J'expirais, le corps douloureux. Je ne comprenais toujours rien. Qui était ce taré qui voulait à tout prix me tuer ? Et encore taré était bien gentille comme qualification… Fou furieux, serait bien plus juste. Si je m'étais attendu à ça… Au grand jamais j'aurais pensé qu'on puisse vouloir ma mort à ce point. Oh, je sais que beaucoup ne me saquent pas, mais dans le domaine universitaire… A part les toutous de Victoria, je ne voyais strictement pas le mal à tout ça, et encore moins qui pourrait souhaiter ma mort. La raison, au moins ? Mes dérapages, je suppose ? Tsss… J'aurais bon tenter de mettre tout ça de côté, d'avancer, ça finira toujours de la même façon… Depuis que j'avais pu parler avec Vic et oublier juste le temps d'une soirée, je m'étais borné à faire un effort. Un p*tain d'effort, que ce mec venait littéralement de ruiner. En aucun cas… Je n'avais souhaité répliquer. Je ne voulais pas de combat… Je ne voulais plus de violence.


Et… Et j'ai cédé, une fois de plus. J'avais bien pourtant tenter le dialogue, de le calmer… De comprendre pourquoi… Pourquoi… Mais rien n'y faisait. Seule ma mort comptait. Et je suis bien trop égoïste pour lui laisser l’honneur d'un tel fait… Seul toi y tenait, à l'avoir cet honneur… Je le savais. M'y avais-tu poussé, à répliquer… ? Et ce… Aussi violemment ? Pourtant prendre ces coups, les éviter, je m'en moquais bien… Je ne ressens rien. Si ma chemise n'était pas teintée de ce rouge, j'en oublierais que ce dingue m'a eu au ventre. Si je ne crachais pas du sang aussi. La douleur… Variable bien lointaine pour moi. Je regardais mes mains, crispées, tremblantes, alors que ce mec gisait à mes pieds, inconscient. Je ne savais même pas qui il était. Encore un inconnu, qui aura une raison réelle de vouloir ma mort. Je me sentais mal pour lui. J'avais vraiment essayé… Essayé de ne pas le frapper, de ne pas répondre. De le sauver… Tout bonnement… La violence… Je détournais la tête, dépité, le coeur lourd.


Je me devais de prévenir au moins l'infirmerie. Je ne pensais pas… Aller aussi loin pour le calmer. J'ai encore… Déraillé, oui. Et dire que je ne voulais qu'à la base l’assommer. Seulement l'assommer pour qu'il se calme. A la base… Et au lieu de ça, j'ai poussé. J'ai poussé parce que je ne savais plus que faire d'autre pour que ce dingue se calme et s'explique. Le dialogue était-il encore utile dans ce moment là. Je le regardais, au sol, ne sachant que faire. J'étais tendu, oppressé. Oh, je savais que ça allait me valoir cher sur mon dossier médical. Je m'étais juré. Juré de ne plus dérapé. Juré que ça allait aller mieux, que je ne serais plus contraint de me taper ces rendez-vous interminables avec le CPE pour parler de ma santé mentale. Que je pouvais supporter mon traitement et montrer à Vic, que oui, j'allais enfin mieux. Comme à Heim. Ils avaient espérés, et j'ai une fois de plus miné ces espoirs. Vic m'en voudra, je suppose. Qu'importe ce que je fais, ou dis, il semblerait que le destin tienne à ce que je finisse chez les fous. Eh bien soit.


Quand j'aurais prévenu l'infirmerie pour ce mec, je me résignerais à finir chez le CPE. Je ne pouvais y échapper. La vie doit avoir sa sorte de justice, et j'ai tué. Alors je paye, je suppose ? Ce mec n'était qu'une connerie de plus sur la longue liste qui est mienne. Je soupirais, dégoûté et rageur. Tout ça… Tout ceci pour rien ! Je retournais alors le mec sur le dos, réflexe de médecine, ce n'est pas ma faute. Je n'allais pas en plus le laisser risquer un arrêt dû à sa position. Je suis déjà que trop coupable de son état. Je me dirigeais vers la sortie du toit, décidé à prévenir au plus tôt les infirmiers. C'était… le moindre que je puisse faire, hein… ? Je n'avais même pas envie de fumer pour me détendre. Je voulais juste fuir, fuir tout ça. Me dire que ce n'était qu'un très, très mauvais rêve. Tout est ruiné, et c'est vrai. Pas de tergiversions à avoir. Je m'apprêtais à ouvrir la porte du toit, quand celle-ci s'ouvrit laissant ce mec apparaître devant moi.


