Salut les gens ! Moi, c’est Laureleï. C’est un prénom allemand ? Sans blague !? Allez lire mon histoire et vous comprendrez !!
Bon donc je suis une jeune fille pleine d’énergie (et de colère)   de 16 ans et demi, pas très aimable de prime abord. Creusez (en douceur si vous ne voulez pas vous prendre ma grogne dans la tronche)  et vous découvrirez une fille douce et gentille pleine d’amertume et de douleurs affectives.
Je ne suis pas bien grande 1,60m (soit 5 foot et 3 inches parce que les britanniques font toujours tout pour ne pas suivre les directives internationales et facilité la vie des autres). Pesant 51 kg (soit 112 livres, ou 6,9722 ounce, ouais toujours le caractère « insulaire » britanique de « on ne fait rien comme tout le monde »), je suis dans la norme, ni trop maigre, ni trop petite. J’ai la chance de ne pas emmagasiner trop les graisses, parce que je vous jure que je suis une sacrée bouche à sucre. Bon je fais pas mal de sport aussi, ce qui me donne une allure athlétique mais gracieuse.
Quel sport ? La danse, ma passion depuis toujours. J’ai commencé avec le classique et j’ai vite pris en parallèle des cours de Modern-jazz et de Contemporain. Mon rêve d’ailleurs est de devenir une danseuse dans les spectacles du genre de Broadway. Ouais les comédies musicales, les ballets contemporains, les flashmob aussi je trouve ça trop fun,… J’aime mélanger les genres aussi : une chorégraphie classique sur une musique urbaine, une danse hip hop sur un air de Tchaïkovsky. Mais je suis une solitaire. Les troupes de ballets, je ne pense pas que je saurai m’y adapter un jour. En plus le régime drastique imposé aux danseuses me ferait flipper : ne pas manger de gâteaux pendant des semaines ? Une impossibilité… point barre. Alors je danse pour moi, dans mes rêves. Je n’ai pas la moindre idée de ce que je vais faire de ma vie. Mais je sais que je n’abandonnerai jamais la danse. Danser et me laisser emporter par les musiques : c’est un besoin vital. A Londres, je m’échappais toujours au quartier de Soho pour voir la vie grouiller et s’animer autour de la musique. J’y ai vu tous les spectacles à l’affiche.
Je suis blonde, aux yeux bleus, et j’ai un joli corps, si j’en crois les garçons de mon ancienne école. Mais ce n’est pas vraiment une référence… Les mecs sont d’une perversité… pffff ! J’avais des cheveux très longs avant… je les ai coupés par rébellion de venir dans cette école reculée, loin de ma vie londonienne. Besoin d’une vraie rupture avec mes déboires amoureuses aussi.
Je m’habille de manière assez classique. J’aime bien les jupettes ou les shorts, ça me laisse les jambes plus libres pour danser. Mais du coup j’ai souvent des collants, vu le temps splendidement chargé d’humidité de nos belles îles britanniques. Je porte souvent des pinces pour maintenir les cheveux fous de devant, sinon je n’y vois plus rien. Et puis ça me démarque un peu des autres aussi. J’ai aussi souvent mes écouteurs sur la tête, un bon moyen qu’on me foute la paix, mais aussi de rester calme dans mon monde.
Mon caractère ? Pouah, ne demandez pas à mes parents ou mon ancienne école, ils vous diront que je suis renfermée, solitaire, triste, asociale, une caractérielle peu commode voire agressive. Bon d’accord ils n’ont pas tort pour une fois. Mais je ne suis ça que par l’éducation qu’on m’a donnée. Et mon agressivité apparente quand on me parle, n’est juste qu’un moyen de protection. Je ne veux plus laisser entrer quelqu’un dans mon cœur et ma vie. Je n’ai plus de cœur d’ailleurs. Il est en miettes, bien écrasées et enfouies sous terre. Même si ma gentillesse reste sous-jacente, j’essaye de la faire taire. A quoi bon vouloir aider des personnes, être sympa et attentionné, quand tout ce qui intéresse ces personnes est de vous démolir le cœur et exploiter vos capacités ?
Oui, parce qu’en plus je suis un petit génie, j’ai beaucoup de facilité à l’école sans devoir bosser énormément(bon sauf en Allemand mais parce que je déteste cette langue et tout ce qui s’y rattache - cf origine de ma génitrice). Donc je suis douée à l’école et j’ai souvent des bulletins impeccables (bon d’accord côté comportement depuis quelques années c’est une catastrophe, sans parler des 6 derniers mois…). D’où l’ambition démesurée de mes parents de faire de moi une élite de la haute magistrature (soit dit en passant qu’ils se mettent le doigt dans l’œil, hors de question que je suive leur voie). Enfin bref, je n’ai pas l’âge pour décider de moi-même alors je dois faire profil bas. Et le problème, c’est que je ne sais pas mentir, ou planter mes examens, donc je m’enferme dans mon monde et laisse faire les autres.
Quand j’aurai 18 ans, je pourrai enfin choisir ma vie. Faut juste que je trouve le plan parfait pour piquer des sous à mes parents sans qu’ils ne s’en rendent compte et pouvoir financer les études que j’aurai choisi – moi ! – bien que je n’ai pas encore du tout l’idée desquelles !

