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[terminé] incertitude || gyula
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 :: Annexes :: ◄ Le Parc :: ► L'observatoire
MessageSujet: [terminé] incertitude || gyula [terminé] incertitude || gyula EmptyMar 2 Juin - 14:42



incertitudeft. gyula eriksen
’Nerveux ?’

Je ferme les yeux et un soupir s’échappe de ma bouche entrouverte. ’Artémis, je n’ai pas besoin que quelqu’un appuie là où ça fait mal.’ Elle s’excuse en riant, elle peut être par moments d’une frivolité révoltante ! Mes yeux se rouvrent. Assis sur mon canapé, je fixe le vase et la boîte en métal, tous deux vides, trônant sur ma table basse. Ma main tatouée se lève jusqu’à mon visage et je me frotte les yeux, aussi cernés qu’à leur habitude. Je me demande pourquoi est-ce que j’ai fixé ce rendez-vous, pourquoi est-ce que j’ai même eu l’idée de lui rendre ses affaires. J’aurais dû tout garder, et ne plus jamais lui adresser la parole. Mais l’envie de lui écrire un message me démangeait, ça me tournait dans la tête, sans cesse. J’attrapais mon téléphone avec impulsivité, prêt à taper trois lettres et cinq mots, mais je me rendais compte de ma stupidité et je balançais mon portable là où je ne pouvais plus le voir. Tel était mon rituel quotidien, et je l’ai brisé en, finalement, trouvant une raison de le recontacter. Stupide, je suis stupide.

L’horloge murale indique dix-sept heures cinquante. Mon cœur s’accélère alors que j’appréhende, mais je souris dans le vide et je calme ma respiration qui s’est emballée en même temps. Je veux garder le contrôle, cette fois. J’ai la vague impression que la chose qui a fait déraper notre rencontre précédente était, en partie, moi, mais mon esprit tordu me dit que c’est plutôt Gyula qui a merdé de son côté. Alors, pourquoi est-ce que j’ai cette boule dans le ventre quand je repense à ce qui s’est passé ? Je soupire. Le plus simple est de rejeter la faute sur le Norvégien. Et puisque celui-ci s’est excusé, l’affaire est close ! Je me lève, récupère le sachet que je n’avais pas jeté, et je remets le vase et la boîte de dedans, puis j’enfile un pull fin gris par-dessus mon t-shirt et j’attrape mon paquet, enfile mes chaussures et quitte le logement en le verrouillant. Les clés et mon téléphone en poche, je sors du bâtiment et je me dirige vers l’observatoire.

Malgré tous mes efforts, je sens mon rythme cardiaque s’accélérer légèrement, et je ne peux me cacher derrière l’excuse de la marche : mon endurance s’est assez développée pour que je ne souffre pas d’essoufflement à des niveaux d’effort aussi bas. Alors je me maudis simplement et j’inspire lentement avant d’expirer profondément. Ça va aller. Cette rencontre ne finira pas en combat de catch une nouvelle fois. Je secoue la tête, légèrement amusé par la tournure des événements, une fois l’amertume un peu digérée.

L’observatoire se dessine dans mon champ de vision, haut et imposant, mais d’une architecture plaisante et harmonieuse. Il me regarde approcher, et je me permets de m’appuyer contre un de ses murs extérieurs, déposant le sachet à mes pieds. Je regarde l’heure sur mon téléphone : trois minutes avant l’heure que j’ai fixée. La nervosité revient ramper vers moi, je la sens approcher et je m’essouffle à tenter de lui échapper. J’ai tellement de questions sans réponse dans mon esprit, j’ai des sentiments enfouis qui ne veulent que ressortir, et je maintiens le tout de façon plus ou moins ordonnée pour éviter de souffrir d’émotions trop fortes qui ne feraient qu’ébranler le contrôle que j’ai sur mon esprit et mes pensées. Les bras croisés et le nez vers le ciel, je tente de calmer la mer qui menace de me submerger, je tiens la barre et je ne me laisse pas décontenancer par la houle violente qui ne souhaite qu’une chose : m’éjecter du bateau et me laisser me noyer.
Ashton H. Gray
Ashton H. Gray

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MessageSujet: Re: [terminé] incertitude || gyula [terminé] incertitude || gyula EmptyMar 2 Juin - 18:36
Incertitude - ft. Ashton H. Gray
Que devait-il faire ? C’était la panique. Le dimanche était arrivé plus rapidement que prévu… Il avait passé la journée à faire comme si de rien était, s’occupant l’esprit avec prières, devoirs, entretien de Fáfnir et Ólafr… Il ne savait plus quoi faire pour ne pas penser au rendez-vous ni à Ashton. Tout lui rappelait le blond d’une façon ou d’une autre… Freyr en avait ras-le-bol d’entendre les pensées de l’étudiant, sa patience ayant atteint ses limites, il se gênait de moins en moins pour lui faire des remarques désobligeantes et cassantes qui agaçaient Gyula bien qu’elles lui faisaient prendre comprendre la stupidité de la situation. Depuis qu’il avait reçu les messages du jardinier, son esprit allait d’un extrême à un autre. C’était signe de réconciliation, après tout il avait gardé son numéro, l’avait contacté pour le remercier et avait même apprécié ses cadeaux, le rendez-vous était… Simplement pour repartir sur de bonnes bases… Non ? Mais en même temps… Les certains messages lui avaient semblés un peu froids… Ou alors c’était juste sa façon d’écrire… Et… Pourquoi lui rendait-il le vase ? Qu’avait-il fait des fleurs ? Les avait-il jetées parce qu’elles ne lui plaisaient pas ? Il l’avait peut-être remercié que par politesse…

Le Norvégien donna un coup rapidement suivi du second et du troisième. N’ayant pas réussi à se changer les idées et à se calmer, il était allé au gymnase s’entraîner, c’était l’activité la plus sûre pour se vider l’esprit. Il s’entraînait sur un sac de sable, donnait tout ce qu’il avait dans le ventre. Coups de poing, pied, coude, genou. Tous y passèrent et il ne retint pas sa force. Depuis son arrivée, il n’avait cessé de s’entraîner presque quotidiennement et il commençait à en voir les résultats, autant sur sa technique que sur son physique.
Cependant les choses n’allèrent pas comme il l’espérait et Ashton lui revint à l’esprit, il l’imaginait sur le sac de sable et donna des coups fréquents avant de s’arrêter, haletant et honteux. Ils allaient se voir, peut-être pour la dernière fois, peut-être pour s’excuser mutuellement et repartir sur de bonnes bases, en tout cas, ce n’était pas le moment de s’imaginer le frapper. Il ne pouvait toutefois pas s’en empêcher, les souvenirs de leur dernière rencontre n’étaient pas forcément bons et il ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir pour ce qu’il s’était passé, souhaitant vraiment qu’il s’excuserait pendant leur prochaine conversation. Il l’avait fait, c’était donc à son tour de le faire !

