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Comment ça un binôme ?! [TERMINE]
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyMer 3 Jan - 4:30
_Et toi Yuki ? Si ce n'est pas indiscret.
_Toueris est égyptienne … Elle est souvent représentée en hippopotame.

Yuki l’avait dit très doucement, comme un secret. C’était assez habituel chez ce jeune homme. Numa répondit à son camarade avec son timbre de voix habituel, calme et doux :

_Toueris ? Taouret ? C’est une déesse admirable. Je lui offre tout les hommages.

*Pourquoi je sens que tu as beaucoup d’admiration pour elle ?*
*C’est le cas. C’est une déesse de la fécondité, de la maternité. Elle est souvent représenté en hybride avec une partie crocodile qui la rend féroce envers ceux qui menacent les nouveaux nés et les foyers qu’elle protège.*
*Pourquoi tu n’as pas autant d’admiration envers moi ?*

Numa ne répondit pas mais la divinité chinoise n’eut aucune mal à lire dans l’esprit de la jeune fille pour le deviner.
D’une, Numa ne le considérait pas comme un dieu mais un esprit, et de deux, il avait finit avant dernier dans une course céleste. LA course céleste. Pour une raison vraiment idiote.
Assez mécontent des pensées intimes de son hôte, l’esprit du chien lui donna un petit coup dans le crâne.  Numa dû fermer les yeux deux secondes pour ne pas grincer des dents. Ce n’était pas très malin de lui donner la migraine maintenant.

Et le fait que Sheila se mit à hurler n’aida pas du tout à ce que sa tête soit en bonne forme.

_NUMA !! Ça te dérange si je t'appelle "Ma Louloute", "Louloute", "Loulou" ou "Coupine rouge" ??

Numa eut un mouvement de recul de deux petits pas. La française se doutait que cette fille était une boule d’énergie, mais elle était réellement instable comme énergie. Comme un petit soleil prêt à exploser à tout moment.
Cette énergie offrit une légère peur à la brune. Elle n’était pas habituée à ce que ce genre de personne soit si près d’elle. A l’infirmerie Sheila était plus calme, c’était normal vu que les deux situations était différente, mais tout de même.

*Interdiction de la repousser !*


Ô seul son dieu savait ô combien Numa voulait s’enfuir à toute jambe. Et en même temps elle était étrangement attirée par ce petit rayon de soleil. Numa se mit à regarder Sheila dans les yeux. Elle était également perturbée par ce regard vairon si rare. Etant donné qu’elle ne voyait quasiment jamais son propre regard, cette particularité lui était peu familière. Mais il fallait avouer que cette énigmatique couleur ambre allait bien  à ce petit soleil, accentuant toute ces tonalités de rouge qui l’entouraient.
Numa croisa les bras, comme si ça pouvait la protéger du surplus d’énergie de la petite rousse.

_C’est un peu tôt pour un surnom, on se connait à peine.

Numa ne voulait pas faire de mal ni de peine à cette fille. Mieux, elle serait heureuse de devenir son amie, mais ce n’était pas simple. De plus la brune était habituée à la solitude et l’indifférence. Approcher une personnalité solitaire comme Yuki était un défi moins terrifiant que se lier avec une personnalité aussi joyeuse que Sheila. Mais il fallait bien relever ce défit au moins une fois, non ?
Avec courage, Numa expira doucement, décroisa les bras et continua de sa voix calme et douce :

_Mais « coupine rouge » c’est très mignon.

Numa aurait beaucoup aimé sourire à la rousse, lui montrer son affection grandissante, mais son visage inexpressif le demeura. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas. Vraiment. Elle espérait que Sheila ne croit pas qu’elle était indifférente à cette gentille marque d’affection et qu’un jour elle lui expliquerait pourquoi il lui était si difficile d’exprimer ses sentiments.
La jeune française commença à lever le bras vers Sheila pour lui tapoter l’épaule en signe d’affection, mais, au même moment, la porte de la salle de classe de Yuki et Numa s’ouvrit, laissant apparaitre un élève.

Il faisait partie du groupe de garçon que Numa avait gentiment remis à leur place. Ce dernier regarda le trio un instant avant de poser ses yeux sur Numa pour finir sur Yuki. Cette dernière soutenait son regard, elle n’aimait pas trop ce que ce genre de personne pouvait faire dans le dos des autres. Après un bref instant, qui parut fort long pour la française, l’élève se mit à rire dans sa barbe avant de partir en direction des toilettes.
Le regard de Numa devint un peu plus sévère en regardant l’élève s’éloigner. De mauvais souvenirs remontant dans sa mémoire. Elle serra le poing. Mais elle se reprit assez vite, pour laisser place à une impassibilité hors du commun.
Finalement, elle ne toucha pas Sheila et reprit tranquillement sa place dans leur trio. Le poing un peu moins serré, Numa se tourna vers Sheila pour finir ses dires :

_ Les autres aussi, mais je préfère celui-là.

Puis le regard de Numa se perdit dans le vide. Il y avait un problème. Un réel problème avec ces garçons. Et maintenant « Tu crains rien à rester ici avec moi ? » prenait tout son sens, vu le regard qu’il lui avait lancé.

*Je n’aime pas vraiment ça.*
*Moi non plus.*

Numa regarda le japonais cette fois. Essayant de voir ce que cachaient ses iris brunes. Même si les deux adolescents venaient à peine de se rencontrer, Numa trouvait quelque chose de bien en Yuki. Comme une faible lumière, entourée de brumes, qui avait besoin qu’on l’aide. Loin de la être de la pitié, mais plus de la compassion.

_Ce qui est bien en tant qu’élève M, c’est qu’on est jamais vraiment seul, dans le fond.

Puis, le visage pâle de Numa se tourna vers Sheila, espérant qu’elle ramènerait de la gaité au binôme asociale et à problèmes.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptySam 6 Jan - 19:45



Comment ça un binôme ?!
Suite à l'exposition du surnom que j'avais trouvé pour Yuki, ce dernier me regarda avec de grands yeux. Est ce qu'il ne comprenait pas ce que je lui disais ? Est ce qu'il trouvait ça stupide ou au contraire, ça lui plaisait ? Je n'eus pas vraiment le temps de connaitre la réponse puisque mon attention fut détournée immédiatement par Numa pour parler de notre panthéon. D'ailleurs, elle s'efforça d'inclure Kinou dans la conversation en lui demandant également qui le possédait.
Pendant leur instant d'échange, je m'étais plongée dans une réflexion que je jugeais indispensable ! Il était exclus que Numa passe à la trappe ! D'ailleurs, mon esprit génial m'envoya une idée absolument parfaite !

*Je te croyais plus humble...*

*Ha ha ! Tu as raison, désolée ! Ça doit être ton influence...*

Avec enthousiasme, j'exposai voire imposai ma tirade dans leur conversation. Après coup, j'espère que je ne les ai pas coupé dans.... Déjà que Hulk me prend pour une malotrue...

*Aberline a raison de penser cela de toi aux vues des circonstances...*

J'avoue qu'il n'a pas tord d'une certaine manière... Tout ce que je souhaite, c'est qu'on puisse s'entendre ou du moins ne pas être en mauvais termes. Elle ne me renvoie pas l'image d'une personne méchante alors je suis persuadée qu'il y a moyen de devenir amies. Même si ça prend du temps... Beaucoup de temps. Cette pensée me faisait soupirer en mon for intérieur. Moi qui suit de type énergique, j'aime quand les choses se mettent vite en place, faut que ça bouge ! Mais je sais que, pour certaines personnes, il faut y aller en douceur, ne pas trop forcer. Et même si ce n'est pas facile, je vais m’efforcer d'être patiente avec cette rouquine mais aussi avec Numa. Elle me semble un peu du même style que Hulk. Avec une barrière de froideur comme pour se protéger des autres...
Mais ce n'est pas ça qui va me démonter ! Un jour, quelqu'un m'a comparé à une flamme avec une énergie plutôt solaire alors, petit à petit, je réussirai bien à faire fondre ce mur de glace.

Je sentais Long sourire au fond de ma tête. Mes pensées étaient si fortes, qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert ! Et il savait que cette façon de voir les choses ne reflétait aucune prétention de ma part mais plutôt une grande confiance en moi et en l'autre.
J'aime le savoir fier de moi. C'est plutôt inhabituel et agréable. Lorsque je me sens digne de ses espérances, j'ai vraiment l'impression qu'on pourra aller loin ensemble et faire de belles choses !
Toutes ces pensées positives qui se bousculent dans ma tête contribuent à faire grandir ma joie intérieur sans doute visible sur mon visage.

- C’est un peu tôt pour un surnom, on se connait à peine.

Ha ha ha... ça rafraichit... Enfin, c'est bien ce que j'avais décris tout à l'heure: "le mur de glace". J'aurai presque du m'en douter ! Aya, il faut vraiment que je me calme sinon elle va finir par fuir en me prenant pour une tarée !
Mort de rire, le Dragon ne pouvait s'empêcher d'y aller de son petit commentaire tandis que j'essayais de me rassurer. C'est alors que Numa repris la parole à mon plus grand étonnement.

- Mais « coupine rouge » c’est très mignon.

Elle n'exprimait aucune émotion sur son visage, pourtant, cette simple phrase voulait dire beaucoup de chose pour moi. Elle avait l'air de faire tellement d'efforts pour ne pas me vexer et me laisser l'apprivoiser. Ça prouve qu'elle m'apprécie, non ? Et voilà qu'elle lève le bras vers moi. Elle veut tenter un contact ?
Ah ! Mon petit coeur-coeur fond, elle est trop choupinette !

*Tu vas arrêter ton théâtre, oui ?*

Avant même de pouvoir réagir ou de pouvoir répondre à Pogogo, la porte de la classe s'ouvrit  brutalement ce qui me provoqua un sursaut et le réflexe de regarder l'individu.
On n'a pas idée de violenter une pauvre porte comme ça ! Il devrait s'excuser auprès d'elle !

Le garçon nous détailla chacun notre tour d'un regard étrange. Même si je ne le connaissais pas, il m'observa bizarrement ce qui me fit froncer les sourcils.
Numa, elle, soutenait son regard d'un air glacial tandis que Kinou ne savait pas trop où se mettre. Étrange comme atmosphère. Peut être que ces trois là ne s'aiment pas trop ? Je ne me posai pas la question plus longtemps, bousculée par ce violenteur de porte. Il voulait passer, ok, mais ce n'était pas une raison pour me foutre un coup d'épaule ! Et de partir en ricanant en plus ! Aucune éducation ce jeune... D'ailleurs son contact m'avait dérangé. Outre le fait qu'il m'ait poussé sans raison, j'avais l'impression de sentir beaucoup d'agressivité. D'ailleurs quand les petits poils de mes avants-bras se hérissent, c'est qu'il y a danger. Sexy hein ? Pratique en tout cas...

*Ton comportement animal est légèrement dégradant pour moi.*

*Tu es quoi toi ?*

Le Dragon s'énervait. D'abord sur moi puis surtout sur le garçon qui nous avait manqué de respect. Enfin, il était déjà loin et venait même de claquer la porte des toilettes (il doit avoir un problèmes avec ces objets...) donc ça ne servait à rien de le réprimander mais il reviendra sûrement. J'avais bien envie de l'accueillir ne serait-ce que pour lui faire remarquer que pousser les gens c'est pas gentil et que les portes aussi ont droit au respect !
En plus à cause de lui, Numa a abandonné sa tentative de rapprochement... Elle reprit la conversation comme si de rien n'était en me disant sa préférence pour le dernier surnom que j'avais proposé. Je la regardai en souriant puis lui tapota doucement la tête. Je la sentais tendue après le passage du violenteur de portes alors je voulais lui dire par ce geste que tout irait bien, qu'il n'y avait pas de problèmes.

- Va pour coupine rouge alors !

Numa avait l'air satisfaite et adressa une nouvelle attention à Kinou qui n'osait pas trop se mêler à la conversation. J'espère qu'il ne se sent pas exclus... En tout cas, ça me ferrait plaisir de les connaître un peu mieux l'un comme l'autre.
Ma coupine rouge posa une nouvelle fois son regard sur moi, en attente de quelque chose de ma part. Heu... oui ? Elle voulait peut être que je fasse la conversation ? Ou bien elle voulait juste me regarder ? Numa si tu ne me dis pas clairement ce que tu veux je ne vais jamais comprendre, je suis quelqu'un de simple...

- Vous êtes libres après les cours ? Je connais un kiosque de glaces vraiment chouette ! Par contre c'est à Galway, faudra prendre le bus. Ça vous tente ?

Que voulez-vous, je suis spontanée.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyDim 7 Jan - 12:35



J'veux pas être ici...


Numa-san me montra assez rapidement qu’elle connaissait Toueris et la salua même respectueusement. Cela fit extrêmement plaisir à cette dernière qui me fit part que je devrais prendre exemple sur elle tant elle la trouvait respectueuse et courageuse de faire autant de pas en avant. Nous fûmes cependant coupés par la rousse qui s’était tournée vers son amie pour lui proposer un surnom. Même si l’intéressée sembla aussi dubitative que moi par cette proposition soudaine, et le fait qu’elle sembla mal se sentir tout d’un coup, elle accepta tout de même l’un des surnoms avec une certaine forme de plaisir.

Sans qu’aucun de nous ne s’y attende, la porte de la classe de biologie s’’ouvrit sur une personne que je connaissais que trop bien. Sur le coup, un peu comme si j’étais long à la détente, je ne réagis plus que ça. Pourtant, quand il tourna son regard noir, presque assassin sur chacun de nous je sentis le sang quitter mon visage comme tant de fois avant ce moment, et mes cheveux se hérisser sur ma tête. A quoi pensait-il ? A faire du mal à chacun d’entre nous, peut-être même plus à Numa-san et moi-même, mais quoi exactement ?

*Désolée, je n’ai pas le pouvoir de prescience à te prêter. Nous ne saurons que lorsque cela arrivera.*

Comme pour augmenter mon angoisse, j’entendis un rire sinistre venir de lui, tel une menace effrayante. Pourtant, lorsqu’il eut disparu bruyamment dans les toilettes, la conversation entre les deux jeunes femmes reprit sans que je l’écoute. Je ne parvenais pas à bouger vraiment. C’était à peine si je parvenais à respirer régulièrement. Et ce qui me fit enfin réagir ne fut pas ma divinité qui m’encourageait à faire à nouveau attention aux deux jeunes femmes, ni la possibilité que mon agresseur journalier revienne, mais bien la proposition faite par l’un des filles. Des souvenirs douloureux venus d’un passé japonais remontèrent en blessant mon coeur saignant au passage, et sembla me donner un coup de fouet puisque je me mis à réfléchir rapidement pour m’enfuir. Je ne savais pas où aller, mais il fallait que je me cache pour éviter que le garçon aux toilettes me retrouve avec elles et, dans le même temps, éviter de reproduire un scénario encore bien douloureux.

Pendant un instant je cherchai un moyen de m’en aller sans qu’on me retienne, mais en entendant une porte claquer plus loin, sans trop savoir où exactement à cause de la panique grandissante en moi, je partis en courant, passant derrière Sheila-san sans écouter ce qu’il se passait autour de moi. Mon objectif était simple : les toits du bâtiments. Pourquoi étais-je tant attiré par les hauteurs ? Pourquoi voulais-je autant aller là-haut ?

*J’espère pour toi que tu n’es pas porté par tes idées noires. Tu viens à peine de trouver des personnes qui pourraient t’aider, t’apprécier tel que tu es. Ce serait dommage de ne pas tenter l’expérience… Puis, penses que je souhaite que tu vives.*

Essoufflé par ma course et très peu entrain à penser à autre chose qu’à me protéger, je ne répondis pas du tout. Rien ne me vint.
Dans les escaliers qui menaient aux toits, je m’arrêtai un instant pour reprendre mon souffle. Je me sentais tremblant et il me semblait que ne pas voir très bien. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, ce que ma déesse ne se gêna pas de m’expliquer rapidement :

*Ca, c’est parce que tu ne manges pas correctement. A tous les coups tu nous fait une crise d’hypoglycémie. Et comme tu as déjà eu du dégoût un peu plus tôt, ça ne t’aide pas.*

N’écoutant ni les appels de mon corps, et encore moins les conseils qui suivirent, je repris mon ascension sans regarder derrière moi, comme si ma vie dépendait du fait que j’atteigne le but que je m’étais fixé ou non.


(c) Yuki Nakamura sur Pensionnat Immortal
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyDim 7 Jan - 15:56
_Ce qui est bien en tant qu’élève M, c’est qu’on est jamais vraiment seul, dans le fond.

Si cela avait pour but de rassurer le jeune homme, ça semblait être un cuisant échec. Numa espérait que Sheila ferait mieux qu’elle. La petite rousse semblait la regarder avec questionnement. Il était vrai que lire dans le regard des autres n’était pas chose facile.

*Je suis quand même content que tu ne l’ais pas repoussé.*


L’esprit du chien parlait certainement de ce tapotage au sommet de la tête de Numa. Un geste qui avait légèrement perturbé la brune. Sheila la prenait pour un petit chien que l’on flattait ? Elle n'était pas Gõu, il ne fallait pas les confondre, s'il vous plait.
A dire vrai, Numa était vraiment tendue et faisait tout pour contenir ses griffes qui voulaient sortir, alors ce geste était le cadet de ses soucis.
Pourquoi était-ce ses griffes qui sortaient en premier ? Si c’était ses crocs ça auraient était moins voyant. Bon, il fallait avouer qu’elle était tout de même satisfaite que ça ne soit ni ses oreilles ni sa queue qui apparaissent en premier, là ça aurait été un peu trop difficile à cacher.

*Mécanisme de défense, petite louve. Si tu es en danger, la première chose que tu ferais c’est utiliser tes mains. Une queue et des oreilles ne sont d’aucune utilité pour te défendre. Et ça m’étonnerait que tu utilises tes dents également.*

Oh, tout semblait clair à présent. Même si normalement les chiens utilisent d’avantage leurs crocs que leurs pattes, mais en temps qu’hybride, c’était logique.
Sheila tira bien vite la jeune femme de ses questionnements intérieurs de sa jolie voix enjouée :

_ Vous êtes libres après les cours ? Je connais un kiosque de glaces vraiment chouette ! Par contre c'est à Galway, faudra prendre le bus. Ça vous tente ?

C’était une bonne idée. Et puis, Numa adorait tout ce qui était sucré, même si la température extérieur n’était pas forcement appropriée, en plein automne. Mais comme dirait sa tante « il n’y a pas de saison pour une bonne glace. C’est une fraicheur qui allège les cœurs. » Une brave dame sa tante, il faudrait que Numa pense à lui écrire dans la semaine.
La jeune fille acquiesça doucement pour sa camarade de panthéon et se tourna vers Yuki. Elle ne se sentait pas de le laisser aujourd’hui. Et vu la pâleur de son visage, il ne devait pas beaucoup profiter du soleil, rare soit-il, de Galway.
Mais Yuki semblait ailleurs. Il était encore plus pâle qu’avant.

*Numa …*

La brune se rapprocha doucement de son binôme. Il avait l’air effrayé. C’était sans doute le passage de ce garçon. Oui, ça ne pouvait être que cela. Lui qui avait l’air d’avoir repris des couleurs depuis qu’ils étaient dans le couloir, il venait maintenant de redevenir le petit chien battu du cours de dissection.
Le visage de Numa était inexpressif, mais la jeune française commençait à ressentir de l’inquiétude envers ce jeune homme. Pourtant elle le connaissait à peine, elle ne devrait pas prendre tout ça à cœur. Maudit soi sa conscience ! Ça ne lui apportera que des ennuis, c’était certain.
Contrairement à son hôte, l’esprit du chien était attendrit par la bienveillance de sa jeune protégée. Elle avait une belle âme cette petite, même si elle ne s’en rendait pas compte.
Comme pour Sheila, Numa leva le bras vers Yuki, voulant lui tapoter gentiment l'épaule pour le refaire descendre sur terre, mais, soudainement, ce dernier se mit à courir.

