Le 1er juillet, 23h30
Alistair était venu à ma rescousse après que j’ai tenté de sauver le jeune barbu de la noyade. J’avais été bien intentionné, mais stupide de croire que j’étais dans un état de le sauvé. Par chance, ma stupidité ne nous avait pas tué tout les deux. Je me réconfortais en me disant que si je n’avais pas sauté, personne ne l’aurais aperçu et il aurait disparu dans les eaux du Nil, inconscient. Grâce à ce délais supplémentaire que j’avais pu fournir, Alistair avait eu le temps de venir nous rejoindre…à pied, à ma grande surprise. En effet, mon ami avait pu marcher sur l’eau pour nous rejoindre, usant ensuite d’une force impressionnante pour nous trainer tout les deux jusqu’à la rive. Il était temps en fait. J’avais senti sa main agripper mon collet au même moment où je m’étais senti couler sous le poids de l’autre garçon, trop lourd pour moi qui manquait d’air. Une fois sur la plage, j’avais tenté de recracher l’eau et les sécrétions de mes poumons avec plus ou moins de succès. Je devais avoir mes pompes. J’avais jeté un dernier regard vers le fleuve pour y apercevoir des crocodiles et je m’étais laissé choir sur la plage, la respiration de plus en plus rapide et sifflante alors que je paniquais.  Nous y avions probablement échappé de peu. Je me demandais toutefois si on nous avais vu et surtout si j’arriverais à trouver mes bronchodilateurs dans mes bagages. Par chance, le reste du groupe nous avait finalement aperçu et était venu à notre rescousse dans un délais respectable. Un étudiant avait même réussi à retrouver mon bagage à main contenant le nécessaire. J’avais ainsi pu me soigner avec l’aide d’un prof, mais la rémission avait été plus longue. En temps normal, une tel crise m’aurait immédiatement amener à l’hôpital. C’était du moins ce que l’on m’avait recommandé si ça arrivait de nouveau, mais nous étions actuellement dans une situation bien différente. Je n’allais pas faire le difficile et j’allais faire ce que je pouvais avec ce que j’avais. Dès que nous serions en ville je verrais toutefois à recevoir les soins et les examens nécessaires.

Enfin, après un moment de repos, je me relevai péniblement, les poumons douloureux et joignis lentement les autres étudiants qui fouillaient le Nil à la recherche de leurs effets personnels. Déjà trempé jusqu’aux os, je fis de même, sans succès. Tout ce qu’il me restait était donc le fameux bagage à main que l’étudiant m’avais rapporté. Sortant des eaux en passant à travers le limon noir avec une expression de dégoût sur le visage, j’allai donc retrouver mon sac pour constater avec horreur le peu qu’il me restait, prenant alors pleine conscience de la situation dramatique dans laquelle je me trouvais. J’étais coincé je ne sais où en Égypte, sans vêtements de rechange ou presque et sans mon précieux liquide antibactérien. En effet, faisant l’inventaire de mes effets personnels, je constatai qu’il me restais mes pompes pour l’asthme, 100 ml d’antibactérien, des antidouleurs qui s’avéreraient certainement très utiles pour tout le monde après ce voyage en avion, ma trousse de premier soin…..euh….non….le quart de ma trousse de soin, car l’autre moitié était trop humide pour être utilisable, un caleçon et une paire de chaussettes propre qui allaient constitué une mince consolation à ma sensation de saleté actuelle, et finalement, mon précieux livre sur l’histoire de l’Égypte.

*Vous pourrez toujours vous en servir pour faire du feu si vous ne trouvez pas refuge quelque part.*, proposa Hypnos qui savait fort bien que c’était hors de question.

Je serrai mon livre contre moi un moment et murmurai su un ton blessé.

« Jamais… »

Ma divinité connaissait la valeur de l’information et des livres à mes yeux. Déjà l’objet en question avait passé par beaucoup trop pour ne pas survivre à ce voyage. Je m’en faisait la promesse. Je réalisai alors que je devais avoir l’air complètement taré avec mon livre maintenu comme si ma vie en dépendait, ma tignasse échevelé en train de sécher, mes yeux cernés, mes vêtements sales et trempés et mon corps entier, grelottant.

Arpentant, les lieux en me demandant quel serait la prochaine étape autre que celle de me lamenté, car évidemment ça ne servirais à rien, j’en profitai pour observer les alentours et notre situation.  Chose étrange, je me rappelais le Nil comme étant un fleuve aux rives bien peuplés et aux eaux particulièrement sales et pollués. Où étions nous tombé? Cette partie semblait plutôt en bon état malgré. Les eaux étaient propres, les rives étaient libres de vies humaines en cette section du fleuve et la vie sauvage y semblait en pleine forme, roseaux et plantes aquatiques y poussant allègrement et profitant aux animaux du coins…comme des crocodiles….Enfin, avançant lentement en maintenant mon bagage contre moi, j’avançai ensuite vers les barques qui avaient servis à déposer les élèves sur les rives. Celles-ci étaient de toutes beautés et ornés d’or et de Lapis Lazuli. J’avais remarqué que le réseau cellulaire était absent et donc autrement que pour l’heure, le cadran ou l’appareil photo, il me serait peu utile. Je pris donc une photo de l’ensemble des embarcations, puis des détails de l’une pour mes archives personnels, puis je le fermai pour économiser la batterie, mon chargeur ayant disparu avec mes bagages.

*On se croirait dans un rêve…ou un cauchemar…je ne sais plus trop que penser.*

*Eh bien…je crois qu’il faut considérer cela comme une aventure mon cher!*

Je savais qu’il tentait de me remonter le moral et en fait cela réussissait plutôt bien. Oui, j’avais mal, oui j’étais fatigué et inquiet, mais cela me rappelait certains moment de ma jeunesse et mieux encore les récits de mes héros favoris dans mes romans. Il faut dire que l’aspect magique et mystique de la situation aidait grandement cette impression. J’avais hâte de voir la suite….en espérant que la situation s’améliore évidemment. Un mince sourire nerveux sur les lèvres, j’écoutai attentivement les enseignants qui commençaient à donner des directives. Apparemment, eux non plus n’y comprenaient pas grand chose, mais j’étais confiant. Techniquement, tous autant que nous étions, avions une divinité avec nous qui nous octroyais des pouvoirs. Aucune raison pour que l’on ne s’en sorte pas donc!

Donc, vers 21h, tous avaient fait leur possible pour s’équiper de leurs bagages, certains avaient été plus chanceux que d’autres et les enseignants nous avaient incités à les suivre dans l’objectif de trouver refuge pour la nuit. Débutant une marche sans fin vers le milieu des terres, sans doute pour éviter les crocodiles et trouver signe d’une population quelconque, nous finissions notre route un peu bredouille. D’Arcy ordonna l’établissement d’un camps de fortune et l’organisation d’un repas bien mérité. Mr. Mystery fit apparaître un immense chaudron qu’il affirma être celui du géant Dirwach. J’écarquillai mes yeux emplis d’admiration. J’avais déjà hâte de goûter, d’autant plus que le besoin de manger se faisait de plus en plus pressant… J’avais déjà eu à faire à ce drôle de bonhomme pour reconstitué mon petit refuge à l’aide du marteau d’Héphaistos. J’étais toujours bien impressionné par les items fournis par ce personnage bien mystérieux comme l’exprimait bien le surnom dont l’avait affublé les étudiants d’Immortalia. Me remémorant la construction magique de mon phare, j’allai me servir dans le chaudron en silence, les épaules voûtés comme si je tentais de ne pas toucher mon propre vêtement qui me recouvrait. J’avais réussi a trouver quatre branche pour y étendre mon veston, autant pour le faire sécher que me faire un mini abris et me coucher dessous plus tard. Il serait certainement déformé le lendemain, mais ce n’était plus tellement important.  

La journée avait donc été longue et pénible, j’étais été trempé, nous avions eu chaud et maintenant il faisait froid…les joies des variations de températures dans le désert n’est-ce pas? J’avais certainement eu un coup de soleil au visage durant notre périple et ma respiration sifflait toujours quoique beaucoup moins. J’avais finalement caché mon visage du soleil avec un mince foulard de lin placé sur ma tête et trouvé dans mes bagages. J’avais, comme tout le monde attendu avec impatience la possibilité de me servir dans le fameux chaudron et je dévorais à présent mon repas en silence. J’avais à peine parlé pendant le trajet, mais j’avouais qu’une fois repu et moins souffrant, les bonnes vieilles habitudes revenaient rapidement. J’avais bien vérifié que mes amis n’avaient pas eu trop de problèmes jusqu’à présent, mais n’avais pas vraiment eu le temps d’avoir une réel discussion sur la journée avec eux. J’avais donc saluer le barbu de loin, mais il semblait vaquer à ses propres occupations et d’autres s’occupaient de lui. J’espérait qu’il allait bien en fait. Je m’approchai donc d’Alistair et Aislinn qui se trouvaient non loin l’un de l’autre et pris place entre les deux. J’avais pris soin d’apporter deux bols remplis de nourriture pour les deux dont l’état me préoccupait le plus. Alistair avait semblé particulièrement épuisé après mon sauvetage et je n’avais pu lui exprimer ma gratitude sur le moment. Quant à Aislinn, sa possession m’avait grandement inquiété et, sans doute préoccupé par les événements, peu lui avaient portés attention après la chute dans les barques…à ma connaissance du moins.

« Vous allez bien tout les deux? », demandais-je en toussotant d’un bruit creux.

*Suite ici: RP Libre à tous! Si vous souhaitez discuter un peu le soir, préciser quelques trucs avant Naquadah, prendre des nouvelles de vos amis, etc.*

Leila ne comprenait pas tout ce qui se passait, les gens se faisaient maltraité dans l’avion. Après avoir vu D’Arcy le lever pour s’occuper d’Aislinn elle avait jugé plus opportun d’aller se rasseoir dans son siège et s’y cramponner fermement. Elle s’était d’ailleurs déjà légèrement blessée, rien qu’elle ne pourrait pas soigner mais elle préféra garder ses forces au cas où quelqu’un en aurait plus besoin… Ethan par exemple qui semblait avoir une commotion à première vu.

*Non mais c’est quoi ce fessier en culotte de cheval!?*
*Hmm… tu as oublié Mr Mystery? Il fait encore des siennes on dirait… alors tient toi bien ça va secouer.*

Leila observa les gens tenter un paquet de trucs incapable de faire quoi que ce soit, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent dans ses fameux bateaux volants, elle tenta de repérer ses amis. Elle vu Lawrence plonger pour une raison inconnue et Alistair le suivre pour le ramener à la rive. Non mais quel voyage de fou!

Clopin-clopant en arrivant le soir, elle traînant ses bagages avec elle… elle avait eu de la chance la majorité de ceux-ci avaient été épargné, il lui restait ses vêtements pour la semaine mais avait perdu le reste donc matériel électronique de toute façon inutilisable ainsi que tout produit sanitaire. Rejoignant le campement de fortune elle alla se laisser choir près de Lawrence.

- Est-ce que… ça va? Enfin… dans la mesure du possible?

Même elle avait la respiration pénible et elle entendit Sekhmet lui rappeler pourquoi elle la faisait travailler si fort son entraînement arrachant une grimace exaspérée à la jeune femme. Reportant son attention sur le groupe elle regarda les gens autour d’elle. Pas mal de bobo mineur, elle pouvait au moins y faire quelque chose.

- Bon alors qui a une trousse de premier soin… principalement… antidouleur ou autre analgésiques? On devrait faire l’inventaire et mettre en commun non? J’ai pas mal de choses restantes… donc pour les filles je veux bien partager les vêtements… Sinon… Lawrence pas trop de bobos? Si tu veux je peux aider un peu…

Leila était à bout de nerfs mais elle préférait régler ce genre de détail tout de suite. Resta assise attendant que les gens se manifeste. Ignorant sa propre douleur au bassin. Elle chercha Ethan des yeux qui serait sans doute celui qui aurait le plus besoin de ses bons soins, se rappelant sa « blague » à Alistair, lui indiquant qu’elle avait des mains magiques. Elle accepta avec bonheur de manger un peu, son estomac criant famine. Une fois rassasiée, elle commença à faire l’inventaire de ce qu’il lui restait, heureusement pas mal tout quoi. Voyant son copain rouquin grelotter et que le feu ne suffirait pas à réchauffer tout le monde et lui passa un bras autour des épaules.

- Tien… ça devrait te réchauffer…

Fermant les yeux elle se concentra et augmenta sa température corporelle, émanant une douce chaleur de tout son corps. Offrant son autre bras pour Merry ou Mykhaila, le premier qui viendrait quoi.

*Tu es épuisée Leila tu ne pourras pas soigner tout le monde…*
*Je sais mais je peux au moins leur éviter de prendre froid… on verra les bobos demain.*

- Sinon… comment vous allez!? Voyage de fou! Sinon… euh… qui parle Égyptien ici? Je crois qu’on va avoir besoin de se ravitailler et pour ça il va falloir se mettre en équipe histoire de pouvoir converser avec les locaux… Je sais qu’on est tous épuisés et à bout de nerfs… mais mieux vaut faire un semblant de plan de match pour la suite… évaluer les capacités de tous… aussi bien profiter de ce que chacun peut apporter au groupe non?

Leila se tue et reporta son attention sur le feu devant elle et ferma les yeux un instant.

hrp:

De nombreux évènement s’étaient déroulés avant que l’on rejoigne les rives du Nil. En effet, un élève que je fini par identifié comme mon ami Harry avait fini à l’eau lors de l’atterrissage sur les barques… magiques. Alistair, suivi de Lawrence avaient sautés à l’eau pour l’aider… ou peut-être était-ce dans l’autre sens ? Tout était allé si vite. Qu’importe, l’important était que tout le monde avait fini sain et sauf.  
J’avais observé la scène, incapable de réagir, épuisée par le mauvais tour d’Hadès. Je n’avais de plus toujours pas récupéré l’usage de ma voix. Je poussais un soupire en tentant d’aider les garçons à remonter à bord.

Une fois arrivé à terre je fus soulagée. Je n’aimais pas vraiment les bateaux. C’était le seul moyen de transport ou je devenais malade. Les émotions combinées au courant du fleuve avaient fini par me donner la nausée. Je respirais calmement, observant autour de moi. Des bagages étaient éparpillés aux alentours. Quelques valises flottaient encore à la surface de l’eau alors que la majorité avait fini échouée sur les bords de la rivière.

