Sujet: T'en as trop pris gros... [PV Silas :3] Mer 19 Aoû - 17:59
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T'en as trop pris gros...
"Dark doesn't necessarily mean evil. Darkness comes when we close our eyes to sleep. I find darkness quite relaxing..."
Qu'est-ce que je foutais ici au soleil, étalé sur une rampe de skate à boire ? Je buvais à juste titre. Merci Captain Obvious. Je ne me remettais clairement pas de la petite excursion de l'autre taré à Vardø. J'étais juste morne, ombre de moi-même . Oh, dit comme ça, on ne croirait pas. Je n'ai jamais été très doué quand il s'agit de parler de sentiments, de ressentis, de toute ces merdes là. Je ne buvais pas pour boire aussi, hein. Ça faisait juste une bonne blinde que je ne m'étais pas ouvert une bonne bouteille d'Akevitt. Ou eau de vie. Ouais, vous allez me dire que j'ai pas encore 20 ans tout rond pour en acheter, et que c'est hyper taxé là-bas, à qui le dis-tu mec ? Quand on sait contourner, ça va tout seul.
Officieusement, j'ai mes 20 ans bientôt alors, je m'en branle. Ce maudit voyage, ce maudit jour aura au moins servi à quelque chose. Comme s'était-il démerdé cet enfoiré pour en ramener comme ça ? Je soupirais, roulant mollement sur le haut de la rampe, allongé. Je n'avais envie de rien. Juste de clore les yeux et d'oublier. Oublier cet affreux meurtre. Oublier ce que j'étais. Mes mains étaient salies à jamais, et ça n'allait pas filer ainsi. Attrapant la bouteille de la main qui ne pendait pas dans le vide de la rampe, je me buvais une gorgée. Fort, comme j'aime. Je ne finirais pas soûle, rassurez-vous. Je tiens rudement bien l'alcool, ce n'était pas non plus comme si j'étais un petit joueur. Et ne me demandez surtout pas comment j'ai traîné la bouteille dans l'enceinte du pensionnat. Ça fait des années que je le fait ! On apprends juste.
Je soupirais, laissant le soleil me cramer les rétines. Rétines que je me décidais finalement d'abriter derrière mes paupières, relâchant mes bras sans pour autant lâcher la bouteille. J'avais mal, vraiment mal. Je n'étais même plus fichu de verser la moindre larme depuis ce jour. Ce jour… C'était il y a quoi ? Une semaine ? Tout le pensionnat en parlait. Tout le pensionnat parlait de ton exploit, écornifleur. De cette façon horrible dont tu l'avais tué. Dont je… l'avais tué. Et moi je me contentais, je devais me contenter de faire comme si rien n'était. Comme si ce vieux débris qu'on a retrouvé dans un lac gelé m'était inconnu. Ce vieux débris qu'était mon père. J'expirais, vide.
Une autre gorgée, allez mon pote. Ramenant mon bras afin de boire, j'avais pris trop d'élan, disons. Élan, qui me fit faire un volte-face. Dans ce volte-face j'eus le réflexe de m'accrocher de ma main libre à la barre de la rampe, me retrouvant tête et bouteille dans le vide. Si ça n'avait été que ça. Seulement, je me retrouvais nez à nez, à proprement parler avec un autre gars, planqué sous la rampe. Depuis quand il était là ? Le regardant ahuri, il semblait aussi paumé que moi. Voulant discrètement ramener ma bouteille vers moi, je m’aperçus que le gugus avait un bang. Ok… Tu n'as rien vu, je n'ai rien vu, hein ? Pourtant sa tronche m'était pas inconnue. Et c'est d'un regard quelque peu morne et légèrement gêné que je le défigurais. C'était quoi cette algue qu'il avait sur la gueule ? Pourquoi elle me disait tant un truc, celle-là ? Pensif je restais nez-à-nez avec lui, mon bras qui tenait la bouteille s'agitant maladroitement afin de se camoufler.
"Eh mec, j't'ai pas d'jà vu quelque part ?"
Ouais, c'est une bonne manière de contourner le sujet bouteille-bang. Ouais, j'ai absolument pas l'air con perché comme ça, la gueule dans le vide. Boah, ça ne sera jamais pire que ces derniers temps...
Le skate parc.. Probablement le meilleur endroit pour fumer tranquille, sans être dérangé par quelques crétins adeptes du ballet dans le fion, qui diront que "ça pue", que "c'est pas bien", que c'est même "interdit", ou encore qui me regarderont de travers à chaque passage. Dans l'idée, je m'en fous, hein. C'est pas ça qui m'empêche de vivre. Ça m'empêche juste d'apprécier à sa juste valeur un tête à tête avec mon bang chéri. Encore, là, ça va. Y a pas trop de monde. La rentrée n'est pas encore passée, tout le monde réintègre le pensionnat petit à petit, mais c'est pas encore la foule quoi. Raison de plus pour profiter de ce petit moment en solitaire.
