Depuis maintenant près d'une semaine que vous pouvez voir des posters affichés un peu partout dans l'école, les mots Speed Dating inscrit en grand au-dessus de la promesse de bon temps et de rencontres intéressantes. Organisés par des élèves du panthéon Grec avec l'accord du Conseil étudiants et l'aide de plusieurs des clubs de l'école, cela fait plusieurs jours que le Pensionnat fourmille de potins – que ce soit jugements ou anticipation - au sujet de l'événement de Saint-Valentin exclusif aux M.
Peut-être vous êtes vous pointé au gymnase, redécoré pour l'occasion par le club d'Art et de Botanique, dans le but de voir si la réalité se montre à la hauteur des rumeurs. Peut-être y êtes vous allez, habillé sur votre trente-et-un, parce que vous souhaitez rencontrer l'amour de votre vie. Ou peut-être même que vous y êtes venu par simple hasard après avoir aperçu la nourriture par la porte lors de la fin des cours. Mais qu'à cela ne tienne! Maintenant que vous êtes là, il y a fort à parier que les organisateurs ne vous laisseront pas repartir avant que vous aillez installé votre postérieur sur l'une des chaises des tables de Speed Dating.
Et puis, si jamais vous ne parvenez pas à passer du bon temps avec vos partenaires, vous pouvez toujours profiter des pauses afin de goûter aux divers snacks que les membres du club de Cuisine ont préparés expressément pour vous. En effet, vous pouvez apercevoir de là où vous êtes assis bon nombre de plateaux stratégiquement placés entre les bouquets de fleurs, offrant à tous cupcakes, sandwichs et autres.
Soudainement, avant que vous n'aillez le temps de commencer à vous impatienter, on vous dirige à l'une des multiples tables qui parsèment la petite section du gymnase qui a été séparé par des rideaux, de la musique commençant à jouer au même moment.
Préparez vous, ça commence!
Rappel des règlements & informations
• Dans l'univers d'Immortalia, l'événement prend place le Mardi 14 février 2017 à 18h. • Rédigez des posts courts et rapides, qui font entre 200 et 400 mots. • Chaque tour du Speed Dating dure 5 minutes dans l'univers du jeu, et 7 jours IRL. • Un message privé vous sera envoyé à chaque semaine afin de vous indiquez votre nouvelle table, et les noms des participants assignés sont inscrit à la suite de ce topic. • Le PNJ passera à la fin de chaque semaine afin de clore la session et indiquer le nom des participants suivant. • N'hésitez pas à lire les topics des autres et intégrer les éléments marquant dans vos propres rps! Même si vos tables sont différentes, vous êtes tous dans le même gymnase.
Participants du Tour 1 Tess O. & Gyula E.
Profitez de la musique d'ambiance avec Don't Leave Me This Way par Thelma Houston! Pour plaintes et réclamations envers la playlist, envoyez les au club de Musique d'Immortalia.
Messages : 322 Localisation : Bureau, aile Nord, bâtiment principal
Sujet: Re: TABLE 5 Dim 12 Fév - 10:25
La journée était finie. Enfin. ... Quoique... Gyula allait devoir se rendre à cet endroit, un endroit où il ne voulait absolument pas aller : le speed dating organisé pour les élèves M spécialement pour la St- Valentin. Pourquoi avait-il accepté d'y aller... Sérieusement... Freyr dégageait une aura d'impatience et de joie, ce qui agaçait encore plus le Norvégien. S'il avait accepté d'y aller, c'était juste pour essayer de Freyja, c'est tout. Il poussa un soupir en s'approchant du bâtiment. Et après il dit que j'suis pas serviable, hein... Il entendit un gloussement venant de son dieu qui se moquait totalement de lui. A peine entra-t-il qu'il fut accueilli et guidé jusqu'à une des nombreuses tables disposées pour l'occasion. Il soupira encore. Son binôme n'était pas encore là. Cela le soulageait un peu. Il se couvrit la tête avec la capuche de son sweat rouge par envie de simplement disparaître. Les commentaires d'excitation de son dieu lui tapait de plus en plus sur les nerfs et la musique choisie lui donnait presque des envies de meurtre. Qui a eu la putain d'idée de mettre une chanson aussi pourrie... Il se laissa un peu glisser sur sa chaise, les mains dans les poches et jeta un rapide regard autour de lui : les gens avaient l'air vraiment contents de venir... Mais qu'est-ce que j'fous là... En attendant son binôme (qui n'était d'ailleurs pas en retard), il s'amusait à coincer le piercing qu'il avait sur la langue entre ses dents et à le relâcher.
Tess patrouillait le gymnase avec son EOS 400D entre les mains, épiant les élèves de même que quelques membres de la faculté en quête de la photo parfaite. Hier matin, le conseil étudiant avait lancé un appel à photographes volontaires, ayant pour but d’immortaliser—leur vilaine emphase—cette célébration de la Saint-Valentin dans toute son envergure. Le club d’art, bien sûr, l’a rapidement offerte comme sacrifice pour la cause.
Sa directive ? Capturer la beauté des liens d’amitié, voire même peut-être d’amour, qui allaient sans aucun doute naître de cette soirée historique. À l’opposé du conseil, plusieurs membres de son club voyaient la Saint-Valentin comme un attrape-nigaud, mais malgré cette tendance adolescente de narguer toutes conventions soi-disant cucul praline à l’eau rose, Tess n’avait pas de biais particulier envers cet événement. Bien qu’elle se fût retirée de l’équation par principe et considérait sa présence sur les lieux comme purement professionnelle-amatrice, elle espérait véritablement voir ses camarades partager quelques bons moments ensemble et forger des liens plus forts encore.
« D’ailleurs, j’en ai forgé moi, des Chaînes d’Amitié ! » Goibniu s’élança sur le sujet avec enthousiasme. « Je ne sais pas pourquoi on ne les mentionne jamais dans mes mythes, mais même aujourd’hui j’en suis encore très fier !»
« Frère de mes frères et magnifissime maitre-marteleur, » Credne préfaça d’un vocatif exagéré, la voix du dieu joaillier plus dorée encore que ses plus belles babioles. « Loin de moi l’envie de te contredire, mais n’étaient-ce pas en fait les Chaînes de l’Ultime Subordination ? »
« Tu dis pomme de terre, je dis patate. Reste qu’elles étaient bien moins louche que cette bague en or que tu as façonné dans un vieux volcan… »
« Espérons seulement que les organisateurs n’ont pas mis les mains sur vos créations, » Tess leur répondit absentement, depuis longtemps aguerrie à la nature parfois horrifique de leurs discussions artisanales. Elle s’était maintenant stationnée derrière le bol à punch, et dans l’ennui elle prit une seconde ronde de photos culinaires. « Je n’ai rien d’intéressant encore, mis à part de la publicité pour le traiteur. »
« Tess, » interpella le troisième de ses dieux, l’orfèvre divin et éternel psychologue, Luchta. « As-tu considéré la possibilité que tes échecs ne proviennent pas tant de la rétroaction d’anxiété sociale planant dans les airs, mais plutôt la nature même de ton approche ? »
Balayant le gymnase de son regard, elle prit un moment de considération avant de hocher non de la tête. « Pas vraiment. Regarde, Law à même l’air de se noyer sur place ! »
« J’admets que sa nervosité me donne des éruptions cutanées… mais ce n’est pas là où je veux en venir ! Tess, regarde donc la table 5, ce jeune homme avec les cheveux teints et du métal partout sur le visage ! »
« Il a l’air encore moins content que Law, alors je ne suis pas certaine ce que— »
« Il est assis seul, Tess, et personne ne semble vouloir faire le premier pas ! Va lui parler ! »
« Maaaaaaaaaaaaaais… » Suite à un long silence durant lequel elle ne parvint à trouver aucune excuse valable, elle n’avait qu’une chose à dire. « D’accord, mais j’ai vraiment faim, alors… »
Tess empoigna un plateau de canapés assortis, puis fit son chemin vers la table 5 à grand pas. Elle y déposa la planche avec la grâce d’un éléphant en ballerines, tassa la chaise d’un coup de pied sec et s’assit devant le garçon sans faire (plus) de tapage.
« Moi c’est Tess ! Photographe volontaire. On m’a demandé d’immortaliser la soirée, mais je ne crois pas que le conseil avait considéré que le mécontentement des participants était sur la table. » Elle empoigna trois ou quatre amuse-gueules de sa main droite avant de réaliser son faux-pas social. Elle lui tendit maladroitement la main gauche, qu’elle avait recouvert d’un gant noir alors que sa droite était dénuée. Sur le coup, elle n’avait pas réalisé lui avoir offert son nouveau bras prothétique, autant fait-maison que dernier cri.
