De : Aislinn O’Riley
À : Admin Pensionnat Immortalia
Objet : Départ

A l’attention de l’administration du pensionnat et de son directeur.

Je vous avise que je vais quitter le pensionnat pour un moment, je ne sais pas encore exactement combien de temps exactement.
Les évènements qui se sont passés cette année (M. le directeur vous en dira plus que moi) ont été très traumatisant pour moi. Je ne peux pas me permettre de rester ici, je ne me sens pas en sécurité, je ne sens pas mes camarades et ceux que j’aime en sécurité.

J’ai décider de lever le pied et de part en stage pratique en hôtellerie. Évidemment je resterai joignable pour que vous puissiez épier mes faits et gestes, vous assurant que je ne mette pas en péril votre précieux secret.

Je vous préviendrai de mes déplacements à travers le globe.

Aussi ceci est un email d’information et non une demande d’autorisation. Je suis actuellement à l’aéroport attendant mon avion.

Merci de garder ma chambre en l’état, son loyer vous sera versé régulièrement.

Voici la première adresse où vous pourrez me trouver :

Secret the Vine Cancun
Boulevard Kukulcan Km. 14.5,
Rtno. del Rey Lote 38,
Zona Hotelera,
77500 Cancún, Q.R., Mexique









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De : Aislinn O’Riley
À : Lawrence Doogood
Objet : Ce n’est qu’un aurevoir

Hey Law ! J’espère que tu vas bien.
Comme tu as pu le voir, ces temps ce n’était pas la grande forme. J’étais un peu à côté de mes pompes.
J’ai décidé de réapprendre à marcher, à respirer… et donc pour ça j’ai besoin de distance avec le pensionnat.
Je suis désolée de ne pas te dire aurevoir en face à face mais ça aurait été trop difficile. Aussi, la décision a été prise sur un coup de tête. Tu me connais hein.

Par contre je te rassure, je pars pas rien faire. Je vais faire des stages dans différents hôtels pour approfondir les choses avant de recommencer cette année complétement ratée.

Je ne sais pas combien de temps je pars mais je te donnerais des nouvelles.
Si tu veux me joindre hésites pas à répondre à ce mail, malgré les décalages horaires je serai joignable.

Préviens les autres pour moi veux-tu ? Le directeur est au courant.

Merci pour tout ce que tu as fait pour moi et à bientôt !







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De : Inconnu
À : Ethan M. Shaw
Objet: Pas d’objet

https://www.youtube.com/watch?v=6hzrDeceEKc

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«Les passagers pour Frankfort sont priés de rendre à la porte d’embarquement B06.»

Je fermais mon ordinateur avant de le glisser dans ma sacoche avant me de diriger vers la fameuse porte B06.
Je faisais escale à Frankfort puis direction Cancun pour le premier stage d’une longue lignée.
J’avais réussi à convaincre mon père de contacter ses amis et de m’obtenir ces différents stages. J’étais écœurée d’avoir dû lui demander de l’aide… mais la situation était extrême.
Si je ne voulais pas me foutre en l’air je devais partir. Si je voulais garder ceux que j’aimais en sécurité je devais partir. Si je voulais tenir mon engagement envers Hadès je devais partir. Si je voulais le sauver… lui… je devais partir.

Avec Hadès on avait passé un deal. En acceptant de ne plus revoir Ethan, il m’enseignait la maitrise de mes pouvoirs. J’avais déjà appris deux trois trucs. Comme simplement le fait que j’avais d’autre truc cool que tuer des gens… mais il fallait de la pratique. Et ce voyage allait me permettre de me concentrer sur moi-même.

Je tendis mon billet à l’hôtesse avant de m’avancer vers le train d’embarquement. Je tournais la tête une dernière fois. Pas de rappel hollywoodien pour moi, pas de garçon qui me suppliait de rester… et c’était tant mieux.

- Vous avancez ou pas ?

Je me tournais légèrement pour lancer un regard mauvais à l’homme en costard qui se trouvait derrière moi.

J’avançais pour monter dans l’avion, m’asseyant dans la zone first class comme la petite fille à papa que j’étais.