C'est mon tout nouveau bang, le septième de ma collection. Et, wouah, qu'est-ce qu'il est beau. Tout en verre bleu foncé, un peu comme une Skøll gigantesque. Cadeau de papa avant la rentrée. Mon père est du genre plutôt cool, avec ça. C'est son truc aussi, en fait. On dirait pas pourtant, quand on le voit. Il a l'air d'un homme plutôt aisé, il a une grande maison - rien à voir en tout cas avec ma petite cabane dans les îles - et il s'habille super bien, mais pourtant il est aussi épicurien que moi, dans le fond. Donc je dois avouer que le mois que j'ai passé avec lui cet été, quand j'étais pas à Madang, a été une tuerie. Contre toute attente, plus le temps passe et plus j'adore mon père. Qui l'eut cru. J'ai passé près de dix huit ans à le détester, et maintenant c'est probablement l'une des personnes que j'aime le plus au monde.
Je commence par émietter les herbes séchées, après avoir ajouté l'eau. Une petite fierté, ça aussi. Grand cru de l'été 2015, tout droit issu du jardin du géniteur. J'en aurais bien ramené de Papouasie, l'herbe là-bas a un gout plus prononcé, super intense et vraiment bon. Mais j'ai toujours pas trouvé le moyen de contourner les chiens à l'aéroport. Du coup, j'ai tout fumé in extremis avant de prendre l'avion pour retourner au Royaume Uni. Fallait pas gâcher non plus quoi. Enfin, celle du jardin paternel est vraiment sympa aussi, donc j'ai pas à me plaindre.
Tout est fin prêt. Je sors mon briquet, colle mes lèvres à l'ouverture du bang, et.. Ah, cette mèche, sérieux. Je sais pas ce qui m'a pris quand je me suis levé, mais je me suis pas coiffé. Du coup, pas de gel pour faire tenir mon iroquoise. Donc forcément, elle tombe un peu n'importe où. En l’occurrence, à moitié dans mes yeux. Je la ramène en arrière d'un coup sec et, enfin, j'allume les feuilles. Puis, j'aspire, j'aspire, longuement. Je sens déjà le bon gout des plantes irlandaises. Un vrai bonheur.
Tout aurait été parfait, sans l'arrivée incongrue d'un gars. D'où il sort, lui ? Elle est quand même pas si puissante que ça, la weed du papa, si ? Genre, le gars débarque tout juste sous mon nez, là, comme ça. Je pige pas trop, sur le coup. En plus il me dit vaguement quelque chose. Je sais pas trop. Trop puissante, cette beu. Je relève aussitôt la tête du bang et reste figé, dans l'espoir qu'il ne m'aie pas vu. Ou qu'il croie lui aussi à une hallucination, puisque je remarque aussitôt qu'il a une bouteille à la main. Enfin, il aurait pu mettre quelque chose dans sa bouteille pour voir trouble, qui sait ? Tout le monde ne s'appelle pas Silas Tatau je te rappelle. Tais-toi Dagda, il pourrait t'entendre. T'as toujours pas pigé que t'es le seul à m'entendre ? Va falloir t'y faire, hein ! Dagda. Chut.
Sans bouger le reste du corps ni lâcher le blond du regard, mes bras se déplacent leeentement, afin de cacher un minimum mon beau biche bleu. Sans geste brusque, c'est le principal pour qu'il ne me remarque pas. Le problème, à rester là comme un con, sans bouger, c'est que je garde toute la fumée dans ma bouche, et que ça commence à se voir. Je sens mes yeux qui piquent et qui commencent presque à couler. Je peine même à les garder ouverts. Va falloir trouver une solution, là.
Finalement, le "problème" est réglé, une fois que le gars en face se décide à m'adresser la parole. "Eh mec, j't'ai pas d'jà vu quelque part ?" Je fronce les sourcils, perplexe. Alors ouais, s'il se pose la même question, c'est sûrement qu'on se connait de quelque part. J'ouvre la bouche un instant pour laisser passer un Euh... dubitatif. Sauf que, du coup, héhé, je suis un génie, une partie de la fumée emmagasinée jusque là dans ma bouche, s'en va au passage. Je referme donc aussitôt la bouche, mais réalise vite que je suis complètement cramé depuis un bail. Je hausse alors les épaules, et signe mon abandon en tournant la tête pour recracher le reste de fumée. Ah bon sang, ça fait du bien de pouvoir respirer. Puis, mon regard se pose à nouveau sur le type. Je hoche la tête pour acquiescer.
