«On ne peut pas faire de cuisine si l'on aime pas les gens. »

Un début de journée des plus calmes. Le norvégien était pourtant excité comme une puce. Il avait enfin, oui ENFIN, réussit à dormir plus de 3 h! Le chacal dépressif avait pris en maturité... Haha, no way. Il été plus zen, c'est vrai, mais c'est pas pour autant qu'il ne cessait pas ses jérémiades ! Quoi de mieux que de te faire réveiller par la femme de ménage, et de voir que ton coloc de chambre et pas là ? Ce fût la surprise du matin d'Auen. Nathanaël, son colocataire récemment arrivé, enfin, ya un bail, tout de même, n'était pas là. Après avoir juré contre la dadame, le jeune homme avait feinté qu'il allait quitter les lieux et rapporter la clé. Vous y croyez, vous ? Mais bien sûr que... NON. Au lieu de faire ça, môsieur le norvégien avait décidé de se taper une petite séance beauté. Une petite séance beauté pour Auen, c'est quoi ? Une longue douche, se coiffer puis, puis...


"Auen tu n'es pas sérieux... ?"
Le dépressif faisait la grosse voix, surpris et inquiet.
"Sérieux de quoi, Anu ?"
Répondit jovialement le jeune homme, passant une sorte de crème sur ses cheveux bleus.
"Tu ne vas pas encore te teindre les cheveux ?"
"Bah quoi, ça va te déprimer, mon p'tit nunu ?"

Un ton moqueur, peu importe l'avis du Dieu c'est sa tête, son corps, point barre. Une fois sa tête une fois de plus décolorée, - seriously, c'est la numéro combien cette teinture ?- , Auen se saisit d'un tube à la couleur plus que vive. La réaction du dieu égyptien ne se fit pas attendre.
"Oh non Auen... Tu... pas cette couleur ? Tu..."

Il en perdait ses mots, si bien que le norvégien laissa échapper un rire, appliquant la couleur au passage.
"Si, si Anu. J'en ai marre, tout le monde à les cheveux bleus, c'est pas moi d'être un mouton. Si la mode ose décréter ça comme couleur actuelle, je le tue."
Côté enfantin en force, tu peux pas lutter, Anubis, cherches pas. Le dieu lâcha un soupir, ne préférant guère s'étendre sur le sujet avec une tête de mule qu'était Auen.


Tandis que sa couleur prenait, le norvégien se questionnait sur son petit coloc'. Pourquoi était-il parti sans le réveiller ? Certes il est horrible quand on le décoince le norvégien, mais pas à ce point, si ? Si, si mais chut. Il était fier de lui, d'avoir réussi à créer un petit pont entre lui et le rouquin. Celui-ci s'était ouvert à lui, lui montrant sa passion dévorante pour les livres. Le décoloré n'en revenait pas quand il voyait qu'une petite tête comme lui pouvait emmagasiner autant de connaissances. Depuis l'arrivée du roux, Auen se sentait bien, content de se découvrir un goût pour la littérature qu'il rejette tant d'habitude. Certes le Dieu du petit garçon lui mène pas la vie facile, mais il s'en foutait. Le principal était là, le roux lui parlait presque sans se chier dessus ! Un sacrebleu de progrès, il vous jure ! Les minutes tournaient, si bien que le norvégien allait se retrouver avec une tête plus que colorée. Voyant cela, celui-ci lâcha un petit cri très viril, avant de se presser de rincer tout ça. Un geste rapide, d'un habitué, mais un peu affolé. Il allait être trop... trop coloré, là ! On le raterait pas au moins ! Un roi ne se rate pas, au pire !