« Evite d’envenimer la situation. Toi qui veux m’aider à avoir des renseignements, ce n’est pas en t’énervant de la sorte que tu y parviendras.
- Je sais…

Grommela-t-il entre deux halètements. Le sport semblait avoir aussi calmé Yngvi-Freyr… Ne dit-on pas « esprit sain dans un corps sain » ? Peut-être était-ce aussi valable pour deux esprits dans un corps… Il s’épongea avec sa serviette qu’il balança par terre avant de se décider à continuer son entraînement sans utiliser le sac pour éviter toute assimilation déplacée. Il s’entraîna en faisant toutefois attention à ne pas se laisser trop pousser par son agitation et à ne pas trop forcer sur ses muscles et articulations. Corde à sauter, pompes, abdos, squats… Tout y passait. Il s’arrêta, épuisé, et en profita pour boire de l’eau à grandes gorgées et s’essuyer le visage et le cou.

- Tu devrais peut-être songer à y aller, ça fait un moment que tu t’entraînes.

Suivant les conseils du dieu nordique, le Norvégien fouilla dans son sac de sport pour en sortir son portable et voir l’heure. Il avait encore un peu de temps devant lui, mais ne devait pas trop traîner… Il commençait déjà à stresser comme si tous ses exercices, toute sa fatigue n’avaient pas suffis. Il rangea son portable et se leva d’un bond, déterminé à ne pas céder à la panique, et profita du meilleur moment des entraînements : la douche. Après avoir tant donné et tant transpiré, la douche était le moment le plus agréable, son corps se détendait complètement et il éprouvait une certaine satisfaction d’avoir fait du sport et de se sentir véritablement propre, débarrassé de toutes les mauvaises choses qui lui collaient à la peau avant et pendant qu’il chauffait ses muscles. Il prit plus de temps que prévu, l’eau étant trop bonne et sa fatigue de plus en plus présente. Il se sécha et se vêtit d’un jean noir et d’un débardeur rouge sombre qui dévoilait deux de ses tatouages, ce n’est qu’en sortant du dojo qu’il enfila ses rangers et s’attacha les cheveux en petite queue de cheval. Son sac sur l’épaule, il inspira profondément et regarda l’heure.

Merde.

Il était en retard.
Une grimace, un commentaire de Freyr, et déjà il courait à travers le terrain du pensionnat pour rejoindre le parc et se précipiter, à bout de souffle jusqu’à l’observatoire. En s’approchant, il remarqua une silhouette qu’il espérait être celle d’Ashton. Il pria pour que ce soit bien lui, qu’il ne soit pas parti ennuyé par l’attente. Quinze minutes, peut-être un peu plus, il ne savait pas trop, il avait tout donné pour ce sprint imprévu malgré le fait que ses muscles le suppliaient de les laisser se reposer. Il le vit alors et ses yeux s’illuminèrent d’une joie qu’il retint du mieux qu’il pût, il débarqua en trombe, haletant bruyamment et se penchant en avant, les jambes fléchies et les mains appuyées dessus, la tête baissée. Il redressa cette dernière pour le regarder, son cœur s’emballa (c’était forcément à cause du sprint) alors que sa tête fût tiraillée entre plein de sentiments en tout genre et généralement assez négatifs.

- D’solé… du r’tard…

Il laissa tomber son sac et s’affala sur l’herbe, assis, les jambes étendues alors qu’il reprenait tant bien que mal son souffle.

- J’tais au dojo, j’pas vu l’temps passer… j’ai… Couru jusqu’ici… ça m’a tué… !

Il inspira profondément puis expira, passant une main sur son visage pour tenter de se calmer. Il reposa son regard clair sur le blond qui, à ses yeux, semblait toujours aussi stylé, citadin. Ses lèvres se pincèrent avant qu’un nouveau soupir ne les franchît.

- Hm… Du coup… hum… Tu… T’voulais qu’on s’voit pour… la boite, c’est ça ? »

Il préféra ne pas mentionner le vase, c’était plus logique qu’il ne voulait lui rendre que la boîte… Non ?
L’air un peu frais le fit frissonner sans que ça ne le gêne pour autant. Rien ne semblait exister autour de lui si ce n’était son aîné.
Gyula Eriksen
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MessageSujet: Re: [terminé] incertitude || gyula [terminé] incertitude || gyula EmptyJeu 4 Juin - 17:25


incertitudeft. gyula eriksen
J’essaie de ne pas me mettre à regarder partout autour de moi. J’ai déjà réussi à réduire mon champ de vision – et de surveillance – à trois quarts, avec le mur et l’observatoire derrière moi, mais ce n’est pas assez. La pelouse est trop vaste, je me perds dans l’immensité verte, et la nervosité a bientôt raison de moi. Je me mordille la lèvre inférieure pendant qu’Artémis me dit de me détendre. Ce n’est qu’une rencontre comme une autre, elle a raison. J’inspire lentement et j’expire avec patience, et au bout de quelques respirations contrôlées, mon cœur reprend un rythme normal qui me confère un sentiment de sûreté, de maîtrise, qui me suffit à faire de l’ordre dans mes idées. Je revois mon plan dans ma tête, sous le rire d’Artémis.

1. Lui dire bonjour.
2. Lui sourire gentiment.
(1 et 2 sont interchangeables.)
3. Le remercier pour ses cadeaux, le complimenter sans entrer dans les détails.
4. Lui rendre ses affaires.
5. Prétexter une quelconque chose à faire.
6. Se tirer vite fait bien fait.

Ce plan est parfait, et il n’y a aucune raison qu’il foire. Je souris amèrement. Il y a en réalité une centaine de choses qui pourraient le foutre en l’air, à commencer par moi, suivi de près par Gyula.

Gyula qui n’arrive pas. Je regarde l’heure sur mon téléphone. La peur qu’il m’ait posé un lapin se bat avec l’irritation devant son retard, pendant que le réconfort d’une rencontre annulée observe en ricanant. Mon cœur repart de plus belle, j’hésite à partir. J’aimerais partir. La lâcheté a toujours été une de mes plus grandes qualités, et ça n’étonnerait personne que je me casse en courant de peur d’être déçu. M’en aller pour ne pas faire face à la réalisation que l’on m’avait oublié. Je résiste à l’envie de me décoller du mur pour faire les cent pas, et je reste désespérément immobile contre l’observatoire, mes bras résolument croisés sur ma poitrine, comme pour me protéger de toute attaque extérieure. Malheureusement, ça ne fonctionne pas contre les démons internes.

