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Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines
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 :: Périphérie - Monde :: ◄ Galway - Ouest
MessageSujet: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyLun 8 Juin - 11:06
Il arrive au cactus de fleurir,bien qu'il présente des épines

Après beaucoup de difficultés à trouver une date qui nous conviendrait, le jour J était arrivé. En ce 29 mars 2019, à 17h30, Gyula me rejoindrait à l’arrêt d’autobus dans l’objectif d’aller me trouver un cactus à entretenir. L’objectif principale, du moins pour moi, restais la discussion concernant les divinités. Marchant vers l’arrêt moi-même je révisais ce que j’avais à lui dire concernant Njörd. De plus, selon comment les choses iraient avec lui, je me dis que je pourrais lui parler de mes recherches, mais vu son attitude envers moi jusqu’à présent, j’étais tout de même réticent. Peut-être était-ce dû à ma maladresse du cours de Biologie, mais j’espérais qu’il me donnerait une chance de me racheter. L’événement Speed Dating m’avait laissé croire que c’était possible, mais je sentais tout de même un certain froid toujours présent dans nos cours. Peut-être que cette histoire de cactus allait l’amadouer un peu.

J’avais d’ailleurs préparé une liste de sorte de cactus potentiels que j’avais trouvé jolis. Sans surprises, ceux-ci étaient généralement quasi symétriques, avec un pattern qui satisfaisait mes obsessions ou encore qui éveillaient en moi quelques souvenir d’Afrique. Je comptais sur Gyula pour me conseiller davantage, me doutant bien qu’un cactus Africain allait sans doute avoir du mal à survivre en Irlande sous ma protection déficiente. Je jetai un coup d’œil à ma liste, m’assurant que j’avais bien tout noté.

  • Euphorbia
  • Trigona
  • Euphorbia Susannae
  • Moon Cactus
  • Rositas Mini Cactus
  • Cactus globuleux


Gyula me reprendrait sans doute sur les noms ou m’en proposerait de meilleurs. Je n’avais pas trouvé tous les noms scientifiques à ma grande frustration, trop occupé par mes cours de médecine pour finaliser ma recherche, mais au moins j’y avais mis un peu de temps.

Une fois à l’arrêt, j’observai les alentours, espérant ne pas me faire poser un lapin, maintenant que j’étais motivé à trouver la perle rare. Je remis la liste dans ma poche et observer l’heure. J’étais en avance, inutile de me faire de l’inquiétude pour le moment. Je laissai donc mes pensées vagabondés comme bon leurs semblaient, réfléchissant davantage à ce que je pouvais utiliser de ma conversation avec Amelia….Amelia. Depuis la St-Valentin, j’avais eu la chance de rencontrer Amelia qui, je l’avouais m’avais un brin charmé. Étais-ce trop facile? Probablement. En vieillissant, la solitude me pesait un peu, mais pour ma défense, la rouquine et moi avions apparemment beaucoup de points communs à commencer par le fait d’être écossais, roux et adorions la lecture. Simplement nous ne nous connaissions pas beaucoup et j’étais réaliste. Ce café avait néanmoins été des plus agréable en sa compagnie malgré le sujet de conversation un peu délicat. Il avait donc été extrêmement décevant que nous ayons dû mettre fin à notre rencontre en plein milieu alors que j’avais lâcher la bombe d’information qu’était le décès de Njörd. J’aurais aimé avoir plus de détails avant ma rencontre avec Gyula, mais ce n’étais pas si grave. Cela me donnerait une excuse facile pour la revoir et terminer la conversation. Je n’avais pas l’intention de parler de Skadi à Gyula si celui-ci me semblait trop froid. C’était aussi pour la protéger elle. Elle pouvait bien partager ce qu’elle voulait elle-même. En revanche, si les deux étaient intéressées, j’aurais enfin de l’aide dans mes recherches.

- Tu devrais inviter Erin à se joindre également!


Hypnos avait une préférence justifiée pour vouloir ajouter Erin à nos recherches. Je le comprenais, mais la pression qu’il y mettait rendais la chose beaucoup moins agréable malgré mon propre intérêt pour la mettre au courant. En revanche, n’avait-elle pas suffisamment d’ennuis sans en plus être impliqué dans cet histoire? C’était la raison pour laquelle je préférais la tenir loin de tout ça pour le moment. Je voulais être présent pour elle et non pas devenir un poids supplémentaire. Peut-être que Gyula aurait des propositions de gens pour nous aider également.

Je tentais de voir si j’avais vu Gyula se tenir avec certaines personnes sur l’étage des garçons, mais malheureusement j’avais que trop peu de détails sur la vie d’Eriksen, un véritable mystère…sauf une exception. À bien y songer, il avait remplacé Alistair dans sa chambre. Ce qui voulait dire que son colocataire était…

- Ethan Shaw?

Un frisson me parcouru l’échine à l’idée que Gyula le propose comme aide potentiel. Aurais-je le cœur de dire non? Comment ruiner un bon projet!

- Eh…Il est grecque. Je connais sans doute sa divinité!
- Si ça se trouve c’est Endymion…ou Pasithae.


Cette fois, le frisson ne parvint pas de moi et me déclencha un fou rire.

- Tant que cela? Tu envisagerais le divorce?
- Quel genre de monstre es-tu pour me fournir cette image? Je ne t’impose pas ça avec l’image d’Aislinn!
- Tristement, je n’ai pas besoin de toi pour ça.
- Non, mais je n’envisagerais pas le divorce, mais une possession totale de l’individu en question pourquoi pas? Dans mon cas, c’est sa personnalité que je déteste, si elle disparait c’est réglé!
- Moi c’est sa personne en entier…


J’éclatai de rire, mais décidai de changer de sujet comme ça pouvait devenir délicat rapidement dès qu’Aislinn avait été mentionné et je savais qu’Hypnos ne souhaitais la possession totale de personne, mais l’imaginer le proposer faisait froid dans le dos. Enfin, tout cela n’était que théorique et fort peu probable de toute façon. L’idée de développer ce petit réseau d’enquêteur restait hautement excitant, on se croyait dans un roman. Une part de moi nous imaginais bien en super-héros devant développer nos pouvoir pour lutter contre la menace qui planait sur les étudiants d’Immortalia! Épique n’est-ce pas? Peut-être un peu trop, mais il fallait bien se motiver pour passer au travers d’études en médecine. Autant j’adorais la médecine, autant ça manquait le petit côté créatif que l’écriture, la lecture de roman et la danse me permettaient d’obtenir pour un meilleur équilibre dans ma vie.

Observant les alentours de nouveau, je perçu la silhouette familière de Gyula s’approcher. Je me redressai un peu le saluant de d’un mouvement de main, grand sourire au visage à l’idée d’entreprendre cette drôle de soirée, mais aussi ayant toujours en tête le profond dégoût de ma divinité.

Dès l'arrivé de Gyula à mon niveau, je lui sorti ma liste et la lui présentai.

- J'ai fait mes devoirs! Enfin, tenté. En espérant que ça aide!
✩ ft. Gyula ✩ Freyr

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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyJeu 30 Juil - 19:01
Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines - ft. Lawrence Doogood
Pourquoi s’était-il couché si tard ? Le réveil avait été dur, le pire – se lever – restait à venir. Il traînait dans son lit, le visage à moitié enfoncé dans l’oreiller, une partie de sa tête couverte par ses draps, une jambe pliée, l’autre tendue dont le pied s’était égaré en dehors du nid chaud et douillet qui lui servait de lit.

« Quel piteux spectacle… Lève-toi, Gyula, tu as un rendez-vous important aujourd’hui.

Un grommellement servit de réponse au dieu nordique avant qu’une phrase à moitié norvégienne, à moitié norroise ne sorte des pensées de l’étudiant.

- … Encore cinq minutes… Et puis c’est ce soir, donc pas besoin de stresser….
- C’est la quatrième fois que tu réclames cinq minutes supplémentaires. DEBOUT !

Le cri autoritaire de Freyr le fit sursauter et l’insulter. Il maugréa en se levant péniblement, les cheveux en pagaille, et bâilla à s’en décrocher la mâchoire. Il s’étira longuement, faisant parfois craquer ses membres et finit par préparer ses affaires pour se laver. Heureusement pour lui, c’était le weekend et ce n’était qu’un rendez-vous avec Lawrence, donc certainement pas une personne avec qui il veillerait jusqu’à pas d’heures. Contrairement à un de ses colocataires…
Il prit son sac de sport dans lequel il avait mis ses affaires de toilettes et des vêtements propres et n’enfila qu’un peignoir pour couvrir son corps le temps d’aller dans les douches communes. Quelle plaie. En plus de ça, il fallait forcément qu’il croisât des gens, chose qu’il abhorrait à son réveil. Il prit une longue douche chaude pour se réveiller en douceur et prit tout son temps pour enfiler ses vêtements, prendre soin de ses cheveux emmêlés et changer certains piercings, optant pour sa collection dorée.

De retour dans sa chambre, il rangea quelques affaires qui traînaient, fit son lit et regarda enfin l’heure. Il était tard. Vraiment tard. Rapidement, il enfila ses bottines noires et courut dans le bâtiment pour atteindre le réfectoire. S’il n’arrivait pas assez tôt, celui-ci fermerait et il ne resterait, au Norvégien, qu’à grignoter des biscuits dans sa chambre. C’est à bout de souffle et affamé qu’il arriva à temps pour prendre une assiette et manger assez vite le plat du jour. Il s’éclipsa ensuite dans le parc du pensionnat à la recherche d’un coin à l’ombre, à l’abri des regards.

- J’pourrais m’faire une bonne sieste !

- Ne viens-tu pas de te lever ?...
- J’viens surtout de manger !

Il ricana à sa taquinerie et s’assit dans l’endroit le plus tranquille qu’il pût trouver et regarda à nouveau l’écran de son portable. Finalement, la journée passerait vite, il lui restait moins de trois heures, déjà, avant son rendez-vous. Il devrait faire attention à ne pas se retrouver en retard, mais ça lui laissait un peu de temps pour traîner et mettre les choses au clair avec Freyr et lui-même. Cette rencontre allait être… Compliquée, à plusieurs niveaux. Le dieu nordique devrait être moins émotionnel que la précédente fois – bien qu’elle fût été justifiée – et l’étudiant devrait mettre sans rancœur de côté. Il restait toutefois certaines choses à éclaircir : pouvaient-ils faire confiance à Lawrence ? Devraient-ils lui cacher des renseignements ? Que comptait-il faire exactement avec les infos qu’ils lui donneraient ? Quel type de cactus pensait-il prendre et en serait-il digne ?
Ils prirent une bonne heure pour déterminer le pour et le contre de chaque chose et finirent par se mettre d’accord sur les démarches à suivre. Chacun devrait prendre sur lui pour ne pas gâcher cette occasion. Gyula inspira profondément avant de retourner dans sa chambre et s’installer à son bureau. En suivant la demande du roux, il avait soigneusement noté les informations qu’il avait même si elles étaient peu nombreuses. Pouvait-il vraiment confier cette liste à ce type ? Il repensa à ce que lui avait raconté Ethan, à choisir il lui faisait cent fois plus confiance… Un soupir lui échappa alors qu’il n’arrivait pas à se décider.

- Pourquoi ne prépares-tu pas deux listes ? Une copie de celle-ci, si tu lui fais confiance, et une autre…. Censurée si tu n’es pas sûr de lui.
- Tu peux être intelligent des fois, c’est impressionnant !

Il rit doucement sous les critiques et piques du dieu guerrier et se décida à suivre son conseil. Dans la première il nota donc ses vraies connaissances :


  • Amelia : Skadi
  • Ashton : Artémis
  • Tess : trois dieux celtes ? des forgerons
  • Ethan : Aphrodite
  • Gwen : ?
  • La prof de bio ?



Il n’était pas sûr pour cette dernière, mais il prenait tout ce qu’il entendait. Un coup d’œil à ses cactus pour se ressourcer, puis il se mit à écrire la seconde liste :


  • Amelia : Skadi
  • (Lawrence la connaissait déjà et savait que lui aussi)
  • Ethan : ?
  • Tess : ?
  • Gwen : ?
  • La prof de bio : ?


- Ca fait pas un trop évident ?
- Tu peux facilement te justifier. Tu as pu voir leur cravate… Entendre des rumeurs…
- J’espère que ça ira…

Il n’avait vraiment pas eu envie de mettre Tess sur la liste, leur rencontre lui avait énormément plu, elle était sympa… Adorable… Bref, il était hors de question de la mettre en danger. Quant à Ashton… C’était compliqué et il préférait éviter de devoir se justifier auprès de qui que ce soit, voire même éviter de mentionner son nom. C’était plus simple. Ce n’était pas qu’ils étaient en froid, loin de là aux yeux du jeune homme qui était même désireux de le revoir, mais il était trop embarrassé par leur rencontre.

Rapidement, il feuilleta un de ses livres dans lequel était recensé plusieurs espèces de cactus. Il en connaissait beaucoup mais avait besoin de se rafraichir la mémoire afin de mieux conseiller Lawrence, puisque c’était la base de leur rencontre.

- Ne devrais-tu pas te dépêcher ?

Un coup d’œil à son portable et Gyula déposa son livre sur son bureau avant de préparer un petit sac à dos dans lequel il mit tout ce dont il aurait besoin. Une dernière inspection et il quitta finalement sa chambre et se dirigea avec une certaine lenteur en direction du lieu de rendez-vous. Casque sur les oreilles : check. Piercings : check. Bracelets : check. Il n’avait bien évidemment pas oublié son hoodie noir qui cachait son haut large violet et le haut de son jean noir délavé.
Alors qu’il se rapprochait de l’arrêt de bus, il remarqua immédiatement la petite tête rousse qui l’attendait, si ce n’était pas pour les cactus, il savait qu’il aurait sans doute fait demi-tour.

- Prends sur toi, sois agréable. Si ça se trouve, ça se passera très bien et tu t’amuseras même.
- N’abuse pas… Mais ouais… Si ça s’trouve ça ira…

Mais le sourire et le geste du rouquin le coupa un peu dans son élan d’optimisme. Il se retint de grimacer mais soupira en retirant son casque, le laissant autour de son cou. Ce n’est qu’une fois à la hauteur de l’étudiant grec qu’il le salua d’un hochement de tête et prit la liste plutôt sèchement pour la feuilleter rapidement.

- Hm… T’sais qu’c’est pas des d’voirs, hein ?....
- Sois sympathique, voyons !
- Euphorbia ? T’es sérieux ?

Un ricanement presque moqueur lui échappa.

- C’est beau, y a pas à dire, mais y a plein d’espèces et en général, c’est immense. Genre, facilement deux mètres de haut ! Et si c’pas haut, c’est large !

Il haussa les épaules et secoua doucement la tête.

- Après c’est souvent l’souci avec les cactus, mais faut les prendre petit dans c’cas, j’veux dire… Ca pousse lent’ment, genre tu peux attendre 5… 10 ans même pour qu’ça fasse 2 mètres. Ca dépend.

Le bus arriva et le coupa dans son explication, il monta, ne prenant même pas la peine de saluer le conducteur, lui montrant simplement sa carte de transport avant de s’installer au fond du bus, calant son sac entre ses jambes.

- Les globuleux sont plus c’que j’pensais pour toi. Après j’ai d’autr’ idées, mais faut d’jà voir c’qu’ils ont au magasin.

Il fourra le papier dans sa poche, essayant de ne pas lui donner de coup, mais vu leur proximité et le peu d’espace qu’il avait, ce n’était pas évident.