Ayant repris un peu de force, et d’équilibre je décidais de partir à la recherche de mes effets personnel. J’avançais doucement le long de la rive, attirant hors de l’eau au passage les quelques bagages qui m’étaient à portée de main. Quelques minutes de recherches passèrent avant que je ne retrouve ma valise. Heureusement pour moi, elle avait l’air intact et sa coque en plastique l’avait préservée de l’eau. Je ne retrouvais cependant pas mon vanity case. Ce n’était pas une grande perte, ce n’était que des affaires superflues telles que du maquillage. Je retrouvais finalement mon sac à main, malheureusement pour moi, sans mon téléphone et mes écouteurs… adieux musique, bonjour monde cruel des conversations d’adolescents…

Le temps passa alors que mes camarades recherchaient les propres affaires. Je voyais le soleil descendre au fur et à mesure, se rapprochant de plus en plus de la ligne de l’horizon. En parlant d’horizon, je savais bien que je n’étais pas une élève model mais la géographie ça je connaissais. Suite à mes nombreux voyages j’avais pu visiter de nombreux pays et l’Egypte en faisait partis. Le Nil était bordé d’habitation et non de… dune de sable et de crocodiles… Dans quel fessier en culotte de cheval nous étions nous encore enfourner ?

Nous prîmes, enfin D’Arcy, la décision de quitter les rives du fleuve afin de trouver un refuge pour la nuit, et qui sait une habitation pour passer la nuit. Je croisais les doigts pour que l’on tombe sur un hôtel pas trop moisis. Je n’avais aucune envie de passer la nuit dehors.
Après avoir marché ce qui me sembla une éternité notre enseignant nous ordonna de poser bagage. Je regardais autour de moi mais ne put rien dire en guise de protestation. Foutu extinction de voix ! Nous étions au milieu de nulle part et il voulait que l’on dorme ici ? On allait finir bouffer par des bêtes ou encore pire, tuer par des brigands.  

Brigand ? Et pourquoi pas margoulins ou scélérats ?
Eh ! J’ai encore le droit de parler comme je veux encore non ?!

J’ignorais les autres réflexions d’Hadès, décidant qu’il en avait déjà fait bien assez pour aujourd’hui. Je m’asseyais dans un coin, la tête me tournait. J’avais remarqué qu’à chaque fois que je restais debout cela m’arrivait. Sûrement des séquelles de la possession. Je soupirais en lisant ma robe sur mes jambes avant de m’allonger. Ma robe était détruite, a moitié déchirée et à moitié transparente. Cela m’apprendra à me vêtir de blanc lors de voyage où l’on se fait propulser d’un avion en plein vol. Je roulais des yeux en respirant calmement.

Le pilote fou avait fait son apparition accompagné d’un chaudron géant. Je ne pris pas la peine d’écouter ce qu’il dit, ou non. J’étais mitigée entre l’envie de le tuer directement ou de le faire souffrir lentement pendant des jours voir des semaines pour le calvaire qu’il nous imposait. Après tout nous n’étions que perdu au milieu de nulle part… dans un désert... pourquoi s’inquiété pas vrai ?
Je me refusais d’aller chercher de la nourriture cher Mystery, c’était comme ça que les élèves le nommait en tout cas. Dieu sait ce qu’il avait pu mettre dedans. J’étais déjà en plein Bad trip je ne voulais pas empirer les choses.

J’avais repéré d’un œil qu’Alistair s’était installé non loin de moi, il ne m’avait cependant pas encore adressé la parole. Peut-être ne voulait-il pas. Je ne pouvais pas le faire de toute manière, étant toujours muette. J’étais bien consciente que suite à mon petit tour dans l’avion, enfin le tour d’Hadès, la moitié des M, voir plus ne voudrait plus avoir affaire à moi.
Alors que je ruminais ces pensées pas très heureuses je fus interrompue pas l’arrivée de Lawrence. Le rouquin vint s’asseoir entre moi et Alistair. Je lui souris, reconnaissante alors qu’il me tendait un bol de soupe.
Le fumet qui s’en dégageais était si appétissant que je fini par oublier me résolution en portant le bol à mes lèvres. Il fallait dire que nous n’avions pas mangé depuis un bon moment et ce repas était tout de même bienvenu.

« Vous allez bien tout les deux? »

Je fronçais les sourcils, inquiète, alors que mon ami toussais. Je me rappelais que le jeune homme était asmathique. Le sable et la poussière, ainsi que notre périple avait du mettre ses poumons à rudes épreuves.

J’ouvris la bouche pour lui répondre que de mon côté cela pouvait aller, mais rien n’en sortis sauf au son étouffé. Je soupirais, exaspérée avant de lui faire un signe de la main pour lui faire comprendre que je n’avais plus de voix. Finissant rapidement mon bol je le posais à côté de moi avant de m’accoler contre Lawrence, appuyant ma tête contre son épaule. J’observais les flammes du feu qui dansaient devant nous, se moquant des pauvres idiots perdus que nous étions. La nuit allait être froide, j’essayais de m’y préparer mentalement.

Bienvenue en enfer.

hrp:

Ta première journée de vacances en Egypte n’est pas encore terminée que tu as déjà envie de rentrer en Irlande. Pas que tu t’ennuie, pourtant. Alors que tu avais fini par somnoler dans l’avion, un grand flash de lumière t’a réveillée. Ensuite, la chute.  Tu voulais voir le Nil ? Tu l’as vu ! D’un peu trop près à ton goût, même, en fait. Et si t’avais pu éviter d’avoir à chercher pour tes affaires dedans, ça ne t’aurait pas dérangé, d’autant plus que ça n’avait pas semblé améliorer grand-chose à l’odeur de sueur qui te collait depuis ta tentative d’utilisation de tes pouvoirs. Tentative à cause de laquelle Thémis ne te parlait désormais plus que pour te rappeler à quel point tu étais nulle et indigne de ses pouvoirs.  Oh, sans parler de ce foutu rhume que la clim ultra violente de l’avion, puis la baignade forcée dans le Nil n’avaient en rien arrangé.

Une journée bien pourrie en somme. Au moins une chose était sûre : tu n’avais pas eu le temps de t’ennuyer. En temps normal, ça t’aurait suffit à garder le sourire, mais ta bonne humeur avait disparu à partir de la seconde où tu avais réalisé que ta DS avait très certainement disparu dans les profondeurs du Nil avec le reste de ton sac à dos. Et une éternité de recherches n’y avait encore rien fait. Aux yeux d’une personne normale, cette perte n’était probablement pas la plus déplorable – dans l’immédiat, ton pull ou tes baskets  t’auraient sûrement été plus utiles, mais ta DS avait une valeur sentimentale bien au dessus de tout ça. T’avais également perdu ton maillot de bain, mais celui là risquait moins de te servir dans ton état actuel. Tes soutiens-gorge, aussi, mais vu ce qu’il y avait à soutenir, tu devrais réussir à t’en passer sans trop de problèmes. Même si la perspective de voir ta lingerie retrouvée au fond du fleuve dans quelques siècles par des archéologues était un peu perturbante.

« Bon sang pourquoi je pense à ça maintenant moi ? »

Pour seule réponse, le silence de la déesse. Quelque part, ça t’aurait presque rassurée qu’elle te balance une insulte ou un truc du genre pour détendre l’atmosphère, mais faut croire que tu vas devoir faire sans elle pour ce soir. Tu continue ta marche le long du fleuve dans l’espoir de voir ressurgir ton sac à dos. Enfin… à quoi bon ? Retrouver ta DS morte à cause de l’eau ? Ton pull inutilisable car trempé ?

Dépitée, tu finis par retourner vers le groupe qui s’apprête probablement à partir. Tu fais un signe de la main à Mykha avant de le rattraper.

« Yoo », lui lances-tu avec un sourire pas si convainquant avant de reprendre:

« J’en peux déjà plus, t’aurais pas vu-oh. »

Tu te tais en réalisant qu’il a toujours les mains vides.

…Oups. Peut être pas le moment de te plaindre à propos de ton sac disparu, hein ? Tu poursuis en plaisantant pour cacher ta gêne.

« Ah ! Une chance que je sois là pour avoir des fringues à ta taille, hein ? Je te laisserais choisir entre mon haut à dentelle et ma petite robe blanche, tu vas voir tu vas être su-per cute ! »

Pas que tu aies de haut à dentelle ou de robe blanche, mais étonnement, cette pensée t’amuse suffisamment pour que tu en oublies un instant tout ce qui s’est passé aujourd’hui. A part peut être la fin tragique du paquet de M&Ms, mais ça c’est trop triste de toute façon.

Le voyage jusqu’au campement de fortune te semble durer une éternité, et le froid n’y arrange rien. Certes, la chaleur qu’il faisait avant la tombée de la nuit t’avait presque fait oublier ton rhume, mais depuis 19h c’est une toute autre histoire. D’ailleurs…tu lâches un éternuement. Bon sang, si vous finissez un jour par tomber sur un endroit civilisé faudra que t’achètes des mouchoirs et du déodorant. Ils ont des mouchoirs au moins ici ? Les gens normaux ne chopent pas de rhume en Egypte non ? Quoi que, vu les écarts de températures...Faut juste que trouves un endroit où en acheter, mais doit bien y avoir un village avec ça dans le coin non ?  

« Et puis bon, on est au 21ème siècle, hein. »

Ah, la bonne blague.

Après avoir passé une bonne heure à tuer le temps en jouant à « I spy » avec Mykha, tu commences à t’impatienter. Par chance, c’est à ce moment là que les professeurs semblent décider qu’il est temps de s’arrêter. Tu comprends pas trop pourquoi maintenant et pas une demi heure plus tôt vu que pour ce que t’en vois, le paysage est toujours le même, toujours aussi peu accueillant en prime. M’enfin, fatiguée comme tu l’es, tu n’es pas en état de te plaindre.

Tu sautilles sur place en attendant de pouvoir te servir dans le chaudron magique. Dans n’importe quelle autre situation tu refuserais de manger quelque chose qui vient de l’étrange personnage qui a failli tous vous tuer quelques heures plus tôt, mais…

« Vas-y. On ne sait pas encore quand tu auras l’occasion de manger à nouveau. »

« Tu boudes plus toi ? »

« Si il avait voulu vous tuer, il l’aurait fait plus tôt de toute façon. »

« C’est ça, fais semblant de pas m’entendre. »

Une fois ta nourriture récupérée, tu remarque Lawrence et Leila. Tu viens te laisser tomber à côté de cette dernière, et un fin sourire étire tes lèvres lorsque tu réalises que la jeune fille émet de la chaleur. Elle t’avais pas dit que Sekmeth pouvait faire des trucs aussi cools que ça quand vous aviez parlé de vos possessions respectives à la fête de Pâques.

« Oh mon dieu, ce pouvoir est génial », commentes-tu avec un regard admiratif en te rapprochant d’elle pour laisser un peu de place à Mykha sous son bras. Ta douce odeur de transpiration gâche un peu ce câlin de groupe improvisé mais pas grave, tu es bien trop occupée à profiter de la chaleur pour te préoccuper de ce genre de choses. Tu lâches un bâillement alors que Leila prend la parole.  

« Sinon… comment vous allez!? Voyage de fou! Sinon… euh… qui parle Égyptien ici? Je crois qu’on va avoir besoin de se ravitailler et pour ça il va falloir se mettre en équipe histoire de pouvoir converser avec les locaux… Je sais qu’on est tous épuisés et à bout de nerfs… mais mieux vaut faire un semblant de plan de match pour la suite… évaluer les capacités de tous… aussi bien profiter de ce que chacun peut apporter au groupe non? »

« C’est clair que les voyages en avion sont rarement aussi agités, ahah. Je pense qu’on ira tous mieux après une bonne nuit de sommeil…enfin, faut réussir à dormir ici, quoi. D’ailleurs, si il reste des sacs de couchage ou des couvertures à quelqu’un, ça pourrait servir. Pour ce qui est de parler Egyptien, je vais pas être très utile. Pour les capacités non plus en fait. Côté réserves, ça sera la priorité une fois qu’on aura vidé le chaudron – si on arrive à vider le chaudron… C’est un truc magique non ? Si seulement il était inépuisable…  Bref, et si on doit passer plus de temps dans le désert aussi va falloir qu’on mette en commun l’écran solaire ou qu’on trouve de quoi se couvrir, sinon on va tous cramer avec nos peaux d’Irlandais. Enfin, y en a qui sont plus chanceux que d'autres sur le coup, mais pour les autres... Y a pas un dieu de la crème solaire dans le coin ? »

Tu attrapes ton sac pour fouiller à la recherche d’un éventuel objet utile à la communauté, mais après en avoir sorti un ballon de beach-volley, tout un stock de fringues trempées et une tablette de chocolat que le Nil a mis dans un état douteux, tu pousses un soupir dépité.

« Niveau matériel non plus je vais pas beaucoup aider. Si vous voulez, j’ai des t-shirts et des shorts qui n’iront probablement qu’à moi ou à Mykha… et je crois que c’est tout. Mais ouais, j’adore me sentir utile, ah ah. Sinon, si par miracle quelqu’un aurait des mouchoirs… »

Au même moment tu lâches malgré toi un éternuement un peu trop violent à ton goût.

Cette nuit  promet.

« Bref, maintenant qu’on est réunis autour d’un feu de camp…si quelqu’un connait des histoires glauques avec des gens perdus dans le désert, je crois que c’est le moment de les raconter», lances-tu par plaisanterie.

Pas l’idée du siècle si vous voulez dormir, mais de toute façon ça pourra difficilement être plus flippant que l’histoire du groupe d’adolescents coincés dans le désert avec un psychopathe qui a déjà essayé de les tuer, non ?

« Deux psychopathes, en fait, si tu comptes D’Arcy et son petit show avec la blonde dans l’avion. »

Le regard dans le vide, tu esquisse un sourire, même si Thémis disait probablement ça pour te faire peur plus que pour te faire rire. Après avoir laissé échapper un bâillement, tu finis par poser ta tête sur l’épaule de Mykha en luttant pour garder les yeux ouverts. Oui la soirée promet d’être longue, mais tu préfères ne rien manquer. Et même si le sommeil est là, tu ne te sens pas suffisamment en sécurité pour y céder de sitôt…

hrp:

Après avoir pris place près de mes deux amis qui avaient accepté mon offre de repas, Leila vint se joindre à moi, prenant place en face. Elle me demanda si j’allais bien, ce à quoi j’hochai la tête, évitant de détailler, mais je lui indiquai ma gorge et mon torse, au niveau des poumons pour lui montrer la zone qui me faisait le plus souffrir. Cette fois c’était interne et elle ne pourrait malheureusement rien y changer. J’haussai les épaules, signe de découragement indiquant qu’il n’y avait rien à faire et que je m’y résignais. Elle n’avait toutefois pas à s’inquiéter pour moi. Autre une petite égratignure sur le poignet, rien ne m’était arrivé. J’avais toutefois sorti ma trousse de premiers soins et farfouillais dans mon sac avant d’articuler quelques mots plutôt rauques répondant à ses interrogations.