_Yuki ?

*Numa !*

L’esprit du chien n’eut pas à continuer sa phrase pour que la jeune fille se mette à courir également à la poursuite du japonais, oubliant tout le reste. Elle n’était pas très rapide mais avait une bonne endurance et ne perdit pas de vue le jeune fugueur. Son odorat surdéveloppé aidant beaucoup à suivre sa piste.

Ne pas prendre ça trop à cœur ? C’était trop tard. Le regard effrayé de Yuki était figé devant les yeux de la française. Elle avait peur qu’il fasse une bêtise. Et tant bien même il n’en ferait pas, il ne fallait pas le laisser seul dans ces moments là. Ceux là et tout ceux à venir.
Il ne sera plus seul à présent.
La voix de Numa ne portait pas loin, mais elle essaya tout de même d’appeler son binôme :

_Yuki, reviens !

*Gõu, ne me dis pas qu’il va faire une bêtise !*
*Concentre toi sur ce garçon, ne pense pas à ça.*

Ce n’était pas facile, surtout que le jeune homme semblait se diriger vers … le toit ?
Non pas le toit ! Pitié, tout mais pas ça !
Numa essayait de chasser cette idée de la tête mais lorsqu’elle arriva à rattraper le jeune japonais, il franchit la porte qui menait au toit. La française s’arrêta en bas des escaliers et regarda la porte ouverte avec effroi. Son souffle était court et elle se mit à trembler. Ses yeux grands ouverts ne pouvaient se détacher de l'intérieur de ce cadre de porte. Même si la vue du ciel devait être un apaisement pour elle, l'idée d'être sur le toit de son école la terrifiait plus que tout. C'était comme la porte qui menait à l'enfer...

*Numa, laisse Sheila faire, tu n’y arriveras jamais !*
*Si je n’y arrive pas, j’aurais au moins essayé !*

Numa agrippa la rambarde de l’escalier, la serrant fermement à en perdre sa circulation sanguine. Son cœur semblait vouloir s’enfuir de sa poitrine. Ses muscles étaient si crispées qu’ils lui faisaient comme des crampes. Des sueurs froides commençaient à envahir son front. Tout son corps lui disait de ne pas y aller. Son être entier l'empêchait de monter là-haut et la ramener 3 ans en arrière.
La brune avait l’impression que sa vision était obstruée. Courage Numa. Ce n’est qu’un toit. Tu peux le faire !
La demoiselle monta les marches les unes après les autres aussi rapidement qu’elle pouvait. Arrivée en haut, il lui semblait qu’il n'y avait que le ciel. Le ciel, ça voulait dire le vide ? Le vide … Le vide …

Avec courage, Numa se tourna vers Yuki et tendit la main vers lui. Mais en voyant sa main, elle découvrit que ses ongles étaient devenues des griffes. Ses dents des crocs, ses oreilles ceux d’un husky et sa queue était également présente sous sa jupe d’uniforme.
Le souffle court, elle s’adressa au japonais :

_Yuki … Tout va bien se pass…


Mais elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une violente douleur lui prit sa poitrine. Numa tituba en se recroquevillant sur elle-même, comme si on venait de la frapper violemment dans le ventre.
Pas maintenant ! Ce n’était pas le moment !

*Numa ! Numa va t’en d’ici ! *

_Je ne peux pas !

Mais la douleur était tellement violence que la demoiselle ne résista pas longtemps et son corps s’écroula sur le toit. Elle se recroquevilla sur elle-même, tenant fermement le haut de son uniforme, au niveau de sa poitrine. Elle ferma les yeux et serra les dents. Numa contracta tout ses muscles pour ne pas trembler. Impossible de se calmer à présent, surtout qu'elle avait évité deux hybridations tout à l'heure, s'en était trop à présent.
Pourquoi le toit ? Pourquoi elle se retrouvait encore ici ? Pourquoi ?! POURQUOI ?!
Une vision du vide se mit à lui voiler les yeux, comme un terrible cauchemar. Le cauchemar d'un vide sans fond sur le toit de son collège en France. Sans fond, une chute éternelle et aucun moyen de s'en voler.
Ne pas s'évanouir. Surtout, ne devait pas s'évanouir !

Et même dans un moment aussi douloureux pour elle, Numa ouvrit son œil bleu dont la vision était obstruée. Elle ne voyait rien que des tâches. Des tâches si floues qu’elle ne voyait plus Yuki.
Allait-il bien ? Il n’allait pas faire de bêtises au moins ?

_Yu…ki…
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyDim 7 Jan - 20:26

Comment ça un binôme ?!
Kinou avait l'air assez pâle... Est ce qu'il allait bien ? Il me semblait qu'il avait plus de couleurs tout à l'heure.

*Avec une peau aussi pâle, il est honteux de se dire asiatique !*

*Long, t’exagères...*

Il était vraiment pas croyable ce Dragon avec ces exigences déplacée. Je sais qu'il est fier de sa culture et de ses origines mais ce n'était pas une raison d'être aussi dur... Et puis, il suffisait d'un peu d'observation pour se rendre compte que ce n'était pas une pâleur naturelle que le garçon portait sur le visage. Il y avait plutôt quelque chose de maladif chez lui. Je ne saurais dire pour quelle raison mais, depuis le début de notre conversation, il dégage quelque chose d'un peu... faible ? Enfin, loin de moi l'idée de le juger mais le voir virer au blanc comme ça était inquiétant. On ne devient pas un cachet d'aspirine sans raison !

J'essayais de détendre l'atmosphère comme je le pouvais en changeant de sujet et en proposant une petite sortie détente, sans prises de tête. Numa semblait libre et me signifia d'un mouvement de tête que ça lui disait bien, tandis que Kinou restait interdit. Est ce qu'il n'aimait pas les glaces ? Je tentai un sourire d'encouragement pour lui affirmer qu'il était le bienvenu mais son visage se dégradait un peu plus chaque seconde. Il avait l'air terrifié. Qu'est ce que...
Vlam !
Une porte venait de claquer dans le couloir  ce qui me fit tourner la tête dans un sursaut pour chercher la provenance du bruit. Dans ce même moment d’inattention, je sentis un vent me frôler et la seconde d'après, je vis Kinou en train de courir comme si sa vie en dépendait.

- Yuki ?

Numa lui emboita le pas en vitesse pour ne pas le perdre de vu. Les deux élèves s'étaient lancés dans une course poursuite en direction des escaliers, me laissant plantée là. Abasourdie et dans la plus totale des incompréhension, je demeurai au milieu du couloir, sans bouger.
Est-ce si effrayant de manger une glace ? Non, c'était impensable qu'il ait pris la fuite pour une raison aussi absurde ! Il devait y avoir quelque chose de bien plus grave derrière. De bien plus douloureux pour provoquer une telle réaction...

*Sheila ! Action, réaction !*

Comme fouettée par un coup d'adrénaline, je me mis à courir à mon tour. J'ai des fois tendance à être un peu trop longue à la détente, heureusement que Long me donne un petit coup de pouce...
Multipliant les foulées, j'arrivai rapidement dans la cage d'escaliers puis pris un petit temps pour m'arrêter et écouter. Si je cours à l'aveuglette, je ne serai pas efficace. Me concentrant sur mes oreilles, sans bouger, pour capter le moindre petit sons. J'arrivai finalement à repérer l’écho des pas des deux jeunes gens. Je levais la tête en reprenant ma course. Ils comptaient grimper jusqu'où comme ça ? Quelle idée d'aller dans cette direction ? Ils me menèrent jusqu'à la porte du toit restée ouverte.

J'observai la scène, le temps de reprendre mon souffle et quelle ne fut pas ma surprise de voir Kinou un peu trop au bord à mon goût tandis que Numa était effondrée sur le sol, recroquevillée.
Je pris une grande bouffée d'air pour me calmer. Dans une telle situation de crise, il était de mon devoir de leur venir en aide. C'est mon rôle d'ainée ! Je n'ai rien pu faire pour mon petit frère mais là c'était différent. Il fallait que je respire, je ne pouvais pas me permettre de paniquer.

J'avançai sur le toit, doucement pour ne pas paraître agressive et allai m’accroupir près de Numa tout en gardant mon regard braqué sur Yuki pour m'assurer qu'il ne fasse pas de mouvements irréfléchis. Je jetai ensuite un œil à l'état de ma "sœur de panthéon" pour me situer. Des oreilles de chien, une queue, des griffes et des crocs. Elle était en train... de se transformer ? En tout cas, ça avait l'air douloureux vu la façon dont elle se tenait au niveau de la poitrine et dont elle tremblait. Je relevai la tête vers Kinou pour m'assurer qu'il était encore là. Qu'est ce que je dois faire ? Qu'est ce que je peux faire ?

*Calme toi, en tout les cas il t'es impossible de les aider, tu les connais depuis trop peu de temps ! Il serait plus intéressant de reporter notre attention sur le "violenteur de porte" comme tu aimes le dire. Si je ne m'abuse, c'est dès sa venue que le japonais s'est trouvé mal. S'il est réellement la cause de sa fuite, alors nous pouvons imaginer une histoire bien plus grave derrière tout ceci. S'il n'y avait rien, ce jeune homme n'aurait pas trouvé refuge près du vide. Dépêche toi de retourner dans les couloirs pour mener ton enquête.*

*Tu me dis de les abandonner ?!*

*Je t'ordonne de t'attaquer à la source du problème. Il faut purifier le mal à la racine sinon, qu'importe le nombre de fois où tu leur viendras en aide, ça ne sera qu'insignifiant !*

D'une certaine façon, il n'avait pas tord. Mais je ne pouvais pas les laisser tout les deux ici sans rien faire ! Il faut que je les pousse à s'entre-aider. Ils ont l'air d'avoir tissé des liens alors, si je parviens à ce qu'ils reportent chacun leur attention sur l'autre, ils pourront sûrement désamorcer cette situation délicate.
Je posai une main dans le dos de Numa pour lui signifier ma présence et lui adressai la parole d'une voix gentille mais légèrement autoritaire.

- Aller Numa, il faut que tu te calme. Je sais, ce n'est pas agréable, mais tu ne peux pas abandonner Yuki. Aller, reprends toi ! J'ai confiance en toi, je sais que tu peux le faire ! Alors il faut que toi aussi tu ais confiance, okay ? Sois forte pour vous deux.

Je me relevai après avoir fait réagir la jeune fille puis me mis à parler plus fort de sorte à ce que Yuki m'entende. Je n'osai pas m'approcher, de peur qu'il le prenne comme une attaque alors je préférai lui adresser ces mots de là où j'étais.

- Yuki ! Regarde-moi ! Je ne sais pas ce qui se passe mais il faut que tu me fasses confiance ! Voilà ce qu'on va faire: tu vas venir aider Numa, elle a besoin de toi ! Et moi je vais chercher un moyen de stopper le problème, c'est d'accord ? Je te la confie Yuki, je compte sur toi !

Je ne lui laissai pas le temps de répondre que je tournai les talons pour m'engouffrer en courant dans les escaliers. Chaque pas que je faisais me donnait mal au cœur comme si une main invisible le compressait. J'avais l'impression de les abandonner mais il faut que je sache ce qu'il se passe avec ce violenteur de porte. S'il y a une histoire de harcèlement derrière tout ça, il faut s'attaquer au cœur du problème. Sinon, sauver Yuki aujourd'hui ne servirait à rien. Et c'est mon rôle en tant que membre du conseil des élèves de leur venir en aide efficacement. Pourtant ce choix que je venais de faire me faisait culpabiliser au point d'avoir envi de pleurer. Si jamais c'était la mauvaise décision et que Yuki... je m'en voudrai tellement !

Je ne peux plus reculer, c'est quitte ou double !

S'il te plais Numa, sauve Yuki. S'il te plais Yuki, ne fais pas de bêtise...
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyLun 8 Jan - 5:23



“La vie est une bougie dans le vent.”


La fin de mon ascension vers le toit, tout comme mon chemin vers le vide était comme flou dans mon esprit. Pris par mes réflexions et mon envie de fuir grandissante de seconde en seconde, peut-être que je n’avais pas été concentré sur mon chemin. Pour Toueris, cela n’avait rien à voir tant elle pensait que c’était mon état de faiblesse qui en était la cause : comme je n’avais pas mangé depuis un moment, je n’avais plus assez d’énergie pour courir et réfléchir en même temps, et que je m’étais forcé à la première option, je ne me rappelais plus du reste. Comme preuve, elle m’apporta le fait que je n’étais arrivé à aucune conclusion vis-à-vis de mes questions et que je ne me rappelais pas non plus des hypothèses que j’aurais pu avoir entre le moment où j’avais posé mes questions et celui où je me trouvais devant le vide, ma main sur la rambarde. Pourtant, nous savions tous les deux qu’elle n’avait absolument aucune connaissance en médecine, donc que ce qu’elle me disait n’était que pure supposition doublée d’une pique pour que je comprenne combien ne pas manger correctement m’était préjudiciable.

Bientôt, j’entendis une voix derrière moi sans la comprendre. Familière mais terriblement hors de portée, elle semblait vouloir attirer mon attention sans parvenir à aller jusqu’au bout. Je me tournai donc pour voir ce qu’il se passait, gardant ma main droite sur la rambarde, comme pour garder pied inconsciemment. Ainsi, je vis Numa-san, ma camarade de classe qui s’était inquiétée pour moi depuis que nous avions été présentés par notre professeur de biologie, recroquevillée sur le sol. De là où j’étais, je n’arrivais pas à voir ce qu’il se passait réellement, pourquoi elle se tenait comme ça. Par contre, je compris bel et bien qu’elle m’avait suivit jusque-là.

*C’est ma faute si elle est comme ça… C’est ma faute si elle est mal… Peu importe où je vais, je fais toujours le mal autour de moi…*

*Arrêtes un peu avec ça, Yuki ! Je veux bien comprendre qu’on t’ai enfoncé dans le crâne à force de coups que tu serais un mauvais garçon, mais ce n’est pas vrai ! Si tel était le cas, tu ne t’inquiéterais pas pour elle.*

*Y’a que ma mort qui libérera le monde de la douleur que j’apporte… Et je n’en serais que mieux…*


J’avais répondu cela comme si je n’avais pas entendu ma déesse, mes pensées fixées sur le fait qu’une autre personne se trouvait mal par ma faute. Je m’étais retourné vers le vide, croyant dur comme fer que le fait même de disparaître rendrait la forme à la jeune femme. Et son cri, que je ne compris pas bien que ses mots me parurent clairs, me confortèrent dans mes pensées.

*Arrête donc de dire des âneries !!*

Le cris de détresse et de colère de Toueris me sonna un instant, m’obligeant à porter une main à ma tête, les yeux fermés. Quelle idée d’avoir une telle réaction alors qu’elle savait parfaitement que je l’entendais très bien. Ce n’était pas comme si ma conscience était hors de portée. Mais, si je devais trouver un “point positif” à cela, je dirais que je pus facilement ignorer la suite de sa tirade pour me remettre du mal de tête qu’elle avait éveillé.

N’étant pas du tout concentré sur ce qu’il se passait derrière moi, je ne découvris la présence de l’amie de Numa-san quand elle m’appela. Comme pour répondre à sa demande, je me tournai au ¾ pour la regarder. Les paroles qui suivirent me firent mal. Faire confiance… c’était hors de ma portée, tout comme aider quelqu’un d’autre. Puis…

*Hein ? Quoi ? Elle va faire quoi ?! Non ! Elle n’aura que des ennuis à cause de moi ! …*

Mais il était trop tard : le temps que je comprenne ce qu’elle comptait faire et que je trouve quoi lui dire, je tendis la main gauche dans le vide sans pouvoir l’attendre alors qu’elle partait déjà en courant. J’étais désormais physiquement seul avec ma camarade de classe toujours au sol. Mes yeux furent d’ailleurs rapidement portés sur elle qui ne semblait n’avoir toujours pas bougé. J’avais peur. Peur qu’en m’approchant je lui fasse encore plus de mal, qu’elle m’en veuille ou…

*Arrêtes donc de penser un peu et agis. Vas la voir, lui donner un peu de réconfort. Nous ne savons pas ce qui la met dans cet état, mais tu n’es certainement pas la cause profonde de son état : tu ne la connais pas depuis assez longtemps pour ça. Donc arrêtes de tout prendre sur toi et détaches-toi enfin de cette rembarde pour aller la voir.*


Lentement, je lâchai ma “bouée de sauvetage” pour me tourner totalement vers la brune. Je me sentais coupable pour elle et j’avais peur de ce qui allait se passer pour la rousse qui était partie en nous laissant seuls tous les deux. Je regardai une dernière fois le vide qui me serait si libérateur avant de m’avancer pas après pas vers Numa-san. De cette façon, je me rendis compte qu’elle avait son corps qui se transformait et qu’elle semblait avoir mal à la poitrine. Et quand je fus enfin près d’elle, je ne sus simplement pas quoi faire. Le silence de Toueris me donnait la terrible impression d’être livré à moi-même alors que j’étais totalement perdu. Doucement, je me mis à genoux près d’elle et, très timidement, presque craintivement, je pris le haut de son corps pour le glisser sur mes genoux, pensant que ce serait plus confortable pour elle. Que faire d’autre ? Pleurer, comme j’en avais tant envie, ne serait pas utile. Et demander pardon ? Je ne savais pas si ma voix allait répondre… pourtant je tentai un coup, faiblement :

- Gomen nasai...


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyLun 8 Jan - 18:47
_Yu…ki…

L’œil troublé de la jeune française vit une silhouette s’approcher d’elle, mais elle ne pouvait pas dire qui était cette personne. Elle ne pouvait même pas dire si cette personne la regardait. La brune se sentait assez minable d’être aussi faible. Incapable de contrôler ses pouvoirs, incapable de contrôler la souffrance que cela lui infligeait. Elle n’avait le contrôle sur absolument rien, mais plus que tout, elle ne pouvait aider personne dans cet état misérable.
Dans ce nuage qui voilait ses yeux, Numa finit par distinguer une nuance rosée et le parfum sucré de l’acacia venait chatouiller ses narines.
Sheila ?
Comme pour assurer les dires de l’hybride, Numa sentit que cette personne posa sa main sur son dos. Etrangement, cela avait quelque chose de rassurant. Numa qui n’aimait pas le contact, ressentait l’énigmatique besoin d’en avoir promptement. C’était si contradictoire. Les humains étaient contradictoires.
Sheila parla doucement mais assez fermement à sa cadette souffrante :

_Aller Numa, il faut que tu te calme. Je sais, ce n'est pas agréable, mais tu ne peux pas abandonner Yuki. Aller, reprends toi ! J'ai confiance en toi, je sais que tu peux le faire ! Alors il faut que toi aussi tu ais confiance, okay ? Sois forte pour vous deux.

Etre forte ? Cela semblait difficile dans sa position. La jeune française suffoquait, comme si on lui pressait les poumons. Le coeur. Et même tout les organes qui pouvait exister dans son frêle corps. Elle était misérable. A quoi diable lui servaient ses cours de gestions de pouvoirs ?

*Pense à des choses positives Numa, positives. C’est ça qu’on t’a appris.*

Il était plus aisé de penser à des choses positives lorsqu’on n’avait pas ses poumons et son cœur qui se faisaient compresser par une force maléfiquement mystérieuse ! Et lorsque l’on ne se retrouvait pas sur les lieux de ses pires cauchemars également.
Mais Sheila avait raison, elle ne pouvait pas abandonner Yuki. C’était le moment d’être forte en effet. Son courage n’allait jamais être aussi utile qu’aujourd’hui !
Pour accentuer ses dires, Sheila se releva et semblait se tourner ailleurs. Certainement vers le japonais, mais Numa ne pouvait pas en être certaine, sa vision étant encore bien trouble.
La voix de Sheila semblait porter, comme si elle parlait à une personne loin d’elle.