- Tu vois, tu peux te montrer sympa quand tu veux !
- C’est pour les cactus, normal…

Il jeta un coup d’œil à Lawrence qui avait vraiment la tête du premier de la classe et, maintenant qu’il le savait (ou en tout cas de ce qu’il avait entendu dire), du petit friqué un peu chiant. Quoiqu’il sût déjà pour la dernière partie. Un bâillement lui échappa et il ne s’en excusa pas (à quoi bon ?), se contentant de poser sa tête contre la structure du bus, sans quitter du regard le rouquin. Il sortit son portable de sa poche et fit deux trois recherches rapidement avant de lui montrer des photos.

- C’est ce genre de cactus que j’te conseille : haworthia.  C’est des faciles et jolies. Sinon t’as les rebutia, j’en ai une. Une minuscula. Sinon… Pfff… Y en a tellement d’autres…

Il lui montra les espèces dont il parlait et d’autres dont la glymnocalycium mihanouichii, le notocactus et la mammilaria elongata.

- Ceux-là sont faciles d’entretien, d’sûr. Après j’en ai plein d’autres en tête mais c’est comme tu l’sens. Niveau forme, t’as une préférence ? »

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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyVen 14 Aoû - 20:30
Il arrive au cactus de fleurir,bien qu'il présente des épines

La froideur de mon collègue suivit d’un rire moqueur à la vue de ma liste me fit perdre mon sourire et rougir de honte.

« C’était une façon de parler… » , murmurais-je mal aisé, me demandant ce qu’il y avait de mal avec mes choix.

J’avais été porter ma main brièvement sur ma nuque de façon inconsciente avant de laisser tomber mon bras lâchement à mes côtés. J’espérais bien que la journée entière ne serait pas parsemée de malaise du genre.

« Woah…c’était un peu rude et peu nécessaire. C’est quoi son problème? »

« Je suppose qu’il n’a toujours pas digéré d’être accusé à tort. C’est ma faute. »

« Tu t’es excusé! Je croyais que nous avions régler tout cela à la St-Valentin. »

« Ça va… Je suppose qu’il ne m’apprécie pas tellement, mais déjà il à fait l’effort de venir. Que ce soit pour les cactus ou par curiosité, essayons de rendre la chose plus agréable. »

« Tu crois que c’est un bon plan, de l’intégrer à tes « recherches ». Je veux dire… Nous avons le choix de n’importe quel étudiant! »

« Aislinn n’en a rien à faire de nos recherches ou de travailler ses pouvoirs avec nous. Elle a suffisamment de problèmes avec Hadès et je perds contact avec la majorité des amis que je me fais. Peut-être qu’avoir quelqu’un qui n’est pas un ami est la solution pour avoir une équipe efficace. Aussi c’est plus discret. Personne ne pensera que je me tiens avec Ericksen qui à définitivement le look du mec cool comparativement à moi. Je comprends tes réticences par contre. Je les ai aussi…voyons voir comment vont les choses. Je jugerai ensuite.»

« Et bien, si jamais il ne se tiens pas comme il faut nous pourrons toujours l’endormir quelque part dans un parc cet revenir seul. »

« Je ne crois pas que nous en sommes rendus là. »

« Non, mais j’en ai assez de voir mon possédé se faire marcher sur les pieds. »

« Désolé. »

J’entendis comme un faux soupire d’exaspération de la part d’Hypnos. Je savais qu’il ne m’en voulait pas, simplement, disons que je ne devais pas avoir l’air digne de représenter une divinité. Je n’étais de toute évidence une menace pour personne même après plusieurs années d’études à Immortalia. Peut-être qu’au fond, si je ne gardais plus un profil aussi bas, les choses changeraient, mais elles deviendraient certainement plus risquées également si je commençais à abuser de mes pouvoirs. Je savais aussi qu’Hypnos ne voulait pas attirer l’attention simplement un peu de respect. En vieillissant, les choses c’étaient améliorer au moins, les gens n’en venaient plus aux poings. Les gens étaient plus matures…en général.

Dans cette situation ci toutefois, je ne voyais aucun inconvénient. On ne pouvait pas aimer ou se faire aimer de tout le monde et ça je l’acceptais. Même qu’il sembla s’ajuster un peu. Gyula était l’expert en matière de cactus et je lui laissai donc le temps de m’inculquer sa connaissance. C’était apparemment une espèce très grande et donc peu propice pour une chambre étudiante au Pensionnat. Hypnos en profita pour blaguer afin de me détendre un peu, affirmant que j’avais rêvé trop grand comme à mon habitude. J’aurais pu envoyer l’euphorbia au manoir mais alors, quel aurait été l’intérêt d’en avoir un si je ne m’en occupais pas moi-même. Je me résolu donc à écouter ses propositions, certaines rencontrant les miennes. Cela constituait un grand soulagement pour moi. Je ne m’étais pas totalement planté.

En l’écoutant parler, je notai encore une fois son accent que j’avais eu du mal à replacer lors de la St-Valentin. Une chose certaine, il m’était familier, mais son teint me rendait perplexe comme son parlé en était bien un en provenance des pays scandinaves. Lequel, je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Je me promis de le lui demander plus tard lorsque la conversation s’assècherait. Inévitablement, ça allait arriver dès qu’on en aurait terminé avec les cactus et le voyage en bus allait être long.  

Je suivis mon collègue dans l’autobus qui venait d’ailleurs d’arriver, portant toujours grande attention à ces conseils, saluant le conducteur au passage d’un bref signe de tête et allant prendre place aux côtés de Gyula. J’aurais aimé laisser un espace entre nous deux, mais il manquait malheureusement de place à l’arrière et je me résolu donc à déposer mon sac sur mes genoux, me serrant sur mon banc pour éviter trop de contacts avec mes voisins. Ce fut d’ailleurs un échec, recevant des petits coups de coudes de la part de mon interlocuteur alors qu’il allait déposer la liste dans sa poche, sortant ensuite son téléphone pour me montrer des exemples de cactus. Ce fut lorsqu’il me montra l’haworthia que j’eu le coup de foudre pour la plante. J’en ignorai pratiquement les autres sortes qu’il me proposait, mais me résignai à faire des choix supplémentaires juste au cas.

« L’haworthia à une forme qui me plait bien, ce serait parfait. OH! »

Je pointai du doigt une image sur son téléphone, prenant bien soin de ne pas toucher l’écran, puis me décidai à sortir mon propre appareil, cherchant parmi les espèces spécifiques qu’il avait nommé.

« Haworthia Cooperi est superbe si jamais c’est une option intéressante. Sans épine, c’est probablement plus sécuritaire pour moi qui est si maladroit. »

Il était vrai que je n’y avais pas songé avant, mais mes épisodes de somnambulisme seraient-elles un problème avec un cactus dans la chambre? Loin de moi l’intérêt de me réveiller le visage épineux comme dans un dessin animé. Un discret sourire en coin se dessina sur mon visage alors que l’image faisait son chemin dans mon imagination.

« Et je ne sais pas comment dire… Elle semble… « organisé ». La Zebra est de mon goût également. Elle ressemble à un aloès. C’est la même espèce? Si jamais nous n’en trouvons pas le rebutia est superbe une fois fleurit. Enfin, mammillaria serait mon dernier choix. Tu crois que l’on trouvera quelque chose parmi tout ça? »

Je relevai un regard interrogateur vers Gyula et réalisai… Voilà, si sa réponse était positive nous n’aurions pas d’autres plantes à observer et la conversation allait devenir inconfortable. C’était le temps ou jamais de proposer vaguement un autre sujet de conversation.

« Hmm...au fait, si tu me permets, j’essaie de replacer ton accent depuis la St-Valentin. Je crois l’avoir entendu quelques fois chez moi et je suis curieux. »

Je marquai une pose ignorant si cela le dérangerait que j’analyse son langage, mais j’osais espérer qu’il y était habitué et comprendrais.

« C’est que je viens de Kirkwall en fait. Nord de l’Écosse, mais ça tu devais t’en douter avec mon accent ah ah. Il y a beaucoup de commerce avec les pays Scandinaves, la Norvège surtout, mais je ne voulais rien assumer. »

J’haussai les épaules.

« Je trouvais que le hasard faisait bien…ou drôlement les choses vu ton « colocataire ». »

Je tapotai ma tempe discrètement question de ne pas attirer de regards sur nous ou pire des oreilles indiscrètes tout en étant suffisamment clair pour qu’il comprenne que je ne parlais pas de ses collègues de chambres.
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Lawrence Doogood
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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyJeu 3 Sep - 20:28
Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines - ft. Lawrence Doogood
Un petit sourire se dessina sur les lèvres du Norvégien. C’est qu’il n’était pas peu fier d’avoir trouvé la bonne plante pour Lawrence. Bien que ses connaissances n’étaient pas extraordinaires, elles l’aidaient à ne pas se tromper dans ses choix et il ne se trompait pas si souvent que ça, réussissant, la plupart du temps, à trouver au moins quelque chose qui se rapprochait des attentes. C’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles ses proches le voyaient bien fleuriste, mais non, il était beaucoup trop têtu et renfermé pour vouloir ça.
Ses yeux noisettes se posèrent sur le portable du rouquin, hochant la tête en l’écoutant sans forcément approuver ses idées. Il releva la précision quant à l’aspect « organisé » de la haworthia cooperi qui lui rappela les propos d’Ethan. Ce dernier avait sans doute exagéré… Mais c’était un peu tentant…

« Quand je disais que tu t’amuseras, je ne pensais pas à cela, tu sais ? Ce n’est pas très gentil.
- Juste taquiner, ç’va pas l’tuer !
- Tant que ça ne le fait pas changer d’avis… Rappelle-toi de ce que nous avons parlé tout à l’heure.
- Oui, oui, t’en fais pas !

Il redressa la tête, en ayant marre des secousses du bus et regarda à nouveau quelques photos de cactus, quand même assez surpris et ravi de l’engouement de son interlocuteur vis-à-vis des plantes, en espérant qu’il les soigne avec tout autant d’attention.
Il n’eût pas vraiment le temps d’en placer une que l’Ecossais s’était déjà remis à parler, le questionnant sur son accent. Au moins, il ne disait rien d’offensant contrairement à certains… mais il trouvait ça sorti de nulle part. En tout cas, ça faisait plaisir de discuter avec quelqu’un qui ne confondait pas les pays nordiques…

- Jackpot, Norvège, même région que mon dieu, yay.

Non, Gyula n’avait pas envie de s’étendre davantage sur le sujet et s’en fichait de paraître exécrable aux yeux du rouquin. Il leva les yeux au ciel en soupirant puis prit un court instant pour remettre ses idées au clair quant aux cactus, sujet qui lui semblait ô combien plus important et intéressant.

- Bref… les cactus… Hm… on était où…
- Ses suggestions, haworthia et rebutia.

Un petit remerciement rapide à Freyr puis un énième soupir franchit ses lèvres alors qu’il reprit :

- Du coup… La cooperi est pas mal mais j’doute qu’on en trouve… A voir. La zebra, hm, attenuata, sera mieux, j’pense, plus facile à trouver aussi. Elle fait partie du groupe des aloeae si j’me trompe pas. J’te vois bien avec ça ou la cymbiformis qui r’ssemble un peu à la cooperi et plus facile à trouver. C’comme tu l’sens. Pour la rebutia, y a rien à dire, t’la trouves partout, par contre elle fleurit pas tout l’temps comme certaines plantes. En tout cas, ce qu’j’ai proposé, ça devrait s’trouver super facil’ment, donc t’inquiètes, tu r’ssortiras forcément avec une plante !

Il haussa les épaules à défaut de sourire. Son regard s’égara sur les quelques photos sur son écran puis sur le bas-côté de la route. Avait-il bien tout dit ? En dire trop n’était pas nécessaire, pas maintenant. Tout ce qui était entretien… ça ne servait à rien de l’embrouiller avec davantage d’informations, c’était bien comme ça, sans doute. Il pourrait donc profiter du pseudo-calme pendant le trajet jusqu’à Galway, peut-être pourrait-il même mettre son casque et savourer une bonne musique en ignorant complètement son environnement.

- Combien de fois devrais-je te le répéter ? Sois aimable. Tu peux l’être avec plusieurs personnes alors pourquoi pas Lawrence ?
- J’l’aime juste pas, j’ai le droit aux dernières nouvelles.
- Fais un effort.
- Je suis à côté de lui, c’est pas assez comme effort ?
- Non.

Un grommellement mental et voilà que l’hôte d’Yngvi-Freyr soupira encore une fois. Il devait faire un effort… Encore…

- … J’allais souvent à Kirkwall avec mon père. C’pas mal comme coin. Mon père bosse parfois avec le hm… Orkney museum ? Quelque chose dans l’genre. ‘fin c’plus loin j’crois… On allait vers une falaise aussi… quelque chose Deerness… Ca date…
- Tu vois quand tu veux !
- Hm.. J’viens de Trondheim, ‘fin… à côté. T’y es d’jà allé ? Ou au moins en Norvège ? »

C’était à peu près la seule chose qui lui vint à l’esprit comme phrase… sympathique. Freyr le félicita même, avec une once d’ironie et de moquerie dans ses propos, mais l’humain n’en tint pas compte, essayant de trouver des sujets de conversation autre que les dieux, préférant garder ça pour le moment idéal, où ils seraient, au mieux, seuls.

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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyDim 11 Oct - 16:35
Sujets épineux… Cactus, cactus, cactus…

D’abord fier de mon idée de changement de discussion, je perdis légèrement mon engouement à la conversation lorsque que Gyula décidait d’avorter le sujet dès sa naissance. C’est que j’aurais bien aimé savoir ce qu’il en pensait, mais apparemment, il n’était pas impressionné du tout par ce hasard quoiqu’il me confirmât venir de Norvège. Je me gardai bien évidemment de passer commentaire sur le fait qu’avait aussi définitivement des origines mixtes, ne souhaitant pas avoir l’air déplacé. S’il ne semblait pas ouvert à discuter l’origine de sa divinité, il trouverait sans doute que je fouillais trop dans sa vie privée. Il semblerait que notre journée allait exclusivement concerner les cactus.

« J’aurais dû lire davantage sur le sujet avant aujourd’hui. »

« Tu as lu suffisamment pour le laisser parler lui. Tu n’es pas obligé d’entretenir l’intérêt d’une personne, tu sais? C’est maladif chez toi de détester le silence. C’est le trop de caféine? De plus, ne t’inquiète pas, il semble avoir la situation en main avec ses cactus.»

Je laissai donc mon collègue faire son évaluation de mes choix potentiel. Malheureusement la cooperi était apparemment difficilement trouvable. En revanche, il me proposait la cymbiformis qui au final, après avoir cherché sur mon propre appareil me plaisait tout autant.

« Cymbiformis est mon choix dans ce cas, Zebra en second, Rebutia en dernier. On est fixé.»

Je relevai la tête vers Gyula, me demandant comment continuer. Je n’avais rien à dire sur les cactus. Devrais-je lui demander comment les entretenir toutes les trois? Ça occuperait la conversation… Légèrement anxieux j'avais commencé à triturer la courroie de mon sac à bandoulière en cuire sans trop m'en rendre compte.

« Ça le forcerait surtout à parler pour rien dire si tu n’en prends qu’un seul. »

« Pas si je prends les trois. »

« Mais tu ne les veux même pas… » , ricana Hypnos comprenant que mon inconfort me faisait bien plus peur que de dépenser de l’argent pour rien.

Par chance, ce fut Gyula, réalisant sans doute qu’il fallait bien nous occuper jusqu’à Galway pour éviter le malaise qui brisa la glace revenant finalement sur sujet que j’avais moi-même abordé plus tôt.

Instantanément, je me détendis alors qu’il affirmait avoir passé du temps à Kirkwall et près de Deerness. J’hochai donc la tête faisant signe que je connaissais le coin.  