Artémis me chuchote que je ne devrais pas m’en faire, que de toute façon, les mâles sont toujours en retard, et je grogne en guise de réponse. Je suis trop tendu pour répliquer quoi que ce soit, bien que mon expression faciale soit parfaitement neutre. Enfin, presque. Mes traits peuvent être stratégiquement modelés, mais mes yeux ne se prêtent jamais au jeu. Parfois, l’illusion persiste, d’autres fois, on peut voir le mépris dans l’ambre chaude alors que le reste de mon visage ne montre que de la sympathie. C’est une chose que je ne parviens pas à corriger, à mon plus grand malheur, mais j’arrive toujours à tromper certaines personnes. C’est ce qui compte, n’est-ce pas ?

Je commence à réellement m’impatienter quand je vois une minuscule silhouette courir dans ma direction. Suis-je vraiment le point d’arrivée de cette course ? Est-ce lui ? Je ne bouge pas, j’essaie de retrouver mon calme, et il revient alors que j’arrive enfin à identifier la personne qui arrive vers moi. Je déglutis, Artémis me susurre de me préparer. Oui, de la préparation. Je m’éclaircis la gorge avant qu’il ne soit trop près pour m’entendre, je prends une grande inspiration et expire l’air jusqu’à vider mes poumons. Ça va aller. Ma respiration est normale. Mon rythme cardiaque est un peu élevé, mais je me sens plutôt calme.

Il arrive, j’essaie de rester impassible, mais le voir à bout de souffle, plié en deux face à moi, me fait sourire. J’essaie de gommer la moquerie et de la remplacer par de l’amusement plein de sympathie, tandis qu’au fond, je suis heureux de cette position de force qu’il me donne d’emblée. Il me comble. Il me raconte qu’il était au dojo – là où je n’ai jamais mis les pieds – et il bafouille encore quelques mots alors qu’il essaie de réoxygéner son corps avec de grandes goulées d’air. Je le laisse respirer, je remarque la légère couleur sur son visage, due à la course, et je laisse mes yeux se balader sur lui, sur son corps, un regard curieux qui se glisse entre les plis pour capturer les détails. Sous le débardeur rouge se cachent des tatouages qui m’intriguent et que j’ai envie d’explorer, inscrits sur sa peau mate qui me ferait envie si je n’étais pas satisfait de ma propre absence de pigment, peau qui recouvre des muscles bien dessinés qui, à ma plus grande honte, réveillent en moi un sentiment de jalousie qu’Artémis capte avec délice. Je cligne des yeux à la vue d’un jean noir qui souligne sa silhouette élancée et sèche qui, en toute honnêteté, lui va comme un gant (’Et puis, on sait très bien que tu adores voir des hommes en jean noir, hein ?’), puis je remonte le regard, légèrement déstabilisé, mais pas au moins de le montrer sur mon visage souriant.

« T’en fais pas, reprends ton souffle tranquillement. J’apprécie tes efforts pour avoir voulu éviter d’allonger ton retard de déjà… »

Je sors mon téléphone de ma poche, allume l’écran, et lève le visage vers Gyula, un petit rire dans la voix.

« … vingt minutes. »

Je range mon téléphone, puis hoche la tête en réponse à sa dernière question. J’essaie de ne penser à rien, de ne pas me souvenir de nos deux rencontres, ça ne ferait que tout foutre en l’air. Mais dès que je me dis ça, les images rappliquent et je manque de jurer contre mon esprit qui me montre toujours des choses au pire moment. Je me contente de me frotter la nuque de ma main droite, signe de ma légère nervosité.

« J’voulais t’rendre la boîte, et l’vase. J’ai lavé les deux, t’as pas à t’en faire. »

Les mots sortent plus facilement que je ne l’aurais pensé, mais après, tout, j’ai toujours eu un talent pour la parlote et l’hypocrisie. Parler de choses banales ne me dérange pas s’il y a un but derrière tout ça. Mon regard croise celui de Gyula et j’évite de me perdre dans ses yeux clairs, presque de la même couleur que les miens au Soleil, en détournant les prunelles. Ne pas se déconcentrer, rester maître de soi-même. Ça va aller. Tout roule.

« Merci pour tes cadeaux, j’aurais pas pensé que… T’avais pas l’air d’être… »

’Ah, tu commences à bégayer, Ashton. Mauvais signe.’ J’entends la jubilation dans la voix d’Artémis et je la maudis. Pétasse. J’inspire un bon coup et les mots se remettent dans l’ordre.

« J’pensais pas que t’allais m’offrir ça, et ça m’a fait plaisir. Et puis, les kanelbullers étaient franchement bons. Je sais pas si ça s’prononce comme ça ? Bref. Merci. »

’Je n’y crois pas, tu l’as remercié deux fois ? C’est un miracle ! A quand la demande de mariage ?’ Et voilà qu’elle se met à faire des blagues. Ça ne lui arrive pas souvent, mais c’est toujours aux mauvais moments. Elle s’amuse alors que j’ai l’impression de passer pour un vrai clown. Les remerciements sont faits, c’était quoi la prochaine étape ? Ah oui, lui rendre ses affaires.

Mon dos quitte le mur et je me penche en avant pour attraper le sachet. Mon pull et mon t-shirt bâillent légèrement, je suis trop mince – ma mère préfère me répéter que je suis carrément maigre et que je dois manger – et j’ai tendance à choisir des vêtements un peu larges pour moi. Me cacher derrière trop de tissu pour dissimuler mon corps qui, selon moi, est squelettique ? Pas du tout ! Je me relève, le sachet en main, et je m’approche de Gyula, m’arrêtant pour le lui tendre.