J'arquais un sourcil, surpris, ne comprenant décidément plus rien. Que… Que fichait-il ici, lui… ?

« Toi… ? »

C'était bien lui. Ce rouquin, avec qui j'avais voulu m'amuser, dans mes moments de doutes. Oui, ce mec qui avait failli passer par dessus le toit. Lancelot, oui. Pourquoi… Pourquoi au fond de moi, je sentais naître une appréhension, une sorte de lien entre lui et ce gugus raide mort, inconscient derrière moi… ? Je déraille, je suppose, oublions.

Je ne comprenais vraiment, mais vraiment plus rien. Alors que je voulais tout bonnement quitter ce lieu pour prévenir du secours, Lancelot me barrait la route, me flinguant du regard. Je comprenais en fait. C'était lui, hein ? Qui avait envoyé ce gars ? Quel… Je serrais les dents. Non. Je ne devais pas m'emporter. Je… Je ne puis déjà plus avec ce mec, là… Je le zieutais, alors que le rouquin se dirigeait vers lui. Il vit… Je crois… ? Je n'avais pas la tête à faire des reproches au roux… Je n'avais pas la tête à lui cracher sa lâcheté dans la tronche. S'il… S'il tenait tant que ça à me tuer… Qu'il vienne. Qu'il n’envoie pas un inconnu à sa place ! Et alors… ? Ça aurait changé quoi… ? Le résultat aurait été le même… Si ce n'était ce mec au sol, ça aurait été le roux. Je baissais les yeux, mon coeur se serrant. Je me sentais mal, si mal pour ce mec…


« Je suppose qui fallait se recroiser éventuellement pour que je tienne mes promesses…franchement, je voulais éviter…je m’en passerais…Victoria une fois…ça te suffisait pas?…Aelter est fou mais il ne méritait quand même pas ça…Pourquoi être resté et pas juste avoir quitté? Il y avait surement moyen d’éviter…non il fallait le massacrer…une chance pour lui aussi que le paysage soit si beau hein?!!!»

Aelter… ? C'était donc le prénom de ce taré… ? Vic… Je serrais les dents. En sait-il quelque chose ce con ? Hein, en sait-il quelque chose des événements précis ?! Et son pote, là, Aelter… Oh que oui, j'ai tenté ! J'ai tenté en vain de fuir, de lui parler, mais il s'acharnait à me tuer. Tu voulais que je fasse quoi, mec ? Il n'y avait rien à faire ! Me laisser mourir… Je ne pouvais pas !


Le calmer aussi… ! Alors dis-moi, pauvre con, qu'aurais-tu fait toi, pour stopper ton ami cinglé, s'il tentait de te buter ?! Hein ?! Qu'aurais-tu fais ?! J'expirais, sentant la colère me parcourir. Je hais les lâches dans son genre… Ça me rappelle ce maudit chacal.  Mais je devais me calmer… Je ne peux pas me permettre de dérailler plus… Non, je ne dois pas. Il aurait bon gueuler, le roux, je ne répondrais pas. Alors qu'il ne cessait de regarder son ami, je me défilais vers la sortie, las, épuisé. Je n'en pouvais plus mentalement. J'ai trop… Forcé.

« Désolé…quelqu’un doit faire quelque chose pour que ça arrête. »

Hein… ? Je tournais une tête vers lui, une moue perdue, alors qu'il s'élançait comme une flèche vers moi. Ces yeux… Je coinçais sur ses yeux. Un truc. Un truc allait arriver. Je voulais me décaler, voulant éviter tout contact avec lui. Je ne voulais pas… Le frapper lui aussi.