« J’y passait beaucoup de temps dans ce musée plus jeune. Il faut aussi passer par les distilleries si jamais tu y passe encore durant les vacances ou…peu importe. Fais-moi signe, si jamais c’est le cas, je te ferai des recommandations si tu aimes le Scotch. »

Mon temps passé à Kirkwall était toujours un agréable souvenir pour moi, et il me faisait plaisir de le partager avec les gens. Me passionnant pour les histoires du coin plutôt que pour l’entreprise familial, je m’étais fait plutôt remarquer à entrer les pubs en bas âge pour aller lire, chose que l’on m’avait laissé faire dû au fait que j’occupais généralement les journées des vieux pêcheurs solitaires qui commençaient à boire trop tôt dans la journée. On m’avait apprivoisé rapidement en comprenant que j’adorais les histoires et était un peu trop curieux pour mon propre bien. On s’était alors mis à me servir des breuvages, d’abord non alcoolisés, puis graduellement plus fort au fur et à mesure que je vieillissais. Du coup, les distilleries et pub du coin, ça me connaissait.

« Pour ce qui est de la Norvège, j’y suis allé aussi très brièvement, surtout à Oslo puis, j’ai visité les alentours aussi, mais c’était surtout pour le boulot de mon père également. Je crois qu’il à donner une conférence une fois à Trondheim, à l’université. Mais je n’y ai jamais mis les pieds moi-même. Je devrais. Il faut dire que nous voyagions beaucoup et plutôt entre Edimburgh et Kirkwall, comme nous y avons une seconde résidence, sinon nos destinations voyages de plus longues durées étaient généralement en Afrique, donc rien à voir. Je suis sûr que je m’y plairais si je devais faire un petit tour des pays scandinaves sans y aller pour l’entreprise familiale. »

Je marquai une pause, prenant le temps de prendre une bonne inspiration et jetant un regard à l’extérieur du bus pour trouver un point de repère et évaluer la distance restante. Ça devait bien faire plus de 20 minutes que nous étions partis non? Nous avions certainement plus ou moins la moitié du trajet de fait. J’avais hâte de me retrouver face aux cactus. Je savais que le contexte serait favorable à la discussion et certainement davantage à le bombarder de questions plus indiscrètes de type « immortaliennes ».

Tournant ma tête de nouveau vers Gyula je décidai de me lancer de nouveau dans un registre de questions plus ou moins personnel, son père, qu’il avait brièvement abordé.

« Tu as voyagé beaucoup avec ton père…ou sans lui aussi? Au fait, que fait ton père exactement pour devoir venir au Orknay museum? Un truc du genre conservateur ou un expert quelconque?»

Définitivement, ce dernier devait avoir un boulot plus intéressant que celui de travailler dans les télécommunications. Ce que je n’aurais pas donné pour voir mon père plus ouvert sur la culture que sur la technologie, ça aurait facilité bien des choses à la maison. C’était lorsque je me perdais dans ce genre de pensée que je m’ennuyais de ma mère. Si ça se trouvait d’ailleurs le père de Gyula l’avait peut-être connu s’il avait fréquenté Orknay régulièrement, elle qui y avait déjà fait quelques donations.

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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyJeu 31 Déc - 12:52
Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines - ft. Lawrence Doogood
Alors comme ça il connaissait bien ce musée… Pas surprenant venant d’un nerd qui habitait dans le coin. Gyula faillit soupirer avant que, à sa grande surprise, Lawrence mentionna les distilleries. C’est que c’était étonnant venant de lui, du point de vue du Norvégien en tout cas. Jamais il ne l’aurait imaginé boire de l’alcool. Pas même une bière ou un cocktail ! A vrai dire, il l’imaginait plutôt à ne boire que de l’eau, peut-être des jus de fruits pour pimenter un peu le quotidien, pour les grandes occasions, mais il s’était apparemment trompé. Peut-être était-ce ça l’odeur d’alcool dont parlait Ethan. Le ricanement mental qu’il eût fit soupirer Freyr qui le sermonna, rabâchant qu’il devait cesser de se moquer de son camarade, ce que son hôte… Ignora sans remord. Ce dernier laissa le rouquin poursuivre son blabla gardant en tête les informations clefs qu’il réutiliserait dans cette conversation qui commençait vaguement à l’intéresser. Il haussa un sourcil à la mention de la maison secondaire et des voyages lointains. Lui qui n’était pas curieux s’étonnait de se questionner à propos de ce type qui devait sans doute être plein aux as ou en tout cas qui devait vivre plus que confortablement. Sa richesse ne l’intéressait pas, mais il se questionna sur le métier de son père ou sa famille plus généralement, que faisait-il pour vivre aussi bien tout en donnant des conférences à l’université ? Il n’eût pas le temps de répondre que l’étudiant grec le questionna à son tour, malgré lui, un petit sourire s’étira sur ses lèvres alors qu’il pensa à son père, un homme qu’il respectait et admirait énormément.

« Mon père est historien spécialisé dans l’histoire des vikings norvégiens, il s’intéresse surtout à la vie de tous les jours des vikings. Ce qu’ils mangeaient, comment ils s’habillaient, comment ils se divertissaient, etc, etc. Après il bouge souvent quand y a de nouvelles découvertes, qu’on veut son avis par exemple. Quand on peut on part avec lui, tous ensemble ou juste certains d’entre nous.

Ca lui manquait… Sa famille, son pays, leurs petites habitudes et manies qui apportaient de bons souvenirs. Les rires de chacun, la chaleur des étreintes, les taquineries et autres chamailleries… Il retint un soupir et jeta un coup d’œil à l’extérieur comme pour se rappeler qu’il était coincé ici, en Irlande, avant de reporter son regard sur le roux puis ses propres mains.

- On voyage pas mal en famille enfin… pas si souvent que ça mais c’est déjà bien. Une fois par an on va en Inde voir le reste de la famille… La plupart de mes voyages sont avec mes parents, mais je suis parti seul en Irlande et j’ai fini par atterrir ici…

Il avait de la peine, le mal du pays revenait mais il le chassa en secouant légèrement la tête et changeant ses idées pour se reconcentrer sur Lawrence. Parler de quelque chose de plus léger et complètement différent pour ne plus y penser.

- En tout cas, j’pensais vraiment pas que tu buvais de l’alcool ! T’es pas aussi coincé qu’on pourrait croire !

Il eût un ricanement taquin plus que moqueur ne cherchant pas l’offenser.

- Quel tact tu as, bravo !

Le cynisme du dieu nordique ne l’atteignit pas…. Quasiment pas. Il ne pût s’empêcher de se demander s’il avait bien fait de dire ça, mais de toute façon, il était trop tard pour revenir sur ses propos et il avait bien fait attention à le faire sans que ce soit une vraie critique. C’est l’impression qu’il avait toutefois, il saurait sans doute se rattraper si le rouquin ne voyait pas les choses de la même façon.

- Ton père fait quoi dans la vie ? Je pense pas chercheur vu que vous avez deux maisons et que vous voyagez loin et pis t’as parlé d’entreprise… hm… quel genre ?

Il fit de son mieux pour paraître curieux sans que ce soit excessif. C’est qu’il n’avait pas l’habitude de ce genre de discussions et il n’avait pas imaginé en avoir avec ce type-là. Il déverrouilla son portable, l’ayant senti vibrer et pianota rapidement dessus pour répondre au message avant de poser ses yeux noisettes sur le roux qu’il observa attentivement avant de finalement lâcher la bombe.

- C’est grâce à ton père que t’as fini ici ?

- Je te félicite à nouveau pour ton manque de tact ! Tu avais si bien commencé…
- Laisse-moi tranquille !
- Le prends pas mal, hein. J’me demande juste comment t’es venu ici. C’était ton choix ?

Question qui fâche parfois, il le savait, c’était délicat mais il n’allait pas le forcer à lui répondre. D’ailleurs, il n’était pas contre un peu de tranquillité pour le peu de trajet qu’il leur restait. Cependant, c’était un sujet qui l’intriguait beaucoup, les gens parlant aussi peu de leur inscription ici que de leur possession…  Il n’y avait qu’une… non, deux personnes avec qui il avait pu en parler assez ouvertement, c’était peu et très frustrant. C’était peut-être une des raisons qui l’avait poussé à accepter de rencontrer Lawrence aujourd’hui, pour en savoir plus sur ses plans et sur les dieux, la salle 304… Peut-être qu’il en savait plus que lui-même n’imaginait…

- Tu peux ne pas répondre, je le prendrai pas mal. J’ai pas envie de parler pour ma situation, alors je comprends.

A nouveau, son regard s’égara sur le paysage qui défilait, ils n’étaient plus très loin et pourraient enfin trouver un coin où parler plus tranquillement. Parler des M ne se faisait pas n’importe où ni devant n’importe qui. Même lui savait qu’il devait faire attention… Il était devenu plus attentif et méfiant depuis que son colocataire s’était fait posséder, lui avait montré des signes de méfiance vis-à-vis du personnel. Il ne savait plus quoi penser de tout ça et parler à ce rouquin l’aiderait sans doute à mettre ses idées aux clairs.

- On f’ra un détour au parc vers l’hosto avant de prendre le cactus, ok ? »

Son regard sérieux et son ton ne laissait pas la place au choix, les cactus attendraient.


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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptySam 9 Jan - 7:13
Sujets épineux… Les papas…

Je me surpris à envier Gyula d’avoir évolué dans une famille portée sur la culture. Ma mère avait toujours été grandement intéressée et je lui devais mon propre intérêt pour l’histoire, mais avec un père entrepreneur et une mère médecin tout cela passait au rang de passe-temps rarissime.

- Historien! Ça promet des voyages intéressants! Je voyage, enfin, « voyageais » souvent avec ma famille aussi : avant le pensionnat je veux dire.

J’haussai les épaules, légèrement mélancolique en réalisant que ces voyages avec ma mère me manquaient tout de même. Il ne fallait toutefois pas se le cacher, je n’avais pas particulièrement hâte de revoir mon père ou mon frère depuis la dernière fois. Je n’eus toutefois pas le temps de m’éternisé sur cette brève pensée alors que Gyula exprimait sa surprise à l’idée que je boive de l’alcool, ce à quoi je ri doucement. Ça aurait pu être offensant, mais je sentais que Gyula avait surtout été réellement pris de court et je ne me le cachais pas, je devais avoir une réputation un peu trop parfaite. Après tout j’avais des notes élevées, on ne m’avait jamais vraiment vu faire de mauvais coup et ceux qui avaient vu quelques-unes de mes indiscrétions n’étaient plus là pour en parler. Le rire moqueur, mais plus sympathique de Gyula me confirma qu’il ne fallait pas mal prendre sa remarque bien qu’il manquait de tact et prit note de bien assimilé cette caractéristique de sa personnalité pour nos futures conversations.

- Étrangement tu n’es pas le seul à penser ça, je crois. Je suppose que je donne effectivement l’image de quelqu’un de coincé en étant si ordonné et assidu.

Je soupirai légèrement en pesant mes propres mots, question de ne pas avoir l’air de vouloir trop me défendre tout en le faisant et surtout, sans trop en dire non plus.

- Pour ma défense, quand on est aussi coincé il faut bien décompresser parfois , blaguais-je en rigolant.

- J’avoue que c’est l’un de mes plaisirs coupables. Mon ancien colocataire a réagi de la même façon que toi d’ailleurs. Au final, il m’a introduit à l’aquavit quand il a réalisé. Il était norvégien aussi en y songeant.

Je m’arrêtai un moment songeant à ce moment bien particulier à Immortalia.

- Je n’avais jamais goûté avant, étant plutôt du genre scotch…Je sais c’est cliché. Bref, je lui fais gouter mon scotch de Highland Park Distillery en échange. L’alcool à cette qualité d’ « assainir » certaines relations, lorsque sagement utilisé… c’est mon avis.

Un sourire nerveux bien involontaire se traça sur mes lèvres justes avant que je ne change de sujet, bien heureux de le faire. C’était probablement le seul ou un des meilleurs souvenirs que j’avais d’Auen. C’est qu’il avait fallu ça pour commencer à digérer les coups de poignard, me remémorais-je. C’était Hypnos qui m’avait ramené à l’ordre, me rappelant que Gyula m’avait posé une autre question, mais je me félicitai de la fluidité avec laquelle je m’étais ressaisi, terminant sur le sujet avant de passer au suivant.

- Enfin, si jamais tu es intéressé au retour je pourrais te faire goûter. C’est un scotch single malt de 50 ans. Il est légèrement fruité, boisé et fumé avec une notre de cerise noire et de sucre de muscovado, mais je n’impose rien, c’est qu’une petite passion pour moi…désolé.

Est-ce que je m’emportais trop? Je me triturai légèrement les mains pour passer le malaise avant de le chasser en répondant à sa demande de détour.

- Ne t’inquiète pas tant. Qui prendrait mal une invitation à boire. C’est de bonne foi. C’est vrai aussi que c’est généralement comme ça que tu te crées des contactes aussi. Je ne sais pas si c’est positif… mais ça marche! C’est une bonne opportunité de réparer la confiance qu’il a sans doute perdue lorsque tu l’as accusé. j'approuve la proposition. Tu viens certainement de gagner Freyr. Enfin j'imagine, les nordiques ont un intérêt pour la chose non?


- Aucun problème pour le parc. , affirmais-je en hochant la tête.

J’assumai que sa demande avait un lien avec le regard qu’il avait jeté à son téléphone et n’en fit pas plus de cas. J’espérais simplement qu’il n’avait aucun ennui comme il avait vaguement mentionné la proximité de l’hôpital. Malgré tout, je poursuivis simplement la discussion en me demandant ce qui lui valait cet air si sérieux. Je le découvrirais peut-être sur le moment.

- Pour mon père. Et bien…Il est PDG d’une grosse boîte télécommunication basée à Édimbourg, mais travail à l’international. C’est beaucoup moins intéressant qu’historien à mon avis. Et ne t'inquiète pas. Je ne le prends pas mal et ça ne me dérange pas. Ce n’est toutefois pas lui qui m’a envoyé ici. Il n’était pas d’accord, mais c’était mon choix. Toi? Sans tout détailler alors, c’était le tien?

J’aurais adoré pouvoir lui retourner la question et plus encore, mais il avait été bien clair qu’il n’avait pas envie d’en parler. Je m’étais donc autorisé un peu de réserve moi-même, mais j’assumais que s’il me posait la question sa propre réponse aurait sans doute été très intéressante. Je me promis de lui demander si un jour nous nous connaissions davantage. En attendant, un simple oui ou non suffirait. Peut-être avait-il été poussé par sa famille?

- Et la question qui tue…des regrets?

J’ignorais comment Gyula vivait sa possession, mais je savais que les avis différaient grandement d’une personne à l’autre selon la divinité et l’expérience de possession. Alistair n’avait pas été spécialement malheureux avec Njörd, même que le lien entre-deux était plutôt enviable. Est-ce que le fils était aussi accommodant? Il fallait aussi dire que Gyula n’avait rien d’Alistair et me donnait l’impression qu’il était possiblement moins facile à gérer pour une divinité. Freyr était toutefois un combattant selon ce que j’en savais, il ne devait pas non plus se laisser marcher sur les pieds par un étudiant d’université… Enfin, avoir des détails sur sa relation avec sa divinité était un peu l’objectif de la journée pour moi. Si notre discussion allait bien et que je sentais pouvoir rattraper notre première rencontre, j’espérais que nous puissions nous faire confiance et partager un peu nos expériences respectives.

Au même moment j’eus une pensée pour Aislinn qui ne trouvait pas sa relation avec sa divinité des plus simple. Je me demandais d’ailleurs si elle avait trouvé des gens dignes de rejoindre notre petit groupe de révolutionnaire et si elle y travaillait réellement tout comme moi. Peut-être avait-elle tellement d’ennuis avec Hadès qu’elle n’en avait plus le temps. Il me faudrait prendre des nouvelles. Je m’en voulais déjà de l’avoir délaissé un peu avec tous mes travaux et mes stages une fois de plus. Il faudrait sans doute s’y prendre plus sérieusement en ce qui concernait nos recherches et faire du temps. Je pris note mentalement, rapportant mon attention sur mon interlocuteur présent.