« J’ai une trousse. Quelques onguents antiseptiques, du scotch tape pour les bandages…des bandages…mais on peut certainement oublier leur stérilité…reste…ça peut être utile. Le plus utile sera les antidouleurs, mais nous devrons nous rationner, je le sens. Alors si tu peux soigner les trucs mineurs des gens ce serait bien avant de vider le contenant. »

- Tient… ça devrait te réchauffer…

Sans m’en rendre compte, Leila, s’était rapprochée pour venir passer son bras autour de moi, ce à quoi je me redressai et figeai par réflexe. Contact physique encore…elle n’avait dont rien compris la dernière fois?!!

« Leila?! Tu sais que… », Commençais-je d’une vois plaintive et de ma respiration sifflante. Ce n’était pas le temps de rajouter au drame nah mais…mais… « Ooh…c’est chaud…erm…Merci. »

Mitigé entre l’intérêt de rester coller et celui de me tenir à distance, j’optai pour un entre-deux me donnant un air un peu coincé en restant à quelques millimètres d’elle pour profiter de la chaleur sans la toucher autrement que par son bras qu’elle m’imposait. Je portai toutefois attention à ses questionnements qu’elle nous présentait, elle qui était dans un état suffisamment bon pour pousser la réflexion. Vrai que ce n’était pas le temps de se laisser aller. Je devais me ressaisir un peu. Mes quelques connaissances de survies en nature pourraient surement nous servir.

« Oh mon dieu, ce pouvoir est génial »

Afin de venir profiter de la chaleur que dégageait la jeune femme, Merry venait de prendre place entre Leila et Alistair, qui avait roulé sur le côté avec son sac en guise d’oreiller.

- Sinon… comment vous allez!? Voyage de fou! Sinon… euh… qui parle Égyptien ici? Je crois qu’on va avoir besoin de se ravitailler et pour ça il va falloir se mettre en équipe histoire de pouvoir converser avec les locaux… Je sais qu’on est tous épuisés et à bout de nerfs… mais mieux vaut faire un semblant de plan de match pour la suite… évaluer les capacités de tous… aussi bien profiter de ce que chacun peut apporter au groupe non?

« Désolé, je ne parle pas arabe, mais toi oui, naw? C’est ta nationalité, il me semble? Et bon pour ça il faudrait trouver la population du coin…s’il y en a. Je ne m’explique d’ailleurs pas cette absence…je croyais que nous nous approchions du Nil, mais de mémoire, il était bordé par de nombreux villages et était bien plus sale…Je m’explique plutôt mal notre position géographique…»

Pendant ce temps Aislinn avait mangé son repas en silence après m’avoir fait comprendre qu’elle n’arrivait plus à parler. La pauvre…je ne pouvais que la comprendre. Je lui avais fait signe de ne pas s’inquiéter. Je n’allais pas la faire parler davantage. Une main rassurante sur son épaule et je l’avais simplement encouragé à manger et à se reposer en retournant mon attention vers Leila qui avait décidé qu’on allait devoir discuter de nos talents à tous. Après un moment, je sentis la tête d’Aislinn venir s’appuyer contre mon épaule. Par chance, ma chemise avait pu sécher un peu vu sa minceur, malheureusement, la robe d’Aislinn n’avait pas eu autant de chance. Humide et déchiré qu’elle était, c’était sans aucun doute parce que j’étais à présent repus et dans un meilleur état que je n’le constater que maintenant. Je rougis légèrement et remerciai la nuit ainsi que mon coup de soleil de cacher la rougeur de mes joues lorsque mon amie aux courbes voluptueuse était venue se coller contre moi à la lueur du feu de camp. L’air encore plus coincé, comme si j’avais voulu disparaître pour ne toucher personne, j’avais néanmoins conscience que la moindre des choses était de toléré cette proximité pour permettre à mon propre corps, de ne pas prendre froid et le plus important, permettre à Aislinn de se réchauffer vu l’état de ses vêtements. Je tolérai donc la chose quelques minutes, allant même jusqu’à maladroitement étirer mon bras autour des épaules d’Ais et frotter un peu pour lui procurer un peu de chaleur en prenant bien soin de dévier mon regard vers les autres pour ne pas avoir l’air déplacé. Merry, nous exprimait à présent son opinion sur l’importance d’une bonne nuit de sommeil, son incapacité à fournir de l’aide et l’espérance qu’on trouve une divinité de la crème solaire.

« Si ce chaudron nous fournit sans limites pour le moment et que quelqu’un a des contenants fermés, je propose que l’on se fasse de petites réserves, mais je doute que l’on puisse les préserver longtemps. Pour la crème solaire…ou tout autre produit d’hygiène, j’ai tout perdu… Par contre, j’ai un livre général sur l’Égypte, histoire, un peu de géologie, démographie, les ressources diverses et etc. Je doute qu’il nous serve…mais on ne sait jamais. En fait, il ne me reste plus rien de bien utile en dehors de ce que j’ai nommé plus tôt…j’ai mes pompes, mais ce ne sera utile à qu’à moi…et sérieusement…le premier touche à ma mini bouteille d’antibactérien est mort. Vous êtes prévenus. », Lançais-je à la légère pour détendre l’atmosphère, conscient que mon obsession dans cette situation était bien ridicule, quoique plus forte que moi. Ceux qui me connaissaient bien, réalisaient sans doute le fond de vérité dans cette blague puisque ma tolérance envers tout et tous dans une telle situation, serait de toute évidence limité par mon intolérance de la saleté et des microbes dans lesquels nous baignions actuellement. Eeww…

« Niveau matériel non plus je vais pas beaucoup aider. Si vous voulez, j’ai des t-shirts et des shorts qui n’iront probablement qu’à moi ou à Mykha… et je crois que c’est tout. Mais ouais, j’adore me sentir utile, ah ah. Sinon, si par miracle quelqu’un aurait des mouchoirs… », Ajouta Merry qui semblait déçu de sa contribution possible et qui éternua un bon coup.

En guise de réponse, je fouillai ma pochette de chemise pour en sortir un mouchoir en tissus, encore humide de l’eau du Nil. C’était mieux que rien et idéal pour éviter qu’elle partage ses microbes.

« Attrapes! Garde-le, tu pourras le laver comme tu peux et…le réutilisé. »

Je lui lançai doucement, le carré de tissus.

« Réutiliser »…Je frissonnai violemment à cette simple pensée, nous étions loin d’avoir des machines à lavée digne de ce nom dans le coin…Je me préservai toutefois d’ajouter de garder ce mouchoir loin de ma personne et des autres par la suite bien que la tentation fut forte.

*Ce sera mieux que sa propre manche, je suppose.*

*Aye, oui, c’est ce que je me dis.*

*Aussi, s’ils s’inquiètent de mal dormir, nous pourrons toujours nous occuper de veiller à leur bon sommeil.*

*Je suis d’accord. Tant qu’à ne pas arriver à dormir, je serai attentif à ceux qui en ont besoin.*

Cela ne me réjouissait pas tellement de partager mon pouvoir face à tant de gens, moi qui préférais rester discret, mais je pourrais bien le faire pour la petite bande qui c’était formé ici. Un simple regard à Merry et Aislinn confirmait que j’allais certainement être utile à ce niveau, Alistair n’avait même pas eu besoin d’aide!

De son côté Mykhaila semblait avoir été aussi chanceux que moi en matière de bagages et blagua sur la possibilité d’être mangé. Ce à quoi j’avais éclaté d’un rire sifflant en m’étouffant. Je posai ma main sur mes poumons comme si j’avais pu en réduire la douleur ou du moins calmer mon fou rire.

« Il va falloir faire attention Mykha, on ne sait pas avec les divinités animales, il y a peut-être des carnivores dans le lot. Je garderais profile bas d’ici la fin du voyage! Faudrait pas le crier sur les toits.», lui répondis-je sur le même ton humoristique, mais teinté d’un fond de vérité.

Je pensais entre autres à Leila, ignorant si, comme les signes chinois, elle avait la capacité de se changer en lion. Je n’étais pas au courant d’un tel pouvoir chez elle, mais mieux valait se méfier en cas de famine à mon avis.

Ma main toujours autour d’Ais, je réalisai à l’humidité de sa robe, à la froideur de sa peau et de la température ambiante qui s'installait que je ne pouvais pas la laisser gelé comme ça. La situation n’allait pas en s’améliorant pour elle. Je lui aurais bien laissé ma place auprès de Leila, mais je me doutais bien que ce serait hors de question vu leurs précédentes altercations.

« …Roooh…C’est inconcevable! Je ne peux pas te laisser glacer comme ça pour la nuit! Tu vas prendre froid! Attends-moi. », M’insurgeais-je contre nos conditions et mon sentiment d’impuissance face à celles-ci. Je pouvais certainement améliorer la situation!

J’observai mes effets personnels un peu plus loin, majoritairement trempés. Je lui aurais bien offert mon veston, mais il était entièrement imbibé. J’observai les alentours et constatai qu’Alistair épuisé, mais chanceux, avait récupéré une bonne part de ses affaires. J’allais clairement me permettre de fouiller son sac pour y récupérer un chandail à manche longue ou quelque chose du genre en espérant qu’il me pardonnerait vu les circonstances. Du coup, j’en profitai pour me sortir de cet amas de gens qui se formaient graduellement autour de Leila, tous en quête de chaleur, dont mon colocataire qui s’était joint au groupe. FIIIIOUUUUUUU! Je poussais un soupir de soulagement.

*Enfin libre!...Oh…pas chaud par contre!*

Je serrai mes bras autour de ma propre personne le temps d’atteindre Ali. Décidément, Leila était un calorifère efficace. À peine étais-je éloigné que je commençais à en regretter la chaleur. Pendant ce temps, Merry se mettait à l’aise, profitant de la situation pour proposer une séance d’histoires de feux de camp. C’était tout de même agréable cette atmosphère plus détendue qui s’installait graduellement malgré la détresse de la plupart des gens autour. L’humour, le meilleur remède à une situation critique. Mykhaila ne semblait pas du même avis par contre. Peut-être n’aimait-il pas les histoires de peurs…J’allais devoir me mettre sur son cas éventuellement alors, mais pour le moment j’avais d’autres chats à fouetter…

Passant tout près de Merry qui avait apparemment sorti un ballon de volley de son sac, je me permis moi-même un brin de divertissement alors qu’elle appuyait sa tête sur l’épaule de Myk. J’en profitai pour prendre son ballon sans surveillance et aller amasser un peu de boue créé par l’eau ruisselante de mon veston pour venir marqué son ballon d’une trace de main, lui faisant deux yeux et une bouche, puis, lui tendant de nouveau son ballon et me penchant à son niveau, je le lui présentai.

« Merry, Wilson, Wilson, Merry! »

Je me redressai à nouveau en m’efforçant de conserver tout mon sérieux en retournant à des trucs plus importants que des références filmiques, comme essuyer ma main sale du mieux que je pouvais et m’affairer à couvrir mes amis pour la nuit. J'allai donc me pencher sur Alistair pour glisser précautionneusement ma main sous sa tête et la soulever délicatement. Je regrettais déjà d’avoir osé jouer dans la boue… En plus d’être sale, je venais d’étamper la trace de ma main sur le visage de mon ami…OUPS!…Clairement, je n’avais pas été bien brillant, mais d’un autre côté je dus me retenir de rire à ma propre bêtise bien involontaire. J'allais définitivement devoir m'excuser le lendemain matin.

*Tu vas le réveiller! Plus tranquillement!*

*Mais naw, ais confiance!*

De crainte qu’il ne se réveille, je me concentrai et activai mon pouvoir de sommeil. Mes yeux devinrent aussi sombres que la nuit et se parsemèrent d’étoiles, signe que ça marchait plutôt bien. Je tentais toutefois de rester discret et pour tous ceux qui ne me connaissaient pas...Eh bien ils devaient se dire qu'Alistair dormait profondément... Je comptais bien le garder dans cet état le temps que je lui emprunte un ou deux pulls, provenant de son « oreiller », de mon autre main.

*Mission accomplie! Doucement…doucement…ouais! Euh…ce n’est pas ce que l’on cherche non?*

*Non…la seule veste qu’il a est sur son dos, apparemment…J’ai un T-Shirt par contre…*

*Elles ne feront pas long feu avec cela…Je crois que tu devras trouver autre chose.*

Déçu, je me redressai, quittant mon ami toujours endormi d’un profond sommeil, peut-être même plus profond qu’au départ. Du moins, je l’espérais pour son propre confort. Je cherchai ensuite une nouvelle source d’approvisionnement, un peu plus loin, je remarquai la présence d’Ethan, toujours en train de dormir, et de son sac. C’était de toute évidence une entreprise risquée, mais j’avais besoin d’un vêtement chaud. Je m’approchai finalement tranquillement pour, prendre un veston d’cuir qui était sur son sac…Qui amène du cuir dans le désert?…Bon finalement il serait utile, mais ce n’était pas le genre de matériaux que j’avais apporté. En prenant le vêtement en question, j’eus l’impression de le voir bouger, mais sans plus. Je l’observai, il semblait plutôt confortable malgré sa commotion. Restait à espérer que le repos serait suffisant pour son rétablissement. L’hôpital était un peu trop loin à mon avis. Je le laissai donc tranquille. Me dirigeant vers Aislinn. Étais-ce la satisfaction d'avoir réussi ma quête et la maîtrise de mes pouvoirs sur Alistair qui me donna l'assurance qui suivit?...Sans doute malheureusement...

« Retire ta robe. », lui ordonnais-je pratiquement à la manière d’un médecin lors d’une auscultation.

*Wow…J’aimerais te voir aussi confident plus souvent.*, affirma ma divinité qui, je le sentais, se retenais de ne pas se tordre de rire.

Évidemment, Hypnos n’allait pas me laisser me sortir de celle-là. Un bref moment de panique passa sur mon visage en réalisant que je venais de demander à Aislinn de se dévêtir devant un certain nombre de personnes.

« …Euh…c’est…mal sorti!…Je veux dire…si…si tu veux…pour pour ne pas prendre froid…Tu v...vois? », bégayais-je.

*Ça sonne comme une grosse excuse.*

*Mais ce n’est pas une excuse! Elle…elle va…Oh arrête de te foutre de moi! Ce n’est pas drôle! Elle a besoin … La situation me met mal à l’aise, pas elle! Tu le sais!*

L’air figé, tête baissée vers le sol, j’étirai brusquement le veston droit devant moi, les bras allongés loin de moi, à bonne distance d’elle pour la cacher des regards indiscrets.

