Home, so sweet home

Ce soir, c'était le début du voyage. Les cours avaient pris fin à 15h, et à très précisément 16h15, Auen et moi nous retrouvions à la gare routière de Galway, en attente de notre bus. D'après la fiche d'itinéraire que ma mère m'a transmise par audio guide, nous avions environ 7h de trajet avant d'arriver à Liverpool, pour une nuit dans un petit motel. Puis ensuite, nous reprenions la route vers 9h du matin, pour arriver à la gare routière de Bristol vers... 11h je crois. Et à midi, nous aurons les pieds sous la table pour le repas, à Keynsham. Je vous dis, un trajet réglé comme une horloge!
Bon, il y a eut quelques imprévus, je l'accorde: dans le bus pour le départ du ferry, nous avions deux amoureux un peu trop amoureux sur les sièges en face de nous. Alors malgré nos écouteurs et notre jeu de carte, Auen et moi avions pu profiter allégrement de leur projet de lune de miel. Tous... Leurs projets. Ensuite, au moment de monter à bord du bateau, j'avais faillis faire une crise cardiaque en manquant de tomber par dessus bord, alors que je me tenais à la rembarre! Gros coup de chance quand même, ni Auen ni moi n'avions le mal de mer! Et heureusement je dois dire, sinon les quelques heures de traversée aurait été plutôt... Fastidieuses.
J'avais trouvée un fauteuil tranquille, m'allongeant sur une petite rangée, et me laissant emporter par le sommeil jusqu'à notre arrivée à la belle ville de Liverpool. Bien sûr, nous n'avions pas pris de chambre séparée, trop cher... Donc nous allions dormir ensemble, tous les deux. Ce n'est pas comme si je commençais à avoir l'habitude avec Cris dans ma chambre, mais bon...
Au final, ça ne m'a pas plus perturbée que ça, sauf le moment de la douche. Il n'y avait pas de loquet dessus, contrairement à celle dans la chambre. Donc bon, c'était simplement angoissant de se dire qu'il pourrait bêtement ouvrir la porte pour récupérer un truc et puis... Fin voilà, vous comprenez!
Finalement, dans mon pyjama rose à lapin blanc, j'avais fini par oublier ce fait et m'endormir, trop fatiguée par la route. On se levait tôt, le lentement matin.

Pas vraiment fraîche, nous avions repris le car de Liverpool, direction Bristol! Musique dans les oreilles, jeux de cartes ou bien défi en tout genre... On meublait les trois dernières heures de route comme on pouvait, et ceux dans la joie et la bonne humeur. Finalement, la suite du trajet a été plutôt calme, même si on a frôlé l'accident à l'approche de Worchester à cause d'un poids lourd qui refusa la priorité. Petite frayeur du moment, rien de bien grave pour le coup.
Nous entrions dans Bristol lorsque je retirais mes écouteurs, tapotant sur l'épaule d'Auen.

-On est presque arrivé! Prépares tes affaires!

En effet, 5 minutes plus tard, nous descendions du car. J'indiquais à Auen la petite directive: recherche une femme avec une tignasse blonde qu'un mètre soixante quinze et un foulard bleu.

-Vicky!!!!!

Quelque chose m'étouffa. La poitrine de ma mère. Elle venait de me mettre le nez en plein dedans, me sautant presque dessus dans un gros calin. Ne pouvant pas m'empêcher de rire à son arrivée subite, je passais rapidement mes bras autour de sa taille fine, la serrant fort. Elle sent comme d'habitude...

-Je suis rentrée maman!

Elle embrassa les cheveux, me laissant à son étreinte encore un petit peu, avant de me prendre par les épaules pour nous séparer, se tournant sans doute vers Auen pour le saluer.

-Tu dois être Auen Sorensen, n'est-ce pas? Je suis la mère de Victoria, Amélie. Tu peux me tutoyer, je ne mords pas. Puis elle s'adressa à nous deux. Prenez vos valises, la voiture est juste là, à l'autre bout du parking. Victoria, ton père a préparer ses bouchées à la reine spécialement pour toi! J'espère que tu apprécierais aussi Auen.

Oh? OH? Je sautillais sur place, la valise à roulette derrière moi. Les bouchées à la reine, mon plat préféré! Papa, je te bénis, je te voue un culte, puis je t'ouvrirais bientôt une église! Je poussais doucement dans le dos de ma mère, toute excitée. On montait dans la voiture, ma mère à l'avant, moi derrière elle, et Auen à côté de moi. Elle mit le contact, et prit la route vers Keynsham!

-La route n'a pas été trop longue, ça allait? Demanda-t-elle en tournant la tête dans notre direction à un feu rouge.

-Non, ça allait... Mais on a bien fait de séparer le chemin en deux, je n'aurais pas tenue toute la route aujourd'hui...

-Oh fait Auen, Vic a eut la malheureuse idée de laisser filtrer l'info sur tes origines norvégienne... Mon mari a eut la bonne idée d'acheter du brunost exprès, j'espère que ça ne te dérange pas trop... Je trouve ça un peu cliché quand même.

Je rougis légèrement. Il est toujours comme ça, à vouloir faire les choses en trop gros... C'est pas parce que c'est la première fois que je ramène un ami à la maison qu'il faut en faire des caisses! Je lâchais un soupire désabusé. C'est juste mon père quoi...
Après une petite heure de route, nous arrivions à la maison, nous garant sur le petit parking. La [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], enfin!
J'ouvrais la portière, descendant de la voiture avant de la refermer doucement. Après quelques pas, un bruit singulier de course me tapa dans les oreilles. M'inclinant légèrement vers l'avant, tendant les bras, un poids me sauta au cou, que je fis tourner rapidement. Merde George, tu as pris du poids ou quoi?

-Hey petit Prince! Fis-je dans un rire, le serrant fort contre moi.
-Hey votre majesté! Me répondit-il dans un rire à son tour, frottant sa tête contre mon menton.

Je le sentais qui tournais la tête vers Auen, faisant une moue boudeuse avant de serrer ses bras autour de moi. Je rêve, il est jaloux? Je le fais descendre doucement, alors qu'il me dit à quel point je lui ait manqué, et que nos jeux lui manquent. A moi aussi ils me manquent, petit frère. Je me tournais à mon tour vers mon ami, une main derrière la tête de mon petit Georgy.

-Auen, je te présente mon petit frère George. Et George, je te présente un ami du pensionnat, Auen. Il est là pour passer une petite semaine avec nous, alors soit gentil avec lui, d'accord?

Je lui grattouillais la tête, gentiment, alors que je le sentais se raidir.

-Mamie, elle arrête pas de dire que c'est ton petit ami! Lâcha-t-il avec son regard innocent.
Et je rougis. Merde, mamie!

-Mais George, depuis quand tu écoutes mamie toi! C'est juste un ami rhoo...

J'aurais presque boudé pour le coup. C'est juste un ami! JUSTE UN AMI! Faut l'écrire en gros ou quoi? Poussant un long soupire, je pris ma valise, m'adressant à mon simple AMI.

-Désolée pour tout ça, il n'a pas l'habitude que j'invite des personnes ici... Alors un garçon en plus, enfin voilà quoi...

Je bafouillais, vraiment embarrassée. Si ça se trouve, toute ma famille va agir comme ça... C'est prévu qu'on se voit mercredi midi en plus pour un repas avec tout le monde... Oh, j'ai peur.

-Regardez qui est de retour! Ne serait-ce pas ma fille préférée?