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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyMar 11 Mai - 19:59
Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines - ft. Lawrence Doogood
Cela devenait presque évident pour Gyula à présent : le pensionnat était un point particulier pour les M. Bon… Il s’avançait beaucoup sur le sujet, n’ayant pas énormément parlé possession depuis son arrivée, mais c’était quelque chose qui semblait revenir. La possession changeait la vie de presque tout le monde, quoi qu’on puisse dire. A vrai dire, ça le rassurait de se rendre compte qu’il n’était pas seul dans cette situation, que des gens pouvaient le comprendre et éventuellement l’aider ou au moins le soutenir.

Il observa Lawrence, un petit sourire taquin en coin de lèvres, et se retint de lever les yeux au ciel, blasé. C’est que le rouquin ne s’aidait pas dans sa façon de parler, ni dans ce qu’il disait, s’enfonçant encore dans cette image d’intello coincé. Il se rattrapa toutefois, réussissant même à faire rire le Norvégien qui nota les informations que lui donna son interlocuteur, essayant de pas trop se perdre avec tout ce qu’il disait. Il était surpris et ravi d’entendre qu’un autre Norvégien était possiblement là mais il ne se faisait pas d’espoir, après tout, quand on changeait de colocataire, ce n’était jamais bon signe à Immortalia. Il ne s’attarda pas sur cette pensée, se concentrant sur le fait qu’il pourrait sans doute boire avec lui… Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas bu d’aquavit, ça aussi ça lui manquait !
Il le laissa parler, après tout ça faisait passer le temps, hochant à son tour la tête pour confirmer leur première destination. Au moins ils étaient fixés, ils pourraient parler sans problème de possession et autres choses bizarres qui pouvaient se passer à l’école sans être gênés par la présence de gens « normaux ».

Il ouvrit grand les yeux surpris par le métier qu’exerçait le père de l’Ecossais puis se ressaisit aussitôt, il s’était attendu à un métier haut placé comme ça, et esquissa un sourire à sa remarque, approuvant totalement. Il avait cette image du PDG ennuyant et coincé, toujours en costume derrière un bureau, au téléphone ou à courir à droite à gauche, très hautain qui montrait sans arrêt ses bagues et surtout ses montres en or. Très cliché, mais c’était l’image à laquelle il s’accrocha, il s’imaginait bien l’ennui dans une maison avec un père pareil et ça justifiait, à son avis, le caractère et l’attitude du roux. Un soupir lui échappa alors que la question fatidique lui retomba dessus et il haussa les épaules.

« Pas vraiment mon choix…

Il l’observa un instant, se demandant ce qui avait pu l’attirer ici. Peut-être le côté prestigieux de l’école ? Sans doute. Il y avait peut-être plus proche de chez lui qu’Immortalia… mais il n’allait pas creuser plus loin, libre à lui en lui en parler ou de garder ça pour lui, après tout ça ne le regardait pas. Lawrence avait respecté son choix, il en ferait de même. A la question qui en découla, il passa une main sur sa nuque, jetant un coup d’œil au paysage plus urbain qui apparaissaient et joua avec sa longue mèche qu’il glissait entre ses doigts.

- … Hm… Ouais. Je me r’trouve dans une situation d’merde à cause d’ça.
- Langage, Eirikr, et ne mens pas : elle t’arrange parfois.
- C’est rare que ce soit le cas, tu devrais le savoir.

Il pointa sa tempe avec son index et son majeur pour faire comprendre qu’il parlait de possession puis soupira.

- Après… j’ai rencontré des gens cool donc… 50-50 on va dire. Et toi ?

Il pensait surtout à son colocataire, sa partenaire de boxe, celle de la St-Valentin et malgré lui au jardinier. Le bus s’arrêta, le faisant sortir de ses rêveries et il posa le dos de sa main sur le torse de Lawrence pour l’empêcher de quitter le véhicule, préférant que tout le monde sortît pour le faire à son tour, évitant les gens collants et pressés. Une fois la quantité de personnes dans le couloir bien réduite, il attrapa son sac et se mit dans la file en gardant une bonne distance avec la personne devant lui. Une fois dehors, il s’étira de toute sa hauteur, bras levés, creusant un peu le dos puis soupira d’aise. Il jeta un coup d’œil à son compagnon du jour à qui il adressa une légère tape sur le bras suivi d’un signe de la tête pour lui indiquer la direction. Il passa un de ses bras dans une des anses de son sac à dos avant d’enfouir ses mains dans ses poches.

- Si tu veux, on pourra s’poser dans un bar après avoir pris l’cactus. J’sais pas si y a un bar qui a d’l’aquavit ou l’scotch dont tu parlais, mais si ça t’va, on peut s’boire autre chose.

Il haussa machinalement les épaules.

- Eh bien… ! Je ne pensais pas que tu deviendrais si agréable en peu de temps ! Parler de ton pays te change bien !
- Urg arrête ou je change d’avis.
- Très bien, très bien ~

D’un geste rapide, il s’ébouriffa légèrement les cheveux, observant le ciel en marchant à grandes enjambées jusqu’au fameux parc. Alors qu’il l’aperçut, il regarda autour d’eux avant de se pencher vers le rouquin pour parler d’une voix plus basse et grave.

- On pourra parler d’choses sérieuses ici.

Il se redressa et reprit d’une voix moins secrète.

- Y a l’air d’y avoir personne, c’l’endroit parfait pour papoter d’tout ça !

Gyula esquissa un sourire et marcha à plus grandes enjambées, rapidement, jusqu’à atteindre l’espace jeu où, sans attendre, il s’installa à une balançoire. Elle était un peu petite pour lui, mais il pouvait toujours l’utiliser et il n’hésita pas à le faire, se balançant doucement. Ca faisait une éternité qu’il n’avait pas fait de balançoire, en refaire lui fit se rendre compte que ça lui avait manqué, mais son regard noisette croisa celui du rouquin et se contenta de croiser les jambes sous la planche pour se laisser aller et amoindrir les mouvements du jeu.

- Du coup, ton projet de recherche ? T’as avancé d’puis le temps ? J’ai noté quelques infos, j’sais pas ce que ça vaut par contre.

Il haussa les épaules, il ne comptait pas lui donner une des listes maintenant, il devait tâter le terrain, s’assurer que ce n’était pas risqué.

- Tu sais quoi sur la possession ? »

Il n’y avait plus que le grincement de la balançoire pour les interrompre. Son expression était beaucoup plus sérieuse qu’elle ne l’avait été jusqu’à présent, attentif aux réponses qu’il lui apporterait. Freyr était tout aussi vigilant, prêt à l’aider à ne pas s’embrouiller dans le monologue que lui ferait sans doute Lawrence, ou du moins, c’est ce à quoi il s’attendait.


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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyDim 6 Juin - 20:10
Sujet épineux ...possession


À son grand soulagement, Gyula avait semblé ouvert à l’idée de boire avec lui ou du moins n’avait pas vivement riposté. C’était le pire genre de réaction qu’il aurait pu avoir après tout, mais au final la discussion avait divergé sans problème vers leurs situations au pensionnat, leurs inscriptions et, à sa propre demande, leurs regrets.

Gyula ne semblait pas particulièrement enchanté, mais comme lui-même, il y avait trouvé des avantages notables, à commencer par des gens. La situation avait été pareil pour lui.

- Même chose pour moi. Beaucoup de « gens cool », sauf qu’ils ont tendance à…disparaître et c’est un peu pour ça que j’aimerais faire des recherches. Plus de pouvoirs…on ne se le cachera pas, plus de problèmes aussi. Des cours intéressants et formateurs, beaucoup de risques aussi et moins de liberté. On se demande où ça mènera tout ça. Bref…moitié-moitié…

Des souvenirs particulièrement déstabilisants revinrent à son esprit, mais également de bons souvenirs que ce soit Alister, Leila, Aislinn, Mykhaila et plus récemment Amélia et Erin. Il eut peu de temps pour ressasser tout ça, car le bus s’arrêtait et Gyula avait posé sa main sur son torse pour le forcer à attendre que tous sortent. Lawrence s’exécuta et tenta de rentrer son torse un peu, plus par habitude que réel inconfort, après tout il avait son manteau. Dès que Gyula s’était levé et mis en rang pour quitter le véhicule, Lawrence se leva également afin de le suivre de près et s’équipa de son sac à bandoulière. Une fois sorti, Gyula lui donna une petite tape sur le bras en lui indiquant la direction du parc qui se trouvait tout prêt.

Lawrence n’était pas habitué d’être en présence d’une personne aussi tactile que Gyula, mais définitivement il allait devoir s’y faire un peu, se changer les idées ou insister pour qu’il se retienne. Il ne voulait toutefois pas avoir l’air fâché ou impoli et décida d’opter pour la première option : la tolérance. La proposition de son compagnon de voyage, celle d’aller dans un bar après avoir trouvé ce qu’ils étaient venus chercher, l’aida à se changer les idées. Il savait que l’alcool avait tendance à réduire sa nervosité et ses obsessions ridicules. Un seul petit verre lui ferait le plus grand bien.

- Je doute qu’aller dans un établissement avec ce genre de bouteille soit notre objectif, je te ferai goûter une fois de retour au pensionnat si tu veux, mais il y a de très bons scotches plus abordables dans le coin du port, sinon j’assume qu’il y en a un peu partout.

Il ne connaissait pas nécessairement les moyens qu’avait Gyula, mais il se doutait bien que ni l’un ni l’autre n’avait prévu de dépenser quelques milliers d’euros pour la journée. Quoiqu’il en soit le changement de ton de Gyula lui fit immédiatement comprendre que la priorité venait de changer maintenant qu’ils s’étaient éloignés des autres passagers et d’autres oreilles indiscrètes. Gyula pris place dans une balançoire et Lawrence décida de s’installer à ses côtés sans trop se balancer, mais plutôt en se dandinant nerveusement, poussant parfois le sol avec ses pieds sans le quitter.

- Du coup, ton projet de recherche ? T’as avancé d’puis le temps ? J’ai noté quelques infos, j’sais pas ce que ça vaut par contre.

L’étudiant ricana nerveusement. C’est que ses études avaient pris plus de temps que prévu et Aislinn et lui n’avaient pas vraiment eu tellement d’occasions de s’y pencher.

- J’ai noté des informations aussi, j’ai potentiellement de l’aide supplémentaire, qui souhaite probablement rester anonyme pour le moment, mais autrement j’ai peut-être un projet d’étude intéressant à développer et qui pourrait y être lié. J’ai tenté de faire une pierre deux coups, mais rien n’est vraiment débuté. Malheureusement, les cours de médecine m’ont pris plus de temps que prévu.

Il aurait aimé lui déballer son plan qu’il avait établi avec Aislinn en plus de ses nouvelles idées, mais pour le moment, il ignorait à quel point il pouvait s’investir avec Gyula. Aislinn l’avait bien mise en garde également et elle avait raison. Il devait retenir son engouement à l’idée d’avoir enfin des alliés dans ses recherches et c’est pourquoi il avait pris soin de cacher son identité. Il espérait qu’il comprenne. La question suivante le prit un peu de court…il savait quoi de la possession.

En fait, il en savait étonnamment peu malgré sa prise de notes. Il en savait davantage sur les élèves que sur la possession ce qui ne les avançait pas beaucoup à moins de chercher avec qui s’allier ou qui éviter. Peut-être que l’information servirait éventuellement.

- Très peu, comme tout le monde. J’ai fait des observations. J’ai des hypothèses, plus ou moins tirées par les cheveux, et je me dis, plus on rassemble nos informations plus il sera possible de voir des « pattern » similaires. Parmi ces hypothèses j’ai déterminé que certaines sinon toutes les divinités en savent plus qu’elles ne veulent ou peuvent partager…Ma propre divinité commence à être irritée par mes questions et j’ai réussi à lui soutirer…enfin rien de concret, mais on a une entente…si je trouve des preuves ou découvres certaines choses il ne le niera pas, mais il dit que pour ma sécurité il ne m’encouragera pas dans mes « obsessions ». Ça confirme plus ou moins mon hypothèse à mon avis ou juste que j’ai un sérieux problème, je suppose.

Lawrence marqua une pause, il réalisait que ce n’était pas beaucoup, et même que ça pouvait le faire paraître ridicule. Qu’est-ce qui disait au norvégien que tout ça n’était pas que dans sa tête.

- Et…tu sais comment les gens tendent à disparaître? Je commence à avoir peur de les oublier alors je prends des notes souvent autant que possible…Tu sais quand on parlait des gens qu’on a rencontrés à Immo? Eh bien, avant d’arriver ici, je n’avais pas beaucoup de connaissances, amis ou peu importe. Mon portable était rempli de membres de ma famille, clients de la famille, notre staff, un ou deux amis…puis il y a cette fille…

Lawrence sortit son portable pour lui montrer l’image d’une jeune femme blonde nommée Victoria Limeria.

J’ai eu beau chercher, je ne me rappelais pas où j’avais bien pu avoir son numéro. J’avais tout de même le sentiment que quelque chose clochait, mais j’ai cessé de m’en faire jusqu’à ce que je retrouve des annotations, dans un document que j’ai écrit sur la gestion de mes pouvoirs. Malheureusement rien de suffisant, mais c’est comme si, je m’étais entrainé avec elle...? Il me semble que ce n’est pas quelque chose que l’on oublie. Et je me rends compte qu’il me manque des bouts parfois, dans la vie de tous les jours. Je n’y faisais pas attention d’abord, on ne fait jamais de cas de ce qu’on oublie après tout. Puis, quand j’ai commencé à réaliser que j’avais ces pertes de mémoire, je me suis inquiété et j’ai commencé à essayer de porter attention et me creuser un peu les méninges. Personne ne veut de docteur avec des facultés cognitives déficientes…Alors là, Hypnos tentait de me rassurer…un peu trop. Il semblait mettre la faute que les quelques mois de coma que j’ai vécu et que depuis tout allait mieux. Sauf que, j’ai un tas de mémoire d’avant et je commence à me dire que ces bouts manquants semblent un peu…sélectifs?

Il montra de nouveau son téléphone.

- Puis y’a « Jude » avec l’annotation « colocataire » dans mes contacts, juste ici…sauf que ça ne me dit rien non plus! Puis en y songeant…Je ne me rappelle pas l’avoir eu comme colocataire. Comment on oublie un colocataire ?! Je sais de quoi ça l’air. Hypnos à peut-être raison…des séquelles de mon traumatisme. Après tout ce n’est pas tous les jours qu’on se fait poignarder, mais tu vois… Si ma mémoire devait sélectionner quelque chose à se débarrasser je me serais attendu à l’événement en soit…et crois-moi que je n’ai pas oublié ça. Enfin, j’ai retrouvé mes paiements de loyer pour le dortoir et depuis mon arrivé je suis en chambre double et donc supposé avoir un colocataire, mais je ne me rappelle que de Mykhaila qui est encore avec moi et précédemment, Auen, le norvégien dont je te parlais… Tu fais penser que je suis fou en fait. Ce n’était peut-être pas le meilleur point pour commencer, mais c’est définitivement celui qui me dérange le plus.

Il jeta un coup d’œil à ses pieds, soudainement très intéressants, et resta silencieux tout en se triturant les mains.

- Et apparemment j’ai acheté une propriété que j’ai oubliée à Galway…Je n’ai pas encore eu le temps d’y remettre les pieds. Ce n’est pas un logement non plus… je crois que c’était plutôt un besoin de s’évader et d’avoir un lieu de recherche loin du pensionnat…mais ça, je t’en reparlerai.

