avais dû lui donner devaient être assez rudes. Assez pour qu’elle se demande quoi faire. Du coup, me voir m’ouvrir, même très légèrement, et tenter de comprendre la situation, devait la rassurer sur mon état mental. Elle avait beau être une déesse, elle n’était pas toute puissante dans sa situation. Et tout cela, je n’étais même pas en mesure de m’en rendre compte.

Numa-san, après avoir prit un temps, comme pour chercher ses mots, me fit part de ce qu’elle voulait dire. Avait-elle comprit que je n’étais pas en mesure de comprendre son énigme ? Cela resterait à jamais un mystère que j’allais sans doute oublier. En tous les cas, elle me fit part qu’elle me voyait comme une gentille personne qui ne méritait pas ce qui lui arrivait. Puis, alors que son pouce recommençait à caresser la peau du dos de ma main, elle ajouta qu’elle voyait en moi une sorte de lueur qu’elle espérait un jour voir briller “comme le soleil”. Encore une fois, j’eus beaucoup de difficulté à trouver les mots et les courages pour formuler la question que je lui posai dès que je le pus :

- Et… qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce que… je ne mérite pas ?

A quel point connaissait-elle mes souffrances ? Je n’étais pas certain de vouloir qu’elle sache ce que j’avais vécu. Après tout, peut-être le jugerait-elle, que viendrait ensuite un jugement de ma personne, et que j’allais encore plus avoir mal. Pourtant, j’attendis, bloquant en moi le refus d’entendre sa réponse. Il fallait que je sache si je me fourvoyais sur un point ou non. Il fallait que je comprenne ce que ce surveillant voulait dire en prétendant que les rencontres pouvaient être bénéfiques. Est-ce que tenter d’aller vers les autres pouvait vraiment enlever mes douleurs ?


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyMar 16 Jan - 18:04
_Tu as une lueur dans le cœur que j’aimerais voir briller comme un soleil un jour.

Beaucoup de questionnement semblait parcourir l’esprit du jeune homme. Mais au moins il ne retournait pas dans sa zone de protection. Il restait ouvert, à sa façon, à son binôme. Un étrange binôme.
Yuki ne semblait pas comprendre les dires de Numa. Pourtant, elle était certaine d’avoir été clair cette fois. Mais il était japonais, malgré son langage bilingue, peut-être ne comprenait-il pas certaine expression ou image ?
Ou alors Numa n’était vraiment pas compréhensible dans ses paroles trop mielleuses à la limite de l’idiotie.

_ Et… qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce que… je ne mérite pas ?

Sa question était légitime. Mais était-ce un teste ? Savoir si Numa était spectatrice de ses tourments ou est-ce qu’il ignorait réellement ce qu’il lui arrivait ? Impossible qu’il puisse l’ignorer à par si il a été élevé ainsi et qu’il n’avait connu comme ça, incapable de savoir ce qui était bon ou mauvais pour lui.
Etait-ce possible ? … Non. On était au 21e siècle tout de même, avec les médias, les livres, l’école, la société, même élever de manière rude, il devait savoir ce qui était bien ou mal, bon ou mauvais pour soi ou autrui.
Même si Numa voulait se persuader que Yuki n’avait pas été élevé comme un chien battu, cette question restera dans un coin de son esprit jusqu’à avoir la réponse un jour. Elle en avait connus, des chiens battus, et tout comme les humains, leur guérison était lente mais pas impossible.

La demoiselle regarda la maigre main de son camarade de classe afin de rassembler ses idées pour lui répondre très clairement et ne pas faire la même erreur que précédemment avec ses phrases énigmatique et sans sens pour le commun des mortels.
Elle ne pouvait s’empêchait de le trouver affreusement maigre et affaiblis. A son âge il devrait avoir des joues arrondis comme ceux des enfants, surtout compte tenu de ses origines asiatiques, pourtant, il était tellement fin que Numa crierait que ses joues soient creusées par le manque cruel de nutriments.
Sans cesser ses délicates caresses, la jeune femme répondit à la question du japonais :

_J’ai appris à observer. A comprendre les regards, les sourires, certains gestes également.

Numa se tut un moment. Toujours incapable d’aligner plus de trois phrases à la suite, il lui fallait un certains temps avant de formuler ses tirades. Ce n’était jamais facile pour ses interlocuteurs, et c’était ainsi qu’elle reconnaissait les plus patients et compréhensifs. Ils étaient si rares.
La demoiselle savait qu’elle ne s’exprimait pas beaucoup, mais contrairement à son camarade de classe, c’était un moulin à parole. Evidemment, Numa ne lui en voulait pas pour ça, au contraire. Elle ne pouvait pas le juger alors qu’elle était ainsi avec le reste de l’humanité. C’était sûrement pour ça qu’elle préférait la compagnie des animaux à celle des hommes ; elle n’avait pas besoin de leur parler pour communiquer avec eux, le langage des signes, des gestes, étaient beaucoup plus simples et universelles que le langage humain différent par rapport à sa géographie.
Toujours avec douceur et calme, elle continua :

_Je ne sais pas ce que tu as vécu, ni ce que tu vies aujourd’hui, ni même peut-être ce que tu vivras. Mais tes yeux trahissent ce que tu ressens.

Numa hésita à lui parler de son enfance, où elle avait grandit sans amis, sans attache, trainée à droite et gauche du globe par son père. Elle n’a jamais pus avoir de racines. Même sa famille, en France, elle ne les connaissait que peu finalement. Elle savait leur nom, leur visage, mais leur voix étaient lointaines et leur bonnes attentions n’étaient plus que des souvenirs. Son père lui racontait souvent que sa tante l’a élevé jusqu’à ses 3 ans comme sa propre fille. Mais peut-être aurait-il fallut qu’elle ne le fasse jamais, pour que Numa ne souffre pas d’un manque d’affection maternelle. Même son père, depuis son arrivé à Immortalia, lui donnait de moins en moins de nouvelles, toujours occupé, toujours en réunion, en conférence, en gala, quelque part dans le monde. A New-York ou à Pékin, ici et là, mais toujours loin de sa fille unique. La seule personne à qui elle parlait régulièrement était son meilleur ami. Meilleur ami sans qui elle ne serait peut-être plus de ce monde.
Mais pouvait-elle vraiment parler de ça à Yuki ? Du rejet qu’on lui avait fait subir alors qu’elle n’était pas une méchante enfant ?
Numa ne le fit pas. Le jeune homme n’avait pas besoin de savoir les tourments qu’elle avait pus connaitre. Il n’avait pas besoin qu’elle confirme que les humains étaient cruels. Il n’avait pas besoin de tout ça. La demoiselle ne voulait pas qu’il la voit comme un vase en cristal fissuré qui pouvait se briser au moindre contact. En ce moment, il avait plutôt besoin d’une personne forte pour l’aider à avancer sur le rude chemin de la vie.

_Ce que je vois, c’est une forme de tristesse et de la peur.

Ce n’était surement pas les mots que Yuki voulait entendre, mais c’était la vérité. Numa n’allait pas lui mentir, et même si elle le voulait, elle ne le pouvait pas. C’était comme inscrit dans son code génétique, son dernier mensonge remontait certainement à son enfance, lorsqu’elle affirma à son père que tout allait bien à l’école lorsqu’elle était revenue couverte de boue, de bleues et en larmes.
Et même si elle mentait, l’esprit du chien et son honnêteté mystique le lui aurait empêché.
Numa espérait tout de même que ses mots, aussi indésirables soient-ils, ne causes pas plus de peine qu’elle n’avait déjà apporté au jeune homme.

_Tu n’es pas obligé de te confier à moi. Nous pouvons simplement rester ainsi si tu le souhaites. Mais si un jour tu as besoin de quoique se soit, ma porte te sera toujours ouverte.

Numa tourna délicatement la main du jeune homme qu’elle avait dans la sienne, ainsi, leur deux poignets étaient visibles et possédaient le même symbole. L’encre ressortait vraiment sur leur peau pâle, mais était destiné à disparaitre. Elle laissa leur main ainsi pour que le jeune homme puisse les voir. D’une certaine façon, elle les avait liés, Yuki et elle. Tout comme la brune était liée à Sheila par son panthéon. Un lien invisible, mais bien encré en elles jusqu’à la fin, la voix dans sa tête le lui rappelant à chaque instant.

_Comme je te l’ai promis.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyMer 17 Jan - 5:05



“La vie est une bougie dans le vent.”