Oh... Cette réplique! Je lâchais subitement ma valise, courant en direction de la porte où se trouvait un homme brun, plutôt grand, avec son regard bleu comme la glace, et pourtant si tendre. Il avait un magnifique tablier autour de la taille blanc, et l'air... Content? Je courais, montant les trois habituelles marches sur le pallier avant de lui sauter littéralement dessus, alors qu'il me serre contre lui, fort.

-Tu m'as manqué papa!
-Toi aussi ma puce... Toi aussi...

Il passa une main dans mes cheveux, avant de sembler regarder en direction d'Auen. Il affichait ce sourire confiant que je reconnais si facilement sans même le voir.

-Et voici donc le fameux Auen... Il fit quelques pas dans sa direction, lui serrant la main avec fermeté, et en même temps une certaine douceur. Bienvenue à la maison. Je m'appelle Sébastien. Mets toi à l'aise, et fais comme chez toi. Vic va te montrer ta chambre à l'étage, pour que tu puisses poser tes affaires. On pourra discuter plus tranquillement autour d'un bon repas!

Il fit demi tour, repassant la pas e la porte, rapidement suivit par George, puis Amélie à sa suite. Il ne restait que nous deux sur le pas de la porte. Lui indiquant l'étage, je lui montrant la chambre voisine à la mienne. C'était celle que prenait nos cousins, quand ils restaient dormir à la maison. Maintenant, elle ne sert plus à grand chose... Mais bon!
Je déposais la propre valise dans ma chambre qui n'avait pas changée d'un pouce, avant de rejoindre Auen dans la sienne.

-Alors... ça va? Ils ne te font pas trop peur?

Lui demandais-je, un peu taquine et quand même un peu inquiète. Après tout, ma famille est un peu extravagante quand elle veut...

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Le dos contre le battant de la porte, je laissais Auen faire son petit ménage, prendre ses marques. Je me demande réellement si se trouver dans ce genre d'environnement le met mal à l'aise... J'espère au moins qu'il arrivera à se détendre, et à prendre le coche... sa remarque m'arrache un petit rire.

-Et bien... Oui, en quelque sorte... Ma mère un peu plus que d'habitude sans doute, elle est heureuse de recevoir, elle adore ça...

Je rougissais légèrement, le laissant passer pour qu'il puisse descendre donner un coup de main en bas. Pour ma part, je finissais de ranger mes affaires dans ma chambre, retirant mon bandage délicatement.
Bienvenue chez moi Heimdall...

En bas, Sebastien était toujours en cuisine, en train de surveiller la cuisson de la garniture pour les bouchées à la reine, tandis qu'Amélie mettait la table tranquillement. George regardait la télé bien sûr. Quel gosse ne fait pas ça, de nos jours? L'escalier grinça sous le poids du jeune homme, faisant tourner la tête aux deux adultes qui affichaient un sourire franc, semblable à celui de Vic dans ces meilleurs jours.
Fixant Auen un long instant, avisant ses bras pleins, Amélie approcha à petit pas, rejoint par son mari.

« Hum, c'est pour vous remercier de m'accueillir pour cette semaine. Et en complément pour aller avec le Brunost, je vous ai fait ceci. J'espère que cela vous ira ! »

Amélie afficha un immense sourire, le débarrassant du plat alors que Sebastien lui tapota l'épaule doucement en signe de remerciement.

-Merci pour ta considération Auen, mais inutile d'être aussi formel... Tu es de la famille pour une semaine! Alors met toi à l'aise, et tu peux nous tutoyer aussi, ce n'est pas un soucis.

Il lâcha un rire un peu bourru de ces hommes un peu costaud mais pas trop. La mère de Vic emportait le plat à la cuisine, tandis que le grand gaillard  appelait à table d'une voix forte, faisant quitter la télé au plus jeune, et descendre les escaliers à l'aînée. Sur le plan de table, on avait George en bout, Sébastien et Amélie d'un côté, Vic en face de son père, et Auen en face de la mère. Les bouchées à la reine fumante trônaient dans chaque assiette, fièrement.
sans mon bandage, je me sentais bien plus à l'aise. Coupant un bout de bouchée pour le porter à mes lèvres, ma mère entama la discussion... Tu m'étonnes!

-Alors, comment vous vous êtes rencontré, avec Victoria? Dans le pensionnat j'imagine, mais je suis curieuse de savoir comment... Notre petite Vicky n'a jamais été très sociable, donc nous sommes assez curieux.

Je mangeais mon morceau, boudeuse. Mon plat préféré, et le droit au surnom de Vicky... Et bien! Bon retour à la maison. George joue avec sa nourriture, et mon père le réprimande. Comme d'habitude. Comme d'hab ouais... J'étais tellement heureuse de revenir ici, c'était un moyen de refaire le plein d'énergie!

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Je manquais de m'étouffer à la question de ma mère. Parce que je me m'étais justement souvenue de comment on s'était rencontré, tous les deux. Au détour d'un couloir. Alors qu'Heim avait mis son autre hors d'état. Après qu'il ait faillit m'étrangler. Je prend rapidement mon verre d'eau ,buvant deux grosses gorgés d'un coup, avant de lâché un long soupire.
Tournant mon visage suppliant vers Auen, je le priais pour qu'il trouve une idée, un truc débile, n'importe quoi... Sinon le séjour allait plutôt mal débuter.
Le compliment fit mouche en tout cas, arrachant un rire fier au père de la maison qui passait un doigt sous son nez pour se le frotter légèrement.

-Tant mieux que ça te plaise fiston! Elles sont faite avec tout le savoir faire de 3 générations!

Je ne pouvais que rire légèrement à sa remarque. Papa, tu ne peux pas t'empêcher d'en faire des caisses, hein? Je pris une nouvelle bouchée, tandis que mon voisine de table expliquait notre rencontre sans trop de détail. Et George qui n'en loupait pas une fit un commentaire. Comme d'hab.

-Viiiiic, t'es pas douéééée!
-Nan mais oh petit bonhomme, je te permet pas! Grondais-je en lui laissant une petite boulette de pain en plein dans le front.

Super réflexe, même pas besoin de visé pour une aveugle. Quoi? Comment ça je fais ça à presque tous les repas dès que mon frère dit un truc qui me plait pas? Non mais je vous permet pas non plus, oh!
Ma mère rigola, et moi je rougissais légèrement. Mieux valait qu'il me pense légèrement empoté... Quoi que, c'était le cas pour le coup... Enfin bref, je m'emmêle les pinceaux là!

-Je faisais du repérage dans les couloirs et pouf, apparition d'un objet non identifié sur le chemin! J'ai même pas pu l'esquiver...

Finis-je pas dire, l'air dépitée, faisant des ronds en l'air avec ma fourchette vide. On va se tenir à cette version oui, ça sera bien plus simple.
Par contre, le moulin à parole tourna rapidement la tête vers Auen, lui donnant un petit coup de pied gentil dans le tibia en représailles. D'où je suis un moulin à parole, hein? Bon d'accords, j'en ris au fond de moi, difficilement vexable pour le coup. C'était plus une sorte de jeu... Lui faisant les gros yeux sans mon bandage, je pestais silencieusement avant que ma mère ne me coupe en riant.