Il soupira. C’est qu’il avait récemment reçu des documents mentionnant qu’il avait oublié de payer l’endroit en question et pour éviter que le lieu ne lui soit repris, il avait décidé de payer l’entièreté du lieu, grâce à la famille évidemment. Toutefois Lawrence n’avait pas eu le courage ni le temps d’y mettre les pieds. Il avait un drôle de pressentiment que ce phare allait lui apporter des réponses. Simplement, il souhaitait demander à Aislinn de l’accompagner, l’idée d’y faire un tour seul le rendait anxieux. Si Gyula s’avérait un bon allié, peut-être pourraient-ils tous y aller ensemble.

Il cessa de bouger sa balançoire, osant jeter un regard à Gyula.

- Je peux aussi te dire que j’ai trouvé Hadès, si c’est pertinent éventuellement. J’ai connu Thor pour un très bref moment. Héphaïstos et un esprit du chat. Malheureusement, excepté le premier, je n’ai plus contact avec les autres.

Encore une fois, il avait évité de nommer Aislinn, mais il avait espéré démontrer sa bonne foi en mentionnant les divinités qu’il avait connues.

- Je sais qu’une fille dans ma classe à des pouvoirs de feu, je les ai vus par accident, je crois, mais je ne suis pas certain de qui c’est. Plusieurs divinités grecques y sont liées à différents degrés. Je me demande si Héphaïstos n’est pas de retour…

Sa gorge se serra. L’idée que Yuki Satsuki ait été annihilé le heurtait toujours.

- Ça pourrait être Hestia aussi…et je devrais creuser plus pour me rappeler quelles sont les autres options, mais ce sont les deux qui me viennent en tête. Oh et je connais un esprit chinois du coq aussi…

Encore une fois, il ne nommerait pas Mykha immédiatement.

Tout au long de la conversation, ou plutôt du monologue, Hypnos s’était fait extrêmement silencieux. Le malaise était palpable, mais comme promis, il lui laissait faire ses hypothèses et ses recherches. Son seul commentaire fut on conseil concernant le fait que si aucun des deux n’était prêt à exposer ses propres amis ou connaissances, le processus de recherche serait sans doute ralenti. Lawrence le savait. Il était d’accord, mais il ne pouvait pas risquer de briser la confiance d’Aislinn ou Mykha et il ne pouvait demander à Gyula de faire pareil, bien qu’il espérât qu’il ne soit un peu plus bavard que lui. Ce dont il doutait fortement. Une seule question s’imposait : comment briser la glace et gagner sa confiance et inversement, qu’est-ce qu’il lui faudrait pour avoir confiance en Gyula. En réalité, Gyula était nouveau, c’était peut-être le bon moment pour le gagner, peut-être que son opinion d’Immortalia ou des autres divinités n’était pas encore totalement forgée peut-être n’avait-il pas encore été sujet à de grands malheurs.

Au final, peut-être que lui poser la question directement serait la meilleure des choses à faire.

- Toi? Tu as des informations? Et, si tu me permets de demander…quel est ton attente ou ton intérêt, discuter de tout ça avec moi? Tu veux vraiment savoir? Ou c’est surtout une curiosité…ou encore, certaines choses sont arrivées depuis que tu es à Immortalia qui nécessite ton attention? Désolé, c’est un peu sorti de nulle part…mais j’essaie…hmm comment dire?…

Lawrence ne trouvait pas les mots pour ne pas le vexer. Il voulait être franc et partir sur de bonnes bases.

- Protéger le peu d’amis que j’ai.

Il passa une main nerveuse derrière sa nuque et haussa les épaules timidement.
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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyDim 20 Juin - 14:02
Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines - ft. Lawrence Doogood
Gyula avait ouvert une brèche, il en était conscient. Il laissa Lawrence parler, l’écoutant plus attentivement qu’il ne l’avait fait jusqu’à présent malgré son attitude presque ennuyée : la tête contre une chaîne de la balançoire, le regard vide. Mais il écoutait. A aucun moment, il ne l’interrompit et, exceptionnellement, Freyr garda aussi le silence, lui aussi songeur et intéressé par les propos du rouquin qui semblait avoir véritablement besoin de vider son sac, sans doute avait-il tout gardé pour lui-même et sa divinité, mais n’avait jamais eu l’occasion d’en parler à vive voix à quelqu’un d’autre. Le Norvégien pouvait comprendre ce sentiment, cette frustration, le simple fait de devoir cacher l’existence des divinités était horriblement insupportable. Il nota mentalement chaque point important, demandant au dieu nordique d’en faire de même au cas où sa mémoire lui jouerait des tours bien qu’il en doutât vu le sujet abordé.
Il stoppa sa balançoire en posant la pointe de ses pieds par terre et se pencha sur le côté pour regarder l’écran de portable de son interlocuteur, observant les noms et indications qu’il lui partageait avec les explications. Ses paupières se plissèrent légèrement tandis qu’il se redressa. Ses pensées allaient et venaient, des théories en tout genre fusaient dans sa tête, mais il tenta de les chasser au plus vite pour rester concentré sur ce que lui disait Lawrence.

- Toi? Tu as des informations? Et, si tu me permets de demander…quel est ton attente ou ton intérêt, discuter de tout ça avec moi? Tu veux vraiment savoir? Ou c’est surtout une curiosité…ou encore, certaines choses sont arrivées depuis que tu es à Immortalia qui nécessite ton attention? Désolé, c’est un peu sorti de nulle part…mais j’essaie…hmm comment dire?…

Il tourna à nouveau la tête vers lui, comme réveillé après une mise en veille et hocha simplement la tête pour lui montrer sa compréhension, car oui, il ne comprenait que trop bien son envie de protéger ses proches. Lui-même avait pris ses dispositions pour ne pas donner n’importe quelle information qui pourrait mettre en danger une de ses connaissances.
Il entrouvrit les lèvres puis les referma en soupirant. Par où devait-il commencer ? Ses yeux s’égarèrent sur le paysage devant lui puis plus spécifiquement sur le ciel. C’était rassurant de le regarder, ne pas avoir la pression du regard de l’autre, comme se parler à soi-même.

« J’ai pas grand-chose.

Lâcha-t-il après un silence.

- Les gens parlent pas vraiment de ça, même entre possédés. C’est bizarre.

Frustrant aussi. Il avait espéré pouvoir vider son sac plus facilement avec des personnes comme lui, mais ce n’était pas le cas, heureusement, il pouvait compter sur son colocataire et… Il avait pu le faire à son arriver avec le jardinier qu’il avait rencontré.

- … Freyr dit pas grand-chose aussi. J’essaie de lui poser des questions, mais il change de sujet ou se tait. J’ai pas rencontré beaucoup d’gens, j’ai pas de nouvelles d’Amelia depuis un moment… pourtant…

Il pinça les lèvres puis secoua doucement la tête, il ne voulait pas imaginer le pire, pas pour elle. Elle avait été agaçante mais leur connexion était bien là, ils avaient passé du bon temps ensemble aussi, même s’il ne l’avouait qu’à moitié. Alors imaginé qu’elle avait pu… disparaître. Il chassa vivement cette idée et reprit :

- Sinon. Je sais que les employés peuvent être possédés. J’sais pas si c’est pour tout l’monde, mais certains, oui. J’ai discuté de ça avec un d’entre eux. Apparemment, y avait pas de fac avant, c’est récent. J’sais aussi  qu’il était possédé quand il était au lycée, donc j’me dis peut-être que c’est qu’les anciens élèves qui sont possédés ? Je sais pas.

Un pigeon attira son regard, il se dandinait non loin avant de s’envoler subitement. Son attention se reporta sur Lawrence qu’il observa un instant avant de fourrer ses mains dans ses poches, touchant distraitement et nerveusement son portable.

- J’sais pas ce qu’il s’est passé, d’un coup des oreilles et une queue… Elle avait des griffes et des crocs aussi ? J’sais plus trop… Freyr dit qu’elle ressemblait à un chat, mais j’sais pas…

Un soupir lui échappa et il continua.

- J’ai aussi rencontré quelqu’un avec trois dieux…

Il haussa mollement les épaules.

- C’est à peu près tout c’que j’sais. Niveau dieux, j’connais Skadi, Aphrodite, Artémis, les trois dieux… Les aut’, j’sais pas qui les possèdent. Ah, y a une rumeur qu’une prof est un cochon, ‘fin j’sais pas.

A nouveau il haussa les épaules et se gratta l’arrière de la tête en jetant un coup d’œil au roux. Il l’inspecta du regard, prenant son temps pour réfléchir à ce qui le motivait vraiment dans cette recherche. De la simple curiosité ? Sans doute…

- Pour c’qui me motive, j’sais pas… Je connais pas trop c’qui se passe ici, j’ai pas vraiment perdu quelqu’un…

Il ne l’espérait vraiment pas.

- En tout cas, c’bizarre ce qui s’passe ici. C’pas normal. Pourquoi un dirlo foutrait des dieux dans la tête de ses élèves ? Pourquoi les pouvoirs ? Pourquoi moi j’les connais toujours pas ? C’est à vie ? On va d’voir vivre toute not’ vie ici ? Pourquoi j’ai ressenti un truc bizarre en touchant Amelia mais pas d’aut’ gens ? J’vais pas mentir, ce s’rait con de le faire, mais j’ai peur. C’flippant ces histoires de gens qui disparaissent ou meurent, toi avec ta mémoire, les pouvoirs, avoir une divinité dans sa tête ? Y a quoi d’autres comme dieux ? Et surtout, ouais… Pourquoi ? D’où ça vient d’ailleurs ? Genre… Une âme ça s’touche pas, comment ça rentre en nous et comment ils sont arrivés ici ? Et pourquoi la salle 3.4 ? Y a quoi dedans ? Tu t’en souviens ? Moi pas et Freyr veut rien me dire ! D’ailleurs, c’les dieux qui nous choisissent ou ça s’passe comment ? Comment on peut savoir les pouvoirs qu’on a ? Pourquoi les miens se sont pas montrés ? Et si j’ai pas envie d’en avoir ? Est-ce que Ganesha est là aussi ? Qu’est-ce qui s’passe si on fuit ou si on parle à quelqu’un de ça ? Genre, ils vont nous tuer ou quoi ?

Il s’arrêta et inspira profondément avant de soupirer en passant une main sur son visage. Il n’avait pas l’habitude de parler autant, encore moins d’exposer explicitement ses doutes, surtout à haute-voix. Il en avait mentionné quelques-uns à certaines personnes, mais jamais avec une intention concrète d’avoir des réponses. Sa gorge était sèche et sa langue pâteuse, il sortit donc une bouteille d’eau de son sac et but une bonne gorgée, regarda brièvement Lawrence et la rangea, se disant qu’il ne boirait sans doute pas dans sa bouteille, lui qui avait des soucis avec le nettoyage… Il tenta de mettre un peu d’ordre dans ses pensées et ce qu’il voulait dire. Ce n’était pas évident, tout s’embrouillait, s’emmêlait, s’empêtrait, plus il formulait ses inquiétudes et questionnements, plus il y en avait. Il soupira finalement et se massa l’arête du nez.

- Donc on est… Trois à chercher ? T’as d’jà eu des soucis avec le directeur ? J’en ai pas eu.. Enfin…. Hm… j’suis fiché, j’ai un peu foutu la merde en arrivant, mais bon…

Il se massa la nuque, sans pour autant être sincèrement désolé ou avoir des regrets.

- D’ailleurs… Ca m’rappelle, j’connais son secrétaire. Un type cool et baraqué. Il aide au club de combat. J’sais pas si j’peux lui faire totalement confiance, mais j’peux peut-être lui poser des questions… »


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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyJeu 18 Nov - 6:00
Sujets épineux Les « colocataires »
Dès que Gyula se mit à parler, Lawrence, fidèle à ses habitudes, sortit un carnet de notes. Il ne fallait rien oublier après-tout. Il ne fut pas surpris d’entendre que Gyula ne savait presque rien. Il était au pensionnat depuis moins longtemps et sans surprises, personne ne parlait. Un détail attira toutefois son attention plus que le reste de ses paroles : il n’avait pas de nouvelles d’Amélia depuis un moment.

Comme un livre ouvert, le regard grave de Lawrence en disait long. Lui non plus n’en avait plus entendu parler. Après leur dernière rencontre au café, il avait eu l’intention de la réinvité tellement il avait apprécié leur rencontre, mais n’avait pas eu le courage de le faire immédiatement. Même Hypnos avait insisté, affirmant qu’ils étaient mignons ensembles. Elle-même ne donnant pas de nouvelles, Lawrence avait toutefois simplement assumé et eu peur qu’elle l’ait trouvé fatiguant et n’en avait pas fait plus de cas. Toutefois, cette absence était maintenant remarquée par plus que sa propre personne. C’était mauvais signe.

Lawrence baissa la tête, observant ses pieds, ravala sa salive et poursuivit son écoute. Gyula affirmait que certains employés étaient possédés, chose que Lawrence pouvait lui-même confirmer en ce qui concernait les enseignants. Il fallait bien des gens formés pour enseigner aux étudiants, mais le fait que Gyula ait spécifié employés et non pas « enseignant », mis la puce à l’oreille du rouquin. Peut-être connaissait-il ces employés. Persuadé que ceux-ci étaient généralement moins importants aux yeux des étudiants, Lawrence décida de nommer son premier possédé. Il lui parlerait de cet horrible jardinier qu’il avait rencontré. Pour éviter de le mentionner, Lawrence inscrivit le mot « Employés » au sommet de la page et immédiatement en dessous sous forme de points:
• Ashton – Artémis
• Nika - ?

Il y reviendrait lorsque Gyula aurait terminé, mais ce dernier pouvait tout à fait suivre ses notes s’il le désirait. Lawrence décida aussi de noter l’information fournie par Gyula concernant l’université avec un point d’interrogation concernant les délais depuis la première possession, puis s’arrêta subitement en entendant que le chat était potentiellement revenu dans une fille. Il blêmit subitement…Aelter…c’était confirmé?

« Rien ne dit que c’est lui Lawrence. »
« Rien ne dit que ça n’est pas l’esprit du chat. »

Il inscrit quelques notes concernant la fille aux attributs de chat et inscrit « Aelter? » à côté. Il poserait plus de questions à son sujet plus tard. Pendant ce temps Gyula mentionna une possédée à trois divinités.

« Tess? »

Il n’attendait pas vraiment de réponse quoique peut-être une brève confirmation du regard, Lawrence se doutait bien de qui il s’agissait, il n’en avait pas rencontré d’autres et il avait été très surpris d’ailleurs. Cette réalité avait d’ailleurs fait l’envie d’Hypnos qui aurait sans doute aimé côtoyer son frère plutôt que de le chercher dans tout le pensionnat sans succès. Le futur médecin poursuivit ses notes concernant les connaissances de Gyula qui affirmait connaître Skadi, Aphrodite, Artémis, et une enseignante qui serait un cochon. Il réalisa qu’ils les connaissaient tous en fait à l’exception d’Aphrodite. L’intérêt d’Hypnos fut toutefois soudain.

« Oh? Qui est l’heureuse élue? »

Il était difficile de savoir si c’était une question sérieuse ou sarcastique. Un peu des deux semblait en émaner.

« Je vais demander. Avais-tu de bons liens avec elle? »

« Eh…disons qu’elle n’était pas tout à fait en accord de mon union et celle de Pasithea, mais nous l’avons convaincu. Et puis bon, il y a eu la guerre de Troie. Nous étions en théorie dans des camps différents, mais elle sait que je m’en fichais. C’était pour Pasithea… bref, rien de dramatique, simplement compliqué. Je crois que ce ne serait pas un problème. Nous serions sans doute heureux de voir des divinités grecques et c’est tout. Après tout, la guerre de Troie c’est si loin et ça ne change plus rien! »

Pendant ce temps, Lawrence tentait de rester concentré sur les paroles de Gyula qui évoquait ses motivations qui se résumaient à : il voulait comprendre ce qui se passait. Et lui donc, pensait-il!