_Yuki ! Regarde-moi ! Je ne sais pas ce qui se passe mais il faut que tu me fasses confiance ! Voilà ce qu'on va faire: tu vas venir aider Numa, elle a besoin de toi ! Et moi je vais chercher un moyen de stopper le problème, c'est d'accord ? Je te la confie Yuki, je compte sur toi !

Stopper le problème ? Ça semblait être beaucoup plus profond que des moqueries vu comment le pauvre garçon s’était élancé en entendant la porte claquée tout à l’heure. Sheila, aussi déterminée soit-elle, pouvait vraiment régler le problème en quelques minutes ? Ce genre de chose ne se réglait jamais vraiment, Numa le savait …
Elle était incapable de retenir Sheila qui disparut de son champ de vision. Cette histoire allait mal tournée à coup sûr, pourquoi cette rouquine s’en mêlait ?

*Et toi alors, tu t’en es mêlée aussi je te signale.*

Numa grinça des dents. Ce n’était pas vraiment le moment de lui faire la morale. La brune lutait vivement pour ne pas s’évanouir. Et elle comptait vraiment sur Sheila pour aider Yuki, mais maintenant elle se retrouvait seule avec le jeune homme. Comment le pouvait-elle dans cet état si second ? Et si Yuki avait décidé de ne pas écouter Sheila, de ne pas venir l’aider, et s’en fuir ou faire une bêtise ?
A nouveau, Numa sentit son cœur se serrer d’avantage. Comment l’esprit du chien voulait-il qu’elle se calme alors qu’elle était si inquiète pour son binôme ? La souffrance et la fatigue que lui causait cette transformation ne pouvait pas lui faire oublier ce pourquoi elle était montée sur ce maudit toit.
En temps normal, l’esprit du chien serait fier de l’altruisme de son hôte, mais il était si inquiet pour elle qu’il n’y avait pas de place pour d’autres émotions. Il avait toujours eut beaucoup de sympathie pour Numa, mais se rendait compte de jour en jour à quel point il serait affecté de la perdre, tout comme son ancienne hôte.

A nouveau, une silhouette vint vers la jeune fille au sol. Qui était-ce cette fois ?
La silhouette se pencha sur elle, lui agrippant, avec une douceur presque hésitante, son buste pour le poser sur ses genoux. Une nouvelle fois, la proximité aurait du alarmer la jeune hybride, mais au contraire, l’odeur agréable de vanille et la douceur de son geste la rassura. Au moins, il n’avait pas fait de bêtise.
Une des mains de Numa quitta sa poitrine qui lui faisait affreusement mal pour venir agripper la veste de Yuki. Comme si ce geste était le moyen de se raccrocher et ne pas sombrer dans les bras de Morphée. Mais aussi pour être sûr qu'il n'allait pas s'enfuir. Même si cette raison était totalement inutile en vue de ses forces qui l'abandonnaient à cause de son hybridation qui ne voulait pas disparaitre.

_Gomen nasai...

Numa aurait bien aimé lui dire qu’elle ne parlait pas un traître mot de japonais, mais il lui était impossible de parler pour le moment. Doucement, toujours les dents serrées par la douleur, elle hocha la tête de droite à gauche, espérant qu'il devine l'incompréhension de la demoiselle face à sa phrase. La jeune brune réussit néanmoins à respirer doucement. Yuki semblant hors de danger, son coeur réussit à se détendre légèrement.

_Yuki, s’il te plait …

Numa ferma les yeux et serra les dents. Elle qui croyait que savoir Yuki sauf la calmerait, mais le lieu où elle se trouvait l’en empêchait. Tant qu’elle serait sur le toit, il lui serait impossible de se calmer et reprendre son apparence humaine. Il fallait qu’il l’aide à sortir d’ici, rapidement.
Numa essaya de respirer doucement pour économiser ses forces et s’exprimer. Malgré son état, sa voix ne changea pas, restant douce et calme :

_Aide moi … à …

La demoiselle dû s’arrêter à nouveau. Elle sentait que ses membres devenaient engourdis par d'affreuses crampes qui n'avaient pas lieu d'être. Un nœud se forma à son estomac. Chacun se ses mots lui comprimaient d'avantage ses poumons mais elle devait absolument demander à Yuki de l'emmener loin de cet enfer.

_Quitter le toit …

Numa espérait que le jeune homme ait assez de considération envers elle pour l’aider. Et rapidement. Sa main quitta la veste de son camarade de classe, manquant de force. Elle ouvrit son œil bleu et le tourna vers le jeune homme, essayant de regarder, ce qui devait être ses yeux noisette. La douleur quitta son visage de poupée et elle réussit à reprendre son air indifférent, espérant qu'il pourrait rassurer le japonais sur l'étrange scène que lui offrait sa camarade de classe.
Cette foi-ci, le ton de sa voix émit un léger tremblement, la peur qu'il l'abandonne ici commençait à l'envahir.

_Je t’en prie …
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyLun 8 Jan - 22:44



Comment ça un binôme ?!
Je dévalai les escaliers en vitesse. J'avais peur de manquer le violenteur de porte. Enfin, sauf s'il mettait vraiment longtemps aux toilettes ou bien qu'il traînait avant de retourner en cours.

Je pris le virage qui menait au couloir et cherchai des yeux un signe de vie. Il fallait que je vois ce garçon. Absolument. Sinon j'aurai laissé Numa et Yuki, seuls, sur le toit et le tout pour rien. Je me sentais culpabiliser et commençai à me demander si j'avais bien fait. Est-ce que mes mots à leurs égards auront été suffisants ? Est-ce que j'avais choisis les bons ? Et si le fait de partir leur donnait l'impression que je les abandonnais ?
Je secouai la tête pour chasser ces idées de mon esprits. Ce n'est pas le moment de flancher Sheila, reprends toi ! Tu dois te concentrer sur ton objectif. Juste te concentrer. Si tu hésites maintenant c'est stupide et puis ce n'est pas ça qui va t'aider !
Je me rappelle avoir dis à Numa que je lui faisais confiance alors il faut que je m'y tienne. Oui, je suis sûre qu'elle y arrivera. Après tout, elle avait bien réussit à gérer la situation lorsque j'étais tombée de l'arbre.
Je me donnai deux petites claques sur mes joues pour me redonner un coup de boost. Aller, c'est parti !
Je marchai d'un pas rapide dans le couloir et repérai le violenteur de porte adossé près d'une fenêtre. Il était resté là tout ce temps ? Ah bah bravo pour votre assiduité en cours jeune homme ! Enfin je n'allais pas me plaindre non plus.

Il était en train de traîner, portable en main, mâchant un chewing-gum. Ça me fait mal de stéréotyper mais c'est exactement l'image de la petite racaille de la classe. A un moment donné, il en  a marre des cours (qu'il soit bon ou mauvais d'ailleurs) alors il demande d'aller aux toilettes et puis il en profite pour ne pas rentrer tout de suite.

*C'est le moment d'attaquer Sheila !*

*Je n'ai aucune preuve, calme toi... Je vais juste faire un test.*

Oui, sans preuve je ne peux rien faire malheureusement. Mais il fallait que j'ai ma propre idée du comportement que pouvait adopter le garçon. Il fallait que je teste ses réactions. Je ne peux pas l'accuser à cause d'un simple ressenti. Par contre, si mon expérience s'avère fructueuse, je pourrai essayer d'amorcer un processus pour aider Yuki et Numa. Enfin, j'espère tout de même que la situation est moins grave que je ne le pense... Peux être que ce violenteur de porte n'est pas si méchant que ça et que je me fais des films. J'avais un peu honte d'imaginer qu'une personne soit si malveillante. Après tout, c'était impensable de faire du mal volontaire, sans aucune raison, n'est-ce pas ?

*Tu es trop naïve ma pauvre. Aller, agis !*

Comme portée par l'ordre du Dragon, je m'avançai d'un pas décidé vers le garçon qui ne semblait pas m'avoir remarqué. Je me plantai devant lui du haut de mon mètre cinquante et des poussières pour le regarder dans les yeux. Il m'adressa à peine un mouvement de tête. A la fois dédaigneux et interrogateur, il me scrutait vaguement en me demandant ce que je voulais (je vais passer outre le commentaire désagréable qu'il fit sur ma taille).

- Dites ! Vous savez, les portes aussi ont droits au respect... Ça ne sert à rien de les violenter comme ça, en plus ça abime le matériel.

Je préférai parler de ça pour commencer plutôt que de parler de Yuki et Numa. Qui sait ? Un mot de travers et je pouvais envenimer la situation sans le vouloir. Je ne préférai pas prendre ce risque pour le moment.
Le garçon me regarda comme si je venais d'une autre planète avant de me rire au nez puis de s'énerver. Il n'avait pas l'air d'apprécier le fait de se faire remonter les bretelles par une petite fille telle que moi et qu'il ne connaissait même pas qui plus est. Enfin, ce n'était pas une raison de m'insulter non plus... Grossiers personnage !
Je sentais la colère de Long augmenter à mesure que ce garçon pestait contre moi. Est-ce que l'énervement du Dragon influence mes émotions ? Je ne ne saurai dire mais une chose était sûre, je commençais à perdre mon sang froid...
Mais le vase déborda au moment où il parla de Numa. Apparemment elle l'avait réprimandé plus tôt dans la journée ce qui le mettait hors de lui.
Lorsqu'il finit sa phrase, il me bouscula violemment pour que je le laisse passer, apparemment décidé à regagner sa classe.
Il n'est pas question de te laisser partir à si bons comptes.
Je n'ai rien dit lorsque tu m'as traité de tout les noms pour une histoire de porte et à la limite je peux encaisser. Par contre, que tu t'autorises à insulter mon amie sous mon nez je ne pouvais pas le laisser passer. Un feu intérieur montait en moi. Impossible de le calmer.

D'un coup, je lui attrapai le poignet pour le retenir. Cette simple action me donnait l’impression d'attiser le brasier qui me brûlait la poitrine et soudain, je sentis des milliers d'aiguilles transpercer ma main qui agrippait le garçon. Cette sensation se prolongeait dans mon avant-bras et je la ressentis également autour de mes yeux. Bizarrement, le violenteur de porte se tut et semblait prendre peur.

*Pour qui te prends-tu petit impertinent ? Sais-tu seulement à qui tu oses t'adresser, vermines ? Il est dangereux de croire que l'on puisse nous courroucer sans en subir les conséquences ! Sache-le, misérable petit humain, tes actions ne resteront pas impunies !*

- Pour qui te prends-tu petit impertinent ? Sais-tu seulement à qui tu oses t'adresser, vermines ? Il est dangereux de croire que l'on puisse nous courroucer sans en subir les conséquences ! Sache-le, misérable petit humain, tes actions ne resteront pas impunies !

Mes mots s'était calqués sur ceux de Long, comme s'il ne m'appartenaient pas. J'avais même l'impression que le Dragon avait parlé directement au travers moi, se servant de moi comme intermédiaire pour agir. J'étais tellement en colère que je n'avais rien pu faire pour l'en empêcher. Ou bien était-ce moi qui avais réclamé sa force ?

Le garçon essaya de dégager son poignet en poussant des grognements de douleurs mais ça ne servait à rien. Ma main était crispée, mes yeux fixés sur lui et ma respiration profonde comme si j'étais sur le point d'exploser.

Et puis... Petit à petit je repris mes esprits. Qu'est-ce qui venait de se passer au juste ? Je lâchai immédiatement le garçon qui ne se fit pas prier pour détaler. Moi, je reculai doucement pour m'adosser au mur puis posai ma main endolorie sur mon visage. J'avais tellement mal aux yeux qu'il me semblait que mes iris avaient prit feu. Tiens ? Étrange... Ma main était froide et terriblement rigide. J'avais du mal à la bouger comme si elle s'était raidie et en même temps j'avais l'impression d'avoir légèrement perdu mon sens du toucher... Comme si la texture de ma main avait changé.
Doucement, je la retirai de mon visage pour la regarder et constatai qu'elle avait prit une teinte rouge. J'avais besoin de plisser les yeux pour parvenir à me concentrer sur mon observation.
Lorsque je détaillai mieux la paume de ma main, ma respiration s'emballa. Couverte d'écailles, des griffes légèrement ensanglantées prolongeaient mes doigts. Est-ce que j'avais blessé ce garçon sans le vouloir ? C'est pas vrai ! Ce n'est pas ce que je voulais faire ! Qu'est ce qui s'est passé à la fin ?!

Instinctivement, je cherchai du réconfort auprès de Long et lui adressai mon incompréhension après quoi il me répondit un simple phrase qui me perdait encore plus.

*Il semblerait que je me sois légèrement laissé emporter...*

*C'est toi qui a fait ça ?! Fais moi redevenir comme avant !*

*N'exagérons rien, ce sont tes émotions qui ont amorcées ton hybridation. Hum, intéressant... Il semblerait que tu fonctionne avec la colère.*

Fatiguée, je le laissai à ses hypothèses que je ne saisissais absolument pas. Est-ce que c'était ça qui me brûlait au visage ? Lentement, je cherchai mon reflet dans la vitre de la fenêtre pour me voir. Le tour de mes yeux avaient commençait à prendre une teinte écarlate et de petites écailles commençaient à percer ma peau tandis que mes pupilles s'étaient allongées comme celles des chats.

Me calmer. Il faut me calmer.

Je fermai les yeux pour penser à autre chose. Yuki et Numa ! Ils étaient encore sur le toit ! Il faut que je les rejoigne rapidement. Je pris mon avant-bras écailleux dans ma main encore vierge mais ne parvenais pas à ouvrir les yeux. A l'aveuglette, je longeai le couloir pour atteindre la cage d'escalier.  
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyMar 9 Jan - 11:23



“La vie est une bougie dans le vent.”


Je voyais que Numa-san ne voulait pas que je m’en aille, ne serait-ce parce qu’elle prit sur elle pour tenir ma veste. A moins que cela n’ait une toute autre signification ? Je ne m’attendais pas à recevoir de la douceur ou de la gentillesse puisque j’étais persuadé qu’elle m’en voulait d’être parti comme ça, sans rien dire.

*Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même, tu ne crois pas ?*

*...*

*Ce que je veux dire, c’est que si tu sais que ça blesse les autres et les pousse à vouloir te détester, même si je suis persuadée que ce n’est pas le cas de cette jeune fille ou celle qui vient de partir, pourquoi le fais-tu encore ? Les réflexes et les habitudes ne font pas tout. Toi qui a l’habitude de trop réfléchir, arrêtes donc d’éteindre tes pensées au mauvais moment.*


Je ne sus pas du tout quoi répondre à ma déesse, ne voulant pas la vexer mais, surtout, n’ayant moi-même aucune réponse à ses interrogations. De toute façon, je dus prêter plus d’attentions à celle qui reposait sur mes genoux puisqu’elle tenta de me demander quelque chose. Ce fut lent, mais je la laissai prendre son temps sans rien dire. Je voyais bien qu’elle avait l’air de souffrir. Et, comme me le fit remarquer plus tard Toueris, moi aussi j’aurais bien aimé qu’on me laisse le temps de rassembler mes idées dans bien des situations. Je ne manquai cependant pas de nier devant elle tout cela, n’acceptant pas que les relations me fassent si peur, préférant me faire penser que je préférais seulement être seul.
Finalement, je compris qu’elle me demandait de la déplacer ailleurs.

*Plus qu’une demande, cela me semble plus être une supplication, non ? Sinon, comment comptes-tu t’y prendre ?*


Elle comme moi savions pertinemment que je n’avais pas la force nécessaire pour porter ma camarade de classe où que ce soit. J’avais, après tout, à peine celle de courir longtemps sans devoir me faire oublier où je vais… Pourtant, assez maladroitement puisque c’était la première fois que je le faisais, je glissai mes bras sous ses aisselles en faisant très attention de ne pas la toucher ailleurs. Puis, quand je fus, guidé par ma divinité, à peu près sûr de ma prise, je me relevai sur mes jambes pour la tirer vers la cage d’escaliers dans le bâtiment. Ce dernier avait un muret séparant du vide, ce qui pourrait-peut-être l’’aider, si l’effort ne me tuait pas avant.

Finalement, après beaucoup d’efforts et d’arrêts avant qu’on atteigne l’objectif que je m’étais fixé, je finis par la poser entre le muret la séparant des escaliers et le mur nous coupant l’accès à l’extérieur. Essoufflé comme… mieux vaut que je ne fasse pas de comparaison, je posai la brune sur le sol. A genoux à côté d’elle, je pris sur moi pour enlever seulement ma veste que je pliai pour en faire un coussin plus ou moins confortable que je plaçai sous sa tête. J’attendis un instant pour voir si ça lui suffisait et si son amie ne revenait pas. Puis, ne répondant pas à une quelconque demande me demandant de rester près d’elle, surtout si elle était en colère contre moi, je me levai et sorti à nouveau. L’air frais me fis beaucoup de bien, ne serait-ce parce que cela m’aida grandement à reprendre mon souffle. La solitude fut certainement aussi une aide non négligeable.

*Et maintenant, que comptes-tu faire ? Sauter ? Rien ne te garantie que ta disparition ne fera pas une autre victime qui souffrira autant que toi, si ce n’est plus.*

Pourtant je ne voyais pas comment continuer. Doucement, je fermai la porte derrière moi et me dirigeai vers la rambarde, sur ma droite. Peut-être que comme ça je serais invisible pendant un moment ?

*Yuki ! Réfléchis un peu plus à ce que disaient les filles plus tôt. Rien dans leurs paroles n’étaient pour te faire du mal. Et Numa ! Elle était toujours là pour t’aider et te soutenir.*

*Je n’ai rien à lui donner en retour… si ce n’est de la souffrance…*

*Et pourquoi ne ferais-tu pas en sorte que ça change ? Cela vaudrait bien mieux que tout laisser tomber, tu ne crois pas ?*


- ... Je ne sais pas comment changer les choses…



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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyMar 9 Jan - 19:29
_Je t’en prie …

Pour répondre à la demande de sa camarade de classe, le jeune homme porta ses mains sous les bras de Numa. Il semblait hésitant, il l’était toujours. Le contact n’était clairement pas ce qui l'enchantait le plus mais la demoiselle admirait les efforts qu’il faisait.
L’esprit du chien se mit à parler avec abondance, pour garder son hôte consciente, voyant bien qu’elle perdait peut à peut tout ses sens. Numa était trop mal en point pour lui répondre, mais elle se raccrochait à cette voix grave qui faisait écho dans son crâne, mais également l’agréable odeur de vanille que dégageait son binôme.
Après quelques instants, Yuki se leva et commença à trainer Numa du mieux qu’il pouvait. La demoiselle était toute fine, la porter n’aurait pas été compliqué, mais Yuki était si mince et semblait bien fragile d’une certaine manière, comme s’il peinait à porter son propre poids. Alors porter une jeune fille engourdis ne devait pas être sa tasse de thé.

Comme pour confirmer ses pensées, Yuki dû s’arrêter mainte fois pour reprendre son souffle. Numa aurait préféré se relever et quitter elle-même le lieu de ses cauchemars, mais elle n’en était pas capable à cet instant. Elle se reposait donc sur son camarade malgré elle. Les deux adolescents finir par arriver dans la gage d’escalier grâce au courage du japonais.
Numa n’avait plus la force d’ouvrir les yeux, même son corps s’était habitué à  la souffrance qu’elle ressentait. Etait-ce son corps ou était-elle en train de sombrer dans le monde des rêves et donc elle avait l’impression que la douleur avait diminuée ?