« Ravie de te rencontrer! Oh, et je te le dis tout de suite, j’ai l’intention de prendre des photos de toi et des autres participants, mais je peux me retenir si ça te dérange. »
Le Norvégien avait le regard presque vide, inexpressif et fixe. Il ne regardait rien en particulier, son esprit était complètement ailleurs. En gros, il s'ennuyait complètement.
"Tu devrais t'investir plus que ça, Eirikr ! Assis-toi correctement et sois plus présentable et souriant ! Il faut attirer les gens, leur donner envie de te parler ! Allez !
L'humain répondit par un soupir. Il voulait rentrer. Mais rentrer signifiait devoir faire face à ses colocataires. A moins qu'ils soient tous ici... Avec un peu de chance... Il n'eut pas le temps de regarder autour de lui que le bruit d'un plateau sur la table le fit sursauter et se redresser sur sa chaise. Il leva son regard surpris vers la fille qui avait fait tout ce boucan.
- Mignonne partenaire ~
Gyula ne réagit pas, il la regarda fixement, ne se remettant pas de son apparition soudaine. Il poussa un soupir discret pour calmer les battements de son coeur. Cette fille est folle.. Elle va me faire faire une crise cardiaque ! Au moins, elle avait réussi à capter son attention, il l'écoutait donc attentivement quand elle se présenta. Il jeta un regard vers la main qu'elle lui tendait, se demandant si c'était un nouveau style vestimentaire de ne porter qu'un gant. Il garda le silence un moment, hésitant à répondre. Il retira sa capuche et regarda autour d'eux avant de poser son regard sur elle.
- Allez, sois aimable !
Le commentaire de Freyr lui donnait encore moins envie de lui parler, mais la nourriture qu'elle avait apporté le tenta. I se dit que s'il lui parlait, il pourrait peut-être en avoir aussi.
- ... J'm'appelle Gyula.
Il serra sa main gauche. La sensation était étrange, peut-être due au gant ? Il n'arrivait pas vraiment à comprendre cette sensation, il savait juste que quelque chose était bizarre. Après avoir lâché sa main, il se réinstalla correctement sur sa chaise et ouvrit son sweat découvrant son haut blanc qui dévoilait légèrement son tatouage à cause de son col large. Il appuya ses avant-bras sur le bord de la table, faisant mine d'être intéressé sans vraiment l'être.
- Pourquoi tu viens me parler alors que tu devrais prendre des photos ?"
Il essayait de parler "correctement", il avait conscience que son accent pouvait déranger certaines personnes, surtout avec la musique de fond qu'il supportait de moins en moins. Son dieu ne cessait de le féliciter pour avoir engagé la conversation et surtout pour ne pas s'être montré désagréable envers elle.
« Eh bien, j’en ai pris mais elles ne sont pas fameuses. » Tess appuya sur quelques boutons de son appareil, puis pointa l’écran à Gyula. « Tiens : une douzaine de photos du festin, sept tables vides, un vautour anxieux qui regarde les tables avec gêne, la déco kitsch de Saint-Valentin… d’autres photos du festin… tu vois, quoi ! »
Tess se réinstalla à son aise, adossée et les jambes croisées, puis laissa un soupir s’échapper. Soudain, un déclic mental lui permit de se requinquer. Elle regardait maintenant l’expression de Gyula avec un grand sourire.
Clic.
« En voilà une première que j’aime bien ! » Tess s’exclama avec fierté en regardant sa photo de Gyula. « Oh tiens, je n'avais même pas remarqué ton tatouage—il est vraiment chic! » Dans l'élan de sa satisfaction, elle prit aussi une série de clichés rapides à sa gauche et sa droite, ravie de voir que le dégel est arrivé et que plusieurs des conversations entre chaque paire de partenaires devenait bien animée. « Merci ! Même pas cinq minutes encore et tu m’as déjà sauvé la soirée. »
Tess se récompensa d’une tranche de pain tartinée avec de la crème de saumon et surmontée de câpres bien acidulées. « Tu ne manges pas ? J’ai l’air de me goinfrer sinon. Oh désolé, peut-être que tu n’aimes pas cette sélection. Je n’y avais pas pensé, tu préfères quoi côté nourriture ? »
:
Tu me diras quelle expression Tess a prise en photo, haha! Aussi je ramènerai quelques unes des perches que tu m'as laissée (l'accent pour sur) dans ma prochaine réponse, juré!
Hein ? Gyula regarda l'objectif avec un air ahuri. Il avait regardé les photos qu'elle lui avait présenté, plus ou moins sans s'y intéresser. Qu'est-ce qu'il en avait à foutre ? Il pouvait très bien voir par lui-même l'état de la fête. Mais ça l'avait quand même amusé de savoir qu'il n'était pas le seul à penser que cette soirée St-Valentin était foirée. Quand elle avait arrêté, il avait tourné la tête, regardant la salle, pensif. Il avait juste eu le temps de voir la silhouette de l'appareil photo du coin de l'oeil que le "clic" s'était fait entendre. Il n'avait pas le temps de réagir à ce qu'elle venait de faire qu'elle enchaînait déjà sur autre chose. Il balbutia un "merci" discret lorsqu'elle complimenta son tatouage, lui-même remarqua à peine qu'il était visible. Puis elle se calma enfin. Il prit un peu plus conscience de la chose. Une photo ce n'était pas si dramatique, et puis elle était là pour ça. Il se contenta de soupirer et se servit un amuse-gueule.
"... Non... Ca me va... J'aime bien le poisson et... ça, là
Il indiqua les câpres du doigt, ne sachant plus comment le dire en anglais. Il engloutit l'amuse-bouche et se lécha les doigts pour récupérer les miettes. Il baissa son regard sur l'appareil photo, réfléchissant.
- ... Tu dois faire des photos, c'est ça ? ... Si tu veux, tu peux faire une photo de mon tatouage ?
Il entendit les commentaires excités de Freyr qui n'en revenait pas, et qui, comme certains dieux, aimait être au centre de l'attention, même si ce n'était pas tout à fait le cas, le fait que l'humain qu'il possède se fasse photographier de la sorte le satisfaisait pleinement. Gyula n'en avait rien à faire, littéralement. Il voulait juste passer le temps, cette fille lui semblait plutôt sympa bien qu'un peu speed à son goût. Il tira sur le col de son t-shirt pour dévoiler presque entièrement son tatouage afin qu'elle puisse le prendre en photo. Bon... je suis à un speed-dating, elle fait la conversation... J'devrais peut-être faire un effort ?... Il détourna le regard et soupira.
« Si tu t’offres, je me lance ! » Tess lui répondit avec zèle, sans réaliser le caractère osé d’une telle suggestion.
« Euh, Tess, » Luchta s’interposa d’un ton embarrassé alors qu’elle ajustait la lentille de son appareil. « Ton entrain me réjouit autant qu’il me surprend, mais dis-moi… ne crois-tu pas que c’est, disons, quoi donc… un tantineeeet… suspect, que ce garçon propose de se dévoiler comme ça, devant toi ? »
« Tu crois vraiment qu’il me drague ? » Tess répliqua entre deux gloussements. Bien amusée, elle le rassura avec un ton aussi doux qu’effronté : « Uno, c’était ton idée, deuxio : c’est très chou, mais tu délires, Luluc. Regarde ses yeux, on croirait presque un chat effarouché—et malgré ça, il fait quand même l’effort de me parler. »
« Il existe un précipice entre une jaserie et un striptease ! »
« Puritain, va ! Après tout, un tatouage vaut mille mots. » Vaincu, Luchta s’éteignit dans le silence de sa propre exaspération. Tess se sentait presque mal d’avoir tant taquiné son grand ami, généralement si sage et si posé, mais c’était ça l’amitié des inséparables.
Gyula ne fit que tirer bas le col de son t-shirt, révélant sous sa clavicule droite le reste de cet enchevêtrement de lignes tribales qu’elle trouvait maintenant encore plus impressionnant. Elle le photographia sous plusieurs angles, tout en lui demandant des poses de plus en plus louches avant d’être satisfaite.
« Je croyais le style démodé, mais le tiens c’est du beau travail ! Ça me rappelle que j’en voulais un sur mon poignet gauche… mais bon, aujourd’hui, une décalco pour auto fera tout aussi bien l’affaire. »
Comparée à la surprise de son dernier tour, la question de Gyula était si classique qu’elle en devenait rigolote. « J’ai dix-sept ans, j’aurai dix-huit en novembre. Quant à toi, laisse-moi deviner… mmmh, vingt ans tout juste, et… un bébé d’été ? Et laisse-moi me fourvoyer encore une fois pour le tiercé : je place ce charmant accent comme étant… suédois ? Non, non… désolée, je n’ai pas encore l’oreille.