Lawrence écrivit d’ailleurs toutes les questions qu’il mentionnait. C’était, à peu près toutes celles qu’il s’était posées d’ailleurs et auxquelles il n’avait toujours pas répondues. Il le laissa terminer, puis lui sourit et laissa échapper un petit rire doux, rempli de compassion. Il comprenait tellement l’état anxieux qui venait d’envahir Gyula soudainement beaucoup plus volubile. Lui-même se sentait toujours inquiet pour ses amis disparus, mais il l’était depuis tellement longtemps qu’il avait fini par avoir un certain contrôle de lui-même en abordant le sujet. Il essayait de garder la tête froide.

« Bon… Je récapitule mes pensées avant d’aller plus loin. Ça fait beaucoup! On a peu d’information, mais tu vois? Je suis confident que le fait de rassembler notre information va servir! Déjà, nous avons des pistes de réflexion et on est trois cerveaux sur le cas maintenant! Six même si on compte nos divinités! Enfin s’ils se décident à nous aider…»

Il prit une grande inspiration et se lança à son tour.

« Tout d’abord, j’ai rencontré Amélia et Skadi ainsi qu’Ashton et Artémis, je ne suis pas fan du jardinier d’ailleurs. Pas des plus aimable. Je ne connais pas l’hôte d’Aphrodite et sincèrement, Hypnos aimerait bien savoir comme elle pourrait avoir des informations sur sa femme, Pasithea. Si tu veux bien, évidemment! J’aimerais aussi savoir qui est cette fille aux attributs de chat. Je pense qu’elle…enfin…je pense que l’Esprit du chat est possiblement de retour et mon ami Aelter serait… « hors-jeu »…si on veut... J’aimerais avoir une réponse. Si tu ne veux pas la nommer, je ne détesterais pas si tu investiguais la chose pour moi. »

Un regard presque suppliant apparut sur son visage l’espace d’un moment, mais il le chassa rapidement. Ils avaient beaucoup à faire après tout et s’attrister ici n’aiderait en rien.

« Aussi, je pense que ton information concernant l’université toute récente est vraiment très intéressante. On devrait faire des recherches. Depuis quand on possède les gens à Immortalia. Le pensionnat est très vieux. Si ça se trouve, il y a des divinités partout et celles avec qui nos divinités ont des liens sont peut-être déjà sorties de l’école en fait! Ce serait fou, mais aussi inquiétant! Peut-être que ton secrétaire pourrait nous dire quand il a été possédé? C’est assez discret et ça peut paraître anodin comme question. »

Il marqua une pause réfléchissant à la question des dates de possessions en observant ses pieds. Il ne connaissait personne de particulièrement vieux parmi les enseignants.

« Tu crois que le directeur l’est? Il manigance ça lui-même ou c’est institutionnel? Il faudra se pencher là-dessus, je crois. Il ne me semble particulièrement méchant quand on le voit. Il semble réellement apprécier les étudiants. Après la moralité est discutable s’il participe à tout ça. »

Il haussa les épaules. Tant de questions et peu de réponses!

« En ce qui concerne toutes tes autres questions. Je ne suis pas tellement plus avancé que toi. Je me demande aussi si on est coincé ici pour toujours. En théorie, on peut sortir avec autorisations. Il me semble qu’on ne nous formerait pas dans notre domaine d’étude s’il n’y avait pas des opportunités extérieures? On nous entrainerait que pour le pensionnat non? Enfin tout dépend de la finalité, le but…dont on n’a aucune idée… Je ne me souviens pas non plus de ma possession, que de la douleur et de la peur évidemment. Pour ce qui est de Ganesha, je dois t’avouer que je n’ai rencontré personne de ce panthéon pour le moment. Désolé. »

Encore une fois il haussa les épaules un peu contrites. Lawrence n’était pas croyant, mais il imaginait assez bien comment ça pouvait rendre les choses confuses pour une personne qui avait potentiellement vénéré une autre divinité toute sa vie d’être possédées par n’importe qui d’autre.

« Finalement, je n’ai jamais eu d’histoire avec la direction. Je suis plutôt sans histoire et Hypnos aussi. Il joue les dures parfois et ça reste une divinité grecque alors il lui est arrivé de dévider du droit chemin si la motivation est bonne, mais il a perdu toute crédibilité avec moi quand j’ai appris que l’un de ce surnom était « le plus gentil des dieux ». Bref, pas une grande menace visiblement » , ajouta-t-il en ricanant.

« Ah Lawrence, c’était obligé !? Tu sais que le fait que les autres ont peur de me fâcher te protège toi? »

« Oui, s’il nous sous-estime aussi ça nous aide! J’ai dit que tu étais gentil, pas incompétent! »

Lawrence ricana pour lui, même en balança un regard entendu vers Gyula, lui signifiant qu’Hypnos lui parlait.

« …mais j’ai toujours un peu peur de me faire coincer avec mes notes. Comme toi, je ne sais pas ce que les autres étudiants qui disparaissent deviennent, alors c’est inquiétant. Oh! Par contre on me connaît sans doute pour avoir été victime d’autres possédés. Auen Sorensen, possédé par Anubis m’a poignardé à quelques reprises. Oui je parle de mon ancien colocataire. Longue histoire… c’était pas le mec le plus stable au monde. J’essayais juste de protéger…Aelter? Je crois… Enfin, il s’est suicidé au final. »

Le malaise de Lawrence était palpable. Des souvenirs flous, mais souffrants lui revenaient à l’esprit. Il avait réussi à passer à autre chose et ne désirait pas revenir sur le sujet, mais si Gyula allait lui parler de sa fiche, lui expliqué qu’il devait l’être aussi, mais pas comme attaquant était simplement équitable.

« Et toi? T’as fait quoi au juste pour être fiché? »
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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyVen 3 Déc - 10:53
Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines - ft. Lawrence Doogood
L’expression de Lawrence concernant Amelia eût l’effet d’un coup de couteau dans la poitrine, ça rendait les inquiétudes de Gyula plus réelles et l’idée de sa disparition ainsi que son incapacité à pouvoir la sauver lui étaient insupportables. Elle avait été une des premières personnes avec qui il avait commencé à tisser un lien, il se souvenait de sa maladresse agaçante mais son sourire lui revenait à l’esprit, la sensation familière et chaleureuse qui les avait envahis au moindre contact physique, une sensation qu’il cherchait malgré lui à retrouver autant qu’il tentait de réprimer cette envie. C’est ce qu’il fit à nouveau, à contre-cœur. Il devait s’empêcher de s’attarder sur ces pensées au risque de ne pas pouvoir poursuivre cet échange d’informations et ne pas avoir de réponses ou de pistes à explorer.

Après s’être ressaisi, il continua donc à débiter ses renseignements, doutes et questions tentant tant bien que mal à être ordonné même s’il savait pertinemment qu’il n’arriverait pas à l’être comme son interlocuteur. Il hocha d’ailleurs la tête en réponse à son interrogation, en partie soulagé de savoir que lui aussi connaissait Tess et qu’il ne la mettait pas en danger en la mentionnant.
Il observa de temps en temps les mouvements affolés du crayon du rouquin, s’arrêter et rester en suspens au-dessus de la page en attente de contenu à poser sur le papier. Ca n’inquiétait pas spécialement le Norvégien qui n’était pourtant pas à l’aise avec ça n’ayant pas l’habitude qu’on prenne des notes de ses propos en dehors des enseignants et élèves lors d’exposés par exemple. Et lorsqu’il eut fini, que l’étudiant grec ricana à sa confusion, il se contenta de souffler en étirant un petit sourire.

« Tu ne t’énerves pas ? Comme c’est surprenant de ta part !

Ironisa Freyr, ce à quoi son hôte leva les yeux au ciel, blasé. La voix de Lawrence le tira de cette pseudo-conversation et son optimisme l’atteignait peu à peu, le faisant hocher la tête à sa remarque. Il n’était pas le seul à vouloir des réponses et peut-être qu’ensemble ils réussiraient à les trouver. Il ne s’attendait pas à une réussite extraordinaire et était conscient des risques qu’ils prenaient, mais il espérait ne serait-ce qu’effleurer la vérité, égratigner cette couche de mystère qui entourait Immortalia. Il se demanda pendant un très court instant s’il devait prendre ses précautions au cas où il se ferait attraper par la direction et qu’il viendrait à disparaître lui aussi… La lourdeur de cette pensée était énorme mais il la chassa aussi vite qu’il pût afin de rester concentrer, il valait mieux ne pas penser à tout ça. Son regard noisette se posa à nouveau sur Lawrence qui se lança dans son propre partage d’informations et fût surpris de l’entendre parler d’Ashton. Il ne le cacha pas d’ailleurs et étira un sourire amusé à la remarque à son sujet. Lui aussi avait eu du mal avec lui, mais finalement, quelque chose s’était passé – il ne savait plus trop quoi – et ils s’étaient ouverts l’un à autre. Ils s’étaient vus. Montrés vulnérables. Et quand bien même l’idée de le revoir l’angoissait, il gardait de cette rencontre, de cet homme, un souvenir doux. Une vague de dégoût l’envahit soudainement et il serra les dents pour se contrôler.

- … Tu peux arrêter le drama, s’il te plait ?
- Je te retourne la demande. Cesse donc et concentre-toi sur cette adorable petite réunion d’informations.

Gyula râla un instant, mentalement, et se ressaisit. Il était surpris d’apprendre que le rouquin ne savait pas qu’Aphrodite possédait Ethan, pourtant… ils se connaissaient, non ? En tout cas, Ethan le connaissait au moins un peu et vu la façon avec laquelle il parlait de lui, le Norvégien n’était pas sûr que ce soit une très bonne idée de le mentionner.
Il pinça les lèvres, mal à l’aise à la supplication de l’Ecossais. Il ne pouvait pas l’aider. C’était la première pensée qu’il eut. Cette fille était tarée et il ne l’avait croisée qu’une fois rapidement, il ne savait rien d’elle.

- Ne mens pas, tu sais à quoi elle ressemble. C’était une jolie demoiselle.
- C’était une chieuse.

Il entrouvrit les lèvres pour répondre à Lawrence mais celui-ci le devança en reprenant son monologue, il le laissa donc poursuivre et hocha à la tête à ses dires. A sa question concernant le directeur, il haussa les épaules, à vrai dire, il ne serait pas surpris qu’il soit lui-même possédé. Mais si c’était le cas, par qui l’était-il ? Il haussa un sourcil à l’impression qu’avait son interlocuteur vis-à-vis du concerné, lui n’avait pas eu de très bonne première impression et depuis sa possession, depuis le début donc, il n’avait cessé de se méfier de lui et trouver des prétextes pour le haïr.
Ses yeux balayèrent les alentours, lentement, comme pour vérifier que personne ne pût les interrompre ou les entendre et, comme lassé de l’immobilité, il se remit à se balancer doucement sur la balançoire en observant le ciel. Son attention était toujours dirigée vers le roux, s’abstenant de répondre à certains moments afin de le laisser terminer. Son regard se posa à nouveau sur lui, étonné par cette histoire d’agression et de suicide au point d’en rester bouche bée. Peut-être l’avait-il sérieusement sous-estimé… Et sous-estimé cet endroit. Il referma sa bouche et secoua doucement la tête à sa question.

- Rien d’aussi grave, en tout cas. Juste… huh… Des menaces ? Et des coups. Pas mal de coups…  Mais pas de couteau ! Juste avec mes poings !

Dit-il en lâchant une des chaînes de sa balançoire pour montrer son poing fermé.

- C’est déjà beaucoup, tu sais ?
- C’est rien !

Il desserra sa main et la referma sur la chaîne en continuant de se balancer légèrement.

- … Tu… Tu vas bien ?

Osa-t-il demander. La question ne portait pas sur son état physique, il l’avait vu marcher et il lui semblait plutôt en forme, mais c’était son état mental qui le… Qui l’inquiétait ? Purement pour savoir si ses informations n’étaient pas le fruit de son imagination et de ses traumas ! Pourtant son regard le trahissait, dévoilant une réelle inquiétude.
Immortalia rendait fou. C’était la seule conclusion à laquelle il parvenait.
L’hôte de Freyr inspira profondément pour se ressaisir et réfléchir à tout ce qu’avait dit Lawrence… Et il en avait dit des choses !

- Hm… J’connais pas la fille-chat. J’l’ai vue une fois. On s’est tapé plus qu’on s’est parlé. Blanche, cheveux et yeux sombres…
- Plutôt musclée avec une jolie poitrine pas trop large ni trop menue.
- … Tatouée aussi… à la hanche et là.

Dit-il en montrant la zone sous la poitrine.

- Elle a des piercings j’crois… Je sais pas grand-chose à part ça.
- Ca porte à confusion tout ça, tu sais ?
- Hein ? Quoi ?
- Laisse tomber ~

Il n’aimait définitivement pas quand Yngvi-Freyr avait ce genre d’attitude, mais, malgré son incertitude et sa méfiance, il préféra ignorer et poursuivre.

- Pour Aphrodite… J’sais pas si j’peux en parler… J’peux lui d’mander, mais là… J’préfère éviter.

Il passa une main sur sa nuque avant de se reprendre.

- Sinon… Ashton m’a pas mal parlé. Il est… Sympa ? Je trouve en tout cas ! Il m’a dit qu’il était parti après le lycée, il est revenu après ses études. Y avait pas de fac quand il était au lycée… Donc on peut partir, quitter l’pays… Enfin, on pouvait. Pour Wil, j’devrais pouvoir lui poser des questions.

Comme s’il se rappela que Lawrence ne connaissait peut-être pas aussi bien le secrétaire du directeur, il se corrigea :

- J’veux dire… Pour Brixton, l’secrétaire.  

Ses pieds se posèrent sur la terre gadoueuse arrêtant immédiatement les balancements, il se pencha pour récupérer son sac et en sortir sa bouteille, buvant quelques gorgées d’eau avant de la ranger et reposer le tout par terre.

- Hm… On peut commencer par ça. J’vais voir Brixton et j’te dis c’qu’il m’a dit. Y a p’t-être moyen de trouver des trucs à la bibliothèque, nan ? Sur l’histoire de l’école, j’veux dire. Ca peut aider…

Il fixa du regard l’herbe humide, réfléchissant sérieusement à certains points qu’avait relevé le rouquin notamment l’aspect dangereux de leur recherche. L’était-ce vraiment ? Il ne pouvait pas douter de ça même s’il avait du mal à l’accepter. Les disparitions, les pertes de mémoire, les changements d’hôte… Il osait malgré tout espérer que ce soit simplement un malentendu, une coïncidence, qu’éventuellement, les disparus partaient loin du pensionnat une fois leur divinité extraite de leur esprit ou corps ou… Il ne savait pas, c’était confus, mais il voulait croire à cet aspect moins sinistre. Toutefois, il ne pouvait pas se permettre de prendre des risques qui pouvait leur coûter plus cher qu’un simple avertissement de la direction ou qu’un renvoi de l’école.

- Il est sans doute un peu tard pour penser aux risques et conséquences, tu ne crois pas ?
- Et si tu parlais pour nous aider au lieu de dire des choses qu’on sait déjà ?
- …
- C’est bien ce que je me disais.
- … T’as des copies de tes notes ? Faudrait les mettre dans des lieux sûrs et pas qu’à Immo, t’vois l’genre ? Pourquoi pas dans l’endroit que t’as acheté ? Faudrait… Trouver un lieu sûr pour parler, aussi… T’as une idée ? »

Son regard s’était une nouvelle fois posé sur son interlocuteur, une expression plus sérieuse sur son visage. Il était trop tard pour faire demi-tour alors autant se jeter pleinement dans ces recherches.