Seulement, bien que l'idée de se décaler eu fleurit dans mon esprit, le corps lui, n'avait pas suivit, et je restais face à Lawrence, un regard perdu alors qu'il m'atteignait. Le suivant du regard, je tentais d'analyser. Pourquoi ses mains sur mes temp-… Hein… ? Je me sentais las, très las, d'un coup. Mes jambes flanchèrent, me faisant chuter au sol, alors que mes paupières, lourdes, se fermaient. Que… Que se passe-t-il… ? Je n'ai pas sommeil… ? Je ne veux pas dormir… Pourquoi ai-je si sommeil d'un coup… ? Que me faisait-il ce con… ? Qu'est-ce qu'il me faisait… Sommeil… J'ai sommeil… Muninn… J'ai sommeil…
Je sombrais, sans comprendre le pourquoi du comment… Comment… Avais-je atterri derrière le miroir… Derrière… ? Non… Non… Muninn… Tu… Merde… Lancelot…


~


Alors là… Il fallait que l'on m'explique et vite. Très vite. Que foutais-je ici, moi ? Moi ? Oui, oui, vraiment. J'étais là, derrière ce miroir à me rire de tes déboires pour avoir frappé ce pauvre mec… Et me voici ici, à ta place ? Quelqu'un avait tenté de forcer notre mental, je n'avais pas rêvé ? Rêvé… Hahaha… Quelle ironie oui. Pourtant nous étions toujours là, et bel et bien, sur ce toit, alors que j'étais encore à terre, ouvrant les yeux. Où est passé ce couillon ? Pourquoi a-t-il dégagé alors que je n'ai rien fait ? En bref, quel est le con qui va payer de sa vie pour m’avoir ramené de force ici ? Je posais une main au sol, solidement, me relevant, alors que la lumière du jour m'explosait les rétines.

« Tssss... »


Je soupirais bruyamment, tournant la tête, sentant une pression sur mes tempes. Je redressais alors la tête, voyant ta silhouette se dessiner. Oh, c'était toi ? Toi, le rouquin ? Si j'avais su que je te reverrais de ci-tôt… Tu regardais encore ton ami. Inquiet ? Ooooh, il ne faut pas. Ce con ne l'a pas tué, réjouis-toi. Je ne le tuerais pas non plus. Quoi que… ~ Celui qui va mourir aujourd'hui, c'est toi. Et personne d'autre. Je lâchais un long rire, mauvais, me passant la main sur le front, dégageant la tienne de ma tempe d'un revers. Oh, tu allais payer. Je n'avais aucunement souhaité être là. Et tu vas prendre. J'ai bien envie de m'amuser. De voir jusqu'où tu peux encaisser… ~ J'étirais un large sourire carnassier avant de te saisir tout aussi rapidement le crâne et de te l'enfoncer dans le sol d'un geste brutal, alors que je sortais mon couteau de mon autre main, te le mettant sous la gorge.


« Dis-moi, toi, tiens-tu à vivre ? Et puis reprocher à ce con d'avoir violenté ton « ami » alors que tu l'envoie à ta place… Franchement, c'est moche… Sincèrement, qui est le plus lâche des deux, hum ?~ »

Je perdais mon sourire pour une moue stoïque tandis que mon ton en devenait glacial. Je calais un peu plus cette lame sous ta gorge alors que je tenais ton visage d'une poigne ferme. Tu m'as ramené contre mon gré. Et tu as expédié ce cher con dans les limbes du sommeil…Oh, eh bien… Tu vas le remplacer le temps qu'il se réveille. Qu'en dis-tu, rouquin ? Veux-tu agrandir cette liste des morts ? Veux-tu me rougir un peu plus les mains ? Oh, suis-je bête ? Ta permission, je m'en passerais. Je vais te tuer, un point c'est tout.

Eh bien… ? Surpris ? Oh, que tu pouvais l'être. Que tu pouvais l'être autant que je le fus quand tu m'as ramené ici, rouquin. Oh, je n'étais pas d'humeur à venir ici et àl e couler. Pas encore. Je m'en amusais suffisamment mentalement. Alors, qui es-tu, toi, pour te donner ce droit de me ramener ? Je posais un peu plus ma lame contre ta gorge, alors que ton cerveau semblait comprendre ce qui lui tombait dessus. Tu as juste mal misé, que veux-tu que je te dise ? Oh, et quand bien même tu ne m'aurais pas ramené, je ne permet pas d'intrusion dans mon mental. Alors, je t'aurais tué là-bas. Ce n'est qu'une question de point de vue. Dans les deux cas, tu étais destiné à mourir dès lors que tu avais endormi l'autre con. Ma remarque semblait te faire réagir. Oh, avais-je donc raison ? N'étais-tu donc qu'un lâche qui n'avait pas le courage de venir frapper cet idiot de face ? Oh, même lui en étais dégoûté de ta lâcheté. Ahlàlàlà, la lâcheté… Il n'aime pas ça… Et quant à moi, oh… Disons que je m'arrange avec ma conscience. Bien que tu te débattais, tu avais à me dire. Parle-donc, je t'écoute. Je ne faisais que resserrer ma prise sur ton crâne. Pas de quoi geindre, le roux. Pathétique.