« Et bon, je bavarde déjà comme une pie alors à mon tour: j'apprécie généralement Thelma, mais ça nuit quand même à l'ambiance... serait-ce trop demander, du rhythme avec Caravan Palace? Ou sinon cette belle chanson de NIN, question que la direction se noie sous les appels de parents concernés. »
Elle avait répondu sans hésitation et rapidement. Gyula n'avait pas l'habitude d'être avec ce genre de personnes, il essayait de trouver sa place dans la conversation. Il hésita sans vraiment hésiter lorsqu'elle lui demanda de prendre des poses très... Spéciales. Il se prit au jeu et posa pour elle, souriant intérieurement.
"Ouah... Alors là, tu m'impressionnes, Eiríkr ! Jamais je n'aurais imaginé que tu ferais ça ! C'est maintenant ou jamais, drague-la et ramène-la dans sa chambre !
Tu vas la fermer, oui ! J'vais ni la draguer, ni l'amener dans sa chambre ! Qu'elle se démerde ! Alors que Gyula s'apprêtait à soupirer d'agacement à cause du dieu nordique, la remarque que lui fit la fille le surpris légèrement. Elle ? Se faire un tatouage ? Il n'avait pas imaginé qu'elle était ce genre de personne, il sourit en coin de lèvres, la regardant droit dans les yeux.
- C'est mon oncle qui a fait le tatouage, il est vrai bon à ça... Un... "dé.... Décalco" ? C'est quoi ? Pourquoi tu ne peux pas ? Tu voulais te faire quoi ?
Le Norvégien se surprit lui-même à être curieux, ce n'était pas son genre, mais il avait sans doute été emporté par l'ambiance qu'elle avait su mettre entre eux. Il passa sa main sur sa nuque, un peu embarrassé. Il était encore plus étonné quand elle su deviner approximativement son âge, sa saison de naissance et ses origines. Il ne put s'empêcher de pouffer de rire.
- T'es devin ou quoi ? J'ai dix-neuf ans, je vais en avoir vingt en mai. Je suis pas suédois ! C'est une insulte !
Il ricana de plus belle avant d'ajouter :
- Mais presque, je suis Norvégien. J'espère que je ne fais pas trop d'erreurs en parlant... Si jamais, n'hésite pas à me corriger.
Il sourit un peu, vraiment détendu. Elle a dit qu'elle s'appelait comment déjà ?
- ... Tess ! Non mais... Apprends que c'est LA chose à retenir quand on rencontre quelqu'un ! Surtout une fille aussi intéressante, mignonne et agréable ~
Gyula leva les yeux au ciel, pour une fois la remarque de Freyr ne l'énervait pas mais l'amusait beaucoup. Tess... Il essayait de le mémoriser. Au cas où. Il l'écouta tout aussi attentivement qu'avant.
- La chanson de NIN ? ... Closer ? Elle aurait donné une bien meilleure ambiance !
Il n'avait pas pensé au fait qu'il pouvait passer pour un pervers en disant cela. Il aimait juste cette chanson et pensait sincèrement qu'il aurait passé une meilleure soirée à l'écouter en boucle plutôt que d'écouter cette vieille chanson ringarde qu'ils avaient choisi. Il se servit une nouvelle fois en amuse-gueule.
- ... Du coup... Seuls les gens M (c'est ça ?) viennent ici ?... Donc... Tu as aussi..."
Il n'osait pas terminer sa phrase de peur de se tromper et d'aller à l'encontre des règles imposées. Il ne voulait pas vraiment avoir de problèmes. Pas maintenant. C'était la première fois qu'il en parlait à quelqu'un et ça le rendait plutôt nerveux.
« Les mots d’accord, mais l’accent, jamais ! » Tess répondit à la requête de Gyula, son ton ferme et intransigeant. En tant que montréalaise en Irlande, il y avait des facettes à son identité qu’elle ne se laissera jamais perdre, et c'en était de même pour les autres. « C’est aussi bien de voir le monde que de l’entendre, tu ne crois pas ? Pareil avec la musique ici, c’est si… conventionnel, on n’est jamais surpris. »
« Dis ce que tu veux mais moi j’adore, » dit Credne avec l’emballement d’un fêtard aristocratique. « C’est si… moderne ! »
« Oui, bon… j’admets qu’au final, tout reste une question de perspective, » Tess lui céda rapidement, essayant en vain de lui cacher son sourire.
En revenant au sujet du tatouage, Tess réalisa enfin un léger oubli. Au premier abord, elle semblait embarrassée, mais une espièglerie lui était juste alors venue à l’esprit. « Oh, la décalcomanie ? C’est un style d’autocollant que tu appliques sur une surface lisse, puis pèles pour imprimer telle ou telle image. Et je disais ça parce que, en fait… » Elle retroussa la manche recouvrant son bras gauche, révélant une étrange lueur matte là où sa peau aurait dû apparaitre. Elle s’arrêta passé le milieu de son arrière-bras, et on pouvait y voir une ligne de démarcation entre la chair pâle de son épaule et l’alliage gris acier de sa prothèse. « Disons que l’encre ne fait plus grand effet. »
Elle enleva son gant unique (tiens, où a-t-elle mis le droit ?) pour lui montrer la finesse de ses doigts, dont les mouvements étaient d’une mécanique des plus fluides. « Tu connais le henna ? À dix ans, je voulais un tatouage dans ce style, mais qui ressemblerait aux bracelets indestructibles de Wonder Woman… et oui, je réalise l’ironie ! » Elle fit des poings puis croisa ses poignets dans cette pose iconique en riant. Soudainement elle s’arrêta, pensive. « Dis, si ton oncle travaille avec du métal, ou de l’émail, tu penses qu’il me ferait un rabais ? »
Puis subitement, elle changea de sujet. «Quant à la M… » murmura-t-elle maintenant en se rapprochant de Gyula comme pour comploter. « Règle numéro un, on ne parle jamais de la classe M… sauf entre nous, quand on en a envie ! » elle termina comme de rien, cassant d'un coup cette ambiance éphémère de confidentialité. « En effet, je suis possédée … mais apparemment, je suis aussi la seule avec trois squatteurs dans mon grenier—et trois vieux garçons barbus, alors imagine le bordel ! »
Elle resta silencieuse un moment, ses grands yeux bleus en biais comme pour indiquer qu’elle écoutait une conversation lointaine. « Là, ils me disent que je “les sous-estime autant que moi-même, ma chère Esther, car Le Tri de Dana ne squatte que des penthouse”—tu vois le genre. En gros, ce sont Goibniu, Credne et Luchta, les dieux-artisans du panthéon celtique—ça, ou des nains de Tolkien… mais bien que je les taquine souvent, c’est quand même grâce à eux que j’ai pu construire cette petite merveille ! » Elle toqua sa prothèse à trois reprises, qui lui répondit d’un résonnement creux. « En toute vérité, je leur dois vraiment beaucoup. »
« Et toi, Gyula? » elle lui demanda avec ce sourire entendu que seuls les possédés pouvaient comprendre. « Tu t’es ramassé avec qui comme céleste autostoppeur ? »
Sa réponse le fit sourire et il se contenta de hausser les épaules.
"P't'-être bien, mais j'aim'rais bien perdre mon accent ! Ce s'rait mieux pour parler aux natifs.
Il avait arrêté de parler correctement, ils pouvaient très bien s'entendre et se comprendre, il commençait à en avoir marre de devoir se forcer à bien parler. Gyula l'observa alors que l'expression de la fille changeait, il se demanda pendant une seconde pourquoi, il l'écouta, espérant presque d'avoir une réponse. Il fut étonné en voyant sa prothèse, il ne s'était pas attendu à ça. Il la détailla du regard, impressionné par sa finesse et sa fluidité dans ses mouvements, puis il releva son regard pour le poser sur son visage, écoutant son histoire.
- ... Comment tu t'es fait ça ?
Il s'adossa à son dossier en croisant les bras contre son torse, sous les critiques de Freyr qui lui en voulait pour son manque de tact. Il regarda tous les cas sociaux qu'il y avait dans cette salle, pensif.
- J'pense qu'il pourrait faire quelqu' chose avec un p'tit coup d'main d'quelqu'un. Et puis... Pour le rabais... Si j'te l'présente, j'pense qu'il t'le f'rais moitié prix.