L’esprit du chien continua d’essayer de rassurer sa petite française, et celle-ci se contenta de respirer lentement, ne sentant plus le vent rafraichis de l’automne.
Elle était plus sur le toit ? Elle n’était plus sur le toit !
La jeune fille se mit à expirer de soulagement à la seule pensée de n’être plus dans cet endroit. Elle sentit que sa tête se posa sur quelque chose de plus confortable que le sol, comme une serviette, ou un vêtement qui avait une douce odeur de vanille.

Puis, sans s’en rendre compte, Numa s’endormit.

Mais que se passe-t-il dans l’esprit de la petite française ?
Un cauchemar lointain revint la hantée. Un cauchemar qu’elle avait commencé à faire après avoir quitté son meilleur ami. Sans piller pour la soutenir, sans main pour la retenir, elle tombait dans un profond et sombre gouffre. Le toit de son collège, le toit d’Immortalia. Ils se ressemblaient tous. Tous si haut, surplombant le reste. Tous si terrifant et si faux.
Ils étaient comme le serpent tentateur, promettant des merveilles mais finalement il n’y avait que la souffrance et le désespoir qui l’attendait.
La jeune fille crut pouvoir s’envoler en sautant dans ce vide sans fin. Pourtant, elle ne faisait que tomber, encore et encore. Elle n’avait pas d’ailes, elle n’en a jamais eut. Jamais elle ne gagnerait les étoiles et cheminerait sur la voie lactée comme ces éclatantes lumières dans le ciel. Son désir devint une peur. Peur de ce vide interminable et s’il y avait une fin, elle ne lui permettrait pas de partir.
Maintenant elle ne voulait plus sauter car elle savait qu’elle ne volerait pas. Elle ne volerait jamais …

Durant son sommeil, la demoiselle avait un souffle si silencieux et un teint si blanc qu’elle pourrait passer pour un ravissant cadavre. Doucement, alors que son esprit était encore dans le royaume de l’inconscience, elle reprit son apparence humaine.

Depuis quand dormait-elle ? Quelques secondes ? Quelques minutes ? Numa ne se doutait pas qu’elle venait de nouveau de perdre son camarade de classe, sentant toujours son odeur de vanille près d’elle.

Numa finit par ouvrir les yeux d’un seul coup, comme réveillée par une puissante décharge électrique. Elle se redressa dans une profonde inspiration, comme si elle venait de faire de l’apnée de haut niveau. En se redressant elle se mit à respirer très fortement, prenant tout l’air qu’elle pouvait, remplissant abondamment ses poumons d’oxygène.
Tout ses sens étaient en éveille comme un animal traqué. Où était-elle ? Qu’est-ce qu’elle faisait là, prêt d’un escalier ? Où menait la porte à coté d’elle ? Qu’est-ce que tout ça voulait dire ?
Numa regarda ses mains. Pas de griffes. Elle porta ses mains à sa tête. Oreilles humaines. Pas de crocs, pas de queue. Et pourtant si elle se réveillait comme ça c’était qu’elle avait subit une hybridation.
L'esprit du chien intervint instantanément pour soutenir son hôte :

*Numa, calme toi veux-tu, tu as assez dépensé d’énergie comme ça.*

L’esprit du chien invita son hôte à descendre les marches doucement pour qu’elle reprenne ses esprits. Numa l’écouta, n’arrivant pas à rassembler ses idées dans son état.
Lorsque la jeune fille fut en bas, elle s’assit sur l’avant dernière marche et supporta son front avec ses mains. Ses souvenirs arrivèrent petit à petit pour ne pas l’effrayer. Yuki fuyant, le toit, son hybridation, Sheila. Mon dieu … Sheila et Yuki l’avait vu dans cet état ?

*Ça devrait être le cadet de tes soucis.* grogna l’esprit du chien, mécontent.

Ça devrait. Mais savoir qu’elle fut vue dans ce moment de faiblesse ne lui plaisait guère. Pire, ça la stressait davantage. Si elle avait appris à ne pas montrer ses émotions c’était justement pour éviter le jugement des autres, pour qu’on ne voie pas ses faiblesses et sa fragilité. Elle a fait d’innombrable effort pour devenir ce qu’elle était promptement. Une fille qui semblait inatteignable. Si rien ne pouvait l’atteigne, alors rien ne pouvait la faire souffrir. Et malheureusement, rien ne semblait la rendre heureuse non plus. Mais c’était le choix qu’elle avait fait pour ne plus pleurer.

*Yuki et Sheila ne sont pas comme ces enfants de ton passé. Ils ne vont ni te juger, ni te faire de mal. Peut-être qu’il est temps de … les laisser passer sur le chemin qui mène à toi ?*

Numa ne répondit pas à sa divinité et se contenta de penser. Il avait raison, Yuki et Sheila n’était pas comme ça, pas comme eux. Et depuis ce temps, Numa était beaucoup moins faible. Même si elle restait fragile dans le fond, sa force extérieure compensait tant bien que mal.
Malgré tout, à quoi lui servait son mur de marbre si elle devait se révéler à des personnes qu’elle connaissait à peine ? Certes, elle serait heureuse de sympathiser avec eux, devenir leur amie. Mais … maintenant … ça semblait si effrayant …
Le chemin qui mène à elle ? Impossible. Elle ne le méritait pas. Elle ne méritait pas qu’on s’intéresse à elle alors qu’elle est était incapable d’aider qui que ce soit à cause d'un traumatisme qu'elle s'est elle-même infligée.

Soudain, une nouvelle pensée traversa l’esprit de la jeune femme. Si elle était seule, où était Yuki ?
Numa leva la tête vers le haut des escaliers. Non, elle ne pourrait pas le faire une seconde fois, et l’esprit du chien était totalement d’accord avec cette résolution. Ce n’était pas une peur qu’elle pourrait vaincre en une journée. Mais qu’allait devenir Yuki ?

*Peut-être que Sheila est arrivée pendant que tu dormais et qu’elle est avec lui en ce moment même.*

Et si ce n’était pas le cas ? Si à cause de sa lâcheté Yuki avait fait l’impardonnable ? Comment pourrait-elle se le pardonner elle-même de n’avoir rien fait ?!
Numa se leva d’un coup mais lorsque son pied foula la marche supérieure, tout son corps se figea. Ses yeux fixèrent cette porte fermée et son cœur se mit à battre de façon irrégulière. Sa main posée sur la rambarde de l’escalier compressa le métal. La jeune femme eut une respiration lente mais forte, tant et si belle qu'elle pouvait entendre l'écho de son coeur agité dans tout son être. Son stresse montait en elle et ses griffes apparurent.
Dans son esprit, Gõu se mit à soupirer. Numa venait de subir une hybridation, et la voilà repartie pour une autre. Si elle continuait comme ça, elle allait finir à l’infirmerie. Ça, l’esprit du chien ne le voulait pas, mais son hôte ne l’écoutait que sélectivement. Tout ce qu’il pouvait faire à présent était de la mettre face à la réalité.

*Tu veux monter pour le vérifier ?*

L’esprit du chien savait la réponse. Oui, elle le voulait. Mais elle ne pouvait pas. C’était impossible.
Les yeux de Numa regardèrent le sol, et elle baissa la tête, honteuse. Elle était définitivement trop faible et trop lâche pour aider qui que ce soit.
Numa retourna s’asseoir sur la marche des escaliers, elle joint ses genoux par ses bras et y enfouie sa tête. Son visage, toujours inexpressif, mettait le reste de son corps en contradiction. Ses griffes disparurent lentement pour laisser place à ses fins ongles humains.
La française espérait, priait même, pour que Sheila soit passé pendant qu’elle était inconsciente, et qu’en cet instant, elle était avec Yuki.

Comment est-ce qu’un simple cours … a pu virer au drame ?
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyMer 10 Jan - 0:07



Comment ça un binôme ?!
Durant ma marche, je faisais en sorte de réguler ma respiration comme on me l'avait appris à la danse. Il fallait bien des techniques pour se calmer avant un concours et je devais avouer que ça marchait particulièrement bien avec moi. A moins que l'habitude rendre la chose plus efficace ? Enfin bref, quoi qu'il en était, je sentais la douleur diminuer dans ma main ce qui n'était pas pour me déplaire. De temps en temps, je vérifiai que les écailles se résorbaient en tâtant mes doigts.

*Hum...*

*Quoi ?*

*Je constate simplement que tu as inconsciemment les bons réflexes permettant de réguler ton pouvoir. Je suis plutôt satisfait de toi.*

Je soupirai. Il pourrait me donner un cours plutôt que de rester spectateur ! Sérieusement... Heureusement que j'ai "les bons réflexes" comme il dit. Mais en même temps ça me parait logique et puis je l'ai fais instinctivement. Étant donné que je me suis retrouvée dans cet état à cause de la colère, j'imagine qu'il faut que je retrouve mon calme pour inverser le processus.

Ma main était toujours assez raide et je sentais encore une fine pellicule la recouvrir mais les écailles semblaient avoir disparu. J'imagine que la petite couche que je sentais encore devait être cette couleur écarlate qui était apparue avant les écailles. Bon c'est mieux que rien. Et concernant le tour de mes yeux ? Je levai ma main valide à mon visage pour en étudier la texture. Pareille que pour mon avant-bras, les écailles s'étaient résorbées mais une petit pellicule persistait.

Tant pis, on ferra avec ! Toujours en contact avec le mur, je sentis un petit rebord de porte contre mon épaule ce qui m'indiquait que j'avais atteint la cage d'escaliers. J'essayai d'ouvrir les yeux pour voir les marches et donc, éviter de me gameler. Ok, la douleur s'était assez calmée pour me permettre de les garder ouverts mais... comment dire ? Je crois qu'on a un problème !

*Long ! Je.. je ne vois rien, je suis dans le noir !*

*Ah ? Pourtant je peux parfaitement observer aux travers tes yeux. Ce doit être un petit contre-coup, point d'inquiétude tu retrouveras ton sens.*

Comment ça "point d'inquiétude" ?! Comme si je pouvais rester calme dans ces conditions... Excuse-moi de ne pas avoir tester la cécité tout les jours !
Agacée, je soupirai puis pris une grande respiration. Aller, relativise Sheila. Ce n'est pas si grave, Long peut te guider au travers tes yeux et puis la douleur a pratiquement disparue. C'est déjà ça.
J'avais comme l'impression d'entendre du mouvement dans les escaliers. Est-ce qu'il y avait quelqu'un ? J'interpellai le Dragon pour lui demander de me faire un descriptif de ce qu'il se passait et de me guider si besoin.
Numa est là ? Ça veut dire qu'elle est hors de danger ! Par contre, Long ne parla pas de Yuki. Qu'est ce qu'il nous fait encore celui là ? Bon, pas de panique, on va d'abord se concentrer sur Numa et après on s'occupe de Kinou. Guidée par les paroles de mon esprit divin, je m'approchai de la jeune fille qui s'était recroquevillée sur elle même mais n'osai pas établir de contact de peur de lui donner un coup par erreur.

- Numa ? Est-ce que tu vas bien ? Long me dit que tu es redevenue normal, ouf...

Je ne savais pas si mes pupilles étaient redevenues normales ou si elles avaient gardé l'aspect de celles des chats mais je m'empressai de la rassurer en pointant mes yeux de ma main vierge tandis que je dissimulai l'autre dans mon dos. Il y a toujours un peu de sang sur le bout de mes doigts je n'ai pas envie de l'effrayer.

- Ne t'en fais pas pour ça, je suis en pleine phase de solidarité avec les aveugles, ha ha ! Enfin bref, Kinou n'est pas avec toi apparemment. Je vais retourner sur le toit pour voir s'il y est. Tu peux te reposer maintenant, je suis là !

Puis je m'engageai en courant dans les escaliers, le poing en avant et en m'écriant « Sheila à la rescousse !!!! » avant de trébucher puis de me réceptionner in-extremis pour repartir avec plus de précautions.

- Oh ça va hein ! Guide moi mieux que ça toi ! Grommelai-je à l'attention du Dragon.

A défaut de rassurer Numa, j'espérai au moins que mon numéro l'aura fait rire. Dans des situations tendues, j'ai tendance à penser que le rire peut se montrer très thérapeutique. Enfin ça n'a pas d'importance. Pour l'heure, je devais rejoindre le toit sans me faire mal.
Tout en gravissant les marches, je faisais le décompte de tout ce qu'il s'était passé. Et oh mon dieu que la situation était délicate. Entre un suicidaire, une qui nous fait une crise d'angoisse en se transformant et la dernière qui devient aveugle après avoir utiliser un nouveau pouvoir... Mais quelle équipe de bras cassés ! Pfiou il était temps de calmer le jeu.
Vlan, un mur stoppa net ma course.

*Attention, la porte...*

*Le but est de me le dire AVANT que je me la prenne...*

Je me frottai le nez en cherchant de la main la poignet puis pénétrai sur le toit. L'air qui soufflait dans mes cheveux m'indiquait que j'avais bel et bien atteint mon objectif. Le tout est de savoir si Kinou y était. J'avançai prudemment, toujours autant dans le noir, tandis que Long me décrivait ce qu'il voyait au travers mes yeux.
Au moins je l'ai retrouvé. Même si sa position près de la rambarde me déplaisait... Bon après il n'a peut être pas d'envies suicidaires mais j'avais un mauvais pressentiment alors dans le doute...
Je réfléchis en vitesse. Dans mon idée, le mieux à faire serait de l'attraper et de l'éloigner du vide mais vu la timidité du garçon, cette méthode est sans doute trop brusque.
Ce n'étais pas trop dans ma nature mais j'optai finalement pour la manière douce. Haussant la voix, je l'interpellai.

- Kinou ? Je me permets de venir près de toi.

Sans attendre sa réponse, je m'avançai, lentement pour ne pas lui faire peur. Étant donné que je ne pouvais pas voir où j'allais, je comptais sur le Dragon pour diriger mes pas jusqu'au garçon. Il m’amena jusque la rambarde où je posai ma main vierge. Long avait fait en sorte de mettre une petite distance entre nous deux pour ne pas brusquer le jeune homme, j'imagine. Délicat, s'il le voulait !
Une légère odeur de vanille me signifiait toutefois la présence de Kinou ce qui me rassura. J'allais faire de mon mieux pour l'aider. Maintenant que j'ai vu en face le violenteur de porte, j'ai compris qu'il pouvait être violent et vulgaire alors j'avais émis l'hypothèse du harcèlement. Mais sincèrement, j'espérai m'alarmer pour rien. Après tout, peut être que le japonais aimait simplement le vent qu'offrait la hauteur du toit ? Peut être qu'il n'y avait rien de trop grave derrière tout ça ?

*Tu es bien trop positive.*

Durant tout ce temps, j'étais restée silencieuse pour ne pas brutaliser le garçon mais je ne pouvais définitivement pas rester sans rien dire. Les yeux fermés pour profiter de l'air frais sur mon visage, j'avais l'impression que le feu qui brûlait mes yeux se faisait balayer par le vent.

- Hey Kinou... Merci d'avoir pris soin de Numa je suis sûre que tu as été parfait.

Je marquai un petit temps de pause ne sachant pas quoi dire. Je le connaissais depuis quelques minutes à peine et je ne savais pas ce qu'il avait vécu alors j'avais terriblement peur de dire une bêtise. Je vais éviter de parler du sens de la vie, je ne pense pas que ça soit approprié. Ni de la mort ça serait carrément dangereux ! Mais il fallait qui je parvienne à l'apaiser. Il était hors de question que j'assiste à un "accident" alors maintenant que j'étais là, je m'imposai de réussir.

- Dis ? A ton avis, pourquoi est-ce qu'elle t'as suivis sur le toit ?

Cette question n'en était pas vraiment une. A vrai dire, je connaissais déjà la réponse mais j'avais envie que Kinou s'en rende compte par lui même.

- Je veux juste discuter un peu avec toi.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyMer 10 Jan - 5:20



“La vie est une bougie dans le vent.”


Pendant un très long moment, Toueris et moi discutâmes sans vraiment que je parvienne à une conclusion ou une autre. Comme bloqué entre deux mondes, je m’étais accoudé sur la rambarde en me tenant la tête. De ce point de vue, je pouvais observer ce qu’il se passait au sol. Je n’avais pas du tout peur, ce qui pouvait paraître étrange, pourtant quelque chose me disait que c’était normal sans que j’arrive à mettre la main dessus. Au lieu de cela, je me sentais comme attiré par lui alors que le vent froid de novembre me faisait légèrement trembler. Malgré cela, je ne fis absolument rien pour me réchauffer. L’envie de prendre soin de moi ne m’était pas si naturelle que cela tant je l’avais vue se faire massacrer tout au long de ma vie, quoique puisse en dire la divinité m’habitant.

Finalement, quelque chose me fit sursauter et tourner sur moi-même sans que je lâche la barrière : un bruit sourd venant de la porte m’apprit qu’une personne venait de jeter quelque chose contre la porte, se cogner ou taper dedans. N’ayant aucune envie de vérifier, ne serait-ce parce que cela pouvait être de mauvaises personnes ou que le “jet d’objet” avait la possibilité de recommencer. Mais ce ne fut pas le bruit qui arriva, mais une personne qui passa le pas de la porte qu’elle finit par ouvrir : la fille rousse qui m’avait demandé de m’occuper de Numa-san plus tôt. Elle aussi devait être en colère contre moi… Pourtant rien ne le fit ressentir dans sa déclaration m’apprenant qu’elle comptait s’approcher de moi. En plus de cela, elle m’avait appelé “Kinou”...

*Les surnoms sont fait pour les personnes qu’on apprécie en général, surtout ceux qui ne sont pas dégradant, comme celui-là. Du coup, je suis persuadée qu’elle ne t’en veux pas. Peut-être préférerait-elle que tu parles un peu plus de toi ou que tu ne sois pas aussi prompt à vouloir mourir, mais ça, je ne pense pas que ce soit assez pour qu’elle t’en veuille.*

Profitant de la tirade de ma déesse, la jeune femme que je suivis du regard vint me rejoindre. Puis le silence revint. Je m’accoudai donc à nouveau sur la barrière froide qui glaça ma peau rapidement à travers le tissus de ma chemise, pour tenter à nouveau de réfléchir. Malheureusement, la présence de la jeune femme m’en empêcha puisque j’étais à nouveau sur le qui-vive. Cette réaction ne me quittait jamais, comme si elle faisait partie de moi.

*Te rappelles-tu ce que te disait le surveillant hôte de Osiris lorsque vous vous êtes rencontrés ?*

*A propos de quoi ?*

*A propos du fait de préférer le fait que personne ne t’approche pour que personne ne puisse détruire plus encore ta vie bien que tu sois déjà triste, ne pas essayer de l’égayer en étant avec autrui.*


Oui, je m’en rappelais. Mais je n’avais aucune envie d’y réfléchir. C’était beaucoup trop douloureux étant donné que rien n’avait changé malgré mes efforts pour “égayer ma vie”. Il était hors de question que j’ouvre mon coeur à d’autres personnes que Toueris ! Il était trop tard pour que ma douleur me quitte, maintenant, quoi qu’en dise ma déesse grandement en désaccord avec mon état d’esprit.

Brisant le silence qui était redevenue ma douce berceuse malgré sa présence, l’amie de ma camarade de classe me fit part de ses remerciements d’avoir aidé cette dernière. Elle en profita également pour essayer de me dire que j’avais sans doute été parfait. Ma première pensée fut que cela avait été bien loin d’être “parfait” et qu’au contraire je lui avais certainement fait mal, en plus du simple fait que je l’avais abandonnée sur le haut des escaliers. Et, ignorant la remarque de ma divinité qui parlait des possibles regrets que je ressentais, je passais de cela à tout autre chose : pourquoi me remerciait-elle ? N’était-elle pas en colère contre moi ? N’y comprenant rien, je pris ma tête entre mes mains en restant appuyé sur la rambarde. Et mon trouble ne fut que plus grand quand elle me demanda pourquoi Numa-san m’avait suivit jusqu’au toit. Qu’en savais-je ?