J’attends qu’il le prenne. J’attends qu’il reprenne ce qui est sien, pour que je puisse me tirer « vite fait bien fait ». Ma nervosité s’accroît, je sens que je dépasserai encore les bornes si je reste trop longtemps. Enfin, non, ce n’est pas moi qui les dépasserai. C’est lui. C’était de sa faute, la dernière fois. C’est lui qui s’est énervé. Je ne faisais que plaisanter. Je ne faisais que rire. Il n’y a rien de mal à tout ça, non ? Je n’ai pas de compte à lui rendre. Il n’attend rien de moi. Je le fixe, anxieux, ma main frémit et mon souffle semble vouloir s’accélérer. Prends. Ce. Foutu. Sac.
Ashton H. Gray
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MessageSujet: Re: [terminé] incertitude || gyula [terminé] incertitude || gyula EmptyMar 9 Juin - 13:51
Incertitude - ft. Ashton H. Gray
Trop occupé à reprendre son souffle et calmer les battements de son cœur, Gyula ne remarqua que la sympathie dans le sourire de son aîné. A moins que ce ne soit son envie d’une rencontre agréable qui le rendit aveugle… Il ne pouvait s’empêcher d’être content de le voir autant que nerveux, à vrai dire. Sa remarque quant à son retard le fit grimacer alors qu’il s’était mis à masser ses jambes dont les muscles tremblaient après s’être surpassés durant la course. Vingt minutes… Il avait espéré faire mieux et il savait qu’il aurait pu être à l’heure s’il n’avait pas traîné sous la douche. Il culpabilisait, détestant être en retard (sauf pour les cours, ça, il s’en fichait).
L’étudiant leva finalement les yeux vers Ashton, l’observant soigneusement, le trouvant toujours aussi beau malgré son attitude quelque peu détachée. Il ne pût se retenir de se demander s’il sentait aussi bon que d’habitude ce qui fit râler Freyr. Ce dernier en avait marre des pensées et émotions de son hôte lorsqu’ils rencontraient celui d’Artémis. Le jeune humain n’y répondit pas, ça ne mènerait à rien, il le savait puisqu’à chacune des rencontres le dieu nordique se plaignait de tout du moment que les choses ne se passaient pas dans son sens ou qu’il n’obtenait pas les renseignements qu’il souhaitait. Il l’ignora donc pour poursuivre son observation avant de remarquer le geste du blond dont les paroles le mirent mal à l’aise. Il y avait donc le vase… N’avait-il donc pas aimé les fleurs ? Etait-ce pour cela qu’il lui semblait nerveux ? Ou peut-être… C’était peut-être ça, oui… S’il n’avait pas paniqué et coupé les jacinthes pour en faire un bouquet adapté à son message… S’il les lui avait offertes de façon plus convenable, peut-être qu’il aurait été plus enthousiaste ? Il n’avait pourtant pas faire de remarque à ce sujet…  Il le fixa davantage, cessant peu à peu de masser ses jambes, à la recherche de réponses dans l’attitude ou les expressions de son interlocuteur. Il ne répondit que tardivement par un léger « oh, ok » presque déçu. Il n’osait pas s’avouer qu’il l’était, après tout c’était ce qu’ils avaient prévus : se voir pour qu’Ashton lui rendît la boîte et le vase. Ni plus, ni moins. Il en était au stade où il ne s’attendait même pas à recevoir des remerciements, encore moins des excuses, non pas que ça ne lui plairait pas, loin de là, mais ayant reçus les premiers par messages et au vu de leur dernière rencontre, cela lui paraissait tout bonnement improbable.
L’attitude de son aîné semblait le lui confirmer et le blessa un peu : il avait trop espéré. C’était la première fois depuis des années que ça lui arrivait. Au vu de ce qu’il s’était passé la dernière fois que ça lui était arrivé, il ne pouvait s’empêcher de craindre un recommencement. Il était hors de question de subir à nouveau des années de misères, hors de question de déménager à nouveau, encore moins avec un dieu dans la tête.

La voix du jardinier le tira de ses pensées comme souvent et ses mots le prirent par surprise. Son cœur manqua un battement et un petit sourire se dessina sur ses lèvres, un peu amusé par l’hésitation du beau blond. Cependant sa joie fût de courte durée alors qu’il se rappela leur précédente rencontre et du fait qu’il avait abusé de ses sentiments, non, de sa sensibilité. Sur le coup il regretta même d’en avoir fait autant et de s’être excusé, mais ce qui était fait était fait. Tant pis.
Pourtant…
Gyula était perdu. A la fois extrêmement ravi par les propos de cet homme – notamment parce qu’ils lui rappelaient leur première rencontre – que méfiant vis-à-vis de ses intentions. Il détestait ça.

« C’rien, t’inquiètes… Et content qu’ça t’aie plu. J’me suis dit qu’ce s’rait mieux des salmiakkit.
- Tu ne peux pas continuer comme ça, Eirikr. Ton tiraillement est pénible et épuisant, fais quelque chose pour arranger la situation.

Incapable de le quitter du regard, à la fois attirer par ses mouvements que fasciné par son apparence, il laissa ses yeux se poser sur l’aperçu de son corps si pâle. Il avait déjà vu pire mais ça le surprenait toujours autant. Son corps lui sembla moins musclé et épais que dans se souvenirs, ce qui ne le rendit pourtant pas moins agréable à regarder. Préférant ignorer les pensées de son humain, Yngvi-Freyr se contenta de quelques remarques à la supériorité physique de son hôte dont il n’était pas peu fier.
Celui-ci serra les dents avant de reporter son regard sur le visage de ‘adulte à la recherche de quelque chose, sans trop savoir quoi. Ses yeux noisette dérivèrent sur la main qui se tendait vers lui en tenant le sachet.

- … T’aurais pu les garder.

La phrase était sortie toute seule, avant même qu’il n’y songea vraiment. Il attrapa vivement le sachet en détournant le regard, mal à l’aise.

- ‘Fin.. Hm… T’as bien eu les graines ? J’ai eu un doute sur l’espèce à prendre.


Il tenta de sa rattraper et de rester neutre, cependant, seule sa voix était décidée à jouer le jeu, son visage montrait son tiraillement. Un mélange d’agacement, de déception, peut-être même de joie et de peine. Même lui ne savait pas.
Pour éviter de trop s’attarder sur cette gêne et en même temps déterminer plus clairement ce qui allait se passer à présent, il prit une profonde inspiration avant de reprendre la parole :

- La dernière fois t’as dit… T’as dit que ce s’rait mieux qu’on s’revoit pas. Tu l’penses t’jours ?

Il fit une pause et soupira en tentant de mettre de l’ordre dans ses pensées.

- J’me disais qu’on pourrait réessayer, toi et moi. R’partir sur un truc mieux.

Il s’arrêta une nouvelle fois, massant sa nuque après avoir déposé le sachet à côté de lui, hésitant et finit par reprendre d’une fois plus douce, légèrement mélancolique, étant incapable de le regarder droit dans les yeux :

- T’es une des premières personnes qu’j’ai rencontré ici et la première à qui j’ai parlé aussi facil’ment… J’aim’rais qu’on r’trouve c’qu’on avait sur la colline. Pas tout, t’sais d’quoi j’veux parler, mais l’côté partage et détente.

Ses oreilles et ses joues s’empourprèrent au fur et à mesure, embarrassé par sa propre honnêteté, alors que ses yeux cherchèrent un point à fixer dans l’herbe.

