Réveil difficile accompagné d’une gueule de bois comme tous les matins. Je n’avais pas souvenir d’avoir fait si fort que ça hier, mais à vrai dire, je n’avais que peu de souvenir.
Je m’étais préparée machinalement, enfilant mon uniforme sans réfléchir plus qu’autre chose à la journée qui m’attendait. Je démêlais ma chevelure d’or et la laissait retomber sur mes épaules, me maquillant au passage pour faire disparaitre les traits fatigués résultants de mes soirées mouvementées.

La journée avait commencé doucement avec des cours peu passionnants, les joies de l’université. J’avais des cours sur le tourisme qui m’intéressaient et des cours communs auxquels j’étais obligé de me rendre.
Je gribouillais machinalement sur un cahier alors que j’étais actuellement en cours de mythologie. De base je m’y intéressais passablement mais ces derniers temps c’était moins le cas. Enfin c’était le résultat de toute cette histoire avec Hadès. Je préférais me changer les idées dans des choses plus futiles.

Sur mon carnet je griffonnais une idée de mélodie qui me trottait dans la tête. Je ne pouvais malheureusement pas la siffler ou la chantonner, me trouvant actuellement dans un amphithéâtre bondé. Je fermais donc les yeux en essayant d’imaginer au plus proche ce que les notes pourraient donner sur les touches d’un piano ou sur les cordes de ma guitare.
J’étais assez motivée pour quitter la pièce et aller tester tout cela en salle de musique. Malheureusement pour moi, mon intérêt fut attiré par les paroles de mon enseignante.

« Bien. Maintenant que nous avons fini avec ce sujet nous allons parler un peu de l’implication d’un dieu on ne peut plus notable dans cette histoire. J’imagine que vous en doutez, je parle bien évidemment d’Hadès. »

Je figeais mon bras sur le papier en fixant ma prof comment tétanisée. Quelques élèves de la section M se retournèrent vers moi en me souriant nerveusement. Ils étaient au courant de mes frasques en Egypte mais ils ne connaissaient pas la sombre vérité de ces derniers temps.
J’écoutais d’une oreille distraite l’enseignante parler de ma divinité. Elle commença à parler de son caractère et de son attitude, le décrivant comme étant toujours juste et droit de conduite. Si elle savait à quel point elle se plantait.

Je respirais avec de plus en plus de difficulté alors que mes mains tremblaient sur mes cours. Ma voisine m’envoyait un regard légèrement paniqué, peut-être avait-elle peur qu’Hadès fasse surface pendant le cours.

*Tu devrais sortir Aislinn*
*Comme si je voulais de ton avis.*

Cependant j’allais devoir l’écouter malgré tout. Je sentais que je perdais gentiment contrôle de moi-même, l’air se faisant plus froid au tour de moi. Il y avait trop de « normaux » dans la salle pour que je fasse un esclandre. Il fallait que je sorte avant de finir chez le directeur pour avoir fait étalage de mes pouvoirs.
Je rangeais rapidement mes affaires dans mon sac avant de me lever rapidement et de le placer sur mon épaule. Je sortais ensuite rapidement de la salle en remontant les escaliers sous le regard étonné de certain de mes camarade.

Une fois hors de la salle je respirai un peu plus calmement. J’étais tout de même encore instable. Je me dirigerai rapidement dans les couloirs dans l0’idée de trouver un endroit calme.
Je fini par arriver devant les sanitaires. On était en plein heure de cours, se serait surement vide. Je poussais la porte et regardais rapidement que toutes les cabines soit inoccupées. C’était bon, la voie était libre.

Je me posais sur le lavabo central faisant couler l’eau froide à grande eau. Je passais mes mains sous le jet glacé avant de les passer sur mon visage.

*Respire, calme toi*

« Mais lâche moi ! Tout ça c’est ta faute ! »

J’observais mon reflet dans le miroir devant moi. J’avais le teint fade, l’air éteinte. J’avais les joues légèrement creuses et elles avaient perdues leur couleur.

*J’ai pu faire mon travail, mon rôle. On m’y a autorisé alors j’ai saisi l’occasion. Je ne dis pas que tu aurais mis fin à la vie de quelqu’un toi aussi. Mais si on te donnait accès à ton libre arbitre toi aussi tu le prendrais. Tu le sais Aislinn…*

Je lançais un regard noir au reflet, espérant qu’Hadès n’en rate pas une miette. Je ne voulais me l’avouer mais il avait raison et ça me tuait.
Je lâchais un cri avant d’envoyer mon poing dans le miroir.

« Put*in ! »

Je regardais ma main blesser avant de la passer sous l’eau pour calmer les saignements et nettoyer la plaie.
C’est à ce moment que quelqu’un décida de rentrer dans la pièce. Je me retournais vers l’entrée avec un regard blasé.

*Aller ! Dix contre un que je me fais dénoncer.*

J’observais un instant de plus la jeune fille qui venait de faire son entrée dans les toilettes. Elle avait un look assez singulier, genre bon chic bon genre mais avec des cheveux roses. Ca la faisait un peu sortir du lot, je trouvais sympa.
Plus je l’observais et plus je me rendais compte qu’elle n’avait pas l’air d’aller bien. Elle était pâle et avait l’air préoccupé, presque paniqué.