-Alors comme ça Vicky, tu blablates? J'espère que ce n'est pas trop en cours! Enfin, c'est un bon signe, c'est que tu arrives enfin à te faire des amis.
-Maman! L'apostrophais-je, vraiment gênée. En t'entendant, on croirait que je suis un manchot en social...
-Écoute ma puce, ta mère essaye juste de te dire qu'elle est contente que tu t'ouvres un peu plus aux autres depuis que tu n'es plus à la maison, c'est tout, expliqua rapidement mon père, me faisant pousser un petit soupire. Moi aussi je suis heureux de savoir que tu t'acclimates bien là bas.

Je lâchais un petit soupire. Un point pour les parents, aucun pour moi. Finissant mon plat en deux coup de fourchette, je laissais la discussion couler autour de moi. Ma mère demandait à mon père comment avait été le travail hier, mon frère faisait un peu le pitre pour attirer l'attention et parlait de la dernière figurine Avenger qu'il a monté et peinte dans sa chambre. Au milieu de la cohue, mon père proposa d'un air tranquille.

-Au fait Vic, après mangé, tu pourrais montrer à Auen les environs et le village à côté. Un si long trajet, ça donne envie de prendre un peu l'air.

J'ai compris le message papa: tu prépares un truc surprise, soit pour moi, soit pour Auen, et il faut qu'on laisse le plancher, j'ai compris!

-Beh pourquoi pas! On aura qu'à passer par le sentier des RiveBois, ça fera une belle balade.
-Si vous passez par là, prenez des baskets. Il a plut hier soir, je ne sais pas si le passage est encore boueux ou non.

J'hochais la tête, attendant l'avis d'Auen. Je voulais juste qu'il se détende, qu'il oublie les problèmes avec son père, en Norvège, et qu'il se sente icic comme à la maison quoi...
A la sortie de table, j'aidais à ranger un petit peu, avant d'enfiler mes chaussures de marches. Elles n'avaient pas été utilisée depuis tout ce temps... Attendant Auen sur le pas de la porte, je pianotais du bout des doigts sur ma joue. Bon... Bandage ou pas bandage pour aller au village? Je ne sais pas trop... M'enfin, Martine et les autres me connaissent depuis tellement de temps aussi, je pense qu'ils s'en fichent un peu. C'est juste que si on passe devant le lycée de campagne, je risque d'être vue par de vielle connaissance et bon... Pas que ça me donne très envie.
Tournant la tête derrière moi, je demandais à Auen tranquillement, un sourire content aux lèvres.

-Si monsieur est prêt, on va partir!

Fis-je en levant mes clés, portable dans la poche de mon cardigan, et un parapluie pendant à l'autre poignet. Parce qu'on ne sait jamais!

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Nous venions à peine de quitter la maison que l'air frai du début d'après midi rempli mes poumons. Home, so sweet home... Le fond de l'air était un peu frai par contre, mais bon, dans mon cardi, je ne risquais pas d'attraper froid. Avec un peu de chance!
Auen marchait à mes côtés tranquillement, alors que nous prenions par la gauche tranquillement. Une bonne vingtaine de minute de marche, si on prend notre temps, avant d'atteindre le village. Mes petites mains cachée dans mes manches, je suivais la route sans même avoir de doute, ou d'hésitation. Elle n'a juste pas changée...
Je tournais la tête vers mon camarade, le dévisageant de mon regard gris, semblable au ciel au dessus de notre tête.

-C'est clair que ça change du pensionnat, ou de Galway... Je m'en rend plus facilement compte maintenant, mais c'est juste un coin... Reposant.

J'inspirais un grand coup, me remplissant les poumons, avant d'indiquer la direction que nous allions suivre. Le chemin me semblait tellement naturel, comme dans la maison. Impossible que je m'y perde, c'est devenu une sorte de réflexe.

-Nous allons continuer sur le sentier qui borde un petit peu la forêt. C'est sans doute là qu'il y a de la boue, il va falloir faire un peu attention. D'ici un demi kilomètre, il y aura le petit pont par dessus la rivière et après, le village est visible en moins de 5 minutes en toute logique. D'ailleurs, si tu longes la rivière vers l'ouest, tu peux atteindre le lac. Enfin, c'est pas vraiment un lac, plus un gros réservoir naturel... Mais il est super pour la pèche, on pourra toujours essayer un de ces jours! On a une semaine plutôt tranquille, il va falloir s'occuper comme on peut!

Je levais les bras au ciel pour m'étirer tout en marchant, avant de me rendre compte que j'ai oubliée une bouteille d'eau... J'ai tendance à beaucoup boire, même avec ce temps un peu humide qui caractérise mon chez moi. Lâchant un soupire, je me résignais à attendre d'arriver. De toute façon, Martine allait sans doute me sauter dessus quand on passera devant sa boulangerie, donc bon...
Nous longions la forêt, grouillante de petite bête. Ce n'est pas encore la saison de la chasse, heureusement... Je me demande si le vieux Petterson a toujours Korpi, son chien de chasse. Un superbe basset avec des poils tout doux! Je demanderais des nouvelles, au pire... Tournant la tête vers Auen une nouvelle fois, alors que nous prenions en direction de la rivière, je marmonnais, un peu embêter.

-Je préfère te prévenir à l'avance, mais quand on va arriver, on va passer devant une boulangerie, tenue par une femme qui s'appelle Martine... Elle risque fortement de nous sauter dessus à moitié alors ne soit pas trop surpris.

Je lâchais un petit rire. Mieux vaut prévenir que guérir comme on dit... Lâchant un nouveau soupire, je sentais mes pas s'embourber légèrement, sans doute à cause de la gadou, la fameuse!
Me rapprochant doucement de mon camarade, j'hésitais à lui saisir le bras pour éviter de glisser. Me connaissant... Il vaut mieux que je prenne mes précautions. Une question me brûlait les lèvres pourtant...

-Tu ne trouves pas que ça fait trop bizarre, sans mon bandage? Lui demandais-je avec une petite voix. Je veux dire, c'est pas... Trop effrayant?

Je me mordais la lèvre, vraiment gênée de cette question. J'avais encore mon bandage dans ma poche après tout, je pouvais le remettre quand je voulais... Je sais pas, j'hésite... Et je me sens surtout mal par rapport à ça.

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Ma question était idiote, bien sûr. Je me demandais si Auen avait l’honnêteté de me le dire, que mes yeux étaient problématiques. Je me mordais la lèvre, vraiment embêtée, alors que je me tenais toujours à lui pour ne pas tomber en marchant dans cette boue, d'une instabilité critique.
C'est hors de danger que je me détachais de son bras lentement, sans pourtant agrandir la distance entre nous. Sa tirade... Me fit à la fois mal au cœur, et en même temps beaucoup de bien... Je rougissais légèrement, baisant un peu la tête pour me cacher sous quelques mèches de cheveux. J'en attrapais une au passage, la roulant dans mes cheveux. Je peux répondre quoi à ça moi? Déglutissant légèrement, j'articulais à voix basse encore une fois une phrase incompréhensible... Reprends toi Vicky!
J'inspire, et j'expire enfin un grand coup.

-Je... Merci du compliment...

Un petit sourire au coin des lèvres, je redressais la tête, un petit plus de confiance en moi soudainement arrivé. Je... Contente, c'est tout, hihi!
La tête en l'air, un peu trop guillerette peut-être, Auen me fit remarquer que quelqu'un venait dans notre direction, alors que nous allions travers le pont qui nous fait entrer dans le village.
La voix m'était bien trop familière...
Je tournais la tête vers Martine, pressant le pas, et levant un bras en l'air légèrement pour lui faire signe, un grand sourire aux lèvres.