Bon ne le criez pas sur tous les toits, mais j’ai un bon fond, j’aime aider les plus démunis. Mon altruisme inné (et si je savais d’où j’ai hérité ça, je trucide le transmetteur du gêne, - et ce n’est pas mes géniteurs !) m’amène souvent à porter secours aux animaux en difficultés, ou les personnes vraiment démunies (genre sdf ou petite fille en pleurs).

Ce que j’adore ? Les gâteaux, le chocolat, la musique et la danse, la nature, la France

Ce que je déteste ? Un paquet de choses ….
- L’eau, me baigner, même patauger les pieds je ne peux pas ! A part en boire et prendre une douche (jamais de bain !), je ne conçois aucun autre contact avec cet élément destructeur. Et vivre dans ce pays où la pluie est un mode de vie est une torture.
- les mecs, surtout dragueurs compulsionnels, et les meilleures amies (un concept surfait, on n’est jamais mieux qu’avec soi-même)
- mes parents (c’est eux qui m’envoient dans cette école, comme s’ils n’étaient pas déjà assez absents et autoritaires…)
- les adultes, ils croient tout savoir sur toi et te dirigent sans cesse
- les gens en général, ils vous posent toujours plein de questions sur votre vie, je déteste le genre intrusif qui parle tout le temps
- ah j’allais oublier : les crustacés et les épinards « beurk de chez beurk », je tolère le poisson (dans mon assiette uniquement) mais il ne faut pas abuser et m’en servir tous les jours.
- et l’allemand…

Mes qualités ? (attendez je réfléchis là…)
- trop conne ? ça le fait comme qualité ?
bon d’accord je vais faire mieux
- gentille (ce qui équivaut quand même à « trop conne »)
- perfectionniste, consciencieuse et minutieuse (est-ce vraiment une qualité, d’ailleurs ? je me demande…)
- observatrice
- peut-être ambitieuse si j’ai le double gêne parentale (hum j’aurai du le mettre dans défaut ça…)
- têtu et pugnace (oui bon ces derniers c’est plutôt un défaut)

Mes défauts ? (plus facile là, mais je vais faire court sinon vous aller me fuir définitivement…)
- gentille (oui parce que vraiment « trop conne »… j’insiste !)
- facilement irritable, énergique, colérique, voire agressive…. Ouais bon résumons ça en excessive
- franche, parfois cinglante
- boudeuse
- solitaire