J’avais peur, très peur, de ce qu’elle allait me répondre. Allais-je être détruit ? Sauvé ? Ou serai-je à jamais comme cela ? Au fond, je ne savais même pas si je voulais changer. A qui cela profiterait-il ? Personnellement, c’était comme si on me demandait d’être quelqu’un d’autre, de changer dans le but de plaire à autrui, mais cela était effrayant, impossible. Alors, pour ce qui était de la réponse attendue de ma binôme de science, j’étais aussi confus que lors de la précédente que j’avais eue. C’était étrange…

Patiemment, j’écoutai les paroles de Numa-san. Elle parlait lentement, mais c’était apprécié puisque cela me permettait de comprendre ce qu’elle me disait, de juger si je faisais une erreur de traduction ou non. A l’accoutumée, je n’avais pas autant de soucis. Etait-ce parce que nous abordions un sujet qui m’approchait de près ? Certainement, mais je n’étais pas prêt à l’accepter. Je ne pouvais pas être si faible… Pourtant, il semblait que mes peines et peurs se lisaient sur mon visage, d’après ce qu’elle me disait. était-ce seulement possible ?

*Si elle l’a appris comme elle vient de te l’avouer, oui, ça doit être possible. Que tu l’accepte ou non.*

Que je l’accepte ou non, le fait qu’elle ait pu le lire me fit fermer les yeux en fronçant les sourcils. Je me sentais lourd, comme si mon passé entier pesait autant sur mes faibles épaules que sur ma conscience. Pourtant, je n’avais aucune envie d’en parler, de révéler ce qui m’arrivait. Après tout, qu’en penserait-on ? Que j’étais un idiot ? Que je ne valais rien ? … Beaucoup d’idées comme celles-là me vinrent, provoquant douleur et peine, avant que ma camarade ne me fasse part que je n’étais pas obligé de me confier, mais que si un jour je venais à le vouloir, je pourrais toujours venir la voir. Bien que je me posai la question si une personne pouvait réellement être toujours là pour quelqu’un d’autre, je ressentis une forme de reconnaissance qui restait rare chez moi. Tant et si bien que je me surpris presque tout seul. Ce qui m’empêcha de me torturer l’esprit autant que ce que j’aurais pu faire, fut de sentir qu’on tournait ma main pour que l’intérieur de mon poignet soit visible. J’ouvris alors les yeux, défronçant légèrement les sourcils, pour regarder ce qu’il se passait. Je vis alors nos deux poignets marqués du noeud d’Isis côte à côte. Le mot “lien” me terrifiait autant que le souvenir qu’il m’évoquait. Pourtant, ce n’était rien d’autre que cela.

Comme pour profiter de son invitation, je choisis de ne pas répondre et de réfléchir en silence. Toueris ne vint pas non plus me faire part de ses remarques, préférant me laisser me frayer un début de chemin seul. Devais-je lui en être reconnaissant ou lui en vouloir ? Je n’en savais absolument rien et ne m’attardai pas sur cette question non plus. Je préférais nettement penser à cette journée et les conversations que j’avais eues. Tout était tellement différent, comme si j’avais seulement fait un horrible cauchemar et oublié la réalité. Ce n’était pas possible… Totalement impossible… Pourtant cette idée était bien plus rassurante que le reste et le fait de ne pas réussir à trouver des réponses à mes questions.

Jusqu’à la sonnerie qui sonnait la fin du cours de biologie et le commencement du prochain cours sonna bientôt, mettant fin au silence qui s’était installé. La crainte de ce qui allait se passer pendant le temps du changement de classe me fit serrer un peu plus fort la main de la jeune femme. Je ne pensais pas forcément à chercher du soutien auprès d’elle, ou pas consciemment, pourtant mon geste était ce qu’il voulait dire. Toueris eut la bonté de ne pas me le dire tout de suite, comme pour éviter de me paniquer. Ce n’était pas vraiment le moment.


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyMer 17 Jan - 20:35
_Comme je te l’ai promis.

Le jeune homme resta silencieux. Certainement troublé par ce que disait sa camarade. Ce que Numa comprenait parfaitement ; entendre tout ça de la part d’une inconnue seulement croisée en cours depuis le début de l’année, c’était perturbant.
La brune sentit une légère pression sur sa main lorsque la cloche se mit à retentir. Le regard de la demoiselle se posa inévitablement sur leurs mains jointes à Yuki et elle.
Grand Dieu, c'était perturbant. Tant et si bien que Numa cessa de caresser la main de ce dernier. Elle se retenait vivement de retirer sa paume. Yuki n'ayant pas bougé depuis tout à l'heure, la brune en avait presque oublié qu'elle touchait un être humain. Ce n'était pas logique. Pourquoi avait-elle à la fois l'envie de lui garder la main mais à la fois son système d'auto défense voulait la retirer vivement ?

Un autre problème se posait, un peu plus sérieux que cette question de contact humain. Il fallait retourner en cours. Mais malheureusement ni Yuki ni Numa n'étaient prêt à affronter le reste de leur journée scolaire. A cet instant, Numa aurait bien besoin de l'aide d'une petite voix dans sa tête.

*Tes cours te sont-ils plus important que ce garçon ?*

Cette petite voix ne lui disait pas clairement ce qu'elle devait faire ...  Inutile petite voix.  
Cependant, il avait en effet posé une bonne question. Numa était une fille assez obéissante et droite. Sécher, faire le mur, ne pas faire ses devoirs, manquer de respect, ça ne lui ressemblait pas. Néanmoins, abandonner quelqu'un ou manquer à sa parole ne lui ressemblait encore moins.
Que devait-elle faire ? Rester ici,  dans cette cage d'escalier, à attendre que la journée se termine ? Retourner en cours et affronter leur condition de lycéen ?

*Vraiment ? Tu penses vraiment que manquer une journée de cours va nuire à ta scolarité ? Et tu pourras donner des cours particuliers à ce garçon si tu t’inquiètes de la sienne. Vous êtes tous les deux épuisés. Emmène le dans un endroit calme et en sécurité.*


Numa regarda autour d’elle. Il était vrai qu’ils n’étaient pas vraiment ni en sécurité ni au calme ici, n’importe qui pouvait arriver d’une minutes à l’autre, que ça soit un surveillant, un professeur, un élève, plus ou moins désirable.
La demoiselle réfléchit aux endroits où elle aimait se rendre ; le bassin à carpes, l’atelier, la bibliothèque. Mais là encore ils n’étaient pas en total sécurité, c’était des lieux où n’importe qui pouvait débarquer, alors qu’ils avaient juste besoin de calme et de paix.
Il y avait bien un endroit, mais …

*Pourquoi tu me demandes ses conseils si tu ne les suis pas ?*

L’esprit du chien avait raison. Ce n’était pas le moment de s’inquiéter de ce que pourrait penser Yuki sur l’endroit où elle allait l’emmener, tant qu’ils seraient dans un lieu serein.
Numa agrippa son sac de sa main libre et le mit en bandoulière sur ses épaules avant de prendre les affaires de son camarade soigneusement posés à ses cotés. La jeune femme ne lâchait pas la main de Yuki, comme si elle avait peur qu’il disparaisse si elle perdait le contact avec lui.

_Aujourd'hui ... Je t'emmène dans un endroit où personne ne viendra nous chercher, fais moi confiance.

Numa se leva et obligea le jeune homme à faire de même, mais à son rythme. La brune entraina, doucement, comme si c’était une balade, son camarade hors du bâtiment éducatif. Elle profita de la foule d'élèves pour éviter leur classe et donc le groupe de garçons peu appréciable qui leur servaient de camarade de classe.

*Mission agent Numa !* se moqua gentiment l’esprit du chien

Numa aurait bien approuvé la blague de son compagnon d’infortune, si elle n’était pas concentrée à sa tâche. Sans lâcher la main affaiblie de Yuki, ils traversèrent le parc pour rejoindre le manoir annexe. L’air était vraiment rafraichi pour la saison, mais leur marche demeura calme et lente. La jeune femme conduisit le jeune homme dans le bâtiment annexe jusqu'au dortoir des filles et la chambre 224.

Numa regarda sa porte fermée. Elle avait les mains occupées mais ne voulait pas lâcher celle de son camarade, toujours avec la peur qu’il disparaisse, même si présentement ils avaient tous les deux l'air à bout, tant émotionnellement que physiquement. Numa ne savait pas tellement pour le japonais, mais dans son cas, il pourrait y avoir une attaque zombis qu’elle ne pourrait pas s’enfuir en courant.
Puis, alors que la demoiselle regarda ses deux mains occupées, elle se mit à penser qu’elle n'avait pas rangé ses tableaux ...  Il allait les voir ...

*Je pense qu'il n'en a vraiment rien à faire de tes talents artistiques, promptement.*

Certes, mais ça gênait toujours Numa qu’on puisse voir son travail, se trouvant vraiment peu douée dans ce domaine malgré son talent certain que tout le monde voyait, sauf elle.
La jeune femme se tourna vers Yuki, lui affirmant, toujours avec sa voix d’un calme olympien :

_Pour venir nous chercher ici il faudrait être devin, n'ait pas peur.