«C’est pas comme ça que ça s’est passé…tu ne sais absolument rien!»

Oh, je ne sais absolument rien, en effet. Mon visage restait impassible, bien que ma lame elle, se logeait qu'un peu plus sous ta gorge. Un mouvement brusque, et tu finirais avec la même cicatrice qui orne mon cou. Veux-tu t'y essayer ? Je n'avais pas besoin de savoir. Ton attitude, tes mimiques, ton ton, ton visage, tes réactions, ta respiration… Tout, tout me disait que tu avais bel et bien prévu ceci, n'est-ce pas ? Tu es un analyste, le roux, ne me la fait pas. Même cet idiot l'avait pigé. J'inclinais la tête, laissant le silence planer. Tu voulais argumenter ? Argumente.

« Et toi?! …C’est facile de  torturer des gens plus faible que soit… Jamais vu un bully qui ne faisait pas preuve de lâcheté! Tu n’as même pas osé me donner ton nom! Tu préfères laisser les gens croire que c’est lui qui fait ça. C’est beau la vie d’un dieu déchu…pouvoir posséder un mortel qui prend les...conséquences de ses actes…à sa place hein?! C’est…Aaarrrg…pathétique…»


Je ne sourcillais pas. C'est tout ? Vraiment tout ? Non, ne me dit pas que c'est tout ce que tu as à ma dire, toi, celui qui jouait des mots sur ce toit, face à lui ? Déception. Vraiment. J'expirais, pressant ton crâne un peu plus. Tu apprécies, je suppose ? A voir l'expression de douleur que me montrait ton faciès, oui en effet. Je restais calme, me disant que j'allais peut-être avancer l'heure de ta mort. Ou la ralentir ? Je ne voulais pas être là, à me coltiner un rouquin incapable et lâche… Moi, lâche ? Oh, je n'ai jamais prétendu le contraire. Je m'arrange avec ma conscience, une fois de plus. Mon prénom… ? Ta respiration sifflante et tendue me ramenait à moi, ma main ne te lâchant pas, et ma lame restant encore et toujours sous ta gorge. Oh, tu paniques ? J'apprécie la chose. Montre-moi quelque chose de plus amusant, allez. Sois comme cette blondasse ce jour là, qui en venait à supplier. Distrait-moi, et je t'accorderai peut-être bien un délai ? Oh, je suis joueur, tien ? Mon visage restait froid, alors que tu ramenait une jambe pour te dégager.


Dans un geste de bonté, je décalais ma main, t'entaillant légèrement la gorge, alors que tu te reculais comme tu pouvais, affolé. Il ne faut pas. Ce n'est rien, oh que non… Je restais face à toi, mes yeux plantés dans les tiens, impassible.

« As-tu pensé que ce ne serait pas là mon but, rouquin ? Qu'il paye pour ce que je fais, c'est bien ça la partie amusante. Pathétique, pas vraiment. Une simple question de principe. Mais à quoi bon l'expliquer à un mort. C'est comme mon prénom. Un mort n'en a pas besoin. »

Je serrais le manche de mon couteau alors que je venais vers toi. J'avais compris. Touche-moi et je dors, c'est ça ? Alors, si tu ne peux plus me toucher, c'est réglé ? ~

-Law... Je t'avais dit de ne rien tenter seul, tu m'écoutes quand je te parle? Écarte toi de lui, tu ne sais pas à qui tu a affaire... Ce n'est pas un dieu déchu, c'est "pire"...


Oh… Je ne détournais pas la tête de toi, le roux, alors que cette voix si insupportable parvenait à mes oreilles. La blondasse, sérieusement ? C'est un défilé, dite-moi ! Ce ton faussement en colère, il trahit ta peur, morveuse.

