En r'venant d'chasser l'dragon...

Feat Alistair

J’avais vu des trucs pas croyables dans ma vie en terme de jobs sales…mais ça c’tait un autre niveau…Ce coup de cash…Y’avais une trap…J’savais, Blaine savait…Maša avait appris, j’avais fait pareil. Le pire…on m’avait félicité, j’tais celui qui avait supporter le plus longtemps apparemment. J’t’ais l’meilleur, j’valais le montant payé! J’avais fait mon job comme personne d’autre l’aurait jamais fait. Pour une fois…c’t’ais étrangement pas aussi satisfaisant à entendre…s’vallais…ça… À ma grande honte, j’avais même fini par demander qu’on m’injecte la came que Blaine m’avait fourni…pour eux s’tais normal…mais moi qui m’tais jurer d’pas aller jusque-là…M’enfin…une fois n’est pas coutume comme on dit…mais pour le moment s’tait clairement c’qui m’avais permis d’finir la nuit…quelques heures d’apaisement, d’analgésie et de flash d’euphorie qui allait m’permettre de ram’ner ma peau au pensionnat. Sur la fin d’job, j’t’ais aller trouver Maša avec ses potes dans la crack house du coin, elle avait pris soin d’moi…malgré tout s’qu’on pouvais dire s’te fille était un ange…pas un tout doux qu’on souhaite rencontré mais plutôt une guerrière en son genre… néanmoins...vision du paradis quand on avait b’soin. Chassez l’dragon avec elle pour s’assurer que j’revienne pas trop rapidement avait finalement été salvateur pour ma personne autant physiquement que psychologiquement.

Plus tôt dans la soirée, l’aiguille d’la sister avait cassé dans mon bras, mais j’me sentais tellement loin d’tout ça…après quelques heures à planer, j’commençais à r’venir à moi…f’sait encore noir mais surement pas pour longtemps …fallait j’me traine au pensio…dans cet état?...Pas l’choix… alors j’marchais et marchais…boitant légèrement…Sur la route un mec que j’connaissait bien s’tait finalement arrêter, prenant pitié sans doute, il me proposa d’me faire un lift…j’voyais bien qui voulait des détails, mais j’gardait silence…encore un peu dans les vappes. La douleur qui rev’nait, l’anxiété, la honte…l’allure que j’avais…des ecchymoses…partout…les connards m’avaient même déchirés mon veston et ma chemise détaché par manque de boutons à présent…J’sentais un mélange de cigarettes et d’alcool…j’voulais même pas voir ma tronche. J’fini par arrivé au pensio, poussant les grilles, j’me dirigeai tant bien qu’mal jusqu’à ma chambre, m’écrasant parfois au sol, peu solide sur mes deux jambes.

*Allez…on y es presque!* Me dit Aphrodite de sa voix rassurante. Elle avait tenté d'm’encourager à poursuivre tout au long du trajet chaque fois que j’faiblissais…elle essayait d'me servir de conscience comme j’en n’avait plus vraiment. J’avait toutefois noter qu’elle avait semblé ébranlé par ce qu’elle avait vu c'soir...avec raison.Elle avait rager d'mevoir traité ainsi...et d'pouvoir rien faire. Elle m'avait supplier de partir ou d'les démolir, mais j'avais refuser...après avoir commencé, pas question que j'laisse tomber..pas tout ça pour rien...

Enfin, j’poussai la porte d’la chambre. M’dirigeant vers mon lit, m‘accrochant un peu à tout sur mon passage dont à mon rideau qui ne su pas supporté mon poids. J’m’écraser au sol. De là j’observais mon lit…vide et un profond malaise me pris. J’avais pas tellement le goût de juste…me coucher…comme ça…J’y arriverais pas de toute façon. Mon regard se portait sur la fenêtre à travers laquelle un mince filet de lumière rougeâtre, passait à travers les rideaux et m’indiquais que le levé du soleil était imminent. J’restai au sol un moment, sentent un vague de tristesse m’envahir. J’ravalai et décidai d’faire s’qui fallait pour m’occuper…ou pas rester seul du moins…J’avais attraper la croix qu’j’avais au cou, la retirant, puis l’enserrant fortement dans ma main comme pour me rassurer. J’me trainai ensuite jusqu’au lit d’Alistair qui était en face du mien. J’m’agrippai sur le rebord pour me relever et me laissai chuter à ses côtés, yeux grands ouverts, pupilles rétracté un peu trop pour être normal, sans un mot…j’pouvais pas…ça voulait pas sortir…pourtant j’aurais voulu. Il était dos à moi et j’allai m’coller contre lui, l’entourant de mes bras, en recherche de réconfort certainement, appuyant ma tête dans son dos…s’t’ais con…où j’avais la tête? Ah oui…beaucoup trop loin…mais sur le coup ça paraissait une bonne idée. Aussi, j’me sentais de plus en plus mal physiquement, ignorant comment me placer je bougeais beaucoup me replaçant sans cesse…j’avais chaud…mais aussi, des sueurs froides parcourait mon corps tout comme des spasmes musculaires douloureux de plus en plus fréquents. Chaque inspiration me causait des douleurs au niveau des côtes…La réalité allait m’frapper en pleine figure comme si on m’l’avait pas d’jà suffisamment fait subir c’soir. J’me mis à marmonne, chuchoter, sifflant des paroles inaudibles entre mes dents. À ma grande surprise, Aphrodite ne protesta pas contre cette proximité. Au contraire, elle se faisait compréhensive. Tant mieux, j'avais pas la tête à ça...

Réveil angoissé

PV Alistair et Ethan

J’entendais vaguement du bruit dans la chambre. Ce devait être Ethan qui revenait. Je l’avais vu partir la veille avec un sac, sans doute allait-il travailler et passer le reste de sa soirée on ne savait où. J'entrouvris un oeil. Le soleil commençait tout juste à se lever.

*Encore trop tôt,* songeai-je en me retournant contre le mur, resserrant mes couvertures autour de moi.

Njörd me répondit à peine d’un borborygme endormi. Je fit abstraction du petit raffut de l’autre côté du rideau, cherchant à nouveau le sommeil. J’y sombrais rapidement lorsque je sentis un poids tomber à côté de moi. Ma respiration se figea et mon corps se tendit.

*Qu’est-ce qui se passe ?*

Ma divinité s’était éveillée en ressentant ma soudaine tension.

*Ethan est dans mon lit.*

Il y eut un moment de silence. Un bras entoura ma taille et une tête s’appuya contre mon dos. Ma respiration s’accéléra alors et mon coeur se mit à battre plus fort. Je sentis la chaleur monter à mon visage.

*Oh. Amuses-toi bien alors.*

*Njörd, c’est pas ce que tu crois!*

Son rire amusé me répondit et il se tut. Quel abruti !

Je n’avais pas peur qu’Ethan profite de moi. J’avais bien compris que j’étais hors de sa ligue, après les histoires que j’avais entendue. Ce qui ne m’empêchait pas de me sentir fiévreux de sa proximité. Je détestais ça. Surtout qu’Aelter... Aelter ! Et s’il se réveillait et le trouvait là contre moi ? Nous savions tous les deux à quel point notre colocataire pouvait être tactile mais à ce point ? Mes pensées traversèrent un long tunnel de souvenirs douloureux et furent stoppée par la voix d’Ethan, qui murmurait des paroles incompréhensible.

C’était Ethan. Oui, il était tactile à ce point.

Je pris une longue inspiration pour tenter d’apaiser mes nerfs. C’est alors que je senti ces odeurs émanant de sa personne, un mélange de cigarette, d’alcool, de sueur et de parfums étranges. Je fronçai les sourcils. Peut-être... Peut-être était-il saoul ?

Je posai ma main sur la sienne avec précaution et secouai doucement son bras.

‘’Ethan,’’ murmurai-je, ‘’tu t’es trompé de chambre.’’

Je me retournai lentement sur le dos en retenant son poignet entre mes doigts, notant qu’il serrait fermement quelque chose au creux de sa main. Ce fut cependant la trainée sombre à l’intérieur de son bras et l’éclat d’une aiguille prise sous sa peau qui me fit sursauté. Je me redressai sur mon lit, son bras glissant sur mes jambes. J’eus un aperçus de l’apparence d’Ethan, affaissé sur mon lit. Les cheveux en bataille, ses vêtements étaient à moitié déchirés, son visage était sale et des ecchymoses se formaient sur sa peau par endroit. Du sang séché semblait avoir adhéré à son arcade sourcilière, de ce que je pouvais en voir. Ses jambes ballottaient dans le vide au bout de mon lit.

Njörd jura.

‘’Ethan ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ?’’

Malgré l’angoisse de le découvrir ainsi, je tentai de garder ma voix à un niveau faible. Avec difficulté, je le hissai comme je le pu sur le lit en le tirant sous ses aisselles humides. Je le relâchai lorsque sa tête fut contre mon oreiller et ses jambes confortables sur la longueur du matelas.

‘’Attends-moi ici, je... Je vais chercher...’’

Chercher quoi ? De l’aide ? Une trousse de premier soin ? Un seau en cas de vomissement ? Assis sur mon lit, je regardai Ethan, anxieux.

‘’De quoi as-tu besoin ?’’

En r'venant d'chasser l'dragon...

Feat Alistair

Ce fut la main d’Alistair qui secouait mon bras qui me ramena dans l’moment présent.

‘’Ethan, tu t’es trompé de chambre.’’ Murmura t-il.

J’émis un petit grognement en guise de réponse, comme s’il me dérangeait en bougeant. Non j’m’étais pas trompé…j’tais bien là…Juste comme ça immobile dans un lit douillet. Ali m’attrapa le poignet raidi par ma prise alors qu’il s’retournait sur le dos, sans doute pour mieux m’voir. À peine quelques secondes après, il s’tait soudainement redressé.

"Comme Leila..." Répondis-je tardivement, le temps qu'le commentaire fasse son ch'min, accompagnant mes paroles d'un p'tit coup d'rire sec et court qui m'donnait l'air un peu bête.... J'm'était sans doute remémoré de vagues souv'nir de ma première rencontre avec la sal*pe qui v'nait d'essayer d'détruire ma réputation en publique. Sans m'attarder plus sur le sujet par manque de concentration, j'entendais tout d'même Alistair me parler d'façon lointaine ou faible...ou forte...alors qu'j'avais les yeux toujours fermé en tentant d'écouter.

‘’Ethan ! Qu’est-ce qui t’es arrivé ?’’

« Dure soirée…C’est si pire que ça? » marmonnais-je en parlant évidemment d'mon allure.

J’le senti m’agripper par le torse pour me replacer convenablement dans le lit alors que ma chemise collait à ma peau. J’émis un chuint’ment de douleur en sentant mes muscles abdominaux obliques et ceux sous le bras étiré…où c’tait les côtes? Meh…

« Merci… » Dis-je après avoir tout de même réalisé qu’j’t’ais d’jà mieux avec mes jambes stabilisés.
J’avais à présent la tête dans son oreiller et la laissais s’y enfoncer…hmm…moelleux…

‘’Attends-moi ici, je... Je vais chercher...’’

« Non…atta… » J’lui attrapai le poignet mollement ouvrant les yeux subitement. J’voulais pas vraiment qu’il parte…pas qu’il aille chercher de l’aide non plus.

*Mircea…laisse-le t’aider. Tu as besoin de soins.*

Je n’répondis pas…avoir la tête à deux voire trois place à la fois s’tais beaucoup trop! Elle avait bien passé quelques commentaires…mais actuellement j’voulais juste être bien…et j’savais pas comment…j’voulais pas d’aide…pas vraiment…pas faire pitié…garder le peu d’dignité qui m’restais.

‘’De quoi as-tu besoin ?’’

« J’suis encore beau hein?...Ou au minimum…encore « cute? »» Interrogeai-je mon coloc, d’un air grave et sur un ton quasi suppliant involontaire, cherchant à jauger si j’tais récupérable, si les dégâts étaient réparables.

« Faaaabuloous…» murmurait-je en ricanant bêtement, d’un rire nerveux, faisant de petits gestes théâtraux des mains qui se seraient clairement fait plus grand si j’tais en forme. Aphrodite savait qu’ça cachait une grande insécurité d’m’a part. L’humour pour ne pas sombrer plus…
J’notai l’inquiétude d’Alistair dans son regard.

« B’soin de rien… Ça va…» Lançais-je hésitant, en me relevant doucement et m’appuyant sur son oreiller. J’revoyais le regard des plus jeunes quand j’rev’nais du bureau du recteur. Cette angoisse quand j’me réfugiais en silence de nouveau dans mon lit et qu’on m’regardait, attendant une réponse qui les réconforterait…Alors je leur disais...

« Tout va bien... Rien de grave s’est passé, j’ai fait une bêtise c’est tout, mais tout est réglé. Ça…ira…mieux demain.»…et que j’étirais le sourire franc qui leur permettait d’se coucher et d’rêver sans crainte….et à moi d’supporter le tout, pour moi, mais aussi pour eux… S’te fois par contre, mon ton d'voix avait l'air d'une phrase toute faite et mon sourire avait l’air écrasé sous la tuméfaction de ma pommette…c’qui gâchait un peu l’effet d’toute évidence. J’tentai d’renforcé l’image de ma détermination par un petit levé d’point…un peu lent pour être crédible. Ce faisant, j’avais relâché un peu ma prise sur ma croix qui était tombée dans un petit moment de faiblesse. Rapid’ment, j’plaquai ma main dessus, l’agrippant d’nouveau, ram’nant ma main vers moi. Nerveux, ayant l’impression d’avoir montré un peu trop…d’être vulnérable et de ne pas avoir l’air crédible, j’tentai un changement d’sujet. M’fallait retrouver la face…vite…

« J’ai p’têtre un peu mal au bras. » Laissai-je finalement tomber alors que j’sentais la douleur de plus en plus sans trop savoir pourquoi. J’avais s’t’impression qu’on m’tricotais la veine encore. Finalement, c’t’ais comme si j’lui donnais la permission d’faire au moins ça plus que d’l’encourager à l’faire…J’portai mon autre main contre mon bras, accessible par une déchirure de ma manche, que j’voyais plus ou moins correctement tentant d’voir ou d’toucher s’qui s’y passait en fait. J’senti le glissement d’mes doigt sur mon bras visqueux. J’compris immédiatement, qu’j’étais pas indemne à s’niveau…

« Les sal*pards… » Grognai-je. J’savais qu’ils avaient fait exprès. J’tentais d’retirer ma ch’mise, mais n’réussit qu’à m’y empêtrer comme un con. J’abandonnai, laissant tomber ma tête vers l’arrière, découragé, puis ma propre personne contre l’oreiller.