-Mais qui que v'la? Ne serais-ce pas la petite Vicky par hasard? Tonna-t-elle de sa voix tonitruante. Je suis sûre que le maire l'a entendu, à l'autre bout du village. Viens par là me faire un câlin!

Et elle passait ses deux gros bras autour de ma petite corpulence. Tu m'étonnes, Martine était le genre de femme que tout le monde respecte ou presque dans le village, même les petits voyous comme on dit. Elle a vu grandir chaque gamins, au fur et à mesure que les parents venaient prendre leur pain du matin chez elle. Elle était un peu la seconde "mama" du village, si on peut dire ça comme ça. Étouffant à moitié dans sa poitrine protubérante, je tapotais dans son dos pour lui signifier qu'un être humain à besoin d'air pour vivre! Elle me relâcha finalement, alors que je continuais à rire doucement.

-Tu m'aurais presque manqué Mama! Lui avouais-je en rougissant légèrement, alors qu'elle me tapotait la tête.
-J'suis contente de te revoir ma petite! Je vois que tu as laissé tomber le bandage pour aujourd'hui! Très bon choix poupette! Elle tourna son attention vers Auen. Et tu as ramené un camarade? Mais présente le moi voyons!
-Mama, je te présente Auen, un ami du pensionnat... Et Auen, je te présente Martine...

Mais déjà Mama avait foncé sur lui pour lui faire un gros câlin. J'hésitais entre rire ou m'inquiéter un peu... Elle a toujours été du genre très... Tactile! Elle aime bien faire ce genre de chose, et encore plus donner de l'affection.

-Bienvenue dans notre petit patelin Auen! J'espère qu'il te plait bien! Lacha-t-elle en lui tapotant dans le dos, avant de le relâcher, se retournant vers moi. Vous passerez bien à la boutique prendre un petit quatre heures, hein ma Vicky? Je suis certaine de Pierrick serait ravis de te revoir!

Pierrick, son mari et collègue à la boulangerie. Il l'avait ouverte à l'âge de 19 ans chacun, et ne s'en était jamais séparé. Bientôt arrivé à la soixantaine, l'affaire tournait toujours du feu de dieu.

-Ah, mais j'y pense! Tu voudriez pas me rendre un service la jeunesse? Polo m'a demandé ses pains au raisin, tu voudrais pas lui déposer? J'imagine que tu vas lui faire faire le tour du village, à ton ami, alors comme c'est sur votre route.


Et tout le monde le sait au village... On ne refuse rien à Mama!
Elle m'indiqua rapidement la boutique, me recommandant aussi de passer le coucou à Pierrick au passage et récupérer le sachet. Alors que je m'en allais, Mama se tourna vers Auen, les bras croisés, semblant le jaugé de haut en bas. Avant de lâcher un grand sourire.

-Profite bien de ton séjour ici bonhomme, t'as l'air d'en avoir besoin!

Elle se retournait pile au moment où j'arrivais, me gratifiant de quelques remerciements avant de nous souhaiter bonne suite de route.
Je me retrouvais donc avec un petit sachet plein de petit pain... Je lâchais un soupire. Ils sentent tellement bon en plus...

-Voilà, tu as fais la rencontre de Mama Martine... Je t'avais prévenu, elle est un peu.. Unique en son genre, on va dire...

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Nous reprenions notre pèlerinage à travers le village, alors que je serrais les petits pains dans mes deux bras. Je crois qu'Auen était encore un peu secoué de sa rencontre avec Mama... Tu m'étonnes! Je la connais puis que je sais marcher, et même avant encore! Je me souviens de l'époque, j'avais quoi... Deux ou trois ans! Ma mère venait avec ma poussette chercher le pain, et je pleurais en faisant mes dents. Mama avait alors préparer une petit morceau de pain tout mou rien que pour moi. C'était la Mama Martine de notre petit village quoi, rien de plus ni de moins... Un peu comme une seconde maman.
Nous arrivions devant chez Polo. Comment je le sais? La [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] bien sûr qui résonnait déjà dans mes oreilles. Oui... Polo est un espagnol pur souche! Sauf qu'il avait troqué sa vie au soleil pour le climat froid de notre belle Angleterre. Je n'avais jamais demandé pourquoi d'ailleurs. Quand on était gamin, on racontait que c'était un justicier masqué qui aurait trouvé refuge ici après que la police l'ait accusé d'un crime à tord. Ouais, les enfants à cet âge... Il nous accueilli à bras ouverts, avec son magnifique accent! Je m'en doutais, Auen se retenait de rire! Il a toujours été... Spécial le Polo!

-Señorita Vicky! Como està?

-Muy bien señor Polo! La Mãma nous a envoyé pour le ravitaillement!

Je n'avais pas un accent vraiment prononcé, mais à force de parler avec lui, j'avais fini par presque l'imité. Et oui, quand on se fit à l’ouïe presque toute sa vie... On imprime parfois des tics assez embêtants.
Il prit les pains avec sans aucun doute un immense sourire aux lèvres, reniflant ses derniers.

-Dios, la Mãma es una génie de la patisseria!

-Yo lui passerais el complimento!

Lui répondis-je, amusée en quelque sorte! Il nous indiqua dans sa langue de repasser quand on veut si on a besoin de faire des courses, mi amigo et moi. J'apprécie vraiment... Je sais pas, c'est le petit piment dans la tranquillité que je vis tous les jours!
Nous étions sur le pallier avec Auen, prêt pour la suite du voyage! Je sentais qu'il...était plus à l'aise, et qu'il s'adapte bien à la vie ici... Tant mieux, j'aimerais crier sur tous les toits. Avec un rire franc, je lui donnais un petit coup de coude dans la hanche je crois.

-Ils ont juste leur façon de vivre leur vie bien à eux! Mais c'est clair que je me sentirais de vivre toute ma vie ici... Je glissais deux bras derrière ma tête, exposant ma peau pâle à une légère éclaircit. Je voulais te montrer l'église, elle est vraiment très jolie! Puis on ira voir Jonas à son pub, c'est un vielle ami de mon père... On fera une pause avant le chemin du retour, ça te va?

Nous nous mettions en route, passant par une petite route étroite. Normalement, d'ici quelques pas, nous allions arriver à l'église. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] dernière se dressait devant nous, à 300 mètres je crois... Et une voix me perturba d'un seul coup.

-Vic? Oh! Je ne t'aurais presque pas reconnu sans ton bandage dis donc!

Eliz Gorfild... Merde. Et sans doute Katy et Margaret avec elle... Génial! Je crispais légèrement un sourire sur mon visage. Elles étaient de face vu la direction de laquelle venait la voix. C'est bien ma veine...

-Coucou les filles... Voilà un moment hein?
-Clair! On savait pas que tu étais partie en pensionnat, c'est ta mère qui nous l'appris à la réu parents-prof cette année! Sinon, on aurait même pas remarqué!

Je tiquais légèrement, gardant mon sourire crispé. Ouais, je serre les dents un peu là... Je pouvais pas voir ses yeux, mais c'était pas une pique innocente. Connasse va.
Vic, la vulgarité quand même...
Elles m'énervent toutes les trois depuis le CE1!
Tient, en parlant des trois, je crois qu'elles ont décidée agripper Auen, derrière lequel j'avais légèrement reculé en passant la tête, poussant un grommellement.

-Hey, mais c'est qui lui? Il est pas du coin...
-Oh sérieux, me dit pas que c'est ton copain, si?
-Diiis, tu es de quel origine? J'adooooooore tes cheveux, sérieux!
-Vous êtes ensemble au pensionnat? Punaiiiise, dis moi où tu es allée Vic, je veux trouver des Bgs moi aussi!