Je sortais mes écouteurs de mon sac avant de les mettre dans mes oreilles. Je montais le volume à fond. Je mettais la musique que j’avais envoyé à Ethan, comme si c’était mon dernier lien avec lui.

J’appuyais ma tête contre le hublot alors qu’une larme coulait sur ma joue. Un chapitre se terminait, j’espérais que le prochain m’offrirait plus de joie que celui-ci.

- A une nouvelle vie.

Le directeur avait pris place à son bureau en ce beau matin ensoleillé, café à la main en ouvrant ses courriels. Quel ne fut pas sa surprise de voir le courriel de Mlle O’Riley. Celui-ci lui avait été envoyé par l’une des secrétaires qui, de toute évidence, ignorait quoi faire en cette situation bien particulière.  Confus en lisant les sous-entendus obscures contenus dans le document, il avait décider de répondre personnellement au courriel de la jeune femme. De toute évidence elle était troublée, mais il y avait des règles à respecter au pensionnat. Il se devait d’être ferme, mais supportant.

De : Admin Pensionnat Immortalia
À : O'Riley, Aislinn
Objet : Re: Départ

Mlle O’Riley,

L’administration tiens à vous aviser qu’elle ne peut approuver votre demande de congé comme aucun billet médical justificatif, ni aucun formulaire de demande de congé n’a été fournis. Votre stage ne pourra donc être pris en compte dans vos relevés scolaires comme votre choix n’a pas été validé par le conseil d’administration. Une attestation de complétion de stage, remise en main propre au Directeur, pourrait toutefois être approuvé à votre retour.

Toutefois conscient du stress occasionné par le programme d’étude M sur certains de ses étudiants, le Directeur et aimerait vous rappeler que l’établissement met à disposition de ses étudiants un service de psychologie pour les élèves en difficultés. Traitements pour alcoolisme, dépression, peine d’amour et accidents M sont quelques des exemples des services que nous pouvons offrir.

Nous vous demandons de bien vouloir nous avisez de votre date de retour et vous remercions de nous tenir avisé de vos déplacements. Pendant ce temps, le pensionnat aimerait démontrer sa bonne fois en vous fournissant un service de surveillance rapproché. En cas de problème, veuillez vous référer à la porte de chambre à côté une fois à l’hôtel.

Enfin, nous vous assurons que votre chambre sera maintenue dans un état convenable et nous vous remercions de poursuivre les paiements de loyer.

Cordialement,
L’administration du Pensionnat Immortalia

Sourcil froncés par l'inquiétude, le directeur envoya sont courriel avant de se diriger vers les archives afin d’aller vérifier le dossier d’Aislinn O’Riley. Déjà? Il allait devoir déployer Eliezer alors qu’il venait à peine de l’intégrer au personnel de l’établissement. Peut-être pour l’été seulement? Cancun lui ferait le plus grand bien de toute façon! Un autre surveillant pourrait prendre la relève si la situation perdurait.

Lawrence venait de se lever en plein après-midi, lorsqu’il reçut le message de son amie. Percevant la notification sur son téléphone, il avait ouvert sa boîte de courriel en préparant son thé. Il le lu une fois rapidement, le survolant, trop épuisé pour en saisir le contenu. Ce fut en buvant sa première gorgée de thé que le message fit son chemin vers les neurones du jeune homme qui écarquilla les yeux avant d’recracher sa gorgée trop chaude dans sa tasse. Déposant sa tasse, il rejoignit en courant le dortoir des filles, allant frapper à la porte d’Aislinn. Bien évidemment il ne reçut aucune réponse, le message avait bien été clair, mais il lui avait fallu vérifier s’il était trop tard. Il jeta de nouveau un coup d’œil à l’heure d’envoi du message. En effet, trop tard. Frustré contre lui-même, Lawrence retourna à son bureau, tirant sa chaise de bureau et ouvrant son portable. Il devait au moins répondre, assurer Aislinn de son support. Si seulement elle lui en avait parlé avant. Soupirant, le rouquin se craqua les jointures avant de commencer la rédaction.