« Des vêtements secs…tu as besoin…derrière…en te cachant… LEILA VA T’AIDER À LE FAIRE!...PAS TE DÉVÊTIR…te couvrir, genre…te cacher. », sifflotais-je d’une voix plus aiguë en sentant la chaleur de la nervosité envahir mes joues. Je m’enfonçais encore…bravo…

Je jetai un coup d’œil désespéré à Leila en espérant qu’elle ait entendu ma demande, malgré la conversation de crocodiles de Mykha que j’entendais maintenant que d’une oreille. J’en profitai pour regarder partout autour à la recherche d’une volontaire… J’avais voulu être utile et au lieu de ça j’allais certainement passer pour un idiot! Pour ajouter à tout ça, j’entendis mon nom interpellé de façon agressive…Oh la douce voix de Shaw en colère... Apparemment il ne dormait pas. Toutefois, je sentis son tempérament s’adoucir…pourquoi? Je me retournai pour le regarder et comprendre que son regard s’était plutôt porté sur Aislinn. Ah donc il comprenait la nécessité! Parfait!…Ah non…finalement il y voyait un moyen de profiter de la situation…c*nnard... J’roulai les yeux, désespéré en espérant qu’Aislinn n’accepterait pas une telle invitation clairement trop intéressée de sa part. Le manteau toujours placé devant, j’espérais qu’elle le prenne, sans quoi je me résignerais à couvrir seulement Merry en me promettant de ne pas dormir. Ethan ne m'inspirait rien de bon.

*Promis, je t'accompagnerai!*

*Je n'en doute pas....La nuit va être longue, mais j'aurais sans doute pas dormi de toute façon...*

HRP:

J’fixais la rousseur des ch’veux d’ma collègue de club d’puis un certains moment avant d’enfin lui adresser la parole, comme si la question avais pris un moment avant d’arriver à mes lèvres.

«Cum vă simţiţi?»

*Erm…mon chou…Elle n’a surement rien compris et moi non plus, tu vas devoir parler anglais…*

« Euh...s’cuse. T’vas bien?...T’sent b’vien? »

J’me s’rais pas préoccuper d’n’importe qui comme ça, mais Eireen avais été correcte avec moi d’puis qu’on s’connaissait et elle s’tait préoccuper d’moi à Pâques, inévitablement j’me f’sait un d’voir d’veiller sur elle. Reconnaissance? L’impression d’avoir une dette envers elle? Sur’ment un mélange des deux, mais mes sentiments étaient sincères, elle avait pris une place plus importante que prévu dans mes pensées et j’en prenais conscience alors qu’la situation était d’venu critique. Pas n’importe qui qui s’rait v’nu m’chercher au poste s’te nuit-là et ça avait été plus qu’apprécier vu les circonstances. La moindre des choses était d’le lui rendre alors qu’notre avion v’nais d’littéralement explosé. Seul problème…j’tais probablement pas dans l’meilleur état pour m’occuper d’personne…pas même d’moi. S’qui m’purgeait au plus haut point en fait. J’détestais dépendre des autres.

J’avais alors senti un truc humide m’couler sur l’front sous mon pansement et une voix à mes côtés m’confirma s’que j’pensais.

- La plaie est rouverte.

« Hein?... »

J’portai ma main sous l’bandage comme pour vérifier, ram’nant lentement ma main d’vant mes yeux pour constater la couleur d’mon sang sur mes doigts en prenant un moment pour réaliser vraiment s’que j’regardais.

« Ffuuuck… », Étirais-je lentement la syllable au même rythme que ma pensée ralenti.

J’essuyai mes doigts sur le pansement et tournai la tête vers la voix qui en avait fait l’observation pour détailler la personne en question. À vrai dire, son allure m’intriguait, j’tais hésitant à savoir si s’était pas un mec efféminé ou une fille un brin masculine…J’décidai qu’j’allais opter pour le s’cond choix vu la structure d’son visage et l’ton d’sa voix. Anyway! Épique! Que de style! Bon oké… on avait un look similaire d’façon général, alors j’tais clair’ment d’ja vendu, mais elle avait bien adapté l’tout à sa personne s’qui la rendait unique en elle-même…juste parfait. J’fixai un moment pour détailler ses piercings…chose que mon r’gard s’refusait à faire actuellement. J’clignai des yeux et les gardai fermé un moment comme pour stabiliser les alentours alors que j’l’entendais s’déplacer vers l’arrière d’la barque, puis rev’nir en demandant à Eireen de m’soul’ver. J’avais compris s’bout là et j’avais essayé d’l’aider un peu avec plus ou moins de succès.

J’laissai ensuite la noiraude r’tirer mon pansement pour m’en faire un autre. À voir son v’sage s’tait pas chic, mais j’avais d’autre préoccupation.

« Awefsome…piercings…bon fchoix. Tu….ffrais un tableau, d’fffou…»

J’portai ma main à ma mâchoire en réalisant qu’mon articulation n’était pas top. Ah ouais…j’avais la gueule enflée…foutu extincteur…

*Évite de parler, laisse-toi faire et repose toi. Tu as de l’aide digne de ce nom pour une fois. Pas comme l’autre D’Arcy…*

La jeune femme s’appliquait à remplacer l’bandage, terminant l’tout par une boucle. J’ronchonnai en allant porter ma main à la petite horreur en question. Moi d’ordinaire si habile, j’arrivai tout’fois pas jusqu’au machin truc. Le mouvement de mon épaule me faisait souffrir.

- Voilà, ça devrait suffire. N'empêche, il faut vite l'emmener sur le rivage, il a besoin qu'on recoud ça.

« Hein? Nu, nu…Tu touffes…à mon front avec des aiguilles, …f’te les fais bouffer. On…vfa, d’mander…à…Leila. Elle vfa pas m’défffigurer…», j’savais pas si elle m’avait compris ou même entendu, mais j’allais d’voir m’assurer d’rester éveiller qu’elle fasse pas d’bêtises avec ma peau.

J’m’étais efforcer d’me r’lever pour voir un peu les alentour, prend l’pouls d’la situation en m’appuyant sur l’rebord de s’qui était apparemment une barque en bois. J’laissai mes bras pendre sur l’côté de ma tête appuyer sur l’rebord pour réaliser que…j’tais tellement, mais tellement confus! Sous moi, c’étais pas d’l’eau qu’j’apercevais, mais l’sol à une distance impressionnante…j’avais imaginé l’avion explosé et la barque? Si ça s’trouvait on était toujours assis bien tranquille dans l’avion. J’avais le sentiment d’faire un bad trip.

* C’est exactement ce que c’est, mais pas dans le sens où tu l’entends. C’est réel, la barque est…enchantée si on peut dire. *

- Il semblerait qu'on n'soit pas mort, finalement.

« Certaine? On flotte…drôlement… », lui répondis-je sur le même ton qu’elle. Fallait dire qu'la vu qu'j'avais et la lenteur d'mon cerveau f'sais pas mon ménage à s'moment.

Éventuellement on r’joigni l’sol. C’est là qu’j’pu mesurer vraiment la merde dans laquelle j’me trouvais…J’avais essayé d’me l’ver et seul pour partir à la r’cherche d’mes bagages comme tout’l’monde. Tout s’que j’avais réussi à faire était échapper un cri, mélange d’douleur et d’surprise, en m’redressant. J’savais pas dans quel état s’trouvait ma colonne ou mes muscle ou whatever…ça s,répendait partout, mais b*rdel marcher était hors d’question. J’m’étais carrément laissé écraser au fond d’la barque. Résultat, j’avais pas pu participer aux r’cherche, mais chanceux qu’j’étais, on m’avais ram’né une portion considérable d’mes effets. L’sac avait ouvert et certains trucs s’tait poussés dans l’eau. Bon s’pas grave, j’avais d’jà vécu avec moins et apparemment d’autres avaient pas été aussi chanceux. S’tait Eireen qui avait r’connu mon sac et m’lavais ram’ner pendant que j’m’affairais à m’désennuyer en grattant la barque, ramassant un p’tit paquet d’lapis et d’or que j’foutu dans mes poches. Surement idéale pour pallier à mes effets perdus ou à intégrer dans mes projets d’art. Après un moment, au signal des profs, le groupe s’mis en marche pour trouver signe de population. Évidemment, j’avais eu b’soin d’aide pour marcher…M’appuyant sur Eireen et ma soignante dont j’ignorais t’jours l’nom. Respirant entre mes dents à chaque pas, j’décidai qui fallait qu’j’me change les idées, s’tait l’bon moment, d’apprendre à connaître la noiraude avec qui Aphrodite m’avais fait r’marquer qu’j’avais p’t’ête manqué tact lors d’ma dernière intervention au sujet d’mes soins. J’avais mal que voulez-vous, j’tais moins patient bon! Elle p’vais comprendre...mais Aph m’avait convaincu d’essayer d’rattraper l’tire.

« Au fait, doc, s’quoi ton…nom….? »

La discussion fut pas très longue. Elle avait même pas eu l’temps d’me répondre que j’m’étais écroulé, étourdit et somnolent. J’eu à peine conscience du reste du voyage, mais apparemment, on avait fini par m’porter avec la toile d’une barque comme civière et j’m’étais éveiller dans un p’tit camp d’fortune alors qu’la nuit était tombé. J’redressais la tête pour apercevoir mon sac, Doc et Eireen qui s’affairait à aider les gens à s’installer et à subvenir à leur b’soins. Un peu plus loin un p’tit groupe incluant Alistair, saint et sauf, Dieu mersi, s’tait installé près du feux avec des amis à lui. Parmis eux, Aislinn, semblait pas avoir particulièrement chaud, malgré les chaleurs qu’elle m’donnait et Leila….Leila…ah fuucck!!! J’allai placer ma main contre mon bandage.

« Leivla! Magie ici! »

J’tais étendu en face d’elle, le feu d’camps nous séparant. J’avais économisé mes mots, mais j’espérais qu’elle comprendrait. J’espérais aussi pour la noiraude qu’elle avait pas osé m’toucher dans mon sommeil et sinon qu’c’était réparable. Pour mieux évaluer la situation, j’me r’dressais légèrement sur mes coude en prenant bien soin d’pas trop m’faire mal….Wow, on f’sait pitié, mais ça m’rappelait la rue. Mon r’gard pris peu d’temps à s’reposer sur la jolie blonde que l’rouquin avait tenté d’couvrir avec…mon veston?...De quel droit il était v’nu piger dans mes trucs?

« DOOGOOD?! » L’interpellais-je d’une voix forte, alors que j’le voyais rentré la tête dans les épaules, clairement surpris d’m’entendre.

Mais un bref r’gard d’nouveau sur Ais…puis sur les effets perso du roux…j’compris pourquoi...Reste… il était con, s’pas comme ça qui fallait faire. Un sourire taquin s’étirant lent’ment sur mes lèvres, j’dis à voix haute que tout’l’monde s’disait probablement.

« Votre rfobe vous vfa fort bien ma chère. », la complimentais-je en lui f’sant un clin d’œil.

« Pfuis-je vous offrir une place pfrêt du ffeu…sous couvert. »

J’étirai le bras et, d’façon maladroite, la toile d’bateau qui m’avait servi d’oreiller apparemment. La toile assez grande, j’lançai un r’gard à Eireen qui s’trouvait un peu plus loin en lui étendant mon autre bras.

« J’dis ça comme f’ça, mais la toile garde la chaleur…et plus on est d’fou plus on rit. »

J'observai l'ensemble des gens qui se g'lait l'cul autour du feu.

"Hey toi..Doc...f'j'sais toujours pas ton nom...euh...f'j'crois."

J'réfléchit un moment à savoir si j'lavais entendu. M'manquait des bouts...

J’avais du somnoler un moment. Combien de temps ? C’était un mouvement de la part de Lawrence qui m’avait sortis de mon pseudo sommeil. Il me regardait bizarrement. Je suivis la direction de ses yeux. Ce n’était pas vraiment moi qu’il regardait enfaite. Je portais à nouveau un regard sur ma tenue. Ma robe n’avait toujours pas finie de sécher… et il fallait dire que je commençais gentiment à ressentir le froid ambiant. Je lui fis un sourire, légèrement gênée.

« …Roooh…C’est inconcevable! Je ne peux pas te laisser glacer comme ça pour la nuit! Tu vas prendre froid! Attends-moi. »

Je lâchais un petit rire qui s’étouffa dans ma gorge. Je regardais mon ami se lever alors que je me mettais en tailleur tendant mes mains vers le feu. Il s’éloigna et je reconcentrai mon attention sur les gens se trouvant au tour des flammes. Leila était proche de la petite peste et de Mykhalia. Plus loin se trouvait Ethan qui avait l’air sacrément amoché. Non loin, Eireen et Gwen. Je tournais la tête vers Alistair, je fus surprise de le voir endormis. Enfin, je comprenais, ça avait été une journée chargée en émotion et j’étais bien fatiguée.

J’essayais d’ouvrir la bouche pour adresser la parole, pas particulièrement à quelqu’un, mais aucun son n’en sortis. Toujours…. Je soupirais. C’était franchement nul ce truc. Je priais pour que ça passe rapidement.
J’avais fini par enrouler mes bras autour de moi. Je ne m’étais cependant pas d’un grand secours. Et les habits dans ma valise auraient besoin de sécher avant d’être mettable.

Je m’étais perdue un moment dans mes pensées avant que je me rende compte que Law était de retour. Je levais les yeux dans sa direction. Il tenait un blouson en cuir entre les mains. Je penchais la tête sur le côté. Où était-il allé dénicher ça ?

« Retire ta robe. »

J’ouvris la bouche avant de la refermée. J’étais choquée, et très amusée. Mais que passait donc dans la tête du petit rouquin. Je lui fis un sourire lubrique, à moitié morte de rire.

« …Euh…c’est…mal sorti!…Je veux dire…si…si tu veux…pour pour ne pas prendre froid…Tu v...vois? »

Je mis ma main devant ma bouche pour retenir mon fou rire grandissant. Je ne me moquais pas de lui, il était juste tellement adorable à tenter de se dépatouiller comme ça. Je le regardais tendrement tenter de s’en sortir.

Aislinn à trouver un petit chiot à sauver.
Tais toi bon sang !

« Des vêtements secs…tu as besoin…derrière…en te cachant… LEILA VA T’AIDER À LE FAIRE!...PAS TE DÉVÊTIR…te couvrir, genre…te cacher. »

Je regardais Leila, toujours amusée. Je n’avais aucune envie, et aucun besoin de son aide. Je lui fis un rapide signe de la main pour lui faire comprendre que j’allais m’en sortir. Je m’apprêtais à me lever pour récupérer le blouson quand une voix que je connaissais bien se leva de l’autre côté du feu.

Ethan avait eu l’air de s’être réveiller et apparemment le blouson que me tendais Lawrence était à lui. Je me disais bien qu’il me disait quelque chose. Je souris à cette pensée.