Pratiques insalubres

PV Alistair et Ethan

« Dure soirée…C’est si pire que ça? »

Oui, songeai-je, observant les contusions sur la peau de son torse couvert de sueur maladive. Il me remercia alors que je plaçais correctement l’oreiller sous sa tête. Lorsque j’optai finalement de quitter le lit pour lui laisser toute la place, il me retint par le poignet.

« Non…atta… »

Je vis ses pupilles anormalement contractée. Je ne m’y connaissais pas en drogues mais je savais que celles dont on nous mettait en garde à l’école causaient plutôt une dilatation des pupilles. Je passai ma main au-dessus de son bras blessé sans oser le toucher. Qu’est-ce qu’il avait pris ? Pourquoi ?

‘’Aelter,’’ appelai-je, nerveux.

Le silence était équivoque.

« J’suis encore beau hein?...Ou au minimum…encore « cute? »»

Son ton était grave, implorant. Le désespoir était palpable dans sa voix. Puis, il rit nerveusement.

« Faaaabuloous…»

Ses gestes étaient faibles, dérisoires. Je me crispai, troublé par son état. Je me concentrai sur le violet de ses yeux. Son regard était flou mais la couleur était vive, sereine dans son chaos. Je sentis ma peau s’embrasée. Sans doute ne se souviendrait-il pas de mes paroles ?

‘’Tu es toujours magnifique à mes yeux.’’

Je me retins de repousser les mèches de ses cheveux qui glissaient sur son visage tandis que son sourire disparaissait.

*Il a besoin de soin, Alistair.*

« B’soin de rien… Ça va…»

Ethan se redressa difficilement contre l’oreiller, que je me hâtai de déplacer avec ses mouvements.

« Tout va bien... Rien de grave s’est passé, j’ai fait une bêtise c’est tout, mais tout est réglé. Ça…ira…mieux demain.»

‘’Rien de grave’’... ‘’Ça ira mieux demain’’... ‘’Tout va bien’’... Même Ethan ne semblait pas croire ses paroles. Il leva son poing en l’air pour confirmer ses dires et un objet s’en échappa. Sur les draps était tombée une croix en bois, similaire à celle que j’avais reçu lors de ma première communion. J’avais perdu la mienne depuis longtemps. Il plaqua rapidement sa main au-dessus de la croix et la ramena contre sa poitrine comme un réflexe.

*Les hommes cherchent le réconfort des Dieux lorsqu’ils ont commis les pires péchés.*

‘’Ethan, je suis timide, pas naïf...’’

Je rougis de ma propre prétention et posai mon regard sur mon matelas, tirant sur les manches longues de mon pyjama. J’hésitais. Que devais-je lui dire d’autre ? Avec précaution, j’étirai ma main vers son bras intacte posé sur le lit. Je pris ses doigts entre les miens et serrai, mon pouce glissant sur ses phalanges.

« J’ai p’têtre un peu mal au bras. »

‘’Normal, une aiguille y est plantée,’’ murmurai-je.

Il retira sa main de la mienne et la posa contre son bras blessé, cherchant le bout de métal des doigts.

« Les sal*pards… »

Je fronçai les sourcils. Quelqu’un d’autre l’avait drogué ? Njörd grogna de contrariété. Ethan tenta sans succès de retiré son veston dont la manche de son membre mutilé avait été arrachée. Sa chemise autrefois blanche était largement déchirée où on l’avait piqué. Malgré ses efforts, les deux vêtements restèrent coincé au niveau de ses biceps. Il abdiqua, constatant son échec, et se laissa retomber contre mon oreiller.

‘’Ne bouge pas.’’

Sa chemise était retenue par deux boutons dans le bas. Je les détachai avec difficulté, mes doigts moites glissant sur leur surface. Je l’aidai ensuite à retirer ses bras des manches, posant mes mains sur ses épaules et ses avant-bras. Je portai une attention particulière à ne pas abîmer encore plus son bras blessé, admirant au passage les tatouages qui parsemaient sa peau, camouflant quelque peu certaines ecchymoses plus larges. Lorsqu’il fut enfin libre de ces vêtements, je laissai le veston tomber sur le plancher, utilisant ce qui restait de sa chemise pour éponger rapidement la sueur sur son torse avant de la lancer au même endroit. Je pris ensuite son avant-bras entre mes mains, observant l’aiguille. Je levai les yeux et regardai autour de moi ce qui pourrait m’aider à au moins nettoyer le sang sur son bras. Il me restait un verre d’eau à moitié plein sur ma table de chevet, juste à côté de mon escargot en terre cuite. Je me figeai un instant en le voyant. J’avais oublié de le ranger la veille. Je chassai les pensées qu’il m’inspirait, poursuivant ma recherche pour trouver un bout de tissus propre à utiliser avec l’eau.

*Ta chemise.*

*Quoi ?*

*Utilise ta chemise. Déchire-là ou enlève-là, c’est le morceau de tissus le plus propre et accessible que tu as à portée de main.*

Je regardai mon pyjama. Écarlate, je la retirai rapidement en la passant par-dessus ma tête. Je ne possédais pas beaucoup de pyjama, autant pouvoir conserver celui-là après un bon nettoyage. Timide de ma demi-nudité, je me penchai rapidement vers la table, prenant le verre et me réinstallant dos contre le mur. Je pris le bord du verre entre mes dents, tordit le bas de ma chemise de pyjama, repris le verre entre mes mains et trempai le tissus dans l’eau. Une fois qu’il fut imbibé, je le retirai du verre et pris le bras d’Ethan du bout des doigts. Je commençai par le débarrasser du sang séché du bout de ses doigts jusqu’au creux de son coude. La tâche était étrangement relaxante. Concentré, je ne pensais à rien d’autre qu’au soin avec lequel elle était accomplie, laissant un espace large autour de l’aiguille pour éviter de m’y piquer. Après quelques minutes, je levai les yeux vers Ethan, calme.

‘’Je vais retirer l’aiguille, okay ?’’

Je pliai ma chemise et pressai deux doigts contre le tissus pour créer une barrière de deux épaisseurs. Ce n’était certainement pas le plus salubre, mais Ethan ne voulais pas être laissé seul. Je n’avais pas non plus envie de l’abandonner dans cet état, même pour quelques minutes. J’approchai mes doigts protégés de l’aiguille. Je cherchai le regard d’Ethan.

‘’À trois, okay ? 1...2...3’’

Je tirai sur l’aiguille, la lançai sur la table de chevet et pressai fermement d'une main ma chemise contre la blessure qui se remit à saigner. Je soupirai de soulagement. Je ne m'étais pas blessé avec l'aiguille et Ethan en était délivré. J'observai les détails de son visage, mon pouce de ma main libre traçant des courbes imparfaites sur son bras maintenant propre. D'une voix douce, je lui demandai à nouveau,

''Qu'est-ce qui s'est passé, Ethan ?''

En r'venant d'chasser l'dragon...

Feat Alistair

‘’Tu es toujours magnifique à mes yeux.’’

À ces mots j’me détendis instantanément…fiou…s’tait pas si mal…C’est vrai, j’me sentais d’jà mieux…la nervosité avait baissé d’un cran…maintenant s’tait le corps qui suivait pas….et la tête…fallait m’changer les idées un peu, mais à la place…les idées m’assaillaient…les effets allaient s’estomper…Oh Seigneur…ces moods swing étaient tellement insupportables! Mais ça irais…ça irais…même Alistair était au p’tits soin à placé son oreiller et tout…si mignon s’garçon!

‘’Ethan, je suis timide, pas naïf...’’

Mon cœur se serra. J’savais, mais j’aurais espéré en cet instant qu’il s’contente de faire l’innocent. J’avais l’vé mon r’gard instable sur lui, surpris d’son audace de m’le balancer comme ça, sans trop répondre autrement que par un faible murmure.

« J’sais… »

Pendant c’temps, Ali avait étiré son bras jusqu’à atteindre mes doigts qu’il serra, caressant mes phalanges de son pouce. C’t’ait doux…pas désagréable…rassurant…il aurait pu continuer longtemps, son touché m’détendait. J’me concentrai dessus jusqu’à ce que la douleur de mon bras devienne plus forte. J’avais alors osé lui balancer l’info qu’j’avais mal et il m’avait confirmé ma crainte…l’aiguille y était encore logé, du moins une partie…J’m’étais alors mis à la chercher, tentant d’me dévêtir pour mieux travaillé et avoir moins de bouffé d’chaleur…chose totalement impossible…J’comprenais même plus l’sens d’ma ch’mise. J’avais rapid’ment abandonné, empêtrer dedans en ayant essayé de tout retirer d’un coup; bras dans le dos, ch’mises bloqués au niveau des avant-bras. J’me sentais m’notté. fessier en culotte de cheval, y’avait combien d’trou après ça.

*Ne te décourage pas…ton ami va t’aider Mircea…Laisse-toi aider un peu.*

‘’Ne bouge pas.’’

Ali s’chargea d’me dévêtir et même de m’éponger un peu… Quel soulagement! J’fermai les yeux un instant, prenant l’temps de sentir un peu la fraicheur qui semblait enfin atteindre ma peau. Frissonnant un peu par moment à cause de l’air sur la sueur, ce s’rait au moins plus facile d’me couvrir pour me réchauffer au besoin que d’retirer ce labyrinthe de vêtement pour me refroidir. J’me sentais aussi plus libre de mes mouvements. J’me laissai choir une fois de plus, bras écarté, m’étant auparavant rel’vé pour aider Ali. Ce dernier en profita pour jouer avec mon bras, j’me laissai faire comme le r’commandait ma déesse. J’vis Alistair retirer sa chemise pour s’en servir, la trempant dans le verre d’eau sur la table de chevet…Comme par réflexe, j’tendis mon autre bras vers le verre d’eau, me r’levant d’nouveau. J’réalisais qu’j’avais la bouche sèche…mais à mi-chemin j’notai la présence d’une bestiole sur le bureau et stoppai mon mouvement dans le vide, ramenant mes doigt à ma main, hésitant et évaluant la situation comme j’le pouvais. C’la m’pris un moment avant d’réaliser qu’c’était une fausse…et qu’c’tait ma vue instable qui m’donnais l’impression qu’ça rampait. Aphrodite m’en assura d’ailleurs en riant légèrement d’m’a réaction, puis s’excusant. Son rire aussi m’faisait du bien. Un mince sourire en coin apparu brièvement, puis disparu aussi rapidement sous la concentration qu’allais m’demander les gestes suivants. J’attrapai finalement la chose…un escargot apparemment. Pendant c’temps Ali jouait avec mon bras, prenant le verre d’eau qu’j’avais totalement oublié. Moi, j’tais occupé à r’garder les détails. Terre cuite? Laqué ou juste peinturé?

‘’Je vais retirer l’aiguille, okay ?’’

« M’key… » Répondis-je faiblement d’un air absent, toujours concentré sur le p’tit animal, observant, mais surtout, ressentant les détails d’la sculpture miniature que j’renfermais délicatement entre mes doigts. D’une oreille, j’entendis alors Alistair s’adresser à moi.

‘’À trois, okay ? 1...2...3’’

« Tire juste, le décompte c’est pire…Pourquoi tout l’monde avertit…débile… » Ni agressifs ou colériques, ces derniers mots n’étaient pas dirigés vers Ali, mais plutôt lancé en l’air lâchement comme une brève pensée qui passait par là.

J’fis une p’tite grimace de désagrément lorsqu’il retira l’aiguille. Par chance, j’tais pas encore assez là pour m’être contracté à 3 d’toute façon. J’ouvris de nouveau ma main libérant la bestiole de nouveau et rel’vant ma main d’vant moi au niveau de nos deux visages, entre nous.

''Qu'est-ce qui s'est passé, Ethan ?'' Vis-je les lèvres d’Ali articuler de l’autre côté du petit bibelot.

Les courbes qu’il effectuait sur mon bras me plaisaient bien, ce qu’il me demandait, un peu moins. J’ouvris les lèvres pour lui répondre…laisser sortir les mots…rien…par quoi commencer de toute façon. Y’avait rien vraiment à dire de toute façon…Malgré tout j’me triturais le cerveau avec c’te question, et j’fronçai les sourcils, mon visage se renfrognant et démontrant clairement mon malaise avec la question…Oui j’l’avais bien entendu sa question…non j’voulais pas y répondre…même si tout était coincé dans ma gorge comme s’il fallait qu’s’a sorte.

« Je… »

J’ravalai difficilement, le regard fixé sur la petite bête. D'un sens, elle me dérengeait aussi, fallait vraiment qu'je partage mon avis d'artiste...pis l'sujet était plus intéressant.

« J’l’aurais pas fait comme ça…pas la peau…trop égale…trop rond les taches…Antenne trop courtes…les détails sont pas assez fin…grossiers, surement à cause des outils…meh…J’aime la couleur…beau…un peu fantaisiste par contre…pas mauvais…dépend d’l’intention…Tu l’as fait?»

*Évidemment, il fallait que tu changes le sujet! Allez! Ça te ferait du bien de te confier un peu, avoir au moins une personne avec qui tu laisserais tomber ton masque un petit peu. Ce genre de chose, tu ne peux pas garder ça pour toi à vie! Mircea chéri…coopère. Commence par le plus simple! Une chose à la fois…même si ce n’est pas entier.*

*J’l’ai d’jà dis et ça m’a attiré que des emmerdes.*

Mon ton étais plaintif, s’tais vrai qu’j’en avais parlé…mais oui j’voulais en parler…savait pas comment…mais pas tout hein y’a des limites…mais d’jà j’t’ais pas fière d’mes nouveaux essaies d’la soirée…oui…ça pouvait être le début. Après un moment de silence, j’me lançai finalement dans un semblant de confession. L’escargot tomba dans les draps alors que j’attrapai le visage d’Alistair délicatement, rapprochant mon visage du siens réalisant plus ou moins qu’une tel proximité pourrait le rendre mal à l’aise, puis chuchotai.

« Ali, pas d’héro jamais…efficace, mais mal…Ce down! C’est d’la merde.»