Ouais, si, c'est possible ouais. Pourquoi ta tête me dit quelque chose ?
'Pourquoi ta tête me dit quelque chose ?' T'es sérieux Silly ? Tout en délicatesse, comme d'hab hein. Demande lui à boire, tant que t'y es.., j'entends Dagda ricaner et se foutre de ma gueule, avant de revenir plus sérieusement sur ses propos. Oh oui tiens, quelle bonne idée. Demande lui à boire, s'il te plait.
Attends un peu avant qu'on se cuite, Dagda, je le connais même pas, je pense alors.
Sujet: Re: T'en as trop pris gros... [PV Silas :3] Jeu 20 Aoû - 19:07
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T'en a trop pris gros...
"Dark doesn't necessarily mean evil. Darkness comes when we close our eyes to sleep. I find darkness quite relaxing..."
Je crois que l'Akevitt que je venais de me torcher avait eu plus d'effets que prévus. Le gars face à moi me regardait, aussi ahuri que moi. Tandis que lentement je tentais de cacher ma bouteille, lui déplaçait son bang. On n'a rien vu, riiiiien vu. Absolument rien vuuuuu. Nos regards restaient enfoncés l’un dans l’autre. On devait avoir l'air cons, mais cons. Le gars semblait sacrément perché pour ne pas réagir. Ou c'était moi qui commençait à être bien aussi. Combien de degrés ma chérie, là ?
Euh…
Il avait ouvert la bouche, me lâchant à la tronche toute la fumée qu'il avait gardé. Naturellement, j'aspirais, surpris, c'est qu'une hallu, je pense ? Sauf que non, en fait. Mes narines me chatouillaient, et secouant la tête, j'éternuais, surpris. Surpris de quoi ? De m'être pris de la beu venant d'une hallu car je me suis torché la moitié d'une bouteille d'Akevitt, ou surpris car je venais de lâcher la seule prise que j'avais sur la rampe ? Exprimant une expression inattendue, je me poutrais lamentablement au sol, voyant ma magnifique bouteille, chuter, et chuter… dans un ultime geste, je tendais les bras, attrapant le Saint Graal, affolé. Punaise, il s'en est fallu de peu !
Ouais, si, c'est possible ouais. Pourquoi ta tête me dit quelque chose ?
Mec, j'ai la tête dans le sol… Comment fais-tu ? Lui, il semblait mieux après m'avoir envoyé sa fumée à la gueule. Et sérieux, qu'est-ce-qu'elle était… Même pas de mots pour ça. Je n'étais pas un grand fumeur d'herbe ou ce genre de chose. En Norvège, c'est pas notre dada, la fumette. On préfère boire. Et je préfère boire aussi. Mais d'un coup, depuis que j'étais face à ce gars, hallucination ou non, je me sentais moins morne. Sûrement ma poutrade qui m'avait réveillé ? Mais lui aussi affirmait que ma gueule lui était pas si inconnue. Je me décidais à me redressais, m'asseyant en tailleurs face à lui, avant de m'enfiler une gorgée. Ça ne fait pas de mal, et ça m'aidera à réfléchir. Je restais un instant calme, le regardant entre plusieurs gorgée. Pas grave j'avais une autre bouteille dans la sac sur le haut de la rampe. L'odeur que dégageait son bang, qui était au passage fort joli, m'était pas si… inconnue ? Où est-ce-que j'en avais déjà fumé… ? Où ? Cherche vieux, cherche. Pendant ce temps mon bras lui tendait la bouteille naturellement, l'invitant à boire. Je partage, c'est tout. Je ne force pas, hein.
« Si jamais tu veux. »
Puis ça me revenait. Ce physique typé des îles, cette carrure, et la balafre sur le côté de son crâne. Le seul truc qui clochait, c'était les cheveux. Il me faisait penser à ce type sympa que j'avais croisé à mon hospitalisation suite à la dépression de ce lâche de chacal. Mais lui il avait une crête. Et ce gars face à moi, avait juste une… algue sur la gueule. Puis fiotte, lance-toi vieux. Aussi bien je suis déjà bien imbibé.
« Mais t'es pas le mec de l'hosto qui m'avait fait fumé sa beu ? Le gars avec le balais-brosse sur la tête, là ! »
Oups. Je n'ai jamais été très doué en diplomatie. Mais vu la gueule du mec en face, je crois que c'était étrangement réciproque le tact d'éléphant.
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