De : Doogood, Lawrence
À : O'Riley, Aislinn
Objet : Re: Ce n’est qu’un aurevoir

Aislinn,

J’espère que tu te portes bien malgré tout. J’avais remarqué que le moral était bas, mais je ne me doutais pas à quel point! Pardonne-moi pour ne pas l’avoir perçu plus tôt.
Je sais que nous avions discuté d’apprendre à contrôler tes pouvoirs par l’entremise des miens et au final, nous n’avons rien fait. Je suppose qu’après les événements en Égypte, tout a pris un second plan des deux côtés, mais je m’en excuse.

Si tu me permets de te demander, est-ce Hadès qui t’inquiète? Tes pouvoirs? Autre chose? Enfin, cela t’est personnel, mais sache que je suis là pour toi si tu as besoin. Mon horaire étant…disons irrégulier maintenant, tu peux m’écrire ou m’appeler quand tu le désir.

Aussi, coup de tête ou non, je crois comprendre ton besoin de sortir du pensionnat. J’attends les vacances d’été avec impatience moi-même, mais je crains que ce ne soit pas de tout repos. Je t’expliquerai lorsque j’aurai plus de détails, mais je crois avoir trouvé mon sujet de maîtrise et avoir éveillé la curiosité du Directeur. Je suppose que c’est une bonne chose, non? Oui je sais, il est un peu tôt dans mon parcours scolaire pour penser à ce genre de chose, surtout que j’ignore de quoi aurons l’air mes propres notes après cette année justement, mais tu me connais! Toujours des plans!

Enfin, prends le temps dont tu as besoin pour te reposer et faire tes stages. J’espère te revoir en forme et obtenir de tes nouvelles rapidement en attendant. Je préviendrai les autres de ton départ, tel que demandé. Tu as des gens spécifiques que tu voudrais que je tienne au courant?
Au plaisir de te revoir bientôt (autant que possible)!

Lawrence

PS : Aussi, admettons que j’aurais besoin de vacances aussi, et que tu veuilles bien de ma présence. File-moi le nom de ton hôtel, peut-être que je passerai te faire une petite visite! Et mon offre de d’aide et de pratique de pouvoir est toujours valable si tu le souhaite. Je peux me déplacer.






Plus ou moins satisfait de sa réponse qu’il trouvait insuffisante, il envoya son message. Il avait tenté de conserver une certaine légèreté. Allant jusqu'à utiliser un smiley dans son message. Il ne voulait pas causer plus d’anxiété à la jolie blonde, mais avait du mal à taire la sienne. Au moins, elle avait mis le Directeur au courant, mais il n’aimait pas la savoir au loin avec tous ses problèmes qu’il avait, de tout évidence, lui-même sous-estimé. Il se sentait impuissant, mais avais tenu à laisser savoir à Aislinn qu’elle pouvait compter sur lui quoiqu’il arrive. Il aurait néanmoins aimé savoir où elle allait exactement. Peut-être arriverait-il à la convaincre d’obtenir un peu de compagnie temporairement. Lui parler directement, ne serait-ce que pour quelques jours le rassurerait certainement.

Après les environs deux heures et quinze minutes qui séparait Dublin de Frankfort j’allais me poser dans les lounges de ma compagnie d’aviation.
J’avais environ trois heures à patienter avant d’embarquer pour Cancun.

Sirotant une margarita je regardais les horaires de vols sur mon téléphone me demandant si je n’avais pas meilleur temps de faire demi-tour. Était-ce vraiment une nécessité de fuir à l’autre bout du globe ?

Je me mordillais la lèvre inférieure tout en pesant les pours et les contres. Chose que j’avais bien entendu fait une bonne centaine de fois.
Je n’eu cependant pas à réfléchir trop longtemps. En effet, je sentais la présence pernicieuse d’Hadès serpenter dans mon cerveau comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête.

Je soupirais, frustrée avant de finir mon verre d’une traite et de sortir pour ordinateur pour jouer à « Ori and the Blind Forest » pour faire passer le temps et occuper mon esprit torturé.

Lorsque mon PC s’alluma il me notifia que de nouveau emails étaient arrivés.
Je cliquais sur l’icône dans ma barre de tache afin d’ouvrir ma boite mail.