Un coup de sèche cheveux, de la cire, et voilà sa nouvelle tête finie ! Auen sentait Anubis se terrer dans son âme, un lourd sentiment de honte faisant surface. Cette nouvelle couleur était si problématique ? Tant mieux ! Chantonnant, le jeune homme rangea son fessier en culotte de cheval comme à son habitude, en fait il le rangea pas quoi. Fermant la porte sans aucune douceur, sac à dos sur l'épaule, le norvégien avait envie de cuisiner là, maintenant. Il n'avait pas cours, alors autant s'occuper. Et si cours, il y avait, autant s'occuper. Oui. Marchant d'une façon plus que décontractée, Auen était bien dans ses pompes, amusé des réactions et paroles des personnes qu'il pouvait croiser sur le chemin vis à vis de sa couleur. Ahlala... il allait en entendre parler !
"Auen... tout le monde nous regarde... Tue-moi."

Faisant non de la tête, il gloussait légèrement, imaginant le dieu avec la même couleur. Tellement beau ! Auen arrivait enfin face aux locaux réservé au club qu'il avait plus ou moins fondé. Enfin un truc de bien qu'il avait fait avec inonder le pensionnat. Oui, vraimeeent. La Norvèèège quoi.  Puis là, d'un coup, une petite rousse sauvage apparue ! Devait-il lancer sa masterball et attraper le Nathanaël sauvage, ou tenter une approche plus douce. La master, allez ! On y croit ! Courant tel un gosse vers le rouquin, Auen lui saisit la taille pour le chatouiller. Un gosse, pas le roux, hein.
"Nathouuu ! ♥ Alors comme ça tu m'abandonnes dans la chambre ! Petit rustre !"
Un ton moqueur et joyeux. Le norvégien était vraiment bien luné. Comme quoi quand Anu la ferme, ça paye. Le traînant par le bras en chantant, agitant frénétiquement la tête sur la gauche puis la droite, Auen emmenait le jeune garçon avec lui dans les cuisines.


Jetant son sac nonchalamment, le norvégien tout excité de cuisiner enfilait son tablier, lançant un au rouquin.
"Tu sais la dernière fois tu m'as montré ta passion des livres. Alors à mon tour de te présenter la mienne !"
Une voix joyeuse, Auen riait, écartant les bras pour montrer la cuisine.
"Dis, t'aime quel plat ? Je peux te montrer deux-trois trucs, si tu en as envie !"

Il s'était planté devant le roux, tout sourire, à genoux, afin d'être à sa hauteur. Que c'est pratique d'être grand... Il voyait que le petit garçon le défigurait. Sa couleur ? Bah quoi, il aime pas le rose ?
"Bah quoi, ça m'va pas l'rose, Nathou ?"
Une mine exagérée déçue afin de rire, et de faire rire le gamin, il espérait. Au moins, il avait découvert le poteau rose, oui !

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«Le contraire de Paradis? Radis. Donc l'enfer est un radis. Et comme disait Sartre, l'enfer c'est tous les autres. Alors vous êtes tous radis. »

Un début de journée des plus calmes. Enfin... Pas pour moi... A quoi vous attendiez-vous? A une vie rooose, roooooose, roooose ? Et bien... Pas pour le petit déchet que j'étais. Sanders s'était bien sur amusé à me tendre un piège, et j'avais réussi à déguerpir par la seconde porte de la graaande classe de Technologies. Comme dans les vieux films de Charlot, où il trouve toujours le moyen de s'échapper par des moyens improbables. Sauf que lui... Il faisait rien les gens !

La rosée du matin était déjà tombé, lorsque je me blottissais dans la Serre, contemplant une nouvelle fois mes plantes chéries... Plus loin des roses avaient fleuries, tantôt blanches, tantôt rouges, tantôt doucement rosatres... Je n'aimais pas beaucoup les roses, je trouvais cela tellement... Tellement extravagant... Et puis, je ne me voyais pas vraiment offrir des roses à une fille... Peut-être à .. M-mary? N-nous ne nous étions pas recroisés, et à vrai dire... Elle ne voulait surement pas me revoir. Mais elle avait été si gentille, si... si jolie? Mes joues prirent une teinte rosée alors que je me souvenais de notre simple contact, et je plongeais pour me cacher... De qui? De personne. M-mais après tout... J-... J'agissais un peu étrangement quand Mary venait à mes pensées ! Etait-ce l'am...