J’me rapprochai, recroquevillé aux côtés d’Alistair et allant loger ma tête dans le creux de son épaule nue. J'étendis mon bras sur lui.

"Encore?" Demandais-je timidement.

J'entendais et ressentais Aphrodite glousser et fondre devant mon attitude. Depuis que nous nous connaissions, elle m'avais jamais vu être timide...faut dire aussi qu'ça m'arrivait pas souvent....mais ouais...

Recherche de réconfort

PV Alistair et Ethan

Je remarquai l’attention d’Ethan pour mon escargot lorsqu’il le prit dans ses mains, l’observant de tous les côtés alors que je retirais l’aiguille de son bras après mon décompte.

« Tire juste, le décompte c’est pire…Pourquoi tout l’monde avertit…débile… »

Ethan semblait à mille lieu d’ici, concentré sur l’insecte en terre cuite qu’il tenait à la main.

‘’Par politesse,’’ répondis-je d’un ton paisible ‘’ou par manque d’expérience.’’

Le sang cessa rapidement de s’écouler de sa blessure. Je gardai ma chemise souillée à portée de main au cas où mais laissai son bras libre. Il leva le bras, l’escargot entre nos deux visages. Mon focus passa du sien à la petite sculpture, ramenant un flot de souvenir. Un cours d’art, un garçon au sourire enthousiaste et aux yeux brillants. Je ramenai mon attention vers Ethan. Il ouvrit la bouche comme pour répondre à ma dernière question, puis fronça les sourcils, l’air morose.

« Je… »

Il déglutit avec difficulté, hésitant. Mes mains étaient toujours sur son bras mais j’avais cessé le mouvement de mon pouce, tendu d’anticipation.

« J’l’aurais pas fait comme ça…pas la peau…trop égale…trop rond les taches…Antenne trop courtes…les détails sont pas assez fin…grossiers, surement à cause des outils…meh…J’aime la couleur…beau…un peu fantaisiste par contre…pas mauvais…dépend d’l’intention…Tu l’as fait?»

Sa réponse me laissa perplexe avant que je ne comprennes qu’il parlait de l’escargot.

*Il n’a pas envie de parler.*

*Je le vois bien.*

‘’C’était un cadeau, ‘’ répondis-je simplement.

Son malaise était apparent et je le comprenais. Un silence calme s’installa. Il laissa finalement tomber mon escargot entre les draps et pris doucement mon visage entre ses mains. Mes yeux s’agrandirent de surprise et mon souffle se coupa alors que mon coeur se remettait à battre la chamade.

*Il te fera faire une crise cardiaque un jour.*

J’ignorai le commentaire affable de Njörd alors qu’Ethan rapprochait son visage du mien. Il s’arrêta à quelques centimètres trop près et chuchota,

« Ali, pas d’héro jamais…efficace, mais mal…Ce down! C’est d’la merde.»

Je ne savais pas quelle émotion adopter. Étonnement, perplexité, déception, soulagement, toutes se battaient pour le contrôle des traits de mon visage. Puis une seule gagna la partie, la toute dernière, tandis qu’Ethan se recroquevillait à mes côtés, posant sa tête sur mon épaule et étirant son bras blessé sur mes jambes. La compassion.

‘’Encore ?’’

Je fronçai les sourcils. Encore quoi ? Redemandait-il de la drogue ?

*Je crois qu’il appréciait le mouvement de tes doigts sur sa peau.*

*Oh.*

Je rougis de ne pas avoir compris tout de suite. Je ne m’étais pas rendu compte... Je posai l’une de mes mains sous son avant-bras, glissant les doigts de l’autre sur la surface qu’il me présentait. Mon mouvement n’avait pas de sens, je dessinais des arabesques et des courbes longues, prenant garde à ne pas toucher sa blessure. Au bout d’un moment, je posai ma tête sur la sienne. Le silence nous enveloppait. J’avais toujours dans ma gorge ces mots que j’avais envie de lui dire, ces questions que je voulais lui poser. J’hésitais. En temps normal, je respectais l’intimité des gens autant que je voulais qu’on respecte la mienne. Mais, en temps normal, je n’allais pas dans leur lit aux petites heures du matin parce que je n’allais pas bien... Et si... Je regardai mon escargot, intact sur mes draps. Parler de... lui... m’était encore trop difficile. Je fouillai ma mémoire à la recherche de quelque chose à lui offrir. Peut-être se sentirait-il plus à l’aise si je lui donnais une confession en premier ? Je me doutais que le poids de la sienne devait être plus lourd que ce que j’avais vécu jusqu’à présent. Un souvenir s’imposa cependant à mon esprit lorsque je me rappelai la croix d’Ethan, qu’il serrait toujours dans son autre main.

‘’Njörd m’a dit... que les hommes cherchent le réconfort des Dieux lorsqu’ils ont commis les pire péchés. Je... J’ai fait ma première communion quand j’avais 8 ans et, l’année suivante, j’étais dans une autre famille d’accueil. Entre temps, j’avais perdu la croix en bois qu’on m’avait offert, similaire à la tienne. J’étais allé voir Elizabeth, celle qui s’occupait des enfants. Je lui avais demandé si Dieu allait être fâché contre moi, si je devais aller confesser ma perte au prêtre. Contrairement à la famille précédente, celle-ci était moins pieuse mais je me souviens de ce qu’elle m’avait dit à ce moment-là. Dieu est au coeur des amis qui t’écoutent et t’aident à te pardonner. Si tu te confie à des amis... Ils pourront peut-être t’aider à trouver ton propre pardon. Je... Je... Peut-être que tu ne me considères pas comme un ami et... Peut-être... Peut-être que tu ne veux pas parler mais... Je suis là... Si tu en as besoin.’’

J’avais continuer à dessiner des traits invisibles sur sa peau, de plus en plus petits et linéaire à mesure que je lui parlais. C’était étrange. Parler avec désinvolture de deux des maisons d’accueil que j’avais fréquenté. Pas... désagréable. Mais étrange. J’avais toujours été très conscient de ma différence des autres élèves qui parlaient allègrement de leurs parents alors que je ne savais presque rien des miens. Même les élèves qui, comme moi, portaient des vêtements de secondes mains, se sentaient supérieurs parce qu’eux, au moins, avaient des parents. Des circonstances qu’Ethan avait peut-être connu lui-aussi, qui avait mentionné l’orphelinat où on lui interdisait d’avoir un chat. Mais ce n’était pas ce qui importait. Pas en ce moment.

Je retirai la main que j’avais gardé sous son avant-bras pour passer mon bras autour des épaules d’Ethan. Je repris mes arabesques sur le bras qui était sur mes jambes, glissant doucement mon autre main sur son épaule.

‘’Tu n’es pas seul.’’

Des paroles de réconfort que je m’adressais également.

*Non, tu ne l’es pas* murmura Njörd, attendri.

En r'venant d'chasser l'dragon...

feat. Alistair

‘’C’était un cadeau, ‘’ m’répondis Alistair à mes remarques sur son escargot de terre cuite.

“Un cadeau d’un artiste…meh…on s’en fou si c’est beau ou pas alors, c’est précieux. Le temps et le cœur mis d’ssus fait sa valeur. C’est les souv’nir et les émotions qui viennent avec qui comptent…c’que sa évoque peu importe la qualité…Après…j’aime quand même pas ses p’tits ronds-là…» M’obstinai-je, faisant une fixation sur ce qui me déplaisait le plus de l’objet. J’fini par laisser allez le p’tit objet pour aborder une sujet plus délicat, l’héroïne, coupant définitivement avec mes pensées sur l’escargot.

M’installant confortablement contre Alistair, j’fixais les rideaux droits d’vant nous, observant leurs courbures et ombrages qui s’y dessinaient avec la lumière orangée-rose et de l’aube qui passait par leur entrebâillement et s'jetais partiellement sur nous.  À ma grande satisfaction, ma dernière question n'fut pas ignoré et mon coloc n’rit pas d'moi, au contraire, y r’prenait l’mouvement d’ses doigt sur ma peau. Cette douceur contrastait avec tout c’que j’avais pu vivre en soirée et ça m’apaisait en fait. Au bout d’un moment, Alistair alla même jusqu’à appuyer sa tête contre la mienne et le silence s’installa….doux silence. J'fermai les yeux, laissant mon souffle ralentir, écoutant celui d'Al. Ce même silence que j’voulais éviter à mon arrivée… Y m’paraissait beaucoup moins pénible en sa compagnie…Il fini toutefois par brisé ce silence malheureusement. Mon cœur s’serra, r’doutant encore un questionnement. J’me concentrai sur la caresse de ses doigts sur ma peau sans dire un mot, écoutant simplement.

« Njörd m’a dit... que les hommes cherchent le réconfort des Dieux lorsqu’ils ont commis les pire péchés. Je... J’ai fait ma première communion quand j’avais 8 ans et, l’année suivante, j’étais dans une autre famille d’accueil. Entre temps, j’avais perdu la croix en bois qu’on m’avait offert, similaire à la tienne. J’étais allé voir Elizabeth, celle qui s’occupait des enfants. Je lui avais demandé si Dieu allait être fâché contre moi, si je devais aller confesser ma perte au prêtre. Contrairement à la famille précédente, celle-ci était moins pieuse mais je me souviens de ce qu’elle m’avait dit à ce moment-là. Dieu est au coeur des amis qui t’écoutent et t’aident à te pardonner. Si tu te confies à des amis... Ils pourront peut-être t’aider à trouver ton propre pardon. Je... Je... Peut-être que tu ne me considères pas comme un ami et... Peut-être... Peut-être que tu ne veux pas parler mais... Je suis là... Si tu en as besoin. »

J’écartai mes doigts, laissant entrevoir ma croix. J’t’ais p’t’être pas toute là encore mais j’t’ais pas débile non plus…il l’avait vu. S’servait à rien d’y cacher. Aussi, plus l’temps avançait, plus la brume dans mon cerveau se dissipait…graduellement.

"J'crois pas vraiment à ces conneries…Dieu ou dieux…mais ouais…ton Elizabeth avait une belle pensée… mieux que s’qu’on ma rentré dans l’crâne…compter sur des potes plutôt que l’autre en haut. C’est pas s’que nous montrait les bonnes sœurs à l’orphelinat….mais l’fond d’ton truc est pas con…mais ta raison, j’veux pas en parler. Ça sert à rien…ça met les gens mal à l’aise…et y’a rien qui change…j’amène que des problèmes, chuis doomed …même à l’orphelinat on m’la dit. Tsé, quand ceux censé t’donner espoir de trouver un foyer te l’dise à ton arrivé qu’sa arriv’ra jamais!… Pourtant pour te donner d’faux espoirs son bons les catho… Mais t’sais?…j’vais t’confier un secret… »

J’baissai le ton comme si j’allais lui révéler où trouver le Saint-Graal…

« J’pas si parfait qu’sa...» J’lui balançai cette phrase, un profond malaise tracé sur ma figure,  comme si c’tait la révélation du siècle et qu’ça s’disait pas…et ce sous les rire étouffé d’Aphrodite qu’j’entendais à peine, mais qui s’marrais bien des bulles étranges qui m’montait au cerveau. Elle prit toutefois l’temps d’m’affirmer l’inverse d’un ton doux et compatissant.

« J’sais on croirais pas…J’ai fait beaucoup d’connerie…Enfin…pas envie que…J’veux pas qu’ça t’préoccupe. J’ai détruit des gens avec c’est histoires-là…J’sais qu’t’ai pas naif…mais j’aurais aimé qu’tu l’soit là là.»

Mon articulation était moyenne et assez lente, ma bouche était pâteuse, mais j’croyais avoir été clair la d’sus. J’voulais pas domper mes problèmes sur Alistair...mais ses câlins j'allais les prendre par contre...J’senti son bras me prendre par les épaules. J'me contractai d'abord pour éviter la douleur, mais finalement j’profitai d’l’attention pour remonter mon second bras autour d'son cou pour lui faire une câlin, ma mon nez caché dans son cou.

‘’Tu n’es pas seul.’’

« …Et toi tu sens bon… » Marmonnais-je en le réalisant et m’enivrant d’son odeur et en ricanant à ma propre bêtise.

*Vrai qu’il sent bon…toi un peu moins par contre, tu devrais le relâcher, le pauvre.*

*Euh…oké….* Fis-je légèrement déçu.

J’le libérai, lâchement, reprenant ma position d’origine poursuivant sur le sujet qui m’intriguait chez lui.

«Comme ça…T’as fait les maisons d’accueil? Non, mais qui est assez débile pour te laisser tomber!? » Demandais-je, sidéré.

« Oh euh…p’t’être qu’tes vieux son mort? Désolé… Euh wait…J’t’adopte quand tu veux! J’ai 19! J’suis légalement libre…plus d’orphelinat…mais j’doute qu’on m’laisse faire avec mon dossier…hmmm… Oh…t’as surement d’ja une famille toi… au fond…elle est cool? »

Ça m’semblait la meilleure idée au monde actuellement…et j’réfléchissais à la possibilité. J’me relvé subitement, me retournant pour faire face à Alistair pour parler de choses sérieuses et me plaçant à genoux, de façon instable dans le lit. Instantanément tout s’mis à tourner, un bouffé de chaleur m’envahit et j’me réécrasai en p’tite boule dans le lit en passant près d’en tomber.

*T’excite pas trop, tu n’as pas l’air bien. Reste calme tu veux bien? Pour moi…* Sans commentaire de plus, j’relevai mon bras en direction d’Ali…comme si de rien était, lui demandant une fois de plus de poursuivre. J'pourrais continuer toute la nuit....ou presque, j'sentais quand même mes paupières s'alourdir une fois la tête contre le matelas...mais j'voulais pas dormir...

« Encore?…Et et…j’me sens pas bien…j’en r’prendrais…exceptionnellement?… » Ces paroles étaient à mi-chemin entre la demande et l’avertissement…j’savais qui fallait pas…ça irais mieux une fois dans un état normal…mais s’tais une torture d’me mouvoir et physiquement j’le sentais pas…

Confessions...peut-être

PV Alistair et Ethan

La remarque d'Ethan concernant le cadeau que fut l'escargot me resta longuement en tête.'' ... c’est précieux.... Le temps et le cœur mis d’ssus fait sa valeur. C’est les souv’nir et les émotions qui viennent avec qui comptent…c’que sa évoque peu importe la qualité''

Mon coeur se serra à la pensée d'Ashton, qui avait fait le bibelot pour moi. Je ne voulais pas y penser, pas maintenant. Ethan avait besoin de moi en ce moment et revenir dans le passé n'arrangerait pas les choses. J'avais besoin d'être présent pour lui. Je l'écoutai attentivement répondre à mon offre de confidences.

