Salle des Prof' ... En ce début de mois d'Août.
Qu'est-ce que tu foutais là honnêtement ?!

Sérieusement. Y a t-il beaucoup de Prof' dans le monde qui s'amuse à trouver de nouvelles idées pour rendre leurs cours intéressants ? De nouvelles manières de délirer, d'apprendre en amusant et de ne pas se prendre la tête avec quelque chose d'aussi barbant que pouvait l'être l'Histoire, comptée par un vieux barbu à l'halène douteuse et au ton monocorde ?
Tu soupirais. Il fallait bien trouver de nouveaux trucs pour te jouer des élèves ou de les divertir un minimum histoire de les garder attentif après tout. Ta moue se changea en sourire, te rappelant la tête qu'ils avaient pu tirer en te voyant débarquer un matin, sans mèche de couleur dans les cheveux et habillé en uniforme militaire anglais de la Seconde Guerre Mondiale ou bien cette journée de Carnaval durant laquelle ils étaient tous venu déguisés à leur tour, même les plus dissidents d'entre eux.

Ton dieu se racla la gorge, t'indiquant très clairement qu'il y avait quelque chose qui le dérangeait quant au fil de ta pensée.
Tu pestais intérieurement à ton tour avant de lui lancer.

* Qu'est ce qu'il t'arrive "mon grand" ? *
* Tu n'aurais pas oublié les fois où, je cite tu "troll" tes protègés j'espère ? *
* Oh ça non. Faire croire à l'élève le plus proche de mon bureau que je note les copie à coup de Dé de 20 ou jouer à Angry Birds en laissant le son légèrement allumé en pleine intéro' .Comment pourrais-je l'oublier ? *, tu te mis à ricaner.
* Oui oui... et encore, tu en oublie pas mal. Et puis je comprends pas ce que tu as avec les Trolls, tu en aurais déjà rencontrer que tu ne rigolerais pas avec eux je t'assures. *, enchaînait l'Asgardien sur un ton presque grave.
* Come on Heimdall ! Je ne les martyrise pas quand même. Et puis avec le temps si ils n'ont toujours pas compris que je suis imprévisible et un vrai gosse quand je veux m'y mettre... Et bien je peux plus rien pour eux. *
* Quel bel exemple tu fais pour la jeunesse Gabriel. *

Tu avais préféré ignorer sa remarque sur les trolls et tirais la langue dans le vide, histoire de lui montrer que son avis sur ton comportement manquait d'argument valable, tu étais toi et en plus, c'était lui qui t'avais choisis alors pour ce qui est des reproches...

Quoi qu'il en soit depuis que tu étais passé dans la section M en milieu d'année tu n'avais pas eu le temps de t'ennuyer, des élèves qui t'adorais et d'autres qui te détestais ; une élève qui avait cramer le poignet d'un de ses camarades et qui t'apprenais les arts martiaux, une pseudo muette et un éternel martyr... Une sacrée brochette d'énergumène.
Tu sirotais une canette de soda, de la musique sur les oreilles en jetant un coup d'œil par la fenêtre.
Pas un chat dehors, ni d'élève d'ailleurs. Les vacances étaient le seul moment de répits pour ces lycéens, tous étaient de sortie, enfin de retour auprès de leurs familles ou bien en voyage extrascolaire. De ton côté tu n'avais pas eu cette chance ; tu n'avais eu vent du besoin d'un second voir d'un troisième professeur en renfort qu'une fois tout ce beau monde arrivé à l'aéroport. Tu plaignais Neal, un collègue on ne peu plus opposé à ton caractère et tes méthodes d'éducation. Si il était l'eau ; calme, impassible mais parfois terrifiant comme les vagues qui se déchaine ; tu aurais plutôt du genre à être le feu à partir spontanément sur un coup de tête, chaleureux au possible bien qu'il ne vaille mieux pas trop jouer avec toi. Devoir avoir ce très cher Neal en colocataire de chambre pendant un mois n'aurait pas été de tout repos, les choses étaient surement mieux ainsi au final.

Machinalement tu cherchais ton paquet de clope, l'habitude d'en griller une près des fenêtres sans doute. Tu ne l'avais pas sur toi. Et tu n'en avais pas acheter depuis un bout de temps d'ailleurs, depuis ta possession tu fumais de moins en moins et surtout plus par plaisir que par besoin. D'ailleurs ça ferait un super slogan: " Et maintenant, observons les effets des dieux sur votre organisme !
Un corps plus sain, une volonté de faire du sport renouvelée et une baisse des dépendances en tout genre. En plus, la première thérapie est offerte ! N'attendez plus."
Heimdall te gratifias d'un rire aussi sincère qu'inattendu, ce qui accentuais ton sourire présent depuis que tu scrutais à la fois l'horizon et le campus.
La vie à Immortalia était agréable et jamais monotone malgré le manque de divertissement dans le coin ; penché par la fenêtre tu fermais les yeux, profitant des rayons de soleil et de la brise qui se faisaient si rare en ces terres.
Les voyageurs ne tarderaient pas à revenir, ils étaient déjà sur le retour d'ailleurs ; mais la première voyageuse qui débarquerait ici et reviendrait après une longue absence serait pour toi une connaissance que tu n'aurais jamais cru revoir.