Il sourit en coin de lèvres alors qu'il repensait à sa famille. Puis il secoua doucement sa tête en fermant les yeux pour effacer son air mélancolique, ce n'était pas le moment d'y repenser et il était trop tard pour regretter. Lorsqu'elle se rapprocha pour répondre à son début de question, il en fit de même, appuyant ses avant-bras sur la table. Un frisson de terreur parcourut son échine. Il ne savait pas si c'était dû à sa tonalité ou bien si c'était à cause de ce qu'elle disait. Tous ces secrets, devoir vivre cacher... Son regard était à la fois inquiet, surpris et impressionné. Elle avait trois dieux ?! Des homme en plus ?? Il encaissa la nouvelle du mieux qu'il pouvait alors qu'elle lui retourna la question. Trop de questions tournaient dans sa tête mais il n'osait pas les lui poser de peur d'aller trop loin dans cette histoire de confidentialité. La voix de Freyr le fit tressaillir, il inspira profondément puis relâcha l'air dans un long soupir. Une fois plus calme, il répondit, un peu plus confiant :
- "Bonsoir très chère demoiselle, j'espère que mon humain ne vous agace pas trop. Si c'est le cas, sachez que je vous présente mes excuses. Laissez-moi vous dire que vous êtes-" QUOI?!
S'écria presque Gyula. Il secoua la tête, énervé, et poussa un soupir alors qu'il se prenait la tête avec le dieu nordique et l'insultait de tous les noms. Après un moment de combat mental, l'humain regarda Tess et grimaça.
- ... Excuse-le, il est tout le temps comme ça...
Il réfléchit un instant et se massa la tempe, son mal de tête revenait petit à petit.. Putain de Dieu de mes deux ! Tu vas me l'payer !
- ... Freyr est un dieu nordique, il est plus ou moins le dieu soleil, celui de la fertilité agricole et sexuelle, en gros..."
Le Norvégien avait honte du comportement de son dieu, d'habitude ça ne le dérangeait pas ou quand c'était le cas, ça l'énervait ou l'amusait juste, mais là il avait osé alors qu'il répétait à haute voix... C'en était trop. S'il le pouvait il l'étranglerait et l'étriperait ! Alors qu'il s'énervait de plus en plus en repensant à ce qu'il allait lui faire dire, il entendait les rires moqueurs de son dieu.
« Oh, ne t’en fait pas, je comprends bien vu les choses que les miens disent parfois, » Tess lui répondit avec un geste rassurant de la main. Elle se doutât aussi de la nature inappropriée des propos de Freyr, mais Tess se sentait tout de même laissée en suspense.
« Cela dit, je suis enchantée de vous rencontrer, Freyr ! Votre humain est un grand gentleman, et je suis certaine que vous êtes autant à votre aise en sa compagnie que je le suis moi-même. » Elle se pencha moyennement, comme pour lui faire une révérence. « Et voici pour vous une question brûlante de la part de Luchta, charpentier de marine à ses heures : "Qui donc a bâti votre bateau, Skidbladnir ? certains disent les fils d’Ivaldi, dont personne ne connait les noms, d’autres les frères Brokkr et Eitri—mais en général, ces derniers sont reconnus pour avoir créé votre sanglier doré, Gullinbursti, en réponse aux créations de ces mystérieux fils..." Ouf, bon, je ne capte pas tout, mais entre toi et moi, Gyula, on dirait qu’il veut écouler nos précieuses minutes pour parler boutique… et je ne suis pas très d’accord avec ça. »
C’est alors qu’Ethan fit irruption dans le gymnase, embrasé par le manque d’esthétique des décorations posées par les membres du club d’art dont il était président. Par chance, Tess avait été désignée comme photographe et pouvait donc plaider innocence. « D’ailleurs… » se dit-elle alors, tirant la langue pour viser son appareil. Comme par instinct, elle le cadra parfaitement dans son objectif et prit une dizaine de clichés rapides de son entrée en fronde, capturant les mots imbéciles, Doogood, déco, et le bout entier à la fin concernant l’anatomie de leurs grand-mères collectives en nuisette. « Question contexte, je verrai pour des sous-titres… mais je m’attends à un peu de résistance du conseil étudiant. »
Elle laissa retomber son appareil, donnant à son homologue un regard apologétique. « Très désolée pour l’interruption, le devoir m’avait appelé ! » Finalement, Tess regarda son bras gauche, et ses yeux s’assombrirent quelque peu. Elle savait pertinemment qu’elle n’avait pas encore répondu à la question qui devait encore tracasser Gyula. Ce n’était pas qu’elle voulait que le sujet passe sous le silence, mais parce qu’elle délibérait encore : que pouvait-elle dire, sans donner l’impression de rechercher ce doux poison qu’est la sympathie ?
« À onze ans, quand je vivais encore à Montréal, j’ai perdu mon bras gauche dans un accident de machinerie agricole, » Tess se résolut à lui dire, quand même avec un peu de difficulté. « C’est… étrange d’en parler maintenant. Très récemment, je le cachais encore avec une prothèse de vie sociale. » Elle évaluait son cheminement tout en parlant, réalisant l’envergure de son progrès.
« Bien sûr, même avec ce nouveau bras, ce ne sera jamais pareil… mais cette réalité n’a pas besoin d’être une mauvaise chose… non ? » Tess se redressa, haussant les épaules comme pour se dépouiller d’un grand poids. « Parfois, je réalise que je le recouvre encore, mais ce n’est plus tant par honte que par habitude… reste que j’aime mieux quand la première impression qu’on a de moi n’en est pas une de pitié. Tu penses que j’ai eu un peu de succès, à cet égard ? » lui demanda-t-elle derrière un sourire sobre et un petit clin d'oeil.
« Et toi Gyula, si ce n’est trop personnel… y a-t-il quelque chose que tu as dû surmonter ? »
Gyula sentit un poids énorme s'envoler lorsqu'elle lui assura que ses dieux n'étaient pas mieux. Il s'était toujours demandé si les autres étaient comme Freyr ou pas... Même s'il s'imaginait bien que l'échelle n'était pas forcément la même, ça lui faisait vraiment du bien de ne plus se sentir seul dans ce genre de situations embarrassantes. Il sentit une chaleur étrange lui monter au visage et se dit que c'était probablement à cause de Freyr qui était tout excité à l'idée de parler directement avec une humaine. Moi ? Un gentleman ?...
- EIRIKR ! Tu lui as tapé dans l'oeil ! Tu es génial ! C'est la première fois qu'on te complimente depuis qu'on est ensemble ! C'est fantastique, non ?? Bon, je n'approuve pas tout ce qu'elle dit, mais c'est gentil de sa part ! … Oh... Si ça se trouve elle ne voulait pas te froisser...
Le Norvégien soupira, à la fois amusé et agacé par les paroles de son dieu. Il ne prit pas le temps d'y répondre, préférant écouter la question d'un des dieux de Tess. Le commentaire qu'elle ajouta le fit sourire et il se contenta de hocher la tête. Il répéta la question au dieu nordique qui était trop excité pour faire attention à ce qu'il se passait sur Terre. Mais avant qu'il ne puisse répondre, son attention se posa sur un type extravagant et chieur qui s'était mis à gueuler dans la salle. Qu'est-ce qu'un enfoiré pareil fait ici... Heureus'ment que j'le connais pas, j'l'aurais buté depuis longtemps... Au bout de quelques secondes à peine, il perdit tout intérêt à regarder ce type faire le con, il tourna alors son regard sur la photographe et il l'observa photographier la scène. Il se souvint qu'elle n'avait toujours pas répondu à sa question, mais il se dit qu'elle ne voulait pas y répondre. Il comprenait ça, très bien même, alors il n'avait pas l'intention d'insister. Il avait beau être salaud et irrespectueux la plupart du temps, il avait quand même des limites et celle-ci en était une. Elle s'excusa et il ne put s'empêcher de sourire un peu et secouer doucement la tête pour lui indiquer que ce n'était pas grave. Et contre toute attente, elle lui confia ce qui lui était arrivé. Au début, il l'a regardait surpris, puis il prit une expression sérieuse, attentif à ce qu'elle lui racontait. Gyula entrouvrit les lèvres pour lui répondre mais il s'arrêta, réfléchissant. Il poussa un petit soupir avant de finalement lui répondre.
- J'ai pas pitié de toi. Et j'pense pas qu'les autres aient pitié d'toi quand ils te voient. T'es une fille plutôt jolie et t'as l'air... Sympa j'dirais... Si t'es comme maintenant avec les autres, ils auront pas pitié d'toi.
Il esquissa un sourire un peu plus large et sincère que les précédents. Alors qu'il s'apprêtait à changer de sujet de conversation pour quelque chose de plus léger et stupide, elle lui retourna plus ou moins sa question. Son cœur se serra tout comme sa gorge. Il avait envie de vomir en repensant au passé. Il avait surmonté tout ça, il était devenu l'ennemi de tous et pourtant, même après presque deux ans, c'était toujours aussi frais. Il inspira puis soupira avant de répondre d'un air faussement détaché :
- J'étais victime de harcèlement au collège et au lycée, même si ça s'voit pas vraiment vu ma tête...