"J'crois pas vraiment à ces conneries…Dieu ou dieux…mais ouais…ton Elizabeth avait une belle pensée… mieux que s’qu’on ma rentré dans l’crâne…compter sur des potes plutôt que l’autre en haut. C’est pas s’que nous montrait les bonnes sœurs à l’orphelinat….mais l’fond d’ton truc est pas con…mais ta raison, j’veux pas en parler. Ça sert à rien…ça met les gens mal à l’aise…et y’a rien qui change…j’amène que des problèmes, chuis doomed …même à l’orphelinat on m’la dit. Tsé, quand ceux censé t’donner espoir de trouver un foyer te l’dise à ton arrivé qu’sa arriv’ra jamais!… Pourtant pour te donner d’faux espoirs son bons les catho… Mais t’sais?…j’vais t’confier un secret… »

Je penchai un peu la tête pour mieux entendre ses paroles murmurées.

« J’pas si parfait qu’sa...»

*Il ne manque pas d'air celui-là.*

J'eus un sourire en coin amusé, tournant mon regard vers lui. Devant l'air plutôt sérieux d'Ethan, mon sourire s'adoucit.

''Tu es un être parfait qui a une existence imparfaite.''

*Mais ne l'encourage pas, il a déjà bien assez la grosse tête !*

*Je ne l'encourages pas... Bon, oui je l'encourages. Mais je ne vais quand même pas lui dire qu'il a raison au point où il est maintenant.*

Njörd soupira.

*Tu es bien trop gentil avec lui.*

*Je veux le voir sourire sincérement à nouveau.*

« J’sais on croirais pas…J’ai fait beaucoup d’connerie…Enfin…pas envie que…J’veux pas qu’ça t’préoccupe. J’ai détruit des gens avec c’est histoires-là…J’sais qu’t’ai pas naif…mais j’aurais aimé qu’tu l’soit là là.»

Mon sourire perdit de ses couleurs. J'inspirai et expirai doucement.

''Tu... Tu ne devrais pas les croire. L'orphelinat, je veux dire. Quelqu'un qui est ''doomed'' n'aurait pas ton talent en art. Une personne pareille aurait abandonné sa volonté aux autres. Et quand je te vois, je suis loin de voir un mouton. ''

Je réfléchis un instant puis ajoutai paisiblement,

''Et aussi... Ceux qui tiennent à toi seront toujours préoccupés par tes problèmes. Pas pour tes problèmes eux-même mais parce qu'ils veulent t'aider à les résoudre. Ton passé ne changera jamais et peut-être que ça mets certaines personnes mal à l'aise. Mais ça fait parti de toi. Tu ne peux pas l'effacer. Comme tes tatouages.''

Je passai un doigt sur les tatouages recouvrant l'intégralité de son bras, traçant consciemment leurs contours. Des traits irréguliers traversaient les oeuvres.

*Des cicatrices.*

Je repris mon geste sur son bras, mécanique.

''Si les gens sont mal à l'aise de ton passé, ils seront mal à l'aise de ton présent. Ceux qui tiennent réellement à toi, à qui tu es maintenant, vont simplement accepté ton passé pour ce qu'il est. Et ils t'écouteront sans jugements.''

*Je ne te savais pas aussi philosophe.*

*Je... je lui dit ce que j'aurais envie d'entendre.*

''Et... pour trouver ton foyer...''

J'observai l'escargot sur le lit.

''La personne qui m'a fait ce cadeau... Je...''

Je cherchai les mots un instant. Oui, je pouvais dire ça comme ça.

''On m'a offert cet escargot parce que c'est une créature qui trimballe sa maison partout avec lui. Il est partout chez-lui. Alors je peux être partout chez-moi. Ton foyer, s'il n'est pas créer maintenant, tu finiras par l'avoir parce que tu l'auras décidé.''

Lorsque je passai mon bras autour de ses épaules, il passa le sien autour de mon cou. Le câlin était agréable et je passai ma main dans ses cheveux. Sa réponse lorsque je l'assurai de ma présence me fit rire.

« …Et toi tu sens bon… »

C'était surtout le bout de son nez dans mon cou qui touchait une zone sensible. Ethan me relâcha après quelques secondes d'étreinte, remettant sa tête contre mon épaule.

«Comme ça…T’as fait les maisons d’accueil? Non, mais qui est assez débile pour te laisser tomber!? »

Oh. Je stoppai le mouvement de mes doigts sur son bras. Son ton abasourdi me fit rougir. Cependant, le sujet abordé ne me plaisait guère. Mes mains commençaient à devenir moite et mon coeur battait pour une toute autre raison que la présence d'Ethan à mes côtés. J'avais peur.

*Tu ne devrais pas.*

*Je sais...*

« Oh euh…p’t’être qu’tes vieux son mort? Désolé… Euh wait…J’t’adopte quand tu veux! J’ai 19! J’suis légalement libre…plus d’orphelinat…mais j’doute qu’on m’laisse faire avec mon dossier…hmmm… Oh…t’as surement d’ja une famille toi… au fond…elle est cool? »

Enthousiaste, Ethan se redressa rapidement sur le lit, me faisant maintenant face, à genou sur les draps. Il ne resta pas longtemps dans cette position, retombant sur le matelas, recroquevillé. Je fis un mouvement pour le retenir lorsqu'il allait tomber du lit mais il se rattrapa lui-même in extremis. Il releva son bras vers moi.

« Encore?…Et et…j’me sens pas bien…j’en r’prendrais … exceptionnellement?… »

Je fronçai les sourcils. Je n'avais pas l'impression que, cette fois, il me demandait simplement de continuer mes caresses. Il n'allais pas bien... peut-être que... Je me mis debout sur mon lit. Mes longues jambes aidant, je passai par-dessus Ethan et descendit de l'autre côté de lui pour prendre mon sac qui était sous mon bureau. Je refis rapidement le chemin inverse, mon sac à la main et repris ma place sur le lit. D'une poche sur le dessus, je sorti un petit paquet d'aspirine qu'on m'avait donner à l'infirmerie après ma possession mais que je n'avais jamais eu à utiliser en fin de compte. Il n'y avait que deux comprimés mais ça devrait être suffisant. Je levai les yeux vers la table de chevet. Le verre d'eau était vide, toute l'eau ayant été absorbée par ma chemise, que je jetai finalement au sol avec les vêtements d'Ethan. Je fouillai à l'intérieur de mon sac, retirant un petit dictionnaire très usé pour le déposé sur le matelas. Je cherchais... Ah ! Je trouvai une bouteille d'eau que je n'avais pas terminé tout au fond du sac. Elle était encore plutôt pleine.

En déballant le médicament, j'eus tout de même un doute.

''Depuis combien de temps as-tu pris ta dose ? J'ai de l'aspirine mais je ne sais pas si c'est une bonne idée de mélanger...''

J'observai l'emballage pour finalement décider de conserver la bouteille et le paquet d'aspirine à côté de moi. Je repris son bras entre mes mains, glissant à nouveau mes doigts sur sa peau.

Toute cette action m'avais donné un délais supplémentaire pour éviter ses questions. Alors que le silence s'installait à nouveau, mon mouvement lent me calmait. Je réfléchissais. Qu'est-ce que je pouvais lui dire ? Qu'est-ce que je voulais lui dire ?

*Il ne se moquera pas de toi.*

Je regardai Ethan. Mes traits étaient impassibles malgré la rougeur apparente de mon visage. Peut-être...

''Je n'ai pas de famille. Juste le pensionnat.''

C'était un bon début. Un peu vague, peut-être. Mon coeur se débattait dans ma poitrine et je déglutit péniblement avant de me forcer à continuer.

''Ma... ma mère m'a laissé au Centre de Protection de la Jeunesse quand j'avais 4 ans. Elle ne pouvait pas s'occuper de moi. Elle est vivante. Quelque part. Je ne l'ai pas revu depuis. Mon père, je ne sais pas. Jamais connu. Parait que je lui ressemble.''

J'observais maintenant avec attention le mouvement de mes doigts. J'avais de la difficulté à former mes phrases et mes mains tremblaient.

''Je... euh... j'ai fait... 9 familles d'accueil avant de me retrouver ici.''

Je déglutit à nouveau.

''Je.... Je m'excuses, je n'ai pas... pas l'habitude d'en parler...''

J'eus un sourire de dérision. Je me sentais plutôt stupide en fait. Moi qui tentais d'encourager Ethan à parler, j'avouais que j'étais moi même inhabile en la matière. Il était d'ailleurs sans doute la personne qui comprendrait le mieux ma situation vu l'aperçu qu'il m'avait fait de la sienne. Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas être à l'aise de s'ouvrir. Je tournai la tête vers lui, un sourire doux au visage, les joues rosies.

''Et...pour l'offre d'adoption... Merci... je ne crois pas avoir besoin de parent maintenant... mais... je peux toujours avoir besoin d'un grand frère... si tu veux m'adopter comme ça.''

En r'venant d'chasser l'dragon...

feat. Alistair

''Tu es un être parfait qui a une existence imparfaite.''

« J’aime ta façon d’penser Ali…mais… » Lui avais-je chuchoté avant d’poursuivre en lui expliquant les raisons pour lesquels je voulais pas en discuter. Ali sembla toutefois pas s’en satisfaire, il soupira, son sourire qu’il m’avait étiré quelques instants plus tôt se perdant sans doute quelques parts dans un surplus d’réflexion.

''Tu... Tu ne devrais pas les croire. L'orphelinat, je veux dire. Quelqu'un qui est ''doomed'' n'aurait pas ton talent en art. Une personne pareille aurait abandonné sa volonté aux autres. Et quand je te vois, je suis loin de voir un mouton. '' Il marqua une pause avant de poursuivre. ''Et aussi... Ceux qui tiennent à toi seront toujours préoccupés par tes problèmes. Pas pour tes problèmes eux-même mais parce qu'ils veulent t'aider à les résoudre. Ton passé ne changera jamais et peut-être que ça mets certaines personnes mal à l'aise. Mais ça fait partie de toi. Tu ne peux pas l'effacer. Comme tes tatouages.''

J’suivis le mouvement d’son doigt contre l’un d’mes tatouage; celui de la Sainte Vierge aux larmes et au cœur qu’elle tenait, sanglant.

''Si les gens sont mal à l'aise de ton passé, ils seront mal à l'aise de ton présent. Ceux qui tiennent réellement à toi, à qui tu es maintenant, vont simplement accepter ton passé pour ce qu'il est. Et ils t'écouteront sans jugements.''

J’l’avais laissé terminer, écoutant attentivement…bah comme j’le pouvais, en plissant le front dans un effort de compréhension… ses paroles qui se voulaient réconfortantes…elles l’étaient en partie. Autant j’avais étiré un sourire alors qu’il m’rappelait mon talent en art, autant les mots « abandonner sa volonté aux autres » m’frappèrent de plein fouet en m’rappelant c’que j’avais fait…mais vrai, j’tais pas un mouton comme il l’entendait. J’m’y étais toujours r’fusé. Ça s’tais une grande fierté.

« Encore…faut qu’le passé soit passé…et…le diable peut tromper, il est talentueux…charmeur subtil…pas parce que j’suis bon en art qu’c’est pas possible…m’enfin s’pas bien grave maint’nant…»

Ajoutais-je le regard triste. Ouais, j’avais de la difficulté à m’sortir des vieilles habitudes…autant j’détestais autant s’tais rassurant des fois d’y retourner…s’que j’avais fait s’soir pour m’éviter la merde sa m’paraissait naturel de l’avoir fait jusqu’à c’que soit d’retour à Immo…lieu tellement loin d’tout ça.

''Et... pour trouver ton foyer...La personne qui m'a fait ce cadeau... Je...''

J’perçu son hésitation. Le sujet semblait…douloureux?

''On m'a offert cet escargot parce que c'est une créature qui trimballe sa maison partout avec lui. Il est partout chez-lui. Alors je peux être partout chez-moi. Ton foyer, s'il n'est pas créer maintenant, tu finiras par l'avoir parce que tu l'auras décidé.''

« T’inquiètes…j’men fou maint’nant…j’ai jamais eu d’foyer. J’en aurai pas non plus...Ça c’est décidé…»

J’affichais un regard soudainement déterminé, fronçant les sourcils d’façon agressive en cessant toutefois rapidement, la douleur d’mes blessures se répandant dans mon visage.

Mon attitude fut toutefois rapidement désamorcée par la marque d’affection d’Alistair à laquelle j’répondis d’un câlin qui m’fit oublier rapidement toute pensée négative. Mon intérêt s’tais plutôt porté sur le passé d’mon coloc qui m’avais laissé quelques infos intéressantes sur lui…les familles d’accueil, l’escargot….avais-je plus de points en commun avec lui que j’le croyais? Apparemment oui…j’allais d’voir creusé…S’que j’fit en lui balançant carrément mes questions qui lui firent stopper immédiat’ment son mouvement sur mon bras.

*Non non…continue…* Pensais-je déçu…

Toutefois, les idées passèrent rapidement, j’avais d’jà d’autres projets débiles en tête…j’me voyais d’ja habiter avec Ali en devenant son tuteur légal…s’qu’on m’permettrait jamais en fait…Mais s’qu’on aurait pu faire les con à deux…j’avais toujours voulu avoir un p’tit frère pour ça. L’idée fut toutefois chassée aussi vite qu’elle arrivait du à mon déséquilibre, à la douleur de mes muscles et à mes malaises. Ali, toujours attentionné avais veillé à ce que ma chute s’termine pas au sol et j’en avais profité pour lui passer mes d’mandes….Chose qu’il sembla pas apprécier...Il me proposa plutôt des aspirines et d’l’eau…meh…je lui envoyai une mine légèrement déçu…j’aurais du m’douter qui m’ferais pas le bonheur d’être soulagé avec du stock plus fort…mais Ali était définitivement l’plus sage d’nous deux et l’plus intacte pour s’permettre de mouvoir.

''Depuis combien de temps as-tu pris ta dose ? J'ai de l'aspirine, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée de mélanger...''