« Votre rfobe vous vfa fort bien ma chère. »

Je pouffais légèrement en entendant Ethan m’interpeller à mon tour. Je lui rendis son clin d’œil avec un sourire.

« Pfuis-je vous offrir une place pfrêt du ffeu…sous couvert. »

Je lui souris, acquiesçant de la tête avant de tourner mon regard vers Law. Il avait l’air légèrement contrarié. Peut-être ne s’entendais-t-il pas avec Ethan ? Je lui fis un sourire amical avant de me lever sur mes jambes.
La lumière du feu qui éclairait ma robe démontrait tout de même que le rouquin avait raison. J’avais intérêt à me couvrir. Je lui laissais le blouson, me disant qu’il en aurai sûrement plus besoins que moi si j’allais me mettre sous la toile de bateau.
Je lui dis merci silencieusement avant de contourner le feu de camps et d’aller m’assoir près d’Ethan.

Je lui fis un clin d’œil au jeune homme. J’essayais à nouveau de parler pour lui dire que je l’avais vu en meilleur état mais toujours aucun son ne se décidât à sortir…
D’un doigt je désignais son visage avant d’agiter l’autre pour lui montrer que son visage était dans un sacré état. Je ne pus ensuite que rire, je savais qu’il tenait à son jolis minois. Je lui mis ce même doigt sur ses lèvres avant de me pencher en avant et de déposer un doux baiser sur son front.
Je lui fis ensuite un sourire, intéressée, pour lui faire comprendre qu’il y aurait moyen d’avoir plus quand on serait les deux à nouveau sur pied.

Je me blottissais contre lui, faisant attention à tout de même ne pas trop m’appuyer sur lui pour ne pas lui faire plus mal que ce qu’il n’avait. C’était quand même celui de nous tous qui avait le plus ramasser.

Enfin ça aurait pu être toi si D’Arcy t’avais jeté par l’avion…
La faute à qui tu me rappelles ?

Malgré le voyage et toute nos péripétie, je me sentais calme au tour de se feu. La chaleur qu’émanait d’Ethan me réchauffais, enfin sa chaleur et les idées qu’il m’inculquait… Malgré qu’il soit un peu défigurer.

De mon sac je sortais un de mes carnet d’écriture, celui ou j’écrivais mes partitions. Je trouvais rapidement une page vide. Heureusement pour moi, il était sec.  J’écrivis rapidement un petit mot sur la feuille avant de la tendre à mon voisin.

Besoin d’une infirmière ?

Journée de m-e-r-d-e. Limite, la pire de toute ma vie. Give me a gun or whatever, mais, b*rdel, qu'on en finisse quoi. Ouais, bon, j'sais que tu me laisseras pas faire Brigid, mais, admet que j'ai le droit de déprimer avec tout ce qui est arrivé ! J'savais, j'le savais que c'était une big mauvaise idée ce voyage. Pourquoi ma mère et mon beau-père on dit oui ? J'sais qu'ils adorent être entre eux en ce moment - ça me donne envie de gerber leur amour mielleux - mais, j'sais être discrète, j'aurais même pu aller crécher ailleurs quoi ! J'n'aurais pas perdu la majorité de mes affaires comme ça... Non mais très franchement, ça arrive souvent de perdre un sac entier d'affaires contenant ses effets personnels auxquels tu tiens pendant un voyage scolaire ?! J'n'étais pas au courant ! J'ai bien eu le temps de comprendre que ce qu'il me restait comme affaire, c'était ma valise contre laquelle j'étais calée, qui contenait si j'me souviens bien quelques tenues, une trousse médicale (qui contient j'sais plus quoi) et des bandages, mais j'ne suis pas sûre que j'en ai assez pour tout le séjour... Shit. J'souffle un grand coup dans l'espoir de me calmer tout en fixant le ciel s'assombrir petit à petit. Nous étions toujours dans la barque, moi, Eireen et Hélène (ou autre chose), nous rapprochant petit à petit du rivage comme le reste des élèves. J'reporte mon intention sur mes camarades. Eireen semble aller bien, mais l'état du retardataire m'ennuyait un poil. Avant, du peu que j'ai vu de lui, j'le trouvais trop énergique, autant que là j'peux dire qu'il est en mode "ralenti". Il met trois heures à articuler ses phrases - et encore, c'est dur de comprendre -, n'a pas une grande conscience que ce qui l'entoure et il délire pas mal - ils avaient quoi de wierd mes piercings ? Il m'semble qu'il a vraiment un trauma crânien assez puissant, mais bon, monsieur a insisté pour pas que j'touche à ça avec mes aiguilles, trop peur de s'faire défigurer. Hey, en quoi ça aurait été le cas ? J'suis adroite avec mes mains, et j'l'ai déjà fait. Bon certes, ce n'était pas le lieu de prédilection pour désinfecter et recoudre une plaie, mais c'n'était pas une plaie si importante, pas comme si j'allais lui ouvrir le ventre et que tous les microbes allaient entrer dans son organisme ; et puis merde, ça l'aurait aidé !

- Tu recommences.

- Ouais, ouais, désolée... J'souffle à nouveau un grand coup pour reprendre le contrôle sur mes émotions.

J'porte un regard professionnel sur le blessé. J'allais devoir mettre de côté mon début de ressentiment sur sa personne et m'occuper de lui. Il allait en avoir besoin. Et puis, Eireen et lui semble se connaître, ça va m'aider. Notre barque finie par rencontrer la berge et j'sors aussitôt de l'embarcation et la tire un peu plus sur le sable pour qu'elle n'est pas la mauvaise idée de se barrer. Avant que j'puisse dire quoi que ce soit, l'blessé tente de se lever avant de se rendre que ce n'est pas une bonne idée. Il s'écrase lamentablement dans l'fond de la barque et j'ai confiance dans l'fait qu'il allait plus tenter l'expérience. Eireen et moi partons à la recherche de nos affaires, et nous revenons quelque temps plus tard nous retrouver à la barque. Comme j'm'en doutais, j'n'avais pas d'autres affaires pour moi, mais j'ai reconnu l'un des sacs de la rouquine, et il semblait que celle-ci avait trouvé un bon nombre des affaires du blessé ainsi qu'un autre sac lui appartenant. J'me retrouvais la moins chanceuse, mais bon, j'me ferais à l'idée de dire adieu à mes livres, à mes objets électroniques (heureusement, pas mon ordi' que j'ai laissé en Irlande !) et mes dernières tenues - dont mes magnifiques bottines. J'allais devoir me trimbaler dans le désert avec une seule paire de chaussure de sport légère. Super. Peu après, sur le signal des profs', nous partons à la recherche de signes de vie de type humain. Le plus gros problème n'était pas tellement là. Il ressemblait plutôt - totalement - à Hélène. M'sieur arriverait pas à marcher, c'est sûr. J'demande à Eireen de m'aider, dans l'espoir de pas trop l'embêter, mais j'arriverais pas à m'en sortir toute seule avec le boulet que représentait le blessé.

- Tu n'avais pas dit que tu mettrais de côté ton "début" de mauvais jugement sur ce jeune homme ?

- Ouais, autant pour moi... Mais bon, j'suis quand même sympa de m'occuper de lui.

- Qui d'autre en aurait eu la capacité, de toute façon ?

- Les profs. Mais, ouais, ok, je sais, ils avaient sans doute d'autres trucs à gérer.

Brigid essaya de me calmer en m'envoyant des "ondes" de douceur. J'aimais bien quand elle faisait ça, la chaleur, caractéristique de son être et de ses pouvoirs, me réchauffait et me mettait dans un petit état "paisible", pas de refus en ce moment. Mettant un point d'honneur à faire de mon mieux pour ne pas montrer que j'détestais Hélène, j'me penchais et le relevais sans qu'il ne se plaigne trop, me chargea sur chaque épaule un sac d'Eireen et un autre d'Hélène puis passa l'un de ses bras autour de ma nuque et Eireen fit de même et nous commencions la marche.

Maintenant que j'y pensais, l'blessé était sans aucun doute celui qui en avait le plus prit dans la face, il n'avait pas besoin d'avoir en plus la menace que j'sois là à lui prendre le grappin à la moindre occasion qui se présentera. J'soupirais. Okay, c'est bon, j'vais le considérer comme un patient chiant, j'vais me conduire d'une façon professionnelle et pas lui montrer mon début d'irritation sur sa personne. Ouais, j'm'excuse un peu de pas l'aimer sans le connaître, mais il était vraiment trop excité à mon goût les temps derniers. L'un de ses charabias détourna mon intention et j'tournais la tête vers lui, le regardant de ma face inexpressive et de mon regard limite froid. Doc, c'était moi, j'présumais. Mon nom ? J'hésitais pendant deux trois pas si j'devais lui répondre, mais il me laissa pas l'temps d'ouvrir la bouche que monsieur tombait dans les pommes. J'retins sa chute en serrant les dents et en prenant tout son poids sur mes épaules, enlevant sa charge à Eireen. On n'était pas encore très loin du rivage et des bateaux, et au bout d'un petit moment Eireen eut l'illumination d'aller chercher une toile de bateau avec l'aide d'un prof'. Le reste du voyage on traîna ou bien porta l'blessé dans sa civière de fortune. Nos courts bavardages ne le réveillèrent pas, et j'me dis que de toute façon, un petit somme lui fera pas de mal. Au bout de j'n'sais pas combien de temps - une heure, maybe -, les profs' décidèrent de s'arrêter là pour la nuit. Pour qui, pour quoi ? Aucune idée. Durant la marche on a toujours eu le même paysage, du coup j'vois pas pourquoi ils ont décidé de s'arrêter là. Bref, j'décidais de pas y réfléchir plus, on pouvait enfin se poser, j'allais pas me plaindre. Il était lourd, le bougre.

Dans notre petit campement de fortune j'fis installer Hélène prêt d'un feu déjà allumé à notre arrivée - avec notre corps à traîner, on n'était pas les plus rapides, mais on s'en sortaient bien quand même. Assez vite, surgit de nulle par un homme, "M. Mystery" j'entendis dire d'autres élèves, et que j'reconnus au son de sa voix comme étant notre pilote de malheur. Il avait un chaudron rempli de bouffe - appétissante a vu d’œil - dont j'me fichais bien du nom. J'étais prête à sauter sur sa gueule pour le faire regretter, mais il avait déjà disparu. J’étais décidée à mettre un point d'honneur à pas toucher à sa bouffe, par parce que j'pensais qu'elle pouvait être empoisonnée ou quelque chose du genre, mais jamais, jamais j'n'aurais voulu prendre un "cadeau" de ce fou furieux. Bon, à force des paroles de Brigid et que ma colère se calme, j'réussis à me résonner. J'dis à Eireen de rester avec l'blessé et de s'occuper de lui s'il faisait quelque chose, et j'partis nous prendre trois bols de nourriture. J'voyais que la plupart des élèves étaient uniquement trempé jusqu'aux os, d'autres avec quelques petites égratignures, mais bon, rien de trop grave à mon avis. Lorsque j'revins auprès de la rouquine, l'blessé se retrouvait avec pour oreiller la toile de tout à l'heure et j'félicitais intérieurement l'acte d'Eireen, fallait bien faire attention à la tête, yep. J'm'assis à sa gauche, lui donnant en même temps sa ration de nourriture, celle-ci assise aussi à la gauche d'Hélène dont j'gardais le bol pour qu'il mange plus tard. Entre-temps, également, de l'autre côté du feu s'étaient agglutiné un petit nombre de gens que j'reconnaissais sans pour autant les connaître tous. Leila semblait réchauffer tout le monde en donnant un freehug au rouquin cascadeur de ce matin d'un côté, de l'autre la brunette qui avait essayé d'ouvrir la porte du pilote dans un acte suicidaire en passant à côté d'Aislinn pendant sa possession, d'ailleurs, celle-ci se reposait sur le rouquin, comme le faisait Mykha (alias Poussin) contre la petite brune. Pas loin, semblait dormir le gars qui marchait sur l'eau.

J'mangeais calmement en regardant tout ce petit monde. J'étais assez proche pour entendre leurs paroles. Des blagues par-ci par-là, des tentatives de remonter le moral, raconter des histoires qui font peur... J'sais faire ça, mais Poussin semblait pas être de l'avis de faire des cauchemars cette nuit. J'verrais plus tard, j'n'ai pas encore vraiment l'envie finalement. J'tournais la tête vers Eireen et lui demanda, sur un ton calme pour qu'elle seule entende :

- Tu connais tout ce petit monde ? J'désignais d'un petit mouvement de la tête le groupe. Mon regard fut esnuite attiré par le faciès d'Hélène. D'ailleurs, il s'appelle comment lui ? Vous vous connaissez, non ?, j'remontais mon regard vers elle à la fin de ma phrase.

Hélène m'avait semblé étrangement intéressé de l'état de la rouquine. De ce que j'avais vu avant, il faisait des monologues enjoués, mais des monologues quand même, sans se soucier de l'état de l'autre. Il porte peut-être la rouquine dans son coeur ? J'espérais que c'était faux, si j'pouvais considérer Eireen comme mon amie ma plus cher (et certes la seule), je n'avais pas envie de devoir devenir proche de ce gars (et puis, notre rumeur marcherais plus). Oui, oui, ok, stop les préjugés, c'est vrai. Il n'est peut-être pas si "lourd". Le cours de mes pensées fut arrêté lorsque j'vis le rouquin venir par ici très discrètement. J'fronçais les sourcils lorsque j'le vis prendre le veston en cuir du blessé - mon genre, d'ailleurs - en regardant si celui-ci dormait bien. J'aurais pu réagir, mais le retour du charabia d'Hélène détourna mon intention. Il semblait que son état ne s'était pas empiré, déjà ça, mais il semblait quand même un peu dans le flou. J'détournais la tête de nouveau, la reportant sur Leila pour voir sa réaction et le reste du groupe. J'avais bien fait de ne pas réagir face au rouquin tout à l'heure, lorsque j'compris - difficilement - qu'il voulait uniquement empêcher Aislinn de mourir de froid. Il est vrai que l'état de sa robe est déplorable... et très aguicheur quand j'remarque certains regards.