La demoiselle ne disait pas cela que pour rassurer son camarde. Numa n'avait pas de colocataire et sa discrétion la faisait passer inaperçue dans les couloirs des dortoirs. Et de toute manière, elle passait beaucoup plus de temps dans l’atelier ou dehors, alors si quelqu’un voudrait la trouver, ça serait le dernier endroit où la chercher. Personne ne pourrait deviner que quelqu'un irait se réfugier ici.

Numa lâcha doucement la main de son camarade pour rapidement prendre ses clés et ouvrir sa chambre. L'absence de contact lui donnait un semblant de répit dans sa zone de confort. Mais bizarrement, ça lui avait manqué, la chaleur humaine et, inévitablement, la jeune femme se mit à penser à son meilleur ami pendant qu’elle ouvrait sa porte.
Lorsque celle-ci fut ouverte, Numa reprit la main de Yuki, non sans hésitation, pour le guider vers l'intérieur, sachant qu'il n'allait pas le faire de lui-même. La brune l'emmena au centre de la pièce, posa leur affaire sur son bureau et alla fermer la porte.

La chambre de Numa était assez étrange, dans le sens où elle était seule et avait aménagé la partie inoccupée en un atelier. Sa partie dortoir était bien rangée. Elle prenait soin de faire le ménage et que son lieu de vie soit agréable et soigné, tel l’élève modèle qu’elle était.  Et malgré cette partie soignée, son côté atelier l'était un peu moins.
Il y avait des tableaux un peu partout, des pots de peintures par dizaines, des carnets à moitié ouvert, des boîtes de pastel empilés, des cartons à dessins remplis, des feutres et crayons par dizaines, et bien d’autres choses. Mais également des boîtes de coutures, des rouleaux de tissus empilés et sa robe de nymphe pour halloween étendue sur son bureau qu'elle n'avait pas terminé.
On ne pouvait pas dire que cette partie de la chambre était en désordre. Il y avait un système de placement très ordonné, d’une certaine façon. La peinture ensemble, le pastel ensemble, les toiles qui sèches d’un coté. Il y avait même une séparation entre son atelier dessin et son atelier couture.

La jeune femme alla rapidement retourner ses tableaux. Même si Yuki les avaient forcement vu,  ça la générait moins d'être avec le jeune homme en sachant qu'il ne fixerait pas ses toiles. Elle ferma rapidement ses carnets, les empila et rangea tout ce qui était sujet à ses dessins. Il ne lui fallut moins d’une minute pour ranger son atelier, laissant tout de même sa robe là où elle était. Si elle y touchait, elle était certaine de perdre le fil de son ouvrage.

Après quoi, Numa émit un soupire de soulagement, comme si se retrouver ici avait évacué tout le stresse qu'elle avait accumulé depuis le début de la journée. La demoiselle se tourna vers son camarade de classe et montra la partie transformée en atelier.

_Comme tu le vois je n'ai pas de colocataire, alors tu peux rester autant que tu veux. Je doute même que les personnes croient que cette chambre soit occupée.


Numa désigna son lit pour inviter le jeune homme à s'asseoir. Elle n'osait pas trop s'y installer, de peur de s'endormir tellement elle était épuisée, et préféra se maintenir debout pour le moment. En vérité, Numa ne s'était pas encore remise de son hybridation et sa micro sieste de tout à l'heure n'avait pas été très utile. La demoiselle se massa légèrement le front, fermant son œil droit au préalable. Elle ne tiendrait jamais, elle finirait par s’écrouler un moment ou un autre.
La jeune femme remit sa mèche en place et agrippa sa bouilloire électrique pour le montrer à son camarade de classe.

_Je n’ai plus de pâtisserie mais je peux te faire du thé. Ça te fera peut-être du bien.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyJeu 18 Jan - 19:24



“La vie est une bougie dans le vent.”


De toutes mes forces, je tentais de ne pas fuir quelque part. Où, je n’en avais aucune idée, mais dans un endroit où personne ne viendrait me chercher. Le contact avec la jeune femme m’aidait grandement à rester en place malgré les réserves que je gardais solidement, m’empêchant de livrer mes peurs et mes doutes. Elle m’avait pourtant proposé de m’écouter si j’en ressentais le besoin… Je ne pouvais pas. Je ne m’en sentais pas capable. Un peu comme si j’étais encore je me sentais bien trop détaché d’elle pour reconsidérer la question. Pourtant, quand je la sentis s’agiter à côté de moi, de plus en plus, je ne pus m’empêcher de me relever un peu pour la regarder. Je ne comprenais pas ce qu’elle avait en tête, à quoi elle pouvait bien penser ou ce qui pouvait la gêner au point qu’elle regarde partout ainsi. Heureusement, elle finit par m’expliquer quand elle se fut armée de nos sacs de cours qu’elle comptait m’emmener dans un endroit où nous serions seuls et qu’il fallait que je lui fasse confiance. Bizarrement, je ne parvenais pas à me dire que cela puisse être de bon augure.

N’ayant pas trop le choix de la suivre ou non, ne serait-ce parce qu’elle m’entraîna à sa suite, mais aussi parce que j’étais poussé par ma déesse à la suivre parce que c’était mieux que de rester là, je fus entraîné dans les couloirs. La foule ne me mis pas très à l’aise, mais je n’en fis pas cas. A quoi bon ? Si c’était pour me faire choper hors des cours, ce n’était pas la peine… Puis vint la traversée du parc jusqu’aux dortoirs. En regardant le bâtiment tout en marchant, je me posai la question de ce que nous venions faire là. Voulait-elle me raccompagner à ma chambre ou… ?

*Tu auras très bientôt ta réponse. Ne t’en fais pas, je suis persuadée que tu peux faire confiance à cette jeune femme. Elle t’a plus que prouvé qu’elle ne te voulait aucun mal, n’est-ce pas ?*

Toueris avait raison, mais je n’en fus pas pour autant rassuré. Comment aurais-je pu ? Pourtant, je tentai de calmer mes pensées pour éviter les souvenirs qui remontaient de façon furtive, surtout quand nous allâmes dans le couloir des filles. Nous le traversâmes rapidement, jusqu’à une chambre fermée à clé sans doute. Après tout, sans cela, nous serions entrés tout de suite. Le temps me parut long avant que Numa-san trouve ce qu’elle souhaitait, mais je ne le montrai pas. Ce n’était pas ce que je souhaitais. Pourquoi ?

Une fois qu’elle m’eut fortement incité silencieusement à entrer, juste après m’avoir fait part que là, dans sa chambre emplie de tableaux, dessins et autres oeuvres d’artiste, nous serions certains d’être seuls, elle alla fermer la porte assez rapidement. Le stress monta rapidement alors que je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’attendis donc de voir ce qu’il se passait, regardant furtivement autour de moi, et surveillant presque ma camarade qui rangeait ses affaires. Je ne savais pas pourquoi elle ne laissait pas les choses telles quel, mais ce n’était pas grave. C’était toujours mieux qu’autre chose de bien plus effrayant que je ne parvenait pas à me sortir de la tête.

*C’est une très bonne façon de relativiser, Yuki.*

Ignorant les dires de ma déesse que je voulais nier sans autre forme de procès, je me rendis rapidement compte que la locataire de la chambre avait terminé ce qu’elle faisait, ce qu’elle ponctua d’un soupire. Elle était dans son élément après tout.

*Je me demande où je pourrais être aussi relaxé qu’elle…*

Je n’avais pas pu m’empêcher de penser ça et m’en voulu immédiatement. Il était certain que ma divinité allait me donner quelques leçons de vie, entre autres. C’était ce à quoi je m’attendait, en tous les cas. Pourtant, elle me surprit par son silence qui n’avait rien de pesant. Un peu comme si elle souriait de manière énigmatique, souhaitant me dire que je le saurais le moment venu. Le silence était fort bienvenue, contrairement à ce genre de paroles, et elle l’avait bien compris semblait-il. Et cela me permit d’écouter mon hôte de m’expliquer qu’elle vivait seule dans cette chambre et que peu de personnes devaient comprendre qu’elle dormait là. C’était étrange, dit comme ça, et je ressentis un sorte de tristesse qui ne m’appartenait pas. Toueris, qui ressentait de la peine envers les enfants en détresse, aurait bien voulu aider ma camarade, mais elle savait que cela était malheureusement impossible. Du coup, sa tristesse m’était comme donnée de moitié tant elle l’intériorisait. Je ne sus quoi faire pour elle et cela en rajouta une couche qui m’empêcha de répondre à mon interlocutrice. Cette dernière ne parut pas en faire cas et me désigna son lit. Au début, je ne compris pas du tout ce qu’elle attendait de moi, jusqu’à ce qu’on me le souffle.