« J’sais plus moi…On s’en fou tellement… N’importe quoi! Donne…oké?...»

….mais non…il allait pas faire ça hein!? Qu’est-ce que j’disais d’jà? Ali était le plus sage d’nous deux…J’t’emmerde tellement Ali….

J’grimaçai en l’voyant déposer sa bouteille et ses comprimés près de lui…loin d’ma portée.

*Un peu d’respect! Personne d’autre que ce gamin ne t’aurais jamais aidé avec ton attitude…Puis, il a raison…je préfère que tu ne touches plus à rien. Je t’aime mieux dans ton attitude normale. *

''Je n'ai pas de famille. Juste le pensionnat.''

Mon attention fut d’nouveau attiré par mon interlocuteur. Y’m’répondait…J’jetai un regard aux comprimés, puis à lui…j’voulais écouter, mais…

''Ma... ma mère m'a laissé au Centre de Protection de la Jeunesse quand j'avais 4 ans. Elle ne pouvait pas s'occuper de moi. Elle est vivante. Quelque part. Je ne l'ai pas revu depuis. Mon père, je ne sais pas. Jamais connu. Parait que je lui ressemble.''

Entre temps, j’m’étais rel’vé tant bien qu’mal pour atteindre le kit de survie à côté d’lui, mais les paroles du p’tit timide résonnèrent dans ma tête…comme des mots qui m’avaient été longtemps répétés. J’remarquai quelques tremblements au niveau d’ses mains. J’croyais sur le coup qu’s’tais ma vue qui r’faisait des siennes…mais j’réalisai finalement qu’non…j’déposai ma main sur l’une d’elle, me rassoyant sur mes jambes et m’appuyant de ma seconde mains sur le matelas pour me stabiliser.

''Je... euh... j'ai fait... 9 familles d'accueil avant de me retrouver ici.''

Il avait de la difficulté à en parler…drôle…ça m’avais jamais paru aussi difficile…du moins…pas c’te partit-là….Enfin non s’tait un peu faux…Y’a eu une époque où s’tais l’cas. J’l’avais pratiquement oublié…depuis j’assumais et même plus…fallait pas qu’Ali s’sente mal pour ça…s’tais con et d’ailleurs il semblait l’réaliser lui-même.

''Je.... Je m'excuses, je n'ai pas... pas l'habitude d'en parler...''

« J’vois ça …t’es tout rouge. J’vois pas pourquoi par contre! »
J’allai lui tapotai la joue doucement.

''Et...pour l'offre d'adoption... Merci... je ne crois pas avoir besoin de parent maintenant... mais... je peux toujours avoir besoin d'un grand frère... si tu veux m'adopter comme ça.''

« T’es malade j’s’rais un père horrible…j’veux pas être ton père, t’es plus responsable qu’moi! Plus…J’suis trop jeune pour ça…j’le s’rai toujours! Mais ouais…ton frère c’est s’que j’avais en tête. J’vais pouvoir me chamailler, t’faire chier un peu….j’srais l’seul privilégier à pouvoir le faire…parce que comme frère, t’es l’seul à avoir le droit d’taper sur ton frangin. Les autres j’les défonc’rais…pis j’profiterais d’tes calins. On pourrait compter un sur l’autre s’tout. On a pas b’soin, d’famille d’acceuil Ali! Des parents, t’en as pas b’soin non plus…Puis…on est plus fort sans…sérieux y m’est jamais arrivé rien d’bon dans s’genre de trous. Ils t’envoient là quand t’es d’trop dans la société et qui veulent pas avoir à t’gérer. J’ai plus appris dans la rue à m’débrouiller sans compter sur personne que moi!...Ou des potes…en d’rares occasions….»

J’ravalai ma salive dans l’espoir d’avoir la gorge moins sec, puis poursuivie.

« Un foyer comme tu disais…j’en ai pas eu plus jeune…j’ai été  déçu, tellement déçu…mais ça finalement fait moins mal d’assumer, voire d’m’assurer qu’j’en aurais pas d’autre, que d’vivre dans l’attente…Pis maintenant j’suis habitué…Tu vois, Immo c’est s’que j’ai connu d’plus proche d’un foyer à proprement parler. Pis t’sais comment ça fini! On a pas b’soin d’personne sauf d’nous-même et quelques potes….et faut les choisir…J’suis sélectif…t’es chanceux j’t’ai choisi toi! » J’allai appuyai mon index contre sa poitrine.

J’me laissai tomber sur le côté en étouffant une plainte, mais poursuivi…

« Pis pour ton malaise d’en parler…t’sais que s’pas ta faute…Tu t’es r’gardé…tes pas un enfant difficile…j’doute que tu l’ailles jamais été. Y faut une p*tain d’bonne raison pour laisser tomber Alistair Braidy. Ta mère s’tune sal*pe, oublie là! T’en parle comme si t’attendais encore… « Elle est vivante. Quelque part. Je ne l'ai pas revu depuis. » » Dis-je sur un ton un peu niais. « …Tu la r’verra pas non plus! Surtout si elle t'as domper à 4 ans…Ali t’as 15 ans! Dans trois ans t’es majeur! On les emmerde tes parents…fallait re’vnir avant s’ils en avaient l’intention. Si ta mère t’a abandonné, c’est qu’elle te méritait pas…t’es mieux sans elle…Ton père a pas pris ses responsabilités non plus?…Fine s’pas mieux! Puis neuf familles toi? C'est quoi t'as pas sourit assez à leur goût? What the f*ck!? T’es tombé sur des attardés ou des irresponsables qui t’prenais qu’pour l’argent? J’peux pas croire que toi...t’ai eu d’l’a difficulté…En tout cas, t’peux pas, te sentir mal d’en parler…oké tu veux peut-être pas l’crier sur les toits, mais t’es avec moi là…Tu peux tout m’dire…J’te jugerai pas j’passé par-là! Pis l’opinion des autres sur le sujet…on les enc*le profond. T’as quand même pas peur du jugement des autres? »

J’lui lançai un regard…emplit de jugement.

« …Et une fois qu’t’aura compris tout ça, tu va t’rendre compte qu’une fois qu’t’assumes ton rôle de déchet d’société tout va mieux…parce qui t’reste que toi sur qui compter…Alors là tu prends les moyens qui faut, t’arrêtes de perdre ton temps à attendre et tu bouges ton cul et tu t’relèves! Sinon tu vas arriver à 18 ans, on va s’débarrasser de toi parce que t’es plus aussi mignon qu’avant et qu’on s’sent pas mal de jeter des gens s’ils sont pas mineur….et tu vas en baver! T’es mieux d’avoir prévu le coup trois ans en avance! Donc s’ils essaient de t’replacer en famille….si ça t’plaît pas emmerde-les…y veulent jamais vraiment le bien des enfants…qu’le leur! T’es bien au pensionnat…anyway après une possession, j’pense pas qui puisse arriver pire.»

*Et bien bon retour…on se réveille là dedans! Fait tout de même attention…*

Aphrodite avait aussi r’marquer qu’mon cerveau m’revenait en force…mieux, j’pensais pas à la soirée. Enfin…ça r’viendrais, mais là j’t’ais juste pissed à l’idée qu’Ali soit l’genre de kid qu’on avait pas voulu…pourquoi d’ailleurs….Si pas lui…qui avait une chance?…J’pensais à tous ceux qui attendaient à l’orphelinat...et Dieu sait qu’l’attente y était longue et pénible.

Alistair passe aux aveux

PV Alistair et Ethan

J'étais attristé en écoutant Ethan. Il semblait résigné à son sort de ne jamais trouver un foyer. Résigné mais à la fois en colère contre sa situation. Je comprenais ce qu'il voulait dire lorsqu'il me parlait de son passé comme étant toujours présent. Je regardai sa blessure au bras. Peut-être que ce n'était pas la première fois qu'il recherchait à fuir de cette façon ? Je ne me sentais pas en mesure de juger ses actions. Il ne m'inspirait pas de la pitié. Juste de la tristesse. Il n'était d'ailleurs pas très content que je poses les aspirines loin de lui. Je les avais gardée près de moi pour qu'il puisse les prendre lui-même lorsqu'il serait en état. Pour l'instant... ça ne semblait pas être le cas. Alors que je lui racontait ce que j'étais à l'aise de lui avoué, il se rapprocha de moi et posa sa main sur la mienne. Ses paumes étaient moites mais chaude. J'appréciai le geste. Lorsque je m'excusai de mon inhabileté, il rétorqua en tapotant doucement ma joue,

« J’vois ça …t’es tout rouge. J’vois pas pourquoi par contre! »

Je lui souris timidement alors qu'il répondait à mon offre de devenir son frère.

« T’es malade j’s’rais un père horrible…j’veux pas être ton père, t’es plus responsable qu’moi! Plus…J’suis trop jeune pour ça…j’le s’rai toujours! Mais ouais…ton frère c’est s’que j’avais en tête. J’vais pouvoir me chamailler, t’faire chier un peu….j’srais l’seul privilégier à pouvoir le faire…parce que comme frère, t’es l’seul à avoir le droit d’taper sur ton frangin. Les autres j’les défonc’rais…pis j’profiterais d’tes calins. On pourrait compter un sur l’autre s’tout. On a pas b’soin, d’famille d’acceuil Ali! Des parents, t’en as pas b’soin non plus…Puis…on est plus fort sans…sérieux y m’est jamais arrivé rien d’bon dans s’genre de trous. Ils t’envoient là quand t’es d’trop dans la société et qui veulent pas avoir à t’gérer. J’ai plus appris dans la rue à m’débrouiller sans compter sur personne que moi!...Ou des potes…en d’rares occasions….»

Je fronçai les sourcils en notant qu'il avait déjà vécu dans la rue mais il ne me laissa pas le temps d'y réfléchir d'avantage, poursuivant sur sa lancée.

« Un foyer comme tu disais…j’en ai pas eu plus jeune…j’ai été  déçu, tellement déçu…mais ça finalement fait moins mal d’assumer, voire d’m’assurer qu’j’en aurais pas d’autre, que d’vivre dans l’attente…Pis maintenant j’suis habitué…Tu vois, Immo c’est s’que j’ai connu d’plus proche d’un foyer à proprement parler. Pis t’sais comment ça fini! On a pas b’soin d’personne sauf d’nous-même et quelques potes….et faut les choisir…J’suis sélectif…t’es chanceux j’t’ai choisi toi! »

Il appuya le bout de son index sur ma poitrine avant de se laisser retomber sur le lit, étouffant une plainte qui me fit grimacer.

« Pis pour ton malaise d’en parler…t’sais que s’pas ta faute…Tu t’es r’gardé…tes pas un enfant difficile…j’doute que tu l’ailles jamais été. Y faut une p*tain d’bonne raison pour laisser tomber Alistair Braidy. Ta mère s’tune sal*pe, oublie là! T’en parle comme si t’attendais encore… « Elle est vivante. Quelque part. Je ne l'ai pas revu depuis. » » Dis-je sur un ton un peu niais. « …Tu la r’verra pas non plus! Surtout si elle t'as domper à 4 ans…Ali t’as 15 ans! Dans trois ans t’es majeur! On les emmerde tes parents…fallait re’vnir avant s’ils en avaient l’intention. Si ta mère t’a abandonné, c’est qu’elle te méritait pas…t’es mieux sans elle…Ton père a pas pris ses responsabilités non plus?…Fine s’pas mieux! Puis neuf familles toi? C'est quoi t'as pas sourit assez à leur goût? What the f*ck!? T’es tombé sur des attardés ou des irresponsables qui t’prenais qu’pour l’argent? J’peux pas croire que toi...t’ai eu d’l’a difficulté…En tout cas, t’peux pas, te sentir mal d’en parler…oké tu veux peut-être pas l’crier sur les toits, mais t’es avec moi là…Tu peux tout m’dire…J’te jugerai pas j’passé par-là! Pis l’opinion des autres sur le sujet…on les enc*le profond. T’as quand même pas peur du jugement des autres? »

Ses paroles me laissèrent sans voix, les yeux exorbités. Mon coeur s'était mis à battre plus fort et ma respiration s'accélérait. Mes mains se serrèrent en poings tremblant et mon visage se crispa.

« …Et une fois qu’t’aura compris tout ça, tu va t’rendre compte qu’une fois qu’t’assumes ton rôle de déchet d’société tout va mieux…parce qui t’reste que toi sur qui compter…Alors là tu prends les moyens qui faut, t’arrêtes de perdre ton temps à attendre et tu bouges ton cul et tu t’relèves! Sinon tu vas arriver à 18 ans, on va s’débarrasser de toi parce que t’es plus aussi mignon qu’avant et qu’on s’sent pas mal de jeter des gens s’ils sont pas mineur….et tu vas en baver! T’es mieux d’avoir prévu le coup trois ans en avance! Donc s’ils essaient de t’replacer en famille….si ça t’plaît pas emmerde-les…y veulent jamais vraiment le bien des enfants…qu’le leur! T’es bien au pensionnat…anyway après une possession, j’pense pas qui puisse arriver pire.»

Je me redressai vivement et descendit du lit, commençant à faire les cent pas dans ma chambre. Cette violence dans ses mots. Cette colère dans ma tête. Le sang bouillait dans mes veines comme je ne l'avais plus ressenti depuis... depuis qu'elle n'était pas venue me chercher. Je passais mes mains dans mes cheveux, sur mon visage, tentant de me calmer, marchant de long en large, je ne pouvais pas, je ne devais pas, on me renverrait encore... Je sentis les larmes brûler mes yeux mais je refusais de les laisser couler. Je finis par passer les bras autour de mon torse, une attitude défensive.

''Ne parle pas de ma mère comme ça. Oui, j'ai envie de la revoir, et alors ? Qui va m'en voul—''

Mes mots sonnaient comme un disque usé dans ma bouche. Non. Je ne pouvais plus... Je grognai et jurai. Je décroisai les bras, mes mains en poings le long de mon corps.

''Je ne peux plus répéter ces conneries. Tu n'as aucune... aucune idée à quel point je suis en colère... contre elle.''

Des années que je retenais ces mots. Une pression terrible qui se relâchait d'un coup, rejetant tout le reste à l'extérieur.