-Tu n'en as pas marre de salir les mains d'Auen de cette manière? Il n'a jamais rien demandé de tout ça, et il faisait des efforts pour aller mieux, pour ne pas replonger... Et par ta faute, il a encore perdu le contrôle...C'est aussi de ta faute, Law...

Et blablabla… Déblatère, insulte-moi, je m'en carre. Je l'ignorais, gardant mes yeux rivés sur le rouquin. Tu étais celui qui allait mourir aujourd'hui. La blondasse, elle n'est qu'un déchet. Aucune importance à ce jour. Je venais vers toi, le roux, d'un pas calme, assuré. Une garde ? Tu savais un minimum te battre, tien… Réfléchissons. C'est un trois contre un qui s'offre à moi. Le rouquin, sa divinité et la blondasse. Où devais-je appuyer pour en mettre au moins deux hors-service ? Oh, j'aime… J'en souriais intérieurement alors que mon regard dénonçait mon sérieux. Ahlàlàlà… Je n'aime pas être sérieux. Je n'aime pas être agacé. Mais tu l'as cherché, le roux. ~


Aucun contact, hein ? Bien, bien, bien… Voilà comment on va s'y prendre. Je me plantais devant toi, alors que je te donnais un violent coup de pied dans le menton. On va te remettre à terre mon cher. Je n'avais pas dis que tu pouvais partir, vois-tu ? Je passais calmement derrière toi, coinçant mon couteau dans ma ceinture alors que je te coinçais rapidement un bras dans le dos, veillant à ce que ta main ne m’atteigne pas. Ceci fait, je te poussais face contre-terre d'un second coup de pied dans le dos. Je continuais de tenir ton bras alors que mon pied restait calé dans ton dos le temps que de mon autre main j'étende ton bras libre au sol. Tu ne vas plus en user. Et soit heureux, je vais faire ça proprement. Je dégageais alors mon pied de ton dos, gardant toujours ton premier bras bloqué dans ton dos, le contorsionnant. Douilles-tu ? Oh, ce n'est rien. Mon pied étant libre, je le posais brutalement sur ton bras libre, plus précisément au niveau de ton triceps, exerçant une pression qui va te devenir très, très douloureuse. Nerf radial. Trop compressé, il entraîne la paralysie temporaire du bras. Si tu ne peux plus mouvoir tes bras, comptes-tu m'atteindre ?


« Tsss… Vraiment, entre toi, et la blondasse je suis gâté. »

Mon ton restait froid, alors que je tournais une tête vers la bondasse, indifférent.

« Que comptes-tu faire, toi, qui ne sert à rien ? Encore supplier qu'il revienne ? Supplier que ton dieu te sauve ? Ahlàlàlà… Quelle misère tout ça. »

Sur ces mots, j'appuyais un peu plus violemment sur le nerf du rouquin, contorsionnant toujours son bras.

« Je te laisse un bras, le roux. Il va bien falloir que tu t'accroches au rebord du toit, quand je t'y jetterais. »

Un ton plat, atone pour une envolée, que je trouverais sûrement belle. Oh, j'espère que tu sais voler, le roux. Quoi que... Ce serait dommage. ~

Si j'avais su… J'aurais prévu de quoi me faire une bonne bouffe, une ânerie de ce genre. A quel genre de mélodrame étais-je en train d'assister ? Tu semblais te morfondre des mots de la blondasse à ton égard, rouquin. Me trompe-je ? Et la blondasse tremblait de plus en plus pour toi. Que c'est pitoyable. C'est donc ça, ce monde ? Il me ragoûtait déjà en partie, là je crois que j'ai eu ma dose journalière. Tu tentais vainement de t'adresser à ta blondasse, je suppose ? Je n’écoutais pas. Seule ta mort comptait, et lentement je mettais les pièces du puzzle en place. Je suis quelque peu joueur aujourd’hui… Rien à faire. Ahlàlàlà… ~


« Vas-t-en Vic. »

Quel mélodrame… Je ne disais plus un mot, te laissant un moment privilégié avec ta blondasse. Volontaire ? Quelque peu… Mais voyons voir ce que ça donnera. Et tu hurlais, à chaque coup. Si sensible, le roux ? Je n'aurais pas pensé à ce point. Et dire que ça ne faisait que commencer pour toi. Oh, j'ai menti sur quelques points ? Très légèrement.