Il voulait s'arrêter là, vraiment, mais il trouva ça injuste par rapport à tout ce qu'elle lui avait dit. Il retroussa alors ses manches dévoilant ses avant-bras et les tourna, ses paumes se retrouvant face au plafond.
- J'ai encore quelques cicatrices, mais 'sont discrètes. »
Il baissa son regard sur ses cicatrices. Elles étaient fines et discrètes, un peu plus blanches que sa couleur de peau, elles lui rappelaient tout ce qu'il avait subi et fait. Il leva son regard pour voir sa réaction.
C’était au tour de Gyula de la rassurer, et sa franchise lui redonna du poil de la bête. Elle ne fit que hocher de la tête, mais le voile de paix sur son visage disait tout. Malheureusement, la question qu’elle venait de lui poser semblait le troubler à son tour. Tess, cependant, ne connaissait que trop bien la difficulté d’ouvrir son cœur et d’exposer ses plus grandes blessures.
Gyula lui révéla, d’un ton feignant le désintérêt, qu’il avait été victime de harcèlement. Tess resta attentive, ne disant rien même durant le court silence qui précéda le retroussement de ses propres manches. Sur ses bras, elle voyait de pâles cicatrices : parfois seules, parfois croisées en de fines toiles çà et là. Il la regardait fixement, sans savoir quelle allait être sa réaction.
Tess lui tendit ses avant-bras, se penchant lentement vers l’avant pour pouvoir les aligner avec les siens, prenant soin de ne cacher aucune de ses cicatrices. Il était bien plus grand qu’elle, et elle ne pouvait même pas atteindre ses coudes du bout de ses doigts. Bien qu’elle ne pût rien sentir rien de la gauche, il y avait tout de même dans ce contact froid entre la chair et le métal une curieuse chaleur de partage. Le fixant droit dans les yeux, elle lui dit : « La dernière personne qui m’a harcelée… s’est reçu un coup de batte prothétique au visage. Je me suis fait expulsée, et là, je suis ici. » Elle lui donna un grand sourire mesquin—elle n’avait absolument aucun regret. « Tout ce poison est derrière moi… et maintenant, entourée des bonnes personnes, je peux enfin commencer à guérir. »
Son regard s’abaissa un instant, fixant absentement le plateau d’amuse-gueules à moitié vide qui les séparait. Lorsqu'elle reprit contact, c'était avec encore plus de conviction. « Je ne pourrai jamais comprendre l’étendu de ce que tu as vécu. Mais bien qu’ils nous aient tous les deux marqués, je sais qu’aucun de nos passés ne nous a abattu… et en te regardant, je suis certaine que tes brutes s’en sont encore moins bien portées que les miennes. » L’idée même de la vengeance de Gyula semblait l’emplir d’une satisfaction presque malsaine, si ce n’était de l’humour qui scintillait dans la pâleur de ses yeux. « Je n’ai pas pitié de toi non plus, Gyula. Après tout, nous sommes victorieux ! Soyons fiers. »
Toujours souriante, elle ferma les yeux, puis relâcha ses bras avec tendre délicatesse. Quand elle les rouvrit, ils étaient humides et ses cils luisaient un peu. Elle ne voulait pas les essuyer, de peur de paraitre sensible après ses propos.
Ce contact avait pris Gyula au dépourvu, mais il la laissa faire, frissonnant au contact avec sa prothèse. Il ne la quitta pas du regard, attendant une réponse qui arriva rapidement et qui le surpris. Il ne put s'empêcher de pouffer de rire. Il ne s'était pas imaginé une seconde que la fille qui se trouvait devant lui était capable de frapper quelqu'un, encore moins avec une batte. Ses paroles lui apportaient beaucoup de réconfort et le détendait. Il sentait que son poids s'allégeait, sa nausée disparut presque, comme s'il avait attendu ce genre de paroles depuis des années. Comme s'il avait attendu que quelqu'un le comprenne. Il lui adressa un sourire des plus sincères, alors qu'elle lâcha ses avant-bras, il lui attrapa les poignets, doucement mais fermement. Il appréciait le contact qu'il avait eu avec elle, il le trouvait réconfortant, et même si sa prothèse était particulièrement froide, il le trouvait plus chaleureux qu'avec un bon nombre de personnes pour ne pas dire presque toutes les autres personnes avec qui il avait eu des contacts physiques.
« Merci... C'est dingue... En moins de cinq minutes...
Étrangement, il hésitait beaucoup alors qu'il parlait, dans sa tête la phrase était claire et sortait facilement, pourtant, il avait eu plus de mal, peut-être que c'était dû à l'émotion ou à sa gorge encore un peu nouée. Il inspira et déglutit avant de reprendre :
- … J'm'étais pas imaginé qu'en moins d'cinq minutes j'apprendrais autant sur quelqu'un... Ni même que j'me confierais aussi facilement...
Il lui sourit. Il avait remarqué qu'elle avait les larmes aux yeux, il lâcha ses poignets et se pencha un peu plus au-dessus de la table pour poser sa main sur sa tête. Il la caressa doucement sans la quitter du regard ni perdre son mince sourire. Il avait l'habitude de faire ça à ses proches quand ils étaient tristes, c'était plus ou moins sa manière de remplacer les câlins, lui qui n'était pas très physique, c'était son alternative.
- T'es forte, Tess.. Comme tu l'as dit, sois fière, t'as d'quoi l'être !
Il retira sa main de sa tête et se réinstalla correctement sur sa chaise. Il poussa un petit soupir détendu. Bizarrement son mal de tête avait disparu, sa nausée aussi et Freyr n'était pas intervenu, ce qui l'avait beaucoup soulagé. Il regarda les mains de sa partenaire puis le plateau, en pleine réflexion. Puis il releva son regard et sourit en coin de lèvres, malicieusement, décidé à changer l'ambiance.
- Ça t'intéresse d'savoir comment j'leur ai mis la pâtée à ces sales connards ? »
Avec le recul, Tess croyait peut-être avoir outrepassé les limites en lui prenant les bras, et fut donc très surprise quand Gyula a retenu les siens. Pour un bref moment, elle ne savait plus comment réagir, bouche bée et les yeux ébahis. Quand elle entendit ce jeune homme chercher ses mots, son cœur s’apaisa et elle continuait de l’écouter avec cette même aisance familière qui planait entre eux depuis le début.
« Moi non plus, je ne m’y attendais pas. J’imaginais seulement rester en arrière-plan, voir mes camarades s’amuser… mais je suis vraiment heureuse de t’avoir rencontré, Gyula. Fière, même ! » Il lui lâcha les poignets pour lui caressa le haut de sa tignasse ébouriffée. Surprise, elle se senti un peu comme un bichon, mais le mouvement lui rappelait l’affection de sa tante Saoirse, lorsqu’elle essayait à avec toute la gentillesse du monde d’enlever la bataille de ses cheveux. Elle ne savait pas entièrement pourquoi elle ressentait tant de familiarité envers ce garçon—leur dépaysement commun, les troubles de leur passés—mais elle savait déjà qu’elle allait chérir cette nouvelle amitié.
Alors que son regard se perdait sur le plateau, ses instincts se réveillèrent encore, et elle se prépara furtivement. Dès que ses yeux remontèrent vers-elle et Gyula commença à parler, elle pressa le bouton de son appareil photo pour capturer sur le vif son malin sourire. Encore une fois elle tire la langue, mais cette fois seulement pour faire sa coquine alors qu’elle admirait rapidement le défilé loufoque de toutes ses photos de Gyula.
« Avec un maximum de détails, je t’en prie ! » Tess lui répondit après avoir fini, aussi enjouée que lui. « J’essayais justement de l’imaginer avec mes connaissances limitées de la Norvège, mais je doute fortement que cela se soit passé sur le pont d’un drakkar à coup de hache. »
Les 5 minutes sont « déjà » malheureusement terminées!
Les participants sont priés de quitter leur table afin de rejoindre leur nouveau ou nouvelle partenaire. Nous espérons que votre première rencontre s’est passé selon votre bonheur...Que personne ne s’est fait poser de lapin! Peut-être avez-vous déjà trouvé l’amour de votre vie!? Quoi qu’il en soit nous vous souhaitons bonne chance pour la suite!
Participants du Tour 2 Eireen M. et Gwenhwyfar N.
Profitez de la musique d'ambiance avec You’ve got a friend in me par Randy Newman! Pour plaintes et réclamations envers la playlist, envoyez-les au club de Musique d'Immortalia.