*... Pour me faire part de sa colère à cause de ma fuite ?*

*Yuki… Tout le monde n’est pas comme tes parents ou tes camarades du Japon. Je ne pense pas que ce soit pour ça.*


Ignorant la dernière phrase de la fille à côté de moi, je tentai vainement de concilier mes souvenirs avec ce qu’on tentait de me dire. En tous les cas, je n’avais aucune envie de m’ouvrir. Pas plus que plus tôt. Cependant, la déesse de la maternité me fit part de la nécessité de continuer, au moins, la conversation, même en changeant le sujet. Cela me demanda beaucoup d'efforts et de réflexions pour faire ce qui m’était demandé, surtout que les paroles de mon interlocutrice ne cessaient de me résonner dans mon esprit. Finalement, sans changer de sujet, je finis par demander quelque chose qui rendit ma déesse confuse :

- Et toi, n’es-tu pas fâchée contre moi ? Après tout, sans moi Numa-san n’aurait pas été dans cet état...



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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyMer 10 Jan - 21:23
La solitude de la jeune femme s’arrêta rapidement lorsqu’elle entendit des pas venir vers elle. Mais ce n’était pas ce qui attirait son attention, mais plus cette odeur d’acacia qu’elle commençait à reconnaitre. Numa leva la tête lorsque la demoiselle se trouva près d’elle.

_Numa ? Est-ce que tu vas bien ? Long me dit que tu es redevenue normal, ouf...

La bouche de Numa s’ouvrit légèrement et ses yeux se mirent à cligner à plusieurs reprises alors que rien d’autre ne bougeaient sur son visage de poupée. Ça pouvait paraitre idiot, mais c’était comme cela que le visage de la jeune femme exprimait la surprise. La brune se redressa légèrement en voyant les yeux de sa camarade. Ils étaient … à la fois étranges et fascinant.
Une singulière déformation avait touché ses pupilles, ils ressemblaient à ceux d’un chat, ou d’un reptile. Si Numa n’avait pas l’inquiétude qui la gagnait, elle aurait certainement dessiné ce regard atypique. Seulement, une rougeur inconnue encadrait les yeux vairons inhumains de sa camarade, comme si on lui avait lancé un produit chimique. C’était le garçon de sa classe qui lui avait fait ça ?!
L’esprit du chien émit un ricanement, apparemment lui était bien au courant de ce qu’avait la petite rousse et pour une raison inconnue, cela l’amusait. Alors que Numa plus n’était guère enchantée, mais son inquiétude pour sa camarade était plus grande que sa colère envers le  potentiel agresseur de Sheila.
Malgré tout, ses émotions négatives s’effacèrent lorsque la rousse enchaîna rapidement :

_Ne t'en fais pas pour ça, je suis en pleine phase de solidarité avec les aveugles, ha ha ! Enfin bref, Kinou n'est pas avec toi apparemment. Je vais retourner sur le toit pour voir s'il y est. Tu peux te reposer maintenant, je suis là !

Numa était partagée entre l’inquiétude et l’amusement maintenant. Elle était tellement surprise par la gaité de sa camarade qu’aucun mot ne pus sortir de sa bouche. Et de toute manière elle n’eut pas le temps de faire quoique se soit que Sheila pointa la porte et hurla comme un cri de guerre :

_Sheila à la rescousse !!!!

La suite alla assez vite. Sheila faillit tomber, Numa tendit les bras, comme si elle allait rattraper la rousse au cas où, mais l’agilité et les réflexes de la rousse furent plus rapide. Heureusement. Elle aurait été déstabilisé de recevoir quelqu’un dans ses bras. Cependant, la petite rousse semblait réprimander sa divinité. Et elle repartie de plus belle, inarrêtable.
Sauf pour la porte qu’elle se prit de plein fouet.
Numa eut un mouvement de recul devant le fracas du corps de la jeune fille face à cet obstacle. Ça devait faire mal …

*AHAHAHAHAHAH ! J’adore cette fille ! J’adore vraiment cette fille !*
*Elle a dû se faire mal, tu ne devrais pas rire.*
*Tu n’as pas compris ? Ses yeux c’est une phase d’hybridation, elle doit compter sur le Dragon pour la guider.*
*Elle a quand même dû se faire mal.*
*Ça n’empêche pas que la scène soit très amusante.*

L’esprit du chien continuait de rire. Un rire qui faisait écho dans l’esprit de la demoiselle, si contagieux, qu’il commençait à prendre possession de son hôte sans le faire exprès.
Numa porta sa main à sa bouche et ses épaules commencèrent à hocher de haut en bas. Pourtant, son visage resta tout de même de marbre et ce n’était que des expirations qui sortaient de sa bouche à demi ouverte. Malgré tout, le rire grave de sa divinité lui donnait du baume au cœur de façon énigmatique, comme si tous ses soucis s’étaient envolés le temps de ce rire spirituel.

Sheila ayant disparu dehors, Numa se retrouva de nouveau seule dans cette cage d’escalier.
Doucement, elle posa un pied sur la marche supérieure. Puis l’autre au suivant. Elle regarda la porte maintenant grande ouverte. Elle n’entendait rien que le vent frais de l’automne. Mais s’il y avait lieu de s’inquiéter, elle aurait sans doute entendu Sheila crier.
Et si Sheila criait, Numa pourrait-elle retourner là-haut ?
A cette seule pensée, sa main se crispa sur la rambarde. Les yeux de Numa se dirigèrent vers sa main et vit que ses ongles commençait à changer. Elle ferma un instant les yeux avant de descendre.
Elle ne pouvait pas le faire …
A nouveau, elle baissa la tête et se sentit tellement honteuse, faible, lâche.

*Ce n'est pas être faible. Crois-tu vraiment que si tu l'étais, tu aurais pu être là haut tout à l'heure ?*

Numa soupira et se rassit une nouvelle fois sur l’avant dernière marche. Parmi tous les endroits de ce pensionna, pourquoi a-t-il fallut qu’il vienne ici ?
Il aurait pu s’enfuir au parc, dans un club, dans sa chambre, mais non … le toit …

Dans un énième soupire, Numa tira sur son ruban qui dénoua sa longue chevelure d'ébène. La demoiselle regarda son ruban avant de prendre sa longue mèche qui cachait la partie droite de son visage pour la passer derrière son oreille. Ses yeux étaient tout deux à découverts, mais elle savait que personne ne pouvait la voir.
Au centre du ruban était brodé avec soin et délicatesse son prénom. Numa caressa le fil du bout de ses pouces. À chaque fois elle le faisait, elle se demandait si c'était possible d'aimer une personne qu’on n’avait jamais connue ...
Pourtant, elle avait autant d'amour envers sa défunte mère qu'elle en avait pour son père. Etait-ce normal ? Ou alors cela faisait partie de ses nombreuses anomalies ?
Une vague de tristesse se mit à prendre place dans le cœur de la française. Etrangement, elle savait qu’elle serait triste si Yuki disparaissait.
Pourtant, elle ne le connaissait que depuis tout à l’heure. Bien sûr qu’elle l’avait déjà vu en cours depuis la rentrée, mais elle ne lui avait jamais parlé autrefois. Son sort ne devrait pas l’affecter, ou très peu. Pourtant, vu son comportement envers lui, elle savait que ça serait se mentir que de penser cela. Comment se faisait-il qu’elle puisse s’attacher aussi vite à des personnes alors qu’elle était si méfiante ?
Encore des contradictions. Une vraie anomalie …

*Petite louve, et si tu disais à Yuki ce que tu penses lorsqu'il redescendra ? Lui dire que tu te soucis de lui ?*
*Je n'aurais certainement pas les mots qu'il faut pour l'atteindre.*
*Tu n’as pas besoin de l’atteindre. Juste qu’il en ait conscience … Si tu n'essaye pas ?*

Numa ne répondit pas. L’esprit du chien n’avait pas tort dans le fond. Elle ne saura jamais si elle n’essaye pas. Numa remit correctement sa mèche et noua son ruban dans sa chevelure d’ébène.
L’esprit du chien se mit à rassurer son hôte. Il était persuadé que Sheila allait pouvoir faire descendre son camarade de classe et que cette journée allait bien se finir. Il invita la demoiselle à se lever et partit en direction de sa salle de classe pour prendre les affaires de son binôme et les siennes. Ainsi, lorsqu’ils reviendront, ils pourront peut-être aller la prendre cette glace. Et si ce n’était pas une glace, peut-être juste s’asseoir tranquillement qu’ailleurs que sur ce toit de l’enfer et montrer au jeune homme que tout n’était pas noir dans la vie.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyMer 10 Jan - 21:27



Comment ça un binôme ?!
Kinou restait terriblement silencieux. Moi qui avait l'habitude de parler plus qu'il n'en faut, j'avoue me sentir légèrement mal à l'aise dans cette position mais en même temps, je me raccrochai à l'idée que c'était la meilleure manière de faire actuellement. Après tout, dans ce genre de situation, les plaisanteries ou le surplus de paroles étaient superflues et mal à propos. Non. Pour l'heure, il fallait que je me pose. Que je me calme d'abord pour pouvoir ensuite apaiser le garçon. Il faut que je choisisse seulement les mots qui pourraient le toucher. D'ailleurs, mes paroles l'ont elles atteint ? J'espère...

*Il n'a pas l'air serein en ta présence.*

Me fiant aux paroles du Dragon, je me mis à réfléchir. Peut être que Kinou avait prit une posture défensive ? Ou bien méfiante ? J'étais toujours aussi aveugle que tout à l'heure alors je ne pouvais que supposer... Mais sachant cela, je luttai contre mon irrésistible envie de m'approcher de lui. Mes réflexes de grande sœur était tellement fort que je n'avais qu'une idée en tête, aller lui faire un câlin. Lui montrer mon soutien par les gestes et non par les mots. Je faisais toujours ça quand Edan ne se sentait pas bien mais j'imagine que croire qu'un même acte aura la même action sur deux personnes différentes était une erreur. Et puis, si je me souviens bien, Kinou avait refusé de me serrer la main donc il ne doit pas aimer plus que ça les contacts physiques. Raaaaaah ! Je n'ai pas l'habitude de réfléchir autant moi ! Et puis de toute façon, quand j'essaie de le faire, ça part souvent dans tout les sens.

La barrière commençait à me glacer la main alors je la lâchai pour souffler dans sa paume. C'était agréable de sentir ma respiration chaude contre ma peau engourdie. Je levai ensuite le nez pour humer l'air frais. Il y avait dans la brise un petit quelque chose de revitalisant.

- Et toi, n’es-tu pas fâchée contre moi ? Après tout, sans moi Numa-san n’aurait pas été dans cet état...

La petite voix mal assurée du garçon venait de résonner à mes oreilles, me tirant de mes pensées. J'étais contente qu'il m'adresse enfin la parole, ce temps de silence commençait à me stresser. Après tout, ne pouvant pas observer de moi-même ses réactions, je ne pouvais que me fier à ses dires. Cependant, j'étais un peu confuse. Est-ce que c'était la seule chose qui l'inquiétait ? Il ne se met tout de même pas dans cet état simplement pour ça ? Il doit y avoir autre chose... Prudente, je n'osai pas lui demander de détails sur ce qui lui provoquait son comportement. A mon avis je ne pourrai pas réussir à le rassurer en parlant de choses... douloureuses ? J'imagine que cet adjectif était approprié mais je le laissai de côté. Je suis quelqu'un de positif, je me perdrais moi-même si je commençais à essayer de comprendre le négatif. Non, ça ne servirait à rien. Je dois me concentrer sur ce que je sais faire de mieux.

- Oh ? Tu sais il m'en faut beaucoup pour m'énerve et même si c'était le cas, je suis du style à pardonner facilement. C'est ça qui te tracassait ?

Je me tournai en direction de la voix de Kinou que j'avais entendu plus tôt pour lui adresser un regard. Enfin en théorie c'est ce que je voulais faire même s'il devait avoir l'impression d'une personne aveugle cherchant son interlocuteur... Je m'efforçai de paraître naturelle pour ne pas l'inquiéter.
Encore une fois, je n’enchaînai pas tout de suite pour laisser au garçon le temps d'entendre ce que je disais. C'est incroyable comme je laisse mon intuition agir à ma place ! En temps normal j'aurai renchéris, j'aurai argumenté, mais là non. Je sentais qu'il ne fallait pas. Du peu que j'ai vu, Kinou semble être quelqu'un de timide voire craintif alors je me laissai guider par mes sensations. En générale, mon instinct est juste. J'espère qu'il l'est et continuera de me dicter la bonne conduite à adopter.

Avant de reprendre la parole, j'adressai un sourire sincère au japonais. Je trouve qu'il y a quelque chose d'attendrissant chez lui. Avec ses cheveux clairs et ses yeux noisettes, il y a comme un air de ressemblance avec Edan. Est-ce qu'il aurait pu avoir un physique un peu similaire à celui de Kinou s'il avait eu le temps de grandir ? Je ne saurai jamais mais essayer de l'imaginer en seconde, en train d'étudier, d'expérimenter, de faire des rencontres ou simplement de profiter de ce que la vie lui offre me donnerait presque du baume au cœur si je ne me sentais pas légèrement nostalgique.
Aller reprends toi Sheila, ce n'est pas le moment de penser à Edan ! Là, tu es avec Kinou alors concentre toi !
Je repris quelques secondes pour réfléchir à ce que je pourrai bien dire au garçon qui se trouvait face à moi mais les mots me vinrent tout seuls, comme s'il coulaient de ma bouche.

- Est-ce que tu as peur de moi ?

C'était évident qu'il y avait autre chose mais je ne me permettrai pas de creuser dans son passé à cet instant précis. Ça serait déplacé, je le connais à peine. Cependant, les questions me semblaient être un bon moyen pour focaliser son attention sur autre chose que le vide.

- Ce n'est pas grave si c'est la cas, tu sais ? Tout le monde à ses craintes, tu as le droit et je ne te demanderai pas d'aller à leur encontre. De toute façon je ne suis pas la mieux placer pour te dire ce que tu as à faire. Par contre, je veux simplement que tu saches que je suis là en amie.

Encore une fois je lui laisser du temps. Je m'étonnai même à prendre autant de précautions et d'y mettre tant de gants ! Pour dire, je me suis retenue de sortir la blague du "je viens en paix, ugh" et pourtant je suis connue pour faire des plaisanteries dans presque toute les circonstances ! Heureusement que je ne l'ai pas fait, je suis quasiment sûre que ça aurait était mal à propos... Enfin, tout ce que j'espère c'est qu'il arrive à s'apaiser et qu'on puisse quitter le toit sans problèmes.

A quel moment cette histoire a-t-elle dérapé ?
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyJeu 11 Jan - 5:23



“La vie est une bougie dans le vent.”


Avais-je peur ? Dieu que oui ! Mais j’essayais de le cacher même à ma déesse qui ne cessait de me rassurer et me féliciter pour l’effort que j’avais fait. Je n’avais aucune envie d’avoir une nouvelle leçon de morale qui ne ferait que m’enfoncer encore plus que je l’étais déjà. Enfin, c’était l’impression que j’avais…
Mon interlocutrice me prit cependant par surprise, rendant mes efforts précédents inutiles puisque tous les sentiments et émotions se mélangèrent en un chaos que moi-même ne comprenais pas. Après tout, elle venait de me demandait si c’était ce qui me tracassait avant de tenter de me rassurer, déclarant qu’il en fallait bien plus pour la mettre en colère et qu’elle pardonnait facilement. Enfouissant mon visage dans les bras, m’appuyant dans le même temps sur le rambarde sans tenir compte du froid qui m’engourdissait petit à petit, je me demandais combien de temps serait-elle capable de me pardonner ainsi. Un mois ? Deux ? Un peu plus ? Je n’aimais pas ça…

*Que n’aimes-tu pas exactement ?*

*... Que personne n’ait la même tolérance. … Ou que tout soit si différent de ce que je connais…*

*Pourtant n’es-tu pas venu ici dans l’espoir que ta situation change, même un peu ?*

*Je ne sais pas si c’était une bonne idée, finalement…*


Toueris me fit part de la tristesse que j’avais éveillé en elle sans qu’elle m’en parle. Je ne compris cependant pas comme j’avais pu faire pour cela. après tout, n’était-ce pas elle qui me demandait toujours d’être plus honnête ? Qu’est-ce qui n’allait pas cette fois ? Je ne comprenais pas…

Après ce long moment de silence, la voix de la rousse à côté de moi me demanda si j’avais peur d’elle. Dans un mouvement de pure protection que j’avais appris quelques années plus tôt face à une bande de filles qui n’avaient fait que me tirer plus encore vers le bas, comme pour me noyer dans mes émotions déjà négatives, je répondis que non dans un mouvement de tête. Mais comme me le fit très rapidement remarquer ma divinité, ce n’était en rien la vérité, bien au contraire. J’avais peur de mon ombre même, surtout quand je la voyais du coin de l’oeil, alors les personnes réelles… Néanmoins, il sembla que mon interlocutrice n’en tint pas compte ou ne le vit pas puisqu’elle reprit en déclarant que ce n’était pas grave si c’était le cas, que tout le monde avait ses peurs, donc qu’il était normal que j’ai les miennes, et qu’elle venait en “amie”. Je n’avais pas vraiment compris le sens réel de ce mot, au-delà de sa définition dans le dictionnaire.

*Personnellement je remarque autre chose : c’est la seconde personne à te demander si tu as peur d’elle et de te dire qu’il ne le faut pas.*


Je ne lui répondis pas. Je le savais, que trop bien même, mais que pouvais-je y faire ? Puis, autant elle me montrait un semblant d’acceptation (qui pouvait être simulé) envers ma peur alors que le premier avait eut une réaction bien différente, m’interdisant presque d’avoir cette peur.

Les yeux fermés, me montrant ainsi un monde en noir, je pesai le pour et le contre concernant le fait d’avouer mes peurs. Bien entendu, il y avait beaucoup plus de négatif que de positif… Mais, de toute façon, je ne savais pas vraiment ce qu’une relation pouvait avoir de bénéfique. De ce fait, lui répondre m’était extrêmement compliqué… Peur, tristesse, colère, ressentiment, incompréhension. Qui pouvait comprendre le mélange explosif que j’accumulais depuis tout jeune ?

- Tout le monde dit ça…


*Mais personne ne s’y tient réellement…* finis-je par la pensée, rapidement reprit par Toueris qui ne manqua pas de me donner des exemples de sa connaissance pour me prouver que j’avais tort.


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyJeu 11 Jan - 23:25
Numa entra dans la salle de classe où les élèves peinant encore sur leur TP de science. Ce qui n’était pas anodin, il fallait plus que disséquer l’animal pour ce cours-ci, il fallait également rédiger la synthèse avec des schémas et d’autres éléments qui n’étaient vraiment pas utiles pour savoir si c’était une femme ou un mâle. Parfois, Numa avait l’impression que 70% des choses qu’on lui apprenait à son âge étaient des éléments complètement futiles qu’elle oubliera bien vite une fois adulte et indépendante.
Si un jour elle pouvait être indépendante … A quoi rassemblement sa vie d’adulte une fois ses études terminées ? Le directeur l’obligerait-elle à rester à Immortalia pour le restant de sa vie ?
Ce fut le professeur qui tira la demoiselle de ses songes alors qu’elle restait dans le cadre de porte, le visage éternellement vide d’émotions.

_Numa, où est Yuki ?
_Il ne se sent pas bien.
_Tu viens prendre ses affaires ?