''Elle devait venir me chercher au Noël de mes 13 ans et elle n'est jamais venue. Ça a complètement détruit mes possibilités dans la famille où j'étais, les Bensons. J'étais bien là-bas, ça faisait deux ans que j'y vivais, puis ma mère m'a envoyé cette lettre et cette écharpe et puis j'avais envie de la revoir. Je n'avais plus eu de ses nouvelles depuis tellement longtemps, et elle m'assurait qu'elle reviendrait. Quand elle n'est pas venue, j'ai craqué. Au point où j'ai mis le feu à la maison en brûlant la lettre. Avec mes sautes d'humeur des semaines précédentes, c'est clair qu'ils ne m'ont pas cru quand je leur ai dit que c'était un accident.''

Mes mouvements étaient saccadés, le ton de ma voix se durcissait à mesure que je parlais, mes poings serrés à en blanchir mes jointures.

''Et c'était que ça, un accident ! J'aimais cette famille, j'y serais encore aujourd'hui si c'était pas de sa promesse vide ! J'ai tellement perdu...''

Ma mâchoire était tendue à en être douloureuse.

''Je la hais ! Je la déteste, merde, et je veux la revoir pour lui dire. Qu'elle réalise, que je lui fasses réaliser que c'est de sa faute à elle. Pour lui dire que je n'ai plus besoin d'elle, qu'elle peut se la mettre où je penses son écharpe. Onze ans...''

Je voyais l'image de son visage sur toutes les surfaces où je posais les yeux. J'avais envie de lancer quelque chose sur ces fragments de souvenirs mais me contentai de saisir et serrer mes coudes contre moi.

''Et partout, partout, les adultes me répétaient constamment ''Ne la déteste pas,'' ''Ce n'est pas de sa faute,'' ''Un jour tu comprendras,'' ''Ta mère n'a jamais voulu te faire de mal,'' ''Ce n'est pas de sa faute si elle n'est pas venue te chercher.'' Et je faisais des efforts pour ne pas la détester, pour être un bon garçon, je me concentrais sur mes études et ça allait bien mais il y avait toujours, toujours ce quelque chose qui n'allait pas. Une famille qui devait déménager dans plus petit, une autre qui prenait l'argent sans s'occuper des enfants, une autre qui a refusé de me garder après que je me sois noyé dans la rivière derrière la maison et les autres, je m'en fou, je m'en fou.''

Je m'assis brusquement sur le lit, mes mains plaquées sur mon crâne, mes coudes sur mes genoux. Je passai à nouveau ma main sur mon visage et regardai Ethan, les yeux vitreux de larmes contenues.

''Et tu veux que j'te dises. Tu es le premier à me dire que c'est pas de ma faute. Les adultes qui protégeaient ma mère, ceux de mon âge qui me pointaient du doigt, j'ai toujours assumé que c'était de la mienne et personne ne m'a jamais contredit. Onze p*tain d'années à me sentir coupable à chaque fois que je pense du mal d'elle et t'es le premier à me dire que j'en ai le droit.''

Ma voix se brisa et des larmes s'échappa de mes yeux que je repoussai de mes mains avec rage.

''B*rdel...''

Je reniflai une fois avant de poursuivre d'une voix plus assurée.

''Et oui, oui, j'ai peur du jugement des autres. Parce que j'suis pas aussi fort que toi. J'ai jamais appris à me battre. Mais j'ai appris que, si je ne dis rien, si on ne sait pas, on ne s'attaquera pas à moi. Moins on a de munition contre moi, mieux je me sens. Alors je me tais. Certains utilisent leurs poings, moi j'ai mon silence. Dis moi que je suis lâche après, je m'en fou, j'en ai conscience. Je suis pas con pour autant.''

J'étais incapable de retenir les tremblements de mes mains sur le matelas.

''Et Ethan, sérieux ? Des déchets de la société ? Je croyais que tu avais plus confiance en toi que ça. Ne penses pas ça de toi-même et ne me dis surtout pas que c'est la vérité. Je ne peux peut-être pas te faire changer d'avis sur toi-même mais je n'ai pas l'intention de me faire traiter comme un déchet, d'abandonner mes propres désirs parce que je n'ai pas eu le choix pendant si longtemps dans ma vie. Immortalia... C'est le premier... non... le deuxième choix que j'ai fait. Mon coin de chambre, c'est le troisième. Et le premier... le premier...''

Je pris une inspiration, ma voix redescendant à un niveau plus doux.

''Le premier, c'est quand j'ai décidé de quitter ma dernière maison d'accueil. J'ai au moins eu la chance d'avoir un conseiller correcte pour mon dossier au Centre... Il a accepté sans trop poser de questions. ''

J'étirai ma main vers la bouteille d'eau de l'autre côté d'Ethan, en buvant une rasade avant de lui offrir le reste.

''Toi aussi, tu as fait des choix. Ça t'as mené... sur un chemin bien différent du mien. Mais tu as fait tes choix et tu es ici aujourd'hui. Encore vivant. T'es pas un déchet de la société pas plus que je ne le suis. T'es peut-être drogué et je ne sais pas combien de fois tu l'as fait ni pour quelles raisons mais t'es pas un déchet. Les déchets, ça se laissent porter par le vent, ça se laisse prendre au sol et mettre dans une benne à ordure pour disparaître à tout jamais. Mais toi... Toi, tu as ton art. Tu veux clairement pas te faire oublier. Tu veux pas disparaître. Ce que tu laisses derrière toi, c'est pas de la merde. C'est de la beauté. Et les déchets sont incapable de faire ça. Les déchets ne choisissent pas.''

Je passai une main dans mes cheveux, les joues rougies par la colère et la honte. Mon corps entier tremblait mais je ne pouvais déterminer si c'était en partie dû à la fraîcheur sur ma peau nue ou purement l'impact de ces émotions recrachées.

''Et on n'a peut-être pas choisi d'être possédés... Je ne sais pas pour toi mais Njörd m'a choisi... Et, en quelque part, ça, ça me fait plaisir. Comme ça me fait plaisir que tu m'aie choisis...''

Ma divinité garda le silence mais je l'entendis reniflé. Mon regard s'adoucit.

''Excuses-moi de m'être mis en colère... Je sais, ce n'est pas le moment, tu ne vas pas bien et...''

Je soupirai.

''Ma...mère est un sujet très... sensible. Comme tu peux le voir.''

Je ris amèrement puis poussai un peu ses jambes vers le mur et m'étendis sur le lit, ma tête sur ses mollets, mes jambes à angle droit contre le sol.

''Je ne suis pas en colère contre toi. Tes paroles... font du sens. Beaucoup de sens. Je suis d'accord avec toi quand tu dis qu'on n'a que soi-même et quelques amis dans la vie. D'ailleurs...''

Je me surélevai sur mes coudes, appuyant mon doigt sur sa hanche.

''Moi aussi, je te choisis, toi. Tu es le 4ème choix dans ma vie. Et ne va pas t'offusquer que tu n'es pas le premier, '' ajoutai-je en le pointant du doigt, un air à demi sérieux sur le visage.

Je me sentais étrangement détendu... léger. Mes joues étaient toujours rouge de la proximité d'Ethan et de la colère qui se résorbait mais... je me sentais bien en ce moment. Même la honte de m'être laissé emporter n'était pas assez forte contre ce sentiment de liberté. Je réinstallai ma tête sur ses mollets. Je cherchai alors sa main libre de la mienne, l'agrippant lorsque je la trouvai enfin.

''Je suis désolé que t'aie du être dans la rue.'' Je glissai mon doigt sur ses jointures. ''Ça n'a pas du être facile. Tu y étais... volontairement si j'ai bien compris ?''

Du moins, c'était ce que j'en avais déduis en repassant toutes ses paroles dans ma tête, cette façon qu'il avait dit qu'il ''s'assurerait'' qu'il n'aurait pas d'autre foyer. Je réfléchis un instant puis ajoutai,

''Un jour, j'aurai un foyer à moi. Ce sera le tien aussi, tu y seras toujours le bienvenue.''

En r'venant d'chasser l'dragon...

feat. Alistair

Suite à mon discours, Ali s’tait rel’vé brusquement, allant faire les cents pas d’façon rapide, les poings crispé…J’levai ma tête, un air perplexe affiché sur le visage. Est-ce que j’aurais touché une corde sensible? Bah…des fois, s’tais comme ça qu’on arrivait à avancer…

''Ne parle pas de ma mère comme ça. Oui, j'ai envie de la revoir, et alors ? Qui va m'en voul—'' Lança-t-il, suivant ses paroles de quelques de jurons.

J’figeai, surpris d’entendre ce genre d’mots sortir d’sa bouche…c’qui n’lui allais pas du tout en fait…M’enfin, faux…ça lui allait parfaitement, il avait l’air d’en avoir b’soin! Malgré ça, j’voyais bien qu’il cherchait à atténuer la chose, d’se défendre contre des pensées qui l’perturbait…

« Laisse couler Ali, laisse coulé…. » Murmurais-je. J’t’ais bien placé pour savoir qu’cumuler s’tait pas bon pour personne.

…Mais j’avouais n’pas être habitué, ni avoir envie d’le voir dans s’t’état…pas là, pas maint’nant, mais j’l’écoutai quand même.

''Je ne peux plus répéter ces conneries. Tu n'as aucune... aucune idée à quel point je suis en colère... contre elle.''

Oh oui j’avais idée, mais ma p’tite crise avait eu lieux y’avait bien longtemps…

''Elle devait venir me chercher au Noël de mes 13 ans et elle n'est jamais venue. Ça a complètement détruit mes possibilités dans la famille où j'étais, les Bensons. J'étais bien là-bas, ça faisait deux ans que j'y vivais, puis ma mère m'a envoyé cette lettre et cette écharpe et puis j'avais envie de la revoir. Je n'avais plus eu de ses nouvelles depuis tellement longtemps, et elle m'assurait qu'elle reviendrait. Quand elle n'est pas venue, j'ai craqué. Au point où j'ai mis le feu à la maison en brûlant la lettre. Avec mes sautes d'humeur des semaines précédentes, c'est clair qu'ils ne m'ont pas cru quand je leur ai dit que c'était un accident.''

J’fronçai les sourcils, frustré d’entendre ça…Ali aurait eu une chances si s’tait pas d’sa mère…apparemment aussi lâche qu’là mienne… J’suppose qu’au moins, j’avais eu la chance qu’avec avec ma mère, ça avait eu l’mérite d’être clair assez rapid’ment.…Mais ouais…avoir une vrai chance de sortir du système s’tais pas fréquent…deux ans dans une famille, j’avais jamais fait perso…mais, j’t’ais un cas particulier et fier de l’être maintenant. J’notai qu’le ton d’mon coloc montait de plus en plus fort. Il serrait les poings, j’le r’gardai décharger sa colère, j’avais le goût d’me l’ver, d’le prendre dans mes bras, de v’nir le calmé, le rassuré p’t’être, mais j’me sentais pas stable du tout…j’roulai quand même au r’bord du lit, tentant d’me rapprocher, être dispo pour lui quoi!

''Et c'était que ça, un accident ! J'aimais cette famille, j'y serais encore aujourd'hui si c'était pas de sa promesse vide ! J'ai tellement perdu...'Je la déteste merde ! Je la déteste et je veux la revoir pour lui dire. Pour lui dire que je n'ai plus besoin d'elle, qu'elle peut se la mettre où je penses son écharpe. Onze ans fessier en culotte de cheval...''

J’lui fit signe de s’approcher, mais j’crois pas qu’il m’regardais d’toute façon. J’fit une tentative pour m’lever, mais me rassit aussi rapidement, pris d’un spasme désagréable et soupirant…frustrer d’ma condition…j’savais qu’les effets souhaité d’l’héro avait cessés…maintenant embarquai l’manque pendant l’double du temps…j’t’ais con d’avoir essayé…Mais fine, on apprends par erreur. Maudite belle d’ailleurs…

''Et partout, partout, les adultes me répétaient constamment ''Ne la déteste pas'' ''Ce n'est pas de sa faute'' ''Un jour tu comprendras'' et je faisais des efforts pour ne pas la détester, pour être un bon garçon, je me concentrais sur mes études et ça allait bien, mais il y avait toujours, toujours ce quelque chose qui n'allait pas. Une famille qui devait déménager dans plus petit, une autre qui prenait l'argent sans s'occuper des enfants, une autre qui a refuser de me garder après que je me sois noyer dans la rivière derrière la maison et les autres, je m'en fou, je m'en fou.''

Enfin, Ali s’tait calmé s’assoyant sur le lit, tête penché, mains plaqués dessus…après un moment il osa enfin un r’gard vers moi et j’constatai ses yeux luisant…J’pouvais pas m’empêcher d’le regardai d’un air compatissant. J’comprenais…et puis…le choc après tant d’temps à s’mettre d’la merde dans les yeux….j’pouvais imaginer. J’allais l’attraper par les épaules quand son discours s’orienta vers ma personne et j’arrêtai l’geste, attentif.

''Et tu veux que j'te dises. Tu es le premier à me dire que c'est pas de ma faute. Les adultes qui protégeaient ma mère, ceux de mon âge qui me pointaient du doigt, j'ai toujours assumé que c'était de la mienne et personne ne m'a jamais contredit. Onze p*tain d'années à me sentir coupable à chaque fois que je pense du mal d'elle et t'es le premier à me dire que j'en ai le droit.''

Les larmes commencèrent à ruisselé, mais Ali y m’y terme brusquement en les chassant d’un r’vers de main.

''B*rdel... ''Et oui, oui, j'ai peur du jugement des autres. Parce que j'suis pas aussi fort que toi. J'ai jamais appris à me battre. Mais j'ai appris que, si je ne dis rien, si on ne sait pas, on ne s'attaquera pas à moi. Moins on a de munition contre moi, mieux je me sens. Alors je me tais. Certains utilisent leurs poings, moi j'ai mon silence. Dis moi que je suis lâche après, je m'en fou, j'en ai conscience. Je suis pas con pour autant.''

J’allai atteindre ses mains, tremblantes et crispées sur le matelas, allant caresser du pouce le dessus de sa main comme il l’avait fait pour moi.