Si tu avais eu un chewing gum dans la bouche, que tu faisais une bulle avec comme à ton habitude, elle aurait sans aucun doute éclaté sous l’effet de la surprise. On te cachais la vue à l’aide de deux mains à la peau douce et t’annonçais simplement un : Guess who ?
De manière surprenante, tu pensais d’abord par répondre « It’s you » , comme dans cette pub pour du gel douche si tu te souvenais bien, mais de manière beaucoup moins surprenante tu réalisais soudain une chose toute bête. Tu connaissais cette voix.

Non honnêtement… C’était une blague hein ? Quelle était la fu*king probabilité que ce soit possible ? Tu la connaissais VRAIMENT cette voix et de la même manière que tu n’oublierais jamais les conneries que tu avais pu faire cette année, tu n’aurais pas pu oublier cette voix non plus. Alors pour le coup, tu te retrouvais encore plus surpris et surtout tu étais limite incapable de répondre.
Plutôt que de sortir un flux de mots incompréhensible tu préférais réfléchir à la manière dont tu allais lui annoncer que tu l’avais bien reconnue. Évidemment tu ne pouvais pas cacher ton sourire, enfin par chance tu lui tournais le dos alors ce petit jeu durerais quelques secondes de plus, laissant l’illusion que le doute plane.

* Tiens. Je ne pense pas la connaitre celle-là. *, te dis Heimdall plutôt surpris lui aussi mais surtout de ne pas pouvoir participer à cette devinette.
* Je pensais que tu avais passé en revue tous mes souvenirs Heim’, visiblement tu en as loupé des plutôt important.
* Pff… J’ai bien du raté deux trois passages, je te rappel que je l’ai fait en quelques secondes et uniquement parce que je suis en toi à présent. Jamais je n’aurais pu sinon, je ne suis pas dieu de la mémoire et des souvenirs hein. *
* Long story short: C’est la femme dont je suis tombé raide dingue rien qu’en la voyant. Petit problème pour moi, elle n’a pas l’air très réceptive à ma manière de draguer… Bon aussi faut dire que je ne lui ai pas annoncé de but en blanc non plus mais voilà tu vois l’idée*, tu marquais une pause avec de reprendre. *Je n’aurais jamais cru la revoir, je m’étais fait à l’idée que ce ne soit jamais rien de plus qu’une correspondante au final et c’est vrai que depuis que je bosse ici je n’ai pas vraiment trouver le temps de lui donner plus d’info que ça sur mon job et de prendre de ses nouvelles.* Pour tous dire, tu avais failli changer de forfait téléphonique afin d’éviter de perdre des milles et des cents à force d’envoyer des sms à l’étranger. Vous aviez finalement trouvé que s’échanger par mail était beaucoup plus pratique financièrement parlant pour vous deux.
* Tu n’as pas trouvé le temps ? Alors faire la grasse matinée le weekend et se plaindre de n’avoir rien à faire c’est particulièrement chronophage comme activité.*
Face à un tel argument tu n’avais rien à redire. Tu avais peut-être simplement perdu espoir et avait préféré également « perdre le contact » plutôt que de souffrir inutilement. Mais pour le coup il allait falloir que tu revoies tes plans à la hausse !

Bon. Tu avais eu le temps de réfléchir à la manière dont tu allais répondre et plutôt que de lui faire le coup, un peu cliché, du mec qui sort le prénom d’une douzaine de donzelle avant de tomber sur le bon (bien que ce fût tentant) ; malheureusement tu devrais attendre un peu plus avant de sortir ta réplique.
Annabelle te sautais au coup avant de te dire à quel point elle était heureuse de te voir. Tu pus lui faire un sourire des plus sincères, tout aussi contents qu’elle de ces retrouvailles, alors qu’elle te demandait ce que tu pouvais bien faire ici.

– Sentiment partagé Dear. Et bien écoute, un vieux bonhomme est venu me chercher une fois mon diplôme en poche et m’a offert un job ici en me disant que j’aurais carte blanche pour ce qui est de la manière dont j’organiserais mon cours. Comment refuser ? , tu marquais une pause avant de la serrer un peu contre toi et d’ajouter. Et quand je te vois ici aussi je me dis que j’ai vraiment bien fais d’accepter son offre !

Pour le coup c’est clair que ça ne pouvait pas mieux tomber. Tu étais aux anges, content d’avoir Anna’ comme collègue. Tu voyais aussi l’occasion pour toi de sortir de la FriendZone, enfin si un tel exploit était possible, mais bon Step by Step.
Tu l’amenais jusqu’à une chaise, la fis s’asseoir avant de le faire à ton tour et alors que Heimdall s’installait comme à son habitude dans son coin histoire d’observer la scène sans rien dire ou presque tu relançais la conversation.

– Alors. On va commencer par les convenances ; comment vas-tu, tout ça tout ça et puis on s’échangera les récits de nos aventures respectives depuis le temps. Ça te semble bien comme reprise ? , tu pouffais un peu de rire.