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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyDim 9 Jan - 22:48
SUJETS ÉPINEUX LES POUVOIRS
Lawrence observait l’excellent réflexe de Gyula d’observer lui-même les alentours pour s’assurer que la conversation restait bien entre eux. En tout cas, il avait la bonne impression qu’il pourrait compter sur sa discrétion. Peut-être était-il gêné d’avouer pourquoi il était fiché? Le rouquin s’en fichait toutefois, il avait l’impression d’avoir vu les pires bully dans sa vie et il doutait que Gyula en fasse partie. Drôlement, il n’était toutefois pas surpris qu’il en soit parfois venu aux poings. Il avait la carrure de quelqu’un qui savait ou du moins avait la capacité de se battre. Il se demandait tout de même s’il avait tendance à débuter ses bagarres ou simplement y être impliqué. Non pas que ça changerait quoique ce soit. Être du côté d’un bully pour une fois pouvait être pratique plutôt que l’inverse. Il ne sentait plus de menace venant de Gyula. Cette conversation semblait avoir partiellement rétabli l’équilibre de leur relation à ce niveau. La question qui suivit le prit toutefois de court. Allait-il bien? Il fronça les sourcils, s’interrogeant lui-même sur la question.

- Ça ne fait plus mal.

- Ce n’est pas ce qu’il voulait dire et tu le sais. On parlait d’établir un lien de confiance un peu plus tôt, non?

Il soupira, légèrement exaspéré avant de pencher la tête vers ses pieds.

- Pour être franc. Je suis plutôt anxieux depuis. Je l’ai toujours été, mais c’est un peu différent maintenant, surtout avec tout ce qui se produit au pensionnat. Ça et le voyage scolaire en Égypte aussi. Disons que je ne m’attendais pas à devoir défendre ma vie une seconde fois en si peu de temps.

Lawrence espérait qu’il ne le croit pas paranoïaque. Après tout, il avait toujours eu de bonnes raisons de se méfier des gens. Victime de harcèlement depuis tout jeune pour sa couleur de cheveux, ses obsessions, son attitude, le fait qu’il soit « nerdy », il avait vite appris à surveiller ses arrières. Maintenant qu’il était plus vieux, ce type d’intimidation s’était réduit considérablement et il en était particulièrement heureux. À l’université, cela se traduisait en insultes ou attaques directes et non pas en une longue série de tortures physiques ou psychologiques puériles. Était-ce mieux? C’était définitivement moins épuisant et il avait appris à ignorer les insultes depuis le temps.

- Ça fait tout de même quelques mois déjà que tout ça est arrivé, un an peut-être même, alors ça va beaucoup mieux. J’en cauchemarde parfois, mais l’avantage d’avoir Hypnos est que j’arrive à faciliter le processus de sommeil parfois, même si sa possession m’apporte d’autres troubles, mais ça, c’est autre chose.

Il haussa les épaules. Tout cela n’avait plus d’importance. C’était le passé et il était certain que l’avenir ne serait pas doux non plus s’ils n’en découvraient pas plus sur le pensionnat et les plans de la direction. Sa réponse sembla satisfaire Gyula qui passa au sujet de la fille-chat.

Il n’avait malheureusement pas contact avec la fille-chat, ce qui réglait le cas. Drôlement il semblait en avoir vu beaucoup, mais Lawrence préféra ne pas poser de questions. Il nota simplement la description physique qu’il en faisait. Peut-être la reconnaîtrait-il. En revanche, il fut toutefois incroyablement déçu de ne pas obtenir d’information sur Aphrodite. Cette déception était partagée par sa divinité, mais les deux acceptèrent d’un hochement de la tête du possédé. Au moins, Gyula était prêt à s’informer pour eux. Il ne put toutefois s’empêcher de passer en revue les fois où il avait vu Gyula accompagné dans les couloirs. Ce n’était pas Gwen puisqu’elle était possédée par Brigid. C’était quelqu’un de suffisamment proche pour qu’il veuille protéger la personne en question. Quoiqu’il en fût, la conversation était close puisque le jardinier était le nouveau sujet de prédilection. Apparemment, le norvégien s’entendait très bien avec ce dernier, ce qui surprit Lawrence. Se rappelant plutôt bien leur rencontre, il allait visiblement riposter au fait qu’il était « sympa », mais il referma la bouche et le laissa poursuivre en secouant la tête comme pour se retirer l’envie d’intervenir et écouta plutôt ce qu’il avait à dire sur le dénommé Brixton. Pour un étudiant, Gyula avait de toute évidence de bons contacts avec le personnel, peut-être cela deviendrait-il son rôle principal dans l’enquête; soutirer de l’information au personnel de l’école.

- C’est une excellente idée. Je vais aller y faire un tour. Occupe-toi de trouver de l’information auprès du personnel si tu veux bien. Aucune chance que j’en soutire au jardinier, il m’a clairement fait comprendre qu’il n’hésiterait pas à me passer dessus avec sa tondeuse, et tu sembles avoir de bons liens avec le secrétaire. Et, ne t’inquiète pas pour les notes, j’ai fait des copies et justement j’ai des choses à vérifier là-bas. Je me demande si…je n’y ai pas déjà des copies de certaines notes…mais c’est une intuition basée sur mes propres habitudes.

Le regard de Lawrence se posa au loin comme perdu dans ses pensées avant de laisser échapper un profond soupir de soulagement, relâchant les chaînes de la balançoire et laissant tomber lâchement ses mains sur ses genoux. Il tourna la tête vers son interlocuteur avec un large sourire.

- Merci.

Il passa sa main nerveusement dans ses cheveux avant de relaxer ses épaules complètement.

- Je n’avais jamais réalisé à quel point m’intéresser au sujet seul me pesait. J’avais vraiment l’impression que les gens s’en fichaient. J’ai hâte de commencer pour la peine. Cette collaboration, je la sens plutôt bien! J’ai bien une amie qui souhaite s’impliquer, mais possession compliquée oblige, elle ne semble pas pouvoir y mettre beaucoup d’énergie pour le moment.

Il pinça les lèvres, hésitant à lui proposer une tâche supplémentaire, mais Lawrence étant Lawrence, il ne s'en empêcha pas.

- Si tu connais d’autres personnes de confiance qui pourraient être de bons alliés, n’hésite pas à me les proposer. On pourra en discuter et décider si on les implique ensemble. Je vais parler à ma « collaboratrice » actuelle et je te la présenterai aussi.

Le rouquin se questionna aussi à savoir si lui et Aislinn ne connaissaient pas déjà autrement que dans les cours. Il espérait qu’ils s’entendraient bien, s’imaginant déjà que tous les trois avec leurs ressources et leurs pouvoirs en développement formeraient une équipe du tonnerre. Avec de la chance, Gyula accepterait peut-être de s’entrainer avec lui d’ailleurs comme il l’avait fait avec Yuki et comme il avait espéré le faire avec Aislinn. Y songeant, il claqua soudainement des doigts en pointant brièvement Gyula et interrompant ses propres pensées concernant le recrutement.

« Oh! Comment te débrouilles-tu avec tes pouvoirs? »

Immédiatement, son attitude sûre devint hésitante. Allait-il trop loin? Gyula serait-il ouvert à l’idée d’en discuter? Connaître leurs forces respectives serait utile, mais il savait que les étudiants avaient des opinions variées sur le sujet. Son doigt pointé se replia lentement sur lui-même, signe évident de sa soudaine réalisation.

« Trop tôt?» , demanda-t-il.

« Si tu veux mon avis, il est temps que certains étudiants commencent à se parler franchement. Je comprends la nervosité, mais vous seriez tous tellement plus puissant et mieux informé si vous collaboriez.»

L'écossais avait tendance à pencher du côté de sa divinité, mais il se rappelait bien avoir réussi à surprendre Auen avec ses pouvoirs, c'est bien l'une des raisons qui faisait en sorte qu'il était probablement encore en vie.
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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyLun 7 Fév - 17:23
Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines - ft. Lawrence Doogood
Gyula garda le silence alors que Lawrence répondait à sa question sur son état, son regard était rivé sur lui comme pour s’assurer de son honnêteté. Il ne bougea pas d’un millimètre si ce n’était pour battre des cils et respirer, seule la voix du rouquin et les vagues sensations de présence du dieu nordique cassaient le silence et le calme ambiant. A la fin de ses explications, il eût un froncement de sourcils à la mention d’un voyage en Egypte, il n’avait pas souvenir d’en avoir déjà entendu parler et était à présent curieux d’en savoir plus. Toutefois, le Norvégien se garda de poser des questions à ce sujet, il avait conscience que le sujet devait être délicat pour son interlocuteur et attendrait pour en savoir plus sur ce qu’il s’est passé lors de ce voyage scolaire. Il cilla pour acquiescer avant de hocher la tête, préférant ensuite continuer sur leurs recherches afin de ne pas trop nourrir l’anxiété de l’hôte d’Hypnos. Cela semblait d’ailleurs convenir à ce dernier.
Un petit sourire fier ourla le coin de ses lèvres alors que son plan fût accepté et complimenté. C’était étrange mais satisfaisant de se sentir inclus dans un groupe, même peu nombreux, d’être écouté et de partager ainsi des idées et faits, même si les conditions et thèmes auraient pu être meilleurs. Il avait eu un sentiment similaire après quelques mois passés aux clubs de boxe et il n’avait jamais pensé retrouver quelque chose de semblable, encore moins avec un nerd comme lui. Il pouffa de rire en l’entendant parler d’Ashton, peu surpris par sa menace et hocha la tête, acceptant la tâche qu’il pourrait sans doute faire assez facilement, lui donnant un prétexte pour rencontrer le jardinier… S’il arrivait à l’utiliser pour lui parler, chose peu probable. Il échappa à cette distraction en se reconcentrant sur ce que lui disait Lawrence qui était sérieux dans ses propos. Il approuva d’un mouvement de tête, disant à voix plus basse :

« Pas impossible, ouais.

Ses yeux noisettes restèrent un instant posés sur lui avant de se détourner alors qu’il poussa un petit soupir, se massant un peu la nuque. Ca faisait beaucoup d’informations, beaucoup de doutes et de questions. Il s’y était attendu mais pas à autant que ce qu’il venait d’entendre et de partager. Dans un sens, il sentait une légère pression à vouloir bien faire et par rapport à la situation, ou peut-être était-ce une petite tension qu’il sentait de la part du dieu solaire. Celui-ci ne semblait pas apprécier la tournure de cette rencontre, pourtant il s’y était préparé, lui aussi, mais Gyula préféra ne pas s’attarder sur ce point, pas pour l’instant. Là, il devait encore…
Le mouvement et le remerciement du rouquin le sortirent de ses pensées et le surprirent, il fût d’ailleurs incapable de le cacher. Il cilla plusieurs fois avant de reprendre une expression plus neutre, comprenant mieux son attitude et finit par afficher un sourire à son tour, moins large que celui de son compagnon mais tout aussi sincère.

- J’imagine, ça doit être chaud d’gérer ça seul. Et ouais, t’inquiètes, j’verrai qui j’peux impliquer, j’connais quelques personnes mais… C’pas évident de vouloir les foutre dans un merdier pareil.

Pendant une seconde, il se demanda qui pouvait bien être cette fille que lui mentionnait l’hôte d’Hypnos et qui elle avait comme divinité pour avoir une « possession compliquée »… C’était quoi une possession compliquée ? Ce n’était sans doute pas ce qu’il avait avec Freyr mais alors, à quel point cela pouvait être pire ? Il était curieux et souhaitait à présent questionner cette personne, mais il devait faire preuve de patience et saurait attendre le moment idéal pour poser ses questions.
La question concernant les pouvoirs le prit de court et le fit serrer brièvement les mâchoires. Il pinça les lèvres, son expression avait dû se durcir un peu au vu de l’hésitation réapparue de l’Ecossais. Le boxeur passa une main sur son visage la glissant finalement sur sa nuque en lâchant un long soupir en se rendant compte de son changement d’attitude.

- Je… J’ai pas vraiment…

Il serra à nouveau ses mâchoires, rapidement, à la recherche de ses mots et tentant d’éloigner cette gêne étouffante concernant l’absence de ses pouvoirs. Son regard se baissa sur ses pieds alors qu’il soupira à nouveau.

- … J’ai pas encore de pouvoirs…

Il s’humecta les lèvres et frotta nerveusement les paumes de ses mains sur ses cuisses. C’était dur à admettre et c’était bien la première fois qu’il le faisait car il savait qu’il devait faire des efforts pour entretenir ce projet de recherches et cette relation de confiance.

- C’qui est chiant parce que du coup, en cours les gens s’entraînent et j’suis juste là à rien faire. A croire que j’suis pas censé en avoir. C’est p’t-êtr’ même mieux comme ça.

Un petit ricanement amer s’échappa de ses lèvres.

- Ca viendra, sois patient. Quand tu les découvriras, tu ne regretteras pas de les avoir.
- C’est pas normal pour un humain d’avoir des pouvoirs, tu sais ? Tu veux pas me donner un indice ?...
- Non, tu verras par toi-même. Ce serait trop facile sinon~

Il souffla une nouvelle fois en secouant légèrement la tête puis, après une courte hésitation, il regarda son interlocuteur, un sourcil rehaussé, et en profita pour échapper à cette gêne qui l'oppressait.

- Et toi alors, c’quoi tes pouvoirs ? T’fais dormir les gens ? Tu les hypnotises ?

Il ignora le rire du dieu nordique et eut un léger froncement de sourcils en se rendant compte qu’il ne savait absolument rien sur la divinité de Lawrence si ce n’est que c’est un dieu grec, dieu du sommeil (de ce que lui souffla Freyr). Il tenta de se rappeler de leur conversation lors de cette foutue St-Valentin mais ne se souvint de rien jusqu’à ce qu’un détail lui revînt de lui-même, cette fois. A cette remémoration, il sentit une vague d’excitation et d’impatience venant d’Yngvi dont l’intérêt soudain fût ravivé par cette pensée et cette possibilité qu’il souhaitait user, de ce qu’interpréta Gyula.

- Attends. J’viens de m’rappeler d’un truc. T’avais dit qu’tu pouvais faire parler les dieux ensemble ou un truc dans l’genre, nan ? C’tait quoi c’t’histoire ? C’est un de tes pouvoirs ou t’as une machine pour ça ?  

Ses yeux quittèrent le rouquin pour se poser sur un groupe de personnes qui entraient dans le parc, sur sa gauche, des joggeurs, puis sur un enfant un peu plus loin et ce qui semblait être sa mère. Il se leva alors et s’étira, faisant craquer son dos avant de se tourner vers son partenaire, prêt à ramasser son sac.

- On continue en bougeant ? »  

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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyVen 11 Fév - 23:27
SUJETS ÉPINEUX LES POUVOIRS
Lawrence avait hoché la tête lorsque Gyula lui avait fait part de son hésitation à impliquer ses amis dans l’enquête. Il avait eu ce même sentiment avec Aislinn, mais il s’avait qu’elle était forte. Sans doute plus que lui d’ailleurs. Le reste de la conversation s’était déroulé mieux que prévu avec Gyula. Celui-ci semblant ouvert à écouter ses états d’âmes sur le sujet et à même les partager. Il avait toutefois rapidement réalisé qu’il avait créé un malaise en abordant les pouvoirs. Le norvégien semblait particulièrement timide à l’idée d’en parler, principalement parce qu’il ne les avait toujours pas découvert.