L’inconnue fini par s’accroupir, prenant sa tête dans les mains. Effectivement, elle n’allait pas bien. Je pinçais les lèvres tout en l’observant de loin. J’enroulais ma main dans un bout de papier avant de me rapprocher doucement de ma camarade. Elle avait l’air en détresse, était-elle aussi une possédée ?
Arrivant auprès d’elle je me penchais en avant pour m’enquérir de son état. Je l’entendis émettre un son étouffé alors que la suite un sourire, presque inquiétant se dessinait sur son visage. Je reculais légèrement, sait-on jamais. J’avais déjà vu ce que des pouvoirs mal contrôlés pouvaient faire… j’en avais fait moi-même les frais.

Je passais une main dans mes cheveux pour les passer derrière ma nuque afin qu’ils ne me tombent pas sur le visage alors que je me penchais encore plus à la hauteur de la jeune fille.

« Eh salut. Tu as besoin d’aide ? »

Je m’accroupis moi aussi pour faire face à la demoiselle au cheveux roses.

« Tu as un problème ? Enfin je veux dire… tu es toute pâle et tu n’as pas l’air d’aller bien. »

*Sainte Aislinn au rapport*
*Tais toi oui… Elle a l’air au bout de sa vie la petite.*
*Elle a la même tête que toi en lendemain de fête quoi…*
*Un point pour toi !*

« Attend je vais te faire une lingette d’eau fraiche. Ca te fera surement du bien. »

Je me relevais rapidement et me dirigeais à nouveau vers le lavabo. Je pris quelques essuies mains sur le mur et le passais sous l’eau froide avant de les humidifiés. Je repartis rapidement vers ma camarade afin de lui les donner.

« Tiens. J’espère que ca te fera un peu de bien. »

Je marquais une pause en observant toujours l’inconnue. Il ne me semblait pas l’avoir déjà croisé dans le pensionnat, peut-être qu’elle était nouvelle… enfin il faut dire que ma vie sociale ces derniers temps était un peu à la baisse aussi.
J’étais certes sortis ces derniers temps mais j’avais été seule dans la plus part des fois. J’étais dans ma periode solitaire où je ne voulais voir personne. J’avais aussi peur de blesser ou pire tuer une nouvelle personne… Alors je restais loin du monde, m’effaçant un peu.

Je fini par tendre une main, se voulant amicale vers a jeune fille. Je me ravisais quelques secondes après, pas que j’ai peur où autre mais mes mains étaient en sacré état. En effet, le sang avait imbibé le tissus qui les bandait. Je m’étais pas loupé avec mes conneries…

« Au faite, je m’appelle Aislinn. »

L’étrange jeune fille accepta le tissu humide que je lui tendais avec un faible sourire. Elle déposa ce que je lui avais donner sur son visage. Le petit soupire qu’elle laissa échapper me fit penser que le contact de l’eau fraiche sur sa peau devait être plutôt bienvenu.

Ma camarade fini par m’adresser la parole m’expliquant que c’était une simple crise de panique et qu’elle y était habituée. Je relevais un sourcil septique. J’avais déjà vu des crises de panique et ça ne ressemblait pas tellement à ça. Mais je n’étais pas experte en la matière après tout. Je devais surement paranoïer avec tout ce qui se passait dans ce pensionnat de dingue.

" Enchantée Aislinn. Je suis Lena... Lena Wellington. Je suis en première année de licence en physique-chimie. "

Lena… je il ne me semblais pas avoir entendu parler d’elle avant. Mais vu son look BCBG on ne devait pas forcément fréquenter les mêmes endroits et les mêmes personnes. En plus, mine de rien, il y avait pas mal d’élève à Immortalia, on ne pouvait décemment pas connaitre tout le monde. De plus, si c’était une N il était claire et net que je n’avais jamais eu à faire à elle.
Le fait qu’elle soit en science complétait le tout, je n’allais jamais en cours de science, je trouvais ça barbant, une matière peu intéressante pour moi.

Je surpris le regard de Lena sur mes mains dont j’avais presque oublié l’existence. C’était pas joli joli mais je m’en remettrai.

" Mais c'est plutôt à moi de demander si ça va. Tu es blessée ! "

J’haussai les épaules l’air faussement embarrassé. Au final ce n’était pas vraiment honteux d’être dans cet état, c’était simplement étrange.

« Oh ça… ouais je sais. »

Je marquais une pause cherchant ce que je pourrais bien rajouter. Je me voyais mal lui répondre « Non mais en fait c’est parce que Hadès me fait péter les plombs alors j’ai trouvé que c’était une bonne idée de frapper dans un miroir ».

*Ca ferai un peu cinglée en effet.*
*Mais c’est la vérité !*
*Oui. Dans tous les cas j’espère que tu n’es pas superstitieuse. Sinon tu peux dire adieux à tes amours.*

Comment dire… je n’étais pas du tout branché sur ce genre de chose de base. Mais bon je me trouvais tout de même dans un pensionnat où on se fait posséder par des anciens dieux… et ou le directeur te demande d’éliminer les perturbateur… J’allais quand même tenter de trouver quelque chose pour contrer le sort…

Je me reconcentrais sur la jeune fille aux cheveux roses pour continuer ma réponse.

« Petit accident Mais ca ne doit pas être trop grave, sûrement des coupures superficielles. Ca va juste être chiant pour la guitare et le piano… Mais soit pas le choix maintenant. »

Je secouais légèrement la tête pour enlever une mèche qui me tombait dans les yeux faute de pouvoirs utiliser mes mains.

« Si tu as des crises de paniques régulières tu devrais trouver un moyen d’extérioriser… genre art, sport… enfin désolée je ne veux pas jouer les psys ou autres. Tu es en quelle sections sinon ? »

Voilà comment dévier la conversation et en plus avoir l’opportunité de savoir si c’était une M. Si c’était une M on pourrait au moins parler sans tabou.