*Hors de question que je m’assois sur le lit !*

*Tu ne vas tout de même pas rester debout, planté ainsi comme un piquet au milieu de la pièce, tout de même ?*

*... Pourquoi pas… ?*

*Ca ne se fait pas.*


Soupirant en mon for intérieur, j’allai m’assoir, oui, mais au sol, le dos contre le lit. Je ne pouvais pas m’assoir sur le lit. Impossible ! Pas parce que c’était celui d’une fille, mais parce que je n’aimais pas ce que mon esprit allait imaginer à cette seule pensée. Non, non, non et non. Je ne pouvais pas. Je ramenai donc mes genoux contre ma poitrine et les tint ainsi contre moi en les entourant de mes bras pour regarder le sol, le dos droit. Je ne savais pas quoi faire. C’était bien la première fois que je me trouvais dans ce genre de situation…

A la proposition de Numa-san de me faire du thé, je n’osai pas refuser. Je ne savais pas du tout s’il me serait possible de le boire, mais au moins je fis plaisir à ma déesse qui essayait de me faire comprendre qu’il était malpolie de refuser une telle offre. Du coup, discrètement, j’observai la jeune femme faire, haussant seulement les épaules si elle venait à me proposer plusieurs parfums de thé. Je n’en avais jamais bu puisque chez mes parents c’était interdit et que depuis plusieurs années même boire de l’eau m’était compliqué.

*Cela va finir par te tuer ! Tu es maigre, tu manques de nutriments… Si tu tombes malade ou que tu te blesses, ça risque de te nuire fortement car tu n’auras pas les défense contre tout ça. Et même sans ça, il est dangereux de ne pas s’alimenter.*

Doucement, pour répondre aux inquiétudes de ma déesse, j’haussai les épaules. A mes yeux, mieux valait manquer de nutriment qu’avoir l’impression de boire ou manger… cette chose, et en vomir. Ne serait-ce pas pire ? A mes yeux, si, sans aucun doute.


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyVen 19 Jan - 20:07
_Je n’ai plus de pâtisserie mais je peux te faire du thé. Ça te fera peut-être du bien.

Yuki avait prit place sur le sol. Il n’avait peut-être pas compris qu’il fallait s’asseoir sur le lit ? Ou alors ce n’était pas de coutume chez lui ? Numa n’allait pas insister. La française n’avait pas envie d’embêter le garçon, et n’avait pas la force de le faire.

Son parquet n’était pas froid, même si le lit était dix fois plus confortable, c’était très bien. Numa devrait peut-être investir dans un tapis un de ces jours, au cas où tous les humains avaient une aversion pour s’asseoir sur les lits, pourtant elle était certaine que ce n’était pas une coutume de barbare. Elle n’avait jamais invité une autre personne que son meilleur ami dans sa chambre alors elle ne savait pas vraiment se qu’elle devait penser de cela. Numa se dit qu’elle aurait une petite conversation avec sa divinité, plus tard.

*Oui, oui plus tard, occupe toi de toi et ton invité pour le moment.*

Yuki ne répondit pas à la question de la demoiselle. Cette dernière prit donc l’initiative de faire chauffer l’eau et sortir sa boite à thé. La boite était très remplie. Tout simplement parce que l’occupante des lieux n’était pas une grande passionnée de cette boisson chaude. La jeune femme avait un gout plutôt tourné vers les bonnes tasses de chocolat chaud, comme les enfants à l’heure du goûté. Mais ses nuits agitées l’incitaient à prendre de la camomille. La brune s’était également essayée au thé vert pour calmer son hybridation au début de sa cohabitation avec sa divinité.
Mais a vite abandonné cette habitude, trouvant que ça ne marchait pas. Et même la camomille n’avait pas fait long feu car Numa vit bien vite en ses insomnies de belles excuses pour aller regarder les étoiles les soirs, lorsque tout Galway dormait. C’était beaucoup agréable que le thé en tout cas. Evidemment, cela avait bien réduit son temps de sommeil semblant inadapté à une demoiselle de son âge. Heureusement que ces sorties nocturnes n’arrivaient pas toute les nuits, elle aurait eut de vilaine poches sous ses yeux vairons et l’esprit du chien était un bien trop grand dormeur pour supporter ça.

Le jeune homme haussa les épaules devant la boite à thés. Peut-être n’était-il pas habitué, pourtant, Numa aurait parié que la consommation de thé au japon était élevée. Elle avait beaucoup de chose à apprendre. Une autre discussion avec Gõu s’imposait, plus tard.
La demoiselle entreprit donc de sortir deux sachets de thés verts, se disant que c’était assez universel, alors que sa bouilloire faisait son travail. Apparemment le thé vert était très bon pour se détendre et les deux adolescents avaient vraiment besoin de ça présentement.
Même si le lieu était plus chaleureux que la cage d’escalier, le jeune homme ne semblait pas être à l’aise. Numa aurait peut-être dû le ramener dans sa chambre. Mais elle ne savait pas si son colocataire était une personne agréable ou si le groupe de garçons allait s’amuser à venir chercher le japonais même jusqu’à son dortoir. Au moins ici, la brune était certaine qu’il ne lui arriverait rien, mais ce dernier ne semblait pas voir les choses sous cet angle.

En attendant que l’eau soit chaude, Numa retira sa veste pour être à son aise, qu’elle posa machinalement sur le dossier de sa chaise d’atelier, et alla s’asseoir à coté du jeune homme.

Elle ne le regarda pas. Laissant le silence prendre place entre les deux. Pour Numa ce silence n’était pas pesant, même si Yuki ne semblait pas détendu. L’odeur de lys était très présente dans cette pièce, étant son parfum personnel, Numa préféra se concentrer sur l’odeur de pastel qu’elle appréciait beaucoup, et ça l’apaisait singulièrement.
Et ce calme … loin du bruits des couloirs, de la cloche qui sonne, de la voix des professeurs, des élèves bavards, le son des chaises râpant sur le sol, des stylos qui tombent, l’odeur de la cigarette, la vue des uniformes qui lui rappelait qu’elle était abandonné à ce lieu.
C’était agréable, tant de calme. Yuki, étant une personne tout aussi calme, ne pouvait le lui faire apprécier cette tranquillité que davantage.
Cependant, Numa aurait aimé que son camarade puisse se détendre un peu, surtotu après cette aventure assez rude.

_Essaie de te détendre, tu es en sécurité ici.

À ses mots, la bouilloire fit un petit bruit de clochette pour signifier que l'eau était chaude. Numa se releva doucement, son corps déjà engourdie et prêt à basculer dans le monde des rêves. La brune alla chercher ses deux tasses rangées dans un des tiroirs de son bureau. C'était une chambre étudiante, pas un studio, il n'y avait pas de cuisine, même si Numa aurait préféré, ça lui aurait permis de faire ses pâtisseries sans s'inviter sans le club de cuisine.
La jeune femme incrusta le thé dans l'eau fumante et alla se rasseoir près de son camarade, accompagnant leur tasse d’une boite de sucre. Numa posa la tasse de ce dernier à ses côtés et garda la sienne entre les mains. Malgré la chaleur de ce contenant, les mains de Numa gardaient leur blancheur énigmatique. Pas étonnant qu'on la prenait pour un vampire, la pauvre.
La demoiselle trouvait que son corps se vidait de toute énergie et lutta pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée. Mais elle ne pouvait pas se mentir, ce n’était qu’une question de minutes à présent.
Malheureusement, ce n'était pas l'esprit du chien qui allait la maintenir en éveil, ce dernier avait décidé de se taire une nouvelle fois. Peut-être que lui aussi était fatigué par tout ça ? Et que secrètement il aimerait que son hôte plonge dans le monde des rêves pour y sombrer également ?

*Je suis un être supérieur, je peux supporter la fatigue, petite louve.*

Sans le vouloir, la divinité chinoise avait avoué sa fatigue, mais cela ne titilla pas la demoiselle qui avait l'esprit trop lointain pour s'en rendre compte.
Numa finit par s'exprimer, doucement et tout aussi calmement qu'à son habitude :

_Dis moi Yuki ...

Numa ne finit pas sa phrase tout se suite, buvant une gorgée de son breuvage.
Bof, ce n’était vraiment pas son truc le thé.
Sans broncher, la demoiselle rajouta un sucre et le regarda fondre lentement tout au long de son cheminement vers le fond de sa tasse.

_Comment est ce le Japon ? Je ne suis jamais allée à l’Est de l’Europe … Mais ça doit être un beau pays.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptySam 20 Jan - 5:07



“La vie est une bougie dans le vent.”


Pendant un long moment, nous ne parlâmes ni l’un, ni l’autre. Bloqué dans mes pensées et réflexions, je ne cherchai pas vraiment à savoir si cela dérangeait ma camarade occupée à préparer le thé. Elle était la deuxième personne à me proposer une boisson chaude après une mésaventure, la première étant la senpai m’ayant cueilli dans les couloirs alors que j’étais en panique.

