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You were part of our symphonies...
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 :: Périphérie - Monde :: ◄ Galway - Est :: ► Cimetières
MessageSujet: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyJeu 7 Nov - 2:00

You were part of our symphonies...


« Salut ! »

C’était devenu son rituel. En semaine les jours où elle travaillait, elle passait toujours avant de retourner à Immortalia et le samedi, elle lui accordait quelques longues minutes, voire quelques heures même parfois, lorsqu’elle en avait le besoin. Ces passages lui étaient de moins en moins douloureux, elle ne pleurait plus. Ses yeux s’embrumaient encore de temps en temps mais elle parvenait à se contrôler désormais. Il n’aurait pas aimé cela se disait-elle à chaque fois, lui disait-on à répétition et ils avaient très probablement raison. Car Alistair n’avait pas été de ces jeunes garçons à vouloir du mal ou à souhaiter le malheur aux autres. Trop doux qu’il était, ses tentatives de rébellion de caractère étaient plus mignonnes que franchement efficaces mais cela ne l’avait pas empêché de trouver les mots qu’il fallait lorsqu’il le fallait et de se faire entendre. Il avait eu la vie devant lui pour s’affirmer, pour s’accepter et…

**Ne pense pas à cela. **
*Je ne dois pas penser à ça non. *


L’une de ses mains vint se poser sur la pierre froide, encore humide de l’averse qui était tombée la veille. C’est que le temps n’était pas au beau fixe en cemois de Mars. Au moins les températures étaient-elles un minimum clémentes mais encore pas assez au goût de la grande frileuse qu’est Eireen et puis le vent aimait à venir la déranger, soufflant continuellement alors qu’on ne lui avait rien demandé. Son regard accrocha le bouquet de fleur beaucoup trop gros pour la taille de la tombe. Lawrence avait dû passer par là entre ses propres visites, les fleurs étaient encore fraîches et pimpantes de couleurs. Elle s’accroupit pour s’en saisir et le relever, le calant un peu plus contre la pierre droite pour qu’il ne se renverse pas à la prochaine bourrasque de vent. Il fallait qu’elle trouve un moyen d’alourdir le vase pour s’éviter de devoir le faire à chaque fois et pour éviter de retrouver le tout à l’autre bout du cimetière si la tempête venait à se lever et se faire entendre hurler au travers des rues et des parcs de Galway.

« Oui donc ! Pour continuer le sujet d’hier, je n’ai toujours pas croisé Ethan depuis la St-Valentin. Il passe par le club, il laisse quelques traces de son passage mais je n’ai jamais réussi à l’y croiser. Ça commence à m’inquiéter… Enfin non c’est faux, je m’inquiète depuis la St-Valentin. Mais c’est peut-être déjà trop tard… » Chuchota-t-elle dans un souffle. « Tu penses que c’est… Trop tard ? Ou je peux l’aborder sans problème ? »

Elle ricana faiblement, se raillant elle-même.

« Tu vois, je me pose toujours trop de questions et je réfléchis toujours autant, ça n’a pas beaucoup changé… Hestia me dit d’agir plus promptement parfois et je pense que tu dois être d’accord avec elle mais là j’ai vraiment peur que ce soit trop tard, que j’ai raté le coche et qu’il ne voudra plus me parler. Plus comme avant en tout cas. J’aurais dû me faire violence pour aller le rejoindre pendant le speed-dating mais je ne voulais pas le déranger vu qu’il était avec Aislinn… Urf… Et je rabâche… Je t’ai déjà dis tout ça, désolée. Mais je devrais quand même tenter le coup tu crois ? »

Evidemment, il n’y eut que le silence pour lui répondre et elle n’en attendait pas non plus, de réponse, elle n’était pas encore folle même si vivre en partageant son corps avec une déité pouvait peut-être faire rentrer le M dans cette catégorie… Bon, elle n’était CE genre de fou qui parle aux morts et en entend et agit en fonction de ce qu’ils lui répondent.

**Hadès pourrait rendre cela possible.**
*Oui bon toutes les personnes qui ne sont PAS possédées par Hadès alors !*
**Je te taquine jeune fille, voyons !**
Répondit la déesse en l’accompagnant de son tendre gloussement.
**Il n’en reste pas moins que je t’ai déjà répondu sur ce questionnement et malgré toutes les réticences que je peux avoir vis-à-vis d’Ethan, je me répète, tu n’as rien à perdre. Il vaut mieux que tu t’assures de sa réceptivité en l’abordant plutôt que tu creuses encore plus la distance qui vous sépare depuis la mort d’Alistair par ton mutisme et ton manque de confiance.**
*Tu as raison…*


La jeune fille finit par lâcher un long soupir résigné. Elle se releva et tapota sur la pierre tombale.

« Bon aller je te laisse, je vais essayer de trouver le loup. Je te tiens au courant de toute manière. A samedi ! »

Adressant un dernier sourire à la tombe, Eireen pivota et s’en éloigna d’un bon pas. C’est que ce vent était vraiment désagréable ! pensa-elle alors en se recroquevillant sur elle-même, enfouissant encore plus ses mains dans ses poches et creusant l’écharpe qu’elle portait avec le bout de son nez pour la relever sur le bas de son visage. Une écharpe qui ne lui appartenait pas de base. Tiens… Elle pourrait peut-être utiliser l’excuse de la lui rendre pour aborder Ethan et entamer la conversation ? Elle rit elle-même à cette idée, après presqu’un an d’emprunt, c’était ridicule comme idée ! Pas que la jeune fille avait réellement voulu s’approprier le vêtement mais le temps allant, le fait qu’elle en ai offerte une nouvelle comme cadeau (avec une paire de gants également) et que le propriétaire ne soit jamais revenu à la charge quant à sa récupération, voilà qu’elle protégeait toujours fidèlement son cou et sa gorge lorsque les températures se faisaient fraîches.

C’est un éclat blanc qui sorti la rouquine de ses pensées. Relevant la tête, ses yeux se posèrent sur une statue, plus loin, dont elle n’avait pas le souvenir lors de ses dernières visites mais dont la silhouette lui parlait étrangement. C’est d’ailleurs cette étrangeté qui la mut et la fit se rapprocher de la tombe dont elle ornait de grandeur et de splendeur. L’éclat du marbre utilisé, car le matériau utilisé était facilement reconnaissable et ne faisait aucun doute, était encore trop vivace pour que la statue accuse d’un certain âge. Elle était neuve et conforta Eireen quant à son non-souvenir de sa présence avant. On devait l’avoir installée il y a peu. Ce dont Eireen ne s’attendait pas et qui la surprit, c’est qu’elle fut capable de reconnaître le marbre et de l’associer au travail d’envergure d’une certaine personne, sans que le doute ne puisse s’installer, encore une fois.

**C’est donc cela qui se cachait sous ce grand voile.**

La voix d’Hestia était claire mais résonnait d’un timbre qu’Eireen n’avait jamais entendu et qui ne manqua pas d’ajouter à l’émoi et au mysticisme qui se dégageait de l’œuvre.
La jeune fille la détailla sous toute ses coutures, se laissa subjuguer par la finesse du travail, le drapé, les ailes, ce visage mais surtout ces mains tendues vers l’avant. A se laisser happer dans sa contemplation, Eireen senti son cœur se serrer mais en même temps l’aura rassurante qui se dégageait de la statue voulait qu’elle se détende, c’était étrange, très étrange mais surtout, c’était triste…
Ses yeux cherchèrent un nom et ses lèvres le prononcèrent dans un chuchotement si bas qu’il pouvait passer pour intime entre elle et la grande figure en face d’elle.

« Sin… »
**Une jeune femme qui semble avoir été très importante pour Ethan.**

Eireen acquiesça silencieusement à la constatation de la déesse en hochant très doucement de la tête, son regard céruléen s’étant reporté sur le visage de la défunte. Ethan était un très bon artiste mais les traits de la statue étaient trop humains, vivants, pour qu’ils soient l’uniques fruits de son imagination. Dans ce regard pourtant de marbre (hahaha… ok je sors) et ce sourire discret, elle puisa la force qu’il lui fallait pour fixer sa résolution et dans un élan et un geste qu’elle ne pouvait s’expliquer, elle se redressa et fit miroir à son sourire, tendant sa main droite pour la glisser contre la gauche de la statue et de la serrer en répétant, avec bien plus de conviction comme si elle saluait une amie perdue :

« Eireen, enchantée ! »







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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyVen 8 Nov - 6:19

You were part of our symphonies...

Le pas trainant, le dos courbé comme si un trop plein d’émotions avait un poids physique quelconque, j’avançais entre les sépultures du cimetière. Chaque dimanche, je visitais la tombe de Sin et au passage, celle d’Alistair, augmentant l’son d’ma musique dans mes écouteurs au fur et à m’sure qu’j’avançais entre les sépultures. S’tait mon moyen trouvé pour éviter d’fondre en larme comme un con. Rien d’mieux qu’l’a musique. Concentré sur les paroles, j’évitais à mon cerveau d’partir sur autre chose. Du moins s’tait l’plan. Pas t’jours parfait.

Aujourd’hui j’avais fait exception et passait en s’maine pour la simple raison que j’voulais voir Aleksandra. L’état d’l’appart’ment était d’pire en pire à chaque visite. Pas très approprié pour une p’tite cocotte d’son âge. Bref, j’avais pris l’habitude d’passer deux fois s’maine au lieu d’une, ajoutant à ma charge émotionnelle, mais au moins j’pouvais être rassurer quelques jours après être passé. Enfin, mon vieux sac à dos usé rempli d’aliments pendant lâchement dans une main, mon téléphone et ma musique dans l’autre, j’avais final’ment décidé d’repasser au cimetière au passage pour déposer un p’tit truc pour Ali.

« Tu te fais du mal Mircea. Cesse de fréquenter le cimetière. Tu peux honorer ta copine de loin. Autrement… Te reprendre en main serait une excellente façon. Elle serait fière de toi. Et moi aussi. », m’disait ma déesse sur un ton délicat.

J’faisais la sourde oreille. Voir Sin m’était nécessaire. Oui! Nécessaire. En plus, j’lui d’vait bien ça et s’tait pratiquement la seule chose qui m’faisait l’ver l’cul d’mon lit ou du tapis du Club. Aphrodite elle-même avais compris l’intérêt et même approuver la livraison de l’œuvre et sa production en elle-même. Après, j’savais qu’Aph avait pas réaliser l’impact qu’ça aurait. Elle s’ennuyait d’mon attitude désinvolte, d’mes sourires charmeurs du matin fais que pour elle dans mon miroir en fixant mon look désorganisé, mais impeccable. Maint’nant j’aurais tout aussi bien pu dormir à la rue les gens f’raient pas la différence avec un hobo. Même une barbe d’quelques jours avaient fait sa place. Sans maquillage pour accentuer mon r’gard ou cacher les profonds cernes qui ornaient mon visage, un vernis écaillé sur les ongles qui datais d’la St-Valentin, mes vêt’ment étaient lousses, comfortables dû à l’usure et manquaient d’classe…en gros… général’ment troués. J’allais être dans mon élément dans mon quartier quoi!

M’dirigeant d’abord jusqu’à la tombe d’Alistair, j’remarquai un bouquet d’fleur d’taille impressionnante que j’jauger du r’gard avec dégoût. Sortant d’ma poche une p’tite sculpture, j’l’observai un moment comme pour évaluer si ça valait t’jours la peine.

« S’pas grand-chose. J’espère qu’l’accès au paradis est pas déterminé par la taille d’mes offrandes parce que j’suis foutu. J’espère quand même qu’t’appréciera. S’pas mal la seule sculpture qu’j’suis arrivé à faire dernièr’ment. J’l’ai amélioré un peu. »

J’déposai une réplique d’l’escargot que j’lui précédemment offerte et qu’j’avais piqué dans son dortoir avant qu’tout soit vidé. L’idée d’lui en faire une collection de style différent m’était passé par la tête, mais j’avais eu l’courage qu’d’en faire qu’un p’tit. L’reste viendrais plus tard.

J’me penchai pour observer la note sur une petite carte qui avait été jumelé aux fleurs d’à côté. Ces dernières avaient été offerte par Lawrence Doogood. Évidemment, l’fils de riche en avait les moyens, pensais-je en roulant les yeux. Tant mieux pour Ali au fond, j’savais que s’qui m’dérangeait était ma propre situation financière.

« Tu les mérites. », affirmais-je en tapotant d’façon bienveillante, mais nonchalante la pierre tombale qui avait l’mérite d’être un peu plus respectable qu’celle qu’Sin avait d’abord hérité.

J’cherchais un truc à dire ou faire, mais mes visites étaient si fréquentes récemment qu’ça semblait inutile. J’avais d’jà tout dit, il m’semblait. La gorge serrée, l’seule truc qui sorti fut un filet d’fumé causé par l’froid. D’un geste lâche d’la main, j’tentai d’chasser ce silence malaisant, abandonnant l’idée d’parler et tournant les talons en direction d’la sépulture de Sin.

« J’aurais bien pris ta place dans la voiture. », furent les seuls mots qui finirent par s’échapper alors que j’m’éloignais.

Oui, j’aurais échangé ma vie inutile pour qu’Ali puisse avoir un av’nir qui valait d’quoi pour vrai. Il aurait eu Eireen. Ces deux là s’méritaient bien l’un l’autre. S’raient heureux. Moi, j’s’rais avec elle, ou pas, s’lon s’que j’méritais. J’levai les yeux au ciel espérant à moitié qu’un feu divin ou quelque chose du genre m’frapperait et exaucerais la chose, mais j’voyais pas pourquoi il f’rait quelqu’chose main’tnant. Il avait jamais rien fait pour aider d’toute façon.

D’son côté ma déesse avait ravaler ses paroles, ce dont j’lui était r’connaissant. Une guerre divine j’en avait pas b’soin.

« D’toute façon, j’ai trop d’trucs à régler pour crevé. »

Aphrodite n’aimait pas m’entendre penser d’la sorte, mais elle savait qu’c’était des idées passagères. J’devais rester pour Aleksandra, mes colocataires, pour Aphrodite…parce que da j’pensais à elle. J’avais des comptes à régler aussi. Une chose à la fois.
J’montai l’son d’mes écouteurs une fois d’plus. Quelques pas d’plus et j’montai encore l’son alors que j’percevais l’éclat blanchâtre d’ma douce.  
Musique pour le plaisir ici:

« Tu va abîmer tes oreilles mon chou. », entendis-je faiblement au travers ma musique.

À ma surprise, mon immaculée damoiselle n’était pas seule. Une chevelure de feu qui tranchait violemment avec l’décors et la sculpture d’vant elle attira mon attention. J’figeai un moment, tentant d’identifier la personne. Fallait dire qu’Sin avait un nombre d’fréquentations limités d’son vivant. Orphelinat oblige. Quelqu’un qui sortait d’l’orphelinat? Non...Non. Fallait qu’j’arrête d’me mettre d’la merde dans les yeux. J’pouvais r’connaître la silhouette partout pour l’avoir, soyons franc, parce que j’l’avais admirer quelques fois auparavant et parce que j’la voyais souvent au club. Aussi, l’écharpe trompait pas. S’tait la mienne. La vieille guenille qui m’avait servi durant un bon moment. J’l’avais d’ailleurs oubliée, remplacé par celle d’bien meilleure qualité qu’la principale concernée m’avait offerte.

« Eh bien! Regarde qui est là!? Parlant de feu divin! »


Aphrodite s’était exclamée sur un ton clair et presque joyeux, mais surtout, empreint d’soulagement. La lourdeur d’l’atmosphère en ma présence d’vais lui peser pour qu’elle soit si heureuse d’voir Eireen!

Un bref r’gard accusateur vers le ciel comme j’lavais fait peu d’temps avant, signifiant à Aph qu’l’allusion au feu divin avait p’t’être été d’trop. Instantanément méfiant, tentant d’comprendre s’qui avait bien pu l’am’ner ici et les idées embrumées par mon instabilité du moment, j’tais prêt à croire une putin d’intervention divine. Il m’réservait quoi encore bordel?!

« C’était une blague Mircea… »


J’plaçai mon téléphone dans ma poche, mes écouteurs toujours en place. Mes lèvres s’entrouvrir, comme pour adresser la parole à la rouquine, mais j’abandonnai l’idée. Au lieu, j’assistai en silence à une drôle de scène. Elle détaillait l’œuvre pendant un bon moment moment, puis glissant sa délicate main dans celle de Sin se présenta avec une conviction déconcertante pour ma propre personne.

« Eireen, enchantée ! »

Échappant mon sac dans la mince couche de neige, j’étouffai d’ma main une plainte à mi-chemin entre la douleur et les pleures alors qu’les larmes commençaient à perler. J’avais du mal à expliquer cette soudaine vague d’émotions. Ça m’semblait si réel, non…vivant? J’venais parler à Sin si souvent. Évidemment, j’avais parlé d’Eireen, d’Alistair, d’Aph, même d’Aislinn avec une certaine culpabilité, mais j’m’étais t’jours dit qui avait d’forte chance qu’elle entende pas, qu’elle écoute pas. Soudain’ment voir Eireen venir s’présenter, semblait rendre la situation étrange. Comme si elle r’connaissait un minimum d’vie à la pièce. Chose que j’comprenais pas. D’étrange questions submergeaient mon pauvre crâne. Comment Sin aurait réagi? Elles se s’raient certain’ment bien entendu. L’idée qu’elle pourrait encore faire partie d’ma vie et qu’elle rencontrait une amie, m’rappelait qu’ce s’rait jamais l’cas. Elle aurait approuvée d’Eireen. J’fixai mon r’gard sur l’doux visage d’la sculpture comme si j’attendais son approbation, une réaction. S’qui était complèt’ment stupide. Confus, j’restai figé sur place comme un imbécile, une main t’jours sur ma bouche comme pour éviter tout autre échap’ment la s’conde porté sur mon écharpe et ma gorge qui serrait t’jours.

« Mircea? Amour? Tout va bien. Hey… »

Le ton était si tendre, si doux, elle aurait voulu m’prendre dans ses bras et j'pouvais pratiquement sentir son sentiment d'impuissance.


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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyJeu 14 Nov - 18:43

You were part of our symphonies...


Le bruit du sac tombant au sol ne manqua pas de parvenir jusqu’aux oreilles d’Eireen qui sursauta à son entente. La main toujours tendrement serrée sur celle de la statue, se tête se tourna pour chercher du regard l’origine du son. Flegmatique connue et reconnue, cette fois-ci elle ne put empêcher ses paupières de s’écarquiller de surprise. C’est que déjà, elle ne s’attendait pas forcément à croiser quelqu’un à cette heure-ci car ce cimetière bien qu’ayant un espace dûment rempli, n’accueillait que peu de visiteurs en soirée en semaine avait-elle noté. Donc, pas de rencontre de prévue mais EN PLUS cette dite rencontre concernait une personne qu’elle connaissait et non des moindres ! Son simple échange à sens unique avec Alistair en disait déjà long.
Ethan.
Pourquoi Ethan ?

**Il faut dire…**

Oui, oui effectivement. Alors qu’elles venaient toute deux de se mettre d’accord sur la proximité entre la jeune fille enterrée sous cette stèle et lui, ce n’était pas étonnant de le retrouver ici. Encore plus depuis la mise en terre d’Alistair dans ce même cimetière.
La vraie question était « Pourquoi maintenant ? », « Pourquoi là tout de suite ? » alors qu’en presque trois mois ils ne s’étaient jamais croisés en ces lieux ?

**Et bien ? Ne voulais-tu pas t’entretenir avec lui ?**
*Si… Si ! Mais je ne m’attendais pas à ce que ça fasse dans la foulée !*
**Si je n’étais pas moi-même déesse, je penserais à une intervention céleste.**
*Ce n’en est pas une ?*
**Ah. Dieu seul le sait.**


Urg, qu’elle détestait quand Hestia la taquinait ainsi et se désistait en habillant ces mystérieuses remarques d’ironie en citant le Dieu Unique dont elle ne lui avait jamais réfuté ni confirmé l’existence. Elle s’en amusait un peu trop souvent ces derniers temps et Eireen s’était demandé si ce n’était pas sa part de fierté propre aux divinités grecques qui la faisait jouer d’autant de cynisme sur le sujet religieux. Ce dernier aurait pu être relancé sur le pas mais possédée et hôte préférèrent toutes deux se concentrer sur la situation actuelle.

Elle n’était pas prête.
Ô qu’elle n’était pas prête !
Elle avait bien dit qu’elle devait lui parler mais là, comme ça sans préparation c’était comme si elle oubliait à vitesse grand V tout ce dont elle voulait s’entretenir avec lui et sa réaction n’arrangeait rien. De là où elle était, Eireen voyait bien cette main portée devant sa bouche et l’autre au niveau de sa gorge mais c’était tout. Elle attendait un éclat, cette exubérance si propre au jeune homme. Elle se préparait déjà psychologiquement à subir ses railleries.
Il allait se moquer ! C’était obligé ! Urg, et ça risquait de la poursuivre longtemps en plus, il allait vraiment falloir qu’elle prenne sur elle !

Rien.
Quoi ? C’était tellement bizarre qu’il n’arrivait même pas à en rire ? Ou il faisait en effort considérable pour ne pas s’esclaffer à s’en rouler par terre ?
Une moue s’installa sur le visage d’Eireen et elle se rendit compte qu’elle tenait toujours la main de la statue. Elle la lâcha avec dextérité mais sans brusquerie avant d’aller cacher la sienne dans sa poche, détournant le regard en tourant la tête pour fixer une autre tombe, sentant même le rosé lui monter aux joues. Elle ne le salua pas alors même que sa réaction montrait bien qu’elle l’avait reconnu.
Aller Shaw… Lâche le ton rire ! C’était bien mérité après tout.

Rien.
Ethan n’étant pas une référence en contrôle de soi lorsqu’on lui donnait ouvertement l’opportunité de se moquer, c’est que quelque chose clochait. Ce calme avant la tempête ne présageait rien de bon et Eireen prit son courage à deux mains pour reporter son attention sur le jeune homme.
Quelque chose n’allait pas. Plus les secondes s’égrenaient, plus la rouquine en pris conscience.
Il n’y avait pas d’éclat. Ethan ne brillait pas.
Alors Eireen s’inquiéta.

Il y eut un premier pas, hésitant, un deuxième et ils se précipitèrent par la suite. Depuis combien de temps ne l’avait-elle pas vu ? « Seulement » deux semaines ? Plus ? Malgré la main posée devant sa bouche, il avait l’air d’avoir pris des années dans la tronche et pas que quelques semaines ! Mais ce n’était pas tant cela qui préoccupait Eireen, bien que cela ajoutait du néfaste au tableau. Il y avait un problème ou des problèmes, l’attitude et le corps d’Ethan lui paraissait soudain lui crier au secours et cela lui était insoutenable au point qu’elle bloqua sa respiration alors qu’elle n’était plus qu’à quelques pas de lui et qu’elle était aux premières loges de ce sombre et douloureux spectacle. Sans réfléchir, il n’y avait pas lieux de réfléchir, elle passa ses bras de part et d’autre de lui et le serra contre elle, faisant tomber l’un de ses écouteurs sans s’en rendre compte. Elle ne relâcha son souffle qu’à ce moment-ci dans un long soupire lourd de tristesse et se laissa happer par toute cette concentration de sentiments qui entourait Ethan et qui s’était accumuler en eux deux depuis qu’on leur avait annoncé la mort d’Alistair.

Ses yeux s’embrumèrent et pour une fois, elle ne retint pas ses larmes en sa présence car après tout, en un sens, même si son étreinte se voulait un signe fort de soutien, en cet instant elle ne pleurait pas forcément pour elle mais pour lui. Encore que cela pouvait être question de point de vue. Le voir ainsi lui faisait mal, très mal honnêtement et elle se considérait comme étant une des raisons à cet état-là, s’en voulant atrocement d’avoir été absente en s’attribuant égoïstement toute la tristesse du monde après ce jour fatidique, comme si les autres n’avaient pu souffrir autant qu’elle, eux qui étaient si forts.

« Je suis désolée… »

S’échappa alors de ses lèvres dans un sanglot alors qu’elle renforçait son étreinte. Elle laissa tomber sa tête, appuyant son front contre son épaule.

« Désolée… Je n’ai pas été… là… Pas… Pas comme il se doit… Désolée… »

Fut tout ce qu’elle parvint à prononcer correctement entre ses nombreux sanglots dans un premier temps. Dans un second temps… En fallait-il vraiment un ? Peut-être que non. Peut-être ne leur fallait-il que ce moment de faiblesse pour se retrouver comme avant ? Peut-être que dans ce cimetière morose, en cette soirée morose la flamme de l’espoir brûlait encore pour ces deux-là ?






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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyMer 20 Nov - 0:09

You were part of our symphonies...



Cerveau embrumé par la tristesse, j’voyais Eireen se r’tourner vers moi, mais pour une raison obscure, j’réalisai pas immédiat’ement qu’elle m’avait vu. Comme si j’tais spectateur d’un show duquel j’faisait pas partie. J’restais planté-là comme un con en silence. J’aime pas tellement l’silence. D’mon expérience ça présage jamais rien d’bon. Mais, pour une fois s’tais pas moi qui allait l’brisé. J’pouvais juste pas. Ma musique qui m’crachait dans les oreilles semblait même pas suffire à l’brisé pour ma propre personne, j’pouvais malgré tout sentir l’poids du silence entre nous.

Eireen avait r’lâché la main d’Sin, puis r’garder au loin un moment n’sachant visiblement pas comment réagir. Tout d’suite j’essayais d’traduire sa gestuel avec tout s’qui pouvais m’venir en tête. Déception d’me voir. Nah pourquoi elle s’rais ici sinon? J’comprenais pas comment elle pouvait être là. Ça f’sait aucun fucking sens. Elle s’retenait d’m’envoyer balader? J’allais m’faire taper sur les doigts pour pas avoir pris soin du Club comme j’devrais dernièrement? Elle aurait raison. Elle semblait inconfortable? No shit?! Moi aussi!

Après s’qui sembla une éternité, elle fit un pas vers moi, ma première réaction, qui m’surpris moi-même, fut d’en faire un vers l’arrière. Ce à quoi Aph me d’manda de n’pas fuir. Partager entre sa supplication et mon incertitude, j’paralysai simplement. L’instant d’après les bras d’Eireen m’enlaçèrent et d’une oreille j’pu alors entendre le vent qui traversait le cimetière ainsi que les souffles et soupirs d’mon amie. Mon inconfort laissa instantanément place à une totale confusion. D’abord sous l’choc, parce que si y’a un truc auquel j’me s’rais jamais attendu d’Eireen s’tait bien un câlin, mon premier réflexe fut d’laisser échapper un bref rire confus vagu’ment déformé par ma gorge toujours serrée, mais il en fallait pas davantage pour que j’perde total contrôle et lui rendre la pareil en la serrant encore plus fort encore. M’penchant légèrement vers elle, j’enfouis mon visage dans son écharpe. Des larmes y perlaient sans qu’j’y puisse quoiqu’ce soit. Elle était pas obligé d’les voir right? Sans trop réalisé, mais mains s’crispèrent sur le dos d’son manteau alors que, tremblant sous l’effort, j’’essayais d’étouffer tout sanglots qui tenterait d’s’échapper. Fallait dire qu’les siens m’aidaient pas à r’prendre contrôle. S’te réalisation soudaine m’fit prendre conscience d’un s’cond truc. Elle allait pas non plus. Elle avait b’soin et moi j’tais là à pleurnicher comme un imbécile. Quelqu’un lui avait fait du tort? Celui-là j’allais lui défoncé la gueule, s’tait obligé! Ou quelqu’un était mort? C’était pour ça qu’elle était dans le cimetière? J’allais être là pour elle! Moi ça f’sait si longtemps right?

Immédiatement, j’tentai d’essuyer discrèt’ment les larmes avec son écharpe prévoyant m’r’dresser et prendre les choses en mains. Alors que j’tentais d’reprendre un peu de stabilité émotionnel, j’entendis les faibles paroles d’Eireen à moitié couverte par ma musique et ses propres sanglots.

« Je suis désolée… »

Elle appuya sa tête contre mon épaule et j’allai poser une main incertaine dans sa douce chevelure rousse.

« Désolée… Je n’ai pas été… là… Pas… Pas comme il se doit… Désolée… »

« Quoi? Hen? Non…nu. Han han.»

J’secouai la tête et attrapai Eireen par les épaules pour l’éloigner tout en m’redressant, mais ce, sans réussir à rel’ver la tête vers elle. Ses sanglots étaient pour moi? No way! J’la f’sait pleurer? Mon cœur s’mit à débattre alors qu’mes pensées revisitaient d’nouveau l’passé. La dernière personne qui avait fait ça s’trouvais à côté d’nous, gelé sous terre à s’moment d’l’année. J’allais pas lui faire ça elle aussi.

« D’quoi tu parles? J’vais…bien. J’ai juste. Juste un truc dans l’œil. Ça va. Ça va. » , répétais-je à d’mi pour m’convaincre moi-même et m’trahissant sans doute en même temps.

« Ce serait crédible si tu n’avais pas l’air d’une loque. Eireen est une jeune femme intelligente. Je doute que tu puisses t’en sortir aussi facilement. De toute évidence elle s’inquiète, et avec raisons! Ce n’est pas en la repoussant que tu réussiras à calmer son esprit. »

Je pouvais sentir la brûlure de mes yeux rougis, la chaleur de mes larmes chaudes sur mes joues froides, et j’avais d’jà noté la couleur grise naturelle d’mes yeux beaucoup plus apparente que le violacé d’ma déesse, récemment. Cette dernière observation m’avait marqué, réalisant qu’la couleur avait p’être quelque chose à faire avec mon état, s’qui m’avait paru insignifiant d’puis ma possession. Maint’nant s’tait juste flagrant. Aphrodite avait sur’ment raison. Malgré tout, j’t’ais prêt à espérer qu’Eireen soit magiqu’ment viré idiote dans les dernières semaines et que j’m’en sauverais.

Insatisfait d’ma réponse, j’serrai d’abord les dents comme pour maint’nir tout signe d’faiblesse à l’intérieur avant d’tenter d’articuler à mon tour quelqu’chose d’rassurant. Rien. J’grimaçai. Les plis d’mon nez et d’mon front s’démarquèrent peu à peu par la frustration, puis la colère. Pas contre elle, contre moi-même surtout. Rien. Rien. J’trouvais rien.

J’portai l’une d’mes mains à ma chevelure qu’j’agrippai fermement d’une poignée et r’lâchai aussitôt, laissant glisser ma main. Frustré, ma respiration était plus rapide, l’anxiété était forte et c’qui d’vais arriva, arriva. Gesticulant, j’m’était r’dressé, hurlant à tue-tête.

« WHY?! POURQUOI?! QU’EST-CE QUE T’EN AS À FAIRE?! TU PEUX RIEN Y FAIRE! T’ES LA SEULE CONNE QUI S’EN PRÉOCCUPE. TU T’DIS PAS QU’Y’A P’T’ÊTRE UNE FUCKING BONNE RAISON? »

J’présentai la statue d’un geste d’main sans trop penser à s’que ça impliquait.

« T’VAS PASSER TON TEMPS À PLEURNICHER POUR MOI COMME T’AS FAIT POUR ALI?! TU POURRAIS MÊME PAS… même pas comprendre… »

L’explosion s’tait terminé sur un ton plaintif étouffé. S’que j’v’nais d’lui balancer, j’savais d’jà qu’s’tait mal exprimé et s’tait à moitié faux. Eireen avait t’jours été des plus alertes avec moi. Elle avait une facilité à analyser mes gestes et paroles qu’j’avais pas vraiment r’trouver ailleurs. J’mettais ça sur l’dos d’l’empathie. Sa capacité à s’mettre dans les chaussures des autres. Du moins s’tait comme ça avec moi. Notre vie similaire d’orphelin y était p’t’être pour quelque chose aussi. Au fond d’moi j’aurais bien voulu qu’elle puisse comprendre, même l’espérais. En r’vanche, j’espérais aussi qu’elle ne comprendrait jamais. Parce que si c’était l’cas. C’est que j’l’avais trainer dans mes shits. Eireen avait la chance d’avoir grandit avec un minimum de dommages pour une orpheline. Sûre elle avait vécu sans doute d’la déception, la solitude pis toutes les shits qui viennent avec, mais elle avait pas senti l’besoin d’recourir à la fuite, aux substances illicites, aux boulots illégaux ou à la prostitution. Du moins pas à ma connaissance. S’tait pas tellement des sujets qu’on abordait entre nous. J’remerciais Dieu pour ça. Oui carrément. S’tait une d’mes rares amis qui était saine si s’tais pas la seule et j’en était conscient. J’y t’nais d’ailleurs, même si j’l’exprimais p’t’être mal. P’t’être…

« VA. Va faire un truc utile avec ta vie…Prends…prends des photos. J’sais pas. Profite du club pour te changer les idées. J’l’ai fait pour!…bordel…FOU MOI LA PAIX. S’PAS À TOI D’SAUVER L’FUCKING PUPPY EN DÉTRESSE QU’T’AS L’AIR D’PENSER QU’SUIS. FUCK OFF!»

« ÇA SUFFIT ETHAN! FERMLE-LA! » , ordonna la voix d’ma déesse d’une voix stricte qui n’avait plus rien d’son ton mielleux habituelle.

Aphrodite n’était pas fan de la confrontation, de mémoire, elle l’avait toujours évitée. Les conflits auxquels elles étaient généralement mêlées s’lon s’que j’en avais compris avaient généralement été provoqué par erreur ou la personne connaissait pas sa place. Ses mots, pas les miens. Bref, elle aimait pas et pour une raison obscure, s’tait la première fois qu’elle se braquait contre moi plutôt que d’me suivre.

« C’est inacceptable! Je ne cautionnerai pas une attaque gratuite de la sorte! QU’EST-CE QUI TE PRENDS?! Apprends à gérer tes émotions! C’est…c’est…puéril!»



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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyDim 29 Mar - 19:38

You were part of our symphonies...


Douce, clémente, paisible, sereine, chaleureuse… Pour la quasi-inexistence d’informations que l’on peut trouver sur Hestia, le fait que ces adjectifs soient répétés inlassablement sous son nom doit bien signifier qu’on ne peut douter de ce trait de caractère de la déesse. Une déesse sacrifiée (qui s’est elle-même sacrifiée honnêtement) au profit des autres afin que ceux-ci puissent vivre leurs si belles et complexes aventures.
Douce, clémente, paisible, sereine, chaleureuse… On ne sait que cela d’Hestia, elle ne représente que cela, elle n’est que cela.

Vraiment ?

Il fallait s’éloigner, vite, très vite. Loin, plus loin, encore plus loin ! Ne rien toucher, ne rien regarder surtout ! La sensation de brûlure provoquée par le passage de ses larmes tièdes sur ses joues gelées par la bise n’était rien en comparaison à celle qui parcourait l’entièreté de son corps désormais. Dès lors qu’Ethan avait haussé le ton, Eireen avait su que les choses dégénèreraient. Pourtant ce qu’il avait hurlé n’était pas faux. Enfin… Pas entièrement non ? Il avait le droit de lui dire ça. En partie au moins ?
Si l’adolescente s’était préparée à lutter contre la douleur sourde qui lui empoignait la poitrine, si elle s’était estimée psychologiquement prête à affronter cette vérité giflante sortant de la bouche d’Ethan, prête à pallier tout sursaut de tristesse et de colère provenant de sa propre personne, elle ne s’était absolument pas attendue à devoir lutter contre la rage d’une déesse dont l’allégorie aurait pu être la douceur.

Cette fureur fit comprendre à la jeune fille qu’au final l’entité divine qu’elle abritait en son sein ne s’était jamais réellement mise en colère. Elle comprenait maintenant contre quoi luttaient ses camarades qui eux, n’avaient pas la chance de s’entendre aussi bien qu’elle avec sa divinité, avec les leurs. Elle comprenait maintenant la fragilité de son enveloppe d’Humaine. Elle comprenait également la raison pour laquelle la déesse protectrice du Foyer réagissait ainsi et cette raison lui faisait peur. Au contraire des autres, une nouvelle fois, elles étaient proches, trop proches, de telle manière à ce que lorsqu’on s’attaquait aussi véhément et injustement à son « Foyer » elle se devait d’occire cette menace. Mais à quel prix ?

Ethan avait déjà bien pris les devants, s’éloignant de ce qu’il fallait pour exprimer toute sa hargne librement. Ce n’était pas assez selon Eireen qui dès lors qu’elle senti la colère gronder en elle, tourna tout bonnement les talons et marqua la distance à grands pas. Une troisième personne aurait-elle été le témoin de cette scène, elle aurait pu croire que la rouquine fuyait après s’être mangée tout cela dans la figure. C’était sans compter sur la montée brusque en température entre les deux jeunes gens, les pointes de ses cheveux qui semblaient avoir blondis, leur ondulation perdant de leur naturel. Était-ce de la fumée juste là ?

Elle brûlait, de l’intérieur, s’était intenable. De peur de voir l’écharpe réduite en cendre par le seul contact avec sa peau, elle l’ôta rapidement et la jeta le plus fort qu’elle le put loin d’elle, s’en voulant de la traiter ainsi mais ne lui appartenant pas, elle s’en voudrait encore plus de la faire disparaître. Elle tint encore deux trois pas avant de s’écrouler à genoux en lâchant une longue plainte de douleur en s’enserrant dans ses bras. La fraîcheur du sol contre son front alors qu’elle ne faisait que se recroqueviller encore plus sur elle-même fut la bienvenue bien que de courte durée. Sa peau brûlait à n’en plus pouvoir, tous ses muscles étaient contractés comme s’ils essayaient d’expulser quelque chose mais qu’ils n’y parvenaient pas. Elle sentait ses vêtements se raidir, se coller contre sa peau dont la transpiration avait grand mal à maintenir la température. Elle se consumait. Si tout cela continuait elle allait tout simplement et tout bonnement se transformer en boule de feu et brûler sur place.

La crainte provoquée par cette idée s’opposa alors vivement à la colère de la déesse et il fallut qu’elle soit là, à supplier entre ses lèvres craquelées, dans cet état pitoyable, de ne pas la tuer pour qu’enfin Hestia reprenne raison. Jamais, Ô grand jamais elle n’avait voulu en finir avec sa protégée. La culpabilité remplaça la colère et une nouvelle fois Eireen ne put contenir ses larmes bien qu’elles ne fussent pas les siennes. L’échange qui s’en suivit entre la déesse et son hôte resta et restera entre-elles.
Complètement affalée par terre, elle enchainait les longues inspirations pour s’aider à regagner leurs calmes à toutes deux, répétant inlassablement «Ca va… ça va… ». Elle eut même un geste vers Ethan alors qu’elle se redressait enfin, pour s’asseoir en s’adossant à la pierre tombale la plus proche.

« Ça va ! »

Son geste de la main avait été nonchalant comme elle le faisait habituellement de manière bien plus efficace quand elle voulait rassurer les autres quant à son état.
Puis elle se souvint. La situation n’avait rien d’habituel. Ethan venait de lui crier dessus non ? Ah merde, Ethan…
Ressentant soudainement une grande lassitude, la rouquine passa ses mains sur son visage, frottant ses yeux, puis ramena ses genoux contre elle. Pitoyable, pitoyable, pitoyable ! Elle s’octroya encore quelques seconde pour regagner entièrement une respiration convenable puis tourna à nouveau la tête vers lui, les sourcils foncés cette-fois, visiblement contrariée.

« Je t’ai déjà dit que tu étais un loup. »

Un chiot ? La blague. Un sale gosse oui mais pas un chiot. Un chiot s’est mignon, on lui pardonne quand il fait des conneries tellement il est mignon et… Ah merde.
La rouquine se mordit alors la lèvre pour revenir au sujet plus sérieux. Le silence s’installa à nouveau alors qu’elle parcourait le cimetière du regard, cherchant ses mots.

« Oh non, l’écharpe… »

Encore affaiblie du soudain emportement d’Hestia, elle crapahuta maladroitement sur le sol pour récupérer le vêtement. Elle lâcha un soupire, rassurée de voir qu’il n’y avait aucun signe de brûlure dessus.

« Je suis consciente de tout ça… Enfin… Je crois. Je veux dire, de mon attitude depuis qu’Alistair est mort. »

C’était la première fois qu’elle faisait cette attestation à voix haute, de manière aussi claire. La mort d’Alistair avait toujours été un sujet à éviter, quelque chose qu’elle n’arrivait ni à admettre ni à accepter. Et là, pouf, c’est sorti tout seul. Comme quoi il suffisait de lui gueuler dessus pour qu’elle réagisse.
Expérience à restreindre au maximum parce que sérieusement décevoir Gwen et Ethan, c’est pas folichon hein. Elle valait mieux. Ils valaient beaucoup mieux.

« J’aime bien me faire croire que je suis forte, mais en réalité c’est pas du tout le cas. J’ai fui comme une grosse lâche. Je me suis éloignée juste sous le prétexte que ce serait bien mieux comme ça, comme ça l’a toujours été. Sans attachement c’est plus simple, les gens ne nous déçoivent pas, ils ne nous manquent pas et surtout personne n’a à souffrir de l’autre… »

Elle marqua une pause le temps de se relever, écharpe en main.

« Mais c’est une grosse connerie. Franchement, pour l’avoir testé sur les douze dernières années, c’est impossible, on s’attache forcément. »

Petit arrêt pour s’étirer en creusant sa chute de rein puis elle poursuivit, revenant tranquillement vers lui.

« Alors mettons de suite les choses aux points, tu veux bien ? »

Une fois à nouveau à sa hauteur, elle passa l’écharpe à l’arrière du cou de son véritable propriétaire et tira de chaque côté. Elle ne s’attendait pas à avoir encore autant de force, ce qui fit entrer leurs fronts en collision.

« Aoutch. Pardon. » Elle enroula chaque pan de l’écharpe autour de ses mains progressivement. « Tu peux ne pas accepter mes excuses, les faits sont là, je t’ai lâchement abandonné après… le départ d’Alistair. Tu as toutes les raisons de ne plus vouloir te fier à moi, de ne plus me parler ou autre mais sachez une chose M. Le Loup, je ne vous lâcherai pas. »

Affirma-t-elle alors, son regard ancré dans le sien et mû d’une détermination certaine.

« Parce que, que tu le veuilles ou non, tu m’es précieux et que ce soit comme Alistair ou à cause d’une autre raison, que ce soit matériel ou une vieille histoire, peut être bien que oui, je ne comprendrais pas mais il est hors de question que je te perde toi aussi. Je veux pas te perdre… Je peux pas… »


Et de ces yeux emplis de détermination de s’embuer à nouveau. A sa voix de chuter, coupée pour un nouveau nœud se formant au fond de sa gorge, ses mains serrant avec ses dernières forces l’écharpe comme s’il allait disparaître si elle le relâchait.

« C’est égoïste mais je veux pas… »







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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyLun 30 Mar - 8:42

You were part of our symphonies...

Aussi bien s’tait l’effet attendu, autant ça faisait mal à voir. L’cœur m’fendait à la voir tourner les talons et fuir. Ça avait été « facile ». L’message était passé. Soyons franc, j’voulais pas lui faire d’mal, mais c’était pour ça qui avait fallu la repousser maint’nant, pour que ce soit la seule fois et qu’ça se limite à une engueulade. Après, j’voyais d’jà mon futur proche sans Eireen et ça m’faisait autant d’mal que j’venais d’lui en faire. Une grande bouffée d’chaleur, qu’j’avais attribuée au sentiment de honte de l’avoir traité ainsi, m’avait envahi l’espace d’un moment, mais la froideur r’prenait lentement sa place au fur et à m’sure qu’elle prenait d’la distance. Le cœur serré, sans plus un mot, j’laissais les larmes perler, incapable d’les ret’nir d’toute façon. Par chance, elle s’retourn’rait pas. Ça c’était certain. Du moins s’tait ce que j’croyais. Puis j’la vie se débarrasser d’l’écharpe qui l’avait jusqu’à présent tenue au chaud, la mienne. J’baissai la tête honteusement pour fixer mes pieds un moment pour éviter d’voir la fin d’sa course vers la sortie du cimetière. Ce fut la longue plainte de douleur émise par la rouquine, suivit d’un bruit sourd inattendu qui m’força à la relever et instantanément, l’expression de tristesse colérique laissa place à l’inquiétude.

« La fumée Ethan!»

J’vis Eireen s’écraser, le front au sol où la fine couche de neige floconneuse semblait avoir fondu alors qu’d’la fumée semblait s’échapper de sa chevelure rousse. Confus, Aphrodite dû m’faire comprendre la situation avec empressement.

« Hestia! Feu! »

J’me rappelai l’Égypte et il en fallu pas plus pour presser l’pas, j’commençai à r’tirer mon manteau en courant vers elle avec l’intention d’étouffer l’feu si jamais elle s’transformait en flambeau. Alors que j’me rapprochait j’pouvais distinguer d’abord ses traits, puis sa sueur et ses muscles de cou tendus. Bien pire, d’encore plus près, ses supplications presque inaudibles pour sa vie m’étaient brièvement parvenu aux oreilles. Elle ne voulait pas être tuée. C’était pas Eireen qui perdait l’contrôle, mais la déesse.

« EIREEN! »

Arrivant à ses côtés, j’allais balancer mon manteau, mais celle-ci à présent écrasée au sol, me répéta qu’ça allait, plusieurs fois. Elle s’releva et s’appuya contre une pierre tombale en m’faisant un geste nonchalant et répétant encore une fois d’plus qu’ça allait. Comme un con, l’air inquiet, trop anxieux pour verser plus d’larmes, mais avec l’envie pareille, j’restais planté là, manteau dressé d’vant moi à deux mains, coudes repliés contre moi. J’t’ais prêt, comme si j’m’attendais encore à la voir flamber d’un instant à l’autre alors qu’elle m’disait qu’ça allait.

«Bullshit… » , répondis-je sur un ton tremblant, clairement sous l’choc de s’que j’venais d’voir.

Elle avait failli crever, par MA faute. S’qui au départ, étais exactement s’que j’voulais éviter en la r’poussant. Pas faire comme Sin quoi. L’envie d’me j’ter à ses pieds pour aller la r’joindre et la serrer dans mes bras était forte, mais elle semblait avoir b’soin d’un peu d’temps pour se r‘mettre. J’voulais pas être envahissant. J’étais en colère contre moi et contre sa divinité, mais s’pas comme si j’pouvais faire quoique ce soit, j’me sentais impuissant. J’l’observai se recroqueviller un peu et tenter de reprendre une respiration normale. Sans m’en rendre compte, j’avais calqué la mienne sur la sienne par mimétisme. Elle leva la tête vers moi.

Parlant d’loup, si j’avais eu des oreilles d’la sorte j’me les s’rait bien écrasé sur l’crâne à s’moment. J’répondit même pas et bien que j’gardais la tête haute, j’baissais les yeux vers mon manteau, l’regard fuyant, réalisant que j’le maintenais t’jours dans cette position débile. J’le lâchai d’une main, le laissant pendre et trainer au sol au bout d’mon bras ballant.

« Oh non, l’écharpe… »

Par réflexe j’la cherchai du r’gard, mais l’écharpe était franchement l’moindre d’mes soucis. J’comprenais maint’nant qu’elle l’avais balancé parce qu’elle avait eu chaud. J’mentirais si j’disais qu’ça m’faisait pas un peu plaisir qu’se soit pas parce qu’elle v’nait d’moi, mais s’tait genre un p’tit pansement sur une plaie béante en s’moment. Malgré son état, Eireen était allée chercher l’écharpe.

« S’pas important… » , avais-je tenté d’lui dire d’façon quasi inaudible.

J’avais surtout envie d’savoir comme ELLE, elle allait, mais elle avait entrepris de justifier mes accusations d’un peu plus tôt et plus encore. Elle affirmait être au courant d’son attitude d’puis l’décès d’Ali, qu’elle essayait d’être forte, qu’en fait elle était lâche. Je tentai d’la couper en vain, balbutiant un truc du genre : « Je. C’est pas s’que…». Au final, j’abandonnai, m’la fermai et écoutai. S’tait pas à moi d’parler pour une fois, mais à elle.

J’avais envie d’lui dire qu’c’était pas s’que j’avais voulu dire, qu’elle était pas faible et ça m’démangeait, mais j’me retins. Elle poursuivit, m’expliquant sa vision des choses concernant l’attachement aux gens. S’tait vachement triste d’ailleurs. Elle avait peur d’être déçu. À s’moment, pour moi, elle avait comme un  tag « orpheline » dans l’front et étrangement j’pouvais comprendre même si ma vision des choses divergeait. J’pouvais comprendre, mais j’me sentais vraiment comme une piece of shit. Pour la décevoir, j’devais l’avoir déçu aujourd’hui. D’toute évidence, si elle me disait tout ça c’est qu’elle s’était attachée à moi. Ça aurait pas dû être une grosse nouvelle. J’tais pas con. Si elle m’avait pas apprécié un minimum elle m’aurait ignoré y’a longtemps et certainement pas toléré aussi longtemps. S’tait d’Eireen dont on parlait. Étrangement, l’entendre m’le dire me fit sentir ambivalent. J’veux dire, la coupure qu’j’avais tenté d’faire plus tôt m’aurait pas semblée aussi cruel si elle s’tait pas attaché right? En r’vanche, ça m’faisait aussi l’effet d’un p’tit baume d’enfin l’entendre de sa bouche à elle. J’pouvais compter sur les doigts d’une main les gens que j’considérais comme de vrais amis et elle en f’sait définitivement partie.

J’allais lui proposer d’l’aide pour se relever, mais voyant qu’elle avait les choses en mains, j’lui fichai la paix. Elle semblait, aller beaucoup mieux. D’ailleurs assez pour s’rapprocher et m’passer mon écharpe autour du cou, m’tirant vers elle brusquement en affirmant qu’on allait mettre les choses aux clairs. Mon premier réflexe fut d’émettre un p’tit ricanement nerveux, d’abord surpris par l’choc entre nos deux têtes, puis la soudaine attitude violente d’Eireen, qui lui allait très bien d’ailleurs mais m’était une révélation fracassante. Les yeux ronds, mais toujours rougit par les larmes, j’soutenais sont regard. J’t’ais légèrement plus grand qu’Eireen, mais en s’moment ça f’sait aucune différence, j’me sentais pas mal comme un égal parce qu’elle semblait décidé à me maintenir à ce niveau.

Elle s’excusa pour la brusquerie, mais poursuivit en enroulant les pans d’l’écharpe autour d’ses poings d’façon à s’que j’me rapprochais lentement d’son visage à la mesure d’ses mots. J’pouvais pas vraiment détourner la tête. Enfin, j ’aurais pu lutter contre, j’t’ais certain’ment plus fort physiquement, mais j’en avais pas l’intention. J’le méritais. S’tait probablement s’que j’avais b’soin d’me faire dire et j’l’écoutais attentivement. Enfin, attentivement…aussi bien qu’mon pauvre cerveau épuisé et confus l’pouvait...et pour être confus je l’étais! De plus en plus, au fur et à m’sure, qu’la distance entre nous s’faisait plus courte. Mon cœur battait la chamade au point où j’me d’mandais sérieusement si elle n’pouvait pas l’entendre.

J’apprenais à quel point Eireen s’était attachée, et du même coup à quel point j’l’étais également. Les yeux humides aux termes de ses dernières paroles, j’lâchai mon manteau au sol et posai mes mains doucement sur le bas des côtes de la jeune femme, un peu plus haut que sa chute de rein pour me stabiliser d’abord vu le déséquilibre qu’elle m’causait graduellement en m’rapprochant. Une fois mon équilibre rétablit, j’allai porter mes mains sur son col de manteau. C’était un défi de taille vu qu’il n’y avait pas place pour baisser la tête et voir s’que j’faisais sans cogné sa tête d’nouveau. J’maint’nais donc l’contact visuel tout en ouvrant son col dans l’espoir de dégager son cou et que l’air frais fasse descendre sa température. La sentir d’aussi proche m’avais fait réaliser qu’elle était encore chaude - no pun intented.-... Pendant s’temps, j’repassai dans ma tête ces mots derniers mot : « Je veux pas te perdre… Je peux pas… C’est égoïste mais je veux pas… ». .

Eh bah, là-dessus on s’entendais bien. J’voulais pas non plus. Maint’nant fallais juste que j’passe l’message. C’t’à-dire l’opposé qu’j’avais transmis d’puis qu’on s’tait croisé ici. Plus facile à dire qu’à faire. Glissant mes mains de chaque côté d’son visage, mes doigts traversant sa chevelure encore légèrement humide de sueur, mes paumes encadrant sa délicate mâchoire et mon pouce gauche caressant sa joue, j’pouvais sentir son souffle chaud sur mon visage alors qu’le mien semblait s’éteindre. Au bout d’un moment…

« Moi non plus. »

Voilà, c’était sorti. Des paroles à la « Ò Mealaigh », trois mots, puis plus rien! Tremblotant, kay, mais simple, efficace et plus fidèle à mon habitude. Bref, d’la façon dont j’devrais apprendre à communiqué mes émotions quoi! Béata s’rait fucking fière d’moi et au fond j’pouvais sentir l’approbation d’Aphrodite également, même si moi, j’avais l’impression qu’j’aurais pu m’écrouler. J’avais les jambes molles. Je m’attendais à un commentaire du genre « Tu vois! C’est beaucoup mieux comme ça non?! », mais non! Rien. Son silence était inquiétant. J’ravalai difficilement ma salive comme une balle qui glissait l’long d’ma gorge.

C’était simple et efficace, mais aussi incomplet. Par quoi poursuivre? Par où commencer? « Tu ne m’as pas abandonné.» , « J’refuse les excuses parce qui a pas besoin, mais j’te donnerais bien les miennes.» , « J’me fis encore à toi, c’est l’problème. »? La proximité d’la jolie Ò Mealaigh m’empêchait d’réfléchir et la plupart des idées qu’j’avais en s’moment, n’avaient rien à voir avec la conversation qu’elle essayait d’avoir.  Mon r’gards quitta brièvement le sien pour tomber sur son nez, puis ses lèvres, avant d’remonter vers ses yeux azurés. J’m’y perdis un moment. Hestia aurait été en train d’me transformer en torche humaine qu’j’aurais même pas été surpris. J’aurais dû être en train de gelé sans manteau, pas avoir aussi chaud. Voilà, c’était ça l’explication. J’allais crever à la place d’sa possédée. Legit. Crevé dans les bras d’Eireen était pas la pire mort though.

« Urgh… »

Le silence d’Aphrodite s’était transformé en long soupir, visiblement exaspéré. Pas plus rassurant qu’avant... Toujours en colère contre moi sans doute, elle devait attendre mes excuses à mon amie? Ça d’vait être ça. Elle boudait. J’essaye, j’le jure!

La pression sur mon cou dev’nait d’moins en moins confortable vu la courbure d’mon dos et j’sentais l’besoin d’m’avancer pour r’lâcher la pression, mais ça semblait une mauvaise idée… ou une excellente? J’fis un quart d’pas vers l’avant, question d’pas en faire un demi. La pointe d’mon nez pointu glissa contre le sien alors que l’une de mes mains quitta son visage pour aller attraper doucement sa main gauche maintenant l’écharpe, hésitant à la lui retirer moi-même ou simplement lui signifier d’relâcher la pression. Je n’en fis rien au final. Au contact d’ses fins doigts crispés, j’entourai simplement sa main d’la mienne et réussi à articuler quelques mots, ceux qui en fait m’semblaient les plus important à l’instant.

 « Est-ce qu’elle te fait encore du mal? » , murmurais-je doucement, incertain.  « C’est la première fois? »

L’une d’mes larmes fini par s’échapper, coulant le long d’ma joue jusque sur celle d’mon amie. L’image d’une Eireen torturée apparaissait d’nouveau à mon esprit. J’avais aucune idée s’qui c’était passé vraiment n’étant pas dans sa tête, mais une chose était certaine!

« Moi aussi j’ai des trucs à mettre au clair, mais pas avec toi. Avec Hestia d’abord. »

Relâchant sa main, j’allai agripper la taille d’Eireen, l’étreignant légèrement, passant mon bras derrière son dos pour le faire. Rapprochant mon corps du sien, mon visage frôla le sien, nos lèvres asséchées s’effleurèrent à peine alors qu’mon nez glissait sur sa pommette, ayant pour objectif de me rapprocher d’son oreille délicate et chuchoter à l’intention d’sa putain d’déesse. À travers ses mots, un sentiment d’impuissance, la peur, une nervosité tremblante et ma rage à peine voilées pouvaient se’faire sentir malgré l’ton d’ma voix d’une douceur forcée.

« Si j’apprends un jour. Que…Que tu fini. De la sorte. Je promets. Je vais personnellement, chasser et buter tous ses prochains possédés pour m’assurer qu’elle ne remette pas les pieds ici, ever... »

« ETHAN! On ne menace pas une divinité de la sorte ?! Surtout pas une divinité grecque! ( Comme si ça changeait quelques chose…) Je sais que ça ne va pas, mais ça c’est de la folie suicidaire! Cela a beau être la douce Hestia ( Ça m’disait pas grand-chose autre que s’qu’Eireen m’en avait dit. ), elle reste une divinité! Tu comprendras qu’on aime bien le respect! Excuse-toi! Je vais être prise pour te défendre. Tu n’as même pas développé tes pouvoirs! Tu vas faire quoi si elle décide de…tu sais. Woush! »

Il était évident pour quelqu’un qui m’connaissait qu’j’avais pris la peine de bien prendre le temps d’articuler le tout. Il y avait un moment, j’avais appris que certaines divinités revenait après la disparition de leurs hôtes, ça avait été le cas d’Aelter et le chat, que j’avais rencontré une seconde fois enla personne de Shellara et je n’avais pas l’intention de vivre la même chose avec Eireen. SURTOUT PAS Eireen. Est-ce que j’avais la force de tuer quelqu’un? Je n’y aurais jamais cru avant le voyage en Égypte. Mais celui-ci m’avait bien montré que j’le pouvais en des circonstances exceptionnelles. J’avais donc proféré la menace de façon à demi convaincu moi-même, mais étrangement confiant. Fallait dire qu’mon état m’donnait peu d’patience aussi. Aphrodite était en colère, mais également apeuré. Apparemment j’tais pas l’seul à m’sentir impuissant ah! Mais j’men fichais, j’voulais qu’elle sache s’que j’en pensais. J’allais pas m’laisser faire par des « divinités » surtout déchues.

Une seconde larme s’écoula sur ma joue, puis une autre. Je relâchai sa taille, laissant ma main refaire le parcours inverse et s’arrêter sur ses côtes. J’baissai la tête, sans doute craignant d’voir une expression réprobatrice de la part d’Ò Mealaigh également, mais résolu à croisé de nouveau son r’gard. Mon nez frôla de nouveau la peau d’sa joue, et ce jusqu’à son p’tit nez retroussé, pas presser d’voir l’résultat, avant d’prendre mes distances. J’utilisai la manche d’mon chandail pour essuyer mes larmes avant d’redéposer ma main à sa place, puis m’redressa comme j’pouvais malgré l’écharpe. Elle pouvait bien m’étrangler avec si elle le sentait. Ça m’était égal. Alors! Maint’nant on pouvait parler, mais à l’inverse d’la clarté de la menace que j’vais d’proférer, ça sonnait un peu comme ça :

 « T’es pas faible ou lâche. Parce que c’est ta façon d’dealer. Avec. Avec un deuil. Mais j’pas mort… pas encore. J’m’attache. Aussi. J’me fie à toi. Encore. Faut pas. »

Ma voix était rauque et s’étouffait davantage vers la fin d’ma phrase. Ma main agitée alors que sans m’en rendre compte je tapotais ses côtes de deux doigts, comme pour évacuer la frustration et la nervosité. J’t’ais mauvais à parler d’émotions s’tait pathétique.

« Est-ce que. Est-ce que. Jt’ai déçu? Avant aujourd’hui j’veux dire? »

J’sentais mes pensées décousues, peu clair, sortant dans l’désordre. C’était un problème qu’j’avais pas eu d’puis longtemps. J’r’voyais le p’tit kid apeuré qui arrivait en Irlande et s’faisait balancé à droite et à gauche dans des endroits où il comprenait fuck all. L’orthophoniste s’rait pas fier d’voir l’gros échec qu’j’étais.


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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyVen 10 Avr - 15:51

You were part of our symphonies...


La bise soufflait toujours sur Galway et son cimetière. Si celle-ci était une raison valable pour Eireen de ne pas sortir en temps normal, la jeune fille exécrant avoir froid, en ce début de soirée qui se transformait doucement mais surement en nuit, elle était bien le cadet des soucis de l’étudiante. D’une part parce qu’après le gros coup de chaud d’Hestia, ce vent frais lui était limite agréable sur la peau et d’autre part parce que la proximité d’Ethan la protégeait de son souffle tantôt pernicieux ce qui était fort apprécié de sa personne. Une proximité qui en temps normal également ne lui était pas confortable car ce n’était pas une chose à laquelle elle avait été habituée depuis sa jeunesse. Or là, elle ne s’en souciait même pas.

Non, il fallait qu’elle soit honnête, en ce moment précis, elle appréciait cette proximité. Même en y repensant et en essayant de s’en vouloir d’avoir agis à chaud, sans réfléchir, elle n’y parvenait pas.
A partir du moment où Ethan avait prononcé les mots « Moi non plus », elle dû se faire une raison.
Elle ne s’était pas imaginé son élan d’inquiétude lorsqu’Hestia était sortie de ses gonds. Il avait eu peur, réellement. Peur pour elle, force était de le constater. Il ne voulait pas couper les ponts avec elle, du moins pas parce qu’elle ne représentait plus rien à ses yeux mais justement pour tout le contraire. Et les paroles qu’il adressa à Hestia ne venaient que confirmer tout cela.

Cela ne plut pas à la déesse, forcément, se faire reprendre et même menacer par un être humain qu’elle ne considérait que peu n’était pas chose qu’elle appréciait. C’était même pire, cela accentuait son erreur car pour qu’Ethan réagisse ainsi c’est qu’elle était allée trop loin. Elle le savait, n’aimait pas cela mais ne pouvait rien dire car elle était bien la seule et unique fautive et si Eireen devait périr de ses erreurs, elle-même ne se le pardonnerait jamais et se laisserait châtier par cet Adonis.

Malgré tous ses efforts elle ne pouvait se résoudre à augmenter son estime de lui mais elle lui concédait ce point. Celui que son attachement pour sa protégée semblait franc. Il n’agissait jamais comme il se le devait, pas selon ses propres principes et jugements, mais force était de constater qu’il n’avait jamais fait de mal à Eireen, il ne s’était jamais vraiment mal comporté envers elle jusqu’à ce soir, comme elle…
Soit, sa chance elle lui laisserait. Elle ne l’exprima pas toutefois, pas même à Eireen qui ressentait encore le fort sentiment de culpabilité de la déesse et qui prit son silence pour une approbation.

La jeune fille n’était pas en reste côté chamboulement émotionnel. En plus de ceux de sa protectrice qui étaient encore bien palpables, elle oscillait toujours entre l’espoir et la peur. Mais elle avait le droit d’espérer non ? Tout cela, ces mots, ces actions, ces larmes, c’était vraiment pour elle non ? Cette pensée lui mettait du baume au cœur, elle aimait cette sensation bien que cela passe par un triste état d’Ethan. Ce n’était pas juste une acceptation de sa personne, ce n’était pas comme cela avait été avec Alistair, ni même comme cela est avec Gwen, il y avait encore autre chose, c’était indéniable mais… Mais… Avait-elle vraiment le droit de penser ainsi ? Pouvait-elle s’avancer autant ? Comment pouvait-elle se le permettre elle qui n’était qu’Eireen ? N’était-ce pas qu’un espoir de plus qui ne manquera pas d’être balayé d’ici quelque temps comme tous ceux précédemment ? Rien que cette idée lui ceignait le cœur et suscitait une peine qu’elle eut du mal à retenir car d’une manière ou d’une autre cela reviendrait à le perdre et comme elle l’avait mentionné, elle ne le supporterait pas. Alors peut-être qu’elle devait cesser…

**Tu es parvenue à faire confiance à Alistair puis à Gwen, pourquoi serait-ce différent avec Ethan ? Ne l’as-tu donc pas écouté ?**
*Si mais…*
**Mais quoi Eireen ? Pourquoi arrives-tu à vivre au jour le jour avec Gwen, a accepter ce que le Temps vous fait traverser mais pas avec Ethan ?**
*Je ne sais pas… C’est compliqué.*
**Excuse bien faible si tu veux mon avis, tu le sais très bien.**
*Parce qu’il n’est pas clair… et… j’ai peur de cette incertitude…* S’avoua finalement la possédée.
**Tu ne peux lui demander de l’être alors que tu ne l’es pas toi-même. Toutes les relations que tu bâtiras au fil de ta vie seront différentes les unes des autres, elles évolueront toutes de manières différentes. L’incertitude semble être une part importante actuellement avec celle que tu partages avec Ethan mais cela change-t-il quoique ce soit à l’importance que tu lui accordes ?**
*Absolument pas !*
**Alors accepte cette incertitude et laisse le Temps poursuivre votre œuvre. Fuir ne t’es plus une option Eireen.**


Quelqu’un serait-il surpris en lisant « Hestia avait raison. » ?
Evidement qu’elle avait raison ! Et qu’elle plaide pour Ethan rendait la chose encore plus forte et ce sans que sa culpabilité ne rentre dans l’équation.
Pour une fois Eireen se greffa à ce mode de pensée sans aucune réticence. Pour Ethan elle pouvait bien faire cet effort non ? Elle avait chouiné qu’elle n’avait pas été là pour lui, ce n’était pas en fuyant à nouveau qu’elle l’aiderait plus comme elle l’avait exprimé. Elle ne valait pas mieux que ces gens qui la dégoutait actuellement et Ethan méritait bien mieux qu’une chouineuse.

Elle desserra son emprise sur l’écharpe puis la lâcha doucement laissant ainsi assez de jeu pour qu’il puisse se redresser comme il faut, sa courbure actuelle, elle l’avait bien remarqué, lui étant inconfortable. Et loin d’en profiter pour s’écarter et leur laisser à tous deux un peu d’air, elle l’étreignit une seconde fois, passant ses mains autour de sa taille et se blottissant carrément contre lui, la tête posée dans le creux de son cou et de son épaule. Elle ne le faisait pas juste comme ça mais parce qu’elle ressentait qu’ils en avaient encore tous les deux le besoin. ELLE en avait besoin. Il lui fallait le ressentir contre elle, ce contact, cet ancrage physique. C’était plus simple pour elle. Là où ses mots n’arrivaient pas à se formuler, elle espérait que ses actions transmettaient ses ressentis. C’était une étreinte de soutien pour tous les deux, pour les rassurer tous les deux alors qu’ils avaient du mal à s’exprimer l’un comme l’autre. Elle était là pour lui, il devait s’y faire, s’en appuyer et il était là pour elle. Il ne partirait pas. Elle profita de sa chaleur inspirant profondément en fermant les yeux.

« Il y a bien cette fois à Pâques… Avec la piscine de Jell’O. »

Finit-il par entendre alors qu’elle redressait légèrement le visage pour croiser son regard. Il y avait de l’espièglerie dans la voix, de la malice dans ses yeux et un sourire en coin à défrayer les chroniques. Est-ce qu’il l’avait déçu ? Pas qu’elle s’en souvienne. De mémoire ce serait plutôt à elle de se poser la question non ? En se rendant compte qu’ils devaient tous les deux craindre la même chose, elle eut un léger rire attendrit. Elle n’avait pas voulu répondre sérieusement non plus, se disant que ce serait une bonne idée peut être de détendre un minimum l’atmosphère sans pour autant paraître complètement je m’enfoutiste.

A contre-cœur pourtant, elle mit fin à l’étreinte en relevant la tête pour pouvoir lui faire face comme il se devait. Ses traits ne regagnèrent pas de leur flegme mais se muèrent en appréhension, voire en tristesse alors qu’elle alla délicatement poser sa main droite sur la joue d’Ethan fixant son regard dans le sien.

« Qu’est-ce qui t’effrayes autant ? »







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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptySam 11 Avr - 19:20

You were part of our symphonies...

Eireen m’avait rendu ma liberté d’mouvement en relâchant l’écharpe. Étais-ce drôle de regretter d’pouvoir prendre d’la distance au final? J’me redressai néanmoins restant surpris lorsque la rouquine m’étreint, se blottissant. Le temps d’le réaliser, je ne le lui rendis pas immédiatement, mais j’me fis pas prier pour faire de même, l’enserrant autour des épaules et allant même appuyer ma tête contre la sienne fermant les yeux à mon tour alors qu’elle répondait à ma question. Un rire étouffé par le trop d’émotions, mais un véritable rire tout de même s’échappa d’mes lèvres alors qu’elle m’rappelait la piscine de Jell’O. Au moins, elle semblait aller mieux, s’tait ça d’rassurant.


 « Aucun r’gret. Worth it. J’le r’frait. » , répondis-je la voix enroué, relevant la tête comme j’la sentais vouloir faire d’même.

Je la libérai avec grande déception alors qu’elle prenait un peu plus de distance. J’aurais pu rester la soirée en piquet à l’étreindre, mais Eireen étant la plus mature d’entre nous avait compris qui fallait qu’on parle. Alors qu’elle plantait son r’gard dans l’mien, mon réflexe fut encore une fois d’détourner l’regard, mais le touché de sa main posée sur mon visage, m’fit comprendre qu’on d’mandait mon attention en quelque sorte. J’mefforçai d’rev’nir au sien ignorant le malaise qui m’habitait, posant ma main sur la sienne comme si j’essayais encore d’faire du sens qu’Eireen puisse soudainement être aussi tactile. Puis la question piège tant attendu s’fit entendre.

« Qu’est-ce qui t’effrayes autant ? »

J’comptais sur les doigts d’ma mains les gens qui avaient osés m’poser la question en étant actuellement intéressée par la réponse. Et ma main avait définitivement trop de doigts pour le nombre de fois qu’j’avais donné une réponse claire ou complète. J’étais l’premier à trouver marrant quand j’apercevais les « issues » des gens. Probablement parce que ça m’montrait qu’tous l’monde dealaient avec leurs propres shits et au fond s’tait rassurant. Autant j’aimais être assez intuitif pour percevoir le ‘tag orpheline’ dans l’front d’Eireen lorsqu’elle m’avait parlé de ses craintes plus tôt, j’aimais pas l’idée qu’on puisse faire d’même avec moi et s’te réponse à s’te question-là s’tait exactement ça. Le drapeau rouge qui disait ’Moi aussi j’suis brisé.’ J’lui d’vait pourtant bien une réponse après lui avoir gueuler d’sus, le problème était d’expliquer et surtout d’savoir par où commencer.

 « Ma vie est bordélique. »

« C’est le cas de le dire. »

La tentative d’humour d’Aphrodite me fit sourire nerveusement.

 « Et j’arrive pas à…hmm. Tout maintenir séparer? M’assurer que personne ait de problèmes. Pire… je sens que je suis…je suis…»

La bouche ouverte comme bloquer en plein milieu d’ma phrase comme si mon cerveau avait lâcher. J’cherchais mes mots, agitant doucement la main de façon circulaire comme si l’air bougé par celle-ci allait m’aider à venter les mots vers mes lèvres.


 « De rău augur?...Blestemat… » , murmurais-je pour moi-même plus qu’autre chose, mais cherchant la traduction idéale pour Eireen.

En fait, j’les avais ces mots, mais ça f’sait mal à prononcer et j’avais du mal à n’pas les trouver ridicules moi-même. J’l’avais entendu de la bouche de ma mère, à l’orphelinat d’innombrables fois, mais ça avait décupler après l’décès d’Sin. Ces mots étaient ridicules certes, mais j’les trouvaient très à propos, surtout d’puis mon « décès ». C’était pathétique. Pas tellement moi d’hésiter d’la sorte.

 « Maudit? De mauvaise augure… ou quelque chose comme ça…»

J’marquai une pause évaluant l’expression faciale d’Eireen quelques s’condes. Elle allait s’foutre de ma gueule. J’l’aurais fait. J’l’avais fait avec tous ceux qui m’l’avait dit. J’les avait ignoré, envoyé baladé, frappé même pour certains. Comme pour prouver mon point avant qu’elle ne proteste j’lui pointai la pierre tombale de Sin qui surplombaient les autres autours. Puis, d’un doigt timide j’allai appuyer sur la partie supérieur d’son sternum à elle durant une fraction d’seconde avant d’le retirer maladroitement.

 « Et…toi. »

Je déglutis, ce dernier mot passant très mal comme l’événement était si récent de quelques minutes à peine.

 « Et Aislinn. »

« Ce n’était pas toi Mircea. » , s’empressa d’ajouter Aphrodite.

« Et ELLE t’as littéralement tué! Elle n’a pas « failli ». Même si c’était temporaire, c’est elle qui devrait se sentir mal. Et, je me suis laissée emporté, ce n’était pas ton choix.»

Pas mon choix, mais c’était à cause d’moi qu’Aislinn avait voulu mourir et qu’Aphrodite avait voulu lui faire du mal. Cette dernière semblait se sentir toujours coupable d’avoir osé prendre la décision, mais maintenait que si je n’étais pas revenu, s’aurait été la chose à faire. Question d’honneur je suppose? J’sais pas.

Après avoir mentionné Aislinn, j’m’attendais à des questions d’la part d’Eireen que j’décidai de devancer en ouvrant une main tremblante, la droite, où la lacération causée par la pièce de miroir était encore visible, pas jolie, mais n’avais plus besoin de pansements du moins. Je pausai, incertain de comment décrire. J’voulais quand même pas qu’elle pense que j’avais essayé de tuer Aislinn c’était faux. J’voulais pas non plus qu’elle en veuille à Aph. C’était compliqué.

 « J’avais aucun contrôle. J’t’ais même pas là. Pas vraiment. Comme pour toi, j’aurais pu faire quoi? J’étais pas là pour elle non plus.» , me justifiais-je avec une rapidité désarmante.

J’repointai la représentation immaculée de Sin.

 « Mais chaque fois s’tait MA faute. » , terminais-je plaintivement.

Expirant nerveusement, j’avais commencé à jouer d’une main avec la bordure du collet du manteau d’Eireen et de l’autre j’avais entrepris d’entrecroiser mes doigts avec les siens sans m’en rendre compte, serrant et relâchant répétitivement.

 « Récemment, tout va de travers et j’veux pas plus de problèmes. J’peux pas dealer avec…peu importe les problèmes que j’vais vous causer en plus d’plus avoir d’boulot, d’gérer la vie d’mes colocs, sauvé ma peau parce que j’ai probablement pas l’niveau pour Immo. J’sais même pas comment j’suis entré, j’voulais juste améliorer ma situation, c’est pire, et…et… J’voulais pas qu’tu m’voit comme ça. Pathétique right?», admis-je finalement.

D’toute façon, on était passé l’secret à s’point-ci d’la conversation. On f’sait une belle paire d’imbéciles. Les larmes me montaient aux yeux, mais j’les r’tenais comme j’pouvais à présent. J’aurais pu énumérer tellement qu’j’en oubliais et Eireen pouvait faire quoi avec ça? J’voulais lui montrer qu’elle allait perdre son temps avec moi. S’tait trop compliqué. Autant j’appréciait l’attention qu’elle me portait, autant j’savais où ça m’nait habituellement. J’pris un moment pour me ressaisir sentant que je spiralais. Focussant sur le touché de la douce Eireen, j’y blotti mon visage un peu plus fermant les yeux un moment, expirant profondément, mais frissonnant à la sensation du vent traversant ma chemise qui n’était pas suffisamment épaisse pour être porter seule à cette température.

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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyLun 13 Avr - 21:26

You were part of our symphonies...


Même s’il était étouffé et affaiblit par l’état d’esprit au plus bas, cela fit du bien à Eireen d’entendre ce rire s’extirper de la gorge d’Ethan. Ce n’était l’affaire que de quelques secondes mais au moins était-elle parvenue à lui faire penser à autre chose que la situation actuelle. Un bon souvenir qu’elle n’admettra jamais en sa présence car il était plus simple de le taquiner en feintant que cela ne lui avait pas plu. Cela lui fit du bien également pour ce court laps de temps.

« Maudit ? »

Ce fut plus fort qu’elle.
Lorsqu’Ethan partagea cette crainte qui le tiraillait, elle ne pu s’empêcher de répéter ses mots -en anglais parce qu’avant elle n’avait rien compris - comme si elle pouvait s’assurer de cette manière qu’elle avait bien entendu le bon terme.

Avant de pouvoir réfléchir plus sur le sujet, il pointa la pierre tombale magistrale de «Sin », puis la pointa elle et cita Aislinn ce qui ne manqua pas de lui faire hausser un sourcil et n’arrangea rien à ses nombreux questionnements et encre moins à son inquiétude vis-à-vis de lui qui s’accru d’un bon saut. S’étaient-ils battus ? Pour le peu qu’elle savait sur leur relation, elle ne s’attendait à apprendre qu’ils s’étaient heurtés au point de mettre Ethan dans cet état là ou tout de moins de le travailler assez pour empirer son état psychologique. Lui faire du mal ? Ce n’était pas le genre du beau brun ténébreux de ces dames, pourtant il s’en voulait, cela avait dérapé il semblait. Une perte de contrôle ? En vue de ce qu’il venait de se passer avec Hestia, effectivement les choses pouvaient vite dégénérer quand on était M au pensionnat Immortalia. Quant à savoir lequel des deux avait mal agit, même si pour Ethan sa propre personne était en cause, Eireen n’aurait su le dire sans devoir lui poser de questions. Elle était curieuse de connaître les faits, certes. Pas pour une raison malsaine mais pour être plus à même de comprendre et de l’aborder. D’un autre côté, elle redoutait d’entendre certaines choses et jugeant qu’elle n’avait pas encore assez ni le recul ni le courage nécessaire pour cela, elle fit pencher la balance du côté « sujet important mais à aborder plus tard ».

**Prends cette crainte que tu as et décuple la avec la colère, tu devrais avoir un aperçu assez proche de ce qui peut s’être passé entre ces deux jeunes gens.**
*Je n’aime pas ça…*
**Quand les sentiments entre en ligne de compte les choses peuvent aller très loin, l’Histoire et vos faits divers le prouvent à tout moment. Et s’il te faut l’avis d’une experte sur le sujet, tu l’as en face de toi. Aphrodite pourrait même partager cette histoire de son bon vouloir si cette dernière l’a ne serait-ce qu’un minimum frustrée.**
*Très bien. Mais je ne ferais pas cela sans l’aval d’Ethan.*
**A ta guise.**


Une chose était assurée, elle n’aimait pas voir Ethan dans cet état-là et c’était la première fois qu’elle en ressentait non seulement un impact certain mais qu’elle était prise d’une réelle envie de l’aider, de le soutenir. Son pouce se permit une caresse subtile sur sa joue alors qu’il y lovait son visage. Était-ce déplacer de penser qu’elle appréciait également un tel moment privilégié ? Cela faisait-il d’elle une mauvaise personne dans le fond ?

**Pas fondamentalement mes avis. Tu apprécierais certainement plus un tel instant si tout allait pour le mieux pour lui également, cela ne le rendrait que plus précieux et le fait que tu cherches à atteindre ce but contrebalance cette « mauvaise » pensée.**

Hestia avait raison (encore), le but n’était pas de se complaire dans cet état de faiblesse d’Ethan et d’en profiter. Déjà, étant Eireen, elle ne savait même pas comment elle pourrait en profiter, cela ne lui traversait pas l’esprit.

« Non ce n’est pas pathétique. C’est Humain. »

Finit-elle par dire en gardant son regard fixé dans le sien et son autre main venant attraper celle avec laquelle il jouait avec le col de son manteau. C’était fou comme ces gestes répercutaient son malaise maintenant qu’elle savait les lire ! Il était vraiment comme un enfant. Un enfant à qui on a demandé de grandir trop vite et qui n’avait clairement pas été valorisé comme un enfant devait l’être, ni aimé. Eireen était incapable de dire si quelqu’un l’avait vraiment aimée un jour mais on ne l’avait pas délaissée non plus. On l’avait guidé sur le « droit chemin », suivi pour qu’elle ne manque de rien, elle s’en rendait bien compte maintenant et Ethan… N’avait pas eu droit à tout cela, voire même pire, ses sens le lui indiquaient. C’était triste, terriblement triste rien qu’à ce stade-là. Pourtant, elle n’était pas là pour apitoyer son ami sur son sort. Ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Avoir de l’empathie, le soutenir, oui. Le conforter dans son malheur, sa « malédiction », c’était hors de question.

« Ce serait pathétique si tu ne cherchais aucun moyen de t’en sortir. »


Ajouta-t-elle alors, s’écartant doucement de lui pour lui prendre sa veste et lui replacer sur les épaules, le guidant pour qu’il y glisse ses bras et en lui refermant bien. Elle réajusta l’écharpe qu’il portait et enroula l’ancienne, celle qu’il lui avait laissée, autour de cette dernière, l’emmitouflant plus que de raison. Et elle retint un nouveau léger rire car ainsi vêtu, il ressemblait vraiment à un enfant qui venait de pleurer, trop contrarié par le froid ou par ces vêtements qu’il ne voulait pas porter. Parce que ce n’était pas une simple contrariété d’enfant malgré toutes les similitudes que le comportement d’Ethan pouvait en avoir. Elle avait en face d’elle un jeune homme brisé par les responsabilités des adultes alors que ces mêmes adultes n’ont pas été foutus de lui donner les bases nécessaires pour les affronter.

« Je ne suis sans doute pas la mieux placée pour dire ça mais demander de l’aide, ce n’est pas pathétique non plus. »

Dit celle qui n’en ouvre pas une quand cela la concerne. En tout cas, elle avait dit cela en espérant qu’il comprenne que ce qu’elle avait dit plus tôt était toujours d’actualité. Elle sera là pour lui et il ne devait pas avoir honte ou se sentir mal de la solliciter.

« Je ne m’y connais pas en malédiction non plus. Nos partenaires de pensées devraient en savoir plus sur le sujet, ce serait peut-être judicieux de leur demander si c’est réellement possible… »

Dit-elle avec tout le sérieux qu’on lui connaissait, réfléchissant forcément réellement à la question.

« Mais je crois que le vrai problème n’est pas là. »

Poursuivit-elle en fermant sa propre veste car elle aussi commençait à redevenir sensible à la bise et à la température qu’elle faisait graduellement chuter.

« Le vrai problème, je pense, ou en tout cas un de tes vrais problèmes, c’est que tu es trop gentil. Tu t’inquiètes pour tout le monde, t’assures de leur bien-être et fait passer le tien à la trappe. C’est louable mais regardes où cela te mène maintenant. Ce n’est pas une mauvaise chose de prime abord mais tu as développé ce sens trop loin, peut-être parce que tu ne veux pas que les gens autour de toi souffrent autant que tu as souffert, que tu estimes qu’ils méritent mieux. Le problème c’est que tu te dénigres totalement en faisant et avec le temps ça t’as embarqué dans un cercle vicieux. En plus de ça il semblerait que tu ne vois même plus le bien que tu fais autour de toi, parce que tu FAIS du bien mais te flagelles derrière. Et là où tu n’as peut-être pas de bol, c’est de ne croiser la route que de gens qui t’enfonces de cette spirale. Sauf Sin. »

S’empressa-t-elle alors d’ajouter en se tournant vers la statue et de marquer un temps en l’observant.

« Ils ne sont pas forcément mauvais ces gens… Mais ils ne font rien pour t’aider et se raccrochent à toi parce que tu es la figure de force sur laquelle ils peuvent se reposer sans réfléchir. Je le sais parce que c’est exactement ce que j’ai fait avec toi… »

Elle avait tourné la tête vers lui en disant cela, lui adressant un sourire désolé puis avait reporter son attention sur Sin une nouvelle fois comme si elle cherchait encore plus de conviction pour ses paroles, un signe qui confirmerait qu’elle ne se trompait pas et qu’elle n’était pas entrain de se le mettre à dos.

« Il serait peut-être temps de couper les ponts avec certaines de ces personnes… » Chuchota-t-elle douloureusement : « Pour que tu puisses te concentrer sur toi. Tu as le droit d’être égoïste Ethan et pas qu’en apparence. Penses à toi, à ce que tu veux faire et suit ce chemin. Si ton entourage t’estime ne serait-ce qu’un minimum alors il te suivra, sinon… Ils ne valent pas que tu te fasses du mal pour eux. »

Elle baissa les yeux et soupira avant de se retourner une dernière fois vers lui.

« Tu vaux quelque chose Ethan, t’es pas de la merde. »







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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyMar 14 Avr - 18:53

You were part of our symphonies...

À mon grand soulagement Eireen ne s’moqua pas d’moi, préférant utiliser la réponse la plus politicly correct qu’elle pouvait, celle d’me référer aux divinités concernant les malédictions. Pas fou. Par contre, bien qu’Aphrodite m’disait qu’non, j’y croyais pas. Quelqu’un pouvait pas être aussi malchanceux naturellement. Peu importe, Eireen avait décidé de s’attaquer à plus concret, m’affirmant que s’tait pas pathétique, mais humain. J’avais l’impression d’me faire rappeler ma propre philosophie mais appliqué à mon état plutôt qu’aux défauts des gens. J’pouvais pas vraiment contester ça. Elle marquait définitivement un bon point. C’était humain. Elle louait même mes efforts à tenter d’m’en sortir plutôt qu’d’abandonner. Oh si elle savait comment il était pas questions que j’devienne aussi minable. J’repensais à Aislinn qui avait été prête à s’laisser tué par Aphrodite. Moi j’assumerais. J’avais assumé pour Sin. J’t’ais encore là. J’allais vivre avec s’que j’avais fait pas fuir mes problèmes!

Pour toute réponse à Eireen, j’avais hoché la tête, acquiesçant. Elle avait ensuite attrapé ma veste au sol pour me la remettre sur les épaules. Je la laissai faire avec un sourire timide. Elle prenait soins d’moi. J’me surpris à penser qu’s’tait franchement pas désagréable en fait. J’me serait pas vraiment attendu d’sa de sa part à elle en fait. J’rigolai même un peu bêtement quand elle commença à m’emmitoufler avec mon écharpe et en attachant ma veste, lui jetant un coup d’œil faussement accusateur du genre « t’en fait pas un trop là? », mais j’allais pas lui dire parce que…j’aimais ça.

Mais fallait pas faire durer l’plaisir pas vrai? Ò Mealaigh s’était donc lancé dans sa propre théorie de s’qui allait pas chez moi. J’étais « trop gentil ». Levant d’abord un sourcil en la r’gardant comme si elle était une parfaite idiote. J’me pointai moi-même l’espace d’un moment comme pour l’interroger à savoir si elle savait de qui elle parlait. J’allais l’arrêter immédiatement, mais j’cessai mon geste à la recommandation de ma déesse.

Moi? Trop gentil? J’collectionnait les heures de colles plus jeunes et les amendes maintenant, fait dire qu’j’étais trop agressif, manger d’la punition répétitivement pour diner à l’orphelinat et fait arrêter par la police si souvent qu’il y avait des paris entre eux à savoir dans combien d’temps on m’reverrais que j’pensais pas vraiment pouvoir m’considérer comme une bonne personne. Après j’l’acceptais, s’tait pas un problème. Comment on pouvait être tout gentil en permanence dans s’monde de débile d’toute façon. Ça relevait d’la stupidité non? J’réalisais qu’au fond, Eireen m’connaissait p’t’être pas assez. Pour quelqu’un qui semblait m’deviner si bien dans ses derniers temps, là elle s’plantait carrément. Elle allait même jusqu’à dire que j’me dénigrais. Non mais! Elle m’avait déjà entendu parler pourtant. J’t’ais un exemple d’assurance. J’connaissais ma valeur. Quand est-ce que c’est arrivé que j’me suis dénigré? J’t’ais dans une mauvaise passe, j’avais p’t’être flanché un peu, mais s’pas ça qui changeais ma personnalité entière nah?  Bon okay, j’me trouvais pathétique v’la deux minutes, mais s’tais exceptionnel.

J’perdis lentement mon expression condescendante envers la d’moiselle alors qu’elle parlait du fait que ce dont elle parlait était de l’aide que j’apportais aux gens autour d’moi, m’oubliant dans l’processus. Pour couronner l’tout j’avais la malchance d’croiser des gens qui m’enfonçais dans un cercle vicieux s’lon elle. Sans délais, l’image d’ma plus récente mauvaise influence m’revint en tête : Aislinn. S’tait probablement l’meilleur exemple de mon entourage récent. Poussant la réflexion plus loin, Ina, Moreen et Masa étaient une inévitable pensée. J’me trouvais horrible, comment j’avais osé. Elles m’avaient aidé aussi, j’le leur d’vait.

« Sauf Sin. » , avait-elle précisé finalement avant d’enchaîné sur l’fait, qu’en gros, s’tait des sangsues bien qu’elles soient pas d’mauvaises personnes. Ouais s’tait l’image que j’m’en f’sait maint’nant.

Mon regard alla s’poser sur la sculpture. Nah pas elle. Elle, elle avait été cool sur toute la ligne.


 « …tu es la figure de force sur laquelle ils peuvent se reposer sans réfléchir. Je le sais parce que c’est exactement ce que j’ai fait avec toi… »

Aphrodite rit de bon cœur en constatant que j’avais rougit légèrement, en plus d’adopter une posture plus sûre de moi sans trop y penser. T’jours prêt à servir d’support pour celle-là. Elle pouvait encore le faire, ça m’allait. J’t’sais solide! Right?

« Comme un paon! » , avait-elle commenté, me causant d’continuer mon mouvement en allant m’gratter l’cou comme si ça avait été un mouvement réfléchit et dont la finalité avait été celle-ci plutôt.

« N’arrête pas, c’est mignon la fierté. « Mircea notre héros »! »

Elle m’taquinait, mais embarrassé, j’allai coincer mes mains dans mes poches en espérant qu’Eireen avait p’t’être rien r’marqué dans l’même genre qu’Aph qui pouvait suivre mes pensées. Pour moi, savoir qu’Eireen s’était reposé sur moi, ça allait. S’tait Eireen! J’savais qu’elle allait pas m’faire ça éternellement et ça m’f’sait plaisir quoi! S’qui r’venait à s’qu’elle m’avait dit au tout début d’ailleurs. C’est pathétique si tu fais rien. Clairement, elle avait fini par faire quelque chose sinon elle s’rait pas en face d’moi en s’moment à m’faire un speech.

Si j’avais été ambivalent concernant ma position quant aux paroles d’Eireen jusqu’à présent, s’en était rien lorsqu’elle prononça ces horribles paroles : « Il serait peut-être temps de couper les ponts avec certaines de ces personnes… » .

Pas si mal vous m’direz, mais elle avait la tête tournée vers Sin et j’compris s’qu’elle voulait dire. Aphrodite m’le disait, Beata aussi. Mais elles comprenaient pas!

Secouant la tête négativement, j’cherchai comment faire comprendre à Eireen que s’tait pas possible, ignorant pratiquement l’reste de sa phrase. J’avais compris qu’elle voulait que j’sois plus égoïste. Drôle de d’mande quand même.

« C’est fait avec Aislinn. » , répondis-je innocemment en sachant très bien ou elle voulait en v’nir.

J’pouvais pas en vouloir à Eireen, elle avait pas connu Sin. Elle savait pas qui elle était ni comment s’tait arrivé. P’t’être que si j’lui expliquais, elle comprendrait, elle? Après un moment d’silence pourtant tout à fait audible, j’me fis à l’idée que j’pouvais pas la prendre pour une conne éternellement. Pinçant les lèvres, comme pour empêcher un jurons d’sortir, j’pointai la pierre tombale d’un grand geste sec.

 « J’peux pas. » , répondis-je catégoriquement en baissant la tête en direction du sol, observant mes pieds l’espace d’un instant avant d’reposer mon r’gard sur la rouquine. Pour une fois qu’elle parlait pour la peine, fallait qu’ce soit s’genre de trucs qui sortent.

 « J’ai pas droit. S’rait pas bien. Elle est morte à cause d’moi. J’peux pas juste … oublier. » , terminais-je en f’sant un signe léger en direction d’la sortie du cimetière.

J’commençais à m’agiter de nouveau j’le sentais, nerveux cette fois, mais pas en colère. J’ramenai mon pouce à ma bouche, mordillant l’ongle deux ou trois fois avant d’poursuivre à gesticuler d’une main.

 « Je le sais. J’ai pris quoi…5 ans à perfectionner mes skills en sculpture pour faire ça. J’peux pas juste faire « fuck it »! »

J’pointai l’œuvre. Le temps investi était fou quand on y r’pensais. Encore pire en m’disant qui avait rien pour moi après la mort et possiblement rien pour elle non plus. J’m’y était dédié entièrement. Et ouais une part d’moi s’disait que j’avais perdu tout s’temps, mais justement, si j’abandonnais mon soutien à ma copine après tout ça, j’t’ais un écœurant non? Comme si j’avais plus s’te responsabilité si j’avais littéralement annihilé toute trace de son existence. Et au fond, j’voulais vraiment croire qu’j’avais pas perdu s’temps. Se l’avouer f’sait encore plus mal.

« Écoute-la. C’est exactement ce qu’elle te dit. Encore une autre fois où tu n’as pensée qu’à une autre personne que toi et mis de côté ta propre voie. Tu aurais fait ça si elle n’était pas décédée après t’avoir suivi? C’était sa décision non? Tu l’aimes et c’est merveilleux! Tu sais que je t’appuis et comprend, mais elle ne voudrait pas ça pour toi non plus! Je pourrais me morfondre encore pour Adonis, cela m’affecte toujours et je m’en veux, mais ce n’est pas une vie de vivre en se « flagellant » comme elle dit. »

 « S’qui lui ont donné était pas juste. Pas assez glorieux pour elle et s’tait pas un boulet. Elle méritait tout ces efforts là et personne d’autre l’aurait fait. Tous l’monde s’contente d’une p’tite plaque par principe quand t’es orphelin. Et puis, la cérémonie donnée par un putain d’pervers! Rien la représentait elle! »

C’était sans doute parce que j’me sentais attaquer des deux côtés, mais j’répondais à voix haute. Au diable, la discussion mentale, j’avais l’impression de me débattre sur deux fronts. Mon regard s’porta d’nouveau sur la statue, puis sur Eireen, puis d’nouveau sur la sculpture, Eireen encore…comme en attente d’son soutient? Elle comprenait maintenant et ravalerait ses propos. Non? T’jours pas? Peut-être avec plus de détails? La gorge m’serrait en y songeant. Suite au rapport à la police j’avais jamais reparler d’la chose, sauf à Aph qui avait été creuser l’information elle-même à force d’suivre mes pensées. Jamais ont discutais du truc et c’était très bien comme ça. À haute voix. Comment j’pourrais?

« Et. Et mon entourage décide pas pour moi. Qu’ils suivent ou pas j’m’en fou. Aislinn et tous les autres peuvent bien m’jeter. S’que j’aime pas c’est ceux qui ont pas vraiment d’pouvoir décision d’suivre ou pas. Genre une cocotte de 4 ans qui va s’ramasser à vivre avec des cocaïnomane.»

J’pensais à Aleksandra et plusieurs kids du pensionnat avec qui j’avais gardé contacte comme j’pouvais. Eux comptaient sur moi et si j’veillais pas sur eux, qui l’ferais? Le système? Good joke!

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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyDim 3 Mai - 12:17

You were part of our symphonies...



Un soupir s’échappa des lèvres d’Eireen au bout d’un moment. Pas bien fort, il était pourtant marqué comme il fut possible d’en attester avec l’affaissement d’épaules et la mine contrite qui l’accompagna. Pourquoi les choses devaient-elles être aussi compliquées lorsqu’on échangeait avec les gens ? Pourquoi l’étaient-elles encore plus dans ces situations ci où l’on ne voulait qu’aider et qu’au final tout ou une grande partie de ce que vous aviez dit était pris de travers ? Et après l’on s’étonnait encore qu’elle n’aimait pas cela et qu’elle fuyait le contact avec ses comparses. Il était évident que s’il s’était agit d’une personne lambda, la conversation aurait été coupée court et la rouquine aurait hâtivement quitté la scène en secouant la tête, abandonnant le combat avant même de vraiment l’initier. Elle ne pouvait pas faire cela ici malgré l’envie irrépressible qui la sommait d’agir ainsi comme elle l’avait toujours fait.  De son je-m’en-foutisme notoire voilà qu’elle passait à une lutte sur deux fronts. Deux guerres contre elle-même. Elle devait résister contre son envie de fuir et contre la peur de mal faire.

Se tromper était commun, il ne fallait pas en avoir peur ou honte comme le lui disait Hestia qui se tentait d’être la plus rassurante possible comme à son habitude mais cela ne fonctionnait pas aussi bien qu’elle le souhaitait elle-même. Pourquoi fallait-il que ce soit avec ce genre d’individu qu’Eireen entame son initiation aux échanges sociaux et que la tâche soit rendue encore plus ardue en y mêlant l’incertitude d’une attention pourtant certaine ? N'aurait-elle pu se concentrer exclusivement sur Gwenhwyfar le temps de prendre en confiance et d’avoir un appui digne de ce nom pour de telle situation ? Il semblerait que non, que la vie en ait décider autrement. Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué ? Voilà bien un adage adapté aux Humains. Eux autres Dieux, ne se rendaient pas la tâche facile par moment non plus, certes, mais les raisons qui les poussaient à agir de telle ou telle façon étaient toujours issues d’une envie simple, primaire. Ce n’était pas forcément le cas pour les Humains, Hestia s’en rendait compte et si elle avait pu parfois se conforter dans le pragmatisme d’Eireen pour dicter sa conduite, ce ne pouvait perdurer éternellement ainsi. Pas si elle souhaitait que son hôte atteigne ce but qu’elle s’était permise de viser pour elle et qui lui tenait tant à cœur.

Un nouveau soupir résonna mais cette fois-ci dans l’esprit de la jeune fille. Si l’abattement pouvait en être le premier instigateur, celui-ci se mua en une résolution tangible qui se diffusa alors entièrement en Eireen.

**Ainsi soit-il.**

Et c’est bien cela qui aida l’étudiante à passer cette étape qui l’encra dans sa décision de ne pas fuir et de poursuivre sur sa lancée, sur ce fil conducteur qu’elle s’était donnée pour mission de suivre. Après tout, Ethan n’avait pas fait la sourde oreille. Son comportement lui avait même bien confirmé que sa première attestation était juste et qu’il ne voyait pas du tout ce point de lui. C’est qu’elle n’avait pas eu le temps de lui donner des exemples, devait-elle le faire maintenant ? Non. Il y avait un sujet plus important sur lequel elle devait statuer d’abord.

« Je ne parlais pas de Sin, Ethan… »

Et c’était vrai, de ces personnes qu’elle avait qualifiées de néfastes et dit qu’il devait s’en débarrasser, le nom de Sin n’apparaissait aucunement sur cette liste.

« Je ne l’ai pas connue, je ne connais pas votre histoire, simplement la conclusion et qu’elle t’a été si importante que tu en souffres encore maintenant. Que ce devait être une fille vraiment chouette et attentionnée, tu ne te serais pas donné tout ce mal sinon. Regarde-moi ce visage et cette aura ! Même moi j’ai envie de m’enfouir contre elle et de lui raconter mes problèmes ! Si tu penses qu’elle mérite mieux alors elle le doit certainement. Je ne peux pas te demander de l’oublier et de la laisser de côté. Je n’ai pas eu de lien aussi fort avec Alistair et je sais déjà que je ne l’oublierai pas, que je viendrai autant de fois que je le pourrais pour le « voir », lui donner mieux que ce que ce statut d’orphelin nous colle sur le front. Mais il n’est plus là, c’est un fait… Je ne m’empêcherais pas de vivre et aller de l’avant mais je ne l’oublierai pas, l’un n’empêche pas l’autre et je pense que c’est ce qui est difficile à accepter avec le deuil… »

Le visage d’Eireen s’était illuminé alors qu’elle parlait de Sin, se tournant à nouveau vers la statue tout du long pour finir par perdre de sa superbe en parlant du deuil, prononçant ses derniers mots plus bas que les autres, réfléchissant elle-même à la question.

« Enfin j’suis pas psy… »

Finit-elle par lâcher en se tournant à nouveau vers Ethan et en se rapprochant à nouveau de lui.

« Je dis ça et je me permets quand même de juger ton entourage que je ne connais pas mais… »

Elle posa un silence, cherchant ses mots, se demandant si elle devait poursuivre sur sa lancée ou non, laisser sa tristesse, sa colère et sa frustration parler ou non. Elle pinça les lèvres et finit par lâcher un petit grognement agacé.

« J’aime pas ça… C’est plus fort que moi mais j’aime pas ça ! J’veux pas te voir comme ça, dans cet état alors que tu mérites mieux toi aussi ! Et savoir que ça peut être à cause de gens, c’est plus fort que moi mais j’en ressens de la rancune contre ces personnes-là. Je sais pas pourquoi les autres ne voient pas ce que moi je vois en toi, pourquoi je veux que tu sois heureux et que je veux t’aider à l’être, être juste là pour toi, juste ça ! Mais j’sais bien que je ne sais pas tout, voire rien du tout en fait sur toi et ça me frustre parce que c’est comme si on m’disait que vu que j’viens pas du même« milieu » j’peux pas t’aider parce que je ne « comprends pas », je ne « sais pas » mais j’veux pas ça moi ! J’veux comprendre, t’aider toi et cette petite de quatre ans aussi, j’veux savoir de quoi il en retourne maintenant ! et… Qu’est-ce qu’il s’est passé avec Aislinn ? Vous n’étiez pas cul et chemise mais vous vous entendiez bien et maintenant quand je dis « il faut se séparer de… », ça fait deux fois que tu la cites, c’est pas anodin. Vous vous êtes disputés ? Tu veux en parler ? »

La frustration avait gagné.
Après cet enchaînement de propos et de questionnement, elle se tenait en face de lui. Elle était vraiment inquiète pour lui et toutes ses histoires qui gravitaient autour de lui, son regard en disait long sur le sujet. Elle le scrutait, les bras croisés, se les frottant.

« Mais si tu veux bien et que ça ne te dérange pas, on peut le faire à l’intérieur, il commence à faire sérieusement froid dans ce cimetière… »

Omission fut faite de la fatigue due à son coup de chaud d’avant, sans compter la transpiration qui la faisaient se geler sur place, cette frileuse qu’elle était.

« Tu me fais dire plein de choses que je n’ai pas l’habitude de dire et j’estime que j’ai beaucoup trop parlé là, alors c’est à ton tour, d’accord ? »

Ajouta-t-elle en réprimant un frisson et en faisant une petite moue. Ce n’était peut-être pas le bon moment pour lâcher un semblant d’humour et ce n’était peut-être pas à elle de le faire non plus mais fallait l’admettre, il l’avait trop fait causer là, il devait bien rattraper le coup de ce côté-là !








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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyDim 3 Mai - 22:11

You were part of our symphonies...


Embarrassé par l’fait d’avoir assumé qu’Eireen parlait d’Sin, j’avais gardé l’silence sans riposter ou commenter aucune d’ses questions ou affirmations, m’contentant d’hochement de têtes, de p’tit sourires ou à l’inverse de grimace de mécontentement pour communiquer l’fait que j’l’écoutais. La gamme complète d’émotion avait dû y passer. Da, pour être attentionnée Sin l’était, da elle avait c’t’aura et j’tais fière d’avoir pu transmettre cette impression d’ailleurs, da elle méritait mieux et…da j’savais que j’devais pas m’empêcher d’vivre… J’le faisais pas pour Alistair non plus, mais j’l’avais juste fait d’puis longtemps pour elle apparemment et j’aimais pas la réalisation qui m’gagnait en ce moment même. Moi qui prônais à tous qui fallait profiter d’la vie comme personne sans limitations aucune. Une vraie fraude! Malgré tout ça, c’qui frappait l’plus, s’tait d’voir Eireen lutter contre ses propres émotions. Elle qui parlait peu, semblait t’jours trouver les mots justes, maintenant ses pincements de lèvres et ses grognements m’la rendais plus humaine tout d’un coup et m’arracha un p’tit sourire narquois que j’chassai en m’passant la main dans la figure, étirant mes traits raidi d’puis trop longtemps d’jà.

Elle en voulait à mon entourage, qu’elle ne connaissait pas, comme elle le d’sait si bien. D’un sens, j’trouvais ça franchement mignon et d’l’autres, l’envie d’les défendre se f’sait forte. On vivait tous avec nos shit right? Après, j’essayai d’me mettre à sa place. Moi non plus j’aurais pas apprécié qu’Eireen soit à ma place. En fait, en y songeant, j’pourrais probablement pas l’accepter. M’connaissant, j’s’rais en colère et moi JE connaissais la situation. Elle, d’mandait juste à comprendre. Elle voulait savoir et j’lui disais rien. J’aurais été frustré et j’l’aurais probablement engueuler jusqu’à s’qu’elle abandonne ses défenses et m’parle. Ce fut cette pensée qui m’résigna à parler. J’allais pas lui imposer d’avoir à faire ça avec moi. J’voulais pas non plus m’faire engueuler par elle et pour être franc, oui j’voulais la garder loin d’mes problèmes, mais j’pouvais pas nier qu’l’envie d’en parler à une personne qui était pas impliquée était plus que tentante. Par où commencer? Ce fut Eireen qui répondit à la question : Aislinn. Immédiatement, j’me renfrognai, mais hochai la tête. J’allais l’faire. J’voulais en parler, mais une chose à la fois! Eireen gelait sur place et ça s’tait un problème que j’pouvais régler.

Supposant qu’elle allait plus s’mettre à surchauffer, j’rattrapai l’écharpe qu’elle m’avait déposée sur mes épaules pour la lui remettre, l’y emmitouflant avant d’remonter son collet par d’ssus, lâchant un bref « Hmm » de satisfaction une fois fait. Pendant s’temps, la rouquine s’était plainte d’avoir trop parlé et le même sourire narquois qui avait orné mes lèvres un peu plus tôt fit d’nouveau son apparition, mais j’n’y répondis pas. Accomplir une tâche avait l’avantage d’me donner l’temps d’réfléchir à s’que j’allais lui dire. Posant ma main doucement dans son dos pour l’orienter vers la sépulture de Sin, l’incitant à m’suivre alors que j’cherchais des yeux mes sacs d’épiceries que j’avais abandonnés plus tôt.

Peut-être que c’était l’épuisement, le silence qui s’installait ou l’fait que Eireen n’attendait pas que j’lui réponde sur le champ, mais j’me sentais plus alerte sur s’qui s’passait autour d’moi. J’réalisai qu’j’entendais t’jours un son sourd qui s’révélais être la musique qui crachais dans mes écouteurs enfouis dans ma poche. J’y plongeai donc la main pour fermer l’application avant d’porter mon r’gard sur mes sacs, puis vers la sortie du cimetière, réfléchissant où aller pour poursuivre la discussion. C’était p’t’être l’temps d’jeter des barrières.

- T’as du temps? J’avais des trucs à rapporter chez moi. S’tu veux comprendre, si tu veux « savoir », c’est là qu’ça s’passe. Sinon, j’ai un bus à prendre, on peut quand même discuter durant l’attente. Sens-toi libre de faire… peu importe s’que t’as à faire.

À cette demande, Aphrodite fut pris de cours, vérifiant avec moi qu’c’était bien s’que j’voulais. Bien qu’elle m’encourageât à m’ouvrir à mon amie, elle connaissait mes craintes liées au fait de mélanger ma vie professionnelle, personnelle et scolaire. L’une d’elle, était la fuite de gens que j’appréciais, potentiellement trop sensible pour supporter la vision d’la misère.

- Si elle veut prendre ses distances après on s’ras pas plus mal qu’au début d’la conversation non?

Cette pensée m’brisait l’cœur, mais j’me persuadais qu’Eireen allait tolérer.

- Oui, Eireen peut le prendre. Elle tient à toi…au cas où ce ne serait pas assez clair depuis tout à l’heure.
Aphrodite se voulait rassurante et ça fonctionnait. J’avais bien remarqué. J’pris une profonde inspiration avant d’me diriger vers la pierre tombale. Au bout du compte, j’avais pas tellement eu le temps d’me recueillir, mais ça m’était un peu égal maintenant que j’savais qui avait plus rien après la mort. D’un sens, et j’m’en voulais d’le penser, j’étais fâché avec Sin si on pouvait dire. Reste que les vieilles habitudes, elles, mourraient pas facilement. J’allai donc poser une main sur son visage et dû m’retenir pour ne pas déposer un baisé sur ses lèvres de marbre – s’tait stupide d’toute façon, surtout d’vant Eireen –, me contentant de glisser mon pouce contre celles-ci. Grimaçant pour chasser des larmes de colère qui montaient à nouveau, j’me retournai brusquement.

- On y va !?

Agrippant d’abord les sacs au sol d’une main au passage, j’marchai d’un pas déterminé, en direction d’Eireen, lui donnant un p’tit coup délicat dans les mollets avec les sacs comme pour la taquiner un peu, mais aussi lui indiquer qu’on sortait MAINTENANT. J’essayais fort d’retrouver une attitude normale. Il le fallait bien. J’avais jusqu’à la maison pour avoir l’air d’nouveau solide. S’tais peine perdu avec Eireen, elle avait tout vu. Servait plus à rien d’se masquer.

Marchant dans l’allée principale, j’osai entourer les épaules de la jeune femme de mon bras libre, en profitant pour frotter son bras en espérant la maintenir au chaud, mais aussi parce que le geste me servait d’anti-stress. Poussant un profond soupir, j’décidai enfin d’me lancer, parce que l’silence qui s’installait était pas plus agréable que d’parler.

- Pour Ais…, débutais-je avec difficulté, ravalant ma salive et ricanant nerveusement.

- Disons qu’on s’voyait régulièrement, d’puis un p’tit moment.

J’calculai rapidement les mois. Ça avait durée étonnamment longtemps comparativement à mes plan cul précédent, j’devais l’admettre.

- Un peu plus d’un an. C’était juste un plan cul. On était d’accord et on s’entendait bien comme ça. Sauf que dernièrement on s’est engueulé et ça s’est terminé avec elle qui a utilisé ses pouvoirs contre moi.

J’marquai une pause, prenant pour une fois bien l’temps d’réfléchir avant d’ouvrir ma gueule.
- J’l’ai possiblement mérité. J’crois qu’c’était accidentel. J’crois… mais t’sais qui la possède? Hadès.

J’lui laissai bien l’temps d’assimiler la chose, avec les dieux on savait jamais et Eireen était chez les Olympiens aussi. Si moi j’savais qui c’était Eireen le savait, elle, elle suivait ses cours d’mytho.

- J’ai été projeté vers l’arrière. Y’a eu comme une douleur vive à la poitrine qui s’répandait dans mes bras. J’avais du mal à respirer et ça été violent, mais bref. Puis, plus rien. Apparemment madame peut tuer les gens. J’suis mort durant…j’sais pas combien d’temps.

J’en parlais pratiqu’ment comme si c’était un événement aussi simple que s’érafler un genoux. C’était drôle, mais ça m’semblait encore surréaliste et j’avais tellement en tête que ça semblait anodin.

- Comme tu peux voir. Maint’nant ça va, j’suis revenu à moi. J’pas un zombie, j’te rassure, si ça t’inquiète. J’me l’suis d’mandé. S’que j’m’explique pas plus, mais j’sais qu’j’t’ais vraiment décédé. Ais et Aph ont confirmé et j’ai aucun souvenir. Il me manque un lapse de temps. Évidemment, j’ai d’mandé des explications parce que quand j’me suis réveillé, j’avais une lame à la gorge d’Ais. Enfin, un morceau de miroir. Détail. Ou plutôt Aph maint’nait la lame et j’avais une Aislinn en larme à genou qui m’demandait à la buter.

Relâchant Eireen, j’lui montrai la lacération qui s’trouvais dans ma main droite comme pour lui prouver que j’la bullshittais pas.

- J’ai jamais senti une détresse et d’la colère aussi intense chez Aphrodite. Et crois-moi elle est du genre intense dans toutes ses émotions. C’était…écrasant?

Sans trop m’en rendre compte, gesticulant d’une main, j’avais mimé le serrement au niveau d’ma poitrine tout en grimaçant.

- Aph à jamais approuvé notre plan cul, mais pas de là à la buter. C’est pas son genre. Après, une fois que j’suis revenu à moi, elle a tout lâché immédiat’ment et était soulagée. J’me d’mande quand même encore s’qui s’rait passé si j’me s’rais réveillé quelques minutes plus tard. J’crois pas qu’elle en soit capable, même si elle m’dit l’contraire. J’pense que c’était sous l’coup d’l’émotion. On en a parlé évidemment, et ça va. C’est réglé. J’voulais faire d’même avec Ais. Essayé d’être un peu mature pour une fois. J’l’ai fait, un peu. Mais avec elle en larme et moi confus et affaibli, j’ai pas pu creuser la chose tu vois? S’tait plus une priorité sur le moment. J’ai VRAIMENT fait des efforts pour comprendre par contre, me mettre à sa place, rassurer les deux filles que ça irait. On a fait la paix. Ais a pris soin d’moi, parce que j’allais pas bien du tout. On a même fini par s’endormir ensemble. Elle s’est blottie. Le lend’main, j’me suis réveillé à l’infirmerie et puis quand j’ai essayé de recontacter Ais, bah j’pouvais pas. Elle répond plus à ses textos, elle m’a bloqué partout et elle m’évite dans les couloirs. Elle m’ouvre pas quand j’me pointe à sa porte. J’ai tout essayé, même l’coup d’une feuille de papier en feu glissé sous la porte.

J’poussai un grognement rageur, m’attirant les r’gards surpris et remplis de jugement d’une vieille dame qui se recueillait près de l’entrée du cimetière.

- J’sais qu’c’est ma faute. Elle m’a buté pour ça. J’l’ai vexé au départ et elle m’a balancé des choses qui sont aussi v’nus m’chercher profondément aussi. Elle m’a dit que j’t’ais « comme les autres ». Genre les autres tarés qui l’utilisent ou agissent en connard. J’suis p’t’être pas l’mec l’plus délicat, mais j’quand même pas un salaud! C’est elle qui avait été la première à dire « pas d’attachement ». J’ai….argh… J’suis con.

Agacé en me remémorant les événements, j’trouvais pas les mots. Pour simple explication j’mimai l’explosion d’ma tête. Eireen y avais goûté un peu plus tôt, elle pourrait bien s’l’imaginer.

- Disons qu’j’ai pas été doux. Faut dire qu’j’suis crevé d’puis la St-Valentin. M’enfin. D’puis qu’j’ai fini la sculpture, plus d’inspiration, perdu mon boulot et tout ça. J’dors mal, j’mange pas assez, j’bois beaucoup trop régulièrement. S’pas dans mes habitudes. J’allais la voir pour faire un effort et aller mieux. Parce que hey, on dira s’qu’on voudra, l’sexe fait du bien psychologiquement. Alors, on s’est fait plaisir, puis éventuellement on s’est engueulé pour diverses raisons que j’comprends pas encore tout à fait, mais elle m’sort ça. J’ai snapped! À quoi elle s’attendait!?

J’sentais la colère s’infiltrer en moi comme un venin dans mes veines qui y aurait dormis d’puis notre engueulade. Au final, on avait jamais vraiment fini c’t’argumentation là.

Aphrodite tentait d’m’inciter à m’calmer, Eireen ayant pas à subir ma frustration. S’t’ait pas contre elle que j’en avais, s’tait contre O’Riley comme elle s’faisait un plaisir d’me remémorer. Elle comptait quand même un point, j’devais m’calmer. J’m’enflammais pour rien. Mon r’gard s’posa sur l’arrêt d’bus que j’désignai d’un signe de tête à ma compagne et était situé un peu à l’écart de l’entrée du cimetière.

- Whatever… J’peux pas vraiment songer à ça maintn’ant j’ai plus important à gérer. J’aurais juste aimé savoir comment ses pouvoirs fonctionnent au final. S’tais important pour moi. L’reste si elle veut rien discuter, j’ai plus rien à faire avec elle. Suffisamment d’problèmes.

J’poussai un long soupir en m’laissant tombé sur le banc de l’arrêt d’autobus.



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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyLun 1 Juin - 16:25

You were part of our symphonies...


C’est ça Ethan Shaw, affiche-le ce sourire narquois. Savoure-la cette petite victoire de faire réagir et parler ainsi une personne pour qui ce n’était pas une chose habituelle. Profite mais n’y prends pas goût trop vite non plus car si Eireen tiqua en le voyant ton sourire, sache bien que c’est de sa propre initiative qu’elle ne le releva pas et qu’elle ne s’en formalisa pas. Car, premièrement, ce serait admettre cette victoire pour toi et si Eireen est bien du type je m’en foutiste, elle est elle aussi dotée de ce que l’on nomme fierté et par pure fierté elle ne pouvait laisser faire cela. Deuxièmement parce que ce sourire la soulagea.
C’était une réaction typique d’Ethan et même si cela ne lui plaisait pas qu’un tel sourire lui soit adressé (re-cf la fierté), dans un tel moment alors qu’il n’était pas au meilleur de sa forme psychique, qu’il soit capable de sourire ainsi était un bon signe, vraiment. Aussi resta-t-elle silencieuse sur ce sujet et se concentra-t-elle sur son remerciement après qu’il l’eut emmitouflée à son tour comme il le fallait pour ne pas geler sur place. La scène aurait pu la faire sourire étant donné qu’elle s’était donnée cette mission juste plus tôt pour lui, mais elle se contenta d’un hochement de tête succinct pour accompagner son remerciement.

Un deuxième hochement suivi, celui-ci étant plus marqué que le premier lorsque le beau brun à l’esprit torturé lui demanda si elle avait du temps. Du temps pas uniquement pour parler mais aussi pour l’accompagner jusque chez lui. Cette fois-ci ce fut une victoire pour Eireen. Victoire au goût amère car il avait fallu de telles conditions pour que les choses avancent ainsi. Et encore… Avanceraient-elles vraiment ? Ne risquait-elle pas de tout faire planter et de creuser un nouveau gouffre entre eux si elle ne pouvait accepter ce qu’il était prêt à lui partager ? Elle imaginait bien l’effort et la résolution qu’il fallait à Ethan pour lui faire une telle proposition, s’ouvrir autant, s’exposer à son jugement. Qu’arriverait-il si ce dernier ne lui convenait pas ?

**Pas de conclusion sans développement. Je comprends que te préparer au pire t’évites bien des déceptions mais cela en devient à un point ou cela t’amène plus de préjudices que de bénéfices. Plutôt que de penser ainsi, pourquoi ne réfléchirais-tu pas à la manière dont tu pourrais éviter à un tel scénario de se produire ? **
*Prendrais-tu sa défense maintenant ?*
**Nullement. Je dis cela de manière générale. Quoiqu’il advienne je suivrai tes décisions et essayerais de te soutenir et te guider au mieux. Pas… Comme je l’ai fait avant…**
*Je ne t’en veux pas tu le sais bien. Puis… Tu n’aurais pas réagi ainsi si tu ne tenais pas un minimum à moi et… cela me touche beaucoup même si j’ai failli partir en fumée. J’oublie peut-être aussi trop souvent que tu es une déesse et pas…*
**Si je parais ainsi à tes yeux alors cela me conviens et me touche grandement sache le également. Je prendrais toutefois garde de rappeler aux autres qu’effectivement je suis belle et bien une déesse moi aussi d’une autre manière qu’en te transformant en feu divin toi-même.**
*Faisons cela oui.*


Cette parenthèse octroyée par Hestia fut une bulle de tendresse et amena un amusement à l’hôte comme la possédée. Un regain d’énergie positive bienvenu car les deux femmes furent à nouveau ancrées dans l’ambiance environnante lorsqu’Eireen reposa son regard sur Ethan. Eireen ne pouvait le nier, la scène lui fendit le cœur. La douleur que l’absence de Sin suscitait à Ethan était palpable tant elle était intense et transparaissait sur le visage de ce dernier, c’était très difficile à voir et pour une de ces rares fois dans sa vie, la jeune fille décida de détourner le regard tant cela lui était brusque et insoutenable. Elle ne s’était pas attendue à ressentir quelque chose d’aussi fort et difficile aussi suivi-t-elle avec autant de détermination que lui lorsqu’il donna le go pour partir du cimetière, faisant une série de pas plus longs lorsqu’il lui cogna doucement les mollets avec son sac de courses. Dans d’autres circonstance, elle se serait permise de lâcher un « pff » faussement agacé. Là il n’y eut qu’un «Hm, hm. ».

Cependant, lorsqu’il passa son bras autour de ses épaules, elle ne put empêcher ses muscles de se raidir. Malgré tout ce temps qu’ils se connaissaient, malgré le fait qu’elle le sache très tactile, elle n’arrivait toujours pas à contrôler ces réflexes, c’était encore instinctif pour elle qui ne l’était pas du tout de base, tactile, alors cela occasionnait périodes plus ou moins longues où elle se sentait bizarre, entre la gêne, le refus, l’acceptation et le je m’enfoutisme. Ce n’était pas un geste déplacé de la part d’Ethan, ils ne l’avaient jamais été vis-à-vis d’elle, même s’ils violaient allègrement sa notion d’espace privé. C’était Ethan, c’était comme ça et pour le coup elle se mentirait si la chaleur qui se diffusait de leur proximité et de son frottement au bras n’était pas appréciable. Prenant sur elle en plus et concentrée sur ce qu’il allait dire, elle finit par se détendre.

**Oh, miséricorde…**

Oula… Eireen ne s’était pas attendue à une telle réaction de la part d’Hestia lorsqu’Ethan annonça le dieu qui possédait Aislinn. Elle n’ajouta rien dans l’immédiat afin que sa protégée puisse se focaliser au mieux sur la suite du récit de cet Adonis qui portait si bien ce surnom.

Eireen dut se battre contre un nouveau choc. Elle s’était naïvement attendue à une simple dispute mais comme il l’avait dit lui-même, avec les M la plus simple interaction peut vite virer au drame et c’était exactement ce qu’il s’était passé. Aislinn avait tué Ethan… Ethan avait été mort… A cette réalisation, cette pensée de la possibilité qu’en ce jour il aurait pu être mort accidentellement entre les mains d’Aislinn, Eireen se sentit blêmir à un point qu’elle n’aurait pu imaginer. Sans oublier qu’Aphrodite aurait alors elle-même tuée Aislinn. Que tout dégénère ainsi l’effraya au point où cela l’irrita. Perdre Ethan pour ça ? Comme CA ? Impensable, inacceptable. Et pourtant…

« Je… C’est… »
**Attends Eireen, je préfèrerais que nous en devisions ensemble avant. Vous ne savez pas tout.**

La jeune fille hocha la tête ce qui lui servit autant de réponse à Hestia que de signe à Ethan pour indiquer l’échange mental qui se faisait. Cela permit aussi à la rouquine d’inspirer profondément et de reprendre des couleurs, abordant chaque point avec rationalité. L’histoire du plan cul, il n’y avait pas de surprise à ça. Peut-être sur la durée quand même bien qu’elle n’ait pas de recul sur le sujet pour vraiment dire si c’était quelque chose d’étrange ou non. Mais honnêtement avec les échanges qu’ils avaient tous deux lui et Aislinn, elle n’était pas plus étonnée que ça. Tant qu’ils y avaient trouvé leur compte comme dit… C’était triste… Pourquoi c’était triste d’ailleurs ?

« Aphrodite est tout à fait capable de tuer si cela concerne une personne à laquelle elle est réellement attachée. »

Lâcha-t-elle de son ton neutre habituel au bout d’un moment alors que ses mains allèrent rechercher celle d’Ethan pour en observer la cicatrice une nouvelle fois. Elle pinça les lèvres, grimaça puis soupira à nouveau.

« Tu sais que je t’en aurais voulu si tu étais vraiment mort comme ça ? »

Elle passa son index sur la cicatrice puis relâcha doucement la main. Heureusement qu’il n’avait écopé que de cette blessure. Et de gros dégâts émotionnels aussi… Bon… Mais il était vivant !

« Je suis vraiment, honnêtement hein, désolée pour ce qui s’est passé entre vous mais je suis bien plus rassurée et contente que tu sois en vie. »

Franchement elle ne savait pas ce qu’elle aurait fait si les choses avaient autant dégénéré. Elle ne voulait pas y penser non plus. Prenant la direction de l’arrêt de bus, elle reprit :

« Hadès ne tue pas les gens. De ce qu’Hestia m’a expliqué et de ce que j’en ai compris, il semblerait que par son biais Aislinn soit capable d’envoyer la psychée des gens aux Enfers. Les Enfers grecs hein, pas là où il y a le diable et sa ribambelle de démons. Et forcément un corps sans âme paraît mort. C’est ce qui a aussi permit à Aphrodite de prendre le dessus puisqu’il n’y avait plus que sa psychée dans ton corps. J’me demande si ça compte comme une possession totale… J’espère qu’il n’y aura pas de problème avec la Direction. Selon Hestia, le temps passé aux Enfers est bien trop court pour que tu te rendes compte de quoique ce soit, ce qui n’est pas plus mal parce que si elle y reste bloquée tu peux vraiment en mourir mais Hadès ne devrait pas être capable d’aller jusque-là, il est trop affaibli par la possession, surtout si Aislin lutte contre lui ce qui ne serait pas étonnant -toujours selon Hestia- car leurs psychologies ne semblent absolument compatibles. »

Arrivés à l’arrêt de bus, Eireen réfugia ses mains dans les poches de son manteau et se retourna vers le jeune homme qu’elle s’était décidée à accompagner, lui adressant un sourire désolé.

« Cela ne te donne pas d’explications sur le pourquoi Aislinn te fuit, bien qu’Hestia et moi on soupçonne un conflit avec Hadès du coup, mais si ça peut te donner un début de réponse pour ses pouvoirs… C’est tout ce que je peux partager sur ce sujet. Je ne comprends pas sa manière de faire cela dit quand même, surtout si tu as vraiment cherché à mettre les choses au clair. Il y a peut-être une part de réalité à laquelle elle ne veut pas faire face ? Ce n’est qu’une hypothèse, je ne suis pas dans sa tête et je ne pense pas que nous raisonnions de la même manière. Mais si elle ne veut pas faire cet effort-là, alors tu as raison de passer à autre chose. Tu as suffisamment de soucis comme tu l’as dit, ce n’est pas à toi de courir après tout le monde non plus. Mais que tu y penses et que cela te travaille autant, conforte ce que j’ai dit sur toi tout à l’heure et ça tu ne peux pas le nier pour le coup. »

T’es trop gentil Shaw, tu te préoccupes trop des autres que tu t’en rendes compte ou pas.
Le bus ne semblant pas arriver dans les prochaines minutes, elle s’assit sur le banc sous l’abri de bus, marquant pour le coup qu’elle prendrait bien ce bus et rentrerait avec lui.

« J’aurais dut venir ces nuits alors… » Chuchota-t-elle dans le col de son manteau, son regard fixé sur le sol alors qu’elle repensait à une partie de ses paroles et des jours qui s’étaient égrenés entre la St-Valentin et aujourd’hui. Encore qu’avec son état psychologique instable, peut-être en seraient-ils arrivés à une dispute tout aussi tragique ?

** Parfois les choses ont des raisons de ne point se faire.**

Se redressant pour s’étirer le dos, elle reporta son attention sur Ethan et profita qu’il n’y ait personne d’autre pour poursuivre la conversation.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé au travail ? » Elle fronça les sourcils de cette manière qui accentua la sévérité de son regard mais qui était signe de réflexion chez elle : « Qu’est-ce qu’il s’est passé tout court en fait ? Comment ça se fait que tu ne manges plus et ne dormes plus ? C’est… l’absence de Sin qui fait ça ? »

Elle avait hésité un très court laps de temps de poser cette question. Elle avait bien vu combien il souffrait, est-ce que cette souffrance avait provoqué tout cela ? Y’avait-il autre chose qui venait aggraver son état psychologique ? Comme la perte d’Alistair à une certaine échelle ?
Décidément, pourquoi est-ce qu’il finissait toujours par l’inquiéter autant ?









Eireen Ò Mealaigh
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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyMer 3 Juin - 8:17

You were part of our symphonies...


Eireen avait d’abord manqué d’mots. Non, pas comme à son habitude. Cette fois elle voulait parler, simplement les mots n’étaient pas sortis immédiatement. Elle avait plutôt hoché de la tête alors que j’poursuivais mes explications. Vrai qu’j’avais pas pesé l’poids d’mes mots en lui disant qu’j’tais mort. J’avais manqué d’tact? Comment on annonçait ça à quelqu’un? Argh! S’tait fait d’toute façon et à la voir pâlir j’en avait déduis qu’j’avais p’t’être pas fait comme il fallait. Malgré tout, elle s’était ressaisie, affirmant simplement qu’Aphrodite aurait été tout à fait capable de tuer si elle était réellement attachée.

- Oh ça pour être attaché, elle l’est…mais j’en doute quand même, elle est pas du genre violente. D’un autre côté, moi aussi j’arracherais la tête d’n’importe qui heurterais quelqu’un qu’j’aime bien.

Ma réaction à Eireen en train d’flamber à cause d’sa déesse en était l’parfait exemple quand j’y songeais. J’avais haussé les épaules. Quelque chose m’disait qu’on saurait jamais en s’qui concerne Aph. Du moins, pas tant qu’elle y s’rait jamais poussé, s’que j’préférais éviter.

Eireen avait alors pris ma main pour observer ma cicatrice de nouveau, affirmant qu’elle m’en aurait voulu si j’étais mort ce à quoi je souris, vaguement amusé par l’idée. J’me pointai du doigt, un air interrogateur exagéré dessiné sur mon visage. Moi? Elle m’en aurait voulu à moi d’être décédé? J’abandonnai toutefois ma question en la sentant attraper délicatement ma main, son doigt allant caresser ma cicatrice en guérison. Son touché avait quelque chose d’apaisant, tout comme ses paroles d’ailleurs. Toute ma concentration se posa sur cette sensation plutôt étrange, à mi-chemin entre le frissonnement de plaisir et une douloureuse sensibilité.

Je fini par rapporter mon attention sur ses paroles porteuses d’un brin d’espoir alors qu’elle relâchait ma main en même temps que j’pris une grande inspiration. Sans m’en rendre compte, mon souffle avait été en suspend l’espace d’un moment, comme si j’avais oublié d’respirer au moment où mon r’gard s’tait poser sur son doigt fin.

Eireen semblait soulagée d’voir que j’m’en étais bien sortie, mais en plus elle m’faisait part d’l’opinion d’sa déesse sur l’sujet. J’en avais oublié qu’elle aussi était grecque au fond et que du coup Hadès lui était connu. S’tait pas une p’tite divinité obscure dont on parlait après tout. À ma grande surprise, la déesse n’semblait pas croire à mon décès. Enfin, pas d’la façon dont j’l’entendais. Eireen parlait des Enfers grecs versus celles à quoi moi j’m’attendais probablement. J’avais d’ailleurs eu l’réflexe d’porter nerveusement ma main à la nuque à la description qu’elle en f’sait qui m’semblait ridicule sortant d’sa bouche. « Ribambelle de démons… » S’tait pas un parc d’attraction bordel. M’enfin s’tait pas l’point. Elle avait même une théorie sur s’qui avait pu permettre à Aphrodite d’prendre possession complète, ce que la principale concernée m’confirma par un : « C’est exactement cela en fait. »

Aphrodite avait bien essayé de m’expliquer qu’elle avait trouvé la place d’le faire et que du coup elle l’avait pris l’opportunité, mais j’comprenais un peu mieux avec les explications clair d’la rouquine. Si ça c’était vrai, son explication précédente faisait p’t’être du sens aussi, mais j’avais rien vu. Dure de dire quels Enfers c’était, s’il y avait. Étrangement, cette nouvelle, bien qu’elle ne fût pas confirmée, m’permis d’me détendre un peu. J’avais p’t’être pas fait tout ça pour rien, Sin était p’t’être là où elle le d’vait et j’la verrais p’t’être éventuellement. P’t’être même qu’elle pouvait savoir que j’lui avait r’fait sa pierre tombale. Rien n’était impossible. Ça f’sait beaucoup de « peut-être » mais, s’tait quand même comme une p’tite lueur d’espoir qui s’pointait à l’horizon. Malgré tout, un doute subsistait. J’avais quand même eu quelques dures réalisations dans s’moment d’crise où j’pensais qu’s’en était fini avec ces possibilités. J’avais quand même, peut-être fait tout ça pour rien.

- Pas rien. S’il te fallait faire cette œuvre pour faire ton deuil, cela valait la peine.
- T’as l’impression qu’il est fait toi? J’ai l’air de rien!
- Je crois qu’il est en train de se faire PARCE QUE tu l’as terminé. Maintenant il faut passer à autre chose et Eireen te tend la main pour le faire. Accepte la porte qu’elle t’ouvre et vois où ça mène.


J’me rendait bien compte qu’je spiralais. Aph d’vait en avoir marre, parce que moi-même j’en avais assez. S’tait épuisant à la fin. Les paroles d’ma déesse m’rappelèrent d’ailleurs sur quoi m’concentrer. J’réalisais qu’c’était précieux pour l’avoir vécu et perdu avant.

Par réflexe très bref, j’profitai du bras ballant d’Eireen pour aller enserrer les doigts d’la rouquine comme un signe d’reconnaissance discret à sa mention par Aphrodite. J’la libérai toutefois immédiatement conscient qu’j’devais pas être bien loin d’avoir dépasser le quota d’attouchement acceptable pour Ò Mealaigh en une rencontre.

Malgré mon sentiment d’impuissance face à mon futur qu’j’avais potentiellement perdu à m’morfondre, j’savais qu’Aph avait raison. Une part d’moi voulais pas faire l’deuil par contre. J’voulais pas l’oublier ou lui manquer d’respect, mais avancé et faire mon propre chemin était beaucoup plus saint, ça y’avait pas d’doutes. Perdu dans mes réflexions en l’écoutant j’étais resté silencieux un bon moment, mais décidai d’me forcer à suivre les paroles d’la rouquine, même si Aislinn était l’sujet principal, s’qui était un irritant nécessaire j’supposais. Elle semblait la défendre sans toutefois l’excuser. Là d’ssus on s’entendait, à moitié.

Elle doutait qu’Ais aurait actuellement pu me tuer ne serait-ce que parce que cette dernière n’était pas compatible avec sa divinité ou que la divinité était affaiblie. Selon elle, Aislinn était possiblement en conflit avec Hadès ou qu’elle ne voulait pas faire face à une certaine réalité. J’haussai un sourcil interrogateur. Cherchant pour moi-même en quoi ces deux possibilités étaient crédibles et s’appliquaient à moi. Réponse? J’savais en effet qu’c’était pas facile tous les jours avec son dieu selon s’qu’elle m’en avait dit, mais j’pouvais pas dire et S’PAS COMME SI J’POUVAIS ALLER D’MANDER! ELLE M’RÉPONDAIT PLUS!

J’serrai les poings l’espace d’un moment, restant silencieux. Des non-dit…s’que j’me rapp’lait bien avoir tenté d’éviter en insistant pour qu’Aislinn me donne sa pensée dans la salle de danse… Au final y’en avait quand même eu.

- Ce n’est qu’une hypothèse, je ne suis pas dans sa tête et je ne pense pas que nous raisonnions de la même manière.

- T’es pas conne ou une salope, thank God… , murmurais-je cyniquement pour moi-même plus qu’autre chose au grand plaisir d’Aphrodite qui se délectait d’ma frustration envers Ais au fur et à m’sure qu’on en parlait.

J’entendais avec satisfaction qu’j’avais eu raison d’plus courir après pour savoir s’qui s’tramait. Pas qu’l’envie d’savoir y était pas par contre et Eireen en profitait pour ramener son point principal de son argumentation de plus tôt : « trop gentil ». Selon elle, j’pouvais pas nier. Bullshit…Croyez-moi que j’le pouvais, mais j’allais pas m’battre avec elle en plus pour si peu vu mon énergie. J’pouvais comprendre comment elle voyait la chose, mais pour moi si ça m’travaillait autant s’tait qu’j’avais mal à l’orgueil. Parce que da, pardonner son propre meurtre à quelqu’un pour s’faire domper immédiatement après on s’sentait un peu con quand même!

Sans avoir eu d’réponse claire à savoir si Eireen avait décider d’me suivre jusque chez moi, j’avais pas insister à savoir. S’fut que lorsque j’la vis prendre place à mes côtés dans l’abris bus qu’j’assumai qu’elle était déterminée à aller jusqu’au bout d’notre discussion et donc jusque chez moi. J’pris une profonde inspiration pour raviver l’peux d’courage qui m’restait. J’ignorais encore si j’en était satisfait ou non. J’mentirais si j’disais qu’j’avais pas un peu espéré qu’elle décide qu’on en restait là avec une amitié superficielle dans laquelle on n’abordait rien d’trop personnel et donc, qu’elle m’abandonn’rais à la sortie du cimetière. D’un autre côté, j’mentirais aussi si j’disais qu’j’étais pas apaisé par sa présence à mes côtés et rassurer d’savoir qu’elle était prête à donner une chance à peu importe ce que j’lui montrerais. Peut-être qu’Eireen était la personne la plus tolérante au monde qui savait? J’avais mes doutes vu d’où v’nait son éducation, mais quoiqu’il en soit, elle suivait et j’saurais bientôt d’quoi elle était faite. Comme l’disais Aphrodite, ça rendrait notre amitié simplement plus solide si elle pouvait accepter tout ça. Dans l’pire des cas, j’s’rais pas vraiment en plus mauvaise position qu’dans les dernières s’maines, j’m’arrangerais seul. L’important était qu’en s’moment j’l’étais pas pour une fois.

J’devais l’admettre, pas trop fort, c’tait un poids d’moins. Eireen pouvait avoir un certain détachement face à tout ça que j’pouvais pas avoir. Peut-être qu’ainsi elle voyait des choses que j’percevais pas en étant trop proche d’la situation. En revanche ce que j’appréciais l’plus…J’lui était surtout reconnaissant d’pas sauter à la conclusion qu’j’t’ais forcément en tort avec Ais. S’que n’importe qui d’autre aurait fait. Si on m’bute après tout c’est clair’ment que j’l’ai cherché. Bah un peu quand même, mais s’pas l’point. Elle m’envoyait pas à la guillotine sans procès. Elle pesait la situation, affirmant même qu’elle ne comprenait pas sa manière de faire. Oh que moi non plus et s’tait rassurant d’pas être seul à s’dire ça. J’soupirai en m’écrasant contre la vitrine d’l’abris bus.


- J’aurais dut venir ces nuits alors… , l’entendis-je chuchoter avant qu’elle n’se mette à m’bombarder d’questions supplémentaires. C’est qu’elle était curieuse la Eireen! Fine, on était là pour ça. J’soupirai en tournant la tête vers elle, cherchant à comprendre d’quoi elle parlait d’abord. Ces nuits? Mes nuits à n’pas dormir? Que des conneries! L’imitant avec un éclat d’amusement dans l’œil malgré la fatigue bien visible, j’fixai l’sol, enfoui ma bouche derrière mon collet que j’remontai et chuchotai sur le même ton qu’elle, mais m’assurai qu’elle entende.

- T’aurais fait quoi? M’regarder boire avec pitié?

J’lui jetai un r’gard pour mesurer sa réaction avant d’me redresser, m’libérant d’mon collet. J’voulais qu’elle comprenne qu’j’appréciait l’attention, mais qui avait rien à faire. J’allais pas gâcher ses nuits en plus. S’t’ait pas son problème.

- Faut juste que j’règle mes problèmes et tout s’placera. Right? S’pas tes problèmes. T’va pas perdre l’sommeil pour moi en plus. T’imagine comment l’club va dev’nir déprimant si on fait la gueule tous les deux, président ET secrétaire.

Encore une fois, j’lui jetai un r’gard en coin, l’accompagnant d’un sourire narquois du même angle. Da, Eireen avait jamais eu un poste officiel au club, elle en avait juste semi hérité par ma faute. L’plus drôle dans tout ça, c’est qu’personne avait jamais rien contesté pour mon plus grand plaisir, même pas elle autrement qu’par des r’gards lourds d’sens. D’toute façon, elle allait faire quoi, m’laisser plein pouvoir? Elle d’vait s’douter mieux qu’quiconque que s’tait pas une bonne idée. Bon après, elle avait pas eu accès à tous les documents dont j’avais la gestion…genre l’budget du club.

- Peut-être que tu devrais lui demander de gérer le club temporairement. Le temps que tu règles tes histoires. Tu n’as pas de vice-président, ce serait logique que la secrétaire prenne les rennes! Penses-y!

L’idée était bonne, mais j’allais pas imposer ça à Eireen en plus. J’gardai en tête tout d’même, juste au cas où j’aurais vraiment pas l’choix et qu’ça partait en couille au club par mon incapacité d’gérer, mais j’gérais t’jours! Personne s’tait plaint à ma connaissance.

- C’est parce qu’ils n’ont pas vu le budget ça!

Un p’tit rictus s’échappa d’mes lèvres avant qu’j’abandonne ce r’gard vaguement absent, signe caractéristique d’une conversation mentale de M. J’me ressaisi tout’fois rapid’ment en m’remémorant l’air sévère d’Eireen et sa tonne de questions d’affilés.

J’repris donc un air plus sérieux à mon tour, réfléchissant à comment expliquer qu’j’avais perdu mon job pour avoir foutu une raclé à un richissime pervers.

- Plus sérieusement, j’sais pas s’qui s’passe. Pourquoi j’mange plus ou dort plus…D’où ça vient. En plus j'adore bouffer t'as pas idée... mais là j'ai juste pas faim et j'cauchemarde sans arrêt, quand j'dors... J’ai du mal à y voir clair. Bah… dépend. J’ai bien des idées. S’pas Sin. Enfin, toujours un peu, mais y’a pas que ça. J’vivais bien avec jusqu’à récemment. M’enfin bien… j’supportais. Après, mes plans d’retour aux études s’sont pas non plus passés comme prévus non plus. Ça eu un impact sur l’boulot aussi. Mais j’peux gérer tout ça normal’ment. J’peux encore l’faire en théorie, c’est ma vie perso qui en prend une claque.
- Oui et ça fait beaucoup tu ne trouves pas? Pendant longtemps…
- Pour l’boulot s’tait prévisible. J’ai foutu une baffe à un client bon payeur. Okay nu… ça sonne faible pour s’que c’était. J’lui ai défoncé la gueule. Il le méritait. Maša, ma colocataire…et prostituée, est passé m’voir au bar et l’mec est v’nu la harceler. Les gens se foutent des filles comme elle, mais elle mérite plus d’respect qu’la plupart des gens que j’connais. Mais, comme dit, l’mec est riche et bien connu des bars du coin. Du coup, on m’a foutu dehors et mes références sont pas géniales pour trouver du travail. Sans parler qu’on m’connait plutôt bien aussi au centre-ville comme dans l’West Side.

J’marquai une pause, cherchant le probable regard désapprobateur qui allait suivre chez Ò Mealaigh.

- J’le r’grette pas, ajoutais-je directement pour mettre au clair qu’son opinion allait pas changer la mienne avant même qu’elle m’la donne.
- Pour être franc, j’suis trop crevé pour m’trouver un p’tit boulot 8 à 4 avec un salaire minable à temps partiel en plus des cours que j’coule. J’avais pas prévu avoir à apprendre plus que l’cursus dans l’quel on m’a fait appliquer tu vois.

D’un doigté agressif, j’tapotai trois fois ma tempe avec véhémence en fronçant l’nez. D’toute évidence s’te frustration là j’la trainait d’puis longtemps.

- Putain de grec ancien! Ça rentre pas argh!!! Et ses exam d’histoires…

Explosif much…da, mais mettons qu’la pression à Immo était plus forte qu’ailleurs. J’avais pas prévu disparaître sans laisser d’trace parce que j’arrivais pas à absorber d’la théorie. Qui connaissait vraiment les critères de sélection de qui passait ou pas le véritable test. Si les notes jouaient un rôle y m’restait probablement pas long avant d’être « foutu à la porte ».

J’soufflai par l’nez avant d’poursuivre.

- S’tun peu trop pour moi, mais s’pas comme si j’pouvais lâché et d’un sens j’voudrais pas ça avait été assez difficile d’trouver une place ou on m’accepterait. Bref, tout ça pour dire, avec Immo, j’préfère des jobs irréguliers, mais beaucoup plus payant. Un coup d’effort pis l’reste du temps j’peux essayer d’me r’poser et prendre l’reste du temps pour mes études. C’est juste pas très efficace dernièrement, ou même légal. Pas qu’ce soit nouveau pour moi, mais j’pensais laisser ça derrière en allant à l’université. Au final, c’est pire parce que s’te putain d’établissement coûte la peau du cul. Le bar s’tait un bel équilibre entre stabilité, légalité et bon salaire. Suffit d’savoir parler aux clientes soules et l’argent rentre tout seul.

J’levai les mains en l’air mimant une pluie d’monnaie. Un p’tit sourire en coin s’afficha sur mes lèvres alors que j’réalisais que j’devais sonner comme un con, mais s’tait vrai et j’avais un certain talent pour ça. Si on pouvait appeler ça un talent d’courtiser pour d’l’argent. Un air faussement contrit, j’m’écrasai d’nouveau contre la vitrine.

-  …et j’réduisais lent’ment les boulots louches, mais là j’peux juste plus rien r’fuser. Encore, pas avoir d’boulot stable est dure, mais j’gérais pas trop mal. Puis, y’a eu la St-Valentin où quelques idiots du club qui ont échoué l’décors. Ça m’a frustré plus qu’ça aurait dû, mais bordel c’est notre visibilité dans l’Pensionnat! P’t’être qu’la plupart font ça pour l’plaisir comme passe-temps, mais y’en as qui veulent actuellement percer! J’veux pas être président d’un club d’art qui fait d’la merde…

J’entendis un p’tit rire chez Aphrodite, qui n’comprenait t’jours pas qu’ça m’ait affecté autant. Pour elle, s’tait la faute d’un truc plus profond, mais j’t’ais trop attardé pour l’réaliser. Qui sait!?

- Puis, dans les même temps y’a eu l’anniversaire de décès de Sin et la livraison d’la sculpture. J’sais pas pourquoi, j’ai eu l’impression d’la perdre une s’conde fois. J’suppose qu’après tout s’temps à travailler d’ssus…s’tait comme…J’sais pas. Puis j’suis rentré au pensionnat, croisant Aislinn et son autre… amant…Ça aussi s’tune fucking drôle d’histoire, t’as pas idée...Puis y’a eu l’engueulade avec Ais et tout ça. Et avant ça, y’a eu Ali…Leila aussi. On était pas SI proche, mais c’est là qu’j’ai commencé à réfléchir à s’qui s’tramais derrière Immo. Tu sais s’que j’veux dire? Puis, Aelter...mon ancien coloc…dont j’ai r’croisé la divinité dans l’corps d’un autre. Ça aussi ça fait réfléchir parce que…tous l’monde s’en fou. On les oublie, on va à nos cours et on s’préoccupe de la période d’examen et d’notre propre peau quoi. Normal!

J’dégluti difficil’ment. J’avais l’impression qu’mes paroles étaient décousues, comme s’il n’y avait pas de continuité logique à cette série d’information simplement balancé à la gueule d’Eireen, comme si elle avait ouvert une valve qui fallait pas, causant l’échappement d’un flot d’idées sombres dont j’avais même pas idée moi-même avant d’ouvrir la bouche. Au fur et à m’sure que j’énumérais tous ses trucs; problèmes, simple réalité, préoccupations, j’sentais un poids inexplicable s’alourdir au sur mes épaules qui s’affaissaient lentement.

- Malgré tout ça. J’vois pas s’qui fait que là. Maint’nant. Ça m’explose en pleine tronche. J’veux dire y’a rien d’nouveau. C’est l’bordel en permanence dans ma vie. J’suis habitué d’puis l’temps. J’prends un jour à la fois. J’me r’lève t’jours comme un grand. Mais là? Fouille moi pourquoi, j’ai du mal! J’me r’trouve assis dans un arrêt d’bus à pleurnicher comme un con. S’pas moi?!

Le rythme d’mon discours s’était accéléré et j’avais dû r’prendre mon souffle une fois d’plus avant d’me pencher vers l’avant, coudes appuyés sur les genoux alors que j’passais mes mains dans ma chevelure tout en baissant la tête. J’aggripai ma chevelure un moment avant d’me redresser, m’forçant à récupérer mon calme.

J’poussai un long soupire d’soulagement quand j’vis le bus s’pointer au bout d’la rue. D’un signe de tête, j’montrai le véhicule à mon interlocutrice et me rel’vai lentement, attrapant mes sacs qu’j’avais déposé précédemment et sortant un billet, la pass ayant été jugé une dépense inutile ce mois-ci, mais j’allais quand même pas forcer Eireen à marcher jusqu’à Rahoon West Side. En plus, il s’faisait tard, un ou deux trajets bus à s’froid était apprécié.


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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyDim 19 Juil - 16:32

You were part of our symphonies...


C’est vrai, qu’est-ce qu’elle aurait bien pu faire ces soirs-là ? Lui dire que ce n’était pas en buvant jusqu’à plus soif que ses problèmes se règleront ? Lui faire cette réflexion pleine de bonne intention avant de passer aux remontrances ? Connaissant Ethan et même si elle avait un minimum d’influence sur lui, Eireen était certaine que cela n’aurait pas fonctionné. Elle se permettait de se mêler de ses affaires alors qu’elle ne savait rien. Ce n’étaient que de belles paroles alors qu’elle ne pouvait pas comprendre la situation dans laquelle il était et elle ne savait pas ce que c’était que d’être dans un tel état d’esprit que fuir dans l’alcool et/ou le sexe en devenait bénéfique. Ces remarques auraient très certainement été dites et elles étaient toutes vraies. Eireen ne connaissait rien de tout cela. Des passages à vide et des coups de déprime, ça, si elle avait connu aussi mais pas tout ce qui gravitait autour pour des jeunes gens de sa génération, son éducation l’avait instruite de manière diamétralement opposée. On l’avait complètement coupée de ces pratiques et ce, même au Collège qui était pourtant le coup de départ à l’indépendance de la jeunesse qui se voyait organiser ses premières sorties seule et ses soirées où le mot « alcool » passait de l’objet de curiosité à l’indispensable.

Alors d’un coup elle comprenait le comportement de rejet que les gens pouvaient avoir quand une bonne sœur mielleuse de soi-disant bonnes intentions se permettait de vous dire ce qui est bon pour vous et ce qui ne l’est pas. Eireen pouvait comprendre le sentiment de vexation que cela pouvait susciter, voire pire la culpabilité décuplée et dans ces moments-ci les concernés n’avaient très certainement pas besoin de cela.

Mais que faire alors quand tout ce que l’on peut offrir aux gens sont des mots ? Comment peut-on leur montrer que nous ne sommes pas là pour juger mais pour les aider alors qu’il nous est impossible de se mettre à leur place ? Que devons nous accepter d’eux et que pouvons nous forcer sur eux sans attendre le point de rupture ?
C’est avec toutes ces questions en tête qu’Eireen concéda le point à Ethan sur sa remarque : « T’aurais fait quoi ?... », hochant la tête pour appuyer son propos.
Ces questionnements tourbillonnaient encore dans son esprit lorsqu’elle suivi Ethan dans le bus et qu’ils s’installèrent sur deux sièges côté à côte. Voyant que ledit bus arrivait, elle s’était dit que ce n’était pas le bon timing pour lui répondre. Monter dans le bus, saluer le conducteur et s’installer dans le véhicule allait la couper et elle risquait de perdre le fil ainsi. Et puis, le bel Adonis était habitué à ses silence lourds de sens non ?

Il n’y avait quasiment personne et cela rassura Eireen car avec un bus bondé, difficile de poursuivre une conversation aussi personnelle et plus leur échange était stoppé, plus elle craignait qu’il décide de se raviser et de garder des informations pour lui et ceci même si le trajet n’était pas bien long, ce qu’elle ne savait pas non plus. La seule chose qu’elle se permit de dire en montant dans le bus fut :

« Le club n’a pas de secrétaire, il n’y aura que le Président de déprimant. »

C’était calculé exprès pour que l’accès au transport en commun coupe toute réplique. Elle avait même réussi à pousser un soupir de dépit rentrant dans ce jeu où il devrait se sortir de la tête tout poste officiel pour elle. En réalité cela ne l’avait jamais dérangé plus que cela mais parce qu’elle s’était toujours dit que ce serait pour du court terme. Avec l’arrivée de nouveaux étudiants dans le club, il y en aurait bien qui se proposeraient pour de tels postes non ? Y’en a toujours pour viser l’importance via les responsabilités. Pas elle. Et puis il y avait le club de natation aussi…

** Au bout de combien de mois passes-tu du court-terme au moyen-terme ou long-terme ?**
*Urg…*


Oui bon… Sur ce coup-là c’était peut-être elle qui avait été trop gentille…

« Tu vieillis. »

Finit par sortir de la bouche de la rouquine sur un ton nonchalant alors qu’ils étaient installés, elle côté vitre pour qu’il ait assez de place pour poser ses sacs de son côté à lui. Le regard qui se posa alors sur Ethan était espiègle mais le fin sourire qui l’accompagnait encore caché par son écharpe. C’était une petite pique pas bien méchante et cette lueur disparu dès qu’elle se racla la gorge pour reprendre de son sérieux. C’était juste qu’après tout ce qu’il lui avait partagé, elle s’était dit que peut-être, alléger l’air un peu et le refaire sourire ou jouer la diva lui ferait du bien.

« Plus sérieusement, tu as peut-être inconsciemment juste marre que ce soit le bordel. Ce n’est pas parce qu’on est habitué à quelque chose qu’on peut le supporter indéfiniment. Au contraire même, à un moment on a envie de passer à autre chose et cette autre chose pour toi c’est peut-être de pouvoir te poser sans avoir le besoin de passer par… Par les méthodes que tu dois employer encore maintenant. Juste, vivre pour toi. »

Si le début de sa phrase était assuré, le rythme de la rouquine perdit de sa superbe sur la fin. Elle ne savait pas comment elle pouvait parler de ces « choses » là. Clairement pas aussi ouvertement et simplement que le faisait Ethan, elle ne pouvait pas. Pas parce que mademoiselle était une Sainte-ni touche mais parce qu’elle ne savait pas quel ton, quelle manière risquait de vexer le beau brun.

« Ah… Je suis désolée, il faut juste que je me repasse tout ça… Je sais pas trop… comment aborder tout ça.»

Avoua-t-elle en détournant les yeux et en affichant une mine contrite. Elle été déçue. Pas contre Ethan après ces premiers aveux mais bien d’elle-même et cela se voyait. Elle ne savait pas comment réagir. Il y avait des choses qui l’avaient choquées, touchées même mais ce n’était pas elle que de réagir en s’exclamant : « Quoi ? Tu as fait ça ?! », « Prostituée mais comment ça ?!! », tout comme ce n’était pas elle que de passer par la case de plainte directement.
Reportant son regard vers l’extérieur, elle fixa un moment les bâtisses qui défilaient à mesure que le bus parcourait son petit bonhomme de chemin.

« Pour ton travail, déjà… Je ne suis pas d’accord. » Commença-t-elle au bout d’un moment : « Prévisible ? Tu as protégé une femme qui se faisait agresser et qu’elle soit prostituée ou pas ça ne change pas ce fait ! Si être un bon client donne le droit de maltraiter une personne alors ton ancien patron est aussi connard que celui qui s’en est pris à.. Ma… Masa ?... Masa ! Il ne mérite pas que tu travailles pour lui. Je comprends que ça fasse chier pour le côté budget mais honnêtement, après ça, s’il s’était contenté de se courber devant le fils à papa et qu’il aurait continué d’autoriser ce genre de comportement tout en laissant ton emploi, tu aurais continué ? »

Le regard perçant de la rouquine se posa une nouvelle fois sur son voisin de siège et cette fois-ci aussi, il n’était pas compliqué de voir qu’elle était outrée. C’était plus fort qu’elle, c’était le type d’injustice sociale qui la prenait tout de suite aux tripes. Attendez qu’elle retrouve le nom de ce bar ! Elle n’allait pas y mettre le feu, non, n’abusez pas, mais il y avait des moyens plus mesquins et insidieux pour pourrir lentement mais sûrement sa réputation. Pas besoin d’avoir de l’argent pour ça quand il y avait bien d'autres outils pour y parvenir.

Elle comprenait la frustration d’Ethan sur ce sujet du coup. Sa vie était déjà assez compliquée, ce n’était pas pour se prendre ça dans la figure alors qu’il n’était pas entièrement en tort. C’est vrai qu’on pourrait dire qu’il aurait dû se retenir et gérer ça « calmement ». Mais comment traiter ça calmement ? En portant plainte ? Comme il l’avait soulevé malheureusement, Maša et lui n’auraient pas été pris au sérieux à cause de leur image de rebuts de la société et ça, c’était dégueulasse mais la triste réalité. Alors quand la manière « douce » ne peut pas fonctionner autant passer par la manière forte et franchement, du point de vue d’Eireen, ce « bon payeur » méritait pleinement sa râclée et si un Dieu du Karma existait, elle le pria mentalement pour que ce petit con se reprenne un retour dans la gueule bien comme il faut.

« Pour Immortalia tu n’as pas de bourse ? » Demanda-t-elle d’un coup en fronçant les sourcils et en changeant de sujet : « Le pensionnat verse déjà un petit pécule de base mais en plus en tant qu’orphelin tu as droit à des aides pour la scolarité jusqu’à tes 21 ans, tu n’en as pas fait la demande ? »

Si elle-même avait pu rejoindre Immortalia, c’était bien grâce à cela car ce n’était pas faux de dire que le pensionnat n’était pas donné malgré une offre se situant dans la « moyenne » pour les frais les plus bas. La moyenne haute. Il fallait dire que les étudiants jouissaient d’installations au top du top, ce point était à concéder, surtout quand on est M… Il restait qu’effectivement, sans bourse ou parents avec un minimum de bonnes ressources, le pensionnat devenait vite un gouffre, à un tel point que cela obligeait à…

**Veux-tu réellement te lancer sur cette pente glissante ?**
*J’y sauter avec les deux pieds devant avant non ?*
** Effectivement… Mais tu n’as pas à te forcer non plus.**
*Hmm, hmm.*


Plus que de se forcer, encore une fois, Eireen ne savait pas comment aborder la chose. Parfois elle aimerait être de ces personnes qui mettent directement les pieds dans le plat sans ciller. Une fois qu’on est dedans, plus moyen de fuir hein ? Et pas besoin de se faire 36000 scénarios sur les possibilités toutes aussi nombreuses qui au final vont juste voir passer l’opportunité sous le nez.

« Pour les cours je te l’ai déjà dit, tu peux venir me demander. »

Ajouta-t-elle en fronçant un peu plus les sourcils sans s’en rendre compte. Manquait plus qu’une moue pour compléter le portrait d’une personne qui boude parce qu’elle vient d’être vexée. Zappant que c’était peut-être parce qu’il n’en avait pas eu le temps entre ses projets, son boulot et sa vie en dehors du pensionnat, la rouquine pensait que son ancienne proposition était passée à la trappe juste comme ça, ou parce qu’il ne l’avait pas prise au sérieux ou qu’il n’avait peut-être pas envie de la déranger.

« Ça ne me dérange pas, ça me fera pratiquer en même temps. » Marmonna-t-elle dans sa barbe, enfin, son écharpe.

Elle ferma les yeux et lâcha un long soupir avant de les rouvrir pour regarder dehors une nouvelle fois. Après quelques secondes de silence, elle posa son front contre la vitre du bus, le regard fixé sur un point imaginaire.

« Pour le reste, j’aimerais beaucoup te dire de laisser tout ça de côté et de te centrer sur toi mais ce sont des choses trop importantes à tes yeux pour que tu le fasses. »

Toutes ces choses le travaillaient, c’était sans dire, sinon il n’en aurait pas parler et il n’aurait pas laisser tout cela exploser en lui comme cela et dans ces choses il y avait Aislinn une nouvelle fois, leur friction était donc plus ancienne encore que ce qu’il avait d’abord dit ou même qu’il le pensait lui-même.
Un soupir raisonna alors dans l’esprit d’Eireen : **Comme Icare, ils se sont brûlés les ailes.** Fut tout ce que la jeune fille eut comme réponse à sa question mentale.

« Ceci dit… Vu ce trop plein d’évènements et de pensées, le plus simple peut-être serait quand même de prendre chaque chose à son tour. Qu’est-ce qui te pèse vraiment le plus là maintenant tout de suite ? Si on peut améliorer un point ça jouera forcément sur les autres et ainsi de suite. »

Disant cela, Eireen réfléchit elle-même à la question. Aussi insensible que cela pouvait paraître, le point concernant les étudiants d’Immortalia et plus particulièrement les « M », venait en dernier. La question se posait et ce qui se passait derrière la gestion de la possession était hautement perturbant tant on ne savait rien et les choses étaient rendues muettes mais, ce n’était, pour le moment, pas un impact direct si on ne prenait pas la possession elle-même en compte, sur la vie d’Ethan.
Aislinn. Il y avait clairement un conflit d’émotions sur ce sujet mais la concernée elle-même a coupé les ponts alors autant en profiter pour s’occuper d’un autre point.
Sin, un « problème » indirect qui rentrait lui aussi peut-être en conflit avec l’histoire d’Aislinn étant donné qu’on parlait de sentiments pour ces deux cas. Sauf qu’Ethan n’aurait peut-être pas réagit comme cela s’il n’était pas une boule d’énergie émotionnelle actuellement parce que tel ou tel acte dans sa vie privée lui mettait des bâtons dans les roues, façon de parler.

Restait sa situation « sociale », ce qu’il avait commencé à aborder et vers quoi ils se dirigeaient. Le sujet le plus fuyant pour elle, qu’elle savait qu’elle ne gèrerait pas et qui l’effrayait le plus mais elle ne pouvait tourner autour du pot alors qu’ils s’y dirigeaient à 50km/h. Pourquoi ressentait-elle cette envie désespérante de fuir alors qu’elle s’était elle-même précipitée dans cette situation ? Seigneur, elle avait tellement peur d’avoir mal fait et de mal faire !
Les yeux toujours fixés sur leur point imaginaire, elle finit par souffler, la voix basse :

« Ces boulots « louches »… Qu’est-ce que c’est exactement ? »

Toutes les alarmes s’allumèrent dans son esprit mais elle n’avait pas le choix, elle devait bien aborder ce sujet non ? Qu’elle le veuille ou non c’était une part d’Ethan et elle ne pouvait pas le rejeter pour ça, elle ne le voulait pas alors autant qu’elle sache jusqu’à où cela pouvait aller non ? Non…

Discrètement et sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, ses muscles se contractèrent et sa respiration devint bien plus lente comme si son corps se préparait déjà à un impact direct, physique. Intérieurement, c’était le bordel tant les émotions s’entrechoquaient au point où elle ne voyait même plus distinctement les contours des sièges devant elle ou des silhouettes des gens dans la rue, sa vue se brouillait doucement, blanchissait même alors qu’une sorte de bulle la coupait également des sons autres que la voix d’Ethan. Son estomac était noué par l’appréhension et l’anxiété et pourtant, son visage restait d’une impassibilité sans faille au point que si elle se voyait ainsi, elle-même se demanderait comme elle pouvait restait aussi inexpressive. Une statue, oui c’est cela, elle était devenue une statue.











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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyMer 29 Juil - 21:09

You were part of our symphonies...

Laissant Eireen prendre les d’vant, j’entendis au passage sa petite pique qu’elle me balança avant d’entrer dans le bus. Il n’y avait pas de secrétaire au club. Cette affirmation m’arracha un p’tit sourire en coin, fatigué, mais un sourire tout de même. C’était bienvenue et me montrait à quel point je me laissais emporté et devait me détendre. Je lui balançai un regard oblique qui s’voulait espiègle en l’observant monter dans le véhicule, signe que j’avais noté bien que je n’avais pas eu l’temps d’lui répondre. Je l’y suivit ensuite. Ça avait l’mérite d’me relaxer un peu pendant que j’prenais place sur un siège à ses côtés au même moment qu’elle ajoutait simplement que j’vieillissais.

J’grimaçai de dégoût, fronçant le nez l’espace d’une seconde. J’étais peu intéressé par l’idée d’vieillir, mais comprenant qu’elle me taquinait, n’en fit pas d’cas.

« J’pensais qu’tu voulais aider, pas m’rajouter d’avantage d’inquiétudes « jeune fille »… » , lui rétorquais-je amusé, mais avec un manque de conviction évident. À peine avais-je rétorqué qu’elle s’éclairci la gorge. Voilà. On r’tournait aux discussions sérieuses. J’fis la moue, mais l’écoutai en m’écrasant sur mon siège, sacs déposés au sol entre mes jambes, une jambe étendue lâchement dans la rangée, l’autre replié contre le banc d’en avant et envahissant légèrement l’espace d’Eireen, ma jambe touchant son genou. Par chance y avait peu de gens. J’prenais mes aises. Fallait dire qu’étant assez grand j’me sentais t’jours un peu coincé dans les bus de Galway.

Attentif aux propos de la jolie rousse, j’me retins de rire en la voyant lutter avec les mots pour exprimer sa pensée. Elle même s’en excusa, réalisant qu’elle n’savait pas comment aborder le sujet délicat. Je chassai son excuse d’un balayage lent de la main.

J’pouvais comprendre son hésitation et déjà l’fait qu’elle voulait visiblement aider m’suffisait. La voir se sentir mal pour ça m’attristait un peu en fait et j’espérais qu’elle puisse se sentir à l’aise de parler et s’exprimer comme elle le sentais sans avoir peur d’m’froisser. J’allais d’voir prendre sur moi aussi, sachant être plus sensible aux critiques dernièrement. Pour le moment toutefois, elle enchaîna non pas avec des critiques, bien au contraire, elle appuyait que j’aie pris la défense d’ma colocataire. Je ne pus retenir un profond soupir de soulagement qui s’accompagna instantanément d’un doux sourire reconnaissant. Elle comprenait et j’secouai la tête simplement lorsqu’elle m’demanda si j’aurais continué à travailler pour mon ancien patron s’il avait laissé faire ça de façon régulière. Clairement qu’non. J’n’aurais jamais pu m’regarder dans un miroir par la suite…et on parlait de moi!

Pour la première fois, j’pouvais apprécier Eireen sous un nouveau jour, celui d’une défenseure des opprimés, et mieux encore s’tait pas d’la pitié. Son discours inspirait l’respect. La voir s’offensé d’une telle situation m’donnaient un peu d’espoir pour la suite et m’fit réaliser à quel point j’affectionnais la personnalité de la rouquine. Non pas que j’en doutais avant, mais nos discussions n’avaient de toute évidence jamais eu autant d’profondeur. J’savais que j’pouvais pas avoir s’genre d’discussion avec tout le monde. Savoir qu’on le pouvait m’plaisait bien. P’t’être qui faudrait que j’la traine dans une manif un jour… M’enfin,tout ça pour dire que, j’appréciais la discussion… avant qu’elle ne change de sujet. Parce que pour « Tu n’as pas de bourse? » , j’avais franchement peu d’excuses à fournir. Je me rajustai inconfortablement sur mon siège sans toutefois me redresser. J’avais eu droit à quelques aides en effet. L’aide du pensionnat, comme celle du gouvernement était hors de question, avait été dilapidé majoritairement dans mes frais de scolarité et mes deux loyers. Ensuite l’aide à mes colocs et entretenir ma propre personne venait certainement jouer un peu dans la balance. À ma grande honte, j’avais vraiment peu d’excuses valable qui conviendraient à la si parfaite Eireen Ò Mealaigh. Elle pouvait me reprocher ma gentillesse, mais cette fois, les substances illicites et surtout les dépenses « injustifiées » du club, n’avaient rien à voir avec ça. Fallait dire qu’un bloc de marbre c’était pas donné. Je l’avais appris à la dure…Aucun regret par contre, la pièce était exquise.

Toutefois, le premier véritable reproche vint du fait que je ne lui avait pas demandé d’aide pour les études. Un simple regard coupable de ma part, suffit comme réponse. J’avais jamais voulu dérangé Eireen et ça, elle mis le doigt dessus rapidement. J’hochai la tête, admettant mon tort et reconnaissant que j’savais qu’elle l’aurait fait, le boulot de secrétaire en était bien la preuve la plus évidente. Parlant de quelqu’un de trop gentil…Simplement, un autre facteur avait été décisif de mon inaction : l’orgueil. Faire ma place dans la masse de génies inscrits au pensionnat était d’jà assez difficile sans en plus avoir l’air d’pouvoir rien faire sans les autres. Après, si ça la faisait pratiquer en même temps, l’idée devenait plus plaisante.

Mon regard se posa sur le visage d’Eireen qui se détendait alors qu’elle s’appuyait contre la vitrine du véhicule en fermant les yeux. J’attendais la suite, ignorant trop quoi dire ou plutôt par quoi commencé. Elle me donna toutefois la réponse, me demandant ce qui me dérangeait le plus. Il s’agissait d’une excellente question en fait, à laquelle je n’avais jamais pris le temps de réfléchir. Tout me dérangeait alors pourquoi choisir. Tant que ces trucs se réglaient nu?

« C’est probablement pour cela que tu ne sais plus où donner de la tête. Tu ne pourras pas tout faire en même temps. Et…tu veux mon avis? Je crois que le fait que tu paies pour tes colocataires est le pire de tous, que tu le sais, mais ne veut rien entendre. T’imagines si tu n’avais pas à payer pour ce taudis ou tes amies. Déjà financièrement, ce serait mieux. La réputation suivrait certainement si tu travaillais pour ta propre personne. Toi et moi nous pourrait trouver un meilleur milieu de travail. »

De son côté, Eireen traduisait pratiquement la même chose « Une chose à la fois », sans la demande cachée de démarrer un culte à Aphrodite dans un lieu plus « approprié », bien évidemment.

« Da, mais nu…J’m’en fou d’la réputation. »
« Mais ce serait beaucoup plus facile avec… »


J’avais haussé les épaules, mais prenait la question en considération. Sourcils froncés par l’effort de pensée et les soucis, j’poussai un profond soupir et observai mes doigts, les bougeant au fur et à m’sure que mes problèmes se cumulaient dans ma propre tête. Le boulot manquant, les études, les finances, Aislinn, mon milieu de vie et les colocataires. Ça f’sait cinq gros problèmes desquels découlaient une tonne de plus petits. Aphrodite avait probablement raison en ce qui concernait la baraque et les filles, mais j’allais pas mettre ça en premier. Elles avaient b’soin d’aide et la beauté pouvait s’mettre l’idée d’son temple bien profondément. Pas comme si j’pouvais y faire quoique ce soit, ou voulais… pour le moment. Si j’avais un boulot stable, les finances suivraient certainement, mais j’avais d’jà un boulot. Suffisait de le faire plus souvent malgré la fatigue. L’épuisement…s’en était un autre problème…Si j’avais l’énergie, je pourrais gérer tout ça. S’que j’aurais pas donné pour une bonne nuit d’sommeil. Et Aislinn…fuck Aislinn! C’était l’dernier d’mes soucis. Les études v’naient clairement avant. Sin…était-ce un autre problème, vraiment? J’étais peut-être simplement épuisé au fond, d’où mon instabilité émotionnelle.

Aphrodite, de son côté, débuta une phrase, mais se tue immédiatement. Elle n’allait pas en rajouter, mais je savais qu’elle allait me dire que fatigué ou non, la stabilité n’était pas l’une de mes qualités. J’lui fut reconnaissant de s’la fermer. Sage décision.

La réflexion m’prenant plus d’temps qu’prévu, comme coincé dans le même cercle vicieux de pensée et incapable d’en priorisé un problème en particulier. Ma voisine eu donc le temps de creuser davantage son interrogatoire et pour creuser, elle y allait fort. Quoique la question fut pratiquement chuchotée, elle aurait pu me la crier dans les oreilles que ça aurait eu l’même impacte. Mon cœur se serra. C’était plus facile pour moi d’lui montrer  l’appartement…rien à dire, elle aurait constaté d’elle-même. C’est qu’elle était pressée d’avoir les détails! Après l’avertir qu’elle allait mettre les pieds dans un bordel plus ou moins légal était peut-être une bonne chose à faire.

Au-dessus de tout ça, j’ignorais pourquoi là, maintenant, la conversation me paraissait inconfortable. J’assumais mon boulot normalement. J’aurais pu le dire haut et fort à beaucoup de gens, après tout j’faisais la rue sans problèmes. Bien que j’préférais ne pas l’crier à l’école question de garder mes deux vies séparées et avoir une chance de ne pas avoir l’étiquette du gigolo pour me voir plutôt attribuer celle d’un artiste, j’m’en balançait de s’que les gens pensaient. S’ils ne comprenaient pas ou s’en offusquait s’tait pas mon problème. Pourtant le dire à cet instant me paraissait extrêmement difficile. J’aurais aimé dire à Eireen que j’travaillais dans n’importe quel p’tit boulot étudiant minable, rien qui n’ébranlait les valeurs de personne.

« Tu t’inquiètes de la façon dont elle te perçoit. C’est normal. Tu peux toujours lui faire miroiter ton image d’artiste accompli et dire que tu vends sur rue…c’est illégal, mais te connaîtra-t-elle vraiment? »
«Elle ne me croira pas surtout. Elle n’est pas idiote. Nu, j’ai pas l’intention d’mentir. J’sais juste pas comment dire… »


Pour vrai, Aph avait raison, j’avais du mal à me foutre de l’opinion d’Eireen, spécifiquement elle. Du moins, pas sur un truc aussi sérieux.

Un p’tit rire nerveux involontaire s’échappa d’mes lèvres, n’osant pas lever les yeux vers Eireen, qui d’toute façon m’regardait pas non plus. Je la senti se raidir sur son siège, en attente de ma réponse.

Comme pour montrer ma bonne volonté et supporter son anxiété visible j’allai passer mon bras droit sur le dossier du siège d’Eireen, l’entourant pour aller caresser son épaule de façon rassurante avant de cesser mon geste et laisser pendre ma main contre son siège.

« Pour l'aide financière...c'est compliqué. Pour les boulots louches c'est... diversifié? Rien de bien dramatique. Juste. S’qui s’présente comme opportunités. »

J’humectai mes lèvres. J’avais cette drôle sensation d’avoir la bouche sèche soudainement.

« Vente d’art sur rue… avec peu de succès quand même… sinon j’s’rais pas à Immo. Mais l’été ça se fait bien avec les touristes. Vente de substances illicites. Comme plusieurs étudiants, rien d’anormal pas vrai? C’est plus régulier qu’on l’crois. J’ai juste diversifié ma marchandise… Barman pour des p’tite fêtes sans licences pour la vente d’alcool. Aucune surprise pour toi… » , ricanais-je nerveusement alors que la fête de Pâques me revenait en tête.

« J’ai… hmm, déjà dû récolter de l’argent pour certaines personnes aussi. Mais pas souvent… » , ajoutais-je précipitamment.

« La plupart du temps j’ai eu qu’à d’mander et jouer les brutes.  Je fais plus tellement là-dedans. J’essaie d’éviter si j’y suis pas forcé. J’ai opté pour du rôle play plus … « soft ».»

J’ignorais à quel point Eireen pouvais être familière avec ce genre de milieu et m’surpris à m’demander ce qu’elle trouverait pire entre l’extorsion violente et la prostitution. J’avais donc pris soins éviter toute expression trop graphique comme « péter des jambes ou des doigts pour de l’argent » qui aurait pu laisser croire que c’était bien pire que ce que c’était, l’imagination de la rouquine étant sans doute aussi développé que la mienne en tant qu’artiste.

« Puis, bon…on a notre petit business avec Maša et les deux autres filles. C’était un plan à long terme…avant de recevoir la proposition d’Immortalia. »

Il était évident pour quelqu’un qui me connaissait que je pesais mes mots et c’était définitivement inhabituel. Même-moi j’trouvais que j’sonnais bizarrement, comme un fraude, mais y’avais aucun mensonge pourtant. J’adoucissait autant que possible mes propos. J’sais pas pourquoi j’pensais qu’ça réduirait l’choc. S’tait con d’le penser?

Je levai un regard oblique hésitant vers Eireen, sans toutefois tourner la tête vers elle. Sans vouloir attirer son attention vers moi, j’voulais quand même voir sa tronche. Elle voyait où j’m’en allais? Difficile à dire avec ce visage figé. Trop discret? Elle avait pas compris?

« Bien sûr qu’elle a compris. »
« Elle réagit pas. J’pense que j’dois être plus directe. »
« Laisse-là absorber l’information. »


Drôlement, Aphrodite sentait l’besoin d’murmurer, comme si elle avait pu déranger la réflexion d’Eireen qui bien évidemment ne pouvait l’entendre. Toutefois, incapable de maintenir le suspense plus longtemps j’me résolu à être plus directe.

« Tu sais? Un bordel…. Ce serait serait égoïste de pas partager un tel corps d’toute façon. Pas vrai? En fait à bien y songer j’’aurais dû faire payer Aislinn pour un an de service. T’imagines le confort dans l’quel j’s’rais? T’as vu sa chambre? »

Partiellement une blague pour détendre l’atmosphère, partiellement l’affirmation d’un actuel regret du fait que j’aurais dû garder le tout professionnel.

Je glissai ma main sur mon visage, puis dans mon épaisse crinière en ramenant ma chevelure vers l’arrière comme pour me reprendre mon assurance et contenance habituel. La balle était dans son camps et c’était en quelque sorte un soulagement. Je gérerais le reste comme ça viendrait.

Enfin, je balayai le paysage du regard le paysage extérieur sachant que nous n’en avions pas pour longtemps avant d’arriver. La réaction d’Eireen allait déterminer si nous cession le trajet dès maintenant ou si je la ramenais avec moi. Je rapportai donc mon attention sur le visage de la rouquine. Inquisiteur, un sourcil levé, je me redressai sur mon siège et agrippant le rebord de mon banc à deux mains, me penchai légèrement vers l’avant pour croiser son regard et forcer le contact visuel question d’avoir une sorte de réponse à ma seule inquiétude actuelle: « On est good?».

J’ignorai pratiquement le dégoût qui accompagnait le fait de mettre le doigt dans une gomme à mâché séché et coller sous le siège, me contentant de frotter ma main sur mon pantalon pour me débarrasser de l’impression de la texture et la saleté.


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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyDim 18 Juil - 18:23

You were part of our symphonies...


Sans être un signe de rejet pour son geste, le contact avec la main d’Ethan sur son épaule ne fit que la faire se contracter encore un peu plus. Si le jeune homme avait toujours été quelqu’un de très tactile (déjà lors de leur première rencontre), ce geste rassurant, même si de bonne volonté, ne l’était pas tant que cela au bout du compte et l’attitude du beau brun ne fit que renforcer cette idée. Ethan mal à l’aise. Ethan hésitant. L’humour de surface pour arrondir les angles, minimiser l’importance. Outre cette dernière pratique, Eireen n’avait jamais été témoin des deux premiers et même si Ethan restait un être humain à part entière, la personne qu’il aime tant à présenter à tout un chacun ne laissait pas la place à l’habituel et pouvait même pousser la surprise à l’extrême de le voir agir ainsi. La rouquine étant elle-même, tout ce flot d’informations non dites ne pouvait que la percuter de plein fouet et il lui était alors impossible de se décontractée en sachant que ce qui allait sortir de la bouche d’Ethan était un sujet tant important pour lui qu’il en était amener à se comporter comme un petit garçon entrant dans la confidence de sa bêtise. Bêtise soit disant pleinement assumée mais pas tant lorsque confrontée à quelqu’un comme elle il semblerait.

C’est pourtant un calme plat qui emplit Eireen alors que son comparse énumérait toutes ses activités et plus particulièrement la dernière dont il se sentit obligé de développer pour être bien compris de la jeune fille, ce dont elle le remercia mentalement puisque oui, dans un premier temps, elle n’avait pas réussis à faire « un plus un » avec les mots « business », « Maša et les deux autres filles » et « plan à long terme ». Honnêtement dit comme ça ç’aurait pu être autre chose aussi non ?! Avec tout ce qui avait été proposé juste avant, un mix de tout ça ça aurait collé non ? Un genre de business de gros bras caché par une galerie.

Vexée par le gloussement d’Hestia à cette idée puis par la surprenante non réaction de cette dernière sur le sujet, croyez bien que ces pensées resteront bien à l’abri dans sa tête et qu’elle n’avouera jamais qu’elle n’avait pas compris du premier coup. Non mais ! Elle a grandit en orphelinat religieux, fallait le rappeler oh !
Mais voilà justement le problème. Sans connaître tous les tenants et aboutissants, Ethan venait de renforcer le fait qu’ils venaient de deux mondes diamétralement opposés l’un et l’autre et ceci même si lui-même était passé par la case orphelinat religieux. L’expérience n’était absolument pas la même et si Eireen ne rechignait jamais à donner son avis lorsqu’on le lui demandait, d’un coup elle n’était plus certaine d’être légitime pour le faire.

L’alcool et la drogue, ok. Elle n’était pas une grande consommatrice du premier et une non consommatrice du deuxième mais depuis sa scolarité en dehors de l’orphelinat, elle y avait été déjà assez exposée pour ne pas se braquer sur ces sujets là. Comme Ethan l’avait dit,  c’était quelque chose de bien répandu chez les ados et les étudiants, donc bon. L’allusion à la fête de Pâques lui fit pincer les lèvres. Ç’aurait été une bonne soirée sans la piscine de Jell’O et l’embarcation injuste d’Ethan par la police. D’un côté ça leur avait permis de se rapprocher mais la jeune fille en voulait toujours à ceux qui n’avaient jamais assumés leur responsabilité quand la fête s’était transformée en fiasco. Et puis l’évènement ramenait forcément une pensée à Alistair. Et à cette putain de piscine de Jell’O. C’est cette chose qui aurait dû être embarquée !

Le sex… Ahhhhh, le sex. Qui de leur génération n’y était pas un minimum exposé ? Ne serait-ce que dans ces super séries TV dont tout le monde parlent, qui choquent de leur violence et de leurs scènes torrides ? Les pubs avec leurs allusions subtiles et moins subtiles ? Les cours sur la sexualité ? (Une blague, même pour elle). Et ne citer que cela ne concernait que la pratique elle-même, l’acte « pur ». Manquait encore toutes ces notions d’acceptation, de liberté des corps, de soi, de tout un chacun pour ce qu’il est et aime ( que ce soient des personnes ou des pratiques) et voilà qu’Eireen était complètement perdue.
En toute franchise, ces sujets la submergeaient comme le ferait un tsunami d’un cabanon au bord de la plage. Elle était noyée par ce qu’on lui avait enseigné, ce que la société lui présentait, ce que sa génération partageait sur les réseaux sociaux et par son ignorance sur le sujet.

Elle avait bien fait quelques recherches, se posant des questions comme tous les jeunes de sa génération mais jamais quelque chose de vraiment poussé sur la chose, n’ayant elle-même pas vécu ces notions d’amour et de contact, il s’agissait d’un point qui effectivement la faisait se sentir à côté de ses congénères. Alors forcément, comparée à quelqu’un comme Ethan, sa situation devait être risible.
Par défaut lui viendront en tête ce qu’elle « sait », ce qu’elle a entendu, vu, lu, sur le sujet, Un bordel du point de vue de la société et par son éducation donc, ce n’est pas bien. La prostitution ce n’est pas bien. Cependant, est-ce que son ignorance du sujet l’amènerait forcément vers un rejet net de la chose ? Non. Absolument pas. Il suffisait de connaître un minimum Eireen pour être assuré que non. La jeune fille se pose bien trop de question et remet trop de choses en question pour avoir un esprit aussi fermé. Plutôt que de se braquer de suite sur le « mauvais », elle se posera une flopée de questions devenant elle-même, pour le coup, une gamine munit d’une curiosité naïve, sans jugement.

Poser des questions c’était bien beau mais si malgré tout, au bout du compte, les réponses ne lui plaisaient pas ? Ne lui permettaient pas d’accepter la chose, est ce que du coup ce n’était pas Ethan qui risquait de la rejeter parce qu’elle ne serait pas en mesure de comprendre ? Que cela ne rentre pas dans ses valeurs et qu’elle ne pouvait l’accepter sans toutefois le rejeter ? Apeurée à cette idée, la jeune fille rompit brusquement le contact visuel qu’avait établit Ethan en attendant sa réponse. Tournant promptement la tête vers la vitre à nouveau, son front cogna cette dernière dans un « bong » creux et grave, comique. La douleur aussi subite qu’au passage rapide, la fit inconsciemment jurer et porter sa main sur son front, la tête légèrement baissée. C’est dans cette même position que sa voix se fit à nouveau entendre, bien que plus basse, presqu’un souffle, le regard semblant vague.

«Et si je n’arrive pas à l’accepter entièrement... On sera toujours « good » aussi ou pas ? »

Ou est-ce qu’ils parviendront à passer à côté et faire comme si de rien était ? Se croiser au pensionnat ou au club, échanger sans plus que cela et vaquer chacun à sa vie ?
Eireen ne voulait pas de ça et c’était la première fois qu’elle ressentait cela comme ça. D’avoir peur qu’une relation se termine ainsi parce que leur parcours de vie ne pouvait pas être suivi ensembles alors que de base, elle n’en avait jamais rien eu à faire. Se couper des autres était une broutille pour elle en temps normal. Alors pourquoi pas là ? Cela lui faisait mal au cœur rien que d’y penser et cela aussi elle n’y était pas habituée. Rien que pour cette sensation pourrie, elle s’en passerait bien. D’ailleurs n’était-ce pas pour cela qu’elle avait arrêter de se rapprocher des gens ? Éviter la déception et la douleur associée ?

Elle avait bien foiré avec Alistair, Voilà ce que c’est que de trop s’attacher aux autres ! Ha ! Peut-être qu’Ethan lui donnait le signal d’alarme. Fuit maintenant où se sera pire qu’avec Alistair ! Et Gwen ? Un grognement s’échappa du fond de sa gorge. Pour quelqu’un qui ne voulait plus s’attacher, en quelques mois elle s’était engluée sur trois personnes au point de ressentir de la tristesse en pensant à une quelconque séparation. Une première avec Alistair, un accident. Un foutu accident de la route et elle ne commençait qu’à peine à aller de l’avant. Et maintenant ? Maintenant elle se demandait si elle ne devait pas couper les ponts avec Gwen et Ethan pour ne pas avoir à subir ça de nouveau. Parce qu’après tout, les gens ne font que vous abandonner au cours de votre vie. Les chemins se séparent, c’est ainsi, alors autant ne pas marquer la leur et ne pas laisser sa propre vie marquée de leur présence.

**Il faut cependant savoir voir et accepter le bon de certains destins.**


S’il n’y avait pas eu cette voix à la douceur extrême et la chaleur qui vint réchauffer son corps et son cœur, sans doute qu’Eireen se serait laisser aller à cette idée et aurait fuit. Hestia venait de lui rappeler qu’on en pouvait contrôler tout cela et que parfois les rencontres étaient imposées, comme la leur, mais que ce n’était pas forcément une mauvaise chose. Comme les sentiments de pertes ne le sont pas forcément non plus totalement, avec du recul.
Il n’empêchait que le vécu d’Eireen ne lui permettait pas d’aller sereinement vers Ethan, de ne pas avoir peur de ce qui allait suivre, d’un chemin séparé ou non.

**Malheureusement dans vos cas, vous ne pouvez que vous confronter l’un à l’autre. Sans cela rien n’avancera et, si je peux te partager de mon expérience, le statisme est l’une des pires situation.**

La déesse n’en rajouta pas plus, malgré les questionnements qui commençaient à jaillir dans l’esprit de la jeune fille. Ce n’était ni le moment, ni le lieu. Il lui fallait se focaliser sur Ethan.
Et c’est ce qu’elle fit, en reposant son regard sur Ethan, se redressant après avoir retirée sa main de son front.

« Je... Je ne peux pas te promettre de tout accueillir à bras ouverts parce que je ne sais rien de tout ça, alors je ne sais pas comment je réagirais. » Elle pinça les lèvres : « Est-ce que... c’est bon pour toi aussi ? »

Elle ne pouvait pas dire plus. Elle ne fuirait pas. Elle voulait voir, comprendre dans cette idée de pouvoir mieux l’aider après cela. C’est… une bonne chose n’est-ce pas ?








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MessageSujet: Re: You were part of our symphonies... You were part of our symphonies... EmptyLun 11 Oct - 20:51

You were part of our symphonies...
J’m’étais attendu au silence d’Eireen. Au minimum, à un temps de réflexion, mais ma poitrine se serrait dans l’attente d’une réponse. Elle détourna le regard pour fuir le mien et instantanément, une lueur de détresse fit son apparition dans le mien, un signe d’faiblesse que j’chassai rapidement en réalisant qu’il s’était brièvement reflété dans la vitrine vers laquelle elle s’était tournée. Du moins, jusqu’à ce qu’elle se cogne contre cette dernière, ce à quoi je ne pus retenir un court fou rire que je réussis à amortir en pinçant les lèvres. C’était révélateur, sa maladresse était comme si le choc d’la nouvelle s’était répercuté physiquement. Au moins elle intégrait la chose lentement. J’évitai toutefois d’commenter, c’était pas l’moment. Aphrodite m’en félicita sachant qu’la retenue n’était pas mon fort, surtout dernièrement, mais étrangement ce rire avait eu le bénéfice de m’permettre d’me détendre pour une fraction d’seconde. Cette période de relâchement fut toutefois de courte durée puisque les mots qui suivirent et son regard vide n’étaient pas exactement ce à quoi j’m’était attendu. Nu…en fait, c’était un peu exactement ce à quoi j’m’étais attendu, mais pas s’que j’avais espéré. J’aurais aimé être rassuré. Au lieu de ça, elle réintroduisait ma crainte. C’était légitime, j’pouvais pas lui en vouloir. S’tait honnête. J’respectais ça. Elle n’avait pas directement rejeté tout ce que je venais de lui balancer, elle restait ouverte, mais n’était peut-être pas prête à tout accepter. Une part de moi regrettait d’avoir parlé. Est-ce que le risque en valait la peine? Le mal était fait de toute façon, s’arrêter là ne ferait de rendre la chose plus inconfortable. Elle remplirait les informations manquantes d’elle-même et ça c’était important que ça n’arrive pas. Je tentais tout de même de lire ses pensées. Malheureusement, ce n’était pas un pouvoir qu’Aphrodite aurait pu me partager.

« Si je peux me permettre… » , commença Aphrodite d’un ton étrangement timide, un ton qui laissait présager que je n’allais pas aimer ce qu’elle avait à dire.

« Je ne vois pas pourquoi vous en faites tout un plat. Où est le problème? C’est le plus vieux métier du monde et c’est naturel. C’était un choix conscient. Bon d’accord, ce n’était peut-être pas la façon la plus saine de le faire, mais ce qui est fait est fait! Vous n’êtes pas non plus ensemble en soi, ça ne devrait pas la déranger elle! Enfin, je dis ça comme ça! »

« C’est compliqué. »

« Non ça ne l’est pas. Votre religion est stupide. Voilà ce qui se passe. Cette culpabilité ridicule… »


Son ton était catégorique et ne laissait pas place à la discussion, d'autant plus que mon attention devait être portée Eireen et non pas sur la déesse. J’étais piqué vif, mais je savais où elle voulait en venir. J’étais d’accord, en partie, mais j’en aurait bien débattu avec elle en d’autres circonstances. Elle le savait d’ailleurs. C’était sans doute pour cela qu’elle avait choisi ce moment inapproprié pour lâcher la bombe. Ces mots qui n’avaient jamais clairement franchi ses lèvres immatérielles, mais avaient toujours été le fond de sa pensée. J’étais surtout surpris de ce soudain revirement de position. Aphrodite avait été pourtant très compréhensive jusqu’à présent.

« Argh… s’pas stupide. S’t’ait pas non plus tellement valorisé non plus avant qu’je sache! »


Heureusement, Eireen brisa enfin le silence, ce qui me permit de me ressaisir. Malgré tout, les paroles d’Aphrodite avaient une chose de positive. Elle n’avait pas tort. Il n’y avait aucune raison en soi, outre le choc des valeurs, pour que l’on ne s’entende pas.

Le regard grave, sentant mon front se plisser sous l’inquiétude, je l’observai un moment, puis haussai les sourcils pour briser la tension sur mon visage et l’étirer, reprenant une expression plus neutre et confiante par la suite.

« On s’ra good » , répondis-je avec certitude.

Une volonté de paraître solide? Un souhait plus qu’une réalité? Possible. J’y croyais pourtant. Naïf? Pas nouveau chez moi dirait Macha. On pens’rais qu’j’aurais appris d’puis l’temps à faire confiance à personne et éviter l’attachement. Et malgré s’te pensée…j’réalisais ne pas vouloir éviter la chose avec Eireen. On avait un truc bien jusqu’à présent. Un truc sain et simple…kind of… D’mon côté, j’savais que tout irait bien. J’savais pouvoir le faire. Éviter l’sujet ne serait pas plus différent que de simplement ne pas en parler. Ce serait forcément moins agréable au départ, mais on s’rait fixé. Ce que je retenais toutefois des mots d’Eireen, était qu’on était sur la même longueur d’onde. Elle voulait être rassurée sur le fait qu’il était possible de s’entendre après toutes ses révélations. Si on voulait la même chose, ce serait tout à fait possible non? Simple même!

« Et da…oui, c’bon pour moi. J’peux pas d’mander plus que d’essayer d’comprendre. En fait même ça m’y attend pas tellement. Alors t’inquiètes. Je ne t’en tiendrai pas rigueur. Et s’t’un peu tard pour m’rétracter.»

J’soupirai. J’pouvais vivre avec le fait de désappointer une personne supplémentaire, j’en avait l’habitude. Les « bonnes personnes » avaient tendance à éprouver ce sentiment après une telle annonce et la rouquine en était décidément une.

« J’suppose que si j’te d’mande de tout oublié ça l’fra pas, pas vrai? »

Je lui balançai un bref regard interrogateur et cynique, sachant que c’était impossible, mais vérifiant tout de même s’il y avait une chance de le faire.

« Allez! On oublie et on va prendre un verre dans un pub hyper bruyant pour oublier tout ça! » , ajoutais-je à la blague, en tapotant son genou d’un geste bienveillant avant de rapporter ma main sur le siège.

J’sentais le besoin de détendre l’atmosphère en attendant une réponse de sa part, parce que sincèrement j’avais aucune foutue idée de quoi dire ensuite pour le reste du trajet. J’étais sans mots, fait plutôt rare. C’était difficile d’élaborer sans lui montrer, sans qu’elle sache d’quoi j’parlais, parce qu’en soit j’avais déjà tout dit. J’attendis en silence pendant quelques secondes - peut-être minutes? - qui en parurent 20-30, avant de déterminer que le silence me rendait inconfortable et qu’on n’allait pas rester assis ici jusqu’à notre arrivée. Il faisait froid, mais fuck it!

« On est presque arrivé. Viens. J’te fais visiter l’coin jusqu’à chez moi! Il n’en reste pas trop long, 8 minutes à pied peut-être et j’ai un arrêt rapide à faire au passage. »

J’lui laissai pas l’choix et m’levai rapidement en agrippant mes sacs au passage, ne prenant même pas la peine de mettre le sac à dos sur mon épaule, le tenant plutôt par sa ganse. Par exprès, j’demandai l’arrêt prêt de l’Église catholique du Sacré-Cœur sur Seamus Quirke Road, un coin particulièrement représentatif du quartier de par ces centres de ressources d’aide et communautaire, une station-service, un p’tit centre commercial et quelques chaînes de fast food tel qu’un McDonald. D’jà, elle pouvait s’faire une idée. J’balayai la rue du regard, prenant le pouls de l’atmosphère et repérant un groupe de « collègues » qui discutait au coin de la rue. À entendre le rire de ma colocataire, la conversation devait être hilarante ou elle était complètement coké. Rejetant son épaisse chevelure bouclée vers l’arrière avec désinvolture, vêtue d’une robe rouge moulante et veston en cuir totalement inapproprié pour la température actuelle, elle agissait comme la maîtresse de la rue, cachant tout signe de faiblesse ou d’inconfort et s’adressant aux autres avec beaucoup de charisme pour une femme borgne dont le corps commençait montraient les signes d’une vie particulièrement difficile et d’un âge qui réduisait sa valeur sur le marché.

« Maša, ma coloc, ou Мария, si tu préfères »

D’un coup de tête en direction de la dame, j’espérais préparer mentalement Eireen à la rencontre de cette créature pratiquement aussi exubérante que moi. Un large sourire s’étira sur mes lèvres alors que j’imaginais assez bien une Ò Mealaigh épuisé en fin de soirée.
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