Je rentrais la tête dans mes épaules. Punaise... Fermant légèrement les yeux, je serrais un poing. J'avais tellement envie de leur dire de fermer leur sacrebleu de gueule de pie. Oh. Ouais, là, mentalement, j'suis énervée. Sauf que... Comme d'hab, je n'allais rien dire. Quoi que...?
Dans un élan de volonté, je pris le bras d'Auen pour le tirer un peu en arrière, et ainsi l'arracher aux griffes des harpis.

-Dites, vous voulez pas lui foutre la paix un peu? C'est juste un ami à qui je fais visiter le coin, d'accord?

Je les voyais bien me toiser avec un air un peu haut. Quoi, tu crois que je ne peux pas le faire aussi. Grognant à moitié, je les défiais de mon regard vide de tenter quoi que ce soit de plus. Pff... Ces filles, je vous jure. Et je gardais ma main sur le bras d'Aeun, toujours... Réflexe.

Couleurs des pétasses:

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On se serait crû à un combat de chien. Vous visualisez les arènes? Et bien j'avais trois petits chihuahua en face de moi en train de piailler, alors que je grondais comme un dobberman. Oui, j'aime un peu cette comparaison, parce que si je le pouvais, je les mordrais vraiment en fait. Oui, je les déteste. Oui... Non, j'allais dire que si elles allaient se faire écraser par une voiture, je n'airais pas les aider, mais c'est faux, je suis bien trop gentille pour ça.
Auen exerça alors une pression sur mon bras, m'écartant légèrement du chemin. Je ne sais pas trop ce qu'il comptait faire, mais c'est filles étaient vraiment des... Des pétasses oui, n'ayons pas honte de le dire.
Et là... Oh, que je déteste cet aspect de ma personnalité mais... sacrebleu, elles ont fermées leur gueule! Mais oui! Mais c'est for-mi-da-ble! Fait historique même je crois. Sur l'instant, j'aurais presque pu hurler de joie! Et j'aurais presque pu sauter sur Auen dans un gros câlin en mode: "tu as accomplis l'irréalisable, bravo!!".
Bon... Après réflexion, qu'Auen montre sa cicatrice comme ça me mettait mal à l'aise... Parce que je savais de quoi elle avait l'air à l'époque... Pour l'avoir vu une fois, sur la Lune Balafrée... Bien évidemment, elles reculaient. Dès que c'est pas "mignon" ni "agréable à regarder", elles se barrent en courant. Dites ça à mes yeux, bande de connasses.
Et alors, je sens une prise légèrement sur ma taille. Oh, on s'en va? Ou...pas? Heu... What?
J'agrandissais soudainement les yeux, me rendant à peine compte de ce qu'il se passait en fait. Juste la sensation étrange qui me parcourt doucement le visage, rougeur intense... J'essaye de prendre de l'air mais quelque chose m'en empêche... C'est pas vrai, si? Je comprends juste... Plus rien.
La pression contre mes lèvres se stoppe, mais pas celle autour de ma taille. Je sens plus mes jambes, je comprends pas. Hein?

« … Et c'est en effet ma copine. Alors si vous pouviez toutes trois dégager de ma vue, ça serait fort plaisant. Je serais ennuyé de devoir abîmer 3 jolis minois comme les votre. ~ »

Hein? Heu... HEIN? J'aurais aimée lever la tête vers Auen et le foudroyer du regard pour ce mensonge, mais je n'y arrivais pas. J'étais comme paralysée, un peu comme quand j'utilise un peu trop les pouvoirs d'Heimdall. Sauf que là... Je suffoque presque, je suis en feu. Elles s'en vont mais je ne les entends même pas, le sang battant dans mes tempes... Il me relâche alors. Mon premier réflexe, c'est de faire deux pas en arrière, regardant dans sa direction, pleine d'incompréhension... Comment t'as pu faire ça Auen, sérieux? M'em... M'embrasser comme ça, punaise! J'étais prête à lui en mettre une lorsqu'il expira avec un énorme soulagement dans la voix.

« ENFIN FINI ! ENFIIIN ! Je… Excuse-moi de… De ce petit imprévu. C'était le seul moyen pour qu'elles te fichent enfin la paix... »

Oh? Heu... Et bien... J'attendais que mon cerveau se remette en route. J'avoue que... La solution avait été plutôt efficace... Mais quand même... Je bafouillais, essayant d'articuler quelque chose. Non... Je ne vais pas lui dire ça, ça ne ferait qu'aggraver la situation. C'était juste... Une blague, voilà, pour faire fuir les pétasses... Rien de bien grave en soit.
J'haussais les épaules, essayant de m'en persuader. J'y arrivais presque hein.
Faisant une moue légèrement peinée, je fermais les yeux, lâchant un soupire.

-Je veux bien avouer que c'était efficace... Mais fais attention quand même, t'as VRAIMENT une copine qui n'est pas moi et qui serait pas vraiment ravie d'apprendre ça, j'imagine... Déjà que je me sens un peu mal par rapport à elle pour t'avoir invité à la maison...

Je finissais par lâcher un nouveau soupire. Ouais... Pauvre Hansel en fait... L'épisode du baiser volé me passa vite au dessus de la tête. Heureusement d'ailleurs, sinon j'aurais été capable de psychoter dessus pendant encore au moins trois heures... Je me passais rapidement une main sur le visage, me sentant soudainement vidée... La flemme d'aller à l'église en fait, on ira voir demain...

-On devrait directement aller rejoindre le pub de Jon', voir ces nanas m'a fichu un sacré coup de barre d'un coup...

La température de mes joues redescendue, j'indiquais la direction du pub. Bon, on en avait pour 10 minutes de marche au moins, ça allait être rapide... Mais j'avais une question dans la tête, alors que je marchais légèrement devant Auen, lui présentant mon dos. Me recoiffant légèrement, je passais le bout de mon index sur mes lèvres, pensive et discrète.

-C'est peut-être totalement déplacé comme question mais... Pour toi, ça veut dire quoi, d'embrasser quelqu'un?

Pourquoi je pose ce genre de question moi? ENTERRE TOI VIC!

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SOS je pose des questions stupides et inutiles bonjouuuuuur?~ Oui, dans ma tête, j'entendais ce petit jingle, alignant toujours un pas devant l'autre, jusqu'à entendre ceux d'Auen se stopper derrière moi. C'est évident ma fille, tu lui poses des questions tordues parce que tu n'as jamais embrassé personne de ta vie avant! Oui, t'es nulle là dedans, il faut assumer un peu dans la vie ma chéri... Je te jure, j'en peux juste plus de mon propre caractère par moment, c'est déprimant... Cette moi de l'époque me donnerait presque envie de vomir, pour le coup...
Au moins... Auen prit néanmoins la peine de me fournir une réponse... Qui m'arracha un rire. J'étais juste tellement tendue que sa réplique me déstabilisa d'un coup. Réflexe nerveux de Victoria numéro uno: rigole quand ton cerveau commence à craquer un peu.
Tournant légèrement ma tête dans sa direction avec un petit sourire sur ma mine fatiguée, j’ajoutais d'une voix beaucoup plus douce et détendue.

-C'est vrai qu'avec celle-là, il faut sortir l'artillerie lourde!