« Pourquoi j’te dirais qu’t’es lâche?…J’suis pas nécessairement en accord avec tout s’que tu dis ou fait, mais justement, tu d’vrais t’en foutre! Pourquoi tu justifies? T’es différent s’tout! C’est s’qui t’rend intéressant…la diversité, défauts et qualités considérés.» J’lui étirai un sourire…mais y poursuivait d’jà sur des reproches à mon intention. Eee…pousse pas ta luck l’grand…j’me sent pas SI patient! D’jà, la soirée…que dis-je…l’matin, la journée prenais une tournure qu’j’avais pas prévu…Tout c’que j’voulais au départ s’tait m’coucher et oublier la veillée…au lieu d’sa j’avais réussi à m’taper la séance psy d’Ali. Pas qu’j’voulais pas aider…mais fuck…pas là, pas comme ça. Moi pis ma grande gueule…sur quel bouton j’avais appuyé pour déclencher ça…ah ouais…sa mère…

''Et Ethan, sérieux ? Des déchets de la société ? Je croyais que tu avais plus confiance en toi que ça. Ne penses pas ça de toi-même et ne me dis surtout pas que c'est la vérité. Je ne peux peut-être pas te faire changer d'avis sur toi-même mais je n'ai pas l'intention de me faire traiter comme un déchet, d'abandonner mes propres désirs parce que je n'ai pas eu le choix pendant si longtemps dans ma vie. Immortalia... C'est le premier... non... le deuxième choix que j'ai fait. Mon coin de chambre, c'est le troisième. Et le premier... le premier...''

L’ton d’Ali s’adoucissait graduellement. C’t’ais une chance parce que j’allais pouvoir placé mot comme y s’devait éventuellement.

''Le premier, c'est quand j'ai décidé de quitter ma dernière maison d'accueil. J'ai au moins eu la chance d'avoir un conseiller correcte pour mon dossier au Centre... Il a accepté sans trop poser de questions. ''

Il étira la main vers la bouteille d’eau pour en prendre une bonne gorgée et j’en profitai pour glisser mot.

« J’ai pas abandonné mes désirs Ali…j’en ai créer d’autres qui m’correspondait plus! On a essayé d’me faire à croire qu’j’avais b’soin d’un foyer. Une fois qu’t’as réalisé que s’tais pas l’cas, tu t’en fou…. Mais si tu tiens absolument à un truc, prend le…mais attend pas qu’la société t’le donne, ça arriv’ra jamais! Tes trois choix là…ça c’est le bon moove à faire. Ça commence comme ça! Tu prends ta place! J’me d’mande quand même pourquoi t’as flusher ta dernière famille si ton désir c’d’avoir une famille… Plus j’pense pas qu’on ait la même vision d’un déchet d’société…»

Puis, Alistair m’tendit la bouteille pour que j’prenne le reste, s’que j’fit sans hésité et d’un trait, lâchant un soupir de soulagement. J’avais eu tellement chaud, j’me sentais déshydraté. Y’m’en faudrait plus….roooh….j’penchai ma tête vers l’arrière la laissant tomber lâchement alors qu’Ali avait r’pris son monologue.

''Toi aussi, tu as fait des choix. Ça t'as mené... sur un chemin bien différent du mien. Mais tu as fait tes choix et tu es ici aujourd'hui. Encore vivant. T'es pas un déchet de la société pas plus que je ne le suis. T'es peut-être drogué et je ne sais pas combien de fois tu l'as fait ni pour quelles raisons mais t'es pas un déchet. Les déchets, ça se laissent porter par le vent, ça se laisse prendre au sol et mettre dans une benne à ordure pour disparaître à tout jamais. Mais toi... Toi, tu as ton art. Tu veux clairement pas te faire oublier. Tu veux pas disparaître. Ce que tu laisses derrière toi, c'est pas de la merde. C'est de la beauté. Et les déchets sont incapables de faire ça. Les déchets ne choisissent pas.''

J’ricanai…belle image qu’il a d’toi, Ethan bravo…

« First…J’pas drogué…bah là oui, mais en général pas souvent…c’est genre exceptionnel…et jamais comme ça, pas s’genre-là…S’tait particulier s’soir…J’avais b’soin…. » Lui révélai-je un peu contrit, mais m’reprenant immédiatement.

« Après! Tu joues sur les mots Ali ça déforme tout!…T’fais chier avec ta décortication d’mot et tout…Tu t’casses la tête pour rien! Mais si t’veux jouer à ça…Les déchets…sont généralement pas utilisés à bon escient, jeté avant l’temps…mais y restes…même s’tu t’en débarrasse où y faut…ça traine encore pis ça pourrit l’sol…pis t’en as toujours à vue sul’trottoir, pis les gens n’aiment pas les voir, mais les ramasseront jamais! Bref ça r’vient au même…ça traine, et on sait pas quoi faire avec! Ça disparait jamais totalement…pis finalement, des fois…ils trouvent même leur utilité pour quelqu’un. Y sont réutilisé pour quelque chose de nouveau, de plus intéressant, de plus utile…y prennent une deuxième vie dans les mains d’quelqu’un qui en as plus b’soin…Non. T’as raison, j’veux pas disparaitre… »

J’parlais résolument et de manière d’plus en plus haineuse, on aurait dit un speach de préparation à une émeute malgré ma fatigue évidente. J’pointais mon doigt vers le bas, rythmant mes paroles avec ce dernier, accentuant ces dernières à chaque pause.

« J’veux. Pourrir. La. Vie. D’c’eux. Qui mon. Jeté. Trop vite! Montrer que j’ai un potentiel d’être recyclé en mieux! Qu’on m’a pas usé à bon escient. Qu’on savait juste pas quoi faire, et que moi seul, j’peux r’venir faire mieux et trainer sur leur p*tain d’trottoir où ils détestent tant m’voir et ce, avec toute ma splendeur renouvelé! Ali, être un déchet d’société s’tune bonne chose! T’veux quand même pas en faire partie, t’vois bien qu’c’est d’la merde la société…t’es mieux au-dessus d’elle, ou à part…nous on est à part…on est les originaux…les gens nous aimes pas parce qu’on correspond à leur p’tite image parfaite…pas d’famille entre-autre, donc difficile à catégorisé dans leurs papiers. »

J’me tus subit’ment réalisant qu’j’m’emportais et qu’j’avais écraser violemment la bouteille entre mes doigts…voulant dire qu’j’aurais pu d’eau…comme un con…Ali, pour sa part, semblait plus ou moins à l’aise de s’être laissé emporté également.. S’fut toutefois lui qui brisa l’silence alors que, complètement exténué, j’me laissai chuté de nouveau dans son lit.

''Et on n'a peut-être pas choisi d'être possédés... Je ne sais pas pour toi mais Njörd m'a choisi... Et, en quelque part, ça, ça me fait plaisir. Comme ça me fait plaisir que tu m'aie choisis...Excuses-moi de m'être mis en colère... Je sais, ce n'est pas le moment, tu ne vas pas bien et...Ma...mère est un sujet très... sensible. Comme tu peux le voir.''

J’répondis pas…pinçant les lèvres…S’tait coincé dans ma gorge et ça sortirais pas d’si tôt, mais bien qu’son point d’vu était fort mignon, l’miens différait en partie. J’hochai toutefois la tête, acceptant ses excuses pour s’être mis en colère…Malgré tout j’tais surpris d’ma tolérance d’la soirée. S’bien parce que s’tait lui…et au moins ça semblait l’avoir aider. Tant mieux! J’le sentis prendre mes jambes et les repousser vers le mur. J’le laissai faire et j’senti l’poids d’sa tête sur mes mollets alors que moi, j’m’ajustai un peu pour profiter de l’oreiller et fixai l’plafond, le laissant parler d’nouveau.

''Je ne suis pas en colère contre toi. Tes paroles... font du sens. Beaucoup de sens. Je suis d'accord avec toi quand tu dis qu'on n'a que soi-même et quelques amis dans la vie. D'ailleurs...''

Il appuya sur ma hanche, cherchant mon attention sans doute…

« Hum? »

''Moi aussi, je te choisis toi. T'es le 4ème choix dans ma vie. »

J’penchai alors ma tête sur le côté pour mieux le voir et l’vé le doigt pour lui montrer mon index, indiquant alors le chiffre un.

« Comment ça … » Avais-je tenté de l’interrompre en riant, mais il m’avait devancé.

''… Et ne va pas t'offusquer que tu n'es pas le premier, ''me dit-il en me pointant du doigt.

J’éclatai d’rire. Y’m’voyais v’nir maint’nant?… Lâchement j’me permis tout d’même d’afficher mes couleurs en haussant les épaules.

« D’toute façon tu l’sais, tu veux juste pas l’admettre… »

Il vint se réinstaller et pris ma main. J’tentai alors d’le tirer vers moi, mais changeai d’avis avec la souffrance.

« Je suis désolé que t'aie dû être dans la rue. » Il frotta ses doigt contre mes jointures et j’allai faire de même, allant jouer avec ses doigts, croisant les miens avec les siens par moment. « Ça n'a pas dû être facile. Tu y étais... volontairement si j'ai bien compris ? »

« Ouais t’inquiètes…J’le voulais. J’fuguais…J’préférais ça à l’orphelinat en fait, même si on m’y ram’nait toujours. Chaque fois j’me f’sais prendre à rôder tout près comme un con…Au moins, dehors, j’avais l’choix, même si j’mangeais pas toujours à ma faim, pis qu’s’tais pas tellement rassurant…j’avais quand même les moyens d’me débrouiller et j’ai appris.…J’ai fait s’qui fallait. »

J’me poussai vers le fond, tapotant mon côté pour qu’il me rejoigne à mon niveau.

''Un jour, j'aurai un foyer à moi. Ce sera le tien aussi, tu y seras toujours le bienvenue.''

« Aaaw, t’es sweet et j’apprécie l’idée, mais…»

J’soupirai. Sans lui d’mander, j’me l’vé d’nouveau, et dans un ultime effort, j’attrapai Alistair par le torse comme il l’avait fait plus tôt pour me remonter à son niveau. J’fit donc de même avec lui, l’incitant à s’aider vu mon état, puis, me laissai tomber la tête sur son oreiller lui faisant signe de m’y rejoindre. J’t’ais crevé, J’voulais plus bouger. J’avais mal. J’voulais juste l’avoir près…oublier la soirée et permettre à Ali d’bien dormir. Au départ…j’aurais juste dû r’gagner mon lit en silence.

Le visage d’Alistair à présent face au miens, j’allai poser ma mains sur sa tempe, appuyant mon front contre le siens, réduisant mon mal de crâne et appréciant la proximité. J’profitai d’sa position pour jouer dans ses cheveux ….j’adorais leur douce sensation. Plus, perso j’trouvais qu’ça endormais…pis s’tait c’que j’voulais pour Ali…ça irais mieux demain. J’me permis tout d’même de terminer ma pensée.

« …mais ouais…j’y crois pas vraiment. Mon problème ça j’aimais vraiment été d’pas avoir été choisi…m’enfin oui au départ…mais plutôt…J’ai été choisi trop souvent…»


"Ali...pour en r'venir à certain de tes propos...si jamais quelqu'un t'fais des emmerdes à s'propos...ou à n'importe quel autre...viens m'voir...j'le défonce avec plaisir. T'as pas à être jugé pour ça ou avoir peur d'être juger...Aussi, t'as bien fait pour ton troisième choix... t'a failli l'perdre par contre...m'enfin...failli...c'est tout comme, pour ce soir." Ajoutais-je, la voix ensommeillé, mais légèrement amusé sur cette dernière phrase.

J'avais noté l'silence d'Aphrodite et c'tait peu habituel...sans doute avait-elle réaliser que ce n'était pas le moment d'me bombarder de commentaires. Du moins, elle semblais approuver, sinon tolérer cette nouvelle proximité avec mon colocataire. Malgré tout s'que j'pouvais dire ou penser, elle savait qu'"être son choix" me faisait du bien.

Confort...?

PV Ethan et Alistair

Ethan s'était redressé sur le lit quelque part pendant mes aveux. Il prit ma main et la caressa doucement de son pouce, répétant le geste que j'avais eu pour lui. Ses paroles avaient d'abord été rassurantes, ma différence n'était pas un mal, même que, selon lui, c'était ce qui me rendait intéressant. Puis, son ton devint venimeux en parlant de cette société qui l'avait tant rejeté. C'était... douloureux à entendre. Parce qu'au fond, je faisais parti de cette société. Mes circonstances faisaient de moi un ''être en marge'' mais pas la personne que j'étais. Je n'en voulais pas au système. Isaac avait toujours été plus que correcte avec moi, mes paroles n'avaient pas été justes envers lui. Pas plus qu'elles n'avaient été justes envers les familles qui avaient été gentilles avec moi. J'en voulais seulement à la personne qui m'avait poussé dans ce système. Je me gardai de faire cette réflexion à voix haute. Ethan semblait prêt à grimper aux barricades, la faiblesse de son corps étant sans doute le seul obstacle qui l'en empêchait. Je déglutit en l'écoutant, réprimant un sursaut lorsqu'il écrasa la bouteille d'eau que je lui avait donné dans sa main. Quand il se laissa retomber sur le matelas, exténué, je notai la réticence sur son visage à mes dernières paroles. Lorsque je m'excusai, il hocha simplement la tête. J'avais l'impression qu'il se retenait de dire autre chose mais je préférai éviter de soulever la question... La matinée avait déjà provoqué une explosion de rancœur dans un moment très mal choisi et le soleil venait à peine de se lever. Ethan avait assez souffert...

Lorsque je l'entendis rire après l'avoir pris au dépourvu, je ne pus m'empêcher de sourire. Si, malgré la liberté d'avoir avoué, il me restait quelques résidus de culpabilité envers Ethan, le son de sa joie la fit disparaître. Je me détendit en riant avec lui. Nous reprîmes notre sérieux lorsqu'il confirma mes doutes sur sa vie dans la rue.

« Ouais t’inquiètes…J’le voulais. J’fuguais…J’préférais ça à l’orphelinat en fait, même si on m’y ram’nait toujours. Chaque fois j’me f’sais prendre à rôder tout près comme un con…Au moins, dehors, j’avais l’choix, même si j’mangeais pas toujours à ma faim, pis qu’s’tais pas tellement rassurant…j’avais quand même les moyens d’me débrouiller et j’ai appris.…J’ai fait s’qui fallait. »

Faire ce qu'il fallait... Qu'est-ce qu'il fallait faire pour survivre, dans la rue ? Demande de charité, vols... Vente de drogue peut-être... Vu son état, même s'il m'affirmait le contraire, il semblait s'y connaître. Je fis le vœu silencieux de ne jamais plus laisser Ethan vivre dans la rue, lui offrant mon futur foyer.