*Ah ! Tu veux parler de la jeune Leï ? Elle a d’ailleurs été adorable avec toi, à te proposer autant d’occupations que tu ne connaissais pas…*

Vu la façon dont Toueris en parlait sans discontinuer, il était évident qu’elle avait grandement apprécié l’expérience. Personnellement, je ne savais pas trop quoi en penser, que ce soit sur le coup ou encore maintenant. Et, de toute façon, je n’eus pas totalement le loisir d’y penser plus que cela puisque mon esprit fut de retour à la réalité par la demande de Numa-san : elle souhaitait que je me détende car j’étais en sécurité dans sa chambre. Que devais-je faire pour cela ? Je ne savais pas. Je ne comprenais pas. Est-ce qu’elle souhaitait que je parle ? Que j’engage la conversation ? Ou était-ce par rapport à ma posture ? Non, pas possible…

*Pourtant, je suis certaine que c’est le cas. Yuki, tu penses beaucoup trop négativement. Il faut que tu apprennes à voir aussi le reste.*

*J’ai oublié…*


J’avais complètement oublié comment faire et ne savais pas comment me rappeler. Comme pour m’aider, ma déesse me demanda doucement :

*Dis-moi, que signifie Yuki ? Ton prénom a bien une signification, n’est-ce pas ?*

*... C’est le même mot que pour désigner la neige…*

*Oh ! Une très jolie métaphore pour montrer que tu es une personne aussi pure que la neige. Oui, j’adore ! Tes parents devaient bien t’aimer un peu pour t’avoir donné un tel nom.*

*Tu te trompes…*


Le coeur saignant, je me rappelai du jour où j’avais vu la neige à travers la fenêtre et que j’avais voulu partager cette beauté avec ma mère. Cette dernière m’avait répondu qu’elle détestait la neige, et tout ce qui s’y rapprochait de près ou de loin. Le regard qu’elle m’avait alors jeté m’avait tant effrayé que j’étais partit en courant pour m’échapper de la cuisine… Avant de me rappeler la suite, je secouai la tête de droite à gauche avant de poser mes yeux sur le vide. Ce fut la tasse fumante qui sentait le thé vert que m’apporta ma binôme qui me sortit de la rêverie. Pour la remercier, je prononçai un faible “Itadakimasu” en prenant ce qu’on me tendait. Sans rien dire, je laissai mon hôte s’assoir à côté de moi, en silence. Ce dernier dura quelques instants avant qu’elle n’essaie une première fois de me demander quelque chose. Elle s’arrêta le temps mettre un morceau de sucre dans son thé avant de me demander comment est le Japon. Elle m’expliqua alors qu’elle n’était jamais allé dans les pays à l’est de l’Europe, ce que je compris qu’à moitié, le japon n’étant pas forcément à l’est du continent, mais également à l’ouest, derrière l’Amérique. Néanmoins, je ne lui fis pas part de cela, tentant de me rappeler des souvenirs sans lien avec mes douleurs. Cela me prit quelques minutes avant de me rappeler les cerisiers en fleurs, un souvenir que j’avais énormément apprécié. Malheureusement, il fut trop rapidement englouti sous des images bien plus sombres qui me poussèrent à prendre dans mon poing une mèche de cheveux qui reposait sur mon front et répondre dans un murmure en fronçant les sourcils :

- Je déteste le Japon… Je ne veux plus jamais y retourner...


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyDim 21 Jan - 19:26
_Comment est-ce le Japon ? Je ne suis jamais allée à l’Est de l’Europe … Mais ça doit être un beau pays.

A sa question, le jeune homme semblait se renfermer, agrippant sa chevelure claire et la serrant fermement, comme pour chasser ses pensées de son esprit. Ce geste voulait dire beaucoup de choses négatives.  Numa espérait n’avoir réveillé aucun démon intérieur. Beaucoup d’affaires semblaient troubler ce jeune homme, surtout liés à son passé.

_Je déteste le Japon… Je ne veux plus jamais y retourner...

Numa avait la sensation d’être très maladroite avec son camarade de classe. Toutes les questions qu’elle posait le renfermaient. La jeune femme ne posait pas les bonnes questions, certainement.
Comme elle le pensait, ce qui le troublait le plus venait de son passé, sinon il n’aurait sans doute pas avoué son aversion pour sa terre natale. Dans ce cas … n’en parlons plus.

Numa vint, avec hésitation, tapoter gentiment l'épaule de son camarade de classe. La demoiselle se demanda pendant un petit instant ce qui avait pu lui arriver durant son enfance pour qu'il déteste à ce point son pays d’origine.
Il fallait avouer qu’elle non plus n’aimait le pays qui l’a vu naître, elle le détestait même. Mais Numa détestait aussi d'autres pays qu'elle avait habité durant sa vie. Aucun d’eux ne l’avaient marqué. Peut-être seulement l’Ecosse pour ses magnifiques paysages. Et l’Alabama parce qu’elle y avait le plus de temps, d’où son accent américain lorsqu’elle parlait anglais.
Malgré sa haine envers sa terre, Numa voudrait y retourner. Simplement parce que, malgré ses douloureux souvenirs, il y avait tout de même sa tante, son meilleur ami et sa mère …
Dans ses pensées lointaines, Numa se souvint qu’elle n’était pas malheureuse en Alabama, mais elle était si jeune et sa mémoire flous. Cependant, elle était certaine qu’elle n’était pas malheureuse ; à cet âge, les enfants n'était pas méchant, tout ce qu’ils faisaient c'était jouer, s’amuser avec tout le monde. A cet âge l’apparence, la langue, la taille, le poids, le sexe, rien n’avaient pas d’importance, du moment qu’ils pouvaient s’amuser.

Mais après avoir tant voyagée, la jeune femme se retrouvait coincée dans un pensionnat avec un esprit chinois. La brune croyait qu'elle était condamnée à rester à immortalia, même adulte. Elle ne pourrait jamais faire ce qu'elle voudrait. Bien sûr les étudiants rentrait chez eux pendant les vacances. Mais les vacances n'étaient pas éternelle ... Une fois adulte, est-ce qu'ils seraient obligés de rester à Galway ? Où pourrait-il partir faire leur vie à l'autre bout du monde ? En Australie par exemple ?
Numa ne voulait pas rester ici.

La pensée se son hôte ne plaisait pas à l'esprit du chien, mais ce dernier ne dit rien. Cette idée passerait sûrement avec le temps. Immortalia était sa maison, il ne voulait pas aller ailleurs, il était bien ici avec son Panthéon et les autres Panthéon. Et c'était également la maison de Numa à présent. Il ne comprenait pas l'envie de la brune à vouloir partir loin d'ici. De toute manière ou irait elle ? Elle allait devoir s'enlever cette idée de la tête bien rapidement sinon elle aurait des ennuis.

Numa retira sa main de l’épaule de son camarade et but une gorgée de son thé une nouvelle fois et trouva le breuvage tout aussi moyen que les autres fois. Cependant, elle appréciait cette saveur de partage ave la japonais. C'était une sensation agréable.
La jeune femme hésita à avouer à Yuki ce qu'elle avait sur le cœur concernant sa terre natale, pour lui partager le sentiment qu’elle pouvait comprendre. Mais se ravisa bien vite. La demoiselle n'aimait pas parler ni d'elle, ni de ses sentiments, ni de ses souvenirs, ni de son passé. Du mois, si on ne lui posait pas la question. L'esprit du chien ne trouva pas cela correct de poser une question et de ne pas partager en retour.
Numa aurait bien voulu répondre aux attentes de sa divinité, mais elle en était incapable. De plus, la demoiselle ne trouvait pas qu'elle venait de la France. Pour elle, elle n'avait pas de racines. La brune avait voyagé un peu trop partout, trop peu de temps. Elle avait passé plus de temps en Alabama qu’en France,  et la dernière année dans ce pays était la pire de toutes. Alors, pouvait-elle vraiment prétendre être française ? La seule chose qui la reliée à cela était ses parents et l’absence d’accent lorsqu’elle parlait cette langue.

Numa se tourna vers Yuki et le regarda un instant. Il est évident que les problèmes de ce garçon ont commencé là-bas et qu'il ne devait aimer personne au point de ne plus vouloir y retourner. Est-ce que ça voulait dire que même ses parents, il ne les aimait pas ? Beaucoup de questions se bousculèrent dans la tête de la jeune femme ; sur le passé, les souvenirs, ce qu’a vécu son camarade de classe. Peut-être aura-t-elle les réponses un jour ? En attendant elle n'allait pas lui poser plus de questions sur le sujet, voyant bien que cela le mettait très mal à l'aise. Mais l’art de la conversation n’était pas un élément qu’elle avait acquit, ni pour mettre les gens en confiance. Malgré tout elle aimerait beaucoup l'aider et qu'il se détende un peu qu'il respire.