Lawrence fut surpris de la révélation, notamment parce que lui-même les avait découvert tôt et par accident. Il avait eu l’impression que la plupart des étudiants avaient été sujet, comme lui, à d’innombrables situations malaisantes et incontrôlés, mais non. Gyula n’avait rien. Une foule de questions l’assaillis, mais il se reteint de le faire, préférant laisser Gyula s’exprimer d’abord…et puis ce fut son tour. C’était particulièrement inconfortable d’en parler maintenant que Gyula avait révélé être incapable de faire quoique ce soit. Il ne voulait pas avoir l’air de se vanter. Après, ce n’était pas avec un pouvoir de sommeil qu’on pouvait le faire. Il accepta de suivre son interlocuteur qui lui proposait de bouger un peu. Il était vrai que se dégourdir un peu aiderait sans doute à se débarrasser de la lourdeur de la conversation et que le parc commençait à se remplir d’individus qui pourraient entendre la discussion. Il était toutefois conscient qu’il allait devoir prendre garde à ce dont il discutait une fois en route. Il se leva de sa balançoire et repositionna son sac sur son épaule et rangea son bloc note et son stylo dans sa poche de manteau tout en poursuivant la discussion.

« Mon pouvoir est…bah en fait tu as deviné. Je peux endormir les gens. Tu me diras que je n’en ai pas besoin qu’il suffît que j’ouvre la bouche, mais c’est tout de même ça mon pouvoir. » , ricana-t-il timidement en haussant les épaules d’un air contrit.

« Tu n’as pas à avoir honte. Tu sais comme moi que c’est un phénomène très puissant. »
« Ça n’en jette pas tellement par contre. »
« C’est parce que tu n’as pas encore eu l’opportunité de tester sur un groupe très large. C’est le meilleur moyen de défense qui soit. »


Lawrence se souvint que le royaume du dieu primordial était entièrement protégé par ce simple phénomène. Quiconque pénétrait cette brume infernale s’assoupissait sans pouvoir s’éveiller. Cette image lui redonna un peu confiance bien qu’il savait qu’il ne pourrait sans doute jamais utiliser son pouvoir sur une telle portée.

« Si tu as de la difficulté à t’endormir ou à rester endormi tu sauras où me trouver! Dr. Doogood spécialiste du sommeil! » , ajouta-il sur un ton humoristique.

« Cesse d’amoindrir ce que nous faisons, c’est un pouvoir génial. Tu l’adore. »

« Plus sérieusement c’est intéressant, seulement pas très impressionnant je crois. Je le maîtrise bien en fait, mais ça ne sert à rien si on n'arrive pas à l'utiliser quand ça compte réellement.»

Encore une fois, le voyage en Égype lui revint en tête, alors qu'il se rappelait avoir été trop nerveux pour arriver à se concentrer durant l'attaque.

« En plus, possession semble avoir affecté mon rythme de sommeil et dernièrement j’ai cette espèce de saleté que je retrouve sur tout mes vêtements. Je suis certain que c’est lié. Je prends toujours bien soins de ne pas être sale pourtant, alors j’imagine que je «produis» la chose par intermittence. Je ne suis pas certain. On dirait du sable et le seul truc qui me vient en tête c’est : marchand de sable ?»

De toute évidence, la saleté était la chose qui l’incommodait le plus. Son expression de dégoût le révéla clairement alors qu’il frottait ses doigts les uns contre les autres au-dessus du sol, soupoudrant ce dernier d’une drôle de substance sombre.

« Je me suis promis que je l’analyserais dans les laboratoires prochainement. En attendant j’essaie de comprendre ce qui déclenche la chose et si c’est dangereux, mais je ne crois pas. Il n’y a pas eu d’accidents et j’ai déjà endormi des amis au touché sans risque. Bien évidemment, Hypnos me laisse deviner le fonctionnement.»

Il se retourna pour regarder Gyula en mimant des chevrons.

« Ça t’aidera à comprendre le pouvoir si tu le découvre par toi-même. » , l’imita-t-il. « C’est fou ce qu’elles aiment le mystère ces divinités. Je suppose que ça fait partie du moyen qu’ils ont pour conserver les croyances et l’intérêt de leurs suivants. »

Il ricana bêtement. Sans doute que la plupart des divinités agissaient de façon similaire avec leurs possédés. Le rouquin se demanda soudainement si certains se faisaient livrer leur pouvoir sur un plateau d’argent. C’est qu’il aurait adoré un manuel d’instruction! Il se promit d’ailleurs d’en rédiger un en plus de ses règles d’or juste au cas où il disparaissait et qu’Hypnos était attribué à un autre étudiant. Peut-être lui donnerait-il une plus grande chance ainsi.

Lawrence désigna le chemin vers la sortie du parc de façon à inviter Gyula à s’engager dans le chemin pour le suivre côte à côte.

« Tu sais…pour ton pouvoir… » , osa-t-il, « Tu n’as pas à être gêné non plus, mais pour être franc, je vais t’avouer que ça m’inquiète. Quel est le niveau de tolérance de la direction pour les retardataires. Ils insistent tellement sur l’importance de s’entrainer. »

Il porta sa main à son menton d’un air penseur. Peut-être qu’il paniquait pour rien en fait, mais la question était valable. Étais-ce un argument d’exclusion de l’établissement?

« Ça ne sert à rien de paniquer pour le moment, comme tu dis, peut-être que c’est mieux comme ça. Enfin, tout dépend des pouvoirs. La possédée d’Hadès peut tuer une personne temporairement. Du moins c’est ce qu’elle a constaté, mais j’avais l’impression que c’était peut-être par manque de contrôle. Reste qu’elle n’en est pas particulièrement heureuse. Certains pouvoirs pourraient être vachement déplaisants. Aelter perdait ses vêtements en se transformant en chat. T’imagine un peu le malaise si c’était par accident. »

Il avait bien pris soins de ne pas nommer Aislinn, mais il avait jaugé qu’il n’était pas irresponsable de parler du pouvoir de son amie tant que Gyula ne pouvait pas faire d’association directe. Sa bouche se tordit sous l’hésitation alors qu’il balayait la sortie du parc du regard pour s’assurer que personne ne les entendrait.

« Si tu le désir, je pourrais t’aider à le découvrir. J’ai aidé une amie par le passé et en fait…J’ai aussi l’intention de possiblement faire une maîtrise sur le sujet, mais je n’en suis pas là encore. L’étude des pouvoirs, l’impacts sur le corps humain, comment les développer sans risques et tout ça. Je me dis que rien n’a jamais été fait sur le sujet. Il me faut simplement l’autorisation de la direction et j’espère que mes études en médecines puissent m’aider à comprendre l’inexplicable. Enfin bref… C’était justement grâce à ce truc dont je t’ai parlé concernant la possibilité de faire communiquer les divinités ensemble. C’est un pouvoir que j’ai. Il n’est pas fait pour ça par contre, mais j’ai trouvé une petite solution en comprenant le fonctionnement. »

Lawrence avait visiblement du mal à retenir le sentiment fierté qui l’envahissait. Il ne voulait pas paraître snob, ni vantard, mais c’était tout de même un immense succès de sa part et il espérait simplement en faire profiter d’autres et possiblement, aider les autres à faire de même.

« J’aimerais tout de même savoir si c’est quelque chose qui t’intéresse, avant d’entrer dans les détails. Je peux tout de même te dire et simplifier les choses comme suit : les rêves, obtenus durant notre sommeil, nous permet d’entrer en contact avec notre subconscient et que nos divinités en font en quelque sorte partie. Du coup, c’est indirectement entré dans mon domaine de prédilection. »

La passion avec laquelle Lawrence parlait était évidente, mais également risqué puisqu’il s’emportait. Son ton n’était plus une préoccupation alors qu’il oubliait presque être à découvert. C’était un discours digne de Sherlock Holmes qui élaborait ses nouvelles théories à Watson. Intérieurement il priait pour que Gyula soit collaboratif, Aislinn ayant refusé catégoriquement de participer vu son pouvoir. Son refus lui pesait d’ailleurs toujours sur le cœur.
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MessageSujet: Re: Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines EmptyDim 14 Aoû - 9:42
Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines - ft. Lawrence Doogood
Soulagé que Lawrence change de sujet en parlant de ses propres pouvoirs, Gyula se détendit à nouveau et souffla même un rire à ses remarques sur son « don naturel », l’approuvant ainsi, ce qui ne manqua pas de faire réagir le dieu nordique.

« C’est comme ça que tu le remercies de t’aider ? En te moquant de lui ?
- … Je vais pas mentir non plus.
- Tsss… Ingrat.

L’hôte de ce dernier faillit lever les yeux au ciel mais s’abstint bien vite alors qu’il se reconcentra sur les paroles du rouquin qui semblait faire beaucoup d’efforts pour amoindrir les pouvoirs de son dieu. Il ne comprit pas pourquoi il faisait ça, s’imaginant aisément différents contextes où leur utilisation serait pratique… Pas forcément pour des raisons morales, mais cela restait toujours des usages efficaces.
Le Norvégien allait hausser les épaules à sa réflexion sur l’aspect impressionnant du pouvoir, mais s’abstint à sa dernière remarque. Avec ce qu’il venait d’apprendre, il préféra ne rien ajouter, car après tout, il ne savait rien des situations dans lesquelles s’était retrouvé son interlocuteur qu’il avait sous-estimé. Il arqua un de ses sourcils à la mention et à la vue de la… poudre ? Du sable ? Il fût tenté d’y toucher, mais s’en empêcha, ignorant les effets que cette chose pouvait avoir. Etait-ce ça qui endormait les gens ?
Alors que son regard se reposa sur Lawrence, il vit son expression de dégoût et eût un sourire moqueur en coin de lèvres : quel comble pour un maniaque que de faire de la saleté !

- … Est-ce que dans les mythes Hypnos fait du sable ? enfin, y a peut-être des indices dedans ? Enfin, tu peux lui demander ?... si tu l’as pas déjà fait…

Il ne savait pas à quel point les mythologies étaient fiables concernant les pouvoirs, il n’avait jamais vraiment prêté attention aux pouvoirs des autres préférant s’isoler complètement, le peu dont il avait connaissance était ce dont il avait pu parler avec certaines personnes et vu le peu de discussions à ce sujet, cela signifiait très peu d’informations. Il prit mentalement note des détails sur la capacité d’endormissement, impressionné qu’un simple contact physique puisse suffire.
Un sourire amusé, moins timide que les précédents, s’afficha à nouveau sur son visage :

- Ils sont chiants avec ça, dès que j’demande un truc à Freyr, il me balance des « tu verras ça en temps voulu » ou alors il disparait. Enfin, pas vraiment, j’aim’rais des fois mais nope, il est toujours là !

Il ricana en entendant l’exaspération du dieu solaire.
Quand Lawrence entama la marche, le boxeur attrapa rapidement son sac dont il cala une anse sur son épaule avant de se mettre à la hauteur de l’autre étudiant. Ses yeux noisettes, jusque-là rivés sur le chemin devant eux, se posèrent sur ce dernier alors qu’il reprit la parole avant de vite retrouver quelque chose de divertissant à regarder, tout et rien faisait l’affaire. C’était facile de lui dire de ne pas être gêné, il n’était pas à sa place !

- Calme-toi et écoute ce qu’il a à dire.

Les mains dans les poches, l’hôte d’Yngvi-Freyr accepta malgré lui et écouta le reste des explications toujours un peu agacé et même inquiet quant au fait que son absence de pouvoir puisse être un risque pour sa vie. Il chassa toutes ces pensées à la mention du dieu de la mort, Hadès, et tourna la tête vers Lawrence, véritablement surpris et choqué d’apprendre qu’un tel pouvoir existait. Il fallait être malade pour laisser quelqu’un avoir cette faculté !

- … Sérieux ? La personne qui a Hadès peut tuer ? Même si c’est pas longtemps…
- … Intéressant…
- D’où c’est « intéressant » ?!
- Cela signifie que nous pouvons rester puissants malgré la possession.
- C’est flippant, oui !

Il songea déjà à certaines divinités nordiques dont les pouvoirs pouvaient être tout aussi dangereux. Hel, Odin, Loki figuraient parmi ceux qu’il craignait le plus et même s’il ne pouvait s’empêcher de réfléchir à des possibles pouvoirs, il était impossible de savoir à quoi s’attendre, d’autant plus que Freyr semblait ne pas avoir la moindre idée des pouvoirs que les hôtes de ses confrères et consœur avaient.

- Il est vraiment taré ce dirlo…

Soupira-t-il en se massant l’arête du nez.
Les informations qui suivirent attira l’attention de Gyula mais aussi celle du dieu nordique. L’idée d’études du rouquin était intéressante, très intéressante même et ce, pour tous les élèves et profs d’Immortalia. Tous les paumés qu’étaient les possédés. Inconsciemment, il ralentit en réfléchissant, débattant avec le dieu pour peser le pour et le contre de l’expérience, même si, pour le contre, Yngvi n’en avait aucun.

- Imagine seulement tout le savoir qu’on peut obtenir grâce à ça. Je pourrais retrouver Freyja et lui parler. Njörd… ma tendre Gerd ! Sais-tu ce que cela représente ?
- … Des heures de sommeil gâchées par tes moments à l’eau de rose ?
- Gyula…
- Rohh c’est bon ! Je t’ai promis de retrouver ta sœur, nan ?
- … Merci.

Il s’arrêta finalement et attrapa Lawrence par le coude, faisant attention à ne pas être trop brusque dans son geste. Il s’approcha d’un pas et afficha une expression désapprobatrice tout en le regardant droit dans les yeux.

- T’veux vraiment que tout l’monde entende ?

Un léger sourire taquin s’étira sur les lèvres du Norvégien.

- J’pense pas qu’les gens comprennent mais bon, fais gaffe. J’comprends pourquoi t’es tout content mais du calme, ok ?

Il le lâcha finalement et remit ses mains dans ses poches.

- Bon, j’suis partant pour ça. Ton truc, là. J’espère qu’c’est pas trop risqué, sinon t’auras à faire à moi. Freyr insiste pour le faire alors bon, s’il peut trouver sa frangine comme ça… (il haussa les épaules) ça m’va. Et pis… Si ça peut m’débloquer un truc… 

Il grimaça un peu et se remit à marcher après une profonde inspiration. Il joua nerveusement avec le coin de la protection de son portable en réfléchissant à tout ça.

- Je te cache pas que j’ai… j’suis pas sûr de vouloir savoir ce que j’vais avoir. J’connais Freyr. Bon, j’ai de la chance, y a pire. Clairement. Mais… J’sais pas comment je dois gérer ça.

Ses lèvres se pincèrent brièvement avant qu’un soupir ne s’y échappa et que ses mains aillent décoiffer un peu sa chevelure sombre.

- Arg ! C’est chiant tout ça !

Il garda ses cheveux plaqués en arrière un instant, juste le temps de faire brièvement le vide dans sa tête puis les relâcha en tournant la tête vers Lawrence alors qu’il repensa à ce qu’il lui avait dit un peu plus tôt.

- Au fait, tes recherches-là… T’es obligé que l’école soit ok ? Si le dirlo veut pas, tu fais quoi ? J’sais pas s’il va aimer que quelqu’un fouine ça. J’veux dire, tu penses pas que quelqu’un l’aurait fait plus tôt si c’était ok ?

Son regard balaya les alentours, s’attardant sur les quelques personnes qu’ils s’apprêtaient à croiser puis sur l’entrée du parc qui se rapprochait.

- … T’sais quoi ? Je pense que j’vais aussi prendre un cactus aujourd’hui. Ca va pas faire de mal. »

Lâcha-t-il le plus simplement du monde. Ca ne ferait pas de mal, peut-être aurait-il des taquineries de son colocataire mais ce n’était pas grave, il avait l’impression de mériter ce quelque chose de relaxant et positif. Il ne traina pas à la sortie du parc, marchant en direction de la jardinerie dont ils avaient parlé par message sans pour autant presser le pas, ils avaient encore des choses importantes à se dire et il espérait pouvoir finir avant d’arriver à destination afin de pouvoir se détendre complètement une fois entouré de plantes.

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Il arrive au cactus de fleurir, bien qu'il présente des épines
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