-Je sais que supplier ne sert à rien avec toi... Tu n'es qu'un meurtrier, un égocentrique... Je n'ai pas besoin d'Heimdall pour te tenir tête!


Oh, toi… Je t'en avais presque oubliée le temps que tu fermais enfin ta gueule. Je gardais mes positions sur toi, alors que je zieutais en biais la blondasse qui tremblait comme une feuille, fébrile. Tsss… Tu es misérable. Penses-tu... Penses-tu seulement que l'un de tes moindres mots va m'atteindre ? Certes, ta colère t'aidais à prendre de l’assurance, et tu venais d'un pas assuré vers moi, alors que je m'amusais encore de ton petit rouquin. Il n'en a pas finit, crois-moi. Et tu vas aider. Viens-donc, viens-donc… Tu ne fais que tomber, une fois de plus… Jouer les éloigner. Et finalement par une simple rixe, te voilà en route. Es-tu coquebine à ce point, morveuse ?


-Lâche Law... Lâche-le... De toute façon, pourquoi tu aurais de l'intérêt à le faire souffrir? Ton seul but est de rendre la vie d'Auen impossible... Alors quoi? Si jamais des surveillants arrivent, vous allez vous faire enfermer. Quoi que, ça serait peut-être une bonne idée, ça sera sans doute la meilleure occasion pour te faire disparaitre, toi et toute les merdes que tu causes!

Je ne t'écoutais plus. Tu es si ennuyeuse. Si terne. Si… Nuisible. Je me contentais seulement de faire crier ton rouquin. Oh, lui… Je me concentrais de nouveau sur toi, le roux, faisant une totale abstraction de cette gamine inutile et bien trop encombrante pour ma vue. J'avais menti, oui… Je relevais enfin mon pied de ton bras qui ne devait être plus en état du moindre mouvement avant de l'abattre brutalement sur ton crâne, te l'enfonçant dans le sol. J'en profitais alors dans le même temps pour libérer ton bras contorsionné, que je laissais tomber au sol. Un bras de trop. Qui pourrait bien me causer du souci.


Le temps que tes neurones se reconnectent avec la réalité, j'en aurais fini. Je laissais mon pied sur  ton crâne, pressant même celui-ci, alors que je sortais mon couteau de ma ceinture.

« On veut jouer les héros pour sa blondasse, hein ? Seulement... »

Je me baissais, plantant alors violemment mon couteau dans la main de bras que j'avais laissé tomber au sol. Tu sais, le seul valide qu'il te restais.

« Qui va avoir le plus mal ? »

Je restais stoïque, retirant mon pied de ton crâne, te toisant, glacial. Finalement, je n'allais pas te tuer tout de suite. Oh que non. Il y a ta blondasse, et tu y tiens, n'est-ce-pas ? Oh, quel preux chevalier avant nous là. ~


Je regardais alors ta Reine, celle que tu protégeais, celle qu venait à moi, alors que tu devais hurler de douleur. Hurle donc, je m'en fiche un peu. Je veux juste savoir qui va céder entre toi, et ta Reine. Jouons sur les deux tableaux, oh oui… ~ Je retirais ma lame d'un coup de ta main, te laissant geindre alors que mon regard se stoppait sur l'une de tes jambes. Oh… ~ Je regardais ma lame, puis ta jambe, puis ta blondasse. Ahlàlàlà, amusons nous un peu. Mon visage restait figé, tandis que je m'accroupissais à la hauteur de ta taille, plantant d'un geste sec ma lame dans ta cuisse.


Je restais un moment silencieux, regardant ton sang teinter le sol. Gouttes par gouttes, puis flaques par flaques. Es-tu encore conscient ? Dans peu de temps, ça serait une autre affaire. Je retirais ma lame de ta jambe en même temps que je me redressais, prenant le pas vers ta blondasse. Oh, finalement, tu allais servir aujourd'hui. Je me plantais face à toi, te saisissant brutalement par les cheveux, alors que tu couinais. Tss… Si pitoyable... Je glissais ma lame sous ta gorge, alors que je renforçais mon emprise sur tes cheveux.