Je glissais une main sur mon avant bras, retournant mon attention sur le chemin. Normalement, si je ne me trompe pas, le pub de Jonas devrait être à quelques mètres à peine.
Auen me laissa entrer le première, avant de piquer vers le comptoir avec moi. Étonnant d'ailleurs que Jo' n'y soit pas... D'un autre côté, il doit être quoi... Hein? Déjà 16h20? Mais.... Oh, le temps passe vite quand on s'amuse, on va dire! Et Auen qui me proposait de payer la boisson? Oh...

-Beh écoute, avec plaisir, lui répondis-je, tout sourire, alors qu'un pas familier approche lentement dans notre direction, derrière le comptoir.

Le barman, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], venait d'entrer en scène, deux verres à la main pour les poser sur le comptoir, en face de nous. Lui affichant un grand sourire en guise de salutation, il nous gratifia tous els deux d'un bonjour à sa manière.

-Alors la jeunesse, on vient faire tourner la maison de Jo'? Content de voir que tu es rentré Vicky, j'imagine que tu es juste là pour les vacances, nan?

-Si, c'est ça... Et j'ai invité un ami à la maison d'ailleurs, je voulais lui présenter le coin.

Je tournais la tête vers Auen, un sourire au coin des lèvres.

-Jonas, je te présente Auen, un camarade au pensionnat. Et Auen, je te présente Jonas. C'était le témoin de mon père au mariage de mes parents, ils se connaissent depuis l'adolescence. Sauf que Jonas a préféré laisser tomber la finance pour ouvrir un pub et attirer les jolies filles avec de l'alcool.

Et une pichenette pour mon front, une! J'imaginais Jona,s mimant la mine outré! C'était presque comme un oncle pour moi, même sans vrai lien du sang.

-Non mais oh Vicky, je te permet! Depuis quand tu dis du mal de tes aînés toi d'ailleurs? Oh mon dieu non, qu'avec vous fait de cette si charmante Vicky, encore toute petite et qui s'accrochait à ma jambe en me demandant de faire l'avion!

Oh... Je rougis d'un coup, le foudroyant du regard. C'est pas juste ça, on raconte pas ça devant les amis quoi! Je pestais d'un coup, même si au fond, je rigolais.

-Désolée de grandir hein! J'ai l'impression que ça te rappelle que tu deviens vieux, "papy"!

Tiiiiiiiens, mais tiiiiiiens! Mon dieu mais... C'était le tonton, juste ça... Juste le gars qui aurait pu être mon grand frère sinon, dans une autre vie... On s'entendait simplement trop bien. Il posa une main sur son torse au niveau du coeur, mimant une larme.

-Je suis blessé Vic, vraiment beaucoup! je crois que je vais aller me consoler avec un verre d'eau!! Puis il avisa la carte d'Aeun, zieutant rapidement dessus. Je le savais, la petite Vicky préfère les plus vieux! J'ignorais qu'Immortalia faisait aussi université...

Et crois moi, il y as encore beaucoup de chose que tu ignores! Et puis.... Heu, wait. Université? Comment ça Auen va à l'université? Heuuuuuuuuuuuuuuu.... Je regardais dans sa direction, un air incrédule sur le visage. Et Jonas lui ne semblait pas le remarquer outre mesure. Il sortit un verre, mis quelque chose dedans avant de me le servir. Odeur de...

-Une grenadine, t'es sérieux?! M'exclamais-je, entre le morte de rire et le outrée. Mais j'ai plus 9 ans quoi!

-T'es pas encore assez grande pour que je puisse te servir autre chose. Puis si ton père l'apprend, je me fais défoncer la tête, et j'y tiens encore un petit peu à ma belle gueule!

Je gonflais les joues. Vexée, ouais, clairement! Je pris mon verre de grenadine la main. Il a même mis une paille... Je faisais des bulles avec, boudeuse, sans pour autant en faire déborder. Jonas retourna son attention vers Auen, astiquant un verre propre, prêt à servir.

-Et qu'est-ce que je te serre, à toi? Tu as une liste de nos alcools locaux juste là. Et les bières sont au fond.

Couleur de Jonas: #6699cc

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Je boudais toujours, finissant quand même par la boire, ma grenadine, histoire qu'Auen ne paye pas pour rien. Je te jure... Auen passait sa commande, mais je ne l'entendais qu'à moitié, plongée moi-même dans mes propres pensés... Je ne me doutais absolument pas qu'il était aussi âgé. Et pourtant, il semblait étonné que je ne sois pas au courant... Comme quoi, ce genre d'histoire!
Juste une fraction de seconde, mon regard vide s'illumina. Oooooooh, il me proposait de goûter! Mais avec plaisir! Le remerciant rapidement, je pris une petite gorgée du bout des lèvres. GOD DAMMIT! Mais c'est... Pouhaaaaa! Je lui tendais à nouveau son verre, le faisant à moitié traîner sur le comptoir.... Uh... Pourquoi j'ai l'impression de plus avoir les pieds sur le...sol...? Agueeeuh...

~

Sébastien ouvrait la porte au duo de choc. Un bref coup d’œil, une analyse rapide. Hum... D'abord, il y a eut un froncement de sourcil... Ensuite, un léger soupire. Puis enfin, il sourit légèrement, invitant Auen à entrer et récupérant sa fille HS au passage dans ses bras. Étrangement, il la soulevait comme un poids plume, tel une princesse, se dirigeant vers les escaliers non sans se moquer un peu de sa fille sans qu'elle ne puisse réellement l'entendre.
Amélia, qui était juste à côté, avait bien sûr était témoin de la scène. S'essuyant les mains avec un torchon, elle approcha de son invité, toujours avec le sourire, et un regard digne des plus grandes confidences.

-Ne t'en fais pas Auen, tu ne pouvais pas savoir... Vic n'a jamais vraiment tenu ni supportée la moindre goutte d'alcool... Ce genre d'incident arrive, puis j'imagine que c'est elle qui a un peu insister, la connaissant.

Elle lui tapota l'épaule, alors que Seb descendait, indiquant que la princesse dormait comme un bébé dans son lit, et louperait sans doute le repas de ce soir en famille... Bon. Il gratifia Auen d'une tape sur l'épaule, en remerciement pour avoir ramener sa fille jusqu'à la maison. Il invita d'ailleurs tout le monde à passer à table.
La mère discutait de ce qu'il faudrait faire dans sa boutique de fleuriste demain, le père se rendait compte qu'il avait encore des dossiers à traiter pour un gros client mais qu'avec l'arrivée de Vic et Aeun, il avait prit un peu de retard. Georgie agrippa Auen presque toute la soirée, assis à côté de lui pour ne pas faire de trou, lui parlant de toutes les histoires de ses nouvelles figurines, de la prochaine BD de collection qu'il voudrait bien avoir pour noël aussi, une édition collector encore sous blister!

A la fin du repas, Sébastien interpella rapidement Auen, tenant un plateau dans ses bras.

-Tu voudrais bien le monter à Vic? Je pense qu'elle a décuvée depuis le temps, et ça serait dommage de dormir l'estomac vide...

Auen le prit entre ses mains, faisant d'avantage sourire le patron de la maison, reconnaissant, et allant prêter assistance à sa femme en vaisselle.
La [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de Vic est un endroit très simple en fait. Et Vic était roulée dans sa couette, lumière éteinte, poussant des petits grognements.

-Mal de tête...à la con....

Heureusement que sur le plateau, il y avait des aspirines et un verre d'eau!