J’avais reçu une petite dizaine d’emails. La plupart étaient de la pub pour des magasins en ligne chez qui je commandais des fringues ou autres accessoires.
Il y en avait cependant deux qui sortaient du lot. Deux réponses à ma série d’email de tout à l’heure, une de ce très cher directeur et l’autre de Lawrence.

J’ouvris en premier celui du vieux fou. Je le lisais en diagonale. Magnifique, j’allais avoir un œil sur moi tout du long… et même si je me doutais le savoir avait un côté un peu creepy.
Je ne répondis pas, comme je l’avais dit ce n’était pas une demande mais une information. Je partais.
Je notais tout de même de demander des attestations dans mes différents lieux de stage.

Je lisais ensuite la réponse de mon petit Lawny. En lisant ses mots je le voyais mentalement s’affoler de mon départ à la hâte. C’était une des raisons pour laquelle j’avais agit ainsi. Le rationalisme de mon ami aurait été capable de me faire rester. Et je crois qu’il n’était pas fan d’Ethan donc si je lui disais que c’était en partie à cause, pour lui… bref j’avais mes raisons d’avoir agi de la sorte.

J’appuyais sur le bouton « Répondre » tout en me passant une main dans les cheveux.

De : Aislinn O’Riley
À : Lawrence Doogood
Objet : Re: Re: Ce n’est qu’un aurevoir

Law,  
Déjà, ne t’inquiète pas. Rien n’est ta faute, c’est moi qui n’ai pas voulu d’aide. Enfin j’en pensais réussir à m’en sortir seule. Je pensais pas que c’était aussi grave, que j’arriverai à gérer. Mais bref, c’est fait !

Concernant ce qui m’inquiète je ne vais pas te répondre. En tout cas pas pour l’instant. C’est trop flou, trop compliqué mais je vais m’en sortir. J’ai pas envie de t’inquiété avec mes problèmes. C’est juste que ces derniers mois ont été…trop… juste trop pour moi.

Sinon tu peux prévenir Eirenn, Harry ou encore Gwen si tu les croise mais ne te stress pas à ce sujet.

Je me rends compte qu’a part toi je n’ai pas vraiment tissé de liens avec les autres, enfin pas assez donc voilà…
Et même tu vois, avec les gens en qui j’ai confiance, genre toi, je ne dis rien… je devrai peut-être apprendre à parler un peu de ce qui va pas.
Mais là c’est vraiment compliquer et je DOIS partir. J’exagère à peine en disant que c’est une question de vie ou de mort.

Breeeef je me rend compte que je ne t’ai même pas dit où je partais dans mon autre message.
J’attend mon vol pour Cancun là, mais j’ai un stage de prévu aussi a Bali, un autre à Malte, encore un à Londres et je finirai pas Dublin avant de renter (ou de repartir).

Envois moi un message si tu veux me retrouver pendant l’été, je te dirai où j’en suis sur le globe.
Mais à une condition ! On ne parle pas du pensionnat ni des raisons qui m’ont fait partir. Sinon tu peux toujours faire autre chose de ton été.
Après je bosserai hein donc faudra que tu t’occupes aussi.

Merci pour ton message et ton inquiétude.
Je te fais un gros bisous !

                         

Je fermais ma boite mail et décidais de ne pas jouer finalement, rangeant le pc dans sa sacoche. Je me dirigeais vers la zone fumeur, j’avais besoin de nicotine.
Je n’avais pas reçu de réponse d’Ethan, je n’en attendais pas vraiment. Après tout il ne savait même pas que le mail venait de moi, même si j’espérais au fond de moi qu’il devine qui était l’expéditeur. Enfin, c’était mitiger car je craignais la réponse, si réponse il y avait. Cela faisait plusieurs moi que je le ghostais, il n’avait pas du franchement apprécier le connaissant.

J’entrais dans le fumoir et me dirigeais vers une banquette. Je m’allumais une cigarette alors qu’un jeune pilote venait se poser devant mes pieds désignant la place à côté de moi.

- La place est libre ?