« Envoie-nous donc là-bas, si tu tiens tant que ça à le voir enfermé, lui. ~ »

Un ton chanté, bien que sec. Oh, envoies-y moi, fais-toi plaisir, morveuse ! Moi, je n'ai rien à perdre, celui qui hurlera chaque jour de sa maudite vie, c'est lui, pas moi ! Je te tirais alors d'un geste brusque vers moi, te faisant chuter, tandis que je te traînais au sol, me dirigeant vers ton preux chevalier.

« Tu n'auras pas besoin d'Heimdall pour me tenir tête, je te l'accorde. Mais qui va te protéger ? ~Ton Lancelot, blondasse ? ~ »


Je coulais un regard mauvais vers ton rouquin, qui semblait aux portes de l'agonie. Eh bien… Amusons-nous. Je te balançais face contre terre aux côtés de ton chevalier servant. Quel couple, vraiment. Je les regardais, jouant de ma lame, un regard froid les traversant.

« Bien, bien… Que faire de vous… ? ~ »

Soupir… C'était ce qui sortait de mes lèvres, alors que mon regard virait à un regard morne, indifférent. Oh, les tuer, ça va y faire quoi ? Franchement ? Je n'ai même pas la tête à jouir de cette souffrance qu'ils m'offrent. Je n'ai même pas la tête à me délecter de ces cris de douleur, de ces visages déchirés par la peur… Oh, que je suis si lassé. Je te laissais encore une fois t'exprimer à ta blondasse, rouquin, inclinant ma tête sur le côté, une expression ennuyée au visage. Je m'ennuyais. Je ne voulais pas être ici. Oh, je pouvais continuer à m'occuper.


En les torturant, en jetant le rouquin du toit alors que je pouvais très bien m'amuser de la blondasse. Oh, les idées ne manquaient pas. Seule l'envie n'y était pas. Ce n'était pas au goût du jour. Un tel jeu, une telle partie, une telle scène m'aurait procuré une joie immense. Et pourtant… Seul mon ennui devait se ressentir. Oh, je n'aime pas être comme ça. Je joue, pour jouer. Pas pour le plaisir. J'en deviens imprévisible, quelque peu menteur, et peut-être bien nettement moins prévoyant. Je sentais leur inquiétude planer, mais je m'en fichais tant à présent. Oh… Que faire, oui ?


Bien que le roux eu tenté de me faire une plainte cachée, me demandant de laisser sa blondasse en vie, je n'avais pu m'y tenir. Oh, elle te faisait mal, ta princesse, Lancelot. Je n'étais pas dupe. Tu en crèverais pour elle, tu me l'a même confirmé. Je n'avais pas bougé d'une once, te regardant attentivement ramper au sol, minablement pour protéger ta princesse. Pathétique. Misérable. Pitoyable. Méprisable. Lamentable… Vraiment lamentable. Pourquoi s'en tenir à ceci ? A des valeurs aussi… Vaines ?


Je les suivais du regard, plaçant naturellement ma lame sous la gorge. Comme un vieux réflexe. Vieux réflexe que ce con ne connaissait que trop bien. Étais-je donc si assommé par cette scène si désespérante ? Indéniablement. Alors que tu avais enfin rejoins cette princesse entre tous ces échanges poignants, tu te mettais entre elle et moi ? Oh… Je vais vomir, là. L'être humain est parfois con, mais alors toi… Tu atteignais les summums de la stupidité, rouquin. Voudrais-tu en devenir le représentant de toute cette humanité de merde ?


« Rappel-toi…Tu la touche…j’te tue…Auen avec toi…m’en fou. »

Quelle menace. Je ne réagissais même pas, tellement ces mots étaient vides de sens. Le tuer ? Je ne te le permettrais pas. J'expirais calmement, prenant la parole à mon tour d'un ton si fade, si plat.

« Le tuer, toi ? C'est une chose que je ne te permettrais pas. »

Je n'avais même pas envie de chercher plus loin. Lui, comme moi, nous savions, que je serais celui qui le tuerait.


Je n'avais pas mon répondant habituel, mes piques. Écœuré, écœuré, que j'étais écœuré. Ce monde abject, ces vies si fadasses… Tsss. Autant me casser.

-Law, arrête... Tu es... Blessé...