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Ma têteeeeuuuuuuh.... fessier en culotte de cheval! Je m'enfonçais le visage dans l'oreille, la migraine ne voulant pas me quitter le cerveau. Une gorgée... J'avais juste pris UNE gorgée, merde quoi! Il allait penser quoi de moi Auen maintenant? Je lâchais un gémissement de profonde frustration. Je ne pouvais qu'en vouloir à moi-même pour avoir insisté comme ça, je l'avoue. Mais même... Pour juste une gorgée quoi... C'est déprimant!
On toquait à la porte, me faisant raisonner le doux carillon de la mort dans mes oreilles. Un grognement échappait de mes dents serrés, alors qu'enfin elle s'ouvre, cette connasse.
J'avais même pas la foi de sortir ma tête pour voir la personne en face. A la démarche, et au bruit des pas, j'aurais dit Auen... Mon père aurait raisonner plus fort sur le plancher. Et puis, l'odeur de la nature... Mon estomac grognait légèrement, m'indiquant son irrésistible désir pour de la bonne nourriture.
Prenant appuie sur mes deux bras, de chaque côté de ma tête, je me relevais à quatre pattes ou presque, les cheveux tombant en avant, pour enfin finir à genoux, fesses sur le lit. C'est pas un beau spectacle, mais bon... Au pire, j'ai trop mal à la tête pour y faire attention. Je marmonnais, me tenant la tête d'une main.

-T'excuse pas... C'est moi qui ait voulu aussi...

Je pris volontiers les cachets, les gobant en même temps avant de finir très rapidement le verre d'eau, toussotant légèrement au passage. Je lui retendais le verre à nouveau, le gratifiant d'un "merci" avant de prendre mon plateau, le posant sur mes genoux pour l'entamer tranquillement. Oh, j'avais juste tellement faim!! Lui semblait se lever pour me quitter, sans doute pour dormir et se préparer à la suite des évènements!
Je le saluais à mon tour avec ma fourchette à la main, en signe de bonne nuit, avalant ma bouchée avant qu'il ne ferme la porte.

-T'en fais pas, je suis solide, c'est pas une gueule de bois qui aura raison de mon énergie!

Je finissais tout ça, avant de le poser dans un coin, le descendant le lendemain.

~

Les jours passaient, et nous étions déjà Mercredi matin. Soit le jour numéro 3 sur les 7 que Vic et Auen allait passer ici. Ce matin là, vers 8h, Vic dormait toujours dans sa chambre, roulée dans sa couette comme une grosse marmotte. Pareil pour George, mais lui à l'envers dans son lit et la couette à moitié bien mise. Pour Auen... Il dormait, ou pas, on n'en ait pas certain. Mais quelque chose, ou plutôt quelqu'un toqua à sa porte doucement. Apparemment, Auen dormait toujours... Enfin, plus vraiment maintenant. Après quelques minutes d'attentes, un "entrez" se fit entendre de l'intérieur, avec une voix encore un peu endormie sans doute. Amélie passa la tête dans l'ouverture de la porte, trouvant Auen du regard.

-Bonjour Auen... Désolée de te réveiller si tôt, mais il fallait que je t'avertisse de quelque chose...

Elle entra dans la chambre, la fermant derrière elle bien sûr, pour plus de discrétion. L'air calme, souriante et bien mise, elle regardait simplement son invité avec un petit air complice.

-Comme nous en avons parlez hier à table, nous avons un gros repas de famille aujourd'hui... En fait, nous voulons aussi profitez de cette occasion pour fêter l'anniversaire de Victoria. D'habitude, nous le faisons en Aout à la bonne date. Mais comme elle était absente, nous allons rattraper le coup aujourd'hui... Comme tu n'étais pas au courant, je me doute que tu n'as pas prévu quoi que ce soit, c'est pour ça que je voulais te proposer de t'occuper du gâteau... En toute discrétion bien entendu.

Elle lui fit un petit clin d’œil amical. Cette femme était du genre... Une Vic, en un peu plus mature, et un peu plus sérieuse, mais qui garde toujours cette esprit un peu enfantin sans doute!

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Tête dans le cul bonjouuuuur? Ouais, c'était exactement ça! Je m'étais levée, surprise de voir qu'Auen était déjà debout. Puis... Ah oui, j'étais à la bourre! Je déteste paniquer comme ça, franchement! Me pressant comme je pouvais, je me coiffais, m'habillais, me brosais les dents, nettoyais le visage, passait un petit coup de maquillage pour l'occasion. Rien de vulgaire, simplement un effet naturel mais qui enjolive rien qu'un peu. C'est juste pour l'effort, d'accord?
En une demi heure, nous étions partis. Et Auen qui continuait de me taquiner en permanence ou presque, bon sang! Je souris, lui donnant un petit coup de coude gentillet dans les côtes.

-Mieux, en effet... Rappelle moi la prochaine fois que si je veux boire un truc, c'est pas une bonne idée, hein?

Heureusement, les aspects physique de la gueule de bois m'avait très vite quitté après une bonne nuit de sommeil et deux prises d'aspirine! Lâchant un soupire, nous arrivions à la maison de Mamie. Il y avait déjà la voiture des cousins dans l'allée, et des chaussures sur le pallier... Si ça se trouve, on est les derniers?
Passant le pas de la porte, c'était le défilé. Tatie Orélia, mes cousins Kael et Hector, mes autres cousins Gaby et Darwin, avec leurs parents Oscar et Mathilda. Et enfin Mamie Yvonne! Celle-ci, plutôt que de me faire la bise, préféra me faire un gros câlin. On fait la même taille, c'est plus pratique! Je leur présentais à chacun Auen comme étant un ami du pensionnat que j'avais invité pour les vacances afin de visiter un peu le coin. Bon... Tu m'étonnes, les regards complices. Et ma grand mère qui aurait presque sautillé de joie.

-Et c'est quand que tu te maris ma Vicky, hein? J'veux voir des arrières petits enfants moi! Puis il est mignon celui-là, tu devrais le garder!

Je rougissais, souriant à Auen un peu désolée, comme le reste de ma famille. Même si au fond, c'était plus un running gag entre nous tous... ma grand mère et ses idées de mariage à tout prit. Je la taquinais un peu, lui rappelant que je n'ai que 17 ans et que c'est pas pour tout de suite! Et elle ne se gêna pas pour rappeler qu'à son âge, 17 ans, c'était l'âge idéal pour ça. Breeeef... C'est mamie quoi!
Le repas était festif, ça parlait dans tous les sens, de tout et de rien. La joie, la bonne humeur, les exclamations de bonheur par rapport au goût des petits plats de ma grand mère. Et puis vint le moment du dessert où les lumières s’éteignirent d'un coup. Et là... Le gâteau fit son apparition! Une... Charlotte aux fraises. Oh... Mon dieu, je bave!
Tout le monde chantait en cœur, faux sans doute, mais on s'en fiche quoi. Ohlala... J'ai les yeux qui pétillent de joie, c'est horrible. Je soufflais mes bougies, comme une enfant, applaudissement, et arrivée des cadeaux! Quelques vêtements, des romans policier en braille, une nouvelle paire de gants pour l'hiver à venir et un thermos! J'embrassais tout le monde pour les cadeaux, les remerciant un par un. En plus, le gâteau était exquis! Il n'a pas le même goût que ceux de Mama, je me demande pourquoi... Ma mère sembla prendre rapidement la parole, dans le brouahaha.

-Vous pouvez remercier Auen pour le gâteau, c'est lui qui l'a préparé ce matin pour l'occasion, clamait-elle avec un grand sourire, faisant un clin d’œil au jeune homme.