Je suis née à Londres un 24 décembre. Oui le jour d’anniversaire le plus pourri qui existe. Enfin bon, vu les cadeaux déprimants de mes parents, une fois par an m’est finalement suffisant.
Ma famille ? Oh bah, ce n’est pas glorieux à mon sens…
Un père irlandais issu d’une famille richissime. Une mère allemande issue d’une famille modeste mais avec du sang royal et un titre de baron dont je me fous comme de l’an 40 !
Mes parents se sont rencontrés à l’université d’Harvard, la plus prestigieuse faculté de droit britannique. Ils sont de grands avocats de renommée internationale maintenant, avec un boulet de fille sur les bras. Je ne les vois jamais. Une fois par mois, à peine…
J’ai été élevée par ma nounou, Mary. Elle était géniale un peu à la Mary Poppins (non je n’exagère pas !), dynamique, joviale, aimante. Elle me surnommait « sa petite Leï ».
C’était elle ma maman.
J’avais peu d’amis. Je me concentrais sur mes études (comptes à rendre aux géniteurs obligent !) et à la danse (que Mary m’aidait à exercer majoritairement en secret desdits géniteurs). Je ne suis pas d’un abord facile et je ne sais pas aller vers les autres.
A 8 ans, j’étais en vacances avec Mary au bord d’un lac dans le sud de l’Irlande. Mes parents ? En vacances à deux aux caraïbes… (No comment !!) J’aimais bien nager à l’époque. Jusqu’à ce jour où j’ai plongé et me suis retrouvée coincée sous l’eau. Ma jambe a tapé un monceau de branches au fond du lac. Elle s’y est glissée et s’est accrochée, bloquée. J’ai paniqué, incapable de me dégager seule, et je me suis noyée. C’est Mary qui m’a sauvée. Elle a plongé et cassé ces branches. Deux touristes l’ont aidé. J’ai été vite réanimée sans séquelle durable hormis une entorse à la cheville droite. Je m’en suis remise de cette entorse après un mois de plâtre. Et mon cerveau est en pleine forme. Mais j’ai acquis une peur panique de l’eau. Je suis incapable de me tenir au bord d’une étendue d’eau. Plonger un orteil est impossible pour moi. Je ne prends même plus de bain. Jetez-moi un verre d’eau à la figure et je pique une crise de nerfs. L’indifférence totale de mes parents face à cet incident et ma phobie, n’a fait que l’alimenter.
Je suis devenue de plus en plus colérique, me sentant incomprise de mes parents, non aimée. J’ai commencé à sécher les cours ou provoquer les profs. J’en ai passé du temps en colle ou dans le bureau de la direction. Mais comme mes notes ne s’en ressentaient jamais, c’était compliqué pour eux de me convaincre de changer de comportement.

L’année de mes13 ans, le plus gros drame de ma vie est survenu et m’a laissé un immense vide définitif dans le cœur. Un soir d’octobre, Mary a eu un grave accident de voiture. J’ai passé mes jours et mes nuits à la veiller à l’hôpital. Mes parents ne sont jamais venus la voir et ne sont pas non plus restés près de moi. Mary est décédée 4 jours après. J’ai vécu seule mon deuil.
C’était elle ma vraie maman !!
Et à compter de cette date, j’étais orpheline dans mon cœur. Mes géniteurs ont décrété que je devais me forger et, qu’à bientôt 14 ans, j’étais bien assez grande pour me débrouiller seule. Donc plus de nounou. Seule dans une immense maison sans âme. J’ai appris à ne jamais compter sur eux, à vivre seule, à survivre sans amour.