Numa acquiesça, avide de paroles. Numa se doutait que le professeur croyait que Yuki était  à l’infirmerie, et c’était bien pour les affaires de ces jeunes qui faisaient l’école buissonnière.
La demoiselle se rendit à sa table et prit son sac qu’elle mit en bandoulière, puis, plus délicatement, elle rassembla les affaires de son camarade de classe, tout en regardant le groupe de garçons.
Numa vérifia qu’aucun de leurs affaires n’avaient subis de dommage. Normalement il n’y avait pas de surprise vu que le professeur et les autres élèves étaient là. Mais ne savait-on jamais jusqu’où la bêtise pouvait aller.

Les garçons semblaient rire, ce qui interpella la jeune femme qui découvrit un papier plié de façon disgracieuse. Elle se doutait que ça ne devait pas être une lettre d’amour mais sa curiosité la poussa à voir ce que c’était. Le papier était sale E pour cause, en l’ouvrant, un petit organe, surement celui d’un des animaux, tomba sur sa table. Le papier était tâché de sang écaillé mais Numa pouvait parfaitement lire « Bitch ».
Que c’était fin et distingué … vraiment … des poètes ces jeunes-là. Ils iront loin dans la vie.
L’esprit du chien se mit à grogner. Il était outré qu’on puisse se comporter ainsi envers son hôte, sous ses yeux en plus ! Mais le calme froid de Numa empêchait ses pulsions de prendre possession de son corps et refaire l’éducation de ces voyous.

Numa referma le papier qu’elle mit dans sa boite de dissection pour qu’il finisse sa vie dans la poubelle. Puis, la brune se mit à fixer les auteurs de ce petit mot. Elle les fixait tant et si bien qu’elle pouvait sentir leur malaise. Ils ne devaient pas avoir l'habitude qu’on leur tienne tête à ces imbéciles. La jeune française savait que son regard pouvait être perturbant sur son visage de marbre. Et même si elle n'aimait pas défier les autres, elle ne se laissait pas non plus marcher dessus.
La jeune française observa leur expression fourbe se transformer en visage perplexe. Maintenant certaine d'avoir fait passer son message, la jeune femme mit les affaires de son binôme dans ses bras, tout contre elle,  comme si c'était un bien précieux à protéger. Elle n'adressa aucun mot en quittant la salle de sciences et s'en retourna à la cage d'escalier.

En partant de la salle, Numa faisait attention à ne pas être suivis. Sa paranoïa réveillée. Elle ne sentait pas d'odeur particulière, signe qu’il n’y avait pas âme qui vive près d’elle. Mais la brune fit tout de même semblant de se rendre à l'infirmerie en tournant dans le couloir afin de faire le tour pour rejoindre la cage d'escalier sans être vu par quelques élèves indésirables.

*Détend toi numa. La cloche n'a pas encore sonné, ils sont en cours.*
*Je préfère prendre mes précautions.*

Tel un agent secret, ou une personne en cavale, Numa brouilla ses pistes avant de retourner à son point initial. Ça n'avait duré que quelques minutes, mais elle avait l'impression qu'il s'était passé une éternité depuis qu’elle avait quitté sa marche pour retourner dans la salle de classe. Cette impression était certainement due à l’inquiétude face à l’ignorance. Ignorance de ce qu’il pouvait bien se passer là-haut.
Personne ne l'attendait en bas des marches. Mais la porte ouverte et la veste du jeune homme encore présente en haut des escaliers était un bon indicateur pour dire qu'ils étaient n’avaient pas quitté les lieux.

Numa posa doucement les affaires de Yuki sur l'escalier, à ses côtés, et fouilla dans son propre sac à la recherche de son carnet à dessin. Elle tourna doucement les pages. Contrairement à son carnet de poche qu'elle gardait toujours avec elle, celui-ci était plus gros et les dessins y étaient tous au propre, tantôt au feutre, tantôt à l'aquarelle, en passant par le crayon et le stylo.

*C'est le moment de dessiner, tu penses ?*
*Ça m'aide à me détendre. Et je n'ai pas envie qu'ils me voient stressée.*

Numa sorti son carnet de poche ou avait crayonné une fée tantôt. Bien équipée avec le contenu de son sac, elle commença à reproduire au propre son dessin, se disant qu'elle ne pouvait plus que patienter à présent, soutenant ses camarades par la pensée. Si du moins les ondes positives existaient réellement. Et s’ils descendaient, la voir inquiète n’allait certainement pas arranger les choses.
Pourvu qu’ils descendent le plus rapidement possible …
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyJeu 11 Jan - 23:35



Comment ça un binôme ?!
Une nouvelle fois, le silence. Même si en temps normal je ressentais toujours le besoin de combler, en cet instant précis, je me sentais plutôt calme. Je décidai de profiter de ce petit laps de temps pour réclamer l'aide du Dragon. Sans mon sens de la vue, j'avais l'impression d'être coupée du monde, comme s'il me manquait quelque chose pour me sentir totalement présente. Heureusement que mes sens les plus développés étaient le toucher et l'odorat, ainsi, j'avais l'impression que quelque chose me rattachait  à la Terre.
Long n'avait pas dit un mot depuis le début de notre conversation, me laissant mener ma barque comme je l'entendais et sans perturbation extérieur. Néanmoins, je ressentais le besoin de le consulter quant aux réactions de Kinou. Savoir ce qu'il renvoyé de l'extérieur, ce genre de choses.
Le Dragon ne se fit pas prier lui qui avait pour habitude de toujours faire ses petits commentaires.

*Ce garçon semble craintif au possible. Secoue moi un peu ce faible ! Il fait honte à son statut d'homme ! Une homme n'a jamais peur, un homme n'a jamais mal, un homme doit faire preuve de force ! Les hommes doivent être des guerriers, des combattants ! La nouvelle génération manque cruellement de conditionnement.*

*Laisse le vivre Long, il a le droit de ne pas répondre à tes exigences. Mais au moins je prends en note le côté craintif que tu me décris.*

Je soupirai en mon for intérieur. Heureusement que je ne suis pas un garçon sinon notre relation aurait été un véritable enfer... Déjà qu'il est exigent envers les fille, j'imagine ce que ça peut donner pour le sexe opposé. Et en même temps ça ne m'étonne qu'à moitié. Après tout, la Chine est connu pour une sacrée discipline et si je me souviens bien, les soldats en temps de guerre étaient redoutables. En essayant de me mettre à sa place, je veux bien comprendre son point de vu même si je n'y adhère pas et que je n'y adhérerai jamais.

- Tout le monde dit ça…

Sa voix semblait confuse et sa réponse des plus floues. Qu'est-ce qu'il voulait me faire comprendre par cette phrase ? Il n'avait pas vraiment l'air de croire à ce qu'il disait. Un peu comme si c'était ironique. Comme s'il pensait à tout autre chose. Bizarrement j'avais l'impression que ça sonnait presque accusateur comme s'il voulait dire "tout le monde dit ça mais ça ne change pas grand chose, ce sont de belles paroles". Est-ce que je devais comprendre qu'il ne me faisait pas confiance ? Enfin, j'imagine qu'on se connaît depuis trop peu de temps pour qu'il m'accorde quoi que ce soit. Mais même en sachant ça, ça m'attristait un peu. Je faisais vraiment des efforts pour lui montrer que je lui voulais du bien mais apparemment, il ne le voyait pas ou ne voulait pas le voir.

Je pris une profonde inspiration. Ce n'est pas ça qui va m'arrêter, je suis venue sur ce toit avec un seul but en tête: le ramener en toute sécurité, faire en sorte de calmer le jeu. Alors j'allais y arriver, peu importe le temps que ça prendra.

*Dois-je te rappeler que tu as cours dans environ une demi-heure ?*

*Tant pis pour les cours, il y a plus important !*

Je laissai le Dragon ronchonner quant à mon laxisme des horaires pour me reconcentrer sur la conversation. Doucement, je m'assis par terre et m'adossai contre la rambarde pour tourner le dos au vide.
Lui poser des questions ne semblait pas trop marcher et je ferrai mieux d'éviter de parler de lui. Je ne le connais pas assez pour prétendre faire une analyse correcte de sa psychologie et puis ça sera sans doute mal reçu. J'imagine que je n'ai plus qu'une carte en main... Avec prudence, je me replongeai tranquillement dans mes souvenirs d'enfances. Peut être que parler de ce que j'ai vécu ferra résonner des choses en lui ?

- Quand j'étais petite fille, il y avait un garçon qui prenait plaisir à me martyriser parce que j'étais petite de taille et à cause de mes yeux vairons.

Je posai ma tête contre la barrière en levant légèrement le nez vers le ciel et en fermant les yeux comme si ça m'aiderait à mieux organiser mes pensées. Je ne pensais pas parler de Ruadh un jour... Moi qui avait fait en sorte de l'effacer de ma vie. Enfin, ce n'est pas comme si ça allait me tuer non plus, c'était passé.

- C'est bizarre la méchanceté gratuite. Je me demande encore pourquoi il avait jeté son dévolu sur moi... Mais j'avais tout de même la chance d'avoir mon petit frère, Edan. C'était ma bouée, mon ancre. Comment dire ... ? Il me permettait de tenir et il me soutenait toujours alors j'arrivais à aller au delà de cette situation.

Je marquai un petit temps de pause. Même si je pouvais en parler sans trop de problèmes, ça me rendait toujours un peu triste de raconter l’événement. J'avais beau garder le sourire, rester positive et rassurer les gens que j'allais bien, il y avait malgré tout une petite part en moi qui avait du mal.

-Malheureusement, mon petit frère nous a quitté dans un accident de voiture quand j'avais 8 ans. Lui en avait 6 alors... je n'ai pas arrêté de me demander "pourquoi tu es parti si vite ? Pourquoi tu m'as laissé toute seule ? Comment je vais faire sans toi ?". C'est injuste non ? Mais en même temps, je suis sûre qu'il n'aimerait pas me voir déprimer alors j'essaie d'aller de l'avant.

Le froid de la rambarde me glaçait la tête mais en même temps je me sentais plutôt étrangement apaisée par cette sensation.

- Tu sais, je ne suis pas ici pour te faire une leçon de moral ou te faire un discours sur l'amitié. La peur, la colère, la tristesse, la solitude, la rancœur... Je connais tout ça alors je ne me permettrai pas de juger quelqu'un. Mais d'une certaine façon, je me dis qu'après avoir ressenti tout ça, peut être que si l'ont croise de belles choses, elles nous apparaîtront encore plus magnifique ? Peut être qu'après avoir était dans le noir, on appréciera encore plus la lumière ?

J'eus un petit rire mais je ne savais pas déterminer si c'était nerveux ou bien de gêne. Maintenant que j'y pense, c'est la première fois que j'en dis autant sur mes ressentis profonds. Est-ce qu'il s'en rendra compte ? Est-ce que grâce à ça, je pourrai lui apporter quelque chose ? J'aimerai tellement réussir à l'aider.
Je me relevai et me tournai face à Kinou en lui adressant un sourire.

- Enchantée, je m'appelle Sheila McErloy. J'ai 17 ans et je suis possédée par Long, l'esprit du Dragon. On ne se connaît pas encore beaucoup, et je ne te promets pas une relation d'amitié idéale mais je serai ravie de pouvoir passer du temps avec toi, si tu en as envie. Bien sûr, je ne suis pas parfaite, j'ai sans doute beaucoup de défauts. Mais j'ai trouvé un but maintenant. Je veux chercher, je veux trouver, je veux ressentir et je veux voir ce qu'il y a de beau sur Terre.

Une nouvelle fois, comme lors de notre rencontre, je lui tendis la main. Mais ce geste n'était plus aussi banal que tout à l'heure. Pour moi il voulait dire bien plus. Est-ce que Kinou ressent la force des mots que je choisis ? Est-ce qu'il me prendra la main cette fois-ci ?
Je lui souriais encore une fois pour lui montrer que j'étais sincère.

- Est-ce que tu veux venir avec moi, Kinou ?
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyVen 12 Jan - 5:29



“La vie est une bougie dans le vent.”


A côté de moi, je sentis comme entendis des mouvements. En décalant légèrement ma tête pour regarder la jeune femme du coin de l’oeil, je pus constater qu’elle s’était assise sur le sol, contre la rambarde glacée. Puis, doucement, elle se mit à me raconter un peu son enfance. Ainsi, j’appris, notamment grâce à un petit coup de pouce de ma déesse, qu’avoir deux yeux de couleur différent se disait “avoir des yeux vairons”. Mais également qu’elle aussi avait subi, quoi qu’avec une personne avec qui elle pouvait être naturelle, la méchanceté des autres. Je ressentis alors comme une brûlure au fond de moi qui réveillait une sourde colère, me faisant serrer plus encore la rambarde tandis que je me relevai. Je ne voulais pas qu’elle remarque cette émotion qui commençait à m’animer jusqu’à ce que la tristesse prenne en partie sa place quand j’appris que cette personne n’était plus de ce monde.

*Serais-tu jaloux qu’elle ait eue une personne pour l’aider ?*


Ne sachant pas ce qu’elle voulait dire, et parce que je ne voulais pas de cette sensation douloureuse que je ressentais encore, je ne répondis pas à Toueris qui n’insta pas. Peut-être gardait-elle cela pour plus tard, quand insister ne me ferait pas sauter. A vrai dire, je ne savais plus si je voulais le faire ou non. Pouvais-je donner ce spectacle à quelqu’un qui s’accrochait à moi ? … Mais qu’est-ce que je racontais ?!

*Rien de plus que le discours que tient une personne se souciant des autres plus que d’elle-même. Je suis agréablement surprise, Yuki. Cela prouve que ton coeur n’est pas aussi fermé que ce que tu le montres.*


Cette remarque m’empêcha d’entendre le début de ce que disait la rousse. Mais, d’un autre côté, cela ne me dérangea pas pour comprendre qu’elle prétendait ne pas vouloir me juger puisqu’elle connaissait pas mal d’émotions négatives. Mais quelles pouvaient bien être les belles choses dont elle parlait ? Je n’en voyais jamais…

*D’un autre côté, tu ne les cherches pas non plus, leur tournant parfois le dos sans apprendre ce que c’est.*

*Je ne comprends pas ce que tu dis…*


*Peut-être qu’un jour ça viendra.*


Ce qu’elle pouvait être énigmatique par moment… Mais je n’eue pas le temps de lui répondre quoi que ce soit puisque je vis mon interlocutrice humaine se lever avant de me faire face. Je n’aimais pas vraiment ça car je ne savais jamais à quoi m’attendre. D’ailleurs, cela ne tarda pas à éveiller ma peur, donc à ériger une barrière hésitante et invisible autour de moi. Sa solidité était-elle proportionnelle à mes pensées qui ne s’arrêtaient pas de tourner de façon vertigineuse ? Je ne parvenais pas à avoir de certitude, et ce fut pire quand elle reprit une présentation d’elle-même de façon plus… complète que la première fois, passant par ce qu’elle pourrait attendre de sa relation avec moi. Puis, tendant à nouveau la main, elle me demanda en souriant si je voulais venir avec elle.

*Quelle adorable jeune fille ! Non seulement elle est patiente, mais en plus elle fait tout pour que tu puisses dépasser tes peurs. Pourquoi ne tenterais-tu pas de faire un pas en avant, Yuki ? Cela ne te serait que bénéfique : des personnes sur qui t’appuyer, une protection contre ces bons à rien de mômes…*

*Tais-toi, Toueris.*

*... Je suis certaine qu’elle ne te trahira pas, surtout si elle a vraiment vécu la méchanceté gratuite. Puis si jamais tes parents viennent à vouloir te reprendre à eux…*


- La ferme Toueris ! criais-je en japonais, les yeux et les poings fermés. Ne parle pas d’eux ou je saute !!

Me rendant compte que je venais de dire mes pensées à voix haute, je plaquai mes deux mains sur ma bouche, le regard baissé. Je ressentais de la colère envers ma divinités, mais tout autant de gêne pour ce que j’avais dit. Avait-elle compris ? Ou avais-je la chance d’avoir parlé un langage qu’elle ne comprenait pas ? Voudrait-elle autant de moi après ça ? J’en doutais malgré tout ce que pouvait dire la déesse en moi...


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyVen 12 Jan - 22:06
Après seulement quelques instants assise, Numa cru entendre la voix de son camarade de classe. Était-ce son imagination qui lui jouait des tours ? La jeune femme se releva doucement et regarda le haut de l'escalier, son carnet à dessin encore dans les mains.
Elle ne voyait que le ciel gris de tristesse et de froid. Elle n’entendait que le souffle de la brise fraîche de la saison. Et ne sentait que l'odeur de vanille que dégageait la veste du japonais rester en haut des marches.
L'esprit du chien avait bel et bien entendu la voix de Yuki mais ne voulait pas faire part de la vérité à son hôte, de peur d'inquiéter la brune. Pour cet instant, il était heureux de n'être pas si fusionnel avec Numa et qu'elle ne puisse pas lire en lui comme il pouvait lire en elle.

Malgré le silence de sa divinité, Numa resta quelques instants à attendre de voir si elle entendait autres choses pour confirmer son impression. Mais rien. Et étrangement, autant de calme commençait à l'inquiéter une fois de plus.
Quoiqu'il se passe, tant qu'elle ignorait ce qu'il se produisait en haut de ce bâtiment, elle ne serait pas tranquille.

Numa posa rapidement son carnet pour fouiller dans son sac à la recherche de son téléphone. Mais au moment de l'avoir en main ... Qui pouvait-elle appeler ?
Déjà que ses contacts semblaient se battre en duel dans son répertoire, qu'espérait elle ? Elle n'avait le numéro ni de Sheila ni de Yuki. Aucun moyen d’entrer en contracte avec eux. Ni d’être à leur coté.

*Pourquoi n'appelles-tu pas la sécurité, simplement ?*

C'était vrai qu'elle le pourrait. Mais elle avait peur qu'en faisant intervenir une autre personne, cela ne soit pire. Ou que Yuki ait des problèmes. Un élève instable mentalement et possédé par une divinité égyptienne n'était pas forcément le bienvenu à Immortalia.
D'ailleurs, sa déesse ne l'aidait pas à surmonter tout ça ? La déesse Taouret la grande, déesse de la fertilité, ne soutenait pas son hôte ? Aurait-elle mal compris la mythologie sur cette déesse égyptienne ?

*Tu sais Numa ... Parfois, on a beau habiter vos corps, on ne peut rien pour vous, humains. Peut-être qu'elle fait son possible mais que Yuki l'écoute encore moins qu'ils vous écoute. Que ses paroles lui sont insensibles.*

La jeune femme sentait un léger jugement sur elle. L'esprit du chien ne parlait pas seulement de Yuki, mais aussi de toute les fois où Numa ne l'écoutait pas et l'envoyait pètre, ou pire, l'ignorait comme s'il n'existait pas.

La demoiselle mit fin à la conversation par son silence et monta une marche. Elle aurait préféré hérité une ouïe perçante plutôt que d’un odorat surdéveloppé en cet instant. Ou la capacité de voir à travers les murs aussi, ça aurait pus être bien utile.

*Tu fais de l’humour dans un tel moment ?*

La demoiselle aurait aimé continuer par un : "Il faut croire que tu déteins sur moi." Mais se ravisa. L'esprit du chien avait raison, ce n'était pas tellement le moment de plaisanter, et puis son humour était assez minable.
Numa soupira doucement en fermant les yeux et baissant la tête. Elle ne pourrait jamais aller au-delà de la quatrième marche. Ce n’était simplement pas possible.

*Se lamenter est inutile, ça ne va pas les aider. Prend ton mal en patience petite louve. Regarde ta main gauche.*

Sa main gauche ?
Numa leva sa main pour la regarder. Elle la retourna plusieurs fois avant de comprendre que l’esprit du chien parlait de ses bagues.
Gõu avait le géni pour toucher les points sensibles apparemment. Il voulait qu’elle se mette à pleurer maintenant ? Mais ce dernier argumenta rapidement.
Il voulait qu’elle se souvienne de ses parents comme une force. Elle a toujours été forte pour son père, la plus courageuse enfant qu’un veuf puisse avoir. Maintenant elle devait être forte pour Yuki et Sheila. Son incapacité à monter là-haut n’était pas un manque de courage, n’importe qui à sa place aurait pus obtenir son traumatisme des hauteurs après ça. Mais ce n’était pas n’importe quel humain qui aurait pu se relever et continuer d’avancer.