Au final c’est comme si vous vous étiez quitté hier. Pas de gènes, pas de « blocage », tout se passait comme sur des roulettes et la bonne humeur était palpable. Cette ambiance t’avais sincèrement manquée, tout comme elle d’ailleurs.

Je sentis son hésitation et sa surprise. Pour le coup je l’étais autant que lui juste que j’avais le bénéfice de l’effet de surprise, que pour une fois j’avais réussis! Il se retourna pour me répondre et me serrer dans ses bras. Je reste là quelques instant poussant un soupire, trop contente de le voir et de pouvoir le serrer dans mes bras. Ce qu’il dit par la suite me fit rougir et je balbutiais quelques mots plus ou moins clairs.

- Ah… oh… arrêtes… tu vas me faire rougir!

En me lâchant je lui envoie une petite pichenette sur le bout du nez en riant. J’étais tellement heureuse de le voir que je ne pouvais me défaire de mon sourire. Oubliant ce que j’étais venu faire à l’école à la base.

*Tu te rappelles ce que je t’ai dis la première fois que tu l’as rencontré?*
*Oh toi chut! Tu t'imagines des trucs encore!*
*Continue de te mettre des œillères si ça te chante Anna…* Soupire le Cheval

Perdue dans mes pensées je reviens à moi alors qu’il s’assoit en face de moi. Je ne peux me retenir de le regarder et sourire et même un petit rire filtre entre mes lèvres. Je n’avais pas réalisé qu’il m’avait manqué à ce point. Je prends donc le temps de l’observer, le détailler. Il ne semble pas avoir vraiment changer et en même temps si. Je penche la tête de côté cherchant ce qui cloche.

- Oula! On a des choses à se raconter! Ça fait tellement longtemps! D’ailleurs tu n’as pas été très locaces ces derniers temps… quelque chose de nouveau… ou quelqu’une peut-être?

*Bonjour la subtilité!*

J’ignore le commentaire du Cheval et poursuit sur ma lancée. Bon c’est vrai que j’étais curieuse de savoir et je ne sais pas pourquoi en fait ça m’intéressais autant. Le Cheval hennis de nouveau mais ne passa pas de commentaire. Pour lui la réponse était claire, pour moi c’est une autre histoire.

- Alors… hmmm, ça va… surtout depuis que je sais que tu es ici aussi! J’ai passé le mois passé chez mes parents en Alabama. J’avais oublié la sécheresse… pour ne pas dire le désert. Le pire… tu t’en doutes, les rumeurs des petits villages… après une semaine j’en avait plus qu’assez… il faut croire que je me suis finalement habituée à la température caractéristique du coin. Enfin bref… je suis allée voir ma sœur quelques jours… et tu sais quoi!? Je vais être marraine!!!!! Mon dieu tu imagines! C’est merveilleux! Pour en revenir à la dernière fois qu’on s’est parlé je crois que je t’avais dit que je prévoyais revenir en Irlande non? Enfin je crois… enfin bref… un peu comme toi le directeur m’a demandé de revenir… et l’endroit me manquais! Les gens sont spéciaux ici…

Je jubile au début de mon monologue mais vers la fin je m’arrête un instant et le regarde en ouvrant les yeux. Non pas possible… pas lui aussi.

- Erm… dis-moi… tu ne serais pas passé par la Salle 3.4 par hasard?

Si c’était le cas, autant ça me facilitait grandement la tâche et les conversations, autant je compatissais avec lui. Les premiers mois, voire premières années étaient souvent difficiles avec une 2e « personnalité » dans sa tête.

*Tout dépend de qui partage son corps… tu sais ça n’a pas été si mai pour toi et moi.*
*Oui mais j’en connais quelques uns pour qui ça n’a pas été le cas…*
*Tu verras… et ce sera plus simple que de masquer tes absences ou tes réactions lorsque tu me parles s’il partage le même « problème » non?*
*Tu as sans doute raison* Soupirais-je me reprenant rapidement et tentant de garder un air joyeux, malgré que je suis anxieuse de sa réponse.

Aie aie aie... Et voila que maintenant Annabelle pensait qu'il y avait quelqu'un dans ta vie. Une fille possessive et beaucoup trop parano dans son imagination sans doute, pour qu'elle pense à ça alors qu'elle parlait une seconde avant de notre manque de communication récent.
Tu quittais cet air inquiet sur ton visage, survenu alors que tu disais que les choses n'allaient finalement pas repartir sur de bonnes bases, pour revenir à un visage plus calme et souriant, tournant sa question à la dérision et en esquivant volontairement le fait que tu n'avais pas vraiment été très causant.

- Oula. Une copine ? Non non... Je suis plutôt intéressé par les hommes moi... , tu réussis à garder ton calme 3 secondes, pas une de plus avant d'éclater de rire et de reprendre presque avec les larmes aux yeux. Bon, blague à part je n'ai personne dans ma vie, faut croire que j'attends la bonne personne pour avoir une relation sérieuse.