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Sujet: Re: TABLE 5 Lun 20 Fév - 1:50
« Event St-Valentin - Table 5 »
Feat : Gwenou ♥
Et mince… Les cinq minutes étaient déjà écoulées et Gengar n’était toujours pas apparu ! Levant les yeux de son téléphone, Eireen jeta un coup d’œil aux tables autour desquelles les jeunes gens avaient commencé à se mouvoir. Bon… Elle pouvait bien prendre une petite minute supplémentaire pour cette recherche Ô combien cruciale non ? Elle fit le tour du buffet. Rien. Un peu plus loin vers l’entrée. Non plus. Un nouveau coup d’œil vers la table qu’elle devrait normalement rejoindre. Agréable surprise, Gwenwhyfar semblait s’y diriger. Voyant qu’elle s’y installait elle lui fit un signe pour lui dire qu’elle la rejoindra bientôt. Elle fit un détour en passant à l’autre coin du gymnase et là, miracle ! Un fantôme violet aux allures louches apparus enfin sur l’écran de son téléphone. Bonne joueuse, elle chercha son ex-compagnon de table et le héla :
« Il est là ! »
Bien évidemment la bête ne voulut pas rentrer sagement dans une pokéball, il boudait même les greatballs ! Et après une lutte acharnée, un combat rondement mené, le clic victorieux attendu par tous les chasseurs de pokémon retentit enfin, vite suivit d’un « yes » victorieux murmuré par la rouquine. Cette dernière se dirigea enfin vers la seconde table qui lui fut assignée. Dommage qu’elle n’ait pas pu savoir à quelle équipe le garçon appartenait.
**Le « garçon » hm ? ** *Humpf… Oui bon ça va ! J’ai « encore » zappé les présentations, et alors ? J’ai à moitié dit mon nom je te rappelle ! C’est pas de ma faute si Ponyta s’est pointé sur le buffet ! *
Et puis elle avait une propension à zapper les présentations, c’était comme ça et puis basta ! Elle profita de ce moment pour réajuster la robe qu’elle portait, style bardot à carreaux Vichy de couleur bordeaux. Robe conseillée par Cara (la femme de son boss). Sa nature frileuse lui avait fait enrouler une écharpe légère autour de son cou, bordeaux aussi tout comme ses collants épais. Il n’y avait que ses escarpins et la sacoche tressée qui étaient noirs (autre conseil de Cara). Une fois proche de Gwen elle ne put lui adresser qu’un pauvre sourire, le seul qu’elle parvenait à afficher depuis la disparition d’Alistair.
« Ça me rassure de te voir ici et que le hasard fait bien les choses. »
Elle s’assit et elle reconnut la nouvelle chanson à ce moment-là. Faisant un effort pour être plus joviale, parce que Gwen le méritait largement, elle étira son sourire.
« Même la musique si ce n’est pas classe. Oh, et on est quasiment accordées dans les couleurs, ça aussi c’est classe ! »
Cette fois-ci l’anecdote l’amusait réellement et elle n’eut pas besoin de forcer quoique ce soit pour le montrer. Parce que c’est Gwen.
De quoi ? Comment ça les 5 minutes étaient écoulées ? Mais vous savez où j'vous les mets v...
- Gwen.
J'me retiens de répondre un "oui maman" sarcastique. J'grogne. Non mais quand même, Poussin a même pas eu le temps de me répondre ! J'soupire en lui jetant un regard frustré et déçu, tandis qu'une serveuse n'arrête pas de me tanner pour me faire bouger - bien que très "gentiment". À contre cœur, j'me lève mais fait encore patienter la serveuse en me penchant sur la table :
- On discutera plus tard. J'lui adresse un clin d’œil et suis finalement la fille, les mains dans les poches.
J'n'vais pas bien loin, car j'm'assois lourdement à la table 5. Juste à côté. J'baille, pour bien signifier qu'on me fait chier. J'boude juste de n'pas avoir eu plus de temps avec Poussin.
- Déjà, tu l'as vu, c'est bien, non ? J'n'change pas d'humeur. Cesse de faire ta tête de cochon !
- De quoi ?, j'me tais, remarquant que j'me suis exclamée à voix haute.
On me jette quelques regards interrogatifs et ça me fait rire intérieurement. J'passe une main dans mes cheveux. J'reste dubitative, j'n'ai pas encore de partenaire. J'tourne la tête de droite à gauche, et j'repère, un téléphone à la main, un peu plus loin, Eireen qui me fait signe qu'elle va arriver. Naturellement, un sourire orne mes lèvres. J'me sens tout de suite plus heureuse. J'ai eu Poussin en premier, Eireen en deuxième... Ça va peut-être être une bonne journée finalement !
- Tu vois quand tu veux ! Mais que fait-elle ?, demande Brigid en parlant d'Eireen.
- Quelque chose qui commence par "Pokemon" et qui finit par "Go" certainement, j'ricane.
Bon, la connaissant, elle n'lâchera rien tant qu'elle n'aura pas capturé son Pokémon. Au lieu de l'attendre sans rien faire, j'décide de me lever jusqu'au buffet, jetant un regard froid à la moindre serveuse qui s'approche de moi dans l'intention de me faire rasseoir, et j'me saisis d'un plateau rempli de cup-cakes beaucoup trop mignons à mon gout pour être comestible mais que j'ramène tout de même à la table. Rapidement, Eireen me rejoint alors que j'inspecte un petit cake au chocolat qui me paraît louche. J'remarque que son sourire n'atteint pas ses yeux comme d'habitude et j'en sais la raison... Un petit pincement au cœur me donne envie d'aller lui faire un câlin, mais j'me retiens. Au lieu de quoi, j'mets un point d'honneur à tout faire pour lui faire passer un bon moment. En même temps qu'elle, j'remarque la musique et nos tenues. Ces deux choses me font sourire. La musique nous convient parfaitement, et c'est vrai qu'on est accordées. Comme si on avait fait exprès. Cette idée me plaît. J'fus soulagée de voir un réel amusement dans ses yeux. Sa dernière phrase me fait sourire, parce que ça me fait penser à Poussin, mais brusquement, ça me fait réaliser quelque chose d'autre.
- Attends, c'est notre premier rencard, est-ce que j'devrais pas faire quelque chose ?
J'me tourne dans tous les sens et finis par me lever jusqu'à une table qui servait uniquement de décoration et prit une rose blanche parmi le bouquet qui était dans le vase. J'reviens à notre table, me rassieds et j'me penche sur la table.
- Si mademoiselle veut bien... J'me marre intérieurement de parler français, mais n'dit-on pas que c'est la langue de l'amour ?
J'me saisis délicatement d'une mèche de cheveux d'Eireen et l'entortille autour de la tige de la fleur, que j'glisse derrière son oreille. Les épines de la rose n'pourront pas la blesser comme ça. J'inspecte faussement sérieusement mon oeuvre : on n'remarque pas mon astuce ainsi on dirait que la rose est juste naturellement glissée derrière l'oreille. Et puis, la blancheur de la fleur ressort très bien dans le roux de sa chevelure et ça va bien aussi avec sa tenue. J'finis par hocher la tête, satisfaite.
Entendre le rire de Gwen lui faisait un réel bien, tout comme avoir l’esprit occuper par autre chose, comme cette chasse ouverte soudaine au Gengar. Décider de participer à cet évènement était du quitte ou double, elle l’avait su dès le départ et au bon du compte, jusqu’à maintenant, elle ne le regrettait pas du tout. Quoique, il y avait ses yeux qui pouvaient porter plainte pour agression visuelle via couleurs criardes et décorations kitch au point de donner la nausée. Ils ne lui en voudraient donc pas si elle les gardait exclusivement rivés sur cette perle qu’est Gwen, assise tranquillement en face d’elle.
Faire quelque chose ? En parlant de rencard, Eireen n’avait pas du tout pensé qu’effectivement, il s’agissait bien de la première fois où elles étaient dans une situation qui pouvait être qualifiée de la sorte. Du moins pour leur petit jeu qui ne s’était jamais arrêté depuis qu’elles s’étaient rencontrées. Elles avaient continué sans rien devoir forcer et c’était peut-être cela qui faisait réfléchir plus les autres, cette proximité naturelle dont elles pouvaient faire preuve l’une envers l’autre. La rouquine laissa donc son amie la plus proche faire ce qu’elle avait en tête. Lorsque sa brune de compète (parce que oui, Gwen surpasse tout le monde niveau classe) revint, Eireen se pencha légèrement vers elle aussi lorsque la première eut initié le geste faisant toutefois attention à l’assiette sur laquelle étaient posés quelques cupcakes.
Elle la laissa placer la rose derrière son oreille, petit sourire amusé dessiné par ses lèvres et répétant avec un fort accent anglophone le mot « mademoiselle ». Elle poussa même son audace plus loin lorsque Gwen eut terminé de lui ajouter sa touche perso.