Le soudain éclat de voix à ma droite faillie me faire échapper mon bol de nourriture pas encore tout à fait vide. J'regardais avec des yeux ronds le blessé s'être redressé. Mes yeux et mes sourcils se plissaient au fur et à mesure de ses paroles. Il était donc ce genre de personne. Ouais, j'n'étais pas tellement surprise que ça, finalement. J'imagine très bien qu'il doit être comme ça avec toutes les personnes de la gent féminine à son goût, ce qui explique l'intérêt qu'il portait à Eireen, mais qui doit pas être si profond que ça finalement. Au moins, j'ai un peu plus de chance pour éviter de trop côtoyer celui-là. Il lui proposa d'ailleurs un bras, au chaud sous la toile, tout comme à Aislinn. Avant que j'puisse faire quoi que ce soit et que j'finissais de refréner le commencement d'un sentiment de dégoût sur le caractère du blessé, celui-ci s'adresse à moi, en me demande une seconde fois mon nom. J'aimerais bien l'envoyer chier - mais je me calme tout de suite. Il est un patient. J'dois me comporter professionnellement avec lui. J'soupire discrètement et le regarde presque froidement, une démonstration physique que j'vais bien, que j'contrôle. Avant que j'dise quoi que ce soit, Aislinn vient le rejoindre. J'lève rapidement les yeux au ciel en espérant qu'ils ne remarquent rien ; non mais si elle est le genre de fille à aimer ces types de jeux, j'peux plus rien faire... Heureusement que j'avais revêtit mon costume de "docteur", sinon il aurait été bien possible que leur petit jeu m'aurait rendue désagréable. Ça avait le don de m’excéder la plupart du temps. Mais, well, i'm a doctor without sentiments. J’échangeais un regard avec Eireen avant de me décider à répondre à Hélène.

J'pris son bol de nourriture, me leva, et me planta devant les... hm, tourtereaux ? Collés l'un à l'autre, j'réussis à lire ce qu'il était écrit sur le carnet de la blonde en penchant légèrement la tête. C'est d'une voix désincarnée, comme si j'me foutais de tout, de ce qui s'était passé aujourd'hui, de ce qui était en train de se passer avec eux, comme si j'n'étais qu'un programme humain qui fait son devoir, que j'm'adressais à eux.

- Désolée de plomber l'ambiance, mais vous allez devoir calmer vos hormones, parce que le Doc interdit les contacts physiques avec le patient. J'n'ai pas envie que celui-ci (j'désignais le blessé) est de nouveau sa plaie d'ouverte. Dans ce cas de figure, j'serais obligé de recoudre. J'le fixais droit dans les yeux, pour bien le faire piger que j'étais sérieuse. De plus, (j'm'accroupis et déposa son bol avant de me relever pour les surplomber de ma hauteur), tu vas me faire plaisir de manger avant de retomber dans les pommes, avec la chaleur que dégage Aislinn, tu risques de tourner de l’œil dans l'instant. Avec le regard explicite que j'ai donné à la blonde, j'étais convaincue que celle-ci avait compris ce que j'voulais dire par là.

Et sans plus me préoccuper d'eux, j'partis m’asseoir à côté d'Eireen finir de manger. J'n'comptais pas rouvrir la bouche de toute la soirée - sauf avec Eireen - lorsque j'me rappelai soudain que j'n'avais toujours pas dit mon nom au blessé. Du coup, j'me penchais un peu vers l'avant, histoire de ne pas être trop cachée par la rouquine.

- Oh, au fait, moi, c'est Gwen.

Et j'me redressais, ignorant de nouveau le monde entier.

Si ça n'avait pas été dans de telles circonstances, Sekmeth ne se serait pas gênée pour exprimer sa joie d'être de retour dans son pays natale, mais elle s'abstint et ne fit que jubiler en silence ce que Leila lui fut reconnaissante. Après avoir mangé et fait l’inventaire la métis se retrouve rapidement entouré de Merry et Mykha ainsi que Lawrence. Elle regarda un peu Merry retenant un peu le haut le cœur vu l’odeur que celle-ci dégageait. Fouillant dans son sac elle sorti un bouteille style échantillon de shampoing et de savon pour le coprs, seul article autre que les vêtements qu’elle avait récupérée du flop du voyage en avion et elle lui tendit en ce pinçant le nez.

- Le prends pas mal ma belle… mais… ouf… je crois que tu peux tuer un mort avec cette odeur… je t’aiderais si tu as besoin…

La jeune femme remarqua Aislinn un peu plus loin avec ses « vêtements » bon plus un amas de tissus informe et transparents… Il faudrait qu’elle regarde pour lui trouver un chandail dans ses effets personnels… elle ne l’aimait pas mais bon pas question qu’elle la laisse mourir de froid… elle avait déjà perdu Fergal récemment pas question de perdre quelqu’un d’autre durant le voyage. La pensée du jeune homme rendit celle-ci triste et elle dut se faire violence pour ne pas pleurer… la fatigue rendant la tâche hautement difficile.

*Personne ne mourra ici Leila*
*Tu n'en sais rien! Alors laisses-moi déprimer en paix! T'as vu dans quelle merde on est!?*

Elle ricana aux commentaires de Merry et Mykha lorsque ceux-ci se joignirent à elle. Elle rit d’autant plus en serrant un peu plus Lawrence lorsqu’il se rebuta un peu lui disant que pour cette fois il devrait s’y faire à moins de vouloir finir en glaçon durant la nuit.

- Vrai que tu ferais un excellent encas Mikhy! Mais t’inquiètes pas je te protégerai des vilains crocodiles ! Sinon tu demanderas à blondasse! Elle aussi sait comment démonter un croco enragé! Sinon… je te vois aussi très bien en dentelle… tu serais MAGNIFIQUE!

Elle éclata de rire en imaginant le garçon puis se repris rapidement. Elle regarda Mykha pour répondre à sa question et réfléchis quelques instants.

- La douche clairement… sinon… hmmm rassuré les parents j’imagine et vous? Le reste ça attendra à mon retour en Irlande…

Elle tiqua fortement aux paroles de Lawrence concernant sa nationalité et blêmit en réalisant qu’elle était effectivement dans le coin où vivait sa famille maternelle.

- First! Je ne suis pas qu’Arabe OKAY!? Ce n’est pas ma nationalité! Les Arabes… surtout ceux ici… je … je les emmerde! Et je préfère pas trop rencontrer les peuplades autour… vivement les grandes villes.

Elle se rendit compte qu’elle avait été plus sec que prévue mais bon… elle ne voulait pas s’étendre sur ce sujet qui pour elle était TRÈS sensible… sa famille maternelle… elle aimait mieux ne pas y penser et elle prie pour ne pas tomber sur son grand-père maternel et sa bande de « fous furieux » comme elle les appels « affectueusement ». Lawrence tendit un mouchoir à Merry… bonne idée… ça leur éviterait de se faire morver dessus durant le trajet.

Elle vit Lawrence se lever et revenir avec le veston d’Ethan qu’il ramena vers Aislinn qui effectivement allait prendre le mort si elle ne se couvrait pas plus… elle s’étouffa et retins un rire nerveux lorsqu’il lui demandait de retirer sa robe trempée mais à voir sa tête ce n’était clairement pas sortie comme il faut et il jeta un air désespéré vers elle qui fit semblant de ne pas avoir compris histoire de prolonger un peu le malaise. Heureusement la blonde refusa son aide… tant mieux! Elle ne tenait pas tellement à l’aider… juste l’empêcher de mourir.

Elle entendit vaguement quelqu’un essayer de lui parler et remarqua Ethan de l’autre côté du feu dans un sale état et ses blagues salaces à Aislinn qui alla le rejoindre. Leila roula les yeux et retins un reniflement dédaigneux puis finit par se lever.

- Je reviens les cocos! Y’a quelqu’un qui a besoin de moi!

Elle se dirigea vers Ethan et fit signe à Aislinn de se pousser un peu de là alors que Gwen indiquait clairement aux deux « tourtereaux » que copuler était une mauvaise idée pour l’instant ce à quoi Leila ne put qu’éclater de rire.

- Bouges toi Aislinn… Ethan à besoin de mes mains magiques! Avoues que tu peux plus t’en passer Shaw!?

Leila ricana, s’attendant clairement à des coups d’œil intéressés et un peu surpris de ses camarades puis lorsque le malaise fut bien présent elle éclata de rire et enleva le bandage de son front faisant signe à Gwen qu’elle savait ce qu’elle faisait.

*Tu peux encore me filer un coup de main?*
*Profites-en c'est exceptionnel!*
*Je sais...*

- Bon… je t’avoue que je suis pas mal à bout mais je devrais pouvoir arranger un ou deux trucs… surtout ne bouge pas et garde tes mains pour toi Shaw!

Elle lui fit un clin d’œil complice s’asseyant près du jeune homme et appliqua ses mains sur la plaie qui après un effort se referma mais elle cessa d’émettre de la chaleur, elle ne pouvait pas tenir les deux en même temps, ça lui demandait trop. Il ne restait qu’une fini ligne dans le front de celui-ci comme si la plaît avait cicatrisée depuis plusieurs jours voir semaines. Elle observa sa machoire en claquant de la langue.

- Merde tu t’es pas manquer le grand! Attends… je peux faire quelque chose… ça ne sera pas parfait mais au moins on va pouvoir comprendre quand tu parles.

Elle appliqua de nouveau ses mains sur sa mâchoire qu’elle replaça dans un premier temps… à froid et s’appliqua à réduire l’enflure. Il aurait mal mais au moins il pourrait parler clairement.

- Bon c’est tout ce que je peux faire pour toi ce soir mon chéri!

Elle ricana et retourna rejoindre ses deux amis de l’autre côté du feu.

- Je te le laisse Aislinn, prends en soin… j’ai déjà perdu un ami… je n’en perdrai pas un deuxième ici…

*Leila...*
*Non s'il te plaît... je n'ai pas envie d'en parler*

Elle baissa les yeux et se rassis près des deux autres, n’émettant qu’une très faible chaleur.

- Je suis désolé… je peux plus…

La jeune femme était maintenant perdue dans ses pensées qui alternaient entre Fergal, sa famille en Irlande et sa famille qu’elle craignait ici.

Aislinn semblait m’avoir trouvé marrant alors que je m’étais empêtré dans mes mots en tentant d’avoir l’air le moins ridicule possible. Leila avait même ignoré ma demande visuelle implorante d’aide pour me sortir du pétrin. Ça devait être ma punition pour avoir parlé de ses origines égyptiennes, mais comment j’aurais pu savoir que c’était un sujet sensible à ce point moi?! Je  m’étais vite renfrogné, excusé et tu sur le sujet. N’était-ce pas suffisant? Même Mykha se contentait de rire. C’est ça foutez-vous de ma tronche! Enfin, pour ce qui était de ne pas avoir l’air idiot c’était peine perdue en tout cas. À la place, j’avais eu droit au refus d’Aislinn de se couvrir pour accepter l’offre d’Ethan à ma grande déception. J’laissai mollement tomber mes bras. Elle allait vraiment accepter ça? En revanche, je notai qu’il semblait me manquer des détails sur leur niveau de proximité et m’en rendit compte assez rapidement vu la réaction d’Aislinn qui suivit. Elle semblait intéressée moins par la chaleur que par le garçon lui-même. Ça changeait ma perspective des choses si c’était consensuel et respectueux, même si ça ne rendait pas la situation moins inconfortable pour l’ensemble des gens près du feu. J’observai la petite scène désagréable qui se préparait sous mes yeux en me tournant ensuite brièvement et le plus discrètement possible vers Mykha en pointant le doigt vers le fond de ma gorge en faisant semblant de vomir…Ce à quoi, son regard amusé et dégouté me confirma qu’il était du même avis. Je sentais soudainement de trop et apparemment, mon colocataire aussi.

Réalisant rester planté là comme un idiot avec le blouson, avec pour seul réconfort un remerciement à peine audible qui me piqua plus qu’autre chose, je me résolut à vérifier si personne d’autre n’en avait davantage besoin. Après tout, Ethan ne semblait plus s’en préoccuper. Mon regard tomba inévitablement sur Merry. En plus, elle pourrait sans doute s’y loger entièrement en petite boule. Voilà quelqu’un qui saurait en faire bon usage! Tentant d’éviter du regard le petit couple qui commençait à être un tantinet trop…juste trop, je me dirigeai donc vers la jeune fille. J’avais compris depuis le temps que Mykha la côtoyait beaucoup. Il s’agissait apparemment de sa meilleure amie, mais malheureusement, j’avais eu peu de temps pour lui reparler depuis Pâques. Ce qui était particulièrement dommage, comme je l’avais trouvé bien sympathique. D’un autre côté, la honte de mon abus des bonnes choses dans la soirée me préservait de lui reparler normalement. J’espérais qu’elle ne m’en tienne pas rigueur, moi qui avais fini par perdre les filles dans la foule, l’abandonnant une seconde fois après Leila. Pas fier de moi…Enfin, heureusement pour elle, ce n’était pas une raison pour moi de ne pas agir en bon gentleman. J’allais donc lui déposer le blouson de cuir sur les épaules.

-Tiens, tu auras plus chaud.

Pendant ce temps, c’était au tour de Leila de se lever à la demande d’Ethan. Sérieusement?
Je la regardai faire, un bref instant de panique me prenant alors qu’une idée farfelue me passait en tête…Je savais que Leila avait déjà partagé le lit du roumain, comme la moitié de l’école d’ailleurs…Je veux dire…que la moitié de l’école était au courant…après Pâques…M’v’vous voyez?...Et à présent, Aislinn semblait définitivement intéressé à faire de même. Est-ce que cela pouvait être sujet à d’autres conflits? J’observai la métisse se rapprocher des deux autres et me maintenu prêt à intervenir.

-Tu sais que tu n’es en aucun cas mêlé à tout ça n’est-ce pas? Laisse-les régler leurs problèmes. Tu sais que tu le fais pour oublier ton inconfort. Ça ne peut que tourner mal. Ne t’en mêle pas.

Hypnos avait raison et je le savais. Revenant à me concentrer de nouveau sur ma propre personne, j’avais commencé à frotter obsessivement mon avant-bras, mes mains et mon cou en alternance en faisant les cent pas et observant les alentours m’assurant que tout allait bien pour tout le monde. Il faut dire que rester actif me gardait bien plus au chaud que de rester immobile à geler. Apparemment, je n’étais pas le seul incommodé par le nouveau couple qui se formait. Une dénommée Gwen, du moins c’est à ce nom qu’elle disait répondre alors qu’Ethan lui avait demandé, qui s’était occupé de lui une bonne partie du voyage semblait bien décidé à les en empêcher. Je souris, amusé par son intervention, mais encore plus par l’expression faciale du jeune homme qui semblait bien perdu. Décidément, ce n’était pas ce soir qu’Aislinn aurait ce qu’elle souhaitait malgré l’invitation du roumain qui aurait d’abord pu laisser croire le contraire. Pour ajouter à la résistance, Leila était venue repousser Aislinn argumentant qu’Ethan avait…erm…well…trop de détails…jusqu’à ce qu’elle pose sa main que le front, puis la mâchoire de ce dernier…Ooooh! D’accord! Ce genre de main magique! Beaucoup mieux! Pendant un instant, j’avais peur d’être resté éveillé trop tard soudainement! Malheureusement, Leila étant qui elle était, il lui était inévitable de ne pas, en même temps, en profiter pour piqué mon autre amie. Arf…peu importe, Hypnos avait raison, je devais me détacher de tout ça. Je poursuivis mes cent pas, me rapprochant de Leila qui allait récupérer sa place auprès de Mykha et Merry et tentait toujours de maintenir ses pouvoirs pour eux, sans succès et visiblement désolé.