Et encore, avec le temps tu t'étais assagis. Pour reprendre les mots du directeur de l'établissement dans lequel tu étais pendant tes années en High School: Monsieur Mc Aullief, vous êtes un papillon. Vous volez de fleurs en fleurs.
Une bien belle métaphore pour décrire le fait qu'il pouvait t'arriver d'avoir deux petites amies différentes dans la même semaine. Avec le temps les choses allaient en se complexifiant, c'était de moins en moins facile de dire des choses telles que « Désolé, je t'aime mais je ne suis pas amoureux. ». Ta mentalité avait changée elle aussi, tu cherchais la perle rare ou une perle tout court mais les pimbêches superficielles non merci.

*Ouais, enfin tu ne dis pas non à une soirée en tête à tête lorsqu'une demoiselle te tape dans l'œil... Au final c'est peut-être pareil avec cette Annabelle Gab' *
* C'est pas pareil avec elle, c'est différent. Et non je ne l'ai pas oublier du jour au lendemain c'est juste que j'ai tendance à briser mes propres rêves, des fois qu'il s'agisse d'illusion. Le sujet est clos Heimdall je ne veux plus en parler. *

Vous ne vous preniez pas souvent la tête mais pour le coup, il avait un peu dépasser les bornes selon toi. Tu avais levé les yeux au ciel, exaspéré... Et merde, tu avais levé les yeux au ciel alors qu'elle parlait de sa famille et de ce qui c'était passer. La boulette ! God, god, god pourvu qu'elle n'ai rien remarquée ! Bon elle dit quoi ? Mmh mmh retour en Irelande, directeur qui la rappel à Immortalia... Wait elle y était déjà ? Mais l'Université n'était pas ouverte avant ce début d'année et on à eu cette discussion il y à 3 ans. Ca veut dire qu'elle étudiait ici en temps que lycéenne, et si elle viens en temps que Prof' maintenant ça pouvait vouloir dire deux choses: Soit elle était en section M et elle revient en temps que Prof' , soit elle arrive dans le corps enseignant et elle doit passer par la case...

- Erm… dis-moi… tu ne serais pas passé par la Salle 3.4 par hasard?

Bingo. Enfin bingo rien du tout, quelle te poses la question ne réponds en rien à celles que tu te posais toi. Elle aurait bien pu simplement entendre des rumeurs dessus, car bien que tout le personnel doit y faire un passage obliger à un moment ou un autre, les élèves eux sont peu nombreux à y pénétrer.
Bon. Maintenant comment lui répondre ? Tu ne pouvais pas discuter de ce qu'il y avait à l'intérieur sans savoir si elle avait passer ou non cette porte. Enfin bon, tu pouvais bien lui répondre quand même, rien ne t'engageai à détailler l'histoire.

- Et bien... Oui j'ai pu y entrer. J'enseigne dans la section M d'ailleurs pour tout te dire. Et du coup... Tu y à déjà fait un tour aussi ?

Elle avait les yeux écarquiller. A voir ça tête c'était fort probable que oui et que du coup ta présence ici la faisait réaliser la chose dans son ensemble. Tu étais possédé et peut-être par une divinité pas très cool, voir en conflit total avec toi. L'horreur. C'était déjà bien assez difficile comme ça même avec un dieu plutôt sympa et en accord avec toi alors l'inverse te semblait impossible à vivre.
Tu soupirais doucement, un peu pensif mais retrouvait immédiatement le sourire en posant ton regard dans celui d'Annabelle. Il n'y avait pas à dire elle avait un effet apaisant sur toi, bien que ce soit paradoxal alors qu'elle faisait battre ton cœur un peu plus vite, calme et lucide. L'amour est une forme de drogue après tout, une drogue à laquelle on deviens vite accro.

Je ne pus qu’éclater de rire lorsqu’il suggéra qu’il pourrait être aux hommes. S’aurait été décevant. Mais un sourire satisfait s’étira sur mes lèvres, personne en vue. Il semblait tout à coup perdu dans ses pensées, un peu comme moi quand j’étais en conversation avec le Cheval. Il leva les yeux au ciel alors que je parlais de mon voyage aux US, mais avoir son air paniqué ce n’était pas parce que je parlais de mon voyage. Je le regardais, détaillant chaque traits de son visage, il m'avait manqué plus que je ne l'imaginais.

*Ça sent la possession à plein nez*
*Ou il est peut-être lunatique*
*Tu crois pas vraiment ce que tu dis, il est professeur à Immortalia!*

Deuxième hint, ma question sembla lui faire peur ou plutôt le faire se questionner sur la raison de ma question en particulier. Sa réponse me fit sourire. On ne fait pas seulement y entrer sans en sortir en un seul morceau… enfin oui mais avec deux consciences dans le même corps. Mon sourire me revient et je ne peux m’empêcher de rire, un rire de soulagement et je me lève et lui saute au cou de celui-ci et l’embrasse sur la joue.

- C’est fantastique! Oh que je suis contente! Tu peux pas savoir le nombre de fois que j’ai voulu t’en parler mais que je ne pouvais pas… et bon tu m’aurais pris pour une folle… Avec ma maladresse j’ai failli me vendre tellement de fois! Je vais enfin pouvoir parler avec toi ouvertement! Dieu que ça me fait plaisir!