- J’ai beaucoup aimé parler avec toi et pis, j’venais d’arriver, ç’m’a fait du bien…

Il fronça un peu les sourcils avant de lever les yeux vers lui, les plongeant dans les siens qu’il trouvait toujours aussi magnifique.

- J’veux pas t’forcer, tant pis s’tu veux pas, tant pis si j’me suis trompé à ton sujet. J’veux juste au moins savoir si c’possible et si on peut… t’sais… s’voir d’temps en temps. Au moins pas s’ignorer si on s’croise.

Rester le plus neutre possible. C’était difficile mais il tenta de faire de son mieux. Il ne devait pas céder et dire toutes ses pensées et inquiétudes. Plus choses allaient, plus Gyula doutait de la sincérité et de l’identité d’Ashton. Il ne savait pas s’il était le type sympa avec qui il avait pu se confier sur la colline ou si c’était l’enfoiré du parc. Il ne connaissait pas ses intentions, ni ce qu’il pensait. Il détestait ça autant que l’idée de s’être ouvert à un type qui était peut-être un connard. Le plus compliqué restait quand même était de ne pas imaginer son quotidien plus ou moins paisible s’ébranler à cause de son entêtement et attachement envers lui. De ne pas penser à des « et si » qui le terrorisaient.

- Du calme, Gyula. Même si ça venait à arriver, tu es assez fort pour le lui faire regretter. »

Une chaleur apaisante envahit le Norvégien qui se détendit un peu. Freyr avait raison. Et puis cette fois, il ne serait pas seul, cette fois, si elle devait arriver, il avait un dieu à ses côtés qui l’aiderait.

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MessageSujet: Re: [terminé] incertitude || gyula [terminé] incertitude || gyula EmptyJeu 11 Juin - 18:54


incertitudeft. gyula eriksen
Son « T’aurais pu les garder » tinte à mes oreilles et je prends sur moi pour ne pas lui jeter le sachet à la figure. Mon regard veut le transpercer, je n’arrive plus à sourire. Je lui en foutrais bien une. J’ai lavé ses affaires et je les lui ai rendues, au lieu de les laisser dans mon logement sans qu’elles ne puissent m’être d’aucune utilité. ’C’est impressionnant, stupide garçon. Tu arrives à te maîtriser.’ Je ne relève pas sa remarque et le sac se retrouve arraché de ma main, et si le poids au bout de mon bras disparaît, celui sur ma poitrine ne fait que s’alourdir. J’entame un mouvement pour m’en aller, mais la voix de Gyula se fait entendre, de nouveau. Sa voix, grave et pénétrante, m’oblige à l’écouter et je me vois aspiré par son aura. Mes yeux se promènent sur son visage, j’aimerais savoir ce qu’il pense, ce qu’il ressent, mais je n’arrive pas à démêler le fouillis qui perturbe ses traits harmonieux, je crois y lire de l’agacement, mais son ton neutre et ses mots ne coïncident pas.

« Les graines étaient bien là, merci. »

Heureusement pour moi, ma voix ne frémit pas. C’est la même que d’habitude, tout va bien. Je m’attends à ce qu’il me laisse partir à présent. Mon regard le sonde, ou tente de le sonder, il semble pris dans un conflit interne dont j’aimerais connaître la nature, mais qui en même temps me fait un peu flipper. Parfois, je me dis qu’il vaut mieux ne pas savoir, mais immédiatement, ma curiosité rapplique et me dit qu’il faut absolument que je sache tout. C’est souvent problématique.

Il ouvre la bouche, et je me rends compte que j’attends ses mots avec avidité, tout comme je répugne à les entendre. (Artémis rit de ma dualité.) Je les entends, je les analyse, et je ne sais pas quoi en faire. Il me fait me confronter à mes propres paroles, et je déteste ça. Il fait tout ce que je déteste, et pourtant, il y a ces choses qui m’attirent chez lui, et je déteste ça. Je hais ses cheveux rêches mais agréables à caresser, je hais ces yeux noisette qui renvoient des reflets dorés lorsqu’ils sont heurtés par le Soleil, je hais ce corps qui crie la virilité, je hais sa voix chantante, son accent nordique, je hais cette propension à la gentillesse, mais également au conflit. J’inspire un bon coup. Réessayer ? S’apprivoiser, se tourner autour, finir par se comprendre, et arrêter de se cracher dessus à chaque fois qu’on se croise ? Je ne sais pas. C’est compliqué. Il me fait peur, et je vous avoue, je n’ai pas souvent la flippe. Ma gorge qui se noue, mon cœur qui se serre, ce sont des réactions organiques qui me déroutent par leur rareté.
Je n’ai normalement pas la notion de danger, ou, plutôt, je n’en tiens pas compte. Mais ici, ce n’est pas un réel danger qui pourrait porter atteinte à mon enveloppe corporelle. Ce n’est pas un danger à proprement parler. C’est quelque chose qui menace mon comportement, mon être, mon moi. ’C’est effrayant, de se rapprocher de quelqu’un. C’est terrifiant, de se dire qu’il existe une personne qui a vu cette facette de toi, une personne sur laquelle tu n’as pas de contrôle, une personne qui peut te détruire en un claquement de doigt.’ Artémis murmure, je ne pensais pas qu’elle pouvait exprimer de telles choses. Les dieux n’ont pas ce genre d’émotions. Les dieux ne comprennent pas les humains. Et pourtant, ses mots me touchent, et je serre les poings pendant que les mots continuent de sortir, se flotter dans l’air et de pénétrer ma conscience délabrée.

Et de nouveau, ce sont des mots qui résonnent en moi à un niveau que je n’aurais pas cru possible. Il fuit mes yeux, et ça m’arrange, mais sa voix, d’une douceur inimaginable, me caresse et me donne envie de m’enfuir. Il est honnête, plus honnête que je ne l’ai jamais été dans ma vie. Oh, bien sûr, j’ai souvent été franc, mais c’était pour sortir les quatre vérités à une quelconque personne qui ne m’amusait plus. Je n’ai jamais été sincère dans les autres aspects de ma vie, et je ne compte pas changer cela.

Nos yeux finissent par se retrouver, et je tente de garder une neutralité qui ne ressemble en rien au bordel qui m’agite intérieurement. Je n’arrive pas à penser correctement, à faire du rangement dans mon esprit.