Toute la table applaudit, le complimentant au passage pour sa cuisine. Et les questions fusaient dans tous les sens vers lui. Ahah, je le plains... D'un autre côté, je ne sais pas pourquoi, mais je le sens bien plus heureux depuis les quelques jours qu'il a passé ici! Vers 15h, nous prenions la route du retour. Je tenais mes cadeaux à bout de bras dans un grand sac, marchant à côté d'Auen tranquillement.

-Merci encore pour le gâteau, il était vraiment super bon! Il faudrait que tu me donnes des cours de cuisines un jour! Sinon ma grand mère va encore continuer de me rabâcher que je ne suis pas encore "bonne à marier" à mon âge!

Je l'embête ma grand mère, mais au fond, je l'aime. Je les aime tous tellement fort... Mon seul regret était de leur mentir... Ou plutôt de ne pas leur dire... Que je pourrais voir la joie sur leur visage, plutôt que la sentir. J'aimerais voir... Juste voir à quoi ressemblent leur sourire, à ce moment là. Quand je soufflais mes bougies. Je voulais... C'est égoïste, je le sais. Non, n'y pense simplement plus.
Nous rentrions à la maison, montant à l'étage pour déposer mes nouvelles acquisitions dans ma chambre, je fis signe à Auen de me rejoindre, fouillant dans un de mes vieux tiroirs. J'en sortais un petit appareil photo. Vous savez, de ceux qui vous imprime la photo directement sur une espèce de petite cartouche? Tout sourire, je lui fis encore signe d'approcher pour prendre une sorte de selfi.

-Je voudrais au moins garder une photo souvenir de cette journée... Si ça ne te dérange pas Auen, bien sûr!

J'espère simplement qu'en parlant ainsi, je n'avais pas l'air trop abattue... J'espère.

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Fatiguée, je posais mes fesses sur le lit, lâchant un gros soupire, attendant qu'Auen me rejoigne. Au moins, cette photo là sera un souvenir immuable. C'était la seule que je pouvais me permettre de sans que ça puisse paraitre douteux. Il arriva plutôt vite, me prenant contre lui avant de faire une grimace! Un peu gênée au début par notre position, je me laissais aller, tirant sans doute une tronche un peu ridicule sur les bords. Mais bon, on s'en fiche un peu non? La clic, et la photo qui sort de la chambre noire portative. Je la secoue un peu dans l'air, soufflant même pour la faire sécher plus vite, ayant hâte de "voir" le résultat. Et Heim qui semblait lui aussi impatient de voir ma tête sur celle-ci me fit remarquer qu'Auen se levait. Oh, il a sans doute oublier un truc dans sa chambre, c'est pas très important.
La photo entre mon pouce et mon index, je la regardais sans la voir un court moment, avant de la poser à côté de ma cuisse, sur le lit. Peut-être plus tard, quand je serais un peu plus disposée...  
Il revint finalement, me faisant redresser ma mine souriante vers son air un peu... Hum, je ne sais pas, je ne le sens pas très bien. En tout cas, il est joyeux, c'est tout ce qui compte vraiment à mes yeux. Il me tendit quelque chose, que je regardais avec mes yeux d'argents, perplexe.

« C'est en plus du gâteau. Je sais que tu m'avais confié que ta famille te manquait souvent alors... »

Hu? Curieuse, je récupérais le paquet, l'inspectant du bout des doigts. Rigide sur le dessus et sur un côté, mou sur l'autre... Un livre? C'est possible ça... Je déchirais délicatement le papier cadeau à partir des ouvertures, pour enfin toucher l'énigme. Le mou de l'intérieur, on aurait dit des feuilles, mais avec une surface plastique... Et parfois, des petits irrégularités rectangulaires. Ma bouche fit un oh surpris, tournant rapidement la tête vers mon camarade, mon sourire ne s'étendant que de plus belle.

-Tu abuses Auen, franchement... Arrête de me faire plaisir comme ça, sinon je vais m'y habituer!

Je décalais doucement le cadeau sur le côté pour l'enlacer dans un gros câlin. J'ai tellement chaud au coeur, c'est tellement vivant... J'étais tellement contente! Sérieusement... J'allais pouvoir les emmener avec moi finalement. Dans cette autre maison qui est la mienne, au delà de la mer. A Immortalia!


« Si tu veux voir, tu devrais maintenant. Je dis ça, je dis rien... »

Je reculais doucement pour le libérer, reprenant le Graal entre mes doigts un peu tremblants. J'avoue que j'hésitais à utiliser mes pouvoirs avec Auen à côté de moi... Enfin, je l'avais déjà vu! Même si j'aurais préférée ne pas le faire. C'était juste un accident comme un autre, on va dire...
Je fermais les yeux, soupirant un long instant.
S'il te plait Heimdall... Prête moi tes yeux quelques instants...
Comme tu le souhaites Vic. Essaye de ne pas faire trop durer.
Je rouvrais mes yeux lentement, clignant pour m'habituer à mes pupilles dorées. Oh... Ma chambre ça? Je tournais la tête de droite à gauche. Presque comme dans ma tête! Je me redirigeais vers mon camarade, un petit sourire aux lèvres.

-I see youuuu~

Mimais-je, toute bête d'un coup. C'est ridicule un petit peu, mais bon... J'ai un temps limité! J'ouvrais l'album, glissant sur chaque photo, une par une. Ma grand mère, mes tantes qui se chamaillent, un de mes cousins qui semble royalement se faire chier à table et qui se fait taquiner par mon propre frère. La tête d'Auen quand ma mère semblait annoncer le made in norvégien du gâteau était très amusante. Je lâchais un petit rire sur cette image. Totalement ridicule! La pile de cadeau, ma tête avec de la crème sur les joues en mangeant le gâteau, mes parents qui servent mon oncle et la petite dernière de son côté. Je souris toujours, les yeux humides. sacrebleu, je suis juste tellement... Heureuse de voir ça, ça me donne envie de pleurer, c'est horrible! J'arrivais à la fin de l'album, prête à le refermer, tournant mon regard humide vers mon ami que je voyais toujours. Je n'avais juste plus beaucoup de temps...

-Merci beaucoup Auen... C'est vraiment le plus beau cadeau que tu pouvais me faire...

Je lâche un rire, et une larme de joie peut-être. Je passe une main sur ma joue, c'est juste ridicule de pleurer pour ça merde, même dans la joie. J'avais juste le coeur gonflé à ras-bord...
Saisissant la photo que nous venions de prendre, Auen et moi, je la regardais quelques secondes. On est juste ridicule à faire la grimace... Mais c'est juste... Tellement vivant... Je la glissais alors lentement dans l'album sur une page vide à la suite, avant de la lui montrer.

-Tu es de la famille maintenant... Murmurais-je avec un grand sourire, refermant le Graal délicatement pour le poser sur ma table de nuit.

Mes yeux reprirent leur couleur naturelle, me faisant lâcher un sourire un peu fatigué, mais pas trop... Je n'avais pas poussé trop longtemps, donc ça allait encore. Je ne le regrettais pas, cet usage-ci.
Le reste de la journée, comme de la semaine, se déroula dans cette même ambiance chaleureuse et joyeuse. J'étais triste de me dire qu'il viendra le moment où je devrais rentrer à Immortalia avec Auen... Mais d'un autre côté, quand on part, c'est pour toujours mieux revenir, non?

[Out pour moi!]