Jusqu’à ce que je rencontre… mon ex… Je vais l’appeler Y dans ce récit, ça vaudra mieux pour moi. J’avais 14 ans et demi cette rentrée-là. C’était l’année du brevet. J’ai d’abord rencontré X qui est devenue en quelques semaines ma « meilleure amie », puis quelques semaines plus tard nous nous sommes liées à Y, un redoublant de notre classe. Au bout de 3 mois, je craquais littéralement pour lui, et c’était réciproque. Ces deux personnes m’ont apportée un amour et une affection que je n’avais jamais connus. C’était le paradis avec Y. Nous sommes restés ensemble près d’un an. Une année magique pour moi… (mais pleine de faux semblants et mensonges au final). J’étais heureuse et amoureuse de Y. Sauf que lui étant redoublant, il avait 1 an et demi de plus que moi et devenait de plus en plus pressé de dépasser le simple flirt. Je n’étais pas prête, de plus en plus mal à l’aise. On s’éloignait mais je l’aimais.
En seconde, ces deux-là m’ont de plus en plus exploitée pour mes bonnes notes, mais je n’en prend conscience qu’aujourd’hui. Y se foutait de réussir, il voulait juste avoir le niveau pour passer en classe supérieure et je l’aidais souvent à tricher pendant les devoirs sur table. Ma « meilleure amie » ne se préoccupait que de ses notes, ambitieuse à l’image de mes propres parents. Elle me piquait mes devoirs-maison, m’incitait à tricher aussi en devoirs surveillés, et me poussait à franchir le pas avec Y. (elle était en difficulté au cours de cette seconde mais quand même !).
Je venais à peine d’avoir 16 ans et, non je ne me sentais pas prête (et c’est toujours le cas)). Je me rends compte aujourd’hui que je m’accrochais à eux pas seulement par amour. J’étais terrorisée de me retrouver à nouveau seule. J’ai fêté cet anniversaire avec eux, au resto, entre noël et nouvel an. Ce soir-là, il m’a fallu repousser violemment mon copain devenu trop insistant. A cet instant, il y a eu vraiment une rupture émotionnelle entre nous. Avec mon gros besoin d’être aimé, j’ai ramé les jours suivants pour rattraper le coup mais sans céder sur le sujet du sexe. Je ne voyais pas combien je m’enlisais dans une affection à sens unique. Quelques semaines plus tard, je le surprenais en train de BIIIIIIP ma « meilleure amie » X dans les toilettes du lycée (désolée mais je ne saurais employer un terme poli et correct pour les yeux chastes qui me lisent, je pense que tout le monde a compris le principe !).
Voilà le choc ultime ! La dégrindolade ! L’inexcusable !

Me voilà définitivement seule.

Je ne suis plus jamais revenue en cours. J’ai erré des heures durant dans la campagne environnante ou le quartier de Soho. Mes parents n’ont rien pu y faire. Ils se foutent royalement de moi, alors j’ai décidé de me foutre de leur avis.
Sauf que je ne suis pas majeure et qu’ils ont décidé de m’envoyer dans une école élitiste. C’était soit cette école en Irlande, soit une école militaire et autoritaire en Allemagne. Leurs patries respectives semblent avoir toutes les vertus pour donner des enfants disciplinés aux yeux de mes géniteurs (esprits étriqués !).
L’Allemagne ? Hors de question ! Bon bah, le choix était vite fait. Irlande me voilà ! Au moins je serai loin de mes géniteurs définitivement. Et puis il y a un club de danse, ici ! Bon, la direction n’a pas voulu que j’intègre une terminale puisque j’ai loupé 50% des cours de première. Mes parents ont grincé des dents mais moi, ça m’allait. L’étiquette de redoublante va changer un peu mon étiquette de génie qui n’a pas besoin de bosser (on peut rêver non ?!). Le seul truc c’est que je dois suivre des cours de rattrapage cet été dans cette école. Pas que ça soit super utile, mais bon, finalement ça m’occupe bien l’esprit, ce n’est pas un mal. J’aurai largement su rattraper mon retard seule, mais j’ai accepté bon gré mal gré. Ça m’évite de trop cogité et ça me laisse du temps pour danser comme je veux.
Finalement j’ai été agréablement surprise par le cadre de cette école. Je ne me suis pas du tout liée aux autres élèves ces quelques jours passés avec eux en cours de remise à niveau. Et puis une dizaine de jours après mon arrivée, l’impensable est arrivé. Je me rendais tranquillement à ma chambre après les cours. Puis plus rien… le trou noir…

Et voilà que je me réveille dans le bureau du directeur (Il est space lui ! Un peu effrayant même !), un mal de crâne abominable, un trou de mémoire phénoménal. Et me voilà avec un envahisseur en moi qui parle dans ma tête de surcroît ! Non pire que ça, c’est carrément un dieu qui me possède. J’hallucine !
Je découvre cette classe M particulière de l’école avec stupéfaction. Mais le pire fût de découvrir par quel dieu je suis possédée. Et quel dieu ?! Le dieu de l’abondance, de la mer et du vent ? Sérieux ? Ça ne pouvait pas être le dieu du feu, des morts… j’en sais rien mais de la mer ! Incompatibilité à 100 000 % ! Il n’a pas l’air méchant, mais il adore l’eau… il est même persuadé de pouvoir vaincre ma phobie. Il est à l’ouest le papi !
Ah et le comble du comble ! Il y a 5 panthéons de dieux, les grecs, les égyptiens, les chinois, les celtes et les… nordiques. Et bien sûr, devinez d’où vient mon « occupeur non désiré » ? Bah d’Asgard, le panthéon nordique, bien sûr, celui avec des origines finlandaises, danoises, islandaises, ou encore… germaniques. GER-MA-NI-QUE ! La vie a vraiment décidé de me pourrir de A à Z, quelques soient mes choix !

Je suis donc possédée par Njörd, Dieu nordique de l'Abondance, du Vent et de la Mer. Et lui, bah ça ne le perturbe pas plus que ça. Ça l’amuse. Ça l’intrigue même, surtout ma phobie de l’eau. Apparemment je ne suis pas sa première possession.
Il me parle d’Alistair qui est mort dans un accident de voiture et ça l’a obligé de quitter son corps. Hein ? Il faut mourir pour se débarrasser du squatter dans ma tête ? La galère !! Je vais devoir me le coltiner toute ma vie ! Et puis je m’en fous de son premier possédé. Moi je ne suis pas lui. Je ne vais pas me laisser envahir par un dieu de la mer !
Le papi s’amuse de mon énergie de révoltée. Ravie pour lui mais pas pour moi ! Il m’explique qu’il ne compte pas me posséder à 100%. De toute façon, l’école ne laisse aucun débordement de ce genre dégénéré. Au moindre signe de possession totale,…. « zappe » pour l’hôte… tant pis pour sa vie.
Rêve pas Njörd, j’ai bien l’intention de vivre et en profitez !
Mais il m’assure plusieurs fois qu’il n’est pas assoiffé de pouvoir. La belle affaire, comment je peux faire confiance à une voix dans ma tête ?  

Njörd(non mais quel nom imprononçable! Je vais l’appeler Nono, tiens !) se manifeste peu visuellement à moi. Il a une allure de papi avec son capio de marin et sa pipe de vieux ! Le cliché total ! Il adore jouer avec les animaux de la mer, en manipulant l’eau et le vent.
- Un jour fillette tu arrives à faire voler les poissons ! Je vais t’aider à contrôler mes pouvoirs. Tu peux maîtriser l’air et l’eau, bon à bien plus faible puissance que le dieu que j’étais jadis. Mais tu peux créer des bourrasques assez puissantes pour pousser ou ralentir une personne. Et tu peux réduire les quantités d’eau et de feu. Par exemple en calmant une faible étendue d’eau (autour d’une barque par exemple) ou en ralentissant la puissance d’un feu par utilisation de l’eau dans l’air.
- Et sinon vous prenez quoi comme drogue ?
Njörd est mort de rire. Et croyez-moi avoir un rire dans sa tête alors que tu es contrariée, c’est étrange à souhaits !

Pour me faire une démonstration, il m’a demandé de m’approcher du bassin de carpes. Il a vraiment cru que je lui obéirai ? Rien que d’y penser, j’ai le cœur qui s’emballe et mes mains tremblent comme une feuille.
Du coup il a accepté qu’on se contente de la salle de bain. J’ai suivi ses instructions et fait couler un peu d’eau dans le lavabo (oui parce que la baignoire, on oublie aussi !)
- Attention ferme bien le bouchon ! Et n’en met pas trop, juste un peu suffira pour la démonstration !
Un écolo ? Bien à tomber ! Bon je suis assez respectueuse de l’environnement mais il va devenir vite soûlant si je ne peux pas faire un pas de travers.
Il me demande de créer une tempête en tapant plusieurs fois dans l’eau puis de me concentrer en mettant la main sous l’eau. Et après un immense effort, j’ai réussi à faire une mini-vague contrecarrant les mouvements, j’ai réduit l’eau (un chouia) et calmée (un chouia aussi) le mouvement brutal de l’eau. Ça m’a estomaquée, et épuisée.
- Tu pourras également faire voler des feuilles en petites quantités bientôt, si tu gardes cette capacité de concentration !
- Si vous le dites !
Bon je commence à le croire mais ce n’est pas pour ça que je le laisserai prendre possession de mon corps, ni m’emmener au bord de l’eau. Il veut absolument aller au port. HORS DE QUESTION !
J’ai contrarié Nono (Il n’aime pas ce surnom ? Je m’en fous ! Il n’a qu’à pas aimer l’eau !), mais il a bien senti ma panique à chaque évocation de l’eau. Il me dit qu’il sera patient et que j’apprendrai que l’eau est mon amie. Désolée mais c’est impossible à croire pour moi. Mais je n’ai pas continué le débat. Lessivée par l’effort de cette magie, je me suis écroulée sur mon lit jusqu’au lendemain matin.