Je l'avais une fois de plus oublié, elle. Ces courts instants. Je n'étais moi-même plus tant présent. Tu me fusillais du regard. Alors quoi ? La vérité fait mal, morveuse ?


Tu n'es qu'une incapable, il fallait bien que quelqu'un ait les burnes de te le dire. Tu ne sers à rien, tu n'es rien. Rien. Et ce mélodrame sous mes yeux continuaient. Tu serrais la main de ton preux chevalier, tu t'inquiétais, t'agaçais, toutes ces choses si inutiles… Et ton chevalier, me pointait du doigt, inquisiteur, alors que sa « menace », qualifions-la comme telle, planait encore dans l'air. Risible… Mais c'est alors que ce preux chevalier se redressait, dans la douleur, une lueur déterminée dans les yeux. Oh, que je regrette d'être blasé. Ta résistance m'aurait clairement enjoué, si tu ne m'avais pas ramené contre mon gré, couillon.


Je t'observais, stoïque, alors que tu te jetais sur moi, me coinçant le cou du peu que tu pouvais. Tu es exposé, le sais-tu, pauvre con ? Je te regardais, le regard vide, le visage froid. Si je m'étais attendu à ça… Tes lèvres sur les miennes ? Qu'est-ce que c'est que tout ce foutoir ? Je ne bronchais pas, conservant mon attitude froide et morne, alors que ma main enfonçait ma lame dans ton ventre. Dégages-toi de moi. Je sentais une fatigue m'envahir. Contact. Oui. Je remontais alors ma lame, voulant te forcer à lâcher, toujours aussi calme. Rien à faire.


Je ne suis pas contre ce genre de chose, ça m'amuse. En temps normal. J'aurais même poussé le vice, vois-tu ? Mais là, je ne voulais que me tirer. Et tu étais sur la route. Je dégageais alors ma main libre, la posant sur ton visage, décollant tes lèvres des miennes, tandis que je repoussais brutalement ton visage en arrière, tandis que j'avais tout aussi rapidement décalé cette même main, deux doigts stoppés devant tes yeux. Pourquoi m'étais-je arrêté, hein ?

« Veux-tu être aveugle comme ta morveuse chérie ? »


Je laissais le silence planer, alors que je m'extirpais enfin de son étreinte, retirant le couteau de son ventre. Malin ça. J'en ai les mains couvertes. Plaisant. Tu m'avais même sali le visage. Oh, j'aime le rouge. Ce n'est pas gênant. J'aime en être couvert, c'en est agréable. Alors je m'en carrais pas mal. Je te laissais gisant au sol, tournant les talons. Partir était mon seul souhait. Cependant, des bruits de pas se firent entendre. Je tournais lentement la tête vers la provenance des sons. Oh. Ma garde rapprochée. Bah tien. Je me sentais absent, la tête en compote. Le baiser de l'autre con m'avait bien assommé, c'était un fait. Ma garde… Depuis que cet idiot avait vu sa chère psy, le pensionnat l'avait affublé d'une bonne surveillance.


Rien que pour moi. Comme c'est touchant. Tasers, hein ? Je n'exprimais rien, me contentant de piquer une course soudaine jusqu'au rebord du toit, couteau entre les lèvres, sautant de celui-ci, alors que je regardais ma garde rapprochée venir désespéramment à moi. En l'air, dans le vide. Oh, un suicide ? Loin de là. Je m'accrochais solidement à un arbre, qui se trouvait à proximité, avant de prendre appui, pour sauter vers le bâtiment qui jouxtait celui où je me trouvais précédemment. Je continuais alors ma course acharnée, bien que l'air commençait à me manquer avec cette plaie béante au ventre. Je ne ressens pas la douleur, mais mon corps s'épuise comme tout le monde. Je finissais par disparaître de bâtiments en bâtiments, laissant derrière moi un chevalier à l'agonie avec une princesse paniquée.


Je voulais fuir cet endroit. Cet endroit que je hais tant. Pour aller où ? Je passais alors le grand portail, ne m'arrêtant pas. Que je saigne, que je m'épuise, je refuse. Oh, je tiendrais. Autant de temps qu'il le faudra. Je ne m'écroulerais pas dans ce lieu de merde. Pour aller où, c'est bien ça ? Partout mais pas ici.

HRP: