Why Do You Fixe Me?

Nathanaël et Mary-Malaria

Mary s'assit sur un des fauteuils encore libre de la salle commune, qui était pleine à cette heure. Elle ouvrit son portable tout en branchant son casque. Aussitôt, la musique de Chameleon Circuit assourdirent les bruits alentours, déclenchant les remontrances d'Asclépios qui lui en voulait de ne pas aller voir les autres personnes. Et surtout, il avait marre d'une chose...
"Eteins cette musique de sauvage, chère Mary-Malaria! Cela m'agresse les oreilles! Tu ne peux pas écouter de la harpe ou de la flute, plutôt?"
" De la harpe et de la flute? répéta mentalement Mary en ricanant. Les adolescents d'aujourd'hui n'écoute plus cela, tu sais?"
" Et bien vous avez tort! Et vous êtes une bande d'ingrats, vous qui ne respectez point vos aînés! Baisse le son au moins!"
Cette dernière réplique lui donna l'irrésistible envie d'augmenter un peu plus le volume, rien que pour embêter la divinité. Mais elle ne le fit pas. Une semaine qu'elle n'était pas passé par l'infirmerie! Un exploit! Elle ne voulait pas donner une raison à Asclépios de lui refiler une de ses foutues maladies!
Elle ouvrit plusieurs onglets, elle voulait avoir des nouvelles du monde "extérieur", comme elle aimait l'appeler. Elle découvrit, en ouvrant ses mails, plusieurs dessins de sa petite sœur, scanné par son père, ainsi qu'un long paragraphe de celui-ci, la suppliant de lui donner la recette de ramens qu'elle faisait lorsqu'elle n'était pas au Pensionnat. Il avait des invités, et il ne savait pas quoi faire à manger. Mary ferma la mail, elle lui donnerait la recette plus tard. Pour l'instant, elle allait jouer. L'adolescente se connecta à son jeu préféré du moment, Olydri. Elle allait commencer à jouer quand elle sentit comme si une présence l'observait. Un peu déstabilisée, elle enleva son casque.
- Qu'est-ce que tu veux? Pourquoi tu me fixe? demanda-t-elle sans trop savoir à qui elle s'adressait.

Because you're... special?

Un jeu? Kezaco?

Malgré que je n'appréciais pas le monde, j'aimais cependant me détendre dans la salle commune. Beaucoup d'élèves choisissaient de s'installer sur les fauteuils moelleux et confortables, tandis que moi, je préférais la dureté du tapis, au sol, dans un des coins de la salle. Tentant de lire un de mes livres préférés, je ne pouvais m'empêcher de jeter des regards frénétiques autour de moi, sentant souvent des regard se poser vers moi. Mais très vite, mon regard se posait sur la personne s'asseyant sur le canapé le plus proche de moi. Je l'avais déjà vue plusieurs fois dans cette salle commune, mais n'avait pas retenu son nom, ni son prénom et ne savait pas grand chose d'elle. Mais mon regard était attiré par quelque chose d'autre. Son ordinateur.

J'en avais déjà utilisé bien évidemment, mais je ne compris pas lorsque je vis des personnages semblable à mes héros préférés, apparaître sur son écran. Je la fixais, elle et son ordi, comme un animal qui sentirait pour la première fois une nourriture humaine, n'osant pas s'en approcher. De là où j'étais, j'épiais ses faits et gestes, n'ayant jamais eu l'occasion de jouer à un jeu-vidéo de toute mon enfance. Andjéty était silencieux, comme depuis quelques jours, et je me demandais toujours ce qu'il préparait. Toujours est-il que ce jeu-vidéo m'intriguait. J'avais pu vaguement lire quelque chose comme Uloydri, ce qui devait surement être le nom de l'univers dans laquelle la jeune fille s'aventurait. Soudainement, elle retirait son casque et parlait à voix haute.

« Qu'est-ce que tu veux? Pourquoi tu me fixe? »

Je sursautais, et rentrais légèrement ma tête au creux de mes épaules. Je n'avais pas voulu l'offenser, j'étais simplement curieux. Prenant le peu de courage à deux mains, j'essayais de lui parler. Déliant mes jambes, qui étaient collées contre mon torse, je tentais de me lever une première fois, sans succès, j'étais encore beaucoup trop faible. Je tentais une seconde fois, et y parvint avec un peu plus de facilités. J'étais debout, près de cette jeune fille, et tentait de paraître un peu plus courageux. Après tout, c'était une fille, qui daignait m'adresser la parole, même si cette dernière était un peu... Agressive.

« Je... Euh... Dé-désolé... Je re... Regard-dais sim..simplement ce q-qui était affiché sur t-ton écran...»

Malgré ma timidité, je ne pouvais m'empêcher de regarder parfois ce dernier, toujours autant intriguer par ce que je voyais. Serrant fortement mon livre contre moi, je me demandais s'il y avait ces mêmes univers, dans tous ces jeux-vidéos... Et cela était-il aussi... Fascinant? Soudainement, je vis des animations démarrer, comme si quelque chose se passait. Des monstres attaquaient le héros de la demoiselle. Je détournais les yeux, fixant à nouveau les chaussures de la jeune fille. Ah, les chaussures. Ma plus grande passion...

« Vous... Vous... Vous vous... Fait-tes atta-atta-attaquer...»

Je n'osais pas lever les yeux. Après tout, c'était de ma faute si son personnage venait de lâcher ce qui semblait être son dernier soupir...

[HRP: Désolée, je ne pensais pas avoir mis autant de temps à te répondre ! Rappelle-le moi dans ces cas-là, je pensais t'avoir répondue ^^' Ce RP se situe avant son déménagement auprès d'Auen, mais après sa crise d'epilespie ! (pour te resituer dans son histoire) ]

I'm not special, kid

Tu veux jouer?

- Ah oui.

Mary regarda son personnage agoniser sur son écran. Elle haussa imperceptiblement les épaules, elle n'était pas du genre à rager sur un jeu. De plus, elle ne voulait pas faire peur au petit gamin devant elle.
Enfin, petit. Ce garçon devait au moins faire la même taille qu'elle. D'ailleurs, il avait l'air littéralement subjugué par l'écran, comme si il n'en avait jamais vu. Mary sentit la tristesse l'envahir, ce garçon avait l'air solitaire, renfermé... Le pauvre.

""Tu vas lui proposer?" demanda Asclépios, même s'il connaissait la réponse.

"Bien sûr, que veux-tu que je fasse d'autre, répliqua-t-elle avec impatience.

Le dieu avait la détestable habitude de lire dans ces pensées, elle détestait cela.

- Tu veux jouer?

Sans attendre sa réponse, elle lui colla son ordinateur sur les genoux.

- Je m'appelles Mary-Malaria.

Derrière elle, Mary entendit des garçons de sa classe rire grassement. Aucuns doute, ils se moquaient d'elle et de ce gamin. Elle décida de les ignorer, comme d'habitude, en espérant que ces imbéciles ne feraient pas fuir le petit.
L'un d'eux, celui qui leur servait de chef et de modèle, lui avait fait de très lourdes avances. Et constata avec une satisfaction malsaine qu'il gardait une joue grêlé, vestige de la petite vérole. Mary détestait quand on la touchait, surtout quand c'était les mains baladeuses de quelques obsédés sexuels. Sanders, il s'appelait. Enfin, elle croyait se souvenir que c'était son nom de famille, mais à vrai dire, elle n'y avait guère fait attention.
Tiens ils se levaient. Sanders, et deux de ses gorilles. La beauté angélique de l'un - main néanmoins défigurée- encadré par l'horreur.

- Salut Mary, dit Sanders en passant sa main d'un air faussement négligeant dans ses cheveux blonds cendrés, ça va?

- Si tu nous lâchais un peu, Vérole? dit-elle en plantant ses yeux dans les siens, noirs et sans aucunes lueurs d'intelligence.

Asclépios lui soufflait de les envoyer ailleurs, par n'importe quels moyens, et il énumérait toutes les maladies les plus mortelles qu'il connaissait - et il en connaissait beaucoup!
Mais elle ne pouvait pas faire cela, elle ne l'avait que trop fait. Si elle ne se calmait pas, elle avait peur que le Directeur force Asclépios de sortir de son corps. Donc elle ne faisait rien, en espérant que le temps où elle souffrirait de la vue de Sanders ne serait qu'un horrible mais court moment à passer.

Cindy Sanders

Un papillon de lumière, vite, fuyons !  

Son personnage venait de décéder allègrement sur son écran, et la jeune fille semblait n'y voir aucun inconvénient. Mais... Dans ses livres, les personnages n'avaient pas de vie illimité, pourquoi ne jouait-elle pas de la même manière? D'une manière réaliste, mêlant l'univers et les lois cruelles de la vie? D'une certaine manière, je pensais que si un jour j'avais l'occasion de jouer à un jeu-vidéo, c'est comme cela que je ferais. Mon héros évoluerait, sans qu'il ne trouve la mort. S'il la trouvait, alors sa légende ne s'accomplirait jamais... J'étais réaliste, n'est-ce pas? Peut-être que.. Peut-être que ma tristesse et ces malheurs qui m'accompagnent sont la raison de cette réalité? Pourtant je la détestais ! J'aimais mes univers emplis de magie, de choses qui ne pourraient jamais se produire ! J'aimais m'y plonger et oublier toutes ces choses horribles qui m'arrivaient... Andjety, et les autres. Pis cette question vint alors dans ses oreilles...

- Tu veux jouer?

J'ouvris grand les yeux, comme à la fois surpris, apeuré et rongé par la curiosité. Pourquoi me proposait-elle de jouer sur son jeu, sans même qu'elle ne me connaisse? Je n'eu même pas le temps de répondre que me voilà avec un ordinateur sur les genoux. C'était... C'était la première que j'avais une chose pareille dans les mains. La douce chaleur sortant d'un trou sur le côté de l'objet, la sensation du clavier sous les doigts. Alors qu'elle me le tendait, je ne savais même pas comment m'y prendre. Je... Je me mis à tenter de créer mon perso, les touches m'aidaient à m'y retrouver. Je regardais cependant sans cesse la jeune fille, ayant peur qu'elle ne me dise que ce n'est pas ce qu'il faut faire, ou que je m'y prenais mal. Andjéty était dépité. Dépité par cette scène, et il préférait ne rien dire tellement il bouillonnait.
- Je m'appelles Mary-Malaria.

Je m'attendais à un reproche, ou quelque chose de mal à mon encontre, mais non, cette jeune fille se présentait. Mary-Malaria... J'en avais entendu parler. Il parait qu'elle était tout le temps malade, ou je ne sais quoi... Andjéty venait de se réveiller un peu à l'entente de ce nom, comme si cela l'intéressait. Mais je ne laisserais plus faire de mal à quelqu'un comme dans le Self. Plus jamais... Je m'apprêtais à répondre, lorsque je levais le regard... La bande de Sanders était là... Ils étaient là... Et j'étais toute seule avec Mary. Peut-être qu'ils me laisseraient tranquilles, en présence de quelqu'un?

Mais c'est avec horreur que je vis Sanders se lever. Et venir dans notre direction. Mon rythme cardiaque venait subitement de s'accélérer. Il venait vers nous... Vers moi? Il semblait obnubilé par Mary, et... Malgré ça, je recommençais à trembler de peur. Je tentais de paraître inexistant, complètement inexistant... De ne pas me faire remarquer plus... Lorsque je sentis le regard de ses deux "amis" se poser sur moi et rigoler de manière... particulièrement dérangeante. S'en fut trop, et je tentais de me lever, pour me planquer derrière Mary, et dans le mouvement, l'ordinateur glissa de mes mains... Le choc ne fut pas bien grand, mais il se ferma sur le coup, et je criai de stupeur. J'avais peut-être cassé son  ordinateur, alors qu'elle me l'avait prêté ! Je... J'avais cassé quelque chose ...

J'avais terriblement peur... Mary me détesterait... Et Sanders devait surement se souvenir du jour où je l'avais étranglé à moitié dans le self, ce qui ne datait que de quelques semaines... Je tremblais, je tremblais... Et lui, il jubilait. Il n'attendait que ça pour prendre possession de moi. Andjéty avait toujours su trouver le moyen de me faire céder, mais... Mais je ne voulais pas. Mais je commençais déjà à trembler d'une colère qui n'était pas mienne, et je poussais le canapé plus fort que je ne voulais.

« L-Laisse nous tranquille S-Sanders... !»

Je ne voulais pas céder une nouvelle fois... Pas à mon Maître. Alors, sur un éclair de peur, mais aussi de lucidité... Je saisis l'ordi de Mary, et pris cette dernière par là main pour la trainer en dehors de la salle commune, en courant. Je l'emmenais un peu plus bas dans les étages, pour tenter de m'éloigner au possible de la bande de sauvages qui adorait me maltraiter.

Essouflé, je regardais avec un petit sourire timide Mary-Malaria. La colère, en courant de cette façon était passé. L'intérêt d'Andjéty était retombé, je n'avais pas cédé à sa colère, à sa haine, à ses envies de manipulation. Je m'appuyais contre le mur, mes jambes fatiguées. Ma timidité et ma peur naturelle reprenait doucement le dessus.

« D... Désolé.. J'ai eu p-peur... Moi c'est N-Nat-thanaël... Je suis désolé pour ton ordinateur... Je ne voulais pas le casser... Désolé..»

Ca faisait surement trop de désolé, mais ... J'avais peur de sa réaction. Mary-Malaria me détesterait surement, j'avais caché son instant de tranquillité.

 

Mary regarda effarée son ordinateur tombé à terre, mais elle ne put faire un geste. Elle avait des soucis plus grave pour l'instant. Le garçon à côté d'elle commençait à trembler, mais...de rage ou de peur? Il repoussa le canapé avec une violence et une force dont Mary ne l'aurait jamais soupçonné.

« L-Laisse nous tranquille S-Sanders... !»

Aussitôt, le jeune garçon prit son ordinateur, et la prit par la main. Ils sortirent en trombe de la salle commune, et dévalèrent les escaliers. Le garçon, essoufflé, s'appuya sur le mur pour se reposer en souriant. Mary, quand à elle, s'affala par terre, épuisée. Elle n'avait pas l'habitude de courir aussi vite, elle qui essayait de sécher le plus de cours de sport possible.

« D... Désolé.. J'ai eu p-peur... Moi c'est N-Nat-thanaël... Je suis désolé pour ton ordinateur... Je ne voulais pas le casser... Désolé..»

Mary cligna des yeux, souffla un peu et croisa les bras. Elle détestait les gens qui disaient qu'ils étaient "désolé" à tout bout de champs, mais ce garçon... il avait vraiment peur d'elle. Pourtant, ils avaient la même taille, et il était sûrement en meilleure posture qu'elle à cet instant.

- Oh, ce n'est rien, dit-elle. D'ailleurs il fallait que je le change, il devenait beaucoup trop vieux. Tu m'as donné une raison valable d'en demander un nouveau à mon père, je devrais plutôt te remercier.

Elle sourit. Mary imaginait la tête de son père quand elle lui dirait qu'il lui fallait un nouvel ordinateur. Il allait fulminer, crier, mais lui en achèterais un quand même.

- Dis-moi, Nathanaël, tu les connaissais? Est-ce qu'ils ont essayé de te faire du mal? Je pourrais les en empêcher si tu le souhaite.

Protéger ce garçon si solitaire, voilà ce qu'elle pourrait faire. Et en plus, si elle pouvait se venger de Sanders et sa bande en même temps, elle n'y était que gagnante. Elle commença à faire les cent pas dans le couloir où ils s'étaient arrêtés en attendant que Nathanaël lui réponde.

 

Je regardais à peine Mary dans les yeux, trop honteux d'avoir cassé son ordinateur, et même de l'avoir essoufflée. Je détestais entrer en contact avec les gens de cette manière... Directe et tactile... Non, je n'aimais vraiment pas ça. Toujours est-il que sous la panique, je l'avais entraînée avec moi dans les couloirs... Par peur. Je n'avais juste pas eu envie de fuir seul.

« Oh... Justin... Tu viens de poser le pied sur les tréfonds de la lâcheté ! Devrais-je te décerner une médaille us grand déchet? Ou devrais-je te punir en faisant souffrir cette fille?»

Il ne pouvait pas s'empêcher de jubiler. Depuis que j'étais sorti de l'infirmerie, il n'avait eu de cesse de me faire souffrir, de me manipuler à de tristes fins... Depuis que j'étais sorti de cette infirmerie, Andjéty n'avait eu que l'envie de me posséder en tête.

Cette idée me terrifiait. Mais... Est-ce que je m'y opposais vraiment? Ma lâcheté était sûrement plus forte que ma volonté de survie. Et si... C'était là mon renouveau? Notre...

« Notre Renouveau»

Mon coeur rata un battement de coeur. Une pointe de douleur fit son irruption au creux de mon crâne. Cette voix... Elle me terrifiait. Celle de nos deux esprits, enfin unis comme l'espérait mon Maître. Lui résisterais-je encore longtemps? Alors que j'étais ainsi perdu dans mes pensées, pendant ces quelques secondes, je relevais vaguement la tête, sans pour autant regarder la jeune fille dans les yeux. Qui avait parlé de courage? Sûrement le voisin. Celle jeune fille d'ailleurs... Semblait.... Amicale?

- Oh, ce n'est rien, dit-elle. D'ailleurs il fallait que je le change, il devenait beaucoup trop vieux. Tu m'as donné une raison valable d'en demander un nouveau à mon père, je devrais plutôt te remercier.

Elle fit un sourire qu'il ne vit pas. Cette Mary avait.... Des parents. Nouvelle crise de tristesse pour moi. Moi qui les avaient perdus. Je n'avais plus vraiment de famille. Enfin... Si... Peut-être. Mais celle-ci ne m'avait jamais aimée... Alors on peut dire que ça ne compte pas. Mary, elle, pouvait avoir ce qu'elle voulait, elle avait des gens qui l'aimaient, qui la serrait peut-être chaudement dans ses bras. Et moi... J'avais pour compagnie mon Maître, celui qui me faisait crier, hurler de leur et qui martrisait tous mes "amis". A cette pensée, Andjéty eut un rire. Il savait combien je le haïssais mais qu'il était ma seule... "Famille"?


- Dis-moi, Nathanaël, tu les connaissais? Est-ce qu'ils ont essayé de te faire du mal? Je pourrais les en empêcher si tu le souhaite.

Soudainement, j'ouvrais grand les yeux. Elle... Voulait me protéger? De Sanders? Je... C'était la troisième personne me tendant la main. Cette fille ne voulait pas que cette bande ne me frappe, ne m'insulte? Un rictus apparut au fond de mon esprit...

« Les ennemis de mes ennemis sont mes alliés... On ne te l'a jamais dit, Justin? Cette fille n'est là que pour son intérêt. »

Un tremblement me prit. Andjéty n'avait jamais eu vraiment tort sur les relations que les autres avaient avec moi... Et pourtant... Jaime... Jaime était toujours là, lui! C'était la seule personne qui avait tenu sa parole, qui était resté près de moi, une fois de temps en temps. Mais pourtant... Mon maître ne cessait de me répéter qu'il faisait preuve de pitié envers moi, qu'un jour il me montrerait ses véritables intentions.

Et Mary? Était-elle sincère? La dernière personne à m'avoir tendu la main,  ne désirait en réalité que de me faire tomber plus lourdement encore.... Je détournais mon regard d'elle, préférant regarder un autre pan de mur. Je ne savais que dire. Un mot de trop, et mon Maître me sanctionnerait.

"Euh... Je.. Euh.. Ça i-ira. Ils ne s-sont p-pas méchants. Tant que je les év-vite ! "

Un léger rire nerveux me prit. Je ne parvenais jamais à les éviter. Mais ... Je ne voulais pas être un fardeau pour quelqu'un d'autre. Pas cette fois. Je tenais... De faire dévier la conversation. Je n'aimais pas les questions qui tournaient trop autour de moi. Tout le monde était curieux, méchant, ou empreints de pitié à mon égard... Alors je tentais.

"Mais... Ils ont l'air de l'être avec t-toi! Pourq-quoi? Tu es jolie p-pourtant !"

Je rougis. Je ne savais jamais tenir ma langue en présence d'une fille. Je gardais les yeux au sol, mes doigts s'agitant, s'entremêlant sans cesse entre eux.

"Enfin... Je veux d-dire..."

J'étais vraiment gêné. Ça m'avait échappé. Je ne savais pas quoi rajouter de plus... J'avais peur de l'enfoncer un peu plus dans ma ....

« Médiocrité »

Merci... Maître.

 

Mary s'arrêta au milieu du couloir, puis recommença à marcher. Elle répéta ce mouvement une fois, et encore.

"Qu'est-ce que tu as, chère Mary-Malaria?"
" Rien, rien..."
"Je vois bien que quelque chose te tracasses. Vas-y, dis-moi tout."
" C'est ce garçon... Nathanaël, commença lentement la jeune fille. Il est, comment dire? Trop triste, trop apeuré. Ce n'est pas normal. Un garçon de son âge ne devrait pas porté autant de tristesse et de peur. Il y a quelque chose qui cloche, mais je ne sais pas quoi. Voilà ce qu'il y a."
Silence d'Asclépios.
" Tu sais... tout les dieux ne sont pas aussi accommodants que moi. Bien que je te rendes malade à la moindre occasions, je fais en sorte de garder ton intégrité psychique. Peut-être n'est-ce pas son cas? Ou peut-être que la bande de Sanders lui en fait voir de toutes les couleurs, et qu'il est constamment terrifié?"
" Et la tristesse, Asc'?"
" Un drame familial peut-être? Qui peut bien savoir. Tu n'as qu'à lui demander si ça te chantes."  
" Sûrement pas, c'est personnel. Il en parleras seulement s'il le veut."
Le débat était clos.

"Euh... Je.. Euh.. Ça i-ira. Ils ne s-sont p-pas méchants. Tant que je les év-vite ! "

Connaissant la ténacité de Sanders et sa bande, Mary savait que ça n'irait jamais. Quand ils voulaient quelque chose, ils l'obtenaient généralement dans les plus brefs délais. Sauf avec elle.

"Mais... Ils ont l'air de l'être avec t-toi! Pourq-quoi? Tu es jolie p-pourtant !"

Mary ne s'attendait pas à ça, mais alors pas du tout. Elle rougit, embarrassée du compliment. Elle entendait quelquefois des gens murmurer sur son passage qu'elle était belle, mais cela devenait de plus en plus rare à cause de son air maladif. De plus, elle ne prenait jamais ces compliments; elle n'y croyaient pas.
Mais la candeur avec laquelle Nathanaël lui dit la pris au dépourvu, à tel point qu'elle n'arrivait pas à prononcer le moindre mot, et le fixait avec des yeux ronds.

"Enfin... Je veux d-dire..."

Le pauvre, le voilà aussi embarrassé qu'elle! Mary s'approcha de lui et lui releva doucement la tête, qu'il gardait basse, presque avec tendresse. Sans savoir comment il réagirait, elle le prit dans ses bras.

- Merci Nathanaël, c'est très gentil.

Elle le lâcha, de peur de s'être montré trop démonstrative avec lui. Elle regarda le mur, fixement, pendant qu'elle cherchait les mots pour lui expliquer la situation avec Sanders.

- Tu n'es pas le seul à me trouver jolie Nathanaël... c'est d'ailleurs pour ça que la bande à Sanders en a après moi. En début d'année, j'ai... repoussé leurs avances, un peu violement je l'avoue. D'ailleurs Sanders en garde encore les marques, tu as sûrement dut les remarquer. Je lui ai lancé une maladie très contraignante, mais malgré cela, ils en ont toujours après moi. Et ils savent que je ne peux rien faire contre eux car sinon, je serais renvoyé, le Directeur me l'a dit.

Elle se tut, et regarda toujours le mur, ne sachant comment le jeune garçon réagirais à l'écoute de son histoire.

 

Un contact, doux, chaud et réconfortant. Un contact qu'il n'avait que trop peu connu. La dernière fois que cette chaleur l'avait entourée, ce fut lorsque Jaime lui avait promis de devenir son ami. Avant Jaime... Ce fut ses parents. Ses parents qui sont morts il y a maintenant 5 ans... Ce contact était une chose si merveilleuse, et pourtant si rare. Je restais là, sans comprendre, alors que Mary me serrait dans ses bras, la douce odeur de son parfum me parvenant. Je devins aussi rouge qu'une tomate. Une fille me prenait dans ses bras, et... C'était la première fois. Enfin, la première fois après "Elle"... Hayd... Hayd... Je ne pouvais toujours pas prononcer ce nom.

Ce contact avec Mary, si proche, me gênait, m'embarrassait mais... Me plaisait. C'était la première fois qu'une fille s'approchait de moi ainsi, qu'elle me souriait... Lorsqu'elle se détacha de moi, je faillis la retenir par la manche, comme l'enfant que j'étais. Mais je ne le fis pas. C'était un contact si rare, je ne pouvais pas réellement le réclamer, si?

- Merci Nathanaël, c'est très gentil.

Et... Elle me remerciait? A ce moment-là, je fus sur un nuage, comme ce jour-là, près de Jaime alors que j'étais dans un champ de fleurs aussi immense que magnifique. En ce moment-même, Mary était une fleur, si belle, si gentille avec moi. Et elle me remerciait? Je lui avait seulement dit ce que je pensais, même si j'avais trouvé cela très embarrassant....

- Tu n'es pas le seul à me trouver jolie Nathanaël... c'est d'ailleurs pour ça que la bande à Sanders en a après moi. En début d'année, j'ai... repoussé leurs avances, un peu violement je l'avoue. D'ailleurs Sanders en garde encore les marques, tu as sûrement dut les remarquer. Je lui ai lancé une maladie très contraignante, mais malgré cela, ils en ont toujours après moi. Et ils savent que je ne peux rien faire contre eux car sinon, je serais renvoyé, le Directeur me l'a dit.

Des avances? Je me demandais bien ce que cela était... Mais surement que cela devait être très offensant, si Mary les avait refusé ! Mais lorsqu'elle parlait de maladie, Andjéty s'agitait, jubilait. Il s'excitait et... Je devinais vite pourquoi... Il la voulait... Il voulait que je l'amadoue, qu'elle devienne notre alliée... Mais elle avait été si gentille... Si je voulais la protéger, j'étais obligée de ne plus m'en approcher?

Andjéty m'empêchait réellement de me faire des amis, d'être gentil avec eux... Personne ne pouvait réellement comprendre cette douleur. La gentillesse de Mary venait encore une fois s'effacer, pour laisser un trou béant. Je souffrais, encore. J'étais en colère contre Andjéty. J'étais en colère contre Mary, aussi. Elle me souriait, était chaleureuse... Mais elle était une Possédée. Je ne pouvais pas être amie avec elle...

Mais pourtant, je le voulais ! Je voulais rester là, à discuter, même si je ne savais pas vraiment quoi dire? Adnjéty ne cherchait pas à me posséder à cet instant, peut-être me laisserait-il tranquille? Si je détournais un maximum l'attention d'Andjéty sur autre chose que le possesseur de Mary, peut-être pourrais-je...

« Essayes-tu de me duper, déchet?  »

Un frisson me prit à nouveau, mais je décidais de ne pas l'écouter. Je voulais prendre ma vie en main ! Je voulais ressentir encore une fois les bras de Mary autour de moi ! Mary avait raison, elle ne pouvait rien faire sans s'attirer les foudres du Directeur. Cela me faisait penser à moi, qui me les attirait sans cesse, mais était constamment surveillé par les psychologues de l'école, ainsi que l'infirmière...

«Tu... Tu n'as pas besoin de les... de leur faire mal... Il ne faut pas... Ca n'attire que des problèmes... Et une f-fille comme toi dev-vrait rester c-comme elle est, non? »

Ma pensée était un peu.. Floue, mais je me comprenais. Andjéty ne faisait qu'attiser une violence, une haine et une douleur présente au fond de mon coeur, constamment... Mary n'était pas contrainte, elle, à suivre ce chemin. Son dieu était surement plus gentil, si elle pouvait user de ses pouvoirs comme elle l'entendait... Mary semblait être une fille très bien... Pas comme le déchet que j'étais...

«Tu ne dev-vrais pas rester avec moi... Je s-suis sur que tu d-dois avoir meilleure compagnie... »

Tu ne parviendras pas à la protéger...»

 

Mary écouta avec intérêt ce que lui disait Nathanaël, en serrant un peu les lèvres. Lui avait-elle fait peur, pour qu'il réagisse ainsi? Elle ne voulait pas qu'il la rejette et qu'il retourne dans sa solitude...

- Je n'ai pas vraiment envie de voir les autres personnes, je ne suis pas très à l'aise avec les relations sociales, tu vois?

Elle le regarda dans les yeux, sans savoir quoi dire. Que pouvait-elle ajouter d'autre? Elle avait tellement peur qu'il se braque, et qu'il se renferme sur lui-même. Il avait tellement l'air triste, si seul...

- Heu...je pense qu'on devrait rentrer dans nos chambre, non? En tout cas, je suis très heureuse d'avoir fait ta connaissance. Alors, à bientôt Nathanaël.

L'adolescente se mit en marche vers sa chambre, en pensant avec une once de désespoir, aux montagnes de devoirs qu'elle avait a faire.
Elle se demanda aussi si Nathanaël et elle allait se revoir. Mary pensait que si on lui montrait un peu d'attention, et si on l'écoutait, il prendrait confiance en lui. Et en étant plus affirmé, il serait tellement plus heureux!

"Tu veux vraiment le "sauver" hein?""
"Bien sûr Asc', il ne devrait pas être comme cela! Ce n'est qu'un gosse, il ne devrait pas être ainsi, le pauvre...""
"Une chose est sûr, ce que tu vas faire tout ton possible...et je t'aiderais, évidement. De toute façon, ai-je autre chose de prévu, et puis-je me dresser contre toi?""
"Non, répondit mentalement la jeune fille avec un sourire.""
"Ceci était une question rhétorique, ma très chère Mary-Malaria, je le savais, concluait le Dieu médecin en riant. Maintenant, file dans ta chambre faire tes devoirs. Allez!""

HRPG: désolée pour cette longueur ridicule, je savais pas quoi faire de plus ^^'