Deux jours que Nono n’arrête pas de me venter tous les mérites d’une possession avec lui. Je dois admettre qu’il semble gentil et agréable, avec une certaine volonté de bien faire pour apporter bien-être aux gens, dont moi, son hôte. Néanmoins, ce n’est pas pour ça que je suis heureuse de la situation ! Car il me bassine à longueur sur les vertues de l’eau et que je devrais prendre un bon bain chaud. Concession me dit-il avec sa casquette d’écologiste acharné, pour que je me détente un peu. Là il rêve tout haut pour que j’essaye !
Et justement en parlant de rêve, cette possession me perturbe tellement que je rêve constamment d’eau : des inondations, des raz de marée, des trombes d’eau, des chutes dans des puits… Je suis épuisée. Je ne dors pas bien du tout. J’ai l’impression que ma phobie se démultiplie. Njörd me dit qu’il n’y est pour rien et que c’est juste mon subconscient qui travail, je ne sais que croire. Ce qui est sûr pour moi, c’est que cette possession ne vas pas me faire oublier ma phobie de l’eau…Bon d’accord, j’avoue que le rêve où je balaye X et Y d’un coup de vent et les emporte dans une immense vague au large de la mer me plait grandement ! Ça reste du domaine du rêve mais ça fait du bien à mon cœur.
En fait, je me rend compte que Njörd cherche la paix avec moi, il est assez compréhensif et semble sincèrement vouloir m’aider. Il semble beaucoup s’amuser de mon côté impétueuse en colère. Il trouve ça rafraichissant. Moi je trouve ses moqueries énervant ! Peut-être est-il vraiment bienveillant et ne cherche-t-il pas la possession absolue (donc ma mort assurée). Sauf que pour moi, faire à nouveau confiance c’est impossible. Je ne prendrai pas le risque. On verra ce qu’il advient, ce n’est pas comme si j’avais le choix.
Agréable, calme, bienveillant, certes. Son plus gros défaut est son amour pour la mer et l’eau en général. Mais il a ses côtés rébarbatifs.
Il est chiant sur deux points principalement.
D’abord, il voudrait que je mange du poisson tous les jours. Et aussi des crustacés… Même pas en rêve !
Ensuite il est hyper écolo sur les bords. Pas que je n’y suis pas sensible à la protection de la planète, mais de là à ramasser le moindre papier qui traine dans le parc ou à me bassiner l’intérieur de la tête tant que je n’ai pas coupé l’eau en me brossant les dents ! J’ai mes limites ! Surtout le matin au réveil ! Alors je le boude. Je ne lui réponds plus. Et ça m’amuse grandement. Bon c’est vrai que, peu maître de mes émotions, ça finit toujours par déclencher ses pouvoirs et me mettre parfois dans des situations impossibles, et crouler de rire Dieu Nono. Comme la fois où, d’une bourrasque localisée, j’ai involontairement renversé le verre d’eau d’un élève qui mangeait à mes côté. J’avais les jambes trempées (en collants bien sûr, parce que même l’été il y a des jours de pluie froide dans cette belle Irlande !) . Très agréable pour assister aux cours…
Il parait que Njörd porte chance. J’attends de voir. Je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir eu de la chance jusqu’à maintenant, possession comprise.
Une cohabitation qui s’annonce agitée mais pas impossible.