« -Oh? Tu crois vraiment qu'un garçon comme toi aurait une chance? Surtout qu'au final... Elle n'est jamais venue te reparler. Peut-être qu'elle t'a trouvé pathétique? Qu'elle t'a vu comme moi je te vois, Justin? Tu devrais ouvrir les yeux un jour ! »

«M-mais... M-mais je...»

« Mais quoi? Elle a accepté de t'adresser la parole, et désormais, tu serais prêt à affronter une armée de guerriers ? Oh... Sombre idiot. Tu n'arriverais même pas à effleurer l'orteil de quelqu'un sans te mettre à pleurer. »

Je rouvrais la bouche, pour ensuite la fermer. Puis je... Je la rouvrais. Il... Il avait raison. Les larmes montaient, montaient, et je serrais les poings. J'étais bien trop faible pour attirer qui que ce soit. La sensation humide que je connaissais bien pris place le long de mes joues, me rendant encore plus pathétique, accentuant cette douleur au fond de ma poitrine. Qu'allais-je faire de moi, Maître ?

Une fois les larmes calmées, je sortais des Serres... Je devais retourner dans cet enfer... Les cours? Oh non ! Non... Une chose encore plus pathétique : les cours de cuisine... Pourquoi je m'y étais inscrit déjà? P... Pour apprendre à cuisiner? Je ne savais même pas. J'avais voulu me persuader, me dire que j'étais capable de faire quelque chose de mes dix doigts... Mais apparemment, cela n'était toujours pas possible... J'étais réellement incapable de réaliser quoi que ce soit. A peine arrivé, au club, je m'avançais lentement. Mon... Mon colocataire n'était pas là. Prudemment je m'avançais, quand soudainement... Des mains me saisirent, et... Je lâchais un cri, puis plusieurs alors que je me tortillais dans tous les sens ! Il... Il était encore venu me torturer, pas vrai? Lorsqu'il me lâchait, mon coeur battait à tout rompre... Je me tournais vers mon diable et... Je... C'était quoi ça ?

"Nathouuu ! ♥ Alors comme ça tu m'abandonnes dans la chambre ! Petit rustre !"

Quand il me prend dans ses bras
Il me parle tout bas
je vois la vie en rose

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C'ÉTAIT QUOI CA? Immédiatement je baissais les yeux... Être avec lui, désormais, c'était se faire remarquer... C'était signer son arrêt de mort... Tout le monde allait se moquer d'Auen, et ... Au passage, de moi ! J'avais tellement honte à cet instant, que je ravalais tant bien que mal mes larmes... Il... Il était c-complètement fou !

"Tu sais la dernière fois tu m'as montré ta passion des livres. Alors à mon tour de te présenter la mienne ! Dis, t'aime quel plat ? Je peux te montrer deux-trois trucs, si tu en as envie !"

J-je... Pouvais voir le r-rose... Qui ... M'explosait la rétine. Je... Je... Euh... Un plat? Pourquoi faire? Euh... Euh... Oui ! La cuisine! Euh... Euh... Cerveau? Cerveau? Allô la Terre, ici Nathanaël ! On a un problème !

"Bah quoi, ça m'va pas l'rose, Nathou ?"

Ah... S-sisi... Ca lui allait... ? Euh... Que f-fallait-il répondre à ça? Lentement, je tentais de répondre, serrant mes vêtements, angoissant encore plus qu'avant.

«Euh... Cheveux... Mangés... Roses... Purée... Je... Je t-trouve q-que cette purée te va b-bien... Euh ! Ce r-rose... »

Calme toi, calme toi... Tu peux reprendre ton calme. Mais d'autres élèves qui étaient présents... Se contentaient de pouffer en nous regardant. J'étais gênée, j'angoissais... Et à vrai dire... Je ne savais plus où me mettre.

«J'aime b-bien... La purée ? Si-sinon, j-j'aimerais bien app-prendre à faire des.. des... Roses des sables? Euh non! Un pet-tit dessert au ca... caramel?  »

Peut-être que Mary apprécierait... Si je lui offrais?

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