Je le lâchai finalement me rendant compte que mon câlin était probablement trop long et que mon effusion d’affection pourrait le rendre mal à l’aise. Je me rassis en rougissant.

- Désolé! Je me suis laissée emporter.

Soudainement j’avais comme une envie de danser, sortir le champagne ou je ne sais quoi… juste fêter. Je me levai et allume la chaîne sur une musique entraînante et le tirai de sa chaise en riant.

- Allez viens! Il faut célébrer! Bienvenu chez les fous!

Je me déhanche sur la musique l’entraîne avec moi en riant, chantonnant sur la musique. Tout en dansant mes bras sur ses épaules.

- Et toi? Qu’est-ce que tu as de nouveau à me raconter? Comment tu vas? Comment ça c’est passé? Je veux dire… il ou elle? Tu t’entends bien avec ton dieu? Si c’est pas indiscret, tu as qui comme coloc? Pour ma part c’est le Cheval. Prudent, mais passionné. Tu vois le genre?

*Hey tu te calmes un peu oui?*
*Quoi? Qu’est-ce que j’ai dis?*
*Tu parles trop… encore et lâches-le un peu on dirait une copine qui n’a pas vu son mec depuis plusieurs mois, respires! Laisses-le placer un mot*
*Non pas du tout!*
*Hmmm… oui très mais tu ne le réalises pas. Je te le dis tu es*
*TAIS-TOI* Criais-je dans ma tête me faisant froncer les sourcils.

- S'il n'était pas si tôt je te dirais de venir célébrer ça avec moi! Oh j'ai une idée! Tu viens souper chez moi! On pourra prendre le temps de se raconter tout ça et en plus tu pourras goûter à ma spécialité et voir mon appart évidemment!

*Depuis quand tu invites des gens chez toi!?*
*Oh arrêtes je ne suis pas si pire que ça... si?*
*C'est quand la dernière fois?*
*Euhh....*
*C'est ce que je pensais!* Ricana mon dieu, me faisant encore rouler les yeux.

Nouvelle effusion d'affection de la part d'Annabelle. Ca ne lui ressemblait pas mais le fait que vous partagiez de plus en plus de chose et les retrouvailles après des mois devaient y être pour quelque chose. Enfin, pas que cela te dérange hein, après tout avoir la personne de tes rêves qui te pendais au coup ce n'était pas une forme de désagrément, loin de là.
Elle t'expliquait à quel point ça avait été difficile avec sa maladresse de ne pas vendre la mèche, tu avais connu le même problème avec des élèves qui contrôlaient mal leurs pouvoirs devant d'autres élèves, non initiés pour le moment, ça avait été un sacré fessier en culotte de cheval quand Leila avait cramer la main de son camarade dans un coup de colère, bien qu'involontairement.
Elle fini par se reculer avant de te dire qu'elle était désolé d'être si "envahissante" , tu lui souriais en riant un peu et lui disant:

- Si ce n'était pas toi qui l'avait fait ce serait moi ! Tu n'imagine pas à quel point je suis heureux de te retrouver.

Et à peine avais-tu eu le temps de lui dire cela que mademoiselle Thompson te proposais une dance. Outre le fait que cela te rappelais de bon moment, la situation que tu vivais ressemblait de plus en plus à des avances un peu cachée, enfin disons les choses dans leurs ensemble. Elle te sautais au cou, te disais à quel point tu lui avais manquer avant de te sauter à nouveau au cou et de te demander une danse.
Bon. La musique était moins sensuelle que lorsque tu l'avais invitée au resto' il y à trois ans mais pour le coup la situation était plutôt inversée par rapport à cette fois là, ce qui était sacrément ironique d'ailleurs. D'ailleurs les paroles de la chanson te faisaient envisager les choses dans ce sens là elles aussi.
Tu tiquais un peu en entendant le rire de Heimdall dans ta tête.

* Comme disent les humains "Tu me fuis, je te suis ; tu me suis, je te fuis" . Pourquoi tu ne lui dis pas les choses clairement ?*
* Oh c'est bon Heim' laisse moi gérer ma vie sentimentale comme je l'entends tu veux bien ? Je lui ferait ma déclaration en temps et en heure mais ce n'est pas au bout de 10 minutes de retrouvaille que je vais lui sortir un: Oh au fait, je suis dingue de toi depuis un bout de temps. On se met ensemble ?*
* C'est vrai que c'est moyen comme technique... Mais si tu avais été plus direct au début tu n'aurais pas... *
* Tu sais quoi ? Va chier ! *

Le même genre de choses se passaient dans vos deux têtes à vrai dire. Mais vous vous en gardiez bien l'un comme l'autre, vous pensant sans doute ridicule d'avoir ce genre de dispute et de discution avec vos dieux respectif.
Tu t'amusais bien en dansant avec elle, mains sur épaule de son côté et mains dans le dos du tiens. Un peu plus audacieux mais sans que ce soit le bas du dos voir les hanches pour autant. Step by step une fois de plus. Alors comme ça, son "colloc'" était l'esprit du Cheval ? Intéressant tiens. Tu lui répondis donc en lui disant:

- Je m'entends relativement bien avec Heimdall. Il agit un peu trop comme un père avec moi mais ça se passe bien dans l'ensemble. Observateur mais rentre dedans, il pense de manière trop militaire à mon goût si tu veux tout savoir, mais c'est loin d'être un mauvais bougre.