« J’veux pas t’forcer, tant pis s’tu veux pas, tant pis si j’me suis trompé à ton sujet. J’veux juste au moins savoir si c’possible et si on peut… t’sais… s’voir d’temps en temps. Au moins pas s’ignorer si on s’croise. »

Je secoue la tête. Ce n’est pas un non. Ce n’est pas un oui non plus. Il me perd, ce gamin, il me perd et j’arrive pas à savoir quoi répondre à ça. J’admire sa franchise, il arrive à faire des choses que je ne songe même pas à faire. S’excuser, dire ce que l’on ressent, essayer de faire la paix… J’ai depuis longtemps abandonné. Je ne sais pas comment il a la force de faire tout ça. J’aurais été épuisé, drainé, je n’aurais pas pu tenir. C’est à ce moment-là que je me dis, furtivement, que je suis faible, si faible, que je l’ai toujours été et que toutes ces années n’ont rien changé, je suis toujours le même, lâche et torturé par une entité qui ne partira que lorsque je mettrai fin à mes jours. (Artémis me glisse que je suis un peu trop dramatique.)

Je recule, mais je me retrouve bien vite coincé contre l’observatoire. Je me sens acculé, dans tous les sens du terme. Je suis dérouté, j’aimerais juste fuir et ne pas à avoir à régler ce problème. D’une voix sourde, et pour gagner du temps, je lâche quelques mots, un rire dans la voix.

« Si je m’attendais à ça… »

Je décide de répondre à sa dernière question, la plus simple, et pourtant, celle à laquelle je donne une réponse que je ne respecterai sans doute pas.

« On peut arrêter d’s’ignorer, oui. J’pourrais arrêter d’faire des détours pour ne pas qu’on s’croise, parce que ça m’fait chier de rallonger mon trajet à chaque fois. »


J’essaie de jouer la comédie, d'avoir l'air sympa et pas du tout amer. Pour qu’il me lâche les basques. Pour qu’il arrête de bousiller mon quotidien avec ses beaux yeux. Pour qu’il arrête de me dire que je suis pas celui qu’il pensait que j’étais, pour qu’il arrête d’essayer de retrouver le gentil gaillard qu’il a croisé sur la colline. Je suis sympa, d’accord, mais il me fait flipper, je n’ai pas envie de me retrouver dans cette même position vulnérable. J’arrive pas à croire qu’il m’a vu comme ça. J’arrive pas à croire que je lui ai vidé mon sac. Mais quel con ! Tu aurais préféré le rencontrer, discuter tranquillement, ne pas t’attarder, le quitter sur de bonnes bases. Le retrouver plus tard, avoir une discussion normale, ne pas verser dans le pathétique, garder une relation dont la proximité ne te gênerait pas. Tu aurais voulu le garder à bonne distance, tout en pouvant l’utiliser pour ne pas t’ennuyer, pour parler de choses futiles et pour plaisanter gentiment. Mais là, dès la première rencontre, vous avez tout foutu en l’air.

Je lui lance un regard, je m’en veux un peu de ne pas lui répondre autre chose. De ne pas répondre autre chose à tout ce qu’il vient de vomir à mes pieds. J’inspire, je décide de revenir sur une chose qu’il a dite tout à l’heure. Je décide de jouer la carte de la flatterie, tout en étant totalement sincère sur certains points.

« Pour répondre à ta première remarque… J’voulais pas les garder, parce que j’voulais pas qu’ils prennent la poussière chez moi. J’utilise pas de trucs comme ça, donc… j’ai préféré t’les rendre. J’sais pas si tu trouves ça impoli, mais pour moi, ça m’paraît normal. J'te rassure, ça voulait pas dire que j'ai pas apprécié tes cadeaux. J'les ai beaucoup aimés, j'adore les jacinthes, bien que j'préfère lorsque j'peux les replanter. »

Je lâche un petit rire, pas moqueur, non, pas du tout. C'est un rire naturel, et je m'étonne moi-même de ma performance. (En est-ce une ?) Je croise les bras, l’air légèrement rieur, alors que mon cœur se serre un peu.

« En plus, ça a permis qu’on s’revoie. Belle occasion, hein ? »

J’essaie de rester léger. Je lui laisse la liberté de croire ce qu’il veut : ironie ou sincérité, il n’a qu’à piocher ce qu’il aime. Je ne veux pas, de mon côté, creuser pour savoir ce que je ressens. Je reste à la surface, ça ne sert à rien de gratter les couches. (Artémis s’amuse de la situation, mais je la sens qui me pousse à arrêter de chercher le conflit.)

Par nervosité, ma main retourne à ma nuque, la frottant distraitement, manquant de me rapper le bras contre le mur de l’observatoire. Je ne sais pas quoi dire. Tout ce qu’il vient de me sortir attend une réponse, j’ai l’impression que je dois avouer quelque chose moi-même, le monde est régi par la loi du donnant-donnant. Gyula m’a offert quelque chose, et je dois lui rendre, d’une façon ou d’une autre. Je me fige. Gyula m’a en réalité offert deux choses. L’univers attend de moi que je lui rende la pareille. Je me retiens de grogner et de grommeler des insultes. Je n’ai pas à suivre l’univers. Mais alors, je me sentirais toujours redevable ? Pas si j’éteins ma conscience, pas si je bâillonne ma raison. ’Arrête de te prendre la tête et dis-lui ce que tu as sur le cœur, j’en ai assez de tes enfantillages.’ Et c’est elle qui parle…

Mon regard retombe dans celui du Norvégien. Mes bras se croisent sur ma poitrine, je respire calmement. Il s’agit d’abord de l’apaiser complètement, de le détendre, de me « dédouaner » de ce qu’il s’est passé la dernière fois. D’offrir le premier élément, en réponse à son sachet.

« Je… »

Artémis m’encourage, goguenarde.

« Il m’semble que tu aies été offensé par mon attitude, la dernière fois. J’m’en excuse. »

C’est les meilleures excuses que je puisse trouver. ’Tu es en train de dire que c’est lui qui est trop susceptible. Ce ne sont pas de vraies excuses.’ ’Oui, mais je me suis excusé.’ Elle ne peut s’empêcher de rire.

