Sujet: Rendez-vous chez le psy ou thérapie familiale ? || ft. Moïra L. Kavanagh [PV] Ven 10 Nov - 8:34
Rendez-vous chez le psy ou thérapie familiale ?
Moïra & Lucas
Parfois, dans la vie, il faut accepter le fait que nous puissions avoir besoin de parler. Après tout, parler n'est-il pas quelque chose d'humain ? Quelque chose de nécessaire au bien être d'une personne ? La communication est et restera une chose primordiale aux être vivants, même les animaux l'ont compris. Ces derniers n'hésitent pas à montrer leur mécontentement, leur tristesse ou leur amour. Mais chez les Hommes, cette capacité à être sincère en toutes circonstances ne se manifeste pas chez tout le monde. Si certains sont à l'aise avec leurs ressentis et n'hésitent pas à les montrer au grand public, pour d'autres, cela est une mission bien difficile. C'est par ailleurs le cas de Lucas qui a beaucoup de mal à être sincère avec lui-même et par conséquent, à se rapprocher d'autrui. Pas qu'il soit un solitaire maladif -quoi qu'on pourrait se poser la question-, mais aller vers les autres n'est pas réellement sa tasse de thé. C'est pourquoi se faire des amis est une chose bien difficile pour le jeune homme et cela n'a pas échappé à certains de ses professeurs qui se permirent de lui prendre un rendez-vous chez le Psychologue scolaire. Quelle idée, franchement ? Avait-il réellement la tête de quelqu'un qui a besoin d'étaler ses sentiments à une personne payée pour l'écouter ? Quoi qu'il en soit, il n'avait malheureusement pas le choix, et se devait de se rendre à ce rendez-vous. Puis, au moins, une fois que ce serait fait, on arrêterait peut-être de le déranger avec ça, il n'avait qu'à juste mettre ses talents de comédiens à profit comme il le faisait lors des soirées mondaines et autres galas auxquels il participait avec ses parents et tout serait parfait.
« Peut-être que tu devrais prendre ce rendez-vous au sérieux, Lucas. J'ai moi-même remarqué cette manière que tu as de ne pas aller vers les autres, et je pense qu…- »
D'un soupire, le concerné fit taire la voix qui s'était mit à résonner dans sa tête. Parfois, il avait tendance à oublier que depuis quelques mois, une présence s'était invité en lui et qu'il était maintenant contraint de partager son corps avec un esprit du passé. Mais Baldr le lui rappelait bien vite, ayant visiblement décidé d'être sa voix de la raison. Pas étonnant pour un Dieu associé à la Sagesse, mais cela n'en restait pas moins fatiguant et envahissant pour l'adolescent qui aimerait bien pouvoir avoir ses propres pensées sans se faire reprendre par un mort. Ennuyé et irrité, le garçon répondit dans sa tête, ne souhaitant pas passé pour un demeuré en plein milieu des couloirs, quand bien même dans cette partie des bâtiments, tous les élèves étaient de la section M.
« Je sais, Baldr, je sais très bien ce que tu vas me dire, mais puisque tu as accès à mes pensées les plus profondes, tu devrais également savoir que ça ne sert à rien. Pourquoi tu t'obstines à me donner des conseils ? Tu ne peux pas juste… Je ne sais pas, moi, arrêter de reprendre tout ce que je fais ? »
Le jeune Hamilton devait bien admettre que parfois, Baldr était de bon conseil. Même très souvent en réalité. Le fait qu'il ait traversé les siècles, voir les millénaires lui conférait une sagesse qui n'avait sûrement d'égale que son charisme et l'amour que les gens lui portaient, alors, quand bien même Lucas était trop fier pour l'admettre de vive voix ou même au Dieu, il savait que Baldr avait très souvent raison en ce qui le concernait. Et c'était très certainement pour ça qu'il savait également qu'au fond, ce rendez-vous n'était peut-être pas une si mauvaise idée, et pourrait être agréable. Mais encore fallait-il que la psychologue soit en mesure de mettre Lucas à l'aise, et qu'elle arrive à le faire parler.
« Je ne te force à rien, tu le sais. Ce ne sont là que les conseils d'un mort, après tout, mais peut-être devrais-tu y réfléchir. Tu n'as rien à y perdre, après tout. A part peut-être ta fierté le temps d'une heure. »
Un faible rire suivi la déclaration du Dieu. Visiblement, avec le temps, ce dernier avait réussi à développer un sens de l'humour. Heureusement pour Lucas que ce n'était qu'une petite taquinerie, et que Baldr n'en abusait pas. Levant les yeux au ciel, le jeune homme répondit simplement, sur un ton un peu plus léger qu'au début de leur conversation.
« C'est déjà beaucoup quand même. »
Après ça, le Dieu ne répondit pas, laissant Lucas seul avec les bruits environnants de l'académie. Son sac à bandoulière sur une épaule, son uniforme parfaitement mit et ses cheveux coiffés comme à leur habitude, le jeune garçon déambula dans les couloirs, zigzaguant à travers ces derniers jusqu'à atteindre le bureau de la Psychologue. De ce qu'il en savait, elle se nommait Mme. Kavanagh. Un nom purement Irlandais pour une femme travaillant dans un pensionnat Irlandais. Elle ne devait pas être trop dépaysait. Bien que pour être honnête, l'adolescent n'en avait pas grand-chose à faire. Arrivant devant la porte, Lucas frappa deux coups et attendit qu'on l'invite à entrer. Lorsque se fut fait, le jeune homme se retrouva face à une femme rousse, sans grande surprise, aux magnifiques yeux émeraudes et légèrement plus petite que lui -bien que cela ne soit pas de beaucoup-. Elle avait l'air jeune, et fort sympathique, mais Lucas n'était pas du genre à accorder sa confiance parce qu'une personne avait l'air gentille aux premiers abords. A force de côtoyer les gens de la haute, il avait très vite apprit que derrière une attitude et une apparence peut se cacher une personne toute autre et que la première impression n'est pas toujours la bonne. Ironique pour une personne qui se permettait de critiquer dans leurs dos des personnes qu'il ne connaissait même pas.
« Bonjour. » Adressa-t-il à la psychologue, un faux sourire aux lèvres. « J'avais rendez-vous, je m'appelle Lucas Hamilton. »
Pour ce qui était de paraître en société, le rosé était plutôt doué, aussi lorsqu'il s'adressait à des inconnus pour des raisons professionnels ou qui rentraient dans le cadres des études, l'adolescent savait parfaire son image pour donner l'impression d'être un gentil jeune homme plein de bonté. Néanmoins, son sourire vacilla lorsque Baldr fit son apparition, plus paniqué et agité que d'ordinaire. Bon sang, mais qu'est ce qu'il lui arrivait encore ?
« Baldr… Ce n'est pas le moment de t'agiter, qu'est ce qu'il y a ? »
La voix d'ordinaire assurée et posée de la divinité lui répondit d'un ton bien plus incertain.
« Je ne sais pas trop… Je sens quelque chose chez cette femme, sûrement sa divinité. Je la connais, mais je n'arrive pas à savoir qui c'est… Tu peux le lui demander, s'il te plaît ? J'ai besoin de savoir. »
Tentant de ne rien laisser transparaître, l'adolescent répondit au dieu.
« Je lui demanderai si je peux, mais s'il te plaît, n'interviens pas, je dois garder mon image. »
Baldr ne répondit pas, se contentant de faire sentir au jeune homme qu'il avait compris. Parfait, voilà qu'en plus d'une séance chez le psy, il devait jouer les investigateurs. Et bien, la prochaine heure allait promettre.
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