*Numa, je te promets que cette histoire va bien se finir. Fais confiance à Sheila. Et fais confiance en Yuki.*

Même si ça semblait compliqué pour la jeune française d'offrir aussi vite sa confiance, Numa acquiesça doucement pour sa divinité. Puis, elle redescendit avec lenteur, reprit son carnet et retourna s'asseoir afin de reprendre son activité, comme si de rien n'était. Au fond d'elle, la brune au visage inexpressive espérait que l'esprit du chien ne se trompait pas et que Yuki n'allait pas partir, laissant seulement le souvenir unique de son visage craintif à la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyVen 12 Jan - 23:14

Comment ça un binôme ?!
Une nouvelle fois, j'attendais avec la main tendue. J'avais comme une impression de déjà vu... Mais le pire était de ne pas pouvoir voir sa réaction. Est-ce qu'il était surpris ? Est-ce que ça l'avait énervé ? Est-ce qu'au contraire ça l'avait ému ? Rien ne venait toucher ma main ce qui me signifiait qu'il était soit hésitant, soit en total rejet. Et malheureusement, je ne pourrai pas savoir exactement ce qu'il en était à cause de ma cécité passagère. Quoi que... Il me semblait qu'il faisait un peu moins noir que tout à l'heure. Enthousiaste à l'idée de retrouver bientôt la vue, je continuais de sourire.
Pourtant, malgré mes efforts pour paraître amicale, je restais dans le silence. Un silence presque pesant à la longue.
Aller Sheila, ce n'est pas le moment de stresser, il faut rester calme et tout va bien se passer.
Je me répétais cette phrase en boucle pour me raccrocher à quelque chose de positif. Même si je ne connais pas vraiment Kinou, j'ai ce mauvais pressentiment depuis que nous sommes sur le toit. Et sa façon de me répondre confirme qu'il est légèrement au fond du trou. J'espère vraiment qu'il ne va rien tenter d'inconséquent !

Je chassais mes idées noires pour me concentrer sur autre chose. Qu'est-ce que tu aurais fait à ma place Edan ? J'ai l'impression d'avoir tout essayé pour l'apaiser mais rien ne semble l'atteindre...

D'un coup, le jeune homme cria quelque chose en japonais. Je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il disait mais le ton de sa voix semblait désespéré et énervé. Est-ce qu'il me parle à moi ? Est-ce que ce que je lui ai raconté l'avait encore plus enfoncé ? Non, ce n'est pas ce que je voulais faire ! Je voulais simplement lui venir en aide ! Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que la situation m'échappe ?

*Parce qu'elle t'échappe, tout simplement. Bien, je vais te décrire ce que je vois puis te faire part de mon avis. Il vient de baisser les yeux et ses mains couvrent sa bouche. Il est clairement gêné d'avoir dit quelque chose qui lui a échappé.*

*Merci Long, je vais me contenter de ça*

Je viens de le couper, j'espère qu'il ne sera pas en colère. Mais je n'avais aucune envie de connaître son avis qui risquait d'être assez rude. J'ai juste besoin de réfléchir au meilleur comportement à adopter pour désamorcer la situation.
Mais j'y pense ! C'était une langue asiatique, peut être que Long avait comprit ?

*Tu oses me demander cela alors que tu viens de refouler mon avis ! Je te trouve bien suffisante jeune fille ! *

Le Dragon semblait outré voire blessé dans son ego. Il ne peut pas se montrer un peu plus coopératif ? J'ai déjà Yuki à gérer, j'aimerai bien ne pas avoir à m'occuper des énervements de la divinité chinoise... Je préférai néanmoins m'écraser pour ne pas envenimer la situation et rendre la chose encore plus compliquée.

*Excuse-moi Long, je te laisse exposer ton point de vu...*

*Bien. Premièrement je ne suis en mesure de comprendre que les caractères qui sont très similaires pour la Chine et le Japon mais je te prierai de ne pas confondre ma si jolie langue avec celle des japonais. Deuxièmement, je pense que ce garçon est trop faible. S'il veut sauter, qu'il saute.*

C'est vrai que les chinois et les japonais ne s'aiment pas énormément mais je trouvais tout de même choquant de tenir des propos aussi... graves ! Je n'allais tout de même pas le laisser sauter !

- Heum... Je suis désolée, je ne comprends pas le japonais.

Qu'est-ce que je peux lui dire de plus ? Qu'est-ce que je peux lui dire de bien ? Je pris une inspiration lente pour m'aider à mettre en place mes pensées. Je suis tout de même triste d'avoir raconté des moments douloureux si ça ne fait qu'aggraver la situation. J'aurai peut être du tenir ma langue. Mais bon, qui ne tente rien n'a rien, il fallait que j'essaie.

Et puis je me mis à penser à Numa. Elle était toujours dans la cage d'escaliers à attendre. J'espère qu'elle ne s'inquiète pas trop... J'espère que l'esprit du Chien la soutient bien.
Je me sens à court d'idées. Je n'ai pas l'habitude de réfléchir autant ! Moi, je préfère agir !
J'avais toujours ma main légèrement ensanglantée dissimulée dans mon dos pour ne pas effrayer le jeune homme plus qu'il ne l'était déjà. Discrètement, j'essuyai le bout de mes doigts sur ma chemise en espérant qu'il ne reste pas de traces trop évidentes.
Je ne savais plus quoi dire à Kinou alors j'allais faire ce que je fais de mieux, agir. Je n'ai pas d'autre choix.

- Ma proposition tiens toujours, tu sais ? Mais je t'avoue que je ne sais pas quoi dire de plus alors je vais me taire. Maintenant, si tu me le permet, je vais simplement agir. N’aie pas peur, je te veux du bien.

Même si je commençais à peine à revoir un peu de lumière, je décidai de me plonger une nouvelle fois dans le noir en fermant les yeux. C'était pour moi un signe de grande confiance envers la personne en face étant donné que, comme ça, je suis vulnérable.
Je tendis ensuite mes deux mains vers lui, très doucement pour ne pas montrer de signes d'agressivité. Tiens ? Est-ce un mur sur lequel je venais de me heurter ? Comme dans un petit réflexe, je repliai mes doigts pour les retirer de cette barrière puis je posai finalement mes paumes à plat contre l'obstacle. Il y avait quelque chose de chaleureux et d'agréable à son contact. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Kinou était bien face à moi, alors quelle était cette chose qui me séparait de lui ?
Lentement, je me rapprochai pour poser mon front contre ce qui semblait être une fine couche solide. Ça avait une drôle de texture... Lisse. Doux. J'avais l'impression d'être appuyée sur du velours qui m'enveloppait d'une chaleur timide.
Dans un murmure, je ne pus m'empêcher de sourire.

- Hum... C'est agréable...

Après quoi j'eus comme l'impression que cette sensation s'évaporait doucement. Comme si la barrière s'évanouissait petit à petit. Je retirai alors ma tête puis, après un léger instant d'hésitation, je cherchai les mains du garçon pour les lui prendre et le ramener vers moi. Je rouvris ensuite les yeux et constatai que je percevais des formes flou avec une luminosité plutôt réduite. Enfin, c'est mieux que rien.

- Aller, Numa nous attend.

A reculons, je le tirai doucement vers la porte menant à la cage d'escaliers.

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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptySam 13 Jan - 23:25



“La vie est une bougie dans le vent.”


Je ne pouvais que comprendre le silence qui suivit ma réaction puisqu’elle me surprenait moi-même. Puis les mots que j’avais lâchés… Sachant que Toueris ne voulait que mon bien et me protéger du  monde extérieur tout en m’y guidant, je ne pouvais que m’en vouloir pour la menace que j’avais proférée. C’était d’ailleurs sans aucun doute pour cela qu’elle s’était totalement tut et effacée, comme par crainte de faire une nouvelle bêtise. Qu’est-ce qui était pire entre ne pas savoir comment s’excuser ou avoir le doute de pouvoir être pardonné ? J’oubliais souvent qu’elle était une déesse avant toute chose tant elle voulait être proche de moi, mais ce n’était pas une raison pour avoir une réaction comme celle que j’avais eue, japonais ou non.

Pensant que je ne serais pardonné par personne et que j’allais à nouveau être totalement seul, comme à chaque fois que j’avais eu un trop plein comme celui-là, quoique la menace en moins, je découvris lentement ma bouche tout en gardant la tête basse. Pourtant, j’entendis bientôt la voix de la jeune femme devant moi pour prononcer des excuses pour ne pas comprendre le japonais. D’un certain côté, cela me sembla fort bien alors que, de l’autre… devais-je lui faire part de ce que j’’avais dit et pourquoi ? Ou était-il préférable que je le garde pour moi ? N’ayant pas de réponse, que ce soit par moi-même ou celle que j’avais blessée sans le vouloir réellement, je levai les yeux pour me rendre compte totalement de la situation. Ainsi, je pus constater en premier lieu qu’elle n’avait pas bougé d’un pouce, gardant sa main tendue vers moi pour que je la prenne. Cela ne fit qu’augmenter mon incompréhension alors que je me risquais à poser mon regard sur son visage. Son expression m’échappait totalement. Que penser ? Que faire ? Que dire ? Ma barrière s’était faite plus solide sous l’augmentation de mes craintes et doutes qui me faisait ressentir un danger imminent.

Quelle ne fut pas ma surprise en entendant que, malgré ce que je venais de faire, sa proposition tenait toujours. J’imaginais qu’elle parlait de cette “amitié” dont elle m’avait parlé plus tôt, mais cela ne m’aida pas plus. D’autant plus que mon incompréhension face à sa réaction me fit louper une partie de ce qu’elle était en train de me dire, jusqu’à sa dernière phrase. Des souvenirs des moments douloureux où on m’avait dit ce genre de phrases me revinrent, du plus récent en remontant graduellement dans le temps. Entre les menteurs, les agresseurs ou les influençables, je n’avais pas de très bonnes expériences avec ces mots. Et quand arriva le pire, je secouai la tête rapidement : il ne fallait pas que je pense à eux sinon j’allais me briser totalement. J’avais envie d’en finir, mais pas de voir mon âme et mon esprit être détruit sous la pression de mes sentiments et des souvenirs aussi blessants que des armes… ou de puissants poisons. Les bruits de pas annonçant l’approche de mon interlocutrice m’aidèrent dans cette optique sans pour autant me rassurer. Loin de là. Pourtant, en la regardant je ne pus que constater qu’elle avait les yeux fermés en tendant les mains vers moi. Encore une fois, je ne compris rien à quel était son but et ne pus qu’observer. Fuir ? Cela ne me vint pas à l’esprit tant j’étais comme tétanisé. Puis… elle ne s’était pas montrée… méchante ? Je ne savais plus quoi penser et le silence de Toueris se faisait plus que pesant.
Ma barrière me séparant de la jeune femme rousse, j’eus comme une forme de sursis. Cela me rassura un peu, comme une forme de répit bien trop court à mon goût.

*Mais… ! Qu’est-ce qu’elle fait ?*

Pourquoi s’appuyait-elle à ma barrière ? Pourquoi souriait-elle ? Pourquoi semblait-elle si apaisée ? Pourquoi disait-elle que c’était “agréable” ? Pourquoi me posais-je tant de questions que je n’oserais jamais poser ? C’était vexant, décourageant et… M’assénant une claque mentale monumentale en fermant les yeux, je me fis une leçon de morale pour reprendre une certaine forme de contenance sans me rendre compte que ma barrière disparaissait petit à petit. Ainsi, quand les bruits de pas reprirent, je relevai rapidement la tête et, incapable de réfléchir de façon rationnelle, je tentai de reculer en créant comme une barrière entre elle et moi à l’aide de mes mains levée. Malheureusement, ces dernières furent au même niveau que les siennes, lui permettant de les attraper sans trop chercher, m’empêchant de fuir. Le stress montant, je la laissai ramener mes mains vers elle en me posant bien plus de questions que ce que je pouvais penser et m’emmener. Elle voulait rejoindre Numa-san, ce que je redoutais au moins autant que ce à quoi pouvait penser ma déesse à ce moment. Je ne savais pas comment agir, et encore moins quoi penser de la situation dans laquelle j’étais entraîné. Après tout, la jeune femme face à moi était d’une douceur que je ne connaissais que très peu, que je commençais à peine à découvrir.

Alors que je pensais à peine que j’allais devoir m’entraîner à prononcer le prénom de ma senpai, nous arrivâmes près de ma camarade de classe. Cette dernière semblait dessiner, comme lorsque nous étions tous deux dans le couloir, mais sur un plus grand cahier. Par respect, mais aussi parce que je craignais fortement sa réaction, je détournai le regard en laissant les deux amies s’expliquer. Qu’allait-il se passer ? Allais-je souffrir, encore une fois ? Je ne parvenais qu’à penser au pire sans savoir ce qui serait le mieux.


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyDim 14 Jan - 2:57
Après quelques minutes, ou quelque seconde peut-être, Numa sentit une légère odeur de vanille plus accentuée, mélangée à celle de l’acacia. La demoiselle sentait moins la brise de l’automne lui caresser le dos soudainement. Et pour cause, Numa découvrit ses camarades en se retournant.
La jeune femme ferma rapidement son carnet qu’elle lâcha sans vergogne sur son sac et se mettant debout face à ses camarades. Ils avaient l’air d’aller bien, tout les deux. En vie du moins. Numa ne put réprimer un soupir de soulagement.

*Tu vois que tout s’arrange.*

L’esprit du chien avait raison. Ces dernières heures furent pleines de rebondissements, mais cette journée allait peut-être bien se finir, espérons le.
Numa attendit que ses camarade la rejoigne en bas des escaliers avant de les regarder un par un tous les deux. La brune n’exprimait rien, vraiment rien, sur son visage de poupée aux couleurs de la lune, mais elle était vraiment contente de les revoir à tous les deux. Son cœur semblait lui peser moins lourd tout d’un coup. C’était une drôle d’expérience, mais vraiment agréable.

Après quelques instants, n’ayant toujours rien dit, Numa s’approcha de Yuki, son œil visible rivé sur les siens. La française était si proche de lui qu’elle pouvait presque l’entendre respirer si elle tendait l’oreille. Elle n’avait pas l’habitude de se tenir aussi proche des autres, et Yuki non plus, certainement.
La brune n’était pas certaine de ses gestes, ni si ce qu’elle allait faire allait créer une émotion positive ou non au jeune homme. Mais comme l’esprit du chien le lui avait dit, elle devait dire à Yuki ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait. Non pas pour l’atteindre, mais pour qu’il ait au moins conscience de tout ça.
Proche de lui, la demoiselle tendit le bras vers le japonais. Puis, elle saisit avec douceur la main de son camarade de classe et dessina un nœud d’Isis sur le poigner de ce dernier. C’était un symbole qui offrait protection en toutes circonstances.

_Je te remercie de m’avoir sorti de là-haut. Je suis désolée que tu ais dû t’occuper de moi.

La jeune femme termina sa phrase en même temps que son dessin sur le poignet affreusement maigre du garçon. S’il ne connaissait pas la symbolique de son dessin, sa divinité serait grandement apte à y répondre, puisse qu’elle était une déesse égyptienne.
Numa lâcha la main de Yuki avec autant de douceur qu’elle l’avait saisis. Elle s’éloigna de quelques pas pour reprendre sa zone de confort et laisser le jeune homme méditer sur ce qu’elle venait de faire sur sa peau.
Numa se tourna ensuite vers la jeune rouquine. Elle avait encore ses yeux de chats, donc surement encore aveuglée. Pourtant elle était allée chercher Yuki malgré tout. Elle était si courageuse en plus d’être aussi rayonnante que le soleil. Sheila était déjà bien haute dans l’estime de la brune, et elle ne cessait d’y grimper. Surtout que l’esprit du chien aimait beaucoup ce petit soleil, malgré qu’elle soit possédée par le Dragon. Il était assez fier que cette petite demoiselle fasse partie de son panthéon et être « la sœur spirituelle » de Numa.
Avec sa voix naturellement calme et douce, Numa s’adressa à Sheila :

_Je m’excuse également Sheila. J’espère ne pas t’avoir déçu.

Avant même que l’un des deux ne puisse répondre, la brune continua, déterminée à dire ce qu’elle pensait. Ce qui était bien rare venant de la jeune française.

_Yuki, je ne sais pas ce que tu comptais faire.

Numa prit un temps de pause, maintenant qu’elle savait que les adolescents l’écoutaient. Elle avait toute leur attention et allait pleinement en profiter pour s’exprimer clairement. Numa fixa le jeune homme pour lui montrer qu’elle était totalement sincère. Elle ne mentait jamais, mais lui ne pouvait pas le deviner, alors elle n’avait qu’un seul moyen de le lui prouver, c’était de plonger son regard dans le sien pour lui montrer toute la sincérité de ses actes et de ses propos.
La demoiselle dû cependant serrer le poing pour prendre son courage et exprimer ses émotions.

_Mais il faut que tu penses aux gens qui tiennent à toi et ce que cela leur donnera un chagrin peut être insurmontable si tu n’étais plus là. Perdre une personne qu'on aime, est une blessure qui ne se referme jamais complètement. Et si tu penses que tu es insignifiant alors ...

Numa dû s’arrêter un court instant, rassemblant ses dernières idées. Peut-être que ça ne servait à rien, tout ce qu’elle disait. Peut-être qu’elle se trompait quand elle avait l’impression que Yuki était seul. Pourtant, son regard triste et craintif ne pouvait pas lui donner tord, elle avait eut le même autrefois. Et s’il n’était pas seul, il n’aurait jamais eut un tel regard.
Même si Numa espérait que ses mots allaient atteindre le cœur fragile de son camarade, elle espérait d’avantages qu’il comprenne ce qu’elle essayait de dire.
Sa voix resta calme et son visage inexpressive, mais Numa était bien déterminée.

_Alors dis toi que personne n'est insignifiant lorsqu'il est important aux yeux d'au moins une personne. Et je serais cette personne, que tu le veuilles ou non.

Numa regarda encore un instant Yuki, afin qu’il voit sa détermination et sa sincérité. Elle aurait aimé le prendre dans ses bras pour appuyer ses dires, mais ça lui était malheureusement impossible, même avec tout les efforts du monde. Puis, elle offrit un coup d’œil à Sheila avant de revenir sur son camarade de classe.

_Je ne dois pas être la seule à me soucier de toi. Mais tu ne vois pas ces gens, simplement.

Après quoi, Numa releva la manche de sa veste pour dessiner un nœud d’Isis à son poignet également. Puis, doucement mais sans hésitation, elle prit la main de Sheila pour faire exactement la même chose. Elle relâcha rapidement la main de cette dernière lorsqu’elle eut terminée. Sa tolérance à la proximité avait explosé les scores.
Numa recula à nouveau pour être devant les deux adolescents et les regarda tour à tour avant de tendre son bras gauche vers eux pour leur montrer son nœud d’Isis.

_Même si ces traits s’effaceront, je me souviendrais que vous avez été là pour moi. Et je vous promets d’être là pour vous. Je n’abandonnerais pas.



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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyDim 14 Jan - 22:40



Comment ça un binôme ?!
A ma grande surprise, Kinou ne tenta aucun mouvement de fuite lorsque je pris ses mains. Il avait sans doute changé d'avis et acceptait enfin mon aide ? J'espère que ma pensée est juste.
Sans attendre qu'il ne décide de m'échapper, je le tirai avec moi vers les escaliers puis refermai la porte qui menait au toit pour clore cet épisode délicat.
Avec précaution, je descendais les marches, plissant les yeux pour essayer de voir où j'allais. Ma vision revenait petit à petit mais il faisait moins clair que dehors alors les formes me parvenaient encore plus floues et indéchiffrables. Heureusement, Long assurait toujours sa fonction provisoire de GPS ce qui m'évita la chute. Bon j'avoue, j'ai faillis glisser à un moment mais c'était pas trop méchant comparé à tout à l'heure, donc on est plutôt bien.