Ouais il y avait vraiment pire. Tu plaignais celui qui était ou serait affubler de Zeus ou de Thor, ce dernier était du genre prétentieux et ingérable selon ta divinité. Enfin bref. Elle enchainait en t'indiquant qu'elle t'invitait chez elle ce soir.
Tu te dis que si ce n'était pas un plan pour vous rapprocher, tu serais bloquer définitivement dans la Friend Zone. Ca serait sans doute ce soir que les choses se joueraient alors. Tu la fixais donc dans les yeux, un sourire au coin des lèvres avant de lui dire:

- J'avais des plans pour ce soir, mais rien qui ne s'approche ne serait-ce qu'un peu d'une soirée en ta compagnie. Count me in my dear.

Tu ponctuais cette phrase par un clin d'œil avant de reprendre et de lui dire:

- Tu veux qu'on bouge un peu avant du coup ? Histoire de commencer à se raconter la tonne d'anecdote que nous avons respectivement et de boire un verre.

Boire chez soi avant de boire hors de chez soi. Beaucoup de jeunes sur les iles au nord de l'Europe agissaient de la sorte. Pour le coup tu proposais l'inverse, surtout que pour une fois le but ne serait pas de se soûler.

Le fait que j’étais très affectueuse aujourd’hui ne semblait pas importuner Gabriel, bien au contraire il m’affirma que si je ne lui avais pas sauté au cou, il l’aurait fait. Ah? Étrange… enfin bon je passe rapidement par-dessus, ma bonne humeur surplombant le reste. Il semblait et disait lui aussi être heureux de me revoir. Ce qui me fit rougir et sourire, un peu trop au goût du Cheval.

*On dirait une adolescente! Arrêtes de sourire ainsi un peu plus et tu baves en le regardant! C’est honteux!*
*Non mais de quoi tu parles!? Je suis juste heureuse de le revoir depuis tous ces mois et en plus on partage enfin le truc le plus étrange au monde alors oui je me suis laissée emporter.*
*Ça ne me dérange pas Anna mais arrêtes de dire qu’il ne te plaît pas alors. Je peux lire en toi et ressentir tout ce que tu ressens alors arrêtes de me mentir et de TE mentir…*

Je ne répondis pas… qu’est-ce que je pouvais répondre de toute façon. C’était chouette d’avoir quelqu’un avec qui on pouvait parler ouvertement, mais aussi très agaçant qu’il est accès à tout en tout temps… Les paroles du refrain de la chanson Timber passèrent et me firent sourire. Je n’avais pas porté attention à ce que j’avais choisi, inconsciemment c’était assez éloquent

It's going down, I'm yelling timber
You better move, you better dance
Let's make a night, you won't remember
I'll be the one, you won't forget

À voir le visage de Gabriel, son dieu aussi lui parlait et ce qu’il lui disait ne semblait pas trop lui plaire, il semblait agacé. Je le regarde avec un petit sourire. Oui nos dieux pouvaient parfois nous tomber sur la rate. Ses mains dans mon dos je lui fis un clin d’œil complice.

- Discussion au sommet? Je vois que je ne suis pas la seule à avoir une discussion inconfortable avec une tierce personne. Il te veut quoi? Si c’est pas indiscret?

*En fait c’est très indiscret Anna.*
*Ralala… il n’a qu’à ne pas répondre s’il ne veut pas je ne le force pas!*

Je suis loin de me douter qu’il a une discussion similaire avec son dieu que moi avec le Cheval. Seulement lui n’a pas de doute sur ses sentiments et émotions pour moi et moi je suis complètement perdue et effrayée à cette idée. Ah Heimdall, je dus réfléchir, mythologie et histoire n’étaient pas les matières dans lesquelles j’excellais aux études, c’est le rayon de Gab et du coup, je fais une moue un peu gênée.

- Hmmm… dieu… Asgardien si je ne m’abuse? Et vu les caractéristique… dieu guerrier… quoi qu’ils le sont presque tous dans se panthéon… à différent niveau non? Ils aiment se taper dessus quoi… euh… ça j’étais supposée le dire dans ma tête…

Rougissant jusqu’aux oreilles je bredouille une excuse à l’intention du dieu en question, je joue avec une mèche de cheveux, tentant de reprendre mon calme.