Je le fixe. Il ne pourra tirer rien d’autre de moi. Le deuxième cadeau de ma part devra attendre.
Ashton H. Gray
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MessageSujet: Re: [terminé] incertitude || gyula [terminé] incertitude || gyula EmptyDim 21 Juin - 18:03
Incertitude - ft. Ashton H. Gray
Il ne savait pas quoi attendre, ni quoi espérer. Espérer. A quoi bon ? A nouveau souffrir ? A nouveau être déçu ? Gyula savait qu’il le serait, il le sentait comme s’il connaissait par cœur son aîné et pourtant, que savait-il vraiment de lui ? Avait-il déjà été sincère avec lui ? Ses réactions serrèrent davantage le cœur du Norvégien même s’il n’arrivait pas à les comprendre. Etait-ce un « non » ? Une manière de fuir ? Une façon de ne pas s’excuser, de ne pas remercier, de ne plus lui parler ? Il ne savait pas. Cherchait-il vraiment ? Non, il ne voulait pas car il savait que ce ne serait pas ce qu’il attendait. Quel naïf garçon il faisait ! Croire que tout se passerait bien, que parler en toute sincérité et en faisant attention (pour une fois) aux mots choisis suffirait pour que l’ambiance soit plus légère et conviviale… Que ça suffirait pour mettre leurs précédentes rencontres de côté… Il n’y avait que dans les films, non, dans les dessins animés que ça pouvait arriver. En réalité, c’était bien le genre de discours qui mettait tout le monde mal à l’aise et rendait la situation encore plus désagréable…

Le jeune boxer prit sur lui, profitant de la chaleur que diffusait Freyr, tenta d’être patient, il le fallait peut-être dans ce cas. Il ne devait pas s’énerver contre Ashton, ne pas lui sauter dessus et le frapper, car cette fois, il ne le louperait pas. Il en avait assez de cette situation, assez de s’embarrasser à chacune de leur rencontre pour avoir quoi en retour ? Rien. Parfois même pire que rien : du dédain et des moqueries. C’en était assez.
Son rire l’écœura, n’en avait-il pas assez de rire ? Il lui donnait l’impression de ne pas être pris au sérieux, d’être moqué… Il avait l’impression de s’éloigner de lui au fur et à mesure… De nager à contre-courant, de s’épuiser pour rien en tentant de s’approcher de lui. Pourquoi ? Malgré les paroles qui suivirent, Gyula ne le croyait pas, ses mots n’étaient qu’un écho se fracassant contre un mur. Bien sûr qu’ils s’éviteraient, qu’ils ne se regarderaient même pas, c’était devenu une sorte de rituel chez eux. Cependant, une part de lui ne pouvait s’empêcher de croire, encore, que les choses changeraient vraiment. Qu’ils se salueraient quand ils se verraient, sans chercher à faire demi-tour. Il était vraiment trop naïf… Et Freyr de lui rappela.

« Ne te laisse pas abattre. Si tu veux quelque chose, fais tout pour l’obtenir. Ce n’est que comme ça que tu auras des réponses à tes questions. Ne lui donne aucun répit.

Le dieu nordique avait peut-être raison. Pour autant, son hôte avait toujours quelques doutes, s’énerver ou être agressif n’était pas productif, la preuve avec leur dernière rencontre…

- Tu peux insister sans attaquer. Trouve une faille et fonce. Même si la faille en question semble évidente.

Evidente pour lui, mais absolument pas pour l’étudiant qui en avait marre des non-dits du dieu solaire. Qui en avait marre de tout ça, à vrai dire. Il ne s’en cachait pas vraiment, regardant Ashton avec une certaine sévérité, l’écoutant toujours. Encore des paroles qu’il ne savait pas interpréter. Elles lui faisaient plaisir, pourtant il ne savait pas les apprécier à leur juste valeur, elles avaient un arrière-goût amer. Surtout sa dernière phrase. « Une belle occasion »… ça faisait tellement faux-cul… Le jeune Norvégien inspira un peu plus profondément qu’à la normale avant d’afficher un léger sourire qu’il s’efforçait d’étirer. Ca ne servait à rien de s’énerver. De cracher sa colère comme il l’avait déjà fait. Ca n’avait mené à rien. Pourtant être sympathique lui semblait particulièrement difficile. Même être simplement poli. Il avait l’impression que le moindre effort de sympathie à son égard serait balayé d’un revers de la main, alors à quoi bon ?

« Content qu’t’aies aimé. La prochaine j’ferai plus attention pour qu’tu puisses les r’planter.

Se contenta-t-il de répondre sur un ton se voulant léger. Il avait mentionné une prochaine fois, un prochain cadeau, cependant, il n’y croyait pas une seconde. Même s’il continuait à se battre pour cette relation qui menait nulle part, il ne se voyait pas lui offrir autre chose, il en avait déjà trop fait à son goût. Il baissa la tête un instant puis se leva une fois sûr que ses jambes le soutiendraient et s’épousseta l’arrière de celles-ci et ses fesses pour en retirer les éventuelles brindilles. Il ne releva la tête et les yeux qu’après avoir bien pris son temps, comme pour retarder le moment où l’un d’eux briserait le silence. Il appréhendait le prochain discours. Les prochains mots. Ashton sembla vouloir parler, Gyula, quant à lui, avait perdu les mots depuis un moment. Depuis qu’il s’était rendu compte du risque qu’il prenait en espérant. Un premier mot et sa poitrine se serra à nouveau, foutu espoir qui revenait, aurait-il droit aux propos qu’il attendait tant ? Qu’il méritait ? Encore une déception. A croire qu’il était le seul au pensionnat à mettre sa fierté de côté pour s’excuser quand il le fallait. Pouvait-il lui en vouloir pour ça ?
… Oui.
Ses excuses, si c’en était vraiment, lui collaient une étiquette de sensible sur le front. Comme si c’était sa faute que tout ça - le déroulement de leurs rencontres - était arrivé et s’il avait mal pris ses propos et son attitude. Comme s’il cherchait à le faire culpabiliser. Il n’en était rien pourtant, il avait mis fin à sa culpabilité après lui avoir offert tous ces cadeaux. Il était simplement énervé, las, fatigué. Écœuré. Lui avait fait l’effort de s’excuser, de forcer le destin pour une rencontre, une conversation, et en retour… Certes, il avait eu des remerciements, à l’écrit et à l’oral, il s’était emballé à ce sujet mais maintenant… Maintenant qu’il avait ouvert les yeux, était-ce suffisant ? Il inspira à nouveau et secoua doucement la tête en pouffant légèrement de rire, un rire jaune.

- Bien sûr que j’ai été offensé, abruti.

Murmura-t-il en norvégien, le regard détourné. Il prit une profonde inspiration, encore, et reposa son regard sur le blond, haussant mollement les épaules avant de reprendre en anglais :

- C’est rien. Ca fait partie du passé, nan ?


Il lui tourna le dos pour attraper son sac de sport et le sachet puis se retourna une fois l’un bien installé en diagonale sur une de ses épaules.

- Bon… Content d’avoir mis ça au clair. J’vais pas t’ret’nir plus longtemps et j’dois dire qu’j’ai la dalle après avoir boxé, du coup, j’vais t’laisser. Bonne soirée et à la prochaine fois qu’on s’crois’ra ! »

Il s’efforça de sourire à nouveau, levant la main en signe de salutation et tourna les talons, marchant à grandes enjambées en direction du pensionnat. Il avait envie de changer de route, de retourner au dojo pour frapper à nouveau, mais s’abstint, son corps ayant déjà suffisamment repoussé ses limites. Il se contenta donc de retourner dans sa chambre et grignoter des salmiakkit, allongé sur son lit, son casque sur les oreilles, essayant d’oublier tout ce qui venait de se passer.