_Si tu ne veux pas y retourner alors tu n'y retourneras pas.

Etrangement, avec toutes les réflexions qui avaient traversé son esprit, la brune se mit à penser à son père. Où était-il en ce moment ? Que faisait t-il ? Allait-il bien ? Quand est-ce qu'il allait lui donner de ses nouvelles ?
Doucement, sur sa tasse de thé, les ongles de Numa commencèrent à devenir des griffes mais elle était trop perdue dans ses songes pour s'en rendre compte. Ce fut l'esprit du chien qui la tira de ses rêveries.

*Fais attention petite louve *

Numa se reprit immédiatement. Ses griffes disparurent comme ils étaient venus. Il ne fallait pas qu'elle pense trop à son père.
Toutefois, elle se demanda si Yuki avec quelqu'un à aimer à chérir, qu'il aimerait retrouver, quelque part dans le monde, que ce soit ici, au Japon, ou ailleurs. Ou avait-elle cette chance comparée à lui d'en avoir ?
La demoiselle aurait aimé lui poser la question, curieuse, mais la réponse n’était pas forcement plaisante. Et son indiscrétion envers son camarade de classe avait attend son paroxysme.
C'est donc avec toute sincérité et calme qu'elle avoua à son camarade de classe :

_Tu as de très beaux yeux.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyLun 22 Jan - 4:52



“La vie est une bougie dans le vent.”


Aucune question ne vint suivre mes aveux. Je n’entendis, en réalité, absolument rien d’autre que le silence. Seul changement qui aurait pu me donner une idée de ce qu’elle pensait fut le tapotement qu’elle fit sur mon épaule. Malheureusement, j’étais le genre de personne qui ne comprenait pas du tout cela, bien au contraire. Je restai donc interdit dans le silence grandissant que Toueris brisa dans mon esprit pour tenter de m’aider :

*Je pense qu’elle est en train d’essayer de t’encourager, te montrer son soutien, mais aussi d’essayer de te consoler.*

*... Pas possible.*

*Pourquoi le penses-tu ?*

*Un geste ne peut pas signifier trois choses. C’est pas possible.*


*Laisses-moi te détromper. Un geste, selon comment il est fait, mais aussi la situation dans laquelle on l’exécute, peut avoir plusieurs significations. Certes, souvent les personnes ne veulent donner qu’un seul message à leurs gestes, mais je ne pense pas que ce soit le cas de ta camarade. Après tout, dans le soutien sur a la consolation, l’écoute, l’encouragement, et plein d’autres éléments. C’est pour cela que je pense qu’elle veut faire le tout. De toute façon, n’est-ce pas ce dont tu as besoin ?*


Je ne répondis pas à ma déesse qui ne s’offusqua pas ni insista. Elle ne connaissait que trop bien ma manie de tout nier, que ce soit dans mon passé ou mon présent, ce qui la poussa à simplement me laisser cogiter un peu ses dires. Pour ma part, mon regard se perdit très rapidement dans l’immensité du vide alors que le silence reprenait ses droits. Ma main dans mes cheveux, petit à petit, ne fut plus aussi ferme. Non pas que mes pensées soient faciles, mais plutôt prenantes. Et comme cela dura un moment, je fus surpris en entendant Numa-san me déclarer que si je ne le voulais pas, alors je n’y retournerais pas. Je ne compris pas du tout comment elle pouvait en être aussi sûre. C’était… étrange. Après tout, n’étais-je pas toujours sous la responsabilité de mes parents ? S’ils voulaient que je retourne auprès d’eux, ne devrais-je pas le faire sans poser de question ? Personne ne me donna un semblant de réponse à ces questions qui me fermèrent encore plus dans mes pensées.

Ce ne fut pas long avant que je sois ramené sur terre : ma binôme venait de déclarer que j’avais de très beaux yeux, tout simplement. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Ma déesse ne répondit pas à mes appels, préférant me laisser cogiter seul. Je tentai donc de trouver une solution, un petit quelque chose à répondre, mais je ne trouvai rien. Absolument rien. Je détestai cette impression d’avoir la tête vide alors que je cherchais désespérément quelque chose.  

A côté de moi, ma tasse de thé était en train de refroidir sans que j’y touche. Mais, de toute façon, avec tout ce qui se passait, je l’avais tout simplement oubliée. Peut-être fusse-t-il mieux ainsi puisque cela m’enlevait une “énigme” parmis toutes celles que je m’imposait au fur et à mesure alors qu’une grande fatigue faisait lentement surface.


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyLun 22 Jan - 14:49
_Tu as de très beaux yeux.

Numa ne disait pas cela pour meubler la conversation inexistante entre les deux adolescents. Un silence qui ne la dérangeait absolument pas, soit dit en passant. Elle le pensait, sincèrement. Son meilleur ami lui avait dit un jour qu’il était important de faire des compliments sincères aux personnes qu’on appréciait, surtout lorsque ça s’imposait.
La demoiselle ne savait pas si c’était des sages paroles, mais si ça pouvait donner à son camarade de classe un peu de légèreté dans son cœur, alors elle pouvait le faire. Et de toute évidence, elle ne pouvait pas avouer des choses qu’elle ne pensait pas, ça tombait bien.

Numa but une dernière gorgée avant de poser sa tasse à coté d’elle et ramener ses mains sur ses genoux couverts par sa jupe d’uniforme. Elle joignit ses fins doigts et se mit à tourner machinalement sa bague noire à son pouce gauche. Il y avait vraiment des personnes qui raffolaient de cette substance chaude aux herbes ?

Yuki resta silencieux aux paroles de Numa, mais la demoiselle ne s’attendait à rien en retour. Un compliment était comme un cadeau, il ne fallait pas s’attendre à en recevoir en retour où ça ne deviendrait plus un présent mais un troc.
Un cadeau … si elle devait en faire un, pourquoi ne pas lui offrir un cadeau matériel ? La jeune femme pourrait lui faire un petit porte clé en feutrine, c’est léger, facile à  transporter et très doux. Elle n’était pas certaine que c’était correct d’offrir ce genre de chose, mais son meilleur ami avait beaucoup apprécié lorsqu’elle lui avait offert une petite peluche en forme de renard. Pourquoi pas Yuki ?
Etrangement, Numa voyait bien le japonais en compagnie de lapin. Des êtres totalement inoffensifs, aussi doux qu’un champ de coton et absolument adorable. Mais la préférence des animaux ne reflétait pas la personnalité des gens. Les personnes qui préféraient les chats n’étaient pas forcement des êtres indépendants, par exemple. Peut-être que Yuki avait une préférence pour les tigres, qui sait ? Ou les requins, mais Numa en doutait fortement, pourtant ces pauvres bêtes avaient un certain charme malgré leur agressivité.

Alors que la brune songeait à faire un petit cadeau pour son binôme, la demoiselle ne se rendait pas compte qu’elle était en train de sombrer petit à petit dans le monde des rêves. Ses yeux se fermèrent doucement sur ses mains qui avaient arrêté leur activité. Sa tête bascula doucement en avant alors que ses jambes devenaient engourdis et ses bras n’avaient plus aucune force.
Doucement, pour ne pas brusquer son hôte, l’esprit du chien l’appela le plus tendrement possible :

*Numaaa ?*

On aurait dit un père bienveillant qui réveillait doucement sa petite fille le matin. Mais cela eut le bon effet de réveiller la demoiselle sans geste brusque. Numa se redressa automatiquement, contractant ses muscles pour ne pas laissait la fatigue prendre le dessus.

*Tu n’es pas obligé de rester éveillée. Je pense que ce garçon comprendrait que tu sois fatiguée après avoir utilisé tant de pouvoir.*

Yuki comprendrait sûrement oui, puisse que lui aussi venait de recevoir sa divinité, et donc ses pouvoirs, qu’après de trop grande utilisation de pouvoirs il était difficile de terminer sa journée. Il l'avait vu s'évanouir tout à l'heure, c'était une preuve suffisamment grande de sa fatigue.
Mais le jeune homme ne semblait pas être épuisé, contrairement à la demoiselle, et elle ne voulait pas qu’il se sente seul dans cet endroit inconnu pour lui. Alors elle ferait tout pour rester éveillée le plus longtemps possible, jusqu'au soir s'il le fallait.
L'esprit du chien était partagé entre l'admiration face à ce petit brin de femme qui faisait tout pour tenir sa parole, et l'inquiétude de la voir puiser dans ses réserves après une hybridation. Il ne savait plus quoi la conseiller pour la préserver, et se rendait bien compte que cette inquiétude était le reflet de son affection grandissante envers sa jeune hôte.