« Meurci beu… bo…biou ? Beucioup ! »
Avait-elle alors dit à nouveau avec le fort accent de sa langue maternelle, cherchant dans sa mémoire, d’où son hésitation. La gêne ne tarda pas à poindre et elle senti le rouge lui monter aux joues alors qu’elle passait sa main devant sa bouche pour gratter sa joue et en ayant un rire étouffé tout cela étant clairement un signe d’embarras.
« J’ai encore des progrès à faire, hein ? »
La jeune fille se racla alors doucement la gorge et elle reprit, essayant de regagner contenance sur elle-même.
« Vu que c’est notre premier rencard, on pourrait aller au restaurant tout à l’heure si cela te tente. On va éviter tous ceux où on risque de retrouver le même type de déco par contre, on risque de faire trop de jaloux. »
Pour empêcher ma tête de tomber sous l'attaque, et surtout pour garder ma mâchoire fermée, je posais mon menton dans la paume de ma main, accoudée à la table. J'essayais de le masquer autant que possible, mais... c'était dur ! Elle était si... Mignonne ! Je regardais avec fascination le rouge apparaître sur ses joues et ses gestes timides. Et - mon Dieu - elle avait un rire gêné ! Heureusement que ma tête était soutenue, autrement je savais qu'elle serait tombée. Parce que, Eireen, trop mignonne, ça tue. D'ailleurs, je résistais à l'envie de palper mon torse, à l'emplacement de mon cœur, pour être certaine qu'une flèche ne s'y était pas plantée. Non mais c'est histoire d'être sûr quoi, parce que j'ai l'impression qu'on vient de m'atteindre en plein cœur. Et puis son Français trop mignon, et, urgh, sa tentative de reprendre bonne figure, c'était trooop. Je masquais mes lèvres avec mes doigts pour qu'elle ne puisse pas voir mon sourire. Je me moquais pas ! Juste qu'elle était si adorable que ça devrait pas être autorisée. Et je résistais à l'envie de le lui dire en écoutant ce qu'elle disait. Je retrouvais mon contrôle et baissai ma main sur la table, laissant voir mon sourire taquin qui se couplait avec mon regard amusé :
- On risque de faire des jaloux n'importe où. Mais j'suis quand même d'accord ; cette déco', c'n'est vraiment pas mon truc. J'mime que j'mange quelque chose de mauvais. Au fait, la mémoire me revenant, mon premier "rencard" (j'mime les guillemets) s'est bien passé, j'suis tombée sur Poussin. Et toi ? À part ton Pokémon Go, j'veux dire, j'la taquine.
J'reportais mon attention sur la nourriture. Très franchement, j'n'suis toujours pas convaincue que ça se mange. C'est trop rose pour être mangeable... Et puis y avaient trop de cœurs. Et de paillettes. J'fronçais sérieusement les sourcils. Qui avait eu l'idée idiote de faire des cups-cakes comme ça ? Bravant tous les dangers, j'saisissais l'un d'eux entre mes doigts : blanc, le plus simple de tous. Et donc du coup le moins suspect. J'le reniflais, fronçant le nez, m'attendant au pire. J'percevais une odeur de vanille et de... J'n'savais quoi. J'l'éloignais et le regardais à nouveau. J'arrivais pas à faire confiance à cette nourriture.
- Tu es ridicule.
- C'est pas toi qui risque de mourir d'intoxication si ce truc est dégueulasse !
Elle soupire, insistant : Tu es ridicule.
Je "hmpfais", me fichant de son avis. J'mangerais pas ce truc. J'reportais mon regard sur Eireen, qui me regardait. J'haussais un sourcil, une idée me venant. J'esquissais un doux sourire.
- Est-ce que mademoiselle voudrait goûter ? J'prenais mes intonations les plus séduisantes quand j'parlais français, tandis que j'tendais gentiment le cup-cake vers elle.
C'était galant, et en plus, je lui faisais des cours particuliers de Français. Quoi ? C'était presque crédible.
Malgré toute la bonne volonté que Gwen avait pu mettre en œuvre pour cacher son sourire, il n’échappa tout de même pas à Eireen. Oh elle pouvait bien se moquer, elle était dans son droit ! Après tout la rouquine venait d’écorcher cette jolie langue que pouvait être le Français et elle savait qu’essayer de le parler pouvait amener ce genre de réaction alors elle ne se vexa pas.
D’un certain point de vue, elle l’avait cherché. Que sa meilleure amie lutte contre autre chose et que ce quelque chose soit qu’elle la trouve mignonne dans sa tentative linguistique et l’embarras que cela lui suscita, lui passa complètement à côté. Au moins pourrait-elle se vanter d’être amusante en essayant de parler la langue de Molière. Et voir Gwen amusée, cela n’avait pas de prix. Sa réaction quant à la déco des lieux aurait pu la faire se dérider encore une fois mais Eireen était trop occupée à récupérer sa contenance qu’elle préféra passer directement au sujet du premier « rencard » de l’évènement.
« Ben en fait… J’ai oublié de lui demander son nom, on a joué de suite. Y’avait Ponyta au buffet alors… »
Bon cette réponse pouvait de nouveau amener Gwen à se moquer d’elle mais Eireen était comme ça elle n’y pouvait rien ! Et la part gameuse d’Eireen était bien connu de la jolie brune maintenant. Au moins cela avait eu le mérite de lui changer les idées, raison première de sa venue ici.
Comme si elles avaient silencieusement décidé de changer les rôles, s’était Eireen qui pinçait les lèvres maintenant pour se retenir de sourire. Voir Gwen avec ce cupcake c’était un peu comme voir un animal sauvage avec de la nourriture tendue par un Humain. Les pâtissiers du moment étaient loin d’apprivoiser un être aussi sauvage que Gwen. C’est lutter contre le divertissement de cette image qui fut difficile à Eireen. Et encore, c’était sans compter ce qui allait suivre !
Non mais elle voulait l’achever ou quoi ? Ne s’attendant pas du tout à cela, la rouquine, prise de court, ne put résister à un nouvel assaut de rougissement. Le cupcake ne lui donnait pas spécialement envie mais comment refuser quelque chose à Gwen dans de telles conditions ? C’était comme le jour de leur rencontre ! Elle voulait lui faire faire une syncope ou quoi ?
La jeune fille inspira lentement pour garder le contrôle. Elle n’avait pas l’habitude de tout cela et elle ne savait toujours pas comment répondre à cela. Autant rester elle-même se dit-elle. Si ce n’était pas la bonne attitude, Gwen le lui dirait n’est-ce pas ? Elle lui faisait confiance pour cela. Elle se pencha légèrement et prit le morceau de cupcake délicatement. Elle le découpa grossièrement en deux avec ses mains et retendit un morceau à Gwen.
Cette façon de rougir était vraiment trop adorable. J'veux dire, c'est trop pour moi ; sérieusement. On écriera sur ma tombe que j'suis morte de multiples flèches en plein cœur, un Cupidon s'acharnant sur moi. À cause de la trop grande "mignonatiude" d'Eireen. Tu parles d'une mort classe... M'enfin, mourir à "cause" d'Eireen, y avait pas mal de classes dedans finalement. N'empêche, la voir rougir face à... mon "charme", ça avait de quoi d'être super cute. Et amusant. Mon sourire s'étira, jusqu'à devenir goguenard, lui montrant bien qu'elle était plus du tout crédible. Ça m'faisait rire de la voir comme ça face à moi, mais ça m'faisait plaisir aussi dans un sens. Des fois, pour certaines choses, elle n'était pas du tout timide alors qu'elle le devrait - Hestia serait d'accord avec moi - tandis que d'autres fois, elle perdait ses moyens face à des choses qui en montraient moins le besoin... Comme avec moi. Et c'était trop mignon. Elle coupa en deux le cup-cake, et m'tendit un bout. Awww... J'me ferai jamais à sa façon de parler Française. Ok, il restait certes de la pratique, mais y avait un côté... délectable dans sa prononciation, et j'n'résistais pas.
J'reportais mon attention sur le cake en plissant les yeux. Elle croyait peut-être avoir été assez discrète, mais jamais assez avec moi ; j'avais vu comment elle s'était amusée de mon attitude face à la nourriture. Et j'suis sûre qu'elle m'pousse exprès au crime à goûter cette "chose" en me le demandant comme ça. Parce que, rougissement plus sa prononciation française, j'pouvais pas résister quoi. Injustice !
- Mais goûte, bon sang !
- Ça va ! N't'énerve pas ! Avec Brigid dans cet état-là, pour sûr que j'pourrais plus jamais reculer.
Mais j'comptais quand même pas me laisser faire comme ça...