Je me permis une petite pause derrière elle, me positionnant en petit bonhomme, une main au sol, l’autre dans son dos. Je me penchai vers son oreille pour lui parler discrètement.

- Merci pour l’aide pour tout le monde. Tu devrais dormir maintenant. Couche-toi. , lui chuchotais-je.
 
Pour faire bonne mesure, j’utilisai ma main dans son dos pour lui donner une petite vague de fatigue pour la prévenir de ce qui suivrait. C’était la première fois que j’utilisais mon pouvoir en sa présence. Je préférais toutefois me faire discret, n’aimant pas partager mes aptitudes avec les gens et ici, il y en avait beaucoup. J’avais surtout souhaité qu’elle se couche d’elle-même pour donner l’illusion que ce n’était pas ma réalisation, mais je comptais bien lui donner un sommeil rapide et réellement reposant. Je pris ensuite place assise à ses côtés et attendis. Dès qu’elle fut étendue et me le permis, j’allai discrètement toucher sa main du bout de mon doigt, crispant les traits de mon visage et fermant les yeux comme pour les humidifier contre le sable du désert, alors qu’en fait, je cachais les effets de mon pouvoir.

De son côté, mon colocataire avait décidé qu’il serait une bonne idée de faire de même. Le connaissant, il n’y arriverait certainement pas, mais je crois que son objectif était surtout de fuir la petite scène de l’autre côté du feu de camp. Avant d’en finir avec la soirée, il prit toutefois le temps de présenter Wilson de nouveau à Merry en lui affirmant qu’il devait s’occuper de lui au cas où elle se retrouverait seule. Je ricanai et lorsqu’il souhaita une bonne nuit à tous d’une voix forte, je lui répondis sur le même ton. Pour ma part, ce serait impossible. J’étais bien trop anxieux, je poursuivrais mes pas jusqu’à ce que je tombe de fatigue s’il le faut. En attendant, j’allais aider ceux que je pouvais en leur apportant de la nourriture et surveillant les alentours du camp en espérant que des animaux sauvages ne s’intéressent pas à nous. J’en doutais, le groupe étant généralement assez bruyant et le feu qui les dissuadant certainement, mais mieux valait ne pas assumer.

À ma grande satisfaction, Aislinn refusa l’offre du rouquin pour v’nir m’rejoindre. J’en attendais pas moins v’nant d’ma nouvelle muse. À son arrivée j’me r’dressai donc un peu plus, grimaçant, mais l’accueillant d’mon bras droit, l’agrippant autant pour la réchauffer qu’me soul’ver pour m’aider à supporter la douleur d’mon dos. Une fois bien installé, elle avait désigné mon visage en riant, ce à quoi j’rel'vai un sourcil l’air à la fois contrarié et amusé. Alors qu’elle allait déposer un baiser sur mon front, je fermai les yeux un instant, profitant de la douceur de ses lèvres sur ma peau en lui répondant malgré tout avec un large sourire sarcastique.

-M’décidément j’t’aime bien silencieuse finalement…, la taquinais-je en f’sant allusion, au fait qu’elle pouvait au moins pas m’le dire carrément.

Elle s‘était entre-temps, blottie contr-moi et avait sorti son carnet d’écriture pour y inscrire un message.
Ma capacité d’concentration t’ait amoindri par mon état et j’avais plutôt l’ver la tête vers l’docteur qui s’approchait avec Leila un peu plus loin qui avait aussi répondu à ma d’mande. J’sentais comme un froid dans les paroles d’la première. Soit elle était crevée, soit elle m’appréciait pas beaucoup. Ça j’le sentais j’tais habitué, mais j’voyais pas s’que j’lui avais fait. En fait, j’comprenais pas à quoi elle f’sait allusion. S’tait ma p’tite invitation qui lui plaisait pas? Aislinn m’démontrait d’l’affection oui, mais on allait pas s’sauter d’sus…Elle était p’t’être jalouse. Ouais ça d’vait être ça! J’pouvais comprendre ça, mais fallait qu’elle comprenne que s’tait pas facile dans la vie d’être aussi mignon. Toutes ces fangirls…

-Oui, et je suis ta plus grande. Ne m’oublie pas…, me susurra Aphrodite en guise de réponse, riant de moi par la même occasion.

D’son côté Aph semblait s’faire beaucoup d’plaisir à suivre mes pensées décousues et surtout à voir qu’j’avais pas compris qu’la blonde était plus intéressé que j’le croyais. Elle avait capté qu’j’avais rien pigée et que j’f’aisait qu’profiter d’l’affection qu’on m’donnait. Pas plus compliqué qu’ça.

- Désolée de plomber l'ambiance, mais vous allez devoir calmer vos hormones, parce que le Doc interdit les contacts physiques avec le patient. J'n'ai pas envie que celui-ci est de nouveau sa plaie d'ouverte. Dans ce cas de figure, j'serais obligé de recoudre.

Elle plongea son r’gard dans l’mien. J'le soutins. De toute façon j'avais la sensation que si j'portais mes yeux ailleurs j'allais perdre le fil d'ses paroles par lesquels j’tais direct'ment visé apparemment.

-De plus, tu vas me faire plaisir de manger avant de retomber dans les pommes, avec la chaleur que dégage Aislinn, tu risques de tourner de l’œil dans l'instant.

Sur ces paroles elle déposa l’bol d’vant moi. Il m’prit un moment avant d’réaliser s’qu’elle voulait. Puis, mon r’gard s’éclaira d’une lumière d’compréhension.

-L’ambfiance? Calmez vos…hein? Tourner d'oeil? S'tait dure d'pfas tfourner d'oeil avec l'décolté d'Ais à fcôté par contre...Pour ma défense tout l'monde l'a bien r'gardé...Même Doogood. -J'pointai l'rouquin qui m'donnait mal au cœur en marchant- Pfas mal certain qu'Eireen à r'gardé aussi. Elle aussi à l'oeil. S'bfeau, c'est normal, s'humain....P'tites natures...

J'pointai la poitrine en question en consultant Eireen du r'gard.

-Mircea, Mircea... elle parlait de perdre conscience pas de ton regard sur sa poitrine. Mange, tu va cesser de dire des stupidités.

-J'dis juste s'que tout'l'monde pense...Mais fdah...manfger oui, bfonne idée…

J’avais tiqué sur sa dernière phrase et mon premier réflexe fut d’vérifier la chaleur du front d’Aislinn. Elle était malade? Nah s’tait froid…très froid. J’la repris par la taille pour la rapprocher d’nouveau…comme si s’tait possible.
J’attrapai ensuite l’bol et consultai lent’ment Ais du r’gard, en pointant l’doc du pouce.

Clair’ment j’me d’mandais s’tait quoi son problème, jusqu’à ce qu’en m’retournant, mes yeux tombèrent enfin sur l’fameux cahier…Non pas que j’compris l’allusion…mais j’avais arrêté d’penser à Gwen…un truc à la fois hein…Enfin, elle m’avait d’mandé si j’avais b’soin d’aide y’avait comme une m’nute ou deux.

Besoin d’une infirmière ?

-Aww sweet….S’cuse, j’avais pas vu Ais…. Nu, pas bf’soin. De toute, Leila vfa s’en occuper, répondis-je l’plus normal’ment du monde sans y comprendre l’évident double sens d’la question et voyant la brunette s’approcher.

Approche qui s’avéra un peu rude à mon goût alors qu’elle d’mandait à Ais de s’pousser en s’imposant elle-même. Seul une mince plainte s’échappa d’mes lèvres alors qu’j’étirais ma main vers la blonde, mais laissai tombé, occupé par les soins d’Leila.

- Bouges toi Aislinn… Ethan à besoin de mes mains magiques! Avoue que tu peux plus t’en passer Shaw!?

J’exhalai un coup sec, amusé par sa blague salace, mais vrai qu’s’tait la s’conde fois qu’elle m'rapiéçait. J’la laissai soul’ver l’bandage, un air un brin coupable qu’elle ait à l’faire. Mouais j’avais merdé sur l’coup d’l’avion, mais qui s’rais attendu à survivre à ça anyway.

- Bon… je t’avoue que je suis pas mal à bout, mais je devrais pouvoir arranger un ou deux trucs… surtout ne bouge pas et garde tes mains pour toi Shaw!

Sur ces mots j’lui balançai un r’gard noir. Comme si MOI j’allais oser l’faire sans autorisation ou signe d’intérêt d’sa part. En plus, soyons franc, elle avait coupé cours à MON intérêt à Pâques…enfin jusqu’à un certain point. Malgré tout son clin d’œil m’fit abandonné la bataille et j’me contentai d’haussai les épaules. Pas l’cœur à m’obstiner avec s’mal d’crâne et elle v’nait bien m’aider. Entre temps, l’doc qui avait fini d’me faire la morale et avait r’pris sa place à côté d’mon r’nard préféré, l'seul aussi, pas deux comme elle, mais détail, avait fini par m’répondre.

- Oh, au fait, moi, c'est Gwen.

-Bfah merci, « Gwven »., lui balançais-je sincère, mais occupé à jouer dans mon bol avec mon pouce et mon index, ustensiles manquants.

Leila d’vait trouvé qu’j’avais une prononciation d’merde car elle s’occupa d’ma mâchoire rapid’ment. Après quoi j’fut soulagé d’pouvoir articuler malgré la sensibilité.

-OH THANK GOD! Ou…well c’ment tu dis? Skmeth? Sekmeth…right…je l’ai!

J’étirai ma mâchoire dans tous les sens, profitant d’cette nouvelle liberté qu’me procurait la réduction d’l'enflure.

- Bon c’est tout ce que je peux faire pour toi ce soir mon chéri!

-Oké, comme neuf...presque.

Tout’l’monde savait l’importance qu’j’accordais au fait d’pouvoir parler, dire s’que j’voulais quand j’voulais…s’tait une vraie libération en fait…même si Leila avait laissé sa marque sur mon front…J’supposais quand même qu’s’tait moins pire qu’les points, mais j’avais espéré qu’elle fasse pas son boulot à moitié et laisse aucune cicatrice…enfin ça partirait avec l’temps. Une chance que s’tait pas gros. J’passai ma main sur mon v’sage, m’attardant sur ma tête que j’massais.

- Je te le laisse Aislinn, prends-en soin… j’ai déjà perdu un ami… je n’en perdrai pas un deuxième ici…

-Ah comme si j’allais crever ici, j’ai vu pire! Pfff… Toi par contre t’as l’air crevé, arrange-toi pas pour y rester. Doc s’ra pas content…Pas vrai doc? Dis-lui de s’coucher. T’sais qu’j’ai raison. Hein Eireen? Arrgh…

J’plaquai une main sur mon crâne en m’tordant un peu sur l’côté, puis déposai mon bol pour pouvoir maintenir ma tête d’mes deux mains et m’étendre un moment. Une vive douleur m’avait soudain’ment saisi. La prof de mytho avait dû m’voir car elle r’passait près d’moi en m’affirmant qu’il lui restait un dernier morceau d’pomme, le reste ayant été perdu dans l’explosion, qui m’aid’rait. M’rappl’ant d’l’effet dans l’avion, j’me fis pas prié et avalai l’morceau. S’fut quasi instantané. J’me sentais plus vif d’esprit, comme ravivé. J’inspirai, puis expirai, profitant d’mon nouveau confort. J’pouvais t’jours pas marcher, mais au moins j’parlais, j’tais clair’ment moins confus, j’avais l’impression d’avoir pleine capacité d’réflexion. L’meilleur, c’est qu’j’avais pu dormir pas mal aujourd’hui et maint’nant qu’on avait pris soin d’moi, j’tais en bonne forme…bah, pas si mal en tout cas. J’réalisais de plus en plus s’qui s’passait autour soit : j’étais avec la bande d’étudiant la plus ennuyante eveeeer. Tout’l’monde allait s’coucher. Certains, on comprenait, comme Leila…mais Ali m’décevais un peu et l’autre à côté qui semblait pour faire d’même. Y’avais quand même des survivants comme Eireen, Gwen, Ais et tout au fond Alum qui s’faisait discret. J’avais pas tant eu l’plaisir d’le voir souvent, mais s’tait un foutu bon batteur dans l’groupe d’musique. S’qui m’donnait un idée. Un feu d’camps c’est fait pour être joyeux peu importe la situation.

- Fuuuuck… vous êtes nul on a un feu d'camp, on est isolé dans l’désert et on dirait un enterrement! S’tune opportunité d’fou!

J’me r’tournai vers Eireen qui connaissait un peu mon passé et qui comprendrait mes propos.

-On avait pas d’bouffe, y f’sait froid pour vrai, mais on avait des feu d’poubelle dans la rue et s’tait plus festif qu’ça…

Réfléchissant à comment égayer la nuit, j’terminai mon bol d’bouffe comme j’pouvais. Repu, j’défilai dans ma tête toutes les chansons que j’connaissais, qui étaient assez connues pour avoir des participants et qui avait un rythme intéressant sans instruments…Première idée : Stand by me. Un classique quand même… C’était même limite de circonstance. Après un moment d’silence, repoussai mon bol et commençai à chantonner espérant qu’il y ait des suivants. Ce qu’il y eu d’abord discrètement dans certains coin, mais j’espérais mieux…et ça manquait de beat. Mon r’gard insistant s’porta sur Alum « Stormtrooper » Cleary, l’batteur du groupe d’musique.

"When the night has come
And the land is dark
And the moon is the only light we'll see
No I won't be afraid, no I won't be afraid
Just as long as you stand, stand by me…"

J’avais tentai d’me rel’ver, tendant la main à Eireen, comptant d’toute évidence la faire danser ou lui faire une scène comique pour la faire rire.

"No I won't be afraid, no I won't be afraid
Just as long as you stand, stand by meeeeeeh eh eh eh…"

Au lieu d’ça, j’m’écrasai comme une loque, trop souffrant pour poursuivre l’mouv’ment et étouffant mes paroles en ricanant.

"So darlin', darlin', stand by me, oh stand by me!
Oh stand by me, stand by me!"

J’abandonnai et m’étendit plutôt sur le dos pour chanter à tue-tête, empêchant une bonne majorité de dormir, réveillant certain’ment l’autre moitié.