Numa remercia l’esprit du chien de l’avoir réveillé et demanda à Yuki, la voix un peu lointaine par son passage entre le sommeil et le monde réelle :

_As-tu un animal que tu préfères ?
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyLun 22 Jan - 15:52



“La vie est une bougie dans le vent.”


Le mystère resta entier malgré les minutes qui s’engrenèrent longuement. Mes réflexions me menaient partout et nul part sans que je parvienne à trouver une hypothèse, au moins, qui soit à peu près claire. De plus, il en était une qui se faisait aussi silencieuse que ma camarade de classe. En tournant lentement mon regard vers cette dernière, il me sembla qu’elle se réveillait, ce qui me parut assez étrange puisqu’elle venait de me parler.

*Il va falloir qu’on revoit ensemble ta notion du temps qui passe, mon petit Yuki. Après tout, ça fait déjà bien dix minutes que vous ne dites rien. Fatiguée comme elle est, il ne serait pas étonnant qu’elle se soit endormie et que sa divinité l’ait réveillée.*

Ma déesse avait raison sur le fait que Numa-san devait être fatiguée. Après tout, elle s’était évanouie plus tôt et elle ne paraissait pas du tout en forme par rapport à plus tôt dans la journée. Par contre, je n’étais pas ravi que Toueris ajoute encore un point à la longue liste qu’elle rédigeait depuis quelques temps. Cela me donnait l’impression d’être mauvais, bien qu’elle ne cessa de prétendre le contraire. En tous les cas, la théorie selon laquelle ma camarade de classe aurait fait un micro sommeil se confirma par sa voix lorsqu’elle me demanda quel était mon animal préféré : elle était comme plus rauque, moins vive. Je n’eue néanmoins pas le loisir d’’y prêter plus attention puisque je dus réfléchir à la question qui m’avait été posée. A vrai dire, je n’y avais jamais réellement pensé, le droit à tout, sauf obéir aveuglément et me taire, m’avait été enlevé. Je me vis donc obligé de prendre encore plusieurs minutes de réflexion, m’énumérant ainsi tous les animaux et les caractéristiques que je leur connaissais. Ainsi, je pus lui répondre timidement en rougissant :

- Le chien…

*Il serait bien que tu lui expliques pourquoi, non ?* me demanda Toueris lorsqu’elle se rendit compte que je comptais pas en dire plus.

Pendant un instant, je cherchai mes mots avant de continuer en détournant plus encore le regard :

- On le dit fidèle et qu’il protège son maître corps et âme… J’aimerais beaucoup un compagnon comme ça…

Après coup, je pris un peu peur que mes paroles laissent grandement deviner que j’avais des problèmes. Cela fit doucement rire ma divinité qui n’accepta pas de me donner ses raisons. Je n’en ressentis que plus de craintes, ce qui finit par lui faire avouer dans ce que je pensais être un sourire :

*Je suis persuadées que Numa et Sheila ont compris depuis un moment que tu as des soucis avec les garçons de ta classe. Rien qu’à ta réaction ou la leur, il est facile de deviner qu’il y a un problème entre eux et toi.*

*Alors c’est la cata… !*
pensais-je en me mordant l’ongle de mon pouce droit en arborant un air inquiet.

*Pourquoi cela ?*

*Je ne pourrais jamais répondre à ses questions. En plus je ne veux pas qu’elle s’implique dans tout ça. Et…*

*Pour le moment, je ne pense pas que tu aies à t’inquiéter.*

*Mais…*

*Regardes-là, Yuki. A l’instant où nous parlons, non seulement elle sait que tu as des soucis mais ne t’as posé aucune question, mais en plus elle est très fatiguée. Je ne pense donc pas que tu aies à te soucier de la signification profonde de tes pensée. Tu comprends ?*

*Oui…*
lui répondis-je sans conviction en japonais.

Malgré toute cette conversation, je pus vraiment cacher mes inquiétudes persistantes, attendant avec angoisse la réaction de ma binôme visiblement à bout de forces.


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyLun 22 Jan - 19:51
_As-tu un animal que tu préfères ?

Le jeune homme mit le temps qu’il lui fallait pour répondre. Certainement qu’il ne s’était jamais posé la question, sinon il aurait répondu instinctivement, plus ou moins.
Numa tourna la tête vers lui. Yuki avait un regard qui bougeait légèrement, comme une personne qui fouillait dans le fond de sa mémoire. Cela prit quelques minutes au jeune homme pour répondre à Numa, mais il lui répondit tout de même :

_Le chien …

Le japonais l’avait dit avec tellement de timidité que ses pâles joues avaient prit une adorable teinte rosé à cet aveux. Une émotion bien inconnue à la demoiselle. De la gêne ? Numa ne se souvenait pas qu’on puisse ressentir ce sentiment qui ne l’avait pas touché depuis très longtemps. Et pourtant cette nuance colorée donnait à son camarade une certaine innocence assez adorable. Ce qui lui rappelait que malgré leur condition de cohabitation avec une divinité, et la maturité qu’ils essayent de faire preuves, tous deux restaient des enfants aux yeux du monde, surtout aux yeux de leur compagnon omniprésent.
Dans tout les cas, il y en a un qui était tout content, c’était évidemment la divinité qui habitait la française.

*J’aime de plus en plus ce jeune homme. Il a bon gôut.*

Numa aurait bien sourit. Elle imaginait sa divinité bomber le torse, museau levé, le regard fière, s’il avait été matériel. Avec sa queue remuant de gauche à droite, essayant de ne pas tirer la langue sous son large sourire. C’était amusant à penser.
Mais le visage de la française demeura impassible, comme toujours.

*Si tu n’aimais pas tous les animaux, je suis sûr que j’aurais été ton favoris également.*

Numa leva les yeux au plafond. Il s’y croyait. Mais en vérité, qui sait ? Peut-être qu’elle a été choisi pour Gõu parce qu’elle affectionnait particulièrement les canins au fond d’elle ? Mais qui pouvait le savoir si elle-même l’ignorait ?
La voix timide de Yuki la tira de ses pensées intimes.

_On le dit fidèle et qu’il protège son maître corps et âme… J’aimerais beaucoup un compagnon comme ça…

Les yeux de Numa se refermèrent légèrement en regardant son camarade. Yuki confirmait finalement tout ce qu’elle soupçonnait depuis le début de leur rencontre. Ce qui aurait du la rentre en colère face à l’injustice que subissait son camarade, mais au lieu de cela, cette réalité lui faisait de la peine.
Yuki n’avait pas vraiment émit le souhait de devenir plus fort, mais qu’une personne le soit assez pour le protéger. Numa n’était pas cette personne. La jeune femme n’était ni grande, ni imposante, elle avait à peine la force de soulever son propre poids et elle ne savait même pas si elle serait capable de semer une personne dans une course malgré son endurance, mais l’absence de vitesse. Numa ne pouvait pas se défendre, alors comment pourrait-elle le défendre, lui ? Et le protéger ? Impossible.

*Toi non. Mais nous oui. Si tu acceptes que l'on fasse équipe, on pourra aider ce garçon. Seul tu iras plus vite, mais ensemble on ira plus loin, ne l'oublie pas. *

Le regard de Numa quitta le visage du japonais pour retourner sur ses mains qui avaient repris leur mouvement machinal au niveau de sa bague noire.
Parfois la demoiselle oubliait que l’esprit du chien avait des siècles d'existence et qu’il n’était pas que jouer et extravertie, il pouvait aussi avoir de sages paroles. Mais pensait-il vraiment qu’ensemble, dans ce corps d’adolescente fragile, ils pouvaient aider ce garçon ?

*J'en suis certain. Et comme toi, je ne mens jamais.*

Il était peut-être temps pour la brune de faire un peu confiance à son compagnon, à défaut d’avoir confiance en qui que se soit. Si elle voulait avancer, elle n’avait pas vraiment le choix, elle était condamner à passer le restant de sa vie avec lui, après tout.
Doucement, la demoiselle répondit à son binôme :

_Ma divinité est très honorée d'être ton favori. Il t’apprécie beaucoup.

Puis, elle tourna de nouveau la tête vers Yuki. Elle n’était pas aussi brave que l’esprit du chien, mais ferait tout pour l’être.

* Détrompe-toi, tu es l'une des personnes les plus courageuses que j'ai rencontré. Tu braves tes faiblesses et tes peurs pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. C'est bien plus courageux qu'une personne qui n'a pas besoin de se dépasser.*

Numa n’était pas très convaincu par les dires de son compagnon mais le remercia de ses mots. Elle le trouvait trop positif pour être objectif à son égard. Mais Numa oublia bien vite cela pour se concentrer de nouveau sur Yuki. Sa fatigue grandissante l’empêchait de faire deux choses en même temps, et la voix de Gõu commençait à faire écho dans sa tête comme des maux de tête. Maudite fatigue !
La brune continua, tout aussi calmement :

_Son maître ... Sa maison,  sa famille. Les chiens défendent tout ce qui leur est cher. Comme un loup dans une meute. C’est en eux.