« Aaaw, t’es sweet et j’apprécie l’idée, mais…»

Il soupira et se redressa, m'agrippant le torse en tentant de me tirer vers lui. Je compris son intention et m'installai à côté de lui, la tête sur l'oreiller, tandis qu'il s'y laissait retomber. Quand il posa sa main sur ma tempe et son front contre le mien, je me figeai. Sa main dans mes cheveux me fit frissonner de plaisir, ramenant d'un coup ce flot de souvenir que j'avais tenté d'enfouir au milieu de toute cette situation. Je revoyais Ashton, ses doigts qui s'agrippaient à mes cheveux lorsque nos baisers se faisaient passionnés, son corps si près du mien. Mes yeux se posèrent brièvement sur les lèvres d'Ethan. Je détournai le regard, le coeur battant, la peau embrasée.

« …mais ouais…j’y crois pas vraiment. Mon problème ça j’aimais vraiment été d’pas avoir été choisi…m’enfin oui au départ…mais plutôt…J’ai été choisi trop souvent…»

Autant l'urgence de la situation m'avait tenu alerte, autant, cette urgence passée, il m'était difficile de me concentré sur ses paroles, maintenant qu'il était si près de moi. Cette proximité, cette... intimité, c'était... trop.

"Ali...pour en r'venir à certain de tes propos...si jamais quelqu'un t'fais des emmerdes à s'propos...ou à n'importe quel autre...viens m'voir...j'le défonce avec plaisir. T'as pas à être jugé pour ça ou avoir peur d'être juger...Aussi, t'as bien fait pour ton troisième choix... t'a failli l'perdre par contre...m'enfin...failli...c'est tout comme, pour ce soir."

Dans mon malaise, je ne compris pas à quoi il faisait référence. Failli le perdre ? Perdre quoi ?

*Il parle de ta chambre.*

Oh. Le reste des paroles d'Ethan se fraya un chemin dans ma tête et je parvins à le regarder dans les yeux. Il semblait sur le point de s'endormir, avec raison. J'avais tout de même pu noter à quel point ses lèvres étaient sèches. Je profitai de cette excuse pour m'éclipser. Doucement, je me détachai de lui.

''Je vais aller te chercher de l'eau, tu dois être assoiffé.''

Je me redressai et quittai la chambre, prenant au passage le verre vide sur ma table de chevet, me dirigeant rapidement vers la salle de bain des garçons. Devant le miroir au-dessus des lavabos, je pu voir mes joues rougies jusqu'aux oreilles. J'ouvris le robinet d'eau froide et me passai un peu d'eau dans la figure, m'essuyant avec des serviettes de papiers, le coeur battant. Je soupirai. Ethan était un frère. Rien d'autre. Sa beauté ne me laissait pas indifférent, certes, mais je n'avais pas envie qu'il m'appartienne. Mais... cette façon d'être touché... C'était si agréable... et terrifiant. Ce n'était pas avec Ethan que je voulais partager ce genre d'intimité. L'intimité d'une famille, d'accord. Mais pas celle que j'avais connu avec Ashton...

Je remplis le verre d'eau, perdu dans mes pensées. Les remarques de Njörd, qui s'était à peine manifesté depuis quelques temps, me manquaient.

*Tant que ça ?*

Sa voix était anormalement graveleuse malgré la malice de son ton. Je fronçai les sourcils.

*Est-ce que ça va ?*

*Oui.*

Je croisai mon regard inquiet dans le miroir. Ça ne lui ressemblait pas.

*Njörd—*

*Je suis juste... inquiet pour toi.*

Touché, j'étirai ma main vers le miroir, le frôlant du bout des doigts, un geste apaisant.

*Ça ira. Tu es avec moi. Je ne suis pas seul.*

Je lui souris, regrettant de ne pas pouvoir faire plus. Il pouvait sans doute lire dans mes pensées les sentiments qui ne pouvaient s'exprimer autrement que par gestes. J'aurais aimé pouvoir connaître les siennes.

Je quittai la salle de bain et retournai dans la chambre. En passant devant la section toujours libre, j'allai prendre le drap frais du lit et les traînai jusqu'à ma section. Je déposai le verre sur la table de chevet et couvrit Ethan du drap, le repliant à ses bras pour qu'il puisse facilement s'en couvrir ou le repousser au besoin. Je m'assis ensuite sur le bord du lit et lui offrit le verre d'eau.

''Je voulais... te remercier. De m'avoir écouté. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point ce secret pesait sur mes épaules avant de t'en parler... Je me sens... libre. Ça fait du bien. C'est douloureux sur le coup mais... ça soulage.''

Je lui sourit avec reconnaissance.

''Elizabeth avait raison en fait... Si je peux t'offrir la même chose... un jour...''

Je laissai mon offre en suspens, conscient de sa fatigue. Je posai les doigts repliés de ma main libre sur son front, espérant que leur fraîcheur puisse soulagé quelque peu son visage fiévreux.

''J'irai te chercher de l'eau si tu en veux plus. Ou si tu as besoin d'autre chose, je m'en occuperai.''

Je retirai ma main de son front, reprenant la sienne entre mes doigts.

''Tu peux dormir tranquille, tu es en sécurité maintenant.''

En r'venant d'chasser l'dragon...

feat. Alistair

J’entendis Alistair m’signaler qu’il allait chercher d’l’eau et j’eu d’la difficulté à lui articuler une réponse correcte, le sommeil me gagnant.

« Hum hum….merci… » Répondis-je faiblement en humectant légèrement mes lèvres par réflexe, réalisant qu’j’avais en effet très soif. J’senti Ali s’relever et entendit ses pas quitter la pièce, me laissant seul avec moi-même. Inévitablement, j’prenais d’nouveau conscience d’mon inconfort. J’me tournai d’un côté, puis de l’autre, les yeux toujours clos. J’réalisai qu’j’avais chaud, trop chaud et retirai mes chaussettes avec maladresse, j’en fis d’même avec mon pantalon, j’aurais bien envoyé balader l’reste, mais le retour d’Alistair m’déconcentra à la tâche. Les yeux toujours clos, j’tournai la tête vers le son d’ses pas ; de l’eau il avait dit tout à l’heure! Quelques secondes plus tard j’étais recouvert d’un drap frais. J’m’en lasserais éventuellement avec la chaleur, mais sur le coup c’était si agréable cette fraicheur qui m’env’loppait. Je bougeai les pieds doucement, profitant de la caresse du tissu sur ma peau. J’ouvris un œil pour apercevoir mon coloc s’assoir sur le lit et m’proposer l’verre d’eau qu’j’acceptai immédiatement, me redressant et le vidant d’un trait.

« Merci. » Dis-je en affichant une expression d’soulagement total et me laissant retomber dans le lit douillet légèrement essoufflé. J’lui tendis le verre alors qu’il sembla vouloir poursuivre la conversation.

''Je voulais... te remercier. De m'avoir écouté. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point ce secret pesait sur mes épaules avant de t'en parler... Je me sens... libre. Ça fait du bien. C'est douloureux sur le coup mais... ça soulage…Elizabeth avait raison en fait... Si je peux t'offrir la même chose... un jour...''

« Pas d’quoi….Toujours mieux d’s’exprimer…. « Arrrête d’frrapper tes confrrères Mirrcea et parle à la place. Tu t’en sentirras mieux, plus fierr de toi et ton cœurr plus léger.»»...imitais-je faiblement Béata en adoptant une voix exagérément revêche et son accent italien. « C’est c’que la matrone m’disais à l’orphelinat…. Ç’ma pris du temps…à croire…à…comprendre…mais vrai qui faut parler… Reste…tabasser quelqu’un ça passe aussi bien…les messages….et ça fait du bien aussi…question d’point d’vue. Morale d’l’histoire….faut qu’sa sorte…peu importe c’ment. Pense pas qu’c’est l’constat qu’elle voulait j’fasse…mais faut parler…l’art aussi s’marche bien…elle ma montrée….si là ç’passe pas…tu tapes… mais, elle…est pas… d’accord… sous estime…l’effet…d’autorité d’ça…»

J’levai mon poing serré mollement avant d’le relaisser tombé.

*Mircea…tu t’égares mon coeur. Cesse de parler et dors…tu meurs de fatigue.* Me dit la voix amusée, mais caressante de ma déesse.

J’senti pendant que j’parlais, les doigts d’Ali s’poser sur mon front…s’te peau si douce et surtout s’te fraicheur!

''J'irai te chercher de l'eau si tu en veux plus. Ou si tu as besoin d'autre chose, je m'en occuperai.''

« Oké… » Murmurais-je, en me laissant partir graduellement, trop faible pour réellement comprendre vraiment s'qui m'disait.

Ce fut lorsqu’il retira sa main qu’j’eu un p’tit regain de présence, lui lançant un p’tit « non », lui laissant comprendre mon désaccord avec ce retrait. Il était plutôt allé prendre ma main, mais à peine il l’avait fait que j’la remontais à mon cou, puis ma nuque, sans trop de considération pour lui qui se trouvait à l’autre bout d’son bras évidemment.

''Tu peux dormir tranquille, tu es en sécurité maintenant.''

Sur ces mots, j’m’étais tourné sur le côté, amenant son bras avec moi, prêt à dormir, mais grimaçant au spasme qui venait d’me prendre et avais raidit tous les muscles d’mon corps.

« J’sais…Toi aussi…Ali?....» Ajoutais-je d’une voix fatigué en m’laissant m’décontracté. J’avais entamé une question sans jamais y faire suite, car à peine quelques secondes à peine j’dormais d’jà. La nuit, ou toutefois la journée s’rait pénible, l’inconfort, la chaleur toujours présente et les spasmes constants m’laisseraient pas d’répit si facilement, mais j’comptais bien essayer avec un peu d’compagnie.

Bonne nuit

PV Ethan et Alistair

J’eus le temps d’apercevoir quelques ecchymoses sur les cuisses d’Ethan avant que le drap ne retombe sur lui. Il avait retiré son pantalon et ses bas, conservant uniquement son caleçon noir, moulant. Je détournai la tête. Sans doute avait-il trop chaud. J’avais eu une bonne idée en allant lui chercher de l’eau vu la vitesse à laquelle il avala le contenu du verre, se laissant ensuite retomber sur le matelas, le souffle court.

« Merci. »

Je le remerciai également de son écoute, déposant le verre vide qu’il me redonnait sur la table de chevet.

« Pas d’quoi….Toujours mieux d’s’exprimer…. « Arrrête d’frrapper tes confrrères Mirrcea et parle à la place. Tu t’en sentirras mieux, plus fierr de toi et ton cœurr plus léger.»»...imitais-je faiblement Béata en adoptant une voix exagérément revêche et son accent italien. « C’est c’que la matrone m’disais à l’orphelinat…. Ç’ma pris du temps…à croire…à…comprendre…mais vrai qui faut parler… Reste…tabasser quelqu’un ça passe aussi bien…les messages….et ça fait du bien aussi…question d’point d’vue. Morale d’l’histoire….faut qu’sa sorte…peu importe c’ment. Pense pas qu’c’est l’constat qu’elle voulait j’fasse…mais faut parler…l’art aussi s’marche bien…elle ma montrée….si là ç’passe pas…tu tapes… mais, elle…est pas… d’accord… sous estime…l’effet…d’autorité d’ça…»

J’haussai un sourcil. Mircea ? Voilà qui était intéressant. Ça expliquait sans doute également cet accent latent que j’entendais lorsqu’il parlait, dont je ne pouvais déterminer l’origine. Mircea… C’était un joli prénom, doux à l’oreille. Je me demandais pourquoi il avait changé. Raisons pratiques sans doute, moins compliqué pour la majorité des gens.

Son imitation m’avait fait sourire. Ses propos… Il était donc du genre à se servir de ses poings pour se faire comprendre… En regardant ses bleus, je me demandai si ce n’était pas ce qui s’était passé ce soir. Une ‘’discussion’’ qui avait mal tourné… Pour n’avoir connu que le côté opposé aux poings, je ne pouvais partager son avis. Je ravalai ma déception et lui offrit mon aide, qu’il accepta.

*Je ne m’attendais pas à un jugement de ta part.*

Le ton de Njord était factuel.

*Je ne le juge pas… Seulement… Combien de personnes partage son avis et s’en serve simplement pour ‘’dire’’ aux autres qu’ils les détestent ?*

*Il l’a partagé lui-même, Alistair. Il a fait ce qu’il fallait pour survivre dans la rue.*

Je mordillai l’intérieur de ma joue, retirant ma main de son front, honteux. Ethan arrêta mon geste, agrippant ma main pour la coller contre son cou puis sa nuque. Surpris par le mouvement soudain, je perdis l’équilibre et failli m’écraser contre lui, me rattrapant au dernier moment sur le matelas. Il appréciait la fraîcheur de mes doigts, apparemment. Il me tira avec lui lorsque je lui assurai qu’il pouvait maintenant dormir en sécurité. Je n’eus d’autre choix que de me réinstaller à ces côtés, ma tête au-dessus de la sienne sur l’oreiller. Je cherchais comment placer mon bras libre sous moi lorsque le corps d’Ethan se contracta d’un spasme qui le fit grimacer. Je glissai mon bras au-dessus de sa tête, glissant ma main sur ses cheveux, un mouvement lent et doux. Je bougeai mes doigts à l’arrière de son cou, suivant le même rythme. Les muscles d’Ethan se détendait lentement alors qu’il me répondait,

«J’sais…Toi aussi…Ali?....»

Physiquement inconfortable, je me concentrai tout de même sur les paroles d’Ethan.

‘’Oui ?’’

Il ne me répondit pas, déjà endormi. Je continuai le mouvement de mes mains, me sentant véritablement comme un frère en cet instant. Après quelques minutes, la fatigue s'abattit sur moi également. Il y avait tout de même quelque chose que je tenais à dire.

‘’Excuse-moi d’avoir douté de toi.’’, chuchotai-je si doucement que je m’entendis à peine. ‘’Bonne nuit Ethan.’’

*Tu n’as pas à t’excuser pour tes pensées, tout de même.*

*Il fallait que je le dises.*

Njord rit, attendris.

*Reposes-toi bien. Je veilles sur toi.*

Je fermai les yeux et bientôt, je n’entendis plus que le son de nos souffles paisibles.