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MessageSujet: Re: [terminé] incertitude || gyula [terminé] incertitude || gyula EmptyLun 22 Juin - 19:27


incertitudeft. gyula eriksen
Cet abruti me laisse un arrière-goût amer au fond de la bouche. J’ai l’habitude de parler à des gens, de tenter de les lire, avec plus ou moins de succès. Et là, je vois bien qu’il y a un truc qui cloche. Je suis nerveux et mes sens s’aiguisent, je sens qu’il y a anguille sous roche et sa voix et son attitude posées me donnent envie de frapper dans un truc – et de me fracturer les phalanges parce que je suis faible et que je manque de calcium.

Le rire qu’il me sort me fait frémir et j’ai un peu mal. Pourquoi est-ce que j’ai mal ? Artémis ne dit plus rien, elle se contente d’écouter les paroles de Gyula et d’observer mon agitation interne. La première phrase m’échappe, ce n’est pas de l’anglais et je suis frustré devant mon incompréhension. J’ai envie de le provoquer, de lui dire de répéter ça dans une langue que je puisse comprendre (et c’est là qu’il me fout un coup de poing en me disant que la violence est un langage universel), de lui crier dessus en lui disant que je suis désolé d’être comme ça, d’arrêter de me regarder comme si j’étais un énième con, comme si j’étais une cause perdue. Je sais que j’en suis une, j’ai pas besoin de quelqu’un pour me le rappeler, et surtout pas de quelqu’un comme lui. Lui, qui attire mon regard sans que je puisse m’en empêcher, sans savoir pourquoi, je me demande si c’est comme ça depuis notre première rencontre ou si mon obsession s’est graduellement accrue durant tout le temps passé à tenter de l’éviter et de l’effacer de mon esprit.

Je me dis à chaque fois qu’il a trop vu, trop entendu, et que c’est dangereux de rester avec lui. Qu’il pourrait retourner tout ça contre moi. Et puis, ça fait mal, quand il est là. Parce que je ne peux pas m’empêcher d’être moi, de me cacher, de faire le lâche, et de lui cracher n’importe quoi au visage, du moment que ça me protège de son regard. Mais en même temps, j’aurais voulu qu’il voie à travers tout ça. Qu’il se rende compte que je peux être quelqu’un de sympathique, moi aussi, mais que c’est juste que j’ai les chocottes. ’Tu demandes des choses impossibles, Ashton. Il n’est pas l’oracle de Delphes.’ Je le sais très bien.

J’aurais préféré qu’il me frappe. Qu’il me hurle dessus. J’aurais été admiratif de sa force de caractère, j’aurais pu me défendre. Mais là, comment puis-je réagir face au calme qu’il revêt ? Mais d’un autre côté, je suis soulagé. Soulagé qu’il accepte mes excuses bancales, soulagé qu’il ne me reproche pas toutes mes fautes. De toute façon, il en a fait plein, lui aussi, donc il n’a pas vraiment son mot à dire.

« Bonne soirée… et encore merci. »

Je n’arrive pas à me forcer à m’excuser sincèrement. Même si je sais très bien que ça lui ferait plaisir. Qu’il y verrait une marque de bonne foi. Qu’il arrêtera peut-être de me regarder comme il le fait. Ses yeux noisette me font plonger dans des réflexions douloureuses. Pourtant, tout dans son expression est contrôlée. Mais il s’agit plus d’une sensation d’étrangeté et de… de jeu d’acteur. C’est l’impression qu’il me donne, et je me dis que s’il voulait vraiment jouer la comédie, il aurait dû prendre des cours avant, parce que sa prestation est médiocre. Je n’arrive pas vraiment à dégager de la masse des sentiments en particulier, mais je sens que les mots et la tranquillité apparente ne coïncident pas vraiment avec ce qu’il ressent.

Je le regarde s’en aller. J’ai un pincement au cœur, Artémis laisse échapper un rire. Elle me dit que ça fait longtemps que ça ne m’était pas arrivé, ce genre de choses. Je ne réponds rien. « La prochaine fois qu’on se croisera. » Putain, j’ai peur.

Toi qui parviens si bien à lire et à comprendre l’esprit les autres, tu as tant de mal à te cerner toi-même. Tu ne t’en rends pas réellement compte, mais tu es inévitablement attiré par le Norvégien. Tu as apprécié pouvoir lui parler de tout et de rien, sur cette colline, et le moment de fragilité qui vous a frappés tous les deux t’a marqué, tu es surpris de la facilité avec laquelle tu t’es ouvert à lui. Et tu t’es rendu compte que, malgré la douleur et le désespoir de ces confessions, ça t’a fait du bien. Comme de l’eau qui s’écoule en emportant avec elle tous les affreux sentiments, toutes les pensées atroces qui te tournaient dans la caboche depuis tout ce temps. Parce que tu n’as personne avec qui en parler, sinon. Alors ça t’a fait du bien. Et Gyula est passé dans une catégorie, tout en restant inclassable. Tu ne peux t’empêcher d’être attiré par ses yeux quasi dorés lorsqu’ils sont heurtés par les rayons du Soleil, par ses cheveux qui encadrent son visage aux traits harmonieux, mais surtout, tu adorerais apprendre à le connaître. Tiens, tu ne savais même pas qu’il pratiquait des sports de combat. Mais tu es un grand enfant et tu ne sais pas te contrôler malgré le masque que tu aimes porter à chaque minute de ta misérable vie. Tu blesses les autres pour te protéger, mais avec lui, ça ne fonctionne pas. Parce que plus tu le blesses, plus tu es mis à nu. Ici, ton arme de défense se retourne contre toi, et tu le comprends vaguement, ton inconscient t’envoie des signaux d’alerte alors tu te recouvres d’encore plus de couches inutiles et tu te caches derrière des « c’est pas de ma faute », « j’ai rien à me reprocher », « j’ai qu’à arrêter de le voir et j’irai mieux », « c’est lui qui a un problème, pas moi ». Il serait temps que tu arrêtes de te voiler la face, que tu laisses tomber ta fierté et que tu fasses face à ce que tu as profondément enfoui en toi.
 
Ashton H. Gray
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MessageSujet: Re: [terminé] incertitude || gyula [terminé] incertitude || gyula Empty
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[terminé] incertitude || gyula
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