Avec hésitation, Numa vint poser doucement sa main sur le bras de son camarade de classe. Elle l’avait fait le plus délicatement possible, comme si elle avait peur que toucher le jeune homme allait le briser en milles morceaux. Mais avec ce geste, elle était presque certaine d’avoir toute son attention.
Elle ne pouvait pas prétendre être ce fameux compagnon que désirait son binôme, elle n’était clairement pas à la hauteur, mais elle ferait tout pour l’aider, et le protéger comme elle le pourrait.

_J’espère que tu trouveras ce que tu désires.

Puis, doucement, elle retira sa main et la posa au sol, découvrant finalement que Yuki n’avait toujours pas touché à sa tasse de thé.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyMar 23 Jan - 1:51



“La vie est une bougie dans le vent.”


La discussion avec ma déesse m’avait donné pas mal à réfléchir. Pourtant, je n’eue pas le temps d’analyser ou m’inquiéter plus puisque ma camarade me répondit d’une façon dont je ne m’étais pas attendu. Après tout, au lieu de s’attarder sur mes dires, elle me fit part de la joie de sa divinité que j’ai choisi le chien comme réponse. Comme je ne le connaissais pas, que ce soit de près ou de loin, je ne pouvais pas me faire un avis sur si c’était une bonne chose ou non, qu’il m’apprécie ou non.

*Il faudrait que tu cesses de renier tes véritables sentiments. A force, tu vas finir par te détruire, si ce n’est pas déjà le cas.*

Je ne compris pas ce que voulu me dire Toueris. Me détruire ? Je l’étais déjà, qu’elle le veuille ou non, sinon je ne serais pas là, à tenter de comprendre tout ce qui m’entourait. J’avais tellement l’impression de découvrir le monde qui m’entourait, comme si j’avais été enfermé durant ma vie entière, que j’en avais définitivement mal. Le cacher était pour moi une façon de me protéger, quoi qu’on en dise.

Comme pour me tirer encore une fois de toutes ces pensées qui agrandissaient le trou que j’avais dans le coeur, ma binôme me fit part d’un détail que je ne connaissais pas sur les chiens. D’après elle, c’était tout ce qu’ils aimaient qu’ils protégeaient, pas seulement leur maître. Malheureusement, je n’étais pas sûr de pouvoir être aimé. Après tout, je ne me serais pas tant fait frapper si c’était le cas… Et les autres ne m’auraient pas fait subir leur méchanceté, que ce soit à l’école, dans la rue ou autre. Rien que d’y penser, mon coeur saignait et je ressentais l’envie irrésistible de pleurer que je contins par la présence de la jeune femme à côté de moi. Cette dernière posa doucement une main sur mon bras à côté d’elle. Je n’en compris pas vraiment la signification ou les raisons pour lesquelles elle faisait cela. Ma divinité disparut alors, comme pour éviter de me faire part de la frustration que j’avais sentit monter en elle.

- J’espère que tu trouveras ce que tu désires.

Les mots de Numa-san furent pour moi comme une énigme tant ils me parurent étranges. Ce que je désirais ? Rien en particuliers… Etait-ce pour cela qu’elle me disait cela ? Parce qu’elle avait deviné que je ne voulais rien dans ma vie ?

*Tout le monde a des désirs.* me répondit Toueris qui revint doucement comme pour remplacer le contact que ma camarade rompit. *Toi aussi, simplement tu n’as pas conscience que s’en sont. Puis, si tu regardes bien ce que tu as dis plus tôt, tu as émis un souhait.*

*Je ne vois vraiment pas lequel…*

*Celui d’avoir un compagnon pour te protéger, tout simplement.*


Pensant cela totalement absurde, impossible et irréalisable, surtout pour une personne comme moi, je secouai doucement la tête avant de la poser sur mes genoux. J’étais tellement mieux ainsi, sur le sol et l’obscurité. C’était toujours ainsi que j’étais certain d’être protégé puisque quand venait la lumière elle apportait avec elle les coups, les cris, la douleur et toujours plus de solitude. Je ne savais pas ce que Numa-san pensait ou cherchait auprès de moi, tout comme je ne comprenais pas les requêtes de devenir mon “amie”...  C’était bien trop étrange pour moi. Toueris dû comprendre qu’il me fallait encore du temps pour mieux appréhender ce qu’il se passait et que la fatigue ne m’aidait pas. Elle se tut donc, laissant la pression descendre toujours plus pour laisser le sommeil m’emporter très lentement.

Finalement, au bout de quelques minutes, Morphée m’emporta sans me demander mon avis, sans que je parvienne à lutter. La peur et les émotions couplés à mon manque de nutriments de plus en plus important ne m’aidaient pas à garder la forme, mais il s’agissait là du cadet de mes soucis...


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 3 EmptyMar 23 Jan - 2:50
_J’espère que tu trouveras ce que tu désires.

Yuki demeura silencieux et se contenta de poser sa tête sur ses genoux. La demoiselle ne dit rien non plus, observant son invité.
Numa ne savait pas ce qui avait provoqué une soudaine fatigue chez son camarade de classe, mais ce dernier ferma les yeux. La brune attendit quelques minutes, avant de le voir basculer doucement sur le coté, son corps glissant doucement jusqu’au sol. Vivement, Numa se redressa pour retenir la tête du jeune homme avant qu’elle ne cogne le sol. Puis, doucement, accompagna cette tête endormie vers le parquet.

Numa garda sa main entre le parquet et les cheveux clairs du japonais. Les yeux vairons de la jeune femme se mirent à parcourir le visage endormi de son camarade de classe. Yuki était encore plus innocent ainsi. Comme un petit chaton qui venait de naître. Etrangement, il avait également l’air plus serein. Peut-être rêvait-il ? Ou alors que le monde des songes était tout simplement la plus belle échappatoire à la vie ? Numa ne saurait dire, elle ne se souvenait pas souvent de ses rêves, ni de ses cauchemars qui l’empêchaient de dormir le soir.

La demoiselle tendit son bras libre pour agripper un de ses oreillers et le mettre sous la tête de son binôme avec précaution. Le sol ne devait pas être confortable, même s’il n’était pas froid, mais Numa n’osait pas réveiller le japonais pour le mettre à l’aise sur son lit. Il refuserait certainement et s’empêcherait de se rendormir.
Numa le regarda une nouvelle fois, fixant ces petites mèches claires qui tombaient gracieusement sur ses paupières closes. Même si son visage demeura éternellement inexpressif, ses yeux avaient tout de même de la tendresse pour ce garçon. Cependant, il fallait mieux éviter tout contact, pour ne pas réveiller le jeune homme.

Sur cette réflexion, Numa se releva, difficilement, pour ramasser, sans bruits, les tasses de thés et la boite à sucre pour poser le tout sur son bureau. Par la suite, la jeune femme se dirigea vers son placard et sortit sa couverture la plus chaude et la plus confortable. La brune revint sur l’endormie et enveloppa le corps affaiblis de son camarade de classe. Elle aurait vraiment voulu le mettre encore plus à l’aise mais redoutait qu’il se réveille.
Après avoir couvert son camarade, Numa s’assit sur le lit et se mit à l’observer, comme si elle faisait le guet.

*Tu ne vas pas veiller sur lui jusqu’à se qu’il se réveille tout de même.*

Numa avait dû mal à réfléchir, mais finit par hocher la tête. Même si elle le voulait, elle ne le pourrait pas. Elle non plus n’avait plus de force.
La demoiselle s’allongea doucement sur son lit, se recroquevillant sur elle-même. Numa ne prit pas le temps ni de retirer ses chaussures, ni de se glisser sous ses draps tellement elle ne pouvait plus bouger la moindre parcelle de son petit corps. Même si la jeune femme était consciente que si elle voulait progresser, elle devait s’entrainer, l’hybridation était vraiment un pouvoir abominable qu’elle préférait ne jamais contrôler que de souffrir à chaque fois qu’elle se transformait.

Numa regarda sa main gauche où étaient logées ses deux bagues ; une blanche, une noire. Ses yeux descendirent lentement vers son poignet où était dessiné le nœud d’Isis. Le même que sur le poignet de Yuki et Sheila. Il disparaitrait après sa prochaine douche, ou la prochaine fois qu’elle se laverait les mains, mais elle s’en souviendrait, c’était une promesse.

Même si ces traits s’effaceront, je me souviendrais que vous avez été là pour moi. Et je vous promets d’être là pour vous. Je n’abandonnerais pas.

Ce fut sur ce souvenir que la demoiselle quitta ce monde-ci pour le royaume des rêves … Ou des cauchemars, qui sait ?



-FIN-
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