"If the sky that we look upon
Should TUMBLE AND FALL …ah ah
Or the mountains should crumble to the sea
I won't cry, I won't cry, no I won't shed a tear
Just as long as you stand, stand by me"

J’étendis ma main vers Aislinn pour l’attirer contr’moi écoutant quelques voix supplémentaires s’ajouter, un peu plus satisfait.
…

Je ne pus retenir un sourire amusé, quoique un peu inquiet en observant Ethan. Je voyais bien qu’il avait du mal à alignées les pensées, le coup qu’il avait reçu sur la tête avait dû être sacrément violent…  

J’avais fermé les yeux depuis quelques instants, le jeune homme n’avait pas compris mon petit mot mais ce n’était rien de grave. Je n’étais pas vraiment d’humeur et en forme pour de chose… et je n’étais pas exhibitionniste non plus.

*Ah bon ?*
*C’était un accident… et comment tu sais ça toi ?!*
*Je suis dans ta tête…*

Je soupirais ouvrant un œil pour trouver une Gwen au regard inquisiteur devant moi, enfin devant nous. Elle avait un bol de soupe qui fourgat dans les mains du blessé.

- Désolée de plomber l'ambiance, mais vous allez devoir calmer vos hormones, parce que le Doc interdit les contacts physiques avec le patient. J'n'ai pas envie que celui-ci est de nouveau sa plaie d'ouverte. Dans ce cas de figure, j'serais obligé de recoudre. De plus, tu vas me faire plaisir de manger avant de retomber dans les pommes, avec la chaleur que dégage Aislinn, tu risques de tourner de l’œil dans l'instant.

Je roulais des yeux en acquiesçant. Compris chef… elle m’avait tout de même paru plus sympa lors de notre dernière rencontre… Je soupirais en m’écartant quelque peu du jeune homme suite aux instructions du commandant Gwen.
Je fis un sourire compatissant à Ethan qui décidemment était plus mal en point que je pensais. Il prenait tout au premier degré ce qui était très grave pour lui. Je lui fis une petite tape sur l’épaule alors qu’il commençait à manger son repas arrêtant de dire les bêtises. Pas que ça me gêne qu’on parle de ma poitrine mais ce n’était pas le cas de tout le monde.

Je regardais les autres à travers les flammes. Quelque personne s’était déjà endormie et je n’allais pas tarder à faire de même. Le peu de chaleur que me procurait la toile de bateau m’empêcherait de mourir de froid cette nuit.

Le bad boy se tourna vers moi désignant le petit mot que je lui avais écrit.


-Aww sweet….S’cuse, j’avais pas vu Ais…. Nu, pas bf’soin. De toute, Leila vfa s’en occuper.

J’hochais la tête mollement en observant Leila arriver. Je soupirai alors que cette dernière me demandait de bouger. Le monde avait de la chance que je n’ai plus de voix… j’étais fatiguée et frigorifiée alors j’avais bien envie de l’envoyer balader…

Je me décalais reprenant mon calepin. J’allais à la dernière page utilisée, une musique non terminée. Je fredonnais rapidement l’air ajoutant quelques notes supplémentaires, il faudrait les voir jouer à la guitare ou au piano.
J’oubliais un instant le monde qui m’entourait. Je fus rappelé à la réalité par Ethan qui avait retrouvé une élocution normale. J’étais, malgré moi, impressionnée par les capacités de la jeune métisse.

- Je te le laisse Aislinn, prends-en soin… j’ai déjà perdu un ami… je n’en perdrai pas un deuxième ici…

J’hochais la tête, l’air soudainement sérieux. Je pensais comprendre le sens de ses paroles. Elle avait perdu son copain et c’était clair que ça devait pas être facile pour elle.

Je tournais la tête en roulant des yeux vers Ethan. Eh bah… j’espérais qu’il retrouve vite ses esprits… Dommage que je n’ai plus mon téléphone, j’aurai pu le filmer pour avoir des dossiers contre lui. On aurait pu négocier ça de manière intéressante.

Je me rapprochais de mon camarade qui avait l’air de souffrir. La nouvelle prof avait eu l’air de le remarquer car elle lui donna un bout de pomme magique qui sembla l’aider.
Il se réveilla un peu et décida d’animer le feu de camp. J’étais d’accord que ça manquait un peu de peps mais bon… je n’étais pas sûr que les personnes déjà endormies soient heureuses.

Il commença à chanter Stand by me. J’étais encore plus frustrée de ne pas pouvoir chanter… et de ne pas avoir ma guitare. Je le regardais en souriant, il avait une jolie voix même si il n’était pas au meilleur de sa forme. Il tenta de se lever mais sa tentative se fit infructueuse. Il finit par s’allonger m’attirant contre lui.
Je me blottis contre lui, faisant attention à ne pas trop mettre de poids contre lui, le but n’étant pas de lui faire mal. Je fermais les yeux écoutant les voix qui s’élevaient.
Heureusement qu’Ethan dégageait de la chaleur, j’y resterai sinon…

Je fini par m’endormir, écoutant la respiration d’Ethan. Espérons ne pas avoir de problèmes pendant la nuit.

Avec les évènements des dernières heures, c’était à se demander si les hautes sphères du pensionnat n’avaient pas organisé ce voyage afin d’étudier les cobayes qu’étaient les élèves de la section M. Vous savez, quelque chose comme « Etude du comportement en situation de fort stress sur une sélection d’individus types. ». Ils voulaient quoi ? Voir jusqu’à où ils étaient capables d’éviter la possession totale ? S’ils n’avaient pas de réponse avec ce voyage, Eireen espérait être morte avant qu’ils ne lancent le prochain test tien… C’était peut-être extrême comme pensée mais après une telle journée, ça se comprenait non ?

Après une longue marche dans le désert ils avaient monté le camp au milieu de nulle part, en même temps, ils avaient l’air d’être tombés au milieu de nulle part, à part du désert y’avait rien dans le coin. Ô joie. Le désert c’était bien, le désert c’était beau mais pas quand on était paumé comme ils l’étaient ! Point positif de leur randonnée sablonneuse, l’état d’Ethan n’avais pas empiré. Il ne s’était pas amélioré non plus, certes mais au moins ne nécessitait-il pas plus de soins qu’ils ne pouvaient en offrir actuellement. Alors que Gwen était partie pour leur chercher à manger, elle avait replacé Ethan de sorte qu’il soit installé plus confortablement, du moins l’espérait-elle, en passant la toile de son rôle de « brancard » à un rôle de coussin, ça aiderait peut-être à ne pas trop tirer sur la nuque et à minimiser le mal de crâne. Au retour de Gwen, la jeune fille la remercia chaleureusement et elle se força à manger, l’estomac encore noué par les derniers évènements. Le fait que la nourriture soit comestible en plus d’être vraiment bonne finirent par le délier et elle s’autorisa un soupir de contentement. Avoir le ventre plein d’un bon repas chaud était la première sensation agréable de la journée et ça faisait du bien.

A la question de Gwen, la rouquine releva la tête pour poser une nouvelle fois son regard sur le groupe qui était de l’autre côté du feu. Elle leur avait jeté plusieurs coups d’œil, surtout pour surveiller Alistair. Le trop plein d’émotions et son sauvetage de plus tôt avaient eu raison de lui et il dormait déjà. Elle vérifiera plus tard s’il était assez couvert pour la nuit, les températures devenant plus que fraîches.

« Le garçon qui dort déjà c’est Alistair. Il est très gentil. Il y a Aislinn et Lawrence, le roux et le plus petit je ne le connais pas... Et je ne sais pas pourquoi il me fixe comme ça... J'ai un truc dans les cheveux ? La petite brune à côté de lui c’est Merry, une sacrée boule d’énergie et la grande brune c’est Leila, ma coloc. » Puis tournant la tête vers Ethan : « Oui c’est le président du club d’Arts visuels. Ethan M. shaw. »

Avait-elle répondu d’une voix tout aussi basse que sa consœur. Elle était concentrée à terminer son repas tout comme elle quand Ethan commença à s’agiter.

**Inutile de s’inquiéter plus que cela. Adonis semble avoir tous ses moyens. Sauf la locution peut-être mais cela n’est pas nouveau. **
*Tu es vraiment mauvaise avec lui aujourd’hui. *
**En effet. **

Cette simple réponse devait suffire à Eireen, la déesse ne voulant pas s’étendre sur son agacement. Elle s’était inquiétée pour sa petite protégée, Eireen l’avait bien ressenti mais la jeune fille ne comprenait pas comment ni pourquoi ses frayeurs s’étaient muent en irritation. Tout ce qui ne touchait pas Eireen, si ce n’était Alistair et Gwen, avait le droit à des « humpf » et/ou soupir suspicieux. La jeune fille en était arrivée à se demander si sa colocataire de corps ne s’en voulait pas à elle-même de ne pouvoir l’aider dans une telle situation. Qui ne dit mot, consent ! Aussi prit-elle le silence d’Hestia comme un oui. La proposition d’Ethan n’arrangea rien, loin de là. La déesse ne manqua pas d’énoncer sa désapprobation d’un reniflement de dédain. De base, Eireen n’aurait pas été contre frileuse qu’elle était. Mais avec l’arrivée d’Aislinn et la proximité qu’ils semblaient tous deux avoir, elle préféra ne pas bouger de là où elle était. Le cheveu sur la soupe ou la cinquième roue du carrosse, vous connaissez ? Intimement liés ou non, la rouquine ne préférait pas se mettre entre, par simple respect d’autrui.

La réaction de Gwen ne manqua pas de l’amuser bien qu’elle n’en montra aucun signe, comme à son habitude. C’est que sa « petite amie » prenait son rôle de médecin très à cœur ! C’était rassurant et Eireen lui fut reconnaissante de jouer ce rôle, Ethan n’était clairement pas en état pour se déplacer et faire ce genre d’affaires. Blagues et charmes ne minimisaient pas sa condition physique. Il avait surtout besoin de repos mais ne semblait pas en être lui-même au courant comme le montrèrent ses propos une fois que Leila l’eut soigné. Elle aussi avait mérité une bonne nuit de sommeil et elle hocha doucement la tête quand Ethan lui retourna l’idée d’aller se coucher. Puis la nouvelle prof de mythologie lui donna quelque chose à manger et se fut comme s’il avait été complètement remis à neuf. Positif ? Négatif ? Les avis différeront entre les élèves. En tout cas il pouvait de nouveau parler normalement. D'ailleurs elle n'avait toujours pas compris ce qu'il lui avait voulu avec "titi", mais passons.

Ils n’étaient pas dans une si mauvaise situation que ça, il n’avait pas tant tort dans le fond. Son optimisme et sa capacité de voir des opportunités partout et à tous moments était sans doute la raison pourquoi il avait autant d’aisance avec les gens. C’était tout ou rien avec lui, il n’y avait pas de juste milieu et parfois… C’était fatiguant. Ils n’avaient pas tous la même énergie que lui, il allait bien falloir qu’il en prenne compte un jour. D’autant qu’il avait roupillé la quasi-totalité de la journée lui, hein !

Qu’il se mette à chanter n’étonna pas la jeune femme. Qu’il tende la main vers elle sous entendant qu’il voulait la faire danser ou pire ! Chanter avec lui, elle ne s’y était pas attendu et ne lui offrit qu’un regard soupçonneux, les sourcils froncés. Non mais, il y avait vraiment cru ? Comme ça boum d’un coup, ils sont dans le désert et elle allait renier ce qu’elle était ? L’asociale et timide (oui oui, puisqu’on parle de chanter et/ou danser) qu’elle était ?
LOL.

D’ailleurs, c’est tout ce à quoi il eut droit comme réponse. Un regard exprimant clairement le : « Non mais, vraiment ? » désabusé sans qu’elle n’ait besoin de le prononcer à haute voix. Sa chute et son rire ne lui amenèrent qu’un soupir. C’était bien beau de vouloir remettre l’ambiance pour occuper et changer les idées des autres mais il devait vraiment arrêter de se négliger comme ça dans ces moment-là.

Le point devait tout de même lui être cédé alors que d’autres voix s’ajoutèrent à la sienne et que même le trésorier du conseil des élèves était venu les rejoindre pour battre le rythme avec ce qu’il avait sous la main. Deux cailloux en l’occurrence. Rien à faire, Eireen n’arrivait pas à apprécier l’instant comme elle le devrait. Le contrecoup de la journée, la fatigue et le froid (pas forcément dans cet ordre-là) commençaient à avoir raison d’elle et de sa patience aussi se contenta-t-elle de ramener ses genoux contre elle et de les entourer de ses bras histoire de garder le plus de chaleur possible.

**Je suis là ma petite colombe. **

Ses paroles furent accompagnées d’une chaleur diffuse et la jeune fille ne se souvint que maintenant des capacités que lui octroyée la présence de la déesse du foyer.

*Désolée Hestia, je suis complètement passée à côté. *
**Ne t’inquiète pas, les évènements te donnent raison. Cependant, désormais que je puis t’être utile, il serait dommage de t’en passer. **
*Avec la fatigue qui commence, je ne voudrais pas mettre le feu… *
**Cela n’arrivera pas ! Pour ce qui est de réchauffer les vêtements ou les objets, tu t’en sors bien ! Tu dois juste penser au réchauffement, pas au feu. Comme lors des exercices. **
*Hm, oui tu as raison, ça vaut le coup d’essayer. Au pire, je finirais glacé. Oh… Tu penses que je pourrais gérer pour réchauffer Gwen aussi ? *
**C’est faisable oui. **
*Cool ! *

Avec un regain d’énergie, Eireen s’était mû pour aller fouiller dans ses affaires alors que les autres continuaient à chanter. De ce côté-là elle avait eu assez de chance. Elle avait perdu une paire de chaussure et quelques affaires mais rien de plus. L’appareil photo et sa DS étaient sauves ! Tien, elle aurait peut-être même quelque chose à prêter à Aislinn s’il ne lui restait vraiment que sa robe. Elle risquait juste d’être un peu serré au buste… Enfin bref. Elle se saisit d’un gilet long et se permit de le poser sur les épaules de Gwen avant de se rassoir à côté d’elle. Valait mieux qu’elle crame ses propres affaires si elle gérait mal, plutôt que celle de sa consœur. Elle se pencha légèrement vers elle pour lui parler d’une voix tout aussi basse qu’avant.

« Si jamais ça te brûle, tu jettes le gilet et tu me le dis. »

Puis elle reprit sa position d’avant, ses bras encerclant ses jambes et elle posa sa tête via sa joue droite sur ses genoux, comme si elle fixait sa voisine alors que son regard se fit concentré sur un point imaginaire quelque part sur le gilet qu’elle lui avait donné. Elle se concentra et après quelques minutes les vêtements commencèrent à se réchauffer jusqu’à atteindre une température agréable qui faisait presque oublier la fraîcheur de la nuit.

« Ce ne sera plus efficace si je m’endors par contre. »

Ajouta-t-elle, toujours faiblement et adressant un petit sourire désolé à Gwen.