J'relevais le regard et le plantait dans celui de ma belle rousse. Capturant son attention, j'rendis mon expression séduisante, charmeuse, souriant en coin. J'me penchais à une lenteur calculée et sans détourner les yeux ni les cligner, j'pris le morceau de cake, qu'elle me tendait toujours, entre mes dents, puis me redressait. J'haussais un sourcil suffisant, ayant toujours ses yeux dans les miens et finis par faire disparaître le morceau de cake dans ma bouche. Ainsi donc, elle pouvait voir le sourire amusé que j'lui adressais, tandis que j'ponctuais la fin du "charme" par un clin d’œil, avant de me mettre à rire comme j'pouvais, ayant toujours la bouche pleine. Si j'avais de l'effet sur Eireen, autant en profiter !
Revenons au cake. J'me force à le mâcher et l'avaler. Ma mine devient pensive, et j'finis par hocher la tête, approuvant. Déjà, j'n'suis pas morte ; très bon point. Et il était pas mauvais ! Vanille et nougat. Pas trop mal. Bon, celui-ci était une réussite, mais comptez pas sur moi manger les roses pailletés là... J'leur lance un regard suspicieux avant de le reporter sur ma partenaire, à qui j'adresse un gentil sourire, pour me faire un peu pardonner.
Les 5 minutes sont « déjà » malheureusement terminées!
Les participants sont priés de quitter leur table afin de rejoindre leur nouveau ou nouvelle partenaire. Nous espérons que votre seconde rencontre s’est passé selon votre bonheur... et que la troisième se passera tout aussi bien.
Participants du Tour 3 Erin A. et Aislinn R.
Profitez de la musique d'ambiance avec I love you de Lorie! Pour plaintes et réclamations envers la playlist, envoyez-les au club de Musique d'Immortalia. C'est d'ailleurs étonnant qu'aucune ne nous soit parvenue...
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Sujet: Re: TABLE 5 Lun 27 Fév - 20:33
Pendant que je discutais avec Amélia, un homme nous interrompit pour nous dire que notre tour était terminé. Je lui lançai un au revoir et me levai pour me dirigeai vers ma prochaine table. Mais tandis que je marchais, je fus prise d'un malaise. Ma tête se mit à tourner et ma vison se troubla. Je me rattrapai à un mur et me dirigea vers la sortie, j'avais besoin d'air.
Quelqu'un me cria quelque chose, je me retournai vers la voix à l'accent roumain et lui sourie tout en me redressant pour ne pas paraître trop mal. Il répondit à mon sourire et partit vers sa prochaine table. Je regardai mon prochain rendez-vous et reconnu l'homme qui m'avait aidé à sortir de l'eau la dernière fois. On aurait dit un véritable mur de glace, n'ayant pas envie de jouer les corbeau de la garde de nuit je sortis, préférant l'air froid de la nuit à la glace de son regard.
Le froid pénétra mes vêtements et le vent fit voleter mes cheveux. Je pris une grande inspiration pour remplir mes poumons et m'aérer l'esprit.
« Assis toi. »
« Non. Ça va aller. C'est juste la fatigue. »
« Cette fois ne m'accuse pas. Ce n'est pas ma faute si tu fais des cauchemars. »
« Désolée, c'est juste que je ne veux pas parler de ça … »
Nyx soupira, elle avait horreur de ma mentalité. Je pensais pouvoir tout régler par moi-même, mais pour certain problème il fallait parfois l'aide d'autrui.
« Tu devrais en parler avec Lawrence. Il est possédé par Hypnos, il pourrait t'aider. »
« Justement, il est possédé par Hypnos. C'est un peu gênant pour moi de ressentir tes émotions à chaque fois que je lui parle. »
Je me sentais rougir en repensant à ses vagues d'émotion qui parfois me submergeais quand je pensais au rouquin. Un rire cristallin s'éleva doucement dans ma tête.
« Mais qui te dit que ce sont mes sentiments ? Pourquoi ne serait-ce pas les tiens ? »
Mon teint naturellement pâle vira au rouge pivoine quand je compris ce qu'elle sous-entendait. « C'est hautement improbable. Soit un peu logique. »
Ma voix hésitante tremblait presque devant mes incertitudes. Je cherchais des excuses pour lui prouver que ce qu'elle me disait n'était qu'une idiotie sortie de son esprit dérangé.
Moi, amoureuse de Lawrence… Impossible ! Je ne savais pas ce que je représentais pour lui …
Cette pensée me rendit triste… je l'aimais bien et le simple fait que je ne savais pas comment le considérais m'attristait.
Comme pour me sortir de mes pensées embarrassantes j'entendis retentir la sonnerie dans le gymnase. Je passai la porte laissant les questions de Nyx dehors. On m'indiqua la table numéro 5, elle aussi décoré d'une nappe rouge et de roses assortie. Je m'assis face à une jeune femme blonde que je connaissais déjà. C'était elle qui avait organisé l'anniversaire de Lawrence et … arg Lawrence…
Ma conversation avec ma déesse refit surface et la rougeur de mes joues avec. Je m'éclaircis rapidement la voix et pris la parole en essayant de cacher mon embarra devant les questions qu'avait soulevé ma divinité.
« Salut … Aislinn »
J'avais mis quelque instant pour retrouver son prénom, mais les souvenirs de la soirée me revirent en tête et son nom avec. Un petit sourire étira mes lèvres tandis que je faisais tourner ma bague autour de mon index dans l'espoir de stopper mes pensées de gamine de film américain.
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Sujet: Re: TABLE 5 Lun 27 Fév - 21:02
Le deuxième tour de la soirée se termina. Je remerciais Tess d’un sourire avant de m’éloigner doucement de la table où nous étions assises. Je me dirigeais vers le bar, profitant de l’intermède avec la prochaine rencontre pour me servir un verre de soda. Je sortis de la poche de ma veste ma flasque, qui comme à son habitude était remplie de rhum, pour en verser une partie de son contenu dans mon verre. Je jetais un coup d’œil discret autour de moi, personne ne semblait avoir remarquer mon petit tour de passe passe. Ce n’était le moment pour que j’aille le conseil des étudiants, ou pire le conseil de discipline sur le dos. Quoique… Ça serait un bon moyen pour leur expliquer ce que je pensais de leur manière de régler leurs problèmes avec les élèves turbulents.
Je bu une gorgée de mon mélange avant d’aller m’enquérir du numéro de la prochaine table où je devais aller rencontrer une nouvelle tête. J’étais satisfaite de mon second rendez-vous. Remarquez, on ne pouvait pas faire pire qu’un lapin non ?
J’allais m’assoir à ma table posant ma veste sur le dossier de la chaise. Je m’asseyais à ma table en soupirant cherchant du regard qui était l’imbécile qui s’occupait de la playlist de ce soir. Les deux premiers morceaux n’avaient déjà pas été terrible mais de la pop française… Je roulais des yeux me promettant de retrouver le coupable. De tout manière, le club de musique n’était pas si grand que ça et j’en connaissais tous les membres.
Je bu une partie de ma boisson avant de la relever encore un peu pour oublier la musique attendant que mon ou ma partenaire de ce troisième tour me rejoigne. Pendant ce temps j’observais autour de moi pour observer mes camarades.
Tess était aller rejoindre une jeune fille rousse qui ressemblait un peu à la petite Erin qui était venue à l’anniversaire de Law. Ce dernier était d’ailleurs posté avec une personne que je ne connaissais pas, peut être au prochain tour maybe. Je tentais de repérer Ethan dans la foule mais n’y arrivait pas. Je n’avais pas bien peur pour lui, il devait être dans son élément ici.
Je regardais l’heure sur mon téléphone, j’allais sûrement devoir prendre un taxi pour descendre en ville après… le temps passais tout de même rapidement. Je relevais les yeux de mon écran pour faire face à une tête connue. Erin.
« Salut … Aislinn »
Je lui jetais un regard surpris avant de tourner la tête pour observer l’autre petite rousse qui était avec Tess. Oh des jumelles donc ? Intéressant.
« Hey ! Comment tu vas Erin ? »
Je marquais une pause pour l’observer un peu. Elle aussi portais une robe noire, certes plus sobre que la mienne. Elle était joliment apprêtée, elle était toute mignonne.
*C’est sûr que toi on ne te caractériserait pas de mignonne…* *Ah ? Et pourquoi ça ?* *Baisses les yeux. *
Je m’exécutais avant de sourire.
*Et alors j’ai le droit de mettre mes atouts en valeur non ?! *
Hadès soupira en riant alors que je me reconcentrais sur ma troisième partenaire de la soirée.
« Alors tu as bien débuter cette soirée ? Tu as fais des rencontres intéressantes ? »
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