Assez vite, nous arrivions au niveau de Numa qui n'avait pas bougé d'un pouce. J'entendis les pages d'un cahier se claquer entre elles ce qui me signifiait qu'elle venait de refermer un livre sans doute. Je vis ensuite une forme se grandir devant nous. Elle devait s'être levée.
J'adressai un sourire à mon amie pour lui montrer que tout va bien maintenant. Je suis fière de moi. Ma mission est accomplie et je suis vraiment heureuse d'avoir pu aider ces deux là. Ils sont gentils, il n'ont fait de mal à personne, il méritent que j'apporte mon soutient ! Après tout, c'est à ça que servent les amis !

Je finis par lâcher le garçon après m'être assurée qu'il n'allait pas retourner sur le toit. Enfin "m'assurer" était un bien grand mot. J'avais simplement jeté un regard vers lui, de toute façon je ne pouvait pas l'attacher à la rambarde des escaliers...
C'est finalement Numa qui brisa le silence en remerciant Yuki de l'avoir aidé tout à l'heure et en s'excusant qu'il ait du s'occuper d'elle. Puis elle s'adressa à moi en s'excusant, espérant qu'elle ne m'avait pas déçue. Mais... Qu'est-ce qu'elle raconte ? Je ne vois même pas pourquoi elle me dit ça. C'est naturelle ce que j'ai fais non ? Et pourquoi est-ce qu'elle m'aurait déçue ? Elle n'avait rien fait de mal... si ?

*Elle fait référence à son incapacité à aller sur le toit. Ne t'es-tu pas aperçue qu'elle ne t'avait pas suivit ?*

*Si mais..*

*Alors arrête de réfléchir de façon stupide et fait preuve d'un peu de jugeote ! Il faut vraiment tout t'expliquer, c'est fatiguant...*

Je laissai le Dragon dire. Je ne niais pas que, des fois, je pouvais être un peu lente à la détente mais tout de même, ses commentaires peuvent être vexants à la longue ! Heureusement que je ne m'attache pas sur ce genre de choses trop longtemps et que j'ai un minimum de confiance en moi sinon je serais fichue avec ce gros lézard ronchon dans ma tête.
J'aurai aimé répondre à Numa mais ce temps que j'avais utilisé pour converser avec Long lui permit de renchérir à l'attention de Kinou.

-Yuki, je ne sais pas ce que tu comptais faire. Elle prit un temps de pause pour capter toute notre attention avant de reprendre, mais il faut que tu penses aux gens qui tiennent à toi et ce que cela leur donnera un chagrin peut être insurmontable si tu n’étais plus là. Perdre une personne qu'on aime, est une blessure qui ne se referme jamais complètement.

Sa phrase venait de résonner en moi comme un violent coup d'épée. Je n'entendis pas ce qui suivit, focalisée sur ces derniers mots. Même si je ne cache pas ce qu'il s'est passé pour Edan et que je réponds à toutes les questions susceptibles d'être posées, je devais toujours replonger dans mes souvenirs pour ça et... ce n'était pas agréable. Je venais à peine de reproduire ce processus sur le toit avec Yuki, alors je n'étais pas prête à encaisser. Je sentais mon petit cœur fragilisé par toutes les émotions qui venaient de me traverser en moins d'une heure. Je pensais tenir si ça en était resté là, pourtant j'avais l'impression de subir le coup de grâce avec une simple phrase.

Par réflexe, le glissai mes doigts sur la petite gourmette argentée où figurait le nom de mon frère. C'en était presque devenu inconscient comme geste. A chaque fois que je pensais à lui ou bien que je me sentais mal, je ne pouvais m'empêcher d'implorer de l'aide ou un simple soutient psychologique de cette façon.
Le Dragon se taisait. Il devait bien sentir que je me sentais légèrement blessée. Merci de me laisser tranquille un moment Long. C'est gentil et très apprécié.

Puis je sentis Numa attraper ma main, m'obligeant à me séparer du petit bracelet qui pendait à mon poignet. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait mais ma gorge se noua. J'ai tendance à ne pas trop apprécier lorsqu'on me dérange alors que je suis avec Edan mais je sais que Numa ne pense pas à mal et puis, elle ne peut pas savoir alors je ne lui en veux pas.
La mine d'un stylo glissa sur mon poignet puis l’emprise qu'exerçait Numa se relâcha. Je penchais mon regard dessus mais je n'arrivais pas à voir ce qu'elle avait dessiné. Tout ce que je pouvais observer c'était une espèce de tâche et... non en fait. Pas plus. Juste une sorte de tâche. Je demandai l'aide du Dragon mentalement pour essayer de mieux me situer.

*Elle t'a gribouillé une sorte de pingouin. Il s'agit sans doute d'un symbole égyptien.*

Une sorte de pingouin. Très bien. Merci Long, ça m'aide.  

- Même si ces traits s’effaceront, je me souviendrais que vous avez été là pour moi. Et je vous promets d’être là pour vous. Je n’abandonnerais pas.

La petite réplique remplie de bonnes intentions de la jeune fille me donna un peu de baume au cœur. Décidément, elle est chou cette petite !

- Pareil pour moi. Je regardai faussement ma montre pour trouver le moyen de m'éclipser tout en essayant de rester naturelle malgré mon mal être et m'écriai, houlà ! Il va falloir que j'y aille moi ! Il me manquait un exo à faire, je comptais le négocier pendant mon heure de perm'. Bon, ça va, c'est faisable avec le temps qu'il me reste. Je posai mes paumes de main l'une contre l'autre en signe de prière et surtout en signe d'excuses, je suis vraiment dé-so-lée de devoir vous quitter si vite ! Je ne veux pas que vous croyez que je vous fuis hein, loin de moi l'idée ! Je te donne mon numéro Numa, comme ça on peut se tenir au courant si vous voulez faire un tour en ville après les cours.

Ni une ni deux, je saisis le petit papier que j'avais dans ma poche avec mon numéro de téléphone écrit dessus au préalable puis le tendis à la jeune fille. Alors non, je ne suis pas bizarre. Juste prévoyante. On ne sait jamais quand on va faire une belle rencontre alors autant prendre cette petite précaution.

- Bon, je vais y aller. Bonne chance pour les cours et prenez soin de vous ! Je me tournai vers le garçon en enchaînant, encore une fois, j'ai été ravie de faire ta connaissance Kinou !

Je me dirigeai ensuite vers le couloir en leur adressant un dernier signe de la main.

- Peut-être à toute à l'heure !

D'un pas rapide, je longeai le mur et récupérai au passage mon sac qui était restait là, abandonné près de la salle de classe de Numa et Kinou.

*Je trouve que tu as rapidement coupé court à la conversation. C'en était presque impoli.*

Je ne répondis pas au Dragon, consciente que ce n'était pas nécessaire pour qu'il me comprenne. J'aurai aimé rester plus longtemps avec eux mais... J'avais juste envie de relâcher un peu la pression avant mon cours. Et puis, je ne voulais pas craquer ou pleurer devant eux. La situation venait à peine de se calmer alors je ne pouvais pas me permettre de flancher maintenant. Il fallait que je m'en aille, j'ai fais le bon choix. Je sais parfaitement qu'on lit facilement en moi surtout lorsqu'il s'agit de fortes émotions et j'ai l'impression que Numa est quelqu'un de perspicace. Je ne pense pas que j'aurais pu maintenir ce sourire de façade très longtemps. S'ils n'avaient pas remarqué que la phrase de la jeune fille m'avait blessé c'était déjà beaucoup.

J'ouvris la porte des toilettes et me dirigea directement à l'évier pour me passer de l'eau sur le visage. Appuyée contre le bord, la tête baissée pour laisser couler le liquide, je me permis de souffler doucement. J'avais juste envie de pleurer un petit coup...
Je ne sais pas si c'est le stresse, l'énervement contre le violenteur de portes, l'inquiétude pour Numa et Yuki, les souvenirs d'Edan, l'hybridation, la pression ou bien un petit mélange de tout ça mais je sens déjà des larmes silencieuses se mêler à l'eau sur mes joues.
Ça fait du bien de se laisser aller un peu... Je suis bien contente de ne pas garder mes émotions enfouies en moi sinon je me sentirai vraiment mal.
Un nouvelle fois je me rafraîchie la figure avec de l'eau puis posai mes mains dessus pour me la frotter un peu. Je finis par découvrir mon visage devant le miroir en soufflant un grand coup. J'ai presque retrouvé toute ma vue. Ça reste juste un peu flou.
Aller Sheila, un peu de nerfs ! Je me donnai deux petites claques sur les joues pour arrêter de pleurer et me redonner un coup d'énergie.

Je vérifiai une dernière fois que la pellicule rouge autour de mes yeux et de ma main avait disparu puis récupérai mon sac que je glissai sur mon épaule avant de ressortir dans le couloirs. Tout à l'heure, je culpabilisai un peu d'avoir menti aux deux jeunes gens avec mon histoire d'exercice et de les avoir quitté comme ça mais maintenant que j'ai évacué mes mauvaises émotions, je me sens mieux.
Il est temps de retrouver ma classe.

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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyLun 15 Jan - 5:09



“La vie est une bougie dans le vent.”


Le son assez fort du carnet à dessin qu’on fermait d’un coup sec me fit légèrement sursauter. Elle était en colère. Je m’en doutais, mais en avoir comme une preuve était tout aussi difficile que se préparer à la situation. J’en bloquai ma respiration en attendant les cris, la claque ou tout autre forme de colère qui allait sans doute me transpercer durement. Pourtant, quand elle prit la parole ce fut pour me remercier de l’avoir aidée et s’excuser pour ce qu’il s’était passé. Ne comprenant pas vraiment les raisons de tout cela, je relevai la tête sur laquelle était comme imprimée une expression trahissant mon incompréhension la plus totale. Mon attention fut néanmoins très rapidement ramenée sur le bas puisque la jeune femme avait pris un de mes poings fermés par le stress qu’elle tourna pour avoir accès à mon poignet. Je vis alors comme je sentis le crayon dessiner une forme qu’il me semblait avoir déjà vue quelque part.

*C’est un noeuds d’Isis, une autre déesse égyptienne. Cela est une sorte de bénédiction qui procure une protection. Je suis heureuse qu’elle t’en ai fait cadeau.*


Les explications de ma déesse avaient été douces mais je sentais qu’elle attendait que nous soyons seuls pour me faire part de ce qu’elle avait sur le coeur. Elle était la protectrice des enfants… j’avais par moment des difficultés à comprendre comment ou pourquoi, mais en cet instant il me sembla en saisir une raison. Malheureusement, je n’eus pas le loisir d’y penser plus que cela puisque ma camarade de classe reprit la parole à mon attention. Me tendant à nouveau, j’attendis que la sentence que je n’attendais plus tombe douloureusement.

Les paroles qu’elle me donna comme le fait que je devais faire plus attention aux personnes qui tenaient à moi parce que perdre un être cher était très douloureux, que je n’étais pas une personne insignifiante parce que j’étais important à ses yeux, que d’autres personnes se souciaient sans doute de moi mais que je ne les voyais simplement pas, me firent encore plus mal que les coups que j’avais pu avoir ces derniers temps. C’était comme si on m’avait fait avaler des milliers de petites aiguilles dont pas mal étaient passées dans mes voies respiratoires, m’empêchant de respirer correctement et faisant apparaître des larmes à mes yeux. Silencieusement, sans bouger, je les laissai couler alors que les mots de Numa-san tournaient en boucle dans ma tête sans que Toueris y soit pour quoi que ce soit.  De ce fait, je ne fis pas du tout attention à ce qu’il se passait ou se disait autour de moi. Le départ de notre senpai n’en fut que plus incompréhensible, mais je ne dis rien. J’avais d’autres choses à penser alors que celle qui les avait dites me faisait toujours face. Que lui répondre ? J’avais énormément de questions à lui poser, des utiles comme des moins utiles, mais cela ne changeait rien au fait que je me sentais perdu.

Ne me sentant plus vraiment capable de tenir debout, de rester vulnérable et sans défense, je m’assis dans les escaliers et posai mes coudes sur mes genoux pour que mes mains forment une sorte de protection sur ma nuque alors que j’étais ainsi recroquevillé sur moi-même, offrant une forme de protection aux zones sensibles de mon corps. j’avais appris cela à mes dépends. Je ne voyais pas quoi dire à la jeune femme, aucun mot ne sortait réellement du lot et les souvenirs se mélangeaient pour se dissocier des mots qu’on m’avait donnés. Pourquoi tout changeait presque radicalement ? Pourquoi s’inquiétait-on ainsi pour ma santé alors qu’avant ça n’aurait gêné personne que je crève ? Pourquoi… ?


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MessageSujet: Re: Comment ça un binôme ?! [TERMINE] Comment ça un binôme ?! [TERMINE] - Page 2 EmptyLun 15 Jan - 18:40
_Même si ces traits s’effaceront, je me souviendrais que vous avez été là pour moi. Et je vous promets d’être là pour vous. Je n’abandonnerais pas.

*C’est beau, ce que tu dis.*

Et c’était sincère. Numa n’avait qu’une parole. Elle n’abandonnerait pas ces deux là, jamais. Ça semblait peut-être idiot et naïve, mais Numa voulait croire en ces adolescents. En cette lueur énigmatique qui semblait naître entre eux trois. Peut-être que ce n’était rien, et qu’après quelques temps ensemble, rien n’allait aboutir, et même s’éloigner, mais Numa voulait vraiment y croire, comme l’esprit du chien y croyait.
Sa méfiance envers Sheila et Yuki étaient mince, voir inexistante, ce qui était étrange. Peut-être que pour Sheila c’était parce qu’elles étaient liées par leur panthéon, mais pourquoi avait elle ce même sentiment envers Yuki ? Qu’avait ce jeune homme craintif de plus que tout ces gens possédés par une divinité à Immortalia ?

*Tu te poses trop de questions. Ecoute ton cœur, tu n’as rien besoin de savoir d’autres.*

_Pareil pour moi … Houlà ! Il va falloir que j'y aille moi ! Il me manquait un exo à faire, je comptais le négocier pendant mon heure de perm'. Bon, ça va, c'est faisable avec le temps qu'il me reste … Je suis vraiment dé-so-lée de devoir vous quitter si vite ! Je ne veux pas que vous croyez que je vous fuis hein, loin de moi l'idée ! Je te donne mon numéro Numa, comme ça on peut se tenir au courant si vous voulez faire un tour en ville après les cours.

La brune regarda Sheila. Elle n’avait pas l’air très à l’aise. Ou du moins, elle n’était pas très naturelle. Etait-ce à cause de ce que venait de dire Numa ? Possible. Mais la demoiselle espérait qu’elle se trompait et que Sheila allait bien. Mais cette incertitude mit un léger pincement au cœur de la cadette. Elle aurait peut-être dû se taire. Comme toujours, parler n’amenait qu’à dire des bêtises.

*Calme toi Numa, elle est encore en pleine hybridation, peut-être que ça l’a seulement épuisé.*


La jeune femme ne répondit rien à sa divinité, elle était certaine qu’il y avait autre chose. Mais les soupçons de celle-ci s’arrêtèrent alors que la rouquine prit un bout de papier dans sa poche où était écrit un numéro de téléphone. Comment ça se faisait qu’elle avait ça dans sa poche ? Elle avait des « cartes de visites » préfabriquées ? En tout cas, c’était bien pratique d’une certaine façon.

_Bon, je vais y aller. Bonne chance pour les cours et prenez soin de vous ! Encore une fois, j'ai été ravie de faire ta connaissance Kinou !

Sheila s’engouffra dans le couloir pour quitter ses cadets, leur adressant un dernier signe de main et les saluant. Un sourire prônant son visage. Elle avait l’air pressé. Pour un devoir ? Peut-être qu’elle était simplement studieuse. L’esprit du chien avait raison, Numa se faisait certainement des films, Sheila devait juste être stressée de cette histoire, et pour son devoir.

Une fois sa camarade hors de vue, Numa se tourna vers le japonais. Mais son œil visible se mit à clignoter frénétiquement. Son visage ne pouvait rien exprimer mais ses yeux parlait pour elle, son étonnement était grandissant. Yuki … Il … Il pleurait ?
Non, non, non ! Ce n’était pas le but ! Numa ne voulait pas lui faire de mal, au contraire !
La vue de la peine de son camarade de classe tétanisait Numa qui ne savait pas quoi faire. Elle pouvait supporter les rires, les cris, les injures, mais pas les pleurs. Les larmes étaient un sentiment trop puissant pour elle.

Apparemment à bout également, le japonais alla s’asseoir sur les escaliers pour s’y recroqueviller de manière très craintive. Il avait une étrange position, comme s’il protégeait sa tête. Il ressemblait vraiment à un petit bien battu.
Les yeux de Numa avait l’impression de voir au-delà d’un jeune adolescent, un petit être perdu et désespérément seul avec pour seul compagnie, sa peur et sa souffrance. Numa s’approcha doucement de lui et commença à tendre les bras vers son jeune camarade, voulant le serrer contre elle pour le réconforter. Mais, lorsqu’elle sentit la présente du garçon tout prêt de son propre corps, la brune se figea, incapable de le toucher. Au-delà de l’odeur de vanille, l’aura de Yuki touchait sa zone de confort, alors qu’il ne lui manquait que quelques centimètres pour toucher ce maigre corps apeuré.
Pourquoi est-ce qu’elle était comme ça ? Elle était donc incapable d’offrir un geste amical et un sentiment positif à autrui ?

Alors que son corps semblait bloquer par une barrière invisible, la demoiselle renonça à son geste, et se contenta de s’asseoir aux cotés du japonais. La jeune femme émit un soupire pour elle-même, se maudissant d’être ainsi. Elle laissa quelques instants s’écrouler pour laisser Yuki respirer et rassembler ses propres idées. Puis, Numa se prononça avec une infinie douceur :

_Je suis désolée, je ne voulais pas te faire pleurer …

Elle se tourna vers son camarade de classe, l’observant un moment. Il lui faisait de la peine, mais ce qui la peinait plus que de le voir dans cet état était les larmes qu’elle avait pu voir se verser tantôt. Numa souhaiterait que plus aucunes larmes ne traversent le visage du japonais. Mais elle n’avait pas ce pouvoir, et il devrait se contenter de son incapacité à cela, mais de sa présence fidèle.

La demoiselle leva les yeux vers le haut des escaliers où elle avait abandonné la veste du jeune homme. Elle se leva et monta quelques marches, le minimum possible pour atteindre le vêtement et le tirer pour l'amener à elle. La porte fermée vers le toit la soulageait grandement. Numa secoua la veste pour retirer les saletés, puis, doucement, elle posa le vêtement sur les épaules du garçon. Il faisait meilleur à l’intérieur, mais il avait passé un petit moment dehors, sans veste.
La jeune femme retourna s'asseoir à coté de son camarade et le regarda un petit moment. Elle ne savait pas quoi dire ou quoi faire pour l'aider et l'apaiser. Ce n'était pas dans ses atouts.

Avec douceur, mais un peu hésitante, Numa posa sa main sur celle refermée du jeune homme qui protégeait sa tête. A défaut de le prendre dans ses bras, elle pouvait au moins lui tenir la main.
Numa glissa ses doigts pour englober la main de son camarade et le caressa délicatement avec son pouce. Yuki avait une main si fine, presque squelettique, mais ça ne l’empêchait pas de caresser sa peau pour lui montrer sa présence.

_Je resterais avec toi autant qu’il le faudra.
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