- T’en fais pas pour le côté « paternaliste » le mien fait pareil… il est très protecteur et plutôt peu enclin à faire confiance à qui que ce soit…

*Ne dis pas de bêtise, je suis juste plus lent à me faire des amis c’est tout!*
*Dis ce que tu veux… tu ne fais que rarement vraiment confiance aux gens… enfin à 100% je veux dire… tu es toujours sur tes gardes, plus avec certains que d’autres. Ce n’est pas un reproche, c’est une constatation… je te rappel que je suis assez semblable de ce côté.*

Il grogna mais ne poursuivit pas. Alors que nous étions rassit Gab accepta avec enthousiasme mon invitation, encore une fois avec BEAUCOUP d’enthousiasme indiquant qu’il pouvait annuler ses plans pour venir.

- Oh ne cancelle rien pour moi voyons! On peut toujours faire ça un autre jour si tu as déjà quelque chose de prévu. Et bon, il faut que je range un peu… je suis à peine revenue hier… je n’ai pas fait le ménage, les courses…

*Voilà tu recommences à te défiler Anna*
*Je ne veux pas qu’il se sente obligé de changer ses plans pour moi c’est ridicule!*
*Je crois en fait que ça lui fait TRÈS plaisir de changer ses plans de la soirée.*

Voilà encore des sous-entendus… y’en avait marre. Je pousse un soupir excédé et roule les yeux. Me rappelant que Gab est en face de moi et qu’il doit penser que c’est une suite à mon discours précédent je m’empresse de rajouter.

- Désolé… petit désaccord avec mon coloc. Je redis… je ne veux pas que tu changes tes plans pour moi.

Je suis rouge comme une tomate, voulant aller me cacher dans un trou. C’était quoi cette idée que j’avais eu de l’inviter à souper… Maintenant j’avais l’air d’une idiote, incapable de confronter ses sentiments et de les exprimer et j’avais le Cheval qui me prenait la tête. Je l’écoute d’une oreille distraite. Il propose déjà de partir… je commence mentalement à faire la liste de ce dont j’aurais besoin pour le souper.

- Erm… oui… non… euh… comme je disais… il faut d’abord que je range un peu, fasse les courses pour le souper. Je ne voudrais pas que tu vois le fessier en culotte de cheval de mon appart’ en ce moment.

Enfin, pour moi c’était le free for all, mais pour à peu près n’importe qui c’était plutôt bien rangé… un coup de balais et un coup sur les meubles et c’était fini. En fait le Cheval avait raison, je commençais à paniquer et à faire marche arrière comme d’habitude. En me levant un peu trop rapidement je me cogne le tibia contre la table basse entre nous poussant un juron étouffé.

- Du coup… on dit… erm… 18-19h chez moi? À moins que tu ne veuilles me suivre pour faire les courses… c’est tellement « passionnant » comme plan de match après tout…

Bon pour moi faire le marché n’avait rien d’ennuyeux car j’aimais cuisiner alors j’aimais bien surtout quand il y avait ces petits kiosques de produits de saisons. Je me dirige vers la porte du local et me retourne pour avoir la réponse de Gabriel les joues toujours rouge et manquant de me tordre une cheville en me retournant.

*Tu n’étais pas venu pour faire un plan de cours toi?*
*Au diable le plan de cours… je n’ai pas la tête à ça pour l’instant… tu réalises!? Gabriel va enseigner dans la même école que moi… je vais le voir… presque tous les jours… il va VRAIMENT prendre conscience que je suis un danger public… ralalala…*
*Pourquoi tu te mets dans cet état pour lui et ce qu’il pense de toi?*
*Je ne sais pas!*
*Je crois plutôt que tu ne veux pas savoir… parce que ça te forcerais à sortir de ta coquille ma belle Annabelle.*

Je ne dis rien attendant appuyer sur le chambranle de la porte de voir ce que Gabriel voulait faire pour le reste de la journée et le souper.

La petite demoiselle ne semblait perdre un peu de sa contenance lorsque tu lui avais dit être heureux de sa présence, ses joues se teintant lentement de rouge alors qu'elle t'avais souris.

Discussion au sommet hein. Ah... C'est vrai que tu avais déjà eu se genre de réflexion en voyant des élèves parlant à voix basse ou semblant troublés par leurs "pensées". Quoi qu'il en soit elle avait bien raison, il y avait divergence d'opinons entre toi et la divinité qui squattait ton corps. Pour Heimdall, même si il s'en gardais, ton attitude était celle d'un lâche ou du moins celle d'une personne incapable de s'affirmer ; de ton côté tu préférais attendre le bon moment plutôt que de ruiner tes chances en une vérité qu'elle n'était pas prête à entendre sur le coup.
Elle souhaitait savoir de quoi tu discutais avec Heimdall.
La bonne blague. Sérieusement le destin qui traçait ton chemin avait été écrit par un sacré blagueur, un peu à ton image au final. Tu n'avais pas envie de vendre la mèche mais encore moins envie de mentir. Oh ça les mensonges non merci, ils créent milles fois plus de problèmes qu'ils n'en évitent. Tu toussais donc un peu de surprise, baissant les yeux une seconde avant de trouver ta "parade" à ce genre de situation, c'était la méthode habituelle mais bon elle marchait parfaitement. Répondre sans répondre, la meilleure des méthodes après tout pour ne pas te retrouver dans une situation pire encore.

- Oh rien de bien important. Nous avons simplement un différent sur la manière dont on voit une même situation. Sans parler de ma façon de faire les choses... , tu allais lui proposer de changer de sujet mais elle le fit toute seule, se doutant surement que tu n'avais peut-être pas envie de lui répondre pour quelque chose de personnel.

Elle avait bien eu raison dans les grandes lignes à propos de Heimdall, qui fut d'ailleurs flatter sur toute la longueur. Même pour le coup de la castagne qui l'avait bien fait rigoler. L'Ases te demandas même de la saluer de sa part et de lui dire qu'il n'y avait pas eu d'offense. C'est vrai que ce genre de petite erreur si il en était, pouvait causer de véritable catastrophe au final.

- Je vois que tu as une bonne culture générale. A moins que tu ais simplement bien suivis en cours ici. C'est bien l'un des Asgardiens régnant avec Odin. C'est aussi le dieu de la lumière et la Lune mais bon, on le connait surtout pour son rôle de gardien du pont séparant nos mondes. Ah ! Et il ne t'en veux pas pour ce que tu as dis et te salues d'ailleurs.

Elle te précisais d'ailleurs que le Cheval lui aussi, aimait jouer les rôles de paternel, étant protecteur et offrant difficilement sa confiance. Pour l'esprit symbolisant la passion ça te semblait plutôt normal d'être méfiant, après tout lui plus que tous les autres devait être chagriner en cas de peine de coeur. Ce qui te faisais penser à la chose suivante, les dieux aussi pouvaient-ils tomber amoureux. Un bon sujet pour l'examen de fin d'année chez les M. Enfin bref !

Ce qui te préoccupais plus c'était le fait que la demoiselle te dise de ne rien annuler pour elle, soit disant qu'elle ne voulait pas déranger. Pour le coup tu ne savais pas si c'est parce qu'elle voulait se faire désirer (de manière parfaitement platonique bien évidemment) ou si c'était sincère. En tout cas ta réaction à toi le serait pour sûr ; mais encore une fois, avant que tu ai eu le temps de le dire elle te fis par de son désaccord intérieur avec son colloc' comme elle l'appelait, en bonne personne qui sait se tenir en société tu ne lui avais pas couper la parole et la laissait terminer. Puis cela recommença une fois de plus, te disant qu'il ne fallait pas mettre un terme à tes plans et qu'elle avait un tas de chose à faire bien évidemment . Pour le coup c'était sa baisse d'entrain qui mettrait fin à tes plans si ça continuais, tu ouvris la bouche pour protester mais elle enchaîna une troisième réplique, non des moindre qui te fis tomber des nues. Elle te donnais finalement une heure et te parlais de courses et de ménage...
Damn it. Tu pouffais de rire une seconde face à son attitude paradoxale. Elle monopolisait la conversation, elle te donnais des informations contraire, elle te souriait et rougissait timidement, elle se faisait mal toute seule et était impulsive. Certains penseraient que c'était une liste de défaut mais pour toi c'était simplement des détails la rendant plus adorable les uns les autres. Ta bouche était ouverte quelques secondes alors qu'aucun son n'en sortait avant que tu te mettes à sourire et lui dire, ignorant les fois où elle t'avait dit de ne pas annuler:

- Je t'accompagne, ou mieux, tu peux m'envoyer faire les courses pour toi pendant que tu t'occupes de ranger ton bazar. Je te déposerais les courses et je repasserais à 18h dès que je me serais préparé, all right Dear ?

Tu t'étais avancé pour la rejoindre, près de la porte à ton tour, ton bras à demi fléchi appuyer sur le mur, lui souriant avec ton air le plus charmeur possible. Tu finis par quitter cette pause peu confortable avant d'ouvrir la porte à Annabelle et de lui faire signe de passer. Monsieur Mc Aullief était du genre galant lorsqu'il ne jouait pas au badboy . Tu la suivis dans les couloirs, reprenant la discutions avec elle.
Tu te demandais bien ce qu'elle allait préparer à manger. De ton côté mieux valait ne pas te mettre un couteau dans les mains, tu étais plutôt habille normalement mais pour le coup tu avais vraiment un problème avec les objets tranchant, trouvant toujours le moyen de verser du sang avec. Heureusement, tu avais la chance de pouvoir te restaurer à la cantine ; sans même parler des louanges que tu aurais pu faire face à l'inventeur des rasoirs électriques ! Tu croisais les doigts pour ne pas avoir à refuser une invitation de l'aider à faire à manger, ou au moins de ne pas avoir à couper quoi que ce soit, un bout de doigt finirait dans le plat dans le cas contraire.

- Et donc, de quoi as-tu besoin pour ta spécialité ?

Pas besoin de compter les sousous. Tu avais reçus ta paye et de toute manière tu n'étais pas particulièrement dépensier... sauf lorsque tu étais en couple, même si tu faisais tout de même attention. Tu n'avais qu'à passer dans ta chambre, prendre ton cuir et ton casque, choper ta bécane, un sac à dos pour peu qu'il n'y rien en trop grande quantité histoire que tu